Allo Docteur - Cancer Espoir

CANCER-ESPOIR ET SON POT-POURRI

PRESENTATION DE L'ASSOCIATION CANCER-ESPOIR

3, rue des Peupliers à ZOUFFTGEN - 57 330 - Tél : 03 82 83 42 71

A été créée en 2007

Sa Présidente-Fondatrice : Simone SCHLITTER, résidant au 1, rue des Peupliers à ZOUFFTGEN - 57 330

Son secrétaire : Jérémy BOËZENNEC, résidant au 6, rue Epona à FLORANGE - 57190

Son Trésorier : André LHOMME, résidant, Impasse des Pimprenelles n° 4 à THIONVILLE ELANGE 57 100

1er objectif : Eduquer le public à l'hygiène de vie et à la santé, afin qu'il soit en mesure de gérer au mieux sa santé. La non-connaissance est génératrice d'angoisse...

Ceci donc à travers :

  • des conférences, qui ont été réalisées de 2008 à 2010 :

    • la vie sexuelle existe-t-elle après le cancer (3 conférences) ?

    • le cancer et l'alimentation - le cancer et le sport - le cancer et le stress

  • un magazine de Santé, Allô Docteur, créé sur le site d'Intercom-Santé. Existe depuis 2011 (webmaster : "Bubu"). Nous vous y donnons rendez-vous toutes les semaines, et vous pourrez à la fois :

    • vous instruire, à partir des rubriques médicales et paramédicales, où respectivement infirmières, kiné, et autres acteurs médicaux, variés, se prêtent à des enquêtes filmées par nos soins

    • vous instruire, à partir de nos enquêtes dans la rubrique Ethique et Société, avec des reportages très variés, concernant aussi bien « le point de vue d'un homéopathe », que des reportages sur les secrets du Taïchi ou du Shiatsu, que l'expression d'un médecin sur « les catastrophiques déserts médicaux », que des témoignages de patients... et la liste est loin d'être exhaustive...

    • suivre les progrès de notre atelier théâtre, actuellement centré sur un nouveau style : celui des marionnettes pour petits et grands. L'activité théâtre peut avoir un double but : se faire plaisir, s'épanouir. Mais aussi éduquer petits et grands au travers de scénarios écrits par la Présidente, et qui viennent d'être joués dans de nombreuses EHPAD et dans des salles publiques, nous avons également commencé à les présenter dans une école primaire, dans une médiathèque, et avons l'intention de nous spécialiser dans ce sens

    • vous pourrez également suivre les conseils « de Tante Yvonne », qui sont des conseils « de grand-mère » s'appuyant sur le bon sens

    • vous pourrez y observer l'atelier LA TÊTE et les JAMBES à l'oeuvre

En fonction de ces activités, nous avons été qualifiés d'"Organisme d'intérêt général"

Le magazine ne se borne pas à ces thèmes mais se prend le droit à quelques fantaisies. Ainsi dans « pot-pourri », vous aurez plaisir à lire des éditoriaux périodiques qui traitent de thèmes « à la Prévert », vous pourrez vous changer les idées en souriant, face aux mésaventures de héros de BD inédites, et, en sortant de POT-POURRI, vous pourrez aussi dans J'AI LU sortir du scientifique pour aborder le littéraire...

Notre propre site - Webmaster : Jérémy Boëzennec. Existe depuis 2015. Sur lequel sont reprises les rubriques d'Allô, auxquelles ici s'ajoutent une rubrique « Défense de l'environnement »...qui nous semble de plus en plus d'actualité...

Nos Ateliers : Théâtre - Mémoire - Gym douce

Atelier-théâtre : pour l'instant, il se perfectionne dans le jeu de marionnettes. C'est une spécialité en soi. Ventriloques amateurs : vous serez les bienvenus. Sinon : nous avons toujours besoin de manutentionnaires bénévoles pour : transporter le matériel, s'occuper de l'éclairage si un peu spécialisés, prendre des photos, actionner la caméra... Le but principal est de se spécialiser pour médiathèques et écoles, (voire dans les hôpitaux...) avec des pièces marrantes mais ECOLOS !

Atelier La Tête-et-les-Jambes : il s'agit de combiner en les alternant des exercices faisant intervenir le mental et la mémoire, avec une gymnastique douce adaptée à tous. Cette façon originale de procéder permet à tous de se détendre complètement, et de « tenir » plus facilement 1 h 30 que si c'était « sans alternance». Pour l'instant, c'est « Mathilda » qui anime :

  • dans de nombreuses EHPAD

  • aux Epis d'Or, Boucle Lamartine à THIONVILLE 57100 : tous les jeudis,(sauf fériés) de 14h30 à 16 h. OUVERT A TOUS. Cet atelier fait des émules et est beaucoup aimé. Se munir d'un crayon et de papier. Par contre, tapis de gym inutile : on se débrouille...

Nous recherchons des animatrices bénévoles qui voudraient aider dans les EHPAD de Florange (le samedi matin) et de Hettange-Grande : le lundi matin.

Notre second objectif : soutenir le moral des patients qui feraient appel à nous : éduquer ne suffit pas. Il faut aussi « savoir aimer ». Savoir écouter et réconforter en écoutant, simplement !

N'hésitez pas de vous confier, par téléphone, ou en vous rendant chez la Présidente, Simone, ou encore en venant à notre permanence. Prendre RV au préalable serait encore mieux (03 82 83 42 71). Aucune obligation d'adhésion ne vous est dans ce cas demandée.

Notre Trésorerie : toutes ces actions sont coûteuses, pas seulement en disponibilité, mais aussi en Euros ! Il nous faut des rentrées. Nous n'avons AUCUNE subvention, pour la bonne raison que nos bénévoles - trop rares hélas - font tout ce qu'ils peuvent - mais les dossiers à constituer sont « des plus barbants » - personne, ici, n'est maso à ce point - donc... pas de subventions... Alors, s.v.p. : comprenez qu'en plus, nous ne pouvons guère, non plus, « redonner ce que nous n'avons pas » ! Nous donnons le meilleur de nous mêmes. Quand vous aurez consulté notre site, et notre magazine, vous n'en douterez plus jamais !

Allo Docteur

Si vous souhaitez de plus amples renseignements sur notre association, vous les trouverez sur la page de Cancer-Espoir. Il est possible, aussi, de nous contacter par téléphone ou par mail.

Bulletin d'adhésionPour obtenir le bulletin d'adhésion en pdf

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POT-POURRI POURQUOI !?

La Présidente, Simone, a de multiples activités bénévoles dont les visiteurs d'Allô Doc peuvent bénéficier s'ils le souhaitent :

UN SITE RIGOLO : cliquez ici sur lequel « Sim et Mathilda » placent de nombreuses bandes dessinées... Pour exemple :



BD : Zoo : Singes


DES EDITORIAUX : tous les mois, paraissant sur le site Cancer Espoir Plus

DES DEBATS ET EXPOSES SUR LES PROBLEMES D'ENVIRONNEMENT ET RISQUES DE POLLUTION A ZOUFFTGEN : cliquez ici

QU'EST-CE QUI VA VARIER DANS CE POT-POURRI ? Plus ou moins régulièrement, dans ce « POT-POURRI », vous sera présenté quelque chose d'original n'ayant pas forcément un rapport avec la maladie. Parce qu'il est salutaire, parfois, D'OUBLIER D'ÊTRE MALADE.


LE CHOIX

Octobre 2017 : Editorial d'octobre 2017

Octobre 2017 : BD - Zoo : Singes

Septembre 2017 : BD - Zoo : Chameau

Août 2017 : Editorial d'août 2017

Juillet 2017 : BD - Horoscope : Escalier

Juillet 2017 : BD - Horoscope : Sèche-cheveux

Juillet 2017 : Un coup de chapeau !

Juillet 2017 : Editorial de juillet 2017

Juin 2017 : Assemblée générale de Cancer Espoir

Juin 2017 : BD - Horoscope : Lion

Juin 2017 : Editorial de juin 2017

Mai 2017 : BD - Au tribunal : 1-Reconstitution - 2-La lessiveuse

Mai 2017 : Dédicace de Cancer du soir... à la médiathèque de Florange

Mai 2017 : BD - Je t'aime, moi non plus !

Mai 2017 : Editorial de mai 2017

Avril 2017 : BD - Horoscope : Vierge

Avril 2017 : Aux Epis d'Or

Mars 2017 : Editorial d'avril 2017

Mars 2017 : BD - Horoscope : Scorpion

Mars 2017 : Editorial de mars 2017

Mars 2017 : BD - Horoscope : Capricorne

Février 2017 : Atelier "La Tête et les Jambes"

Février 2017 : BD - Horoscope : Balance

Janvier 2017 : Editorial de février 2017

Janvier 2017 : BD - Bla-bla

Janvier 2017 : BD - La femme idéale

Janvier 2017 : Meilleurs voeux 2017

Janvier 2017 : BD - Virus -2

Décembre 2016 : Editorial de janvier 2017

Décembre 2016 : BD - Virus -1

Décembre 2016 : Editorial de décembre 2016

Novembre 2016 : BD - Venise

Novembre 2016 : BD - Le malade

Novembre 2016 : Editorial de novembre 2016

Novembre 2016 : BD - Photomatic - 4ème partie

Octobre 2016 : BD - Photomatic - 3ème partie

Octobre 2016 : BD - Photomatic - 2ème partie

Octobre 2016 : BD - Photomatic - 1ère partie

Octobre 2016 : BD - Alpiniste

Octobre 2016 : BD - Les affinités

Octobre 2016 : Editorial d'octobre 2016

Septembre 2016 : BD - Cherche âme soeur

Septembre 2016 : BD - A l'hosto - en 1ère et 2ème classe

Septembre 2016 : BD - Les Nanas - Le divorce

Septembre 2016 : Editorial de septembre 2016

Août 2016 : BD - Tibibu et le téléphone - 3

Août 2016 : BD - Tibibu et le téléphone - 2

Août 2016 : BD - Tibibu et le téléphone - 1

Août 2016 : Editorial d'août 2016

Juillet 2016 : Du punch au Belvedère !

Juillet 2016 : Rapport de notre Assemblée Générale

Juillet 2016 : Editorial de juillet 2016

Juillet 2016 : BD - Les courses bio

Juin 2016 : BD - Les poissons

Juin 2016 : Editorial de juin 2016

Juin 2016 : BD - Course bleu-rose

Mai 2016 : Editorial de mai 2016

Avril 2016 : Le chlore - les piscines - et les maîtres-nageurs

Avril 2016 : BD - Le pédalo

Avril 2016 : Editorial d'avril 2016

Mars 2016 : Editorial de mars 2016

Février 2016 : Pourquoi la tête et les jambes et pour qui ?

Février 2016 : Editorial de février 2016

Janvier 2016 : Editorial de janvier 2016

Décembre 2015 : BD - Sacrée greffe !




LE CHOIX DU JOUR : EDITORIAL D'OCTOBRE 2017

LA POESIE, C'EST QUOI AU JUSTE !?

Je m'étais penchée sur le thème - des heures - des jours... Cela POUVAIT être écrit en rimes - donc en vers - en vers rythmés, mais aussi dérythmés, exprès. Ou en prose. Les vers pouvaient obéir à des règles. Mais ne le devaient pas forcément. La tendance était à s'affranchir de plus en plus de règles et contraintes très pesantes au Moyen-Age. Pour en fabriquer d'autres, au gré de la fantaisie de leur auteur. Mais aussi au travers de vers dits libres, à ne pas confondre avec la prose poétique. Un vers libre reste un vers. Il est découpé en tranches, lesquelles témoignent d'une volonté de découpe - donc d'une volonté d'expression originale. Quand bien même il n'y aurait ni rimes ni rythme.

MAIS cela doit rester lyrique. Dans l'intention, si ce n'est dans les mots. On voit bien dans Le petit déjeûner du matin de Prévert que les mots employés sont volontairement ceux de tous les jours. Ils n'ont rien, par eux-mêmes, de lyriques :

« Il a versé le café

Dans la tasse

Il a mis la cuiller

Dans la tasse à café »...

Si on s'arrête là, on restera sur sa faim, et on pourra éternellement se demander pourquoi quelque chose d'aussi plat peut être néanmoins lyrique. Le lyrisme, ici, est dans l'opposition des gestes de tous les jours, ordinaires, et du sentiment sous-jacent de désespoir qui vient, en leitmotiv, se placer, d'un air anodin, entre certains gestes, également anodins.

A quelque part, on nous dit, pour définir la poésie : C'est une description du monde au travers du regard d'un auteur. Ce n'est pas un récit, ce n'est pas une histoire. Ni une information. Ni, surtout une explication. Une anecdote, ou une série d'anecdotes ? Possiblement. Cela pourrait, dans certain cas, être un éditorial. Il PEUT y avoir des allitérations - des assonances - des métaphores. Et il DOIT y avoir de l'originalité dans cette vision.

Pour la suite, lâchement, je vous renvoie au Petit Robert. Mais vous pouvez aussi écrire à Bernard Pivot, grand érudit, et, faute de réponses, consulter tout ce qui se dit à ce propos sur Internet. Mais c'est long, je vous avertis. Enfin, parfois, c'est amusant : des questions émises, d'un ton savant, par des élèves de terminale, avec, environ, une faute d'orthographe par ligne - je ne parle pas des fautes de construction de phrases - il est vrai que pour des auteurs souhaitant s'affranchir de certaines règles et contraintes, il convient peut-être, effectivement, de commencer par là. En gardant, évidemment, son smartphonee à portée de main, on est évolué ou on ne l'est pas !

Enfin, je compris surtout qu'il convenait que je me garde à tous prix de tenter un classement, de remonter en arrière jusqu'à presque Hérode, d'apprendre par cœur des classements que d'autres avaient laborieusement établis - et que si je voulais conserver une certaine sérénité - une certaine disponibilité aussi - car les recherches, c'est mangeur de temps - il convenait que je me contente d'une élégante pirouette - laquelle - ouff - m'affranchirait de tout développement exhaustif dans le labyrinthe duquel j'allais perdre... un latin... jamais bien retenu d'ailleurs - sur des chemins de traverse que, paresseuse, je laisserais à d'autres le soin de défricher - si - déjà - tous ne l'étaient pas encore. Parcourus par des mains - et des pieds - plus laborieux que les miens.

Voici donc « ma petite pirouette » :

Intitulé :

BON, MAMAN, DIS-MOI...

Bon, Maman, dis-moi
La poésie, c'est quoi !?
C'que tu apprends à l'école
Quand t'écoutes avec ton nez
Marchant sur la pointe des pieds !

Maman la maîtresse a dit
Les rimes c'est la poésie
Que tu apprends à l'école
Et que tu répètes en colle
Avec des petits dessins
Quand tu parles avec tes mains

La poésie c'est le soleil
Quand tu le vois les yeux fermés
La forme savante des mots
Dansant dans tes rêves beaux
Quand la maîtresse à l'école
Les dessine sur le tableau

Mais c'est aussi bien la prose
Je n'y comprends plus grand chose
Normal mon petit malin
Que tu n'y comprennes rien
Car dès lors qu'elle se comprend
C'est déjà qu'elle fout le camp
Au pays des platitudes
Au pays des servitudes
Où un plus un égal deux
Et ça rime avec fâcheux

Ben Maman, alors dis-moi !
La poésie... c'est quoi !?
C'est le monde que tu vois
 Toi tout seul, et pas moi...

Ecrit par SIM « Mathilda »

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UN PRATIQUANT POLYVALENT QUI MERITE UN EXCEPTIONNEL COUP DE CHAPEAU !

Ses 91 ans, Robert VIREY les porte allègrement. Grand, très droit, il impressionne, même immobile ! Sur la photo (RL 2016), vous le distinguez, au premier plan, et, un brin en retrait, on reconnaît aussi Roger NOVIEL le directeur du Dragon Bleu, bien connu pour dispenser ses cours (Taïchi et autres), à de multiples endroits - ici la photo est prise au gymnase de YUTZ, en l'honneur des 90 ans du jeune homme, en 2016. Le Dragon Bleu a été filmé par nos soins et de nombreuses vidéos sont visibles sur notre magazine ALLÔ DOCTEUR, sur INTERCOMSANTE57.fr : cliquez ici p.ex

Robert, toujours entreprenant, un beau jour, s'est, de plus, pointé aux EPIS d'OR, et depuis, vient régulièrement renforcer notre atelier, y semant bonne humeur, petits conseils de vie, et même petites parenthèses accompagnées d'un clin d'oeil, par exemple : brève prise de Karaté pour terrasser l'adversaire - quasi-tour de magie, armé d'un éventail qu'il s'amuse à faire claquer comme un coup de tonnerre - et moult autres cabrioles du même style !

En sa personne se vérifie merveilleusement l'adage : « Le mouvement, c'est la vie »...

Ou encore : « Le mouvement, c'est la vie dans la bonne humeur ! »

Alors merci pour tes démonstrations, Robert, au nom de Cancer-Espoir !

La Présidente de Cancer-Espoir

Simone Schlitter

Robert Virey et le Taï Chi

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LA SEANCE DE LECTURE ET DE DEDICACE A LA MEDIATHEQUE DE FLORANGE

A propos du livre : CANCER DU SOIR...ESPOIR

Notre séance, portant sur le livre qui fut écrit par moi, et publié 5 ans après l'apparition de mon cancer du colon, fut, contrairement à ce que je supposais, un peu éprouvante... Il s'agissait d'une séance de dédicaces, avec lecture à haute voix de quelques chapitres de mon livre. Deux très bonnes lectrices, Yasmina, la directrice de la Médiathèque de Florange, et Brigitte, son assistante, mirent mon texte très en valeur. L'assistance, hélas peu nombreuse, je le déplore, écouta intensément...

Moi-même, plongée dans le bain de cette époque révolue, eus beaucoup de mal parfois à retenir mes larmes.

A la fin de la lecture,nous eûmes une discussion passionnante avec les rares auditrices. Si passionnante que je m'en fus, totalement sous le charme. Il n'y avait pas la quantité, mais la qualité y était... et je fis d'intéressantes rencontres.

Ci-dessous quelques photos :

  • Les trois lectrices attablées, de g à d : Brigitte, Yamina, Simone
  • On se concentre, c'est Yamina qui lit
  • Au tour de Brigitte à présent - on écoute, concentré...
  • Je vous le disais : concentrées...
  • Yamina a repris la lecture
  • En tous cas ça scotche !
  • C'est parfois plutôt amusant...
  • Oui, en effet, amusant...
  • Mais pas vraiment toujours amusant...
  • On s'en doutait... parfois c'est triste...
  • C'est Simone, l'auteure, qui termine la lecture

La Présidente de Cancer-Espoir

Simone Schlitter

Dédicace du 13 mai 2017

Dédicace du 13 mai 2017

Dédicace du 13 mai 2017

Dédicace du 13 mai 2017

Dédicace du 13 mai 2017

Dédicace du 13 mai 2017

Dédicace du 13 mai 2017

Dédicace du 13 mai 2017

Dédicace du 13 mai 2017

Dédicace du 13 mai 2017

Dédicace du 13 mai 2017

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ATELIER "LA TÊTE ET LES JAMBES" AUX EPIS D'OR

L'atelier La Tête-et-les-Jambes a très bien débuté au mois de janvier aux Epis d'Or avec une vingtaine de personnes extérieures, principalement venues des foyers-logements adjacents, mais aussi, certains, carrément, de Thionville-centre ou environs.

Ce jour du 16 février 2017, le RL avait été invité, et, total manque de chance : beaucoup d'absents (divers rhumes et autres misères...)
Nous ferons mieux "la prochaine fois". Pour visualiser l'article du RL : cliquez ici.

N'empêche que l'assistance montra qu'elle était à la hauteur en répondant aux questions-pièges d'André et de Mathilda (Simone), avec dynamisme, et sans rechigner non plus sur les exercices de gym douce, toujours bienvenus, eux aussi.

RV est repris pour jeudi 23 février, à 14 h 30, comme à l'habitude à présent.

La Présidente de Cancer-Espoir

Simone Schlitter

La Tête et les Jambes

La Tête et les Jambes

La Tête et les Jambes

La Tête et les Jambes

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AUX EPIS D'OR - THIONVILLE (mars 2017)



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DU PUNCH AU BELVEDERE !

Simone Schlitter, notre Présidente, anime son atelier de Gym-Mémoire, à l'EHPAD Le Belvédère, à Algrange. Quelle énergie !



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RAPPORT DE NOTRE ASSEMBLEE GENERALE 2017

Elle a eu lieu le samedi 3 juin au siège : 3 rue des Peupliers, Zoufftgen.

Pour obtenir le rapport complet de l'assemblée générale en pdf : cliquez ici

LES PHOTOS

Assemblée Générale de Cancer Espoir

Assemblée Générale de Cancer Espoir

Assemblée Générale de Cancer Espoir

Assemblée Générale de Cancer Espoir

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RAPPORT DE NOTRE ASSEMBLEE GENERALE

Elle a eu lieu le vendredi 1er juillet et la Présidente, Simone Schlitter, déplore d'emblée le peu de monde mobilisé : personnes malades parmi les membres - et possiblement - sinon probablement - les vacances qui, déjà, frappent à la porte...

Le bilan, pour l'année 2015, laisse apparaître un léger bénéfice (145 €). Le budget prévisionnel s'élève à 1310 € et est adopté à l'unanimité.

La Présidente détaille ensuite l'action énergique de l'association à propos de l'annonce d'un projet de dépôt de déchets dits inertes, contre lequel elle avait immédiatement réagi par distribution de tracts, et l'ouverture d'une pétition. « A sa clôture : 400 signatures, sur environ 700 inscrits aux dernières élections. Les refus de signature furent très faibles, par contre beaucoup de foyers, travaillant à l'extérieur, n'ont jamais été contactables. Le dépôt de déchets, tel que présenté dans le dossier soumis à la préfecture, n'avait certes pas pu être mené à terme, car interdit de fait par le PLU de Zoufftgen, établi bien antérieurement. Le danger latent était autre, et c'est le cas pour toutes les communes rurales assez proches des centres urbains. Car la population d'agriculteurs, propriétaires et exploitants de terrains non constructibles, allait en diminuant, et les besoins d'espace pour dépôt de leurs déchets par le BTP allait en augmentant. Or, état de fait souvent ignoré : toute personne a le droit de faire recouvrir sur 2 m de hauteur un terrain qui lui appartient, sans autorisation aucune. C'est là que le bât blesse : 5 ha de terrain ainsi recouverts engendrant le passage de 10 000 camions ou bennes chargés à 10 m3. Or Zoufftgen possède plus de 500 ha de terres agricoles... ».

La présidente souligne sa détermination de continuer la lutte au cas où ce danger devrait prendre une forme plus concrète, confortée en ceci par les encouragements très nets des habitants.

Par ailleurs, les autres activités, nombreuses, de l'association, sont soulignées :

  • club théâtre avec une nouvelle pièce : Alice au pays de la Cigabouff, présentée déjà dans de nombreuses EHPAD, et pour laquelle il allait être demandé à l'académie et au rectorat une autorisation pour être présentée dans les établissements scolaires
  • LA TETE-ET-LES-JAMBES : tous les 1ers et 3èmes mardis du mois à la permanence d'Intercom-Santé 57, au n° 3, rue du Cygne à Thionville. Cela consiste en exercices de mémoire, alternant avec des exercices de gym douce
  • bénévolat dans les EHPAD, assuré par Yvette BOËZENNEC et Simone SCHLITTER
  • création du site de l'association tenu par Jérémy Boëzennec, le secrétaire
  • poursuite du Magazine créé par la Présidente sur le site d'Intercom-Santé 57, baptisé ALLÔ Docteur - tenu par le Dr Jean-Claude Busac
  • Mme Schlitter tient à souligner le dévouement de ces 2 webmasters totalement bénévoles, d'autant plus que par ailleurs très occupés par leur profession (respectivement infirmier et cardiologue)
  • sur ces 2 sites sont présentées régulièrement les activités de Cancer-Espoir. En particulier aussi , des enquêtes médicales et paramédicales : plus d'une soixantaine de reportages filmés par l'association. Celles-ci mises à la portée du grand public dans le cadre de l'un des buts exprimés dans les statuts : éducation du public à l'hygiène de vie et à la santé
  • enfin, on passe au vote pour la composition du comité directeur :

    • Jérémy BOEZENNEC est réélu Secrétaire
    • Nicole LOHEZIC est élue dans le rôle de Trésorière
    • Simone SCHLITTER est réélue dans le rôle de Présidente
    • ceci à la majorité absolue et à l'unanimité des voix exprimées

  • l'assemblée se termine avec l'habituelle collation et rendez-vous est pris pour l'an prochain.

La Présidente de Cancer-Espoir

Simone Schlitter

Pour obtenir le rapport complet de l'assemblée générale en pdf : cliquez ici

Assemblée Générale de Cancer Espoir

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LE CHLORE - LES PISCINES - ET LES MAÎTRES-NAGEURS

A propos de la piscine de Breistroff (La Fontaine avait écrit : « Le meunier, son fils, et l'âne »)

A propos du problème dont le Républicain-Lorrain accepte d'entretenir le lecteur ce jour du 6 avril 2016, concernant le litige aux prudhommes, suite au licenciement de plusieurs maîtres-nageurs, après refus de leur part de s'exposer, dans certaines circonstances, aux vapeurs de chloramines jugées trop irritantes, acceptant de consacrer de plus une petite colonne au problème des chloramines, je regrette personnellement, en ma qualité de Présidente de Cancer-Espoir, que les graves dangers posés par les vapeurs de chlore, et surtout de chloramines, sous-produits obligés de la combinaison du chlore à certains corps organiques tels entre autres que l'urée (sueur - pipi dans l'eau... etc.!) restent la plupart du temps ignorés du grand public, car les médias donnent la priorité à des choses souvent plus innocentes et ou plus amusantes.

Si le problème des « bébés nageurs » est forcément pris à cœur par les autorités - encore que, là aussi, les mamans soient très peu averties - (bébés-nageurs exposés aux risques d'asthme, de bronchiolites, de conjonctives, rhinites, sinusites, etc, etc.,) , le problème des maîtres nageurs, exposés à longueur d'année, jour après jour, à cette agression pas du tout anodine, semble ignoré de l'univers entier !

Pourtant, très peu d'entre eux vont réussir une longue carrière dans la profession... à moins de frapper à la porte de piscines désinfectées au brome.

L'innocuité du brome, par rapport au corps humain, est avérée ! Au Luxembourg, en Suisse, l'utilisation du brome est habituelle. Pourquoi pas en France !? Eh bien, parce que ce procédé est beaucoup plus coûteux : le brome nécessite des précautions au transport et au stockage qui nécessitent un investissement financier plus important... En France, on veut faire tout pour la santé, avec de belles paroles, de belles réalisations, aussi, quelque chose qui se voit de loin, mais comme les dangers du chlore sont sournois, et ne s'observent que de près... et encore - on les néglige un peu - et parfois un peu beaucoup !

Pourquoi ce ton véhément ? Parce que j'ai subi de près les méfaits du chlore en piscine publique : bonne nageuse, plongeuse passionnée, pendant un certain temps, jeune femme, je me suis livrée à ce plaisir innocent, jusqu'au jour où je fus conduite dare-dare chez l'ophtalmo, qui diagnostiqua une conjonctivite de piscine, laquelle m'avait obligée à me faire conduire en urgence chez l'homme de l'art, un manteau opaque sur la tête, afin d'éviter, dans ma souffrance aiguë, de percuter le toit de l'ambulance. Et l'allergie au chlore ne disparaît jamais...

Maître nageur en piscine fermée désinfectée au chlore, c'est un parcours du combattant assuré, dont on ne sort, pour sa santé, jamais gagnant ! Mieux vaudrait encore être « l'âne » de la fable... ! (Voyez le sous-titre...)

Ci-dessous quelques liens édifiants !

La Présidente de Cancer-Espoir

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POURQUOI LA TETE ET LES JAMBES ET POUR QUI ?

En fait, les séances que j'organise concernent tous ceux et celles qui se préoccupent du maintien d'une certaine forme physique et mentale.

Au fur et à mesure que j'oeuvrais en tant que bénévole dans les différentes maisons de retraites (dénommées à présent EHPAD = Etablissement d'Hébergement des Personnes Agées Dépendantes), je constatais un état de fait fâcheux, lié à un état d'esprit tout aussi fâcheux de la plupart des pensionnaires : bouger le moins possible était reposant et rassurant.

Mais que chacun de nous fasse son autocritique : combien de personnes au-dessus de 60 ans sont héroïques au point de consacrer tous les jours ne seraient-ce que 8 petites minutes à certains modestes exercices de souplesse effectués SEULES devant un miroir ? Ce qui leur permettrait, dans la journée, un pied bien plus léger, une démarche allègre, enfiler leur collant ou chaussettes sans grincer des dents, se couper les ongles des pieds sans attendre la pédicure, améliorer leur équilibre, prendre leur douche toute seule, et être de bonne humeur pour la journée ?

Car pour effectuer ce modeste exercice, si bref fût-il, seul(e) devant son miroir, et sans musique, de plus, il faut, à cet âge, un certain degré d'héroïsme - car la tentation de ne pas s'astreindre à cette occupation que beaucoup estiment simplement ennuyeuse - et inutilement fatigante - bien que brève - est très forte ! Mais il s'agit surtout d'un manque de culture sportive ! On n'y voit aucune nécessité. Et c'est ainsi que le corps s'affaiblit et se rouille - j'oserais dire : indépendamment de l'âge !

Lorsque, avec les résidents volontaires, au début, j'organisais, dans des EHPAD, des séances de (modeste...) gym coachée, c'était sans prétention d'un esprit de compétition, quel qu'il soit, mais juste animée par l'idée de « faire bouger coûte que coûte des corps en train de se scléroser dans l'immobilité ». Et avec d'autant plus de facilité que des personnes en chaise roulante ont tôt fait de conclure qu'elles ne sont plus bonnes à rien, ni pour le travail des mains, et encore moins pour le travail des pieds... si rien n'est fait pour les en détromper...

Les médecins feraient bien de prescrire à ces personnes immobilisées de la sorte une séance de kiné par jour, et à vie... on en est loin - et ce n'est pourtant pas ce qui contribue le plus au déficit de la Sécu !

Mais j'en reviens à « Ma tête et mes jambes » , qui ne concerne pas du tout seulement les personnes âgées DEPENDANTES ! Mais la connaissance de leurs besoins et de leurs possibilités m'a beaucoup aidée par la suite pour, précisément, mettre au point ces séances originales, mêlant « le corps et l'esprit »... Les personnes hébergées dans les EHPAD présentent des degrés divers de dépendance : les unes relativement alertes aiment encore effectuer de petites promenades journalières, d'autres ne le peuvent plus parce que malvoyantes ou atteintes de cécité complète, ou en perte d'équilibre, ou en chaise roulante, ou simplement dépressives. Dans tous les cas, elles sont fragilisées par l'âge, leur état de dépendance, et leur manque habituel d'exercices. Il est donc risqué de leur demander des efforts, même relativement modestes, si ceux-ci sont ininterrompus sur des périodes un peu longues.

D'où cette idée de « La tête et les jambes ». « La tête » signifiant : les jeux qui font appel à l'intellect, à la culture, à la mémoire, sous de multiples formes - « Les jambes » voulant dire tout ce qui est mouvement physique.

Ce cocktail : par ex. 10 ou 15 minutes de gym douce, alternant, pendant 1h30, avec 10 ou 15 minutes de jeux intellectuels, est extrêmement relaxant... et innovant. Car, dans les traditionnels exercices auxquels les personnes non dépendantes participent, c'est, soit 1 h ou plus de gym, soit 1 h ou plus de danse, soit 1 h ou plus d'informatique, etc. Mais on ne conçoit guère de professeurs polyvalents, qui s'astreindraient à un tel panachage, et pour cause... la demande de cours des personnes autonomes porte normalement sur des thèmes précis et uniques : ou de l'informatique, ou des cours de musique, ou de langue, avec des catégories (piano, violon, français, anglais... logiciel Excel, logiciel dessin, etc.etc.)

Mais prenons le simple exemple d'un après-midi à prendre deux cours d'informatique de 1h1/2 chacun, soit 3 h, sans bouger, l'oeil qui picote fixé sur l'écran, les fesses complètement talées. Je suis d'avis que 10 minutes d'interruption, passées à sauter à la corde, à intervalles réguliers, seraient infiniment profitables à un meilleur rendement. Je le pense aussi pour les fesses talées et suppliciées de tous les élèves et étudiants, à tous les niveaux...

Déroulement possible d'une séance :

A priori on pourrait croire que l'hétérogénéité des diverses possibilités de chacun soit un frein, cela serait le cas si les mêmes performances étaient demandées à toutes et tous (en fait les hommes sont rares : 1 homme pour 8 ou 10 femmes. Les femmes vivent plus longtemps, mais de plus l'homme âgé est souvent plus inerte, moins enclin à entreprendre...)

Ne pas croire qu'en position assise, on ne puisse pas faire grand chose, bien au contraire...

Lorsque j'ai affaire à ce public, dont parfois plus de la moitié est en chaise roulante, nous travaillons carrément, tous, en position assise. Je veille à alterner un type d'exercice des bras avec le même type d'exercice des jambes. Idem pour pieds et mains. Nous faisons aussi pas mal d'action simulées : dire oui ou non de la tête, simuler une bagarre, etc.. Il convient bien sûr d'être attentive aux signes de fatigue, ou de tendance au « forçage ». Si quelqu'un a du mal à lever les bras, il ne faut pas « l'y contraindre ». Je dis toujours : « Il faut que cela fasse un peu mal, mais pas TRES mal , il faut s'arrêter avant » ! Les possibilités d'intéressants jeux de jambes sont réelles. En particulier, la position assise soulage et libère le pied de sa fonction porteuse, et dès lors on peut - et on doit - sans craindre la chute, s'attarder au niveau de la cheville et de multiples mouvements qui ne sont pratiquement jamais fait « dans la vie ordinaire » sont alors, « à portée de main », ou plutôt « de pieds ». Lorsque le corps s'est un peu sainement fatigué, juste assez, mais pas trop, j'enchaîne alors sur des exercices intellectuels.

L'hétérogénéité des habitudes de pensée, des degrés de culture, de la vivacité des réflexes, du QI, on va dire aussi - est moins facile à gérer. Le piège est de laisser toujours les mêmes personnes répondre ! Se transformant en acteurs (donc actifs), pendant qu'une moultitude d'autres personnes a tendance à se complaire dans un rôle de spectateur passif ! Quand cette passivité commence à me peser trop, je décrète : « il faut faire circuler le sang au niveau du cerveau, là, on dirait qu'il y a plein de bouchons, allez, rebelote pour la gym »... et c'est reparti en riant.

Il n'est pas possible de transformer les lents en rapides, et les rapides en lents. Mais s'inspirer de l'expérience scolaire amuse tout le monde, et chacun joue alors le jeu : on lève le doigt, et on attend d'être interrogé pour répondre - ou - mieux encore - pour les mots croisés - on dit juste la 1ère lettre - un autre va dire la 2ème lettre, etc...

Ces jeux intellectuels, dans leur variété, vont bien sûr être choisis en fonction des possibilités des participants...lesquelles possibilités vont se dévoiler lors de la 1ère séance. Ainsi, dans certaines EHPAD, j'essaye de faire mémoriser 4 séries de termes ayant « un certain rapport » entre eux (ex : j'achète au supermarché : 2 côtelettes de porc, 1 livre d'haricots verts, une eau minérale, 1 kg d'oranges), et à mes permanences rue du Cygne à Thionville, où je travaille avec des personnes souvent plus jeunes et peu ou pas handicapées, je peux être amenée à leur faire mémoriser des séries beaucoup plus longues, et chacun (chacune) va devoir disposer d'un temps quasi-chronométré pour répondre par écrit...

Ex : « je vais à la piscine et j'aperçois : 3 bassins, le 1er pour bébés, l'autre pour nageurs et pour non nageurs, et le 3ème où l'on n'a pas pied. Dans le 1er il y a 4 bébés, avec leur maman, et 4 bouées multicolores. Dans le 2ème, il y a 3 garçons, et 5 filles, dont l'une porte un maillot rouge. Dans le 3ème, il y a 2 hommes qui pratiquent le crawl, dont 1 qui porte des lunettes étanches. Ainsi que 3 hommes qui sautent du plongeoir. Et 4 femmes dont une fait la planche et les 3 autres qui pratiquent la brasse ». L'histoire est racontée lentement, deux fois de suite... Il s'agit d'énumérer tout ce qui a été cité : les personnes, les objets, leur nombre, leur couleur éventuelle, ce qu'ils font. Des points sont retranchés à un total, et ensuite on compare les résultats...

Ceci n'est qu'un exercice parmi de nombreux autres... Ex :

  • points communs entre : 17 - 23 - 29 - 31 !?
  • qui sait réciter presque sans fautes : « Le corbeau et le renard » !?
  • qui veut poser des questions à ma place !? Régulièrement, des volontaires préparent une série de questions de culture générale, ou de questions-pièges, et les soumettent au public.

Où se passe la tête et les jambes !?

Comme dit plus haut, dans certaines EHPAD où j'oeuvre - dans le cadre de l'association Cancer-Espoir, en tant que bénévole.

Tous les 1ers et 3èmes mardis du mois, à THIONVILLE, au n°3, rue du Cygne (locaux mis à disposition par INTERCOM-SANTE 57), de 15h30 à 17 h. Les séances sont ouvertes à tous et toutes. Condition : prendre une carte de membre de Cancer-Espoir, comptant pour un an (20 €). Particulièrement utile pour les personnes d'un certain âge souhaitant conserver un certain tonus, un certain punch.

Pour tous renseignements : tél : 03 82 83 42 71

L'animatrice Simone

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EDITORIAL D'AOUT 2017

AIDER A MOURIR VITE - AIDER A MOURIR LE MIEUX POSSIBLE - AIDER A SURVIVRE LE MOINS MAL POSSIBLE ?

Moi, j'avais choisi d'« aider à survivre le moins mal possible ».

Pour l'être qui m'était le plus cher au monde. Jamais je ne m'étais posé, une seconde, la question : « Est-ce que je fais, ce faisant, plutôt bien, ou plutôt mal » ? C'était d'une évidence lumineuse : je faisais « bien ». Aussi bien que mes bras et jambes et ma petite tête me le permettaient. Ainsi que notre porte-monnaie commun.

Mais le problème dépasse, de loin, mes convictions propres. Peut-être ce genre de thème serait-il davantage à sa place début novembre ? Mais on ne choisit pas le moment pour avoir telle ou telle idée. Elles vous tombent dessus, les idées, en fonction des circonstances. Et là, justement, en passant devant la modeste bibliothèque de l'EHPAD, j'étais restée debout, interpellée par le titre du livre : FIN DE VIE de Gilles Antonowics - Editeur : Bernard Pasquito.

Alors j'avais emprunté le livre, et, depuis quelques jours, j'en avalais chaque fois un morceau, à heures plus ou moins régulières. Je ne me jetais pas dessus comme j'aime me jeter sur certains desserts. Je prenais mon temps. Et puis, j'étais de parti-pris. D'un violent parti-pris : je ne pouvais pas avoir consacré vingt ans de ma vie « à avoir mal fait », alors que je resterais ad vitam eternam persuadée d'avoir « bien fait ». Alors, je m'approchais du livre, animée d'une certaine circonspection. Et je dois même dire que certaines phrases me faisaient proprement grincer des dents : « l'acharnement thérapeutique », par exemple... ce terme « acharnement », en soi, résonnait bien négativement, alors que moi, oui, je m'étais acharnée, de si longues années durant, et je persistais à en être fière, et je restais fière d'en être fière !

Et puis un malaise, parfois, me saisissait, à la lecture : nous étions trop de monde, sur terre. Les vieux, perclus et malades, auraient tous dû avoir le bon goût de souhaiter sans regret quitter ce bas monde, pour concéder dignement une place aux générations suivantes, et ne pas coûter à la sécu plus chère qu'elle ne pourrait payer...

Et, le souhaitant, c'eut déjà représenté un pas de plus vers cette solution dès lors sociétalement très acceptable : aider à mourir vite...

Nous, en France, étions à ce propos plutôt en retard. Alors qu'en Suisse - si on avait de l'argent, cela devenait facile - et aux Pays-Bas, aider à mourir vite semblait bien plus abordable qu'en France, également. Et dans d'autres pays aussi.

Toutefois, malgré mon poil hérissé, je pris l'auteur en sympathie. Il abordait le problème avec une franchise désarmante... et rare ! Oser parler de ce problème du surnombre des humains, en soi, c'était courageux !

Mais quand même, il y allait fort… Il affirmait que, même sans maladie spécialement grave, une personne très très âgée (quatre-vingt-dix-ans, cita-t-il..) devrait se voir concéder une aide pour mourir, en même temps qu'elle exprimerait une certaine pensée, celle-ci (j'essaye de réexprimer cette pensée en la condensant... j'espère y parvenir...) : « Sur cette terre j'ai fait mon temps... l'humanité, coincée sur sa planète trop petite, a besoin d'un peu d'air. Aidez-moi à partir sans regret ».

Chapeau l'artiste ! L'ennui c'est que je ne me sentais pas du tout, mais alors pas du tout, sur la même longueur d'onde. J'avais vraiment envie de vivre. Parce que, voilà, dans le mystère du vivant (dans les dédales de l'ADN), à quelque part, était inscrite la loi suivante : « tout être qui vit a reçu dans ses gènes la commande d'aspirer à vivre, par tous les moyens en sa possession, et jusqu'à la limite de ses forces ». Je n'y pouvais strictement rien, c'était marqué dans mes gènes.

Alors bon, s'il n'y avait pas d'autre moyen, et que je disposais encore de toute ma tête, et d'une possibilité de paroles, quand je verrais approcher l'équipe en blanc tenant l'ultime perf au bout du bras, je dirais plutôt : « Je m'oppose à ce que vous allez faire, mais comme je suis là, gisante, sans possibilités de fuir, je vais donc subir… Mais, de grâce, ne me demandez pas en plus de dire « merci » ! »

Bambambam ! Que de pensées plaisantes ! Pendant que Maggie, au volant de son coupé d'un joli rouge, nous faisait sautiller, confuse, sur toutes les bosses prévues par la municipalité pour nous obliger au trente à l'heure, évitant, de ce fait, les risques d'accidents mortels, je m'évertuai à lui développer ce qui l'attendait au tournant si elle acceptait les soins palliatifs : « Le pire, c'est pas qu'ils ne t'alimentent plus, le pire, c'est la déshydration - tu sais pas c'que c'est !? Ben, ils te laissent mourir de soif - il n'y a pas de pire supplice au monde - ben oui, j'ai passé par-là - à l'époque - tu sais bien - la chimio m'avait détraqué le système - ça m'empêchait de boire - même pas une seule goutte qui passait - ben non, j'pouvais pas aller m'faire soigner, je m'occupais de mon mari - t'en rêve jour et nuit, de l'eau qui va enfin te sauver de la mort - et là - pendant des jours, ils vont te laisser mourir de soif...

Mais si, Maggie, tu vas souffrir ! C'est pas la morphine qui va l'empêcher - mais voilà, tu pourras pas l'dire. Qu'est-ce que tu crois. Tiens, dans l'bouquin que j'lis, l'auteur, c'est un avocat. A un moment, il donne la parole à un médecin. Drôlement bien, celui-là, qui raconte : il était hanté par le souvenir d'avoir vu certains, en soins palliatifs, dans un état « d'inconfort ». Il mettait l'accent sur « l'inconfort ». C'est ce qu'il voyait, lui, et cela l'avait poursuivi, pendant des jours. Cet état « d'inconfort » qui traduisait, à l'extérieur, quelque chose de mystérieux, et probablement de terrible, qui se passait à l'intérieur. Mais plus rien ne sortait, du corps paralysé, même plus une larme, que de la sueur - la sueur, ça c'est moi qui te l'dis. Mon frère, il a souffert comme ça, cinq jours, il pouvait même pas crier pour dire qu'il avait mal. Sa femme était dans un petit coin, dans la cuisine. Elle, au moins, elle pouvait pleurer. Non, moi, je l'ai su qu'après coup, je croyais que tout se passait bien, et pis, j'étais lâche, Maggie, je crois, aussi.

Grand silence consterné de Maggy. Qu'est-ce qui me prenait !?

« Baaaf, Maggy, tu crois pas qu'on en a eu not' claque, cette après-midi !? Là ça suffit, hein... Stop, maintenant !

Maggy éclate d'un rire soulagé ! On avait passé ce dimanche après-midi à rendre visite à des cousins à elle, à l'EHPAD. Une dame toute menue, dans sa chaise roulante. Si reconnaissante que je lui masse le dos, et les bras, pendant qu'on essayait d'expliquer à son homme les problèmes complexes qui se posaient, avec sa maison que nous l'avions aidé à mettre en vente. Il fallait qu'il se concentre. Mais voilà, il voulait surtout nous expliquer qu'on lui avait volé des timbres, dans l'armoire. Que quelqu'un fouillait dans ses affaires. Et pendant presque trois heures, ce fut une lutte afin qu'il arrête ça, et nous écoute enfin.

Et puis enfin, on était parties, avec sa signature toute tremblée sur la lettre recommandée qu'on allait envoyer à l'agence. Oui, Maggy allait aider son cousin sans famille, et moi j'aidais Maggie à l'aider. Ce n'est pas parce qu'il ne pouvait plus se défendre, et qu'il radotait un peu, qu'on allait laisser sa maison être bradée par l'Etat pour payer ses dernières années de vie...

Et, à un moment, dans l'auto, pendant que nous étions sur le chemin du retour, je n'avais pu m'empêcher, ça m'était sorti comme un cri du cœur : « Maggy, dis-moi, on ne deviendra quand même pas comme ça, toi et moi !? »

Maggy, toute de blanc vêtue, avait poussé un petit soupir, un peu contraint : « Qu'est-ce qu'on pourra faire, Simone, quand ça arrivera !? Tu crois qu'on pourra peut-être... ? »

Et c'est ainsi que la conversation, que j'avais transformée en monologue quelque peu lugubre, avait débuté. On avait même oublié les bosses-ralentisseuses, ce faisant. Et puis, on avait fini par en rire, lorsque je m'étais exclamée : « Tu crois pas, Maggy, qu'on en a eu not' claque, cet après-midi !? »

Et sur ce, on avait, soulagées, choisi d'en rire !

Après qu'elle fut rentrée chez elle, comme j'estimais mériter une récompense, je m'étais préparé un bon casse-croûte : pâté aux oignons confits - pain complet - j'avais sauté le repas de midi, m'étant levée trop tard. A l'EHPAD, on nous avait, pour le goûter en salle à manger, accordé une gaufrette. Franchement, fallait un estomac pas mal rétréci pour que ça remplace...

Bon signe, quand même...

« Mathilda »

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EDITORIAL DE JUILLET 2017

« SURTOUT, NE CHANGEZ PAS... ! »

Un certain soir, je m'étais, brûlante, enfouie sous les draps. La fièvre me consumait. Mon quatrième bébé reposait en paix dans le berceau, âgé à peine de deux mois. C'était une gentille poupette. A l'époque du moins... Heureusement. Mon taux de calcium avait gravement chuté, peut-être aussi mes taux de toutes les autres substances mystérieuses et vitales, et c'est cela probablement qui m'aurait rendue si vulnérable, clouée entre mes draps brûlants. Les enfants, tous, dormaient à cette heure tardive. Seul Roger se trouvait encore en-bas, dans la cuisine, en compagnie de Tante Mone. Toujours, ces deux-là avaient été complices. Se comprenaient d'un regard furtif. S'étaient racontés à l'endroit et à l'envers, en cachant l'essentiel, bien sûr, leurs histoires amoureuses. Roger n'avait pas parlé de moi. Jamais. Je n'en avais jamais douté. Du moins n'avait-il jamais évoqué le bon vieux temps, où, à mon propos, il se répétait tout bas : « Ne change jamais... »

Roger s'était mis à confier à Tante Mone des tas de petites choses, pas vraiment futiles. Il lui avait dit : « J'ai revu Hilde ». Je savais qu'il l'avait revue. Il me l'avait confié. Ou plutôt je lui avais extorqué la confidence. Il m'avait juré qu'il ne la reverrait plus, et je l'ai toujours cru : il ne la revit plus jamais. Et puis il avait ajouté : « elle n'a pas changé, tu sais... ». Un ange avait passé. Curieux que l'on puisse entendre si bien chaque mot, chaque intonation, depuis cette chambre d'en-haut. Peut-être en raison du conduit de cheminée et de son ouverture béante.

« Elle n'a pas changé, tu sais... ». Il y avait beaucoup de douceur dans sa voix. Et puis il avait ajouté, d'un air sombre : « Simone a tellement changé. Tellement changé. »

Les larmes coulaient lentement sur mes joues, et dans mon cou.

Sûrement, j'avais changé. Ces quatre bébés, l'un après l'autre, m'avaient pompé « ma substantifique moëlle ». De jour, je fonctionnais comme un automate, guidée par la rage de « tenir », à tout prix, de faire en sorte que les gosses soient à peu près tenus propres, et que tout le monde ait été correctement alimenté, un jour de plus. Bien sûr, j'avais changé. La peau sur les os, l'oeil noir, farouche, au fond de l'orbite.

Bien sûr. Ce fut-là la première fois, où je pris conscience de la profondeur et de la dangerosité de ce genre de petites phrases : elle n'a pas changé (et je suis toujours amoureux d'elle).

Elle a changé (et mon amour s'est envolé...).

Une autre fois, bien plus tard, pour une question administrative, j'avais été revoir un ancien collègue, un peu perdu de vue. L'air affairé, mine de rien, j'admirais sa prestance. Son tonus. J'aimais son eau de toilette. Son air un peu négligé et pourtant si élégant. Et le petit ton taquin qu'il aimait prendre, en ma présence. Il m'avait raccompagnée dans le long couloir de l'immeuble, au rez de chaussée. Et puis, brusquement, il avait dit : « Vous n'avez pas changé ! »

C'était une constatation. A la fois agacée, et ravie. J'avais rétorqué : « vous non plus ! »

Et là, je ne fis pas ce que j'aurais dû faire. Cesser enfin de rester coincée, entre deux chaises. J'aurais dû l'embrasser sur la bouche. Advienne que pourra. Mais je ne l'avais pas fait, car sous mes airs culottés, je suis ce que l'on appelle « coincée » !

Une autre fois encore, bien plus tard, quelqu'un prononça la petite phrase « Surtout ne changez pas ». Elle avait été suivie d'un certain silence. Je luttais entre le désir idiot de dire : « pourquoi donc ?» - et la nécessité du silence, en face de cette certitude : « Telle que vous êtes là, je vous aime, et c'est cela qui compte. »

Oui, beaucoup plus tard, ce fut-là une troisième fois où on me parla de changement. Et là aussi, l'homme en question tint parole, comme Roger l'avait fait avec Hilde : il ne me revit plus jamais.

« Mathilda »

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EDITORIAL DE JUIN 2017

LE SERMENT D'HIPPOCRATE

J'avais accompagné Georgette chez un nouvel ophtalmo. Je l'avais choisi (l'ophtalmo) au Luxembourg parce qu'en France, le désert médical ophtalmologique s'avérait encore plus incurable qu'une DMLA doublée d'un glaucome. Georgette était en pleine panique à devoir demander des explications à cet homme de l'art. Gravement paniquée. Plus encore qu'un candidat au baccalauréat devant résoudre à l'oral un problème sur des équations du quatrième degré. J'éprouvais de la compassion pour Georgette. Et une profonde rancune en face de certains représentants du corps médical pensant faire leur métier très correctement en décrivant au médecin traitant, dans un langage ésotérique, et dans leur sténo très particulière, le problème existant, et la façon d'essayer de le traiter. Quant au médecin traitant, lequel, normalement, était censé, de part sa fonction, traduire cette sténo en français à l'intention de ses braves patients, il effectuait sa mission, selon son tempérament, soit avec zèle et ferveur, soit simplement consciencieusement, soit encore simplement en se contentant du smig des explications indispensables, soit encore sa bonne conscience se contentait de ranger le dossier dans l'armoire, avec l'intention formelle de donner au patient des explications dès que celui-ci aurait l'idée - ou le courage - de les demander. Et c'est ainsi que je me retrouvai dans la salle d'attente du Dr X, à Z, au Luxembourg. Lorsque j'avais téléphoné au Dr X, je lui avais trouvé une bonne voix, bien humaine. J'avais cru sentir comme un champ d'ondes bénéfiques baigner le récepteur du téléphone. Je m'étais dit : « Ah, celui-là , il a l'air bien, on va essayer. » Et c'est ainsi que je m'étais retrouvée dans la salle d'attente du Dr X, au Luxembourg. La secrétaire avait l'air super-gentille. Pas du tout imprégnée de la valeur particulière de son rôle, pas du tout encline à traiter les patients avec le petit air supérieur et affairé qui rend ces derniers encore plus piteux en partant qu'ils ne l'étaient en entrant.

Hélas ceci n'augurait en rien de l'attitude du Dr X. Ce qui m'étonna. Car on a coutume de penser : « Tel chien, tel maître ». (Excusez la comparaison, peut-être mal choisie, car cette aimable et humaine secrétaire méritait certainement mieux que d'être comparée à un chien, encore que celui-ci soit capable de se comporter en humain bien davantage souvent que certains hommes...)

J'en reviens au Dr X : contrairement à ce que sa voix laissait augurer, le docteur était un glaçon gelé à point pour se conserver longtemps.

Au départ, j'éprouvais quelques doutes : sa main avait ouvert la porte de communication, nous étions les seules assises dans cette salle d'attente, et il ne nous regardait pas, mais fixait un point, au loin. Hésitantes, nous nous levâmes et nous dirigeâmes vers lui. Il ne nous demanda pas de le suivre et s'en fut, direction le cabinet de consultation. Nous hésitâmes à nouveau, et, prise d'un doute, je demandai : « Nous vous suivons !? »

« Oui », nous fut-il répondu.

Saisie d'un second doute, je demandai : « Vous êtes bien le Dr X, à qui nous avons adressé une lettre d'explication » ?

« Oui », me fut-il répondu.

Et sur ce, le docteur fit son métier d'ophtalmo, maniant avec un calme olympien, toute une série de manettes, de boutons, de loupiottes, de tableaux de lecture, et répétant plusieurs fois : « Cataractes bien opérées » - ce qui me permit de conclure que le docteur n'était pas totalement dépourvu de cœur, étant donné que je savais que c'était effectivement là la seule chose positive qu'il pouvait annoncer à Georgette.

Enfin, nous prîmes congé. Encore que cette formule englobe généralement un certain rituel, ici totalement absent. Car le docteur ne dit pas plus au revoir qu'il n'avait dit bonjour, la secrétaire étant implicitement chargée de s'occuper de ces formalités à sa place. Ce dont elle s'acquitta d'ailleurs très gentiment.

J'essayais par la suite de faire récupérer par un nouveau médecin-traitant l'énorme dossier qui s'était accumulé chez le premier, depuis quelques décennies. Parce que Georgette ne disposait... de rien... ni du compte-rendu de l'opération des cataractes, ni des comptes-rendus d'hospitalisation - ni des comptes-rendus d'opérations des deux hanches. Ce qui ne l'avait nullement empêché de vivre, plutôt heureuse, des décennies durant.

Aujourd'hui, elle ne l'était plus vraiment, heureuse. Qui l'eut été, à sa place !? Pourtant je la sentais apaisée. En quelque sorte rassurée. Elle se sentait en de bonnes mains, chez ce médecin pourtant si laconique. Mais elle avait été si peu gâtée, en matière de médecin ! Et puis elle avait l'espoir. De freiner la progression de ces maladies de vieillesse, à défaut de les bloquer totalement. De savoir aussi que je la prendrais par la main, chaque fois qu'il le faudrait.

Mais moi, à évoquer tout cela, parfois, je serre les dents. Je les fais carrément grincer. Fort. Statistiquement, il existe la même proportion de médecins honnêtes et consciencieux qu'il existe dans la population générale de personnes honnêtes et consciencieuses. Et l'inverse est tout aussi vrai. Alors, oui, je grince des dents. Parce que cela ne devrait pas être. Le serment d'Hippocrate, il devrait être réellement sacré ! Tout médecin digne du nom devrait avertir son patient des consignes données par les spécialistes, et prendre le temps de les traduire exactement au patient qui lui confie sa vie. Lorsqu'un spécialiste écrit, en sténo : « La patiente devra consulter à tel rythme pour surveiller le risque de progression du glaucome », le médecin traitant devrait se soucier que la patiente ait bien compris le problème, et ne pas se contenter de prescrire les médicaments antihypertenseurs, trois années durant, laissant le mal aller en progressant jusqu'à l'irréversibilité !

Oui, j'avais vivement conseillé à Georgette de changer de médecin traitant, et elle m'avait écoutée. J'avais spontanément écrit les lettres qui convenaient, je les avais soumises à son approbation, et à celle de son époux.

Je leur avais demandé ensuite d'y apposer leur signature. J'avais mis les lettres à la boîte. Et vous me croirez ou pas, je trouvais que c'était là la meilleure des BA que j'avais accomplie, depuis six mois. Et du coup je pris la peine d'écrire cet éditorial. Par rapport à mon rythme habituel, j'avais déjà un certain retard !

Mais ce soir-là, ma BA dûment accomplie, sereine, je pris la peine de l'écrire enfin, cet édito. L'inspiration m'était tombée dessus, d'un coup. Et je dois vous dire : « Sans inspiration, je suis incapable de mener à bien quelque tâche que ce soit ! Même pas de faire rôtir au four un morceau choisi sans qu'il en ressorte totalement raccorni »...

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EDITORIAL DE MAI 2017

NOS FRERES "LES ANIMAUX"

S'ils sont nos frères, alors c'est que nous en faisons bien partie, de la confrérie : celle des êtres dits « inférieurs »... Alors, oui ou non !? En faisons-nous partie ou pas !?

Selon la conception scientifique, nos organes sont conçus selon le même schéma que celui des autres mammifères, et tout au plus le rapport « masse de l'encéphale divisée par masse corporelle totale » est-il un brin (juste un brin !) supérieur chez l'homme, par rapport à celui des grands singes.

Pourtant, intimement, nous nous révulsons à l'idée de devoir nous placer exactement à égalité aux côtés de « ces frères inférieurs », lesquels, pourtant, bien souvent, prennent davantage soin de leur progéniture que nous-mêmes !

De tous temps, ils nous a toujours plu de nous situer « à part ». Nous concédons volontiers un « certain degré d'intelligence » à ces êtres dépourvus de cordes vocales permettant une pratique qui nous semble irremplaçable : celle d'émettre des sons articulés formant un langage... appelé, pour l'homme : la parole. Et, même, nous accordons volontiers « aux frères inférieurs », la pratique d'un certain langage, qui se bornerait, p.ex., à la danse des abeilles, ou à l'émission de phéromones, ou au changement de couleur de la peau des iguanes mâles - ces actions étant un langage réflexe, lequel devrait totalement exclure l'existence d'une pensée supérieure, du genre : élaboration d'un théorème mathématique ou d'une théorie philosophique.

En bref, nous nous considérons « Maîtres de la planète Terre » ! Bien piètres maîtres qui prenons si peu en considération nos générations futures : elles n'auront qu'à se dépatouiller avec les océans étouffés par le plastique, et nos galeries souterraines d'où suinteront allègrement les déchets radioactifs - pour ne citer qu'eux !

Mais notre attachement à cette soi-disant profonde différence va beaucoup plus loin ! Elle est ancrée non seulement dans l'inconscient collectif, mais même dans celui des scientifiques ! On a peine à le croire, mais oyez donc : sur des sites très sérieux, on peut lire, à propos d'exoplanètes « habitables » : « des planètes sur lesquelles pourraient exister une vie intelligente » !!

Cela ne signifie-t-il pas implicitement : « une vie non seulement primaire et se bornant à la reproduction, mais une vie comparable à celle de l'homme » !? Autrement dit, on retient l'homme comme exemple. Et cette recherche obstinée d'humanoïdes qui nous seraient plus ou moins apparentés est une véritable obsession, alimentant pas mal les récits de sciences fiction, par ailleurs !

Alors, on rêve : par exemple d'invasion d'extraterrestres - ou - au contraire - d'évasion de terrestres... l'ennui, c'est la distance et le temps : par exemple, pour parvenir à Proxima du Centaure, même à la vitesse de la lumière, il faudrait encore que nous parvenions à dominer le temps qui fait que... au bout d'un certain temps... hélas... le géniteur doit céder la place à son successeur... Autrement dit, des vaisseaux spatiaux transformés en pouponnière - encore que la théorie de la relativité d'Einstein puisse, là aussi, permettre certains rêves, à propos du temps qui ne s'écoule pas de la même façon, selon la vitesse du bolide dans l'espace...

Jamais nulle part je n'ai vu poser la question suivante : « les extraterrestres venus - disons - d'une exoplanète sont partis de chez eux pour nous visiter combien de milliards d'années avant l'existence de notre planète ? Et cela supposait donc qu'ils étaient extra-lucides - puisque prévoyant notre future existence... et aussi qu'ils nous conféraient une très grande importance... à nous qui, petites fourmis perdues dans l'espace - techniquement - donc intellectuellement - aurions droit à l'honneur d'une telle visite. A moins que la planète Terre ne possédât des merveilles (autres que l'homme...) convoitables par ailleurs... ? Mais là aussi, ces extraterrestres devraient savoir que la matière inerte existe sur des milliards de milliards de planètes dites « rocheuses » (alors pourquoi la Terre !?), mais que, par contre, si ce sont les conditions de viabilité qui les attirent, alors leur choix est mauvais, car ces conditions se dégradent exponentiellement, au fur et à mesure que la technique ( si ce n'est « l'intelligence ») progresse !

Mais j'en reviens à « ces animaux, nos frères inférieurs », plutôt qu'aux extras-terrestres, nos frères supérieurs »...

Quels que soient les sentiments exprimés à ce propos par l'homme, celui-ci reste d'abord pragmatique : lorsque la nourriture manque, on mange aussi les chiens et les chats (bêhhh... eh oui, mais c'est ainsi !)

Plus nous vivons dans le confort, et plus nous éprouvons d'empathie pour les animaux en général. Parce que nous pouvons nous permettre ce luxe - interdit dans des temps plus anciens - ou dans des lieux moins confortables...

Et c'est ainsi qu'à présent , une revendication se fait jour de plus en plus : « plus d'animaux sauvages au cirque ».

Mon idée ? Cette revendication fait partie de l'évolution actuelle de notre société occidentale, qui vit quand même dans un confort qui va (pour l'instant), en s'améliorant...

Toutefois, personnellement, je ne suis pas d'accord avec cette conception qui voudrait que les animaux dans les cirques ne soient pas heureux. Je pense au contraire qu'un animal qui vit en étroite symbiose avec son dompteur EST HEUREUX. Il « travaille » tous les jours. Mentalement et physiquement. Et le travail c'est la santé ! C'est le chômeur qui est malheureux, pas le travailleur ! Et ce courant de sympathie, d'affection, et même d'amour, à mon avis souvent fusionnel, qui lie le dompteur à son « élève », est quelque chose de merveilleux, d'irremplaçable, que beaucoup négligent, car ils s'attardent sur la forme, et le fond des choses leur échappe.

J'admire énormément les spectacles où interviennent les animaux, que ce soit dans les cirques ou les zoos, ceux-ci de plus en plus organisés pour ce faire.

Certes, on peut se demander si l'animal n'était pas mieux dans le milieu pour lequel la nature l'a destiné à l'origine. Mais revenir en arrière est une utopie. Tout au plus pouvons-nous créer des zones protégées où la faune vit en semi-liberté... et espérer que les forêts vierges le restent le plus longtemps possible...

Ce n'est pas interdire à des animaux et à leurs dompteurs d'exercer leurs talents qui rendra les uns et les autres plus heureux - et le monde plus écolo - à défaut d'être simplement « gentil »...

« Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil », c'était le rêve de Jean Yanne. Mais c'était juste de l'humour !

Simone Schlitter

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EDITORIAL D'AVRIL 2017

LES URGENCES

Tout le monde dans notre beau pays est au courant depuis un bon moment : il ne faut pas être pressé pour aller aux Urgences. Dans la supersérie américaine du même nom, un groupe d'internes va se précipiter sur votre brancard, l'une des « blouses blanches » - à présent de couleur verte - espoir oblige - va immanquablement se ruer à votre chevet, défibrillateur dans une main, masque à oxygène dans l'autre... Mais dans la vraie vie, dans toutes les bonnes villes de France, aux Urgences, vous avez l'assurance de passer la nuit sur un brancard dans un couloir - encore que ce ne soit que partiellement vrai : dès l'instant où vous ne vous écroulez pas en-bas de la chaise roulante, dans laquelle le personnel - lui-même à la limite du burn-out - vous aura placé - hagard - et l'esprit occupé à autre chose - vous n'aurez pas droit au brancard, et resterez sagement coincé, une partie de la nuit, sur ce siège de fortune (disons plutôt : de mauvaise fortune).

Perso, j'avais prévu le coup : risquant de m'endormir carrément, sur le coup de 2 h du matin, sur ce siège inaccoutumé, dont l'inconfort croissait en fonction inverse de la durée passée dans « le couloir des infortunés », j'avais, au passage, happé une blouse verte, et prétendu, d'une voix mourante, que d'un instant à l'autre j'allais tomber par terre - ce qui était tout de même à moitié vrai - et peut-être même aux trois quarts - qui sait !?

Du coup j'avais eu droit à un brancard - à défaut de couverture - j'entamai une conversation un brin somnolente avec un monsieur grisonnant, fort angoissé, à qui il venait d'arriver un « certain malheur ». L'homme en parlait avec calme et une certaine dignité. Juste un petit tremblotement dans sa voix, et son air préoccupé, témoignaient de son stress réel. Lorsqu'une autre blouse verte vint enfin le chercher, pour le transporter je ne sais où, je fus assez contente pour lui, mais du coup je replongeai dans mon angoisse propre : je foutais quoi, là, dans ce couloir bizarre, entourée de brancards soutenant des corps affaissés, aux visages tendus, épuisés, stressés, moitié dormant, moitié attentifs. C'était quoi, ça !?

De onze heures du soir à trois heures du matin, mon angoisse, peu à peu se dissipa, remplacée par le bruit feutré des roues des brancards qui allaient et venaient. Et par les lueurs verdâtres et sombres, qui émanaient de cloisons se multipliant à l'infini.

Mon mari avait passé, une certaine nuit, de longues heures, dans un ascenceur, depuis les urgences, transbahuté d'une salle de diagnostic à une autre, simplement - et heureusement - accompagné de son aide de vie de l'époque, pendant que moi-même, avec la patte cassée, et suspendue au téléphone, depuis mon lit, je cherchais à joindre une âme charitable et compétente susceptible de me renseigner à son sujet. Par bonheur, mon époux, aveugle, paralysé et inconcient, avait vécu cette expérience spéciale ainsi qu'il vivait tout le reste de sa vie : flottant entre ciel et terre, juste accroché à un fil d'Ariane dont je tenais l'autre bout, farouchement, enroulé autour du poignet.

Les Urgences... Qui donc, au-dessus de cinquante ans d'âge, aura eu la chance de se les voir épargnées !?

« Cela ira de mal en pis », m'a affirmé le Dr C... Je ne dis pas son nom, parce que dans un éditorial, il n'est pas coutumier de le faire.

Le Dr C a des opinions très tranchées. Et il faut être de très mauvaise fois pour ne pas les trouver imprégnées d'un énorme bon sens. Il les clame haut et fort, ses opinions - plutôt indigné que la belle médecine soit logée à si mauvaise enseigne que si vous avez le bonheur d'habiter un coin de verdure à la campagne, vous n'aurez bientôt plus d'autres ressources - si ce n'est déjà chose faite - si vous tombez malade, que de vous retrouver aux Urgences, pour une angine, une bronchite, une gastro, une crise d'asthme, une sciatique, une tendinite, un doigt coincé dans une porte - enfin - pour tous les petits et grands malheurs qui peuvent toucher à votre santé - car les médecins généralistes, à la campagne - c'est une espèce en voie extrêmement rapide de disparition !

On peut logiquement se demander comment ils vont faire, aux Urgences, sous peu !? Existe-t-il peut-être déjà des systèmes permettant d'accrocher les brancards aux marches des escaliers de secours, si dans les couloirs il n'y a plus de place !?

Le Dr C pousse un cri d'alerte : les déserts médicaux, c'est une menace grave et immédiate. Nos politiques ont effleuré le sujet sur la Une, dimanche soir 19 mars 2017.

Juste effleuré, en faisant semblant de le solutionner. Le numérus Clausus ? Quék-cék-ça !? Liberté ou non-liberté d'installation !? Ouââhhh ! Bêhhh !

Ils ont préféré nous entretenir gentiment de « maisons médicales à la campagne ». Vous voulez savoir ce que pense le Dr C des « maisons médicales à la campagne » ?!

C'est facile : voyez donc l'ITW qu'il a bien voulu accepter de la part de notre association, Cancer-Espoir... Cela vaut vraiment la peine ! Cliquez ici pour visualiser l'interview

Simone Schlitter

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EDITORIAL DE MARS 2017

« SUR UN LIT DE FLEURS »

Parfois, je m'étais demandé : « mon paradis serait peuplé de quoi ? Les savants l'affirment régulièrement : de l'espace sans matière aucune, ce n'est plus de l'espace, c'est le néant - rien - donc mon paradis devrait être peuplé. Et où se situerait-il, ce paradis !? Dans un espace. Oui. Peut-être dans les nuages, et sur l'un d'eux, flottant comme un tapis d'Orient, il y aurait un lit de fleurs, au travers desquelles je m'enfoncerais indéfiniment, sans peur aucune, toute emplie de l'émerveillement de ne plus avoir peur, jamais.

Peut-être y aurait-il du papier et des crayons de couleur. Juste pour dessiner mais pas pour écrire. Les gens qui écrivent ne sont pas heureux. Et je serais heureuse. Comme aujourd'hui. Bonheur juste entaché d'une petite ombre : de devoir écrire. VOUS écrire. Ecrire pour mes fidèles lecteurs. Remplir une obligation, au lieu de déambuler, au gré de mes rêveries. J'ai une terrible envie de ne rien foutre. De voir se former, sur ma rétine, plein d'images multicolores qui évoqueraient mes anciennes vies - de revivre, de chacune, des petits bouts : « Quelle imagination elle a, votre fille, Mr Humbert, avait dit Mme W à mon père. » Elle le pensait vraiment. Mais elle voulait aussi, en même temps, le flatter. Les femmes aimaient toutes flatter mon père.

Moi non. Mais le petit castelet qu'il avait construit, pour moi, et pour faire plaisir à Mme W, était tout de même pratique et j'y exerçais mes talents avec conviction. C'était juste un peu dommage que les bandes de papier alu - les cheveux de mon ange - n'aient pas bien tenu sur le support vide en carton du rouleau de papier hygiénique - visage de l'ange - par contre celui-ci, bien qu'un peu trop long pour sa largeur, avait répondu à mes exigences : éthéré - sans expression - voilà ce qui convenait, à mon sens, à la psychologie des anges.

J'éprouve une satisfaction similaire, ce jour, en face du visage expressif de Mme Hamburger. Plongée au milieu des chiffons, elle y trône sans états d'âme et sans complexes, toute imprégnée d'une énorme autosatisfaction. Elle est énorme à tous points de vue, Mme Hamburger : grosse tête, gros nichons, gros yeux, grosse bouche, gros appétit. Son air férocement jouisseur m'interpelle, à chaque fois : j'ai fait quoi, pour parvenir à ça ? Je ne sais pas, je dois travailler, autoguidée par une instance supérieure qui me commandite pour faire ci et ça. Pour n'avoir envie de rien d'autre que de m'émerveiller sur l'expression férocement jouisseuse de Mme Hamburger, de la bouche de laquelle un magicien ferait sortir d'une voix tonitruante : « ah aahh... de la mayonnaise qui vous dégouline... slap slap... »

Mme Hamburger s'est vu attribuer tout récemment une coiffure personnalisée : bouclettes d'un agréable blond doré genre Dallas. Je suis en train de réfléchir à un système d'accrochage qui permettrait en quelques brèves manœuvres d'accrocher solidement cette perruque par quatre points d'ancrage, sans avoir besoin de la coudre sur le crâne chauve... Entre deux rêveries mon esprit pratique reprend les rênes : cousu dessus, elle va tenir, certes, mais les belles bouclettes vont perdre très vite leur judicieux agencement, se colletant lors de chaque manip à toute une ménagerie mangeuse d'espace : Mme la Cigale, Mr du Corbeau, et à tous les et cetera que laisse augurer un certain esprit d'entreprise. Et je souhaite une Mme Hamburger représentative de l'esprit BCBG américain plutôt que du relâchement débridé parisien ! (Je ne dis pas « à la française », cela risque de passer pour raciste... alors que le parisien passe au contraire pour très large d'esprit !)

Hou là, on dirait que mon esprit caustique se réveille en même temps que j'écris... Ah non, pas ça - pas maintenant. Alors que j'étais si tranquille, si bien, en si bonne compagnie...

Rien que de devoir m'atteler à ce clavier aux touches effacées et renouvelées tous les trimestres, et à mes parallèles fautes de frappe qui contribuent à mes tourments, cela me rend un brin agressive, alors que j'étais si bien, là, en train de rêver à une chute douce, depuis les nuages, au milieu d'un lit de fleurs accueillant - toujours le même rêve...

Aujourd'hui, je préfère, et de loin, le fil et l'aiguille au clavier ! Certes, depuis hier soir, je me suis passablement piqué le bout des doigts, au point, même, de prendre sur moi d'apprendre - enfin - de coudre - protégée d'un dé ! Coudre à la main - depuis que mes yeux ne me permettent plus de distinguer le chas de l'aiguille au milieu de la brillance de ma machine électrique haut de gamme - c'est tout de même une détente incroyable.

Depuis que les virus, se vengeant d'une chanson humoristique dans laquelle je les prends pour cible, m'ont agressée par tous les bouts, me laissant là, les poches bourrées de mouchoirs et de bonbons anti-rhume, depuis un temps si long que je ne m'en remémore même plus le début, je n'ai vraiment plus envie que d'une chose : m'enfoncer agréablement dans un lit de fleurs, voletant sur de hauts nuages, bien au chaud, sans peur du vide, en compagnie de mes poupées de rêve : Mme Hamburger, Mr du Corbeau, et Mme La Cigale, en attendant que la famille grandisse, alimentée par une inspiration... laquelle... heureusement - jusqu'à présent - ne m'a pas encore fait défaut.

Souhaitons que cela dure.

Mais peut-être que le soleil, encore bien froid, daignera-t-il, sur ma terrasse, me réchauffer bientôt le dos un peu endolori, de façon que, pleine d'alan, je songe aussi à d'autres conquêtes que celles des nuages, même tout emplis de fleurs.

Simone Schlitter

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EDITORIAL DE FEVRIER 2017

Ainsi font font font - les petites marionnettes

J'aurais dû et pu y songer bien avant. Mais voilà : les choses les plus simples et évidentes se plaisent parfois à se dérober au regard. On cherche loin la solution, alors que, visiblement, elle déborde de sa cachette, mal repliée sous le tapis.

Ouais. J'avais cherché, longtemps. Ce qui me consolait, c'est qu'au lycée où je me rendais à présent régulièrement, on ne se bousculait pas à la porte de l'atelier-théâtre. Non. Les volontaires étaient rares. Plutôt bons. Mais rares.

Alors, au fur et à mesure que les années passaient, et que le nombre des acteurs-actrices amateurs se réduisait, ma pièce, également, modifiait son scénario. Cela se nomme : « adaptation aux situations ». Seule subsistait l'idée directrice (haro sur la cigarette et la malbouffe). J'étais profondément convaincue de l'utilité - voire de la nécessité impérative de faire résonner ce haro dans tous les azimuts, quitte à me casser les cordes vocales. Mais j'avoue aussi que je prenais un plaisir particulier à créer, à voir surgir du néant, sous mon impulsion, quelque chose qui prenait vie et forme, qui vibrait, comme une mélodie sous l'archet, qui suivait des règles mystérieuses, quasi-cabalistiques, dont la pertinence échappait à son propre créateur. Quelque chose de purement intuitif, de non raisonné, qui prenait forme, sous vos doigts, d'une façon non voulue, non programmée - comme une histoire d'amour, à laquelle on ne s'attendrait pas. Heureusement qu'il existait cette merveilleuse compensation. Parce que sinon, c'eut été du pur masochisme ! Je ne savais jamais ce que serait le lendemain. Mes actrices viendraient-elles jouer ? Devraient-elles se rendre à un enterrement obligatoire ? Auraient-elle omis de me signaler qu'elles prenaient des vacances la semaine suivante ? Quel jour allait-on me signifier qu'on s'était fait inscrire au club de marche pour tel jour du mois, et que le calendrier , chez nous, allait devoir s'adapter en fonction de... ? (Plus adaptable que moi, tu meurs). Quel jour allait-on me dire qu'on s'était trompé dans les dates, qu'on avait réservé à Kirwiller (voir les jupons froufroutant) - que c'était pour le bon motif - c'est à dire pour ne pas déplaire à l'ami qui ne souhaitait pas déplaire à son association - et que nonobstant, il allait falloir reporter notre spectacle à X afin de pouvoir satisfaire Y...

J'avais mis toute une longue vie à réaliser que de diriger un club de théâtre, c'était comparable à diriger une ville ou un pays. J'aurais détesté ça. Pour avoir la paix, et dormir tranquille, sans que quiconque - à part les spectateurs extérieurs - ou les autres nations - trouvent à vous reprocher ceci ou son contraire, il fallait avoir l'âme et l'intransigeance d'un dictateur. Sinon vous n'arrêtiez pas d'osciller, comme une balle de ping pong, entre les uns et les autres, aux désirs impératifs et contradictoires, mais tous unis et prêts à vous étriper à la moindre occasion. Nos politiciens savaient y faire. Tout prêts à prôner ceci et son contraire, selon qu'on écoutait leur discours de l'oreille droite ou de l'oreille gauche, et que les murs renvoyaient le son avec une certaine dureté ou d'une façon plus feutrée.

En retour, ils vivaient intensément. Moi aussi. Ils avaient une certaine puissance. Moi pas. Ils avaient souvent de l'argent. Moi pas. Par contre, comme l'ermite qui a appris à renoncer à presque tout, et qui en retire satisfaction, je me trouvais bien dans ma peau. Sans compromis. Souriante et droite dans mes bottes. Attendant « le bon moment ». Et là, il était venu. Enfin ! J'avais enfin compris que je pourrais créer et jouer mes pièces sans me débattre avec une cohorte de personnes rarement satisfaites - trop souvent prêtes à partir en claquant la porte - et faisant planer sur ma tête - toujours - l'aile sombre d'un calendrier toujours précaire - et des incertitudes freinant constamment les prises de décisions nécessaires.

OUFF !!

OUI !! RE-OUFF !

J'avais trouvé le truc, enfin !

Et comme j'aurais trouvé, par hasard, posé sur le coin d'un guéridon, un trousseau de clés égaré, j'avais, d'un coup, réalisé que la solution, elle était là , toute prête, à ma portée, évidente !

C'est en cherchant autre chose que l'on trouve, généralement , ce qu'on ne cherchait pas. Du moins pas à cet endroit !

Moi, ce que je cherchais, c'était comment réaliser un sketch joué à trois, quand on se retrouve seule !? C'était matériellement totalement impossible. Alors, comme je souhaitais satisfaire la personne qui m'avait passé commande, j'en avais réalisé plein d'autres, à la place. Tous meilleurs les uns que les autres. Seulement voilà, je sentais bien qu'un regret flottait dans l'air ambiant. Mais tant pis, j'en avais pris mon parti. Il faut savoir rester philosophe, sinon vous vous retrouvez aigrie, et c'est détestable. Démobilisateur.

Donc, furetant dans mon matériel, je retrouvais la bonne tête de Mr Du Corbeau, laquelle, ma fois, nous avait bien servi à l'époque. Mais semblait devoir être mise à la retraite depuis que...

Et c'est là que l'idée me vint de la transformer en marionnette... et en deux temps trois mouvements, elle fut revêtue comme il se doit d'un long cou d'autruche noir et brillant et d'une robe noire et lustrée. Du coup j'eus l'idée d'en faire autant avec la perruque d'un jaune doré ayant appartenu à l'ex Mme La Cigale, laquelle fut alors parée d'une ancienne défroque de patinage d'un beau vert satiné.

Il ne restait qu'à improviser et à brancher la caméra. Ce qui fut fait. Comme dans un rêve. En visionnant, je me rendis compte que le 1er essai était le bon. Maître Corbeau avait été parfait. Effronté à souhait. Et un brin attendrissant dans son nouveau rôle de Don Juan. Ce qui ne l'avait pas empêché de réciter la fable de La Fontaine, à sa façon. Il avait demandé une augmentation, et j'avais promis de la lui accorder. Mademoiselle La Cigale, elle aussi, m'avait impressionnée - en bien - je trouvais que ses antennes trépidaient à qui mieux mieux - d'une façon très impressionnante - pendant qu'elle se trémoussait, se prenant ma foi pour une vraie star - elle aussi m'avait demandé de l'augmentation - je l'avais également accordée.

Cela s'était réalisé en cinq petites minutes - avec une facilité déconcertante - j'y avais, certes réfléchi un peu, au volant de ma nouvelle Partner (haut perchée - pour mieux voir de loin). Je me représentais bien Mr Du Corbeau en séducteur, tendant son long cou (mon bras passé dans l'un de mes collants), et claironnant à qui mieux mieux : « Regarde-moi bien, qu'est-ce que t'en penses !? Regarde-moi bien - Tu m'trouves l'air rance !? Mais fallait m'voir danser - danser - le charleston - quand j'avais trente ans - à Carcassonne ! »

Et son regard louvoyant par derrière ses paupières mi-closes lorsqu'il reluquait le fromage échappé de son bec - et sa façon d'essayer effrontément de se le réapproprier !

Bon, ben la solution était trouvée... un théâtre de marionnettes - fini les incertitudes et contestations.

Et 200 % d'augmentation ne me gêneraient nullement (200 % de zéro = zéro...).

OUFF et RE-OUFF ! (et en plus mes petits chéris me diraient parfois - entre deux ricanements, de petites gentillesses - ouahh - sevrée comme je l'étais, je ne pourrais qu'apprécier !)

Simone Schlitter

Cancer-Espoir

Directrice de la Troupe Les Barbies Turique-et-Rac

Tél : 03 82 83 42 71

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EDITORIAL DE JANVIER 2017

Vous voulez jouer avec MOÂ !?

Tout d'abord meilleurs vœux, et souhaitons que cette année 2017, toute proche à présent, nous apporte tout ce que chacun de nous se souhaite naturellement pour lui et ses proches : travail assuré - sérénité pour l'avenir - et bien sûr santé avant tout ! Et avec le moins possible de pollution, à défaut de pollution zéro...

Aujourd'hui, ce billet concerne notre Atelier-théâtre : nous aimerions trouver quelques personnes dévouées - homme et/ou femmes - jeunes ou moins jeunes - qui pourraient accepter de consacrer régulièrement quelques heures pour une tâche plutôt noble : nous aider à présenter notre pièce, Alice au Pays de la Cigabouff, devant un public, et plus particulièrement aussi dans les Ecoles, mais pas seulement...

Cette pièce, alerte et pleine d'humour est, sans en avoir l'air, un plaidoyer contre la cigarette (Ciga...) et la malbouffe (Ciga-bouff !).

Elle plaît et intéresse - avec de jolis costumes - toujours encore améliorables, pour celles et ceux qui auraient de bonnes idées...

Si vous ne me croyez qu'à moitié, regardez ici (représentation à la MJC de YUTZ en sept. 2016) et aussi ici (représentation devant les primaires (CM1 et CM2) à CONTZ-les-BAINS en nov 2016). A la fin de la vidéo, vous assistez aux réactions très vives et plutôt emballées des enfants.

Et ici des photos de 2 sketchs interprétant d'une façon marrante des fables de la Fontaine, présentées aux enfants de la Médiathèque de Florange, cet été.

Les fables de la FontaineLes fables de la Fontaine

Or actuellement nous sommes en panne et avons besoin de 2 personnes (au moins...), hommes ou femmes, pour tenir, soit un rôle fondé essentiellement sur la gestuelle et le costume (voyez Mr Saucisse, Mr Cé, Mme Hamburger, le Dr Ecolo, Mr Légume, etc.etc.) - soit un rôle de conteuse - ou conteur (voyez Mme LOYALE qui pourrait donner Mr LOYAL bien sûr !).

Les rôles sont plaisants à tenir : pas de dialogues compliqués à apprendre. Ils permettent l'épanouissement des acteurs qui peu à peu affinent leur gestuelle, au fur et à mesure qu'ils vivent l'histoire. Ils l'enrichissent de petites inventions personnelles, agrémentent souvent leur costume d'accessoires symboliques, ou même, aussi, se fabriquent carrément le costume.

Quant au personnage Mme-Mr LOYAL, maître de cérémonie, il raconte une histoire qu'en fait il lit dans un livre. Là non plus, rien à apprendre par cœur.

Bien sûr, il y a une maîtrise à acquérir. Elle ne peut se faire que par des répétitions régulières et de préférence hebdomadaires. Par contre, le jour et l'heure seront choisis en accord avec les disponibilités des volontaires, et pourront à la rigueur varier, en fonction d'impératifs divers. Elles se feront au siège de l'association : 1, rue des Peupliers à Zoufftgen, dans un local adapté. Un certain sens des responsabilités est indispensable, car l'absence des uns empêche le travail efficace des autres...

Si certains de vous chantent ou ont la fibre musicale (jouent d'un instrument...) ce serait un gros plus... !

Enfin, ce qui n'est pas à dédaigner : tous les déplacements sont remboursables sur les impôts à raison de 0,299 € le km, car nous sommes reconnus d'intérêt général.

Vous n'êtes pas sans comprendre que tout ce que vous venez de prendre (je l'espère...) la peine de visionner ne s'est pas fait sans un travail sérieux des acteurs (actrices...) et un travail considérable de ma part (qui suis « la » chef de troupe). Cancer-Espoir et les enfants doivent pouvoir, à moyen et à long terme, profiter de notre travail, que nous leur offrons gratuitement. Actuellement, de par certains désistements, ce n'est plus possible. Un gros travail en hibernation, faute de combattants.

Alors, parmi vous, lectrices, lecteurs, qui vous sentez attirés par ce travail valorisant, actif, qui vous fera du bien au moral et au physique - en même temps qu'il fera du bien à ceux qui vous applaudiront - qui vous aidera à combattre, éventuellement, une timidité qui vous inhibe - en même temps qu'elle exaltera chez d'autres un potentiel qui manque d'occasions de s'exprimer - en même temps qu'elle enchantera les spectateurs (sans parler du message de prévention plus qu'utile...) : n'hésitez pas - n'hésitez plus.

Un renseignement ne coûte rien...

Simone Schlitter

Cancer-Espoir

Directrice de la Troupe Les Barbies Turique-et-Rac

Tél : 03 82 83 42 71

Pour imprimer ce texte en pdf : cliquez ici

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EDITORIAL DE DECEMBRE 2016

« Tu n'm'écoutes pas » !

Dernier édito pour cette année... Traditionnellement je devrais choisir un sujet plus... lumineux - je veux dire immaculé - comme la neige un jour d'hiver dans l'esprit du bon vieux temps - plus limpide aussi - et clair - comme l'eau de roche qui s'écoule en petites bulles pétillantes dans la pub originale que vous savez, sur nos écrans télés, laquelle nous donne un avant-goût des reflets scintillants, sous peu accrochés à tous les lampadaires de toutes les rues qui se respectent de France et d'ailleurs... enfin, disons : ... d'Europe.

Et c'est ainsi que je m'éloigne de plus en plus du sujet proposé ce jour par votre servante... affligée, de temps à autre, de la pathologie rare - au nom mystérieux de : « logorrhée »... Vous connaissez, peut-être !? En fait, pas vraiment si rare que ça ! Plusieurs cas existent : celle des gens qui parlent beaucoup - on va dire trop - pour les oreilles sensibles - mais pour dire des choses sensées - et puis celle des gens qui parlent toujours trop pour ne dire toujours que des conneries - les oreilles s'en accommodant - mais pas l'esprit critique des interlocuteurs subissants.

Donc, l'autre jour (pour reprendre le fil de mes idées en train de s'égarer gravement...), quelqu'un m'avait dit : « Tu n'm'écoutes pas ! ».

Très intriguée, j'y avais longuement réfléchi... Comment se pouvait-il !? Je sais bien : parfois, suivant le fil d'une idée intéressante, je négligeais de prêter les deux oreilles à certains babillages - mais pire - peut-être : carrément à des considérations à prendre en compte !? Simone, où t'as rangée tes petites cuillères !?... Mais non, cela devait être d'un autre ordre - pas quelque chose d'aussi bassement pragmatique... J'avais dû rater le coche à quelque part - et toujours, comme un leitmotiv, était venu - formulé gravement, cette constatation tristounette, amplifiée par tous les échos de tous les murs environnants : « Voilà, Simone, tout simplement dit : « tu ne nous écoutes pas ! »

Grave !

Je demandais des exemples - l'on ne pouvait jamais m'en donner précisément - mon impression était que c'était « en général » que je « n'écoutais pas ». Je suivais une idée, droite dans mes bottes. Trop droite. Car, quand même, je savais écouter les plaintes secrètes, non formulées... Quand Jeanne poussant son déambulateur, s'approchait de moi, accrochée à sa pompe à oxygène, qu'elle me prenait la main, et me disait en aparté, d'un ton impossible à reproduire : « Merci ! Merci de votre amitié », je savais que j'avais su écouter sa quête secrète et sans paroles. Cette quête de toutes les personnes malheureuses et isolées, et qui ne s'en plaindront jamais. Auprès de qui je me rendais, régulièrement, pas seulement pour entretenir, encore, ce qui leur restait en matière de bonne forme, mais aussi pour leur donner ce qui leur manquait le plus : de la gentillesse et de l'amour.

Je ne savais peut-être pas distribuer cela dans tous les azimuts !?

Mais probablement ne m'en demandait-on pas tant ? Juste, qui sait, possiblement, d'accepter « d'écouter », dans le sens de : « prendre en considération » ? Par exemple : «Simone, tu conduis trop vite ! ». Au lieu de dire : «Oui Maman, je vais conduire plus prudemment », je me livrais à des considérations qui finissaient par prouver par A + B que la vitesse pouvait être un accroissement de sécurité (fuir en avant, c'est en quelque sorte fuir un certain risque...). De même que 90 km/h sur l'autoroute pouvait représenter un risque certain...

Enfin bref, à mon « manque d'écoute » s'ajoutait un second péché, loin d'être véniel : j'avais grand tort d'avoir toujours raison. Hé oui, c'est ainsi que vous vous faites détester des meilleurs !

J'en étais arrivée à cette conclusion le jour où Freddy (le surnom a été modifié par discrétion...) avait asséné, à propos d'un modèle de Jeep un peu particulier que je contemplais sur Internet avec une certaine nostalgie : « Mais vous êtes folle,vous n'allez quand même pas vous acheter ça, non ?! Décidément, vous n'écoutez rien »...

Alors, je cru comprendre : voilà : j'étais trop indépendante - je n'écoutais pas les bons conseils - il y a deux tranches d'âge, dans la vie, où l'on se doit d'écouter les conseils des personnes sensées : le jeune âge... et le grand âge. Moi, je me situais au mauvais bout. Ben voilà ! J'avais enfin compris le pourquoi des reproches généraux formulés autour de moi ! Je n'avais plus l'âge de me conduire comme une jeune fille ! Je devais un peu laisser les autres gérer ma vie à ma place! Et ne pas constamment défier - si ce n'est le bon sens - du moins le sens commun. Porter des cheveux longs plutôt que courts- même en chignon, à mon âge, cela signifiait que « l'on ne voulait pas être comme tout le monde ». Dans les bons jours, on me disait que j'étais « très originale », et dans les mauvais jours, « carrément folle ».

L'autre jour, croisant une amie centenaire (je suis tout de même un peu plus jeune...), laquelle, quasi-aveugle, avait perdu son chemin dans les multiples couloirs de l'EHPAD, je l'observais, ravie de la voir avancer si vite en chaise roulante, et ceci grâce à des gambettes encore solides et étonnamment agiles.

« Je voudrais aller dans ma chambre, me dit-elle, me reconnaissant à la voix, je me suis perdue... ». Et, effectivement, il y avait de quoi se perdre dans ce labyrinthe de couloirs. Je me mis à la pousser dans la bonne direction. Et là, une jeune femme en blanc nous lança : « Non non, ne bougez pas, je vais venir tout à l'heure vous chercher ! »

Gisella (le surnom est également faux...) me répéta : « S'il vous plaît, je veux aller dans ma chambre ! ». Ce n'était pas l'heure du repas, Gisella n'attendait aucun soin, je pris alors la décision, plutôt que de la laisser continuer ses errances, en s'angoissant de plus en plus, de la conduire dans sa chambre. Nous croisâmes une deuxième fois « la personne en blanc », laquelle, interloquée, nous répéta : « Mais restez-là, je vais venir ! »

Alors, excédée, je demandais à « la dame en blanc » : « C'est vous qui décidez pour elle, c'est ça !? » Et là, stoppée dans son élan « de gérer à la place des autres », la « dame en blanc » capitula... et nous laissa libres d'aller ou nous voulions.

Je ne sais pas si vous avez remarqué : la gestion de la vie des autres, si parfois elle est imprégnée d'altruisme, est aussi un rapport de puissance. Enfants, nous ne l'avons pas encore, et, âgés, nous la perdons, cette puissance, bouts par bouts. Il est pourtant important - vital - même - de la conserver le plus longtemps possible ! Jusqu'au delà de 100 ans, chère Gisella ! Et bravo à vous ! Je n'ose espérer atteindre votre record !

La Présidente de Cancer-Espoir

Simone Schlitter

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EDITORIAL DE NOVEMBRE 2016

UN MOIS SANS TABAC !? Superfacile ou totalement illusoire ?

Pendant de longues années, me croyant indépendante, lucide, j'avais vécu en aveugle. J'avais établi une théorie comme quoi de jeunes enfants, vivant en pleine ville, dans un 2 pièces-cuisine trop petit, ne pouvaient point, des mois durant, conserver une bonne santé, compte tenu des gaz d'échappement, et autres vapeurs délétères concentrés à l'extérieur, et d'une surpopulation, à l'intérieur. Aussi étais-je parvenue, en jouant des pieds, des mains, et de mon cortex, à trouver pour abriter mon petit monde un logement spacieux, à la presque campagne.

Les enfants stoppèrent leur rhume chronique et j'en conclus que la ville ne valait rien et que le secret du bonheur consistait à vivre au bon air de la quasi-campagne.

Ce n'était pas si faux... Toutefois un biais gros comme un camion s'était glissé dans mes statistiques. Je n'avais pas correctement rédigé les données du problème, qui était le suivant : « Etant donné que dans un 2 pièces-cuisine exigu, occupé par 3 jeunes enfants, dont les parents sont fumeurs tous les deux, lesquels parents invitent régulièrement copains-copines-fumeurs-fumeuses également, il n'y a pas d'apport d'oxygène suffisant, ni d'évacuation suffisante du monoxyde de carbone - il est évident que dans un logement 4 fois plus grand, où copains-copines - vu l'éloignement - seront contraints d'espacer leurs visites, il y aura au moins quatre fois plus de chances de rester en bonne santé, que ce soit à la ville ou à la campagne ! »

Et si la maman s'abstient carrément de cigarettes, au lieu de bercer le bébé pendant qu'elle rejette au loin cette détestable fumée, toute imprégnée du sentiment de protection qu'elle confère à son bébé en projetant... loin... au lieu de près... les vapeurs nocives, ce serait certes plus simple et encore beaucoup plus sain - seulement voilà, l'idée n'en était jamais venue encore à cette maman, réellement désireuse de faire un max pour ses petits. Cette maman, c'était moi. Mon père, grand fumeur et grand séducteur en-même temps, avait, par son double exemple, contribué à la certitude qui m'imprégnait : un fumeur pouvait mourir de tout, sauf du tabac. Le reste était simplement de l'hébreu. Des bla-blas de bonne femme à l'esprit étriqué. Des discours de médecins désireux d'asseoir davantage une autorité un peu trébuchante. Des gens qui aimaient vous donner des complexes !

Ne voyait-on pas, d'ailleurs, des bonhommes de 90 ans, et plus, qui avaient fumé toute leur vie, et qui pouvaient encore se comparer à certains jeunes, l'oeil alerte !?

Mon époux, devenu raisonnable bien avant que je ne m'avise de cette nécessité, me disait parfois : « Je ne supporte plus cette odeur »... Bien contrariants, les bonshommes. C'est vrai, l'odeur n'était pas ce qu'on peut appeler délicate, suave, fraiche... J'admets que, parfois, elle m'écoeurait moi-même. Franchement dit, parfois, « ça puait le goudron »... Ecoeurée, j'écrasais le pas-encore-mégot. Vite, j'en rallumais une, dans l'espoir « qu'elle pue un peu moins ». Les dernières années, les cigarettes se mirent à puer, de plus en plus, dans ma bouche, mon nez, et mes rideaux. Un jour où j'en eus particulièrement marre d'éteindre les demi-mégots pour rallumer aussi vite, par derrière, des cigarettes qui n'avaient d'autres avantages que de puer de plus en plus - me permettant, juste, en passant, de percevoir le doux et feutré cliquetis de mon briquet, ou l'agréable petit bruit du soufre de l'allumette, s'évaporant dans une gerbe enflammée, annonciatrice de futurs délices de plus en plus mensongers, je décidai, une énième fois, de stopper le délire !

J'y parvins mal, mais beaucoup mieux que les autres fois. Un ami de la famille, entre temps, venait régulièrement nous voir. Il disait d'une petite voix douce, un peu fier de ne pas encore être mort : « J'ai le cancer, vous savez ». Cette phrase me résonnait de plus en plus dans les oreilles pendant que, farouchement, j'écrasais au sol mes demi-mégots, aussi vite remplacés par d'autres, aussi vite écrasés sous ma semelle.

Jusqu'au jour où... il n'y eut plus de mégots. Plus du tout, et plus jamais.

Conclusion !? : cet ami n'avait pas eu de chance. Et moi, j'avais eu de la chance... Il n'y a rien d'autre à conclure...

On pourrait dire aussi : « provoquez votre chance »...

Dans le temps, on disait : « serments d'ivrogne ». Les serments que font les fumeurs sont-ils si différents !? Y croire !? Certes non ! Par contre, croire à la chance, oui ! J'y crois... et il FAUT y croire !

Mon père eut-il de la chance !? Oui. Jusqu'à l'âge de 70 ans. Mais pas pour les 10 dernières années de sa vie. Ses poumons, las de lutter, se ratatinèrent, figés dans l'enveloppe fibreuse d'un emphysème coriace. J'avais stoppé quelques années auparavant. Quand je le vis, gisant, branché sur son respirateur, un tuyau pénétrant dans sa gorge par un trou aux bords rougis, juste en-dessous de la pomme d'Adam, je sus que ce souvenir, à lui seul, suffirait à me faire renoncer pour toujours à la fréquentation de cette fée pernicieuse : « la Fée Cigarette » ! De laquelle je m'étais guérie, par chance, déjà, quelques années avant.

La Présidente de Cancer-Espoir

Simone Schlitter

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EDITORIAL D'OCTOBRE 2016

LE CORBEAU ET... LE CAMEMBERT

Nous préparions, en petit comité, les questions que Mme Loyal, en la personne de Nicole, allait poser aux enfants, le jour J.

Le jour J, ce serait le mercredi 26 octobre, à la médiathèque de Florange, où Yamina, « la chef » - nous ferait le plaisir - et l'honneur - de nous céder « la scène ». Pour la présentation chantée-dansée de nos fameuses fables de la Fontaine.

La scène, c'était un petit espace tout tapissé de peluches, tout douillet, où il nous faudrait prendre garde de ne pas nous marcher sur les pieds - espace où le corbeau - Yvette - ne devrait pas, en s'agitant, me donner des coups dans la figure, avec ses grandes ailes - et où Nicole - Mme Loyal - avec son chapeau argenté - devrait commander la musique - entreposée sur - sur quoi, au fait !?

Questions qui se présentaient, pêle-mêle, à notre état de conscience - celui-ci, jusqu'à présent, s'étant complu dans une sorte de rêve éveillé où toutes trois nous répétions en boucle : « Ah, les fables, à la MJC, quel triomphe... zavez vu, hein !? Zavez entendu, hein !? »

Mais le temps était venu de replonger dans le réel - et dans l'avenir - et de ne pas se disperser et s'épuiser avec mille questions qu'il conviendrait de solutionner les unes à la suite des autres - le moment venu - et pas toutes en même temps.

Et l'ordre du jour était à présent celui-ci : Nicole, tu poses des questions aux gosses - nous on fait les gosses et on te répond. Juste histoire de voir...

Bon, OK

Nicole n'avait pas revêtu son costume de maître de cérémonie, au grand col en satin bleu-ciel-très clair, surmonté d'un énorme flot assorti. Habillée relax : jean et chandail, sans plus. Yvette et moi, de pied en cape en armure de combat : elle la tête bien enveloppée de son casque de corbeau, telle un chevalier moyennageux, moi mes cheveux coincés sous le chapeau de d'Artagnan, une moustache noire accrochée à mon masque d'un beau rouge vif. Ce serait mieux si Nicole était vraiment Mme Loyal, mais je me tais - Mme Loyal n'a pas à changer de costume pendant que le chrono tourne, pas à s'exercer comme nous à des compétitions de vitesse à se vêtir - se dévêtir - se revêtir - à se débrouiller pour être prêtes - dans les 2 secondes qui suivent - pas besoin donc qu'elle ne s'oblige à mouiller son soutien-gorge lors de sprints, en coulisse - juste, dès lors, dignes des masos.

« Bon, OK, on commence ? »

Nicole : - Alors, dites-moi, les enfants, vous avez déjà entendu parler de Jean de la Fontaine ? Oui ? Où ça !?

Yvette et moi, en choeur : - Oui, non, moi j'sais, Mdame... La maîtresse, elle l'a dit, M'dame... C'était pas la maîtresse, c'était la prof...

Nicole : - Ah, les enfants, ne parlez pas tous en-même temps... Il a écrit quoi, Jean de la Fontaine ?

Yvette et moi, en choeur : - J'sais pas, M'dame - moi j'sais - des contes - Blanche Neige - pas vrai - l'a écrit l'pot-au-lait !

Grand silence

Nicole : - Vous avez entendu parler de fables, déjà, quelques uns parmi vous, au moins !?

Nous, en choeur : - OUI... !!

Elle : - Citez-moi quelques personnages, dans ses fables…

Nous, en choeur : - L'âne - Le p'tit poucet - Non, c'est faux ! C'est... le renard ! Le corbeau - le p'tit Chaperon rouge...

Elle : - Ah là, vous mélangez plus ou moins n'importe quoi ! Il a écrit, entre autre : « Le corbeau et... » et qui... ?

Moi : - Et le loup...

Yvette : - Et le renard, Madame !

Nicole : C'est très bien... Le corbeau et le renard... et quoi encore ?

Grand silence...

Elle : - Vous savez bien, il y avait une cigale... et... et... qui était avec la cigale ?

Moi : - L'abeille, M'dame !

Nicole : - Heuh... non... pas vraiment...

Yvette : - La FOUR-MI, M'dame !

Nicole : - Ah oui, c'est ça ! Et la cigale, elle faisait quoi, tout l'été !?

Moi : - Elle dansait

Yvette : - Non, Elle CHANTAIT ! D'abord, elle chantait !

Moi : - En fait, elle chantait ET elle dansait !

Nicole : - BaBaBamm ! Elle chantait d'abord, et elle dansait après... et pourquoi !?

Moi : - Parc'qu'elle dansait d'vant l'buffet...

Yvette : - Parc'qu'elle avait plus rien à bouffer, quoi !

Nicole : - Ben c'est un peu ça, quoi... mais vous ne m'avez pas parlé du corbeau. Il tenait quelque chose dans son bec... qu'est-ce qu'il tenait dans son bec !?

Moi : - Un camembert !

Nicole : - Heuh beuh... dans la fable, on ne parle pas d'un camembert, pas exactement...

Moi : - Mais c'était exactement écrit dessus, sur l'affiche, M'dame, j'l'ai bien lu : c'était même marqué le... le...

Nicole (me coupant) : - Dans la fable, c'est marqué que le corbeau il tenait un un un... quoi !?

Yvette et moi, en choeur : - Un FROMAGE, M'dame !

Nicole (soulagée): - C'est ça, les enfants, allez, on va vous les présenter, ces fables, et... on en causera... après !

La Présidente de Cancer-Espoir

Simone Schlitter

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EDITORIAL DE SEPTEMBRE 2016

POKEMON KEKCEKSSA

Ben oui, j'admets - manque total d'érudition - paresse d'esprit - manque d'ouverture aux nouveautés - vieux jeu - empêcheuse de pokémoner en rond !! Non seulement je déteste les portables mais voilà qu'en plus je deviens trouble-fête à propos de ce si réjouissant jeu qui paraît-il passionne petits et même plus grands - et beaucoup plus grands - jeunes - vieux - et bientôt centenaires - et qui fait la joie des radars et autres agents de surveillance des infractions en voiture. Et donne aussi matière à notre journal quotidien d'en prôner - à défaut des bienfaits prouvés - du moins l'effet fédérateur - sur quasi une page entière - alors que notre anthropologue - philosophe et sociologue Paul JORION n'y a eu droit, aux dernières nouvelles, qu'à un petit quart de page pour son livre qui vient de paraître : Le dernier qui s'en va éteint la lumière*.

Il est vrai qu'il nous annonce - tac - emprunt du calme et de la froideur qui conviennent à tout raisonnement logique - l'extinction de l'humanité - précisément pour : pas plus tard que dans cent ans. Mieux vaut quand même s'étourdir à jouer au Pokémon et pendant ce temps-là, oublier tout le reste, vous en conviendrez, non ? Surtout que Paul Jorion n'est quand même pas facile à lire pour le commun des mortels. En plus, il parle de Hegel et de Nietsche... Et il nous prédit le règne absolu des machines pour dans pas bien longtemps... Au fait, le téléphone portable est-il une machine ? Dans ce cas - franchement - réfléchissez un peu - cette « machine », déjà - ne conditionnerait-elle pas notre comportement quotidien ? L'autre fois, Marité, à la caisse de mon hyper préféré (Marité a cinquante ans mais ne les fait pas...), s'était mise à quasi-engueuler l'une de ses copines qui se pointait de l'autre côté de la caisse - comprenez côté client :

« Tu vas fermer ton mobile, oui !? Je n'supporte pas !! »

Du coup, la copine :

« Mais j'ai pas d'téléphone, j'arrangeai ma boucle d'oreille » !

Marité :

« Ah bon, parce que je n'supporte plus - mais vraiment plus » !

Et comme, de plus, c'était mon tour, occupée à tout ranger dans le caddy, je pris une profonde inspiration - ouahhh (comme ça me faisait du bien de respirer de cette façon-là !...) et, tout de go :

« Ouoohh, comme ça m'fait du bien d'vous entendre dire ça ! »

Marité :

« Ah oui, Mme Schlitter (elle me connaît depuis le temps...), ah oui, j'en ai marre de les voir-là, c'est d'une impolitesse... renversante ! »

J'admets être un peu injuste avec ces... machines... (sans guillemets à présent - si vous voulez bien) qui dominent - c'est un fait - le comportement quotidien de tout être dit civilisé - ou presque - pratiques, non !? N'avez-vous pas envie de faire un sourire à une personne de votre connaissance qui passe dans la rue : regard droit devant, la main à l'oreille, tenant l'objet de communication indispensable qui permet d'empêcher de s'entretenir avec les présents, mais au contraire de le favoriser avec les absents, ces productions sophistiquées permettent de vous déconnecter d'ici pour vous placer ailleurs. Si vous êtes flic, aussi, vous pouvez suivre à la trace tout prétendu coupable, où qu'il aille. Et même sans être flic, pour peu que vous soyiez curieux (euse) voire jaloux (ouse), il y a de quoi dresser l'emploi du temps détaillé, heure par heure, de qui vous savez...

Sans compter la panne en voiture qui va vous permettre d'appeler au secours, au bord de l'autoroute - « ah - vous voyez bien, Mme Schlitter, qu'ils sont utiles, ces engins ! » - Eh oui, ils sont utiles - aussi - c'est pourquoi j'en possède un - mais jamais branché ...

Mais que je n'oublie pas d'autres avantages : ils contribuent à la Croissance. Avec un grand Cé. Tiens, j'y pense : croissance comme Croââ... et qui dit croâah pense corbeau - et le corbeau, n'oublions pas, c'est un rapace - comme la croissance ? Ouh lahhh, ça va chercher loin, ça !

Et justement, Paul Lorion est totalement contre cette croissance-piège qui nous mène droit dans le mur - selon lui - pourquoi ils contribuent à la croissance ? Ben comme tout ce qui est jetable, ma foi !

Mais j'en reviens au Pokémon. C'est un jeu. Comme le grattage... Vous connaissez ? Bien sûr. On est à la page ou on ne l'est pas ! Po-ké-mon - plus élaboré encore que le grattage... oh beaucoup plus, même... Il n'y a pas que les doigts qui bougent - tout le corps - et même la cervelle - un jeu - comme plein d'autres. Mais plus populaire encore. Plus fédérateur - jouez-jouez - courez-courez… Dans la fable de La Fontaine, la fourmi dit bien : « Dansez ». Et André de Vera, dans sa superbe adaptation de la fable, dit bien, en paroles et en musique : « Dansez-dansez » ! Huit fois, exactement. C'est l'été. Le temps des cigales. N'attendez pas l'hiver pour jouer au POKEMON. En pensée je vous accompagne. Je suis devenue spécialiste, dans la vraie vie, pour danser, à l'instar de la cigale, sur la petite scène de la troupe des Barbies Turique-et-Rac du théâtre de Cancer Espoir (petite pub en passant...).

* : je parlerai très prochainement du livre de Paul Jorion dans la rubrique J'AI LU POUR VOUS, sur ce présent site

La Présidente de Cancer-Espoir

Simone Schlitter

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EDITORIAL D'AOUT 2016

La blague : Tibibu et le téléphone

C'est une blague... « Edito relâche au mois d'août », je vais en profiter pour un peu de franche rigolade. Voilà : il se nomme Tibibu. Il a un métier fatigant, et une femme, heuh... un peu pénible, on va dire.

Ça se passe un soir, après l'boulot. Juste avant d'rentrer.

Il a serré les fesses toute l'après-midi, et, dans un soupir de soulagement, court aux WC. Mais là :

DRINNGG !!...

Tibibu décroche : « Oui Chérie-Bibi ... non non, normalement je n'aurai pas de retard... Là ? Qu'est-ce que j'fais !? Ben, j'suis aux WC, j'vais tirer la chasse d'eau. Non non, rassure-toi, j't'appelle déjà quand j'arrive au coin d'la rue... oui... comme ça tu places déjà l'huile dans la poêle - pas d'problème. Bisous-bisous ! »

Tibibu pour se détendre après l'boulot, rentre souvent à pied. Il s'est un peu tordu la cheville et traîne la patte....

REDRINNNGGG !!!

Tibibu décroche : « T'affole pas, Chérie-Bibi, j'arrive. J'ai un peu mal aux pieds, mais pas grave, j'arrive. Ne mets pas encore la poêle sur le gaz... à tout d'suite ! Bisous-bisous ! »

Tibibu qui passe devant un café a très soif et décide d'aller prendre un verre, vite fait bien fait. Il s'assied au bar et dit à la serveuse : « Un Perrier svp ». La serveuse lui sert son Perrier... glou... glou... dans un grand verre. Sur ce :

DRINNNNGGG !!!

Tibibu boit vite une gorgée et décroche : « Oui, Chérie-Bibi... ? C'que j'fais, là ? Ben heuh, écoute, j'avais trop soif (il reboit vite une 2ème gorgée, avale à moitié de travers... hmmmrrr... !) Non non chérie, j'ai avalé trop vite, mais tout va bien, j'termine mon verre et j'arrive ! Non non, j'suis juste au bar qui fait l'coin. Non, pas celui avec la serveuse blonde, celui avec le monsieur brun - bon allez, je file, j'arrive ! Bisous-bisous. A tout d'suite ! »

Tibibu abandonne son verre à moitié vide, sort et file, direction maison. Sur ce :

DRINNNNGGG !!!

Tibibu, surpris : « Oui, allô !? » C'est quelqu'un qu'il ne connaît pas : « Ah vous faites erreur, Madame, ici ce n'est pas Bitifu, mais TI BI BU ! La dame qui est un peu sourde se fait répéter plusieurs fois, et enfin, raccroche. Sur ce :

DRINNNGGG... !

« Allo, oui Chérie-Bibi, quoi ? Qu'est-ce qu'il y a !? Tu veux savoir à qui je téléphonais il y a une minute !? Mais à personne ! Mais non, j'te jure !! Comment ça, la ligne sonnait occupée !? Ben, c'était une erreur ! Mais si, j'te jure ! Quelqu'un qui s'était trompé de numéro ! Tout à l'heure, tu pourras vérifier - bon, puisque t'es si pressée pour le bifsteack, j'arrive en taxi. Bisous-bisous
Justement, un taxi passant par là, il s'engouffre dedans. Hélas, le taxi tombe dans un embouteillage !

Sur ce :

DRINNNNGGG... !

« Oui, allô Chérie-Bibi, oh j't'en supplie, ne crie pas ! » Tibibu panique, et prend le chauffeur de taxi à témoin : « N'est-ce pas, Monsieur, nous sommes dans un bouchon, dites-le à ma femme, bien fort, elle ne m'croit pas !! » Le monsieur répète bien fort : « Oui oui, ma p'tite dame, y a un bouchon !! ». Tibibu, pour aller plus vite manger son bifsteck saisi à point, paye le taxi, en sort, et court à pied vers le domicile conjugal. Au moment où, hors d'haleine, il arrive à la porte et mets la clé dans la serrure :

DRINNNGGG !!!

Tibibu ne décroche pas, rentre en vitesse - enlève sa veste - embrasse sa femme (gmmnn, bonsoir Chérie-Bibi!) - s'affale sur une chaise - devant son bifsteack saisi à point, que lui sert sa femme - laquelle - l'air dubitatif - lorgne un poil de chien resté collé sur la manche de la veste.

Le lendemain matin, au rayon où il officie en tant que chef boucher, on fait déjà la queue. Mme Chouette s'est bagarrée avec Mme Truc qui voulait passer avant elle. Mme Chouette, la gagnante, dit à Tibibu : « Je voudrais deux fois six côtelettes d'agneau, car j'ai de la visite demain ! »

Tibibu : « Là, j'ai deux blocs de chacun six côtelettes, ça vous va !? »

Mme Chouette : « oui oui... »

Tibibu enlève les parties graisseuses, et flanque le gras dans la poubelle.

Mme Chouette : « Vous voulez bien me donner le gras pour le chien, svp !? »

Tibibu sort le gras de la poubelle et fait un petit paquet à part pour Mme Chouette.

Mme Chouette, sur ce : « Flûte, je m'suis trompée dans mon compte, ils ne viennent qu'à quatre, dix côtelettes suffiront en tout... vous m'avez placé 2 côtelettes de trop... ! Vous pouvez me les enlever svp !? »

Tibibu enlève deux côtelettes, une pour chaque bloc, emballe et pèse le tout...

DRINGG... !

Mme Chouette écoute ce qui se dit dans son portable, puis s'écrie : « Ah, pardon, ma visite a annulé... il ne m'faut plus qu'deux côtelettes ! »

Tibibu enlève le 1er paquet de la balance, puis le remplace par un autre paquet de juste les deux côtelettes précédemment découpées... et sur ce...

DRINNNGGG... !!!

C'est le grand chef de l'hyper

Tibibu décroche à bout de nerf et s'écrie tout de go : « Là, qu'est-ce que j'fais !? Tu veux savoir, Chérie-Bibi !? Ben j'm'occupe d'une emmerdeuse qui m'fait chier presqu'autant qu'toi ! Bisous-bisous !» Et il raccroche.

La Présidente de Cancer-Espoir

Simone Schlitter


BD - Tibibu - Edito d'août

EDITORIAL DE JUILLET 2016

Les paramécies dans leur bocal - Croissance et extinction

Souvent j'y pensais... du temps où j'enseignais les sciences de la vie au collège. En classe de 5ème, j'en parlais, de ces petits êtres primaires, ciliés, s'agitant dans un bocal d'eau stagnante. C'était au programme. Et dans les manuels scolaires, la bestiole était parfaitement schématisée, avec son noyau central, son cytoplasme périphérique, les microscopiques gouttelettes lipidiques flottant allègrement dans un liquide nutritif, lui-même à son tour flottant dans l'espace environnant, tout empli de minuscules algues, et de milliers d'organismes apparaissant au microscope tels une forêt vierge hérissée de multiples pointes, épées, sabres, monstres marins, et autres fantaisies meublant l'océan de ce contenant transparent mais solide - dur - infranchissable - petits êtres y prospérant joyeusement, les plus gros phagocytant complaisamment les plus petits, ou encore les plus petits, effrontément, parasitant les plus gros.

Tout le symbole de la philosophie de la vie, là, à portée de microscope, dans un modeste bocal.

Et puis, le manuel expliquait ensuite : dans un premier temps la paramécie se nourrit des déchets et animalcules flottant dans l'eau stagnante, sa population croît rapidement. Au fur et à mesure, elle produit en même temps des déchets, qui vont, eux aussi, en croissant. Peu à peu, la population de paramécie va disparaître, étouffée dans ses déchets.

Bon. Bon bon ! Le manuel ne croyait pas si bien dire. L'homme, minuscule paramécie à l'échelle cosmique, était bel et bien en train d'essayer, par tous les moyens en son pouvoir, d'augmenter, avec acharnement, sa croissance, dans un bocal clos, s'étouffant allègrement sous ses propres déchets.

Partout, depuis toutes les directions de l'espace, les médias font à présent résonner aux alentours le cri unanime - amplifié - anxieux - revendicatif - ou victorieux : … Crrr Crrr k...CROISSANCE ! A tous prix et à n'importe quel prix. Sans elle, notre monde économique est supposé condamné à mort, à moyen terme. Il faut ACHETER... beaucoup , souvent, tout le temps ! Construire, bâtir, s'agiter, vendre, démolir, refaire, repenser. JETER, beaucoup, souvent. Tout le temps ! Alors on achète - on jette. Frénétiquement... Et tout va pour le (hmm) mieux, dans le meilleur (hmm) des mondes. L'espace terrestre n'étant pas extensible, on rogne sur les forêts vierges. Le bois peut être employé pour faire de l'aggloméré, mélangé au formol - aux émanations légèrement allergisantes - mais cela aussi entretient le commerce, car à présent toutes les allergies, provoquées par de microscopiques et vilaines petites bestioles, elles-mêmes aidées en ceci par de méchants grains de pollens, permettent de faire, elles aussi, tourner le commerce. Grains de pollen et vilaines petites bestioles se coalisant pour embêter les enfants, et même les adultes, depuis quelques décennies, parallèlement au développement de l'industrie chimique et de la technologie. Celles-ci produisant non seulement du bon tabac pour mettre dans la tabatière, mais également moult miraculeux produits aux vertus inégalables : isolants amiantés - laine de verre - de céramique - déodorants volatiles censés juste tuer les mauvaises odeurs - déterminées mauvaises en vertu des lois de la mode qui a décrété que le corps humain sent mauvais - et qu'il convient mieux de remplacer cette odeur-là par l'odeur du formol et de l'eau de javel. De nombreuses bougies aux formes féériques, dégageant, lors de la combustion de la mèche, un certain parfum - les uns le déterminant subtil - les autres le trouvant écoeurant - selon les cultures et les habitudes - se présentent, alléchantes, à l'appétit des acheteurs. L'espace des hypermarchés est imprégné d'un savant et subtil mélange : celui du parfum de la cire des bougies (pas besoin de combustion pour sentir - heuh - bon (!?), mêlé aux molécules odorantes du thym, du laurier, de l'ail, de l'air chaud sortant de derrière les congélateurs, de l'air froid brassé par devant, de l'odeur de l'encre imprégnant les chandails made in China - aussi - tout cela se mêlant aux émanations subtiles se glissant, telles des nanoparticules, au travers des parois et des bouchons, au rayon produits d'entretien, ceux-ci destinés à neutraliser toute vie sournoise qui, sans autorisation ni visa, se piquerait d'envahir notre espace vital, souhaité, idéalement aseptique (depuis Pasteur, et de ses descendants fabricants de détergents à l'échelle industrielle). Aux subtiles odeurs, donc - molécules déterminées inoffensives à la santé - flottant dans l'air ambiant aux côtés de minuscules fibres de verre, de particules plastiques, d'amiante - ou de divers agglomérés, vous picotant gentiment les narines. Celles-ci, une fois quitté ces lieux féériques, continuant à vous picoter, soit par l'agression bleuâtre des particules projetées hors du pot d'échappement de la voiture qui vous précéde, soit émanant du champ de colza que vous longez, sur l'autoroute - le pollen de colza étant réputé ennemi des narines sensibles. Et pour finir en beauté, le soir, un dernier ennemi vous attendant sous l'enveloppe de l'oreiller : l'un des alliés des pollens, le microscopique mais dévastateur acarien - avec un grand A. Et il m'étonne qu'aucune autorité ne se soit piquée encore - mais peut-être que cela ne va pas tarder... de recommander au bon peuple de bombarder l'oreiller d'insecticide, afin de neutraliser définitivement ces empêcheurs de respirer en rond. Mais là je m'égare peut-être : les oreillers sont gonflés aux particules synthétiques, aux noms savants, trop peu digestes pour être la proie des acariens - et ceux -ci, n'étant pas classés parmi les insectes, ne peuvent probablement pas non plus être tués de la sorte, mais plutôt avec des « acaricides ». Peut-être que l'industrie chimique est parvenue à en placer sur le marché, sous un autre nom !?

Revenant de ma poétique balade au travers des plaisances de l'hypermarché, je resongeais à mes fameuses paramécies qui, depuis que mon environnement se dégrade légèrement, deviennent pour moi une obsession. Lors de notre AG (avant-hier), j'avais bien parlé de l'environnement des Zoufftgenois - qui risquait de se dégrader à une certaine vitesse, en considérant les activités agricoles, allant en s'amenuisant, et la pression de l'industrie du BTP, désireuse de stocker ses déchets, allant en croissant. Un certain vent d'incrédulité, teinté d'un peu de peur, et d'un brin de déni - avait effleuré mes narines (hypersensibles).

Un bref instant, l'envie m'était venue de parler de l'homme dans son boc... pardon : des paramécies dans leur bocal. Et puis j'avais changé de sujet. Cela nous aurait enmenés un peu loin. Dans des contrées philosophico-écolos un brin inusitées dans des assemblées générales tournées plutôt vers le côté pratique des choses : pour 5 hectares de terrains recouverts par des déchets dits inertes, apportées par les entreprises de BTP, stockés sur deux mètres de haut, mathématiquement, cela nous donne, à raison de 10 mètres cubes transportés chaque fois par camions, bennes ou tracteurs, un passage de 10 000 engins lourds, chaque fois que 5 hectares sont ainsi recouverts.

L'envie m'avait prise de rechercher sur Google les terres agricoles disponibles à Z : lors du dernier recensement noté, soit en 2010, la commune totalisait 335 hectares de « terres labourables » et 184 hectares de « terres toujours en herbes ».

Je m'étais amusée à calculer combien cela pourrait nous amener d'engins lourds passant par le village, à raison de 10 mètres cubes transportés par engin, dans le but de surélever-aménager, par des déchets du BTP, tous ces terrains, s'ils venaient à être mis « à disposition »...

En arrondissant à 500 ha, sur 2 m de haut (hauteur limite permise sans autorisation), cela nous donnerait 10 millions de mètres cubes. Ce qui nécessiterait, à raison de 10 m3 par camion, un million de camions. Si cela se produisait sur 10 ans, cela donnerait 100 000 camions par an, et, à raison de 300 jours travaillés : 333 camions par jour, tous les jours, sauf WE, pendant 10 ans. Ce qui ne serait pas possible, car les routes seraient cassées avant, et il y aurait eu plusieurs déraillements, au niveau du passage à niveau n°11.

Pour clore dignement la fantasmagorie : si cela se produisait en un an, cela impliquerait 3333 camions p.jour, et cela aurait creusé un tunnel sous la route du village, qui ferait que nous ne serions plus là pour faire le calcul !

La Présidente de Cancer-Espoir

Simone Schlitter

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EDITORIAL DE JUIN 2016

Le club "Tac-tac" a trouvé sa vitesse de croisière... Ouahhh...

Notre fidèle reporter et sympathique quotidien, le RL, fidèle rapporteur, non seulement des accidents divers de la vie : sacs à main dérobés - personnes âgées renversées sans ménagement - désespérés se jetant par la fenêtre - petits dealers coincés au poste de police - gros dealer qui peut-être ne passeront pas au travers des mailles du filet - et forcément j'en passe - eh bien donc : ce RL, à l'instar de tout quotidien digne de ce nom, non seulement - comme il se doit - nous entretient de plus d'événements internationaux - et aussi nationaux - et naturellement aussi de ce qui préoccupe le plus tout citoyen gardant les pieds par terre : il informe un large public des évènements locaux, dignes d'intérêt : ce qui se passe tout près du citoyen Lambda, mais il fait davantage encore :

Entre autres :

Il braque la caméra, comme il se doit, sur le grand vide créé par celle qui partit bien trop tôt (Anne Grommerch), console quelque peu en parlant des projets d'envergure du nouveau maire de Thionville, le Dr Cuny. Place sa photo en tout gros plan, et nous entretient, comme il se doit, de quelques remaniements... Il n'oublie pas les communes plus modestes, si bien que chacun y trouve sa petite part de nouvelles fraîches, bonnes ou mauvaises, selon l'optique du lecteur - son humeur du moment, et sa conviction propre.

Sans oublier le Forum, dans lequel, parfois, je place quelques lignes, à défaut des romans pour l'écriture desquels Mme Nature m'a particulièrement gâtée.

J'allais oublier le plus sympa : régulièrement, quelque chose qui fait mouche. Un peu insolite, original : une modiste qui organise le concours du plus beau chapeau (féérique, un brin désuet), une personne spécialisée pour les robes de mariées, créant une boutique d'objets faits main, une instit qui fait asseoir ses mômes sur des ballons, une radiologue qui jette un pavé dans la mare à propos du dépistage systématique du cancer du sein - et que sais-je encore...

Mais ce jourd'hui, l'originalité fut très particulière : j'eus tout d'abord un certain mal à distinguer, collée tout contre la photo de Mr le Maire de Thionville, en plus petit, certes, mais en plus colorée, celle d'un Club dont le nom évoquait vaguement la Gare de Lyon-Pardieu, laquelle, comme on le sait - ou non - a beaucoup de quais. Notre RL semblait tout guilleret - et moi-même - plutôt intriguée - réalisai enfin ce que mon esprit un brin obtus et peu dégourdi avait omis d'entrevoir un quart de seconde plus tôt : il s'agissait « d'un club échangiste ». En page intérieure, Mr le Maire avait droit à un volume appréciable de colonnes, mais, néanmoins, ce club qui, comme l'annonçait joyeusement le RL, « avait, au bout d'un an, atteint sa vitesse de croisière » avait bénéficié d'un encouragement pour sa renommée naissante : un bon tiers de page !

J'appris ainsi qu'il y avait « les habitués du libertinage », mais aussi « les novices », qui venaient « palper l'atmosphère ». Qu'il ne s'agissait nullement d'une discothèque classique, qu'il n'y avait ni bagarres, ni gens ivres-morts. Par contre, il y avait parfois des soirées à thèmes : élection d'une miss, p.exemple... (Je n'avais jamais vu encore une Miss « Tac-tac » dans le RL, mais peut-être que j'avais mal regardé...)

Enfin je constatai que mon éducation laissait fort à désirer, car, totalement imprégnée de différents tabous, relents d'une culture « à l'ancienne », je sursautai en lisant que, non seulement les nouveaux couples en formation s'ébattaient dans les chambres, mais aussi « sur le bar, ou au milieu de la piste ». Je cherchais, les yeux écarquillés, à distinguer ce que faisaient les couples sur la photo : ... en matière d'ébats, cela semblait pourtant correspondre à une discothèque classique... mais peut-être que le photographe avait raté la photo ? Je me promis quand même de compléter mon éducation sur internet, à propos des pratiques sexuelles explicitées par le patron, et que le RL rapporte fidèlement, comme il se doit : j'avais presque tout compris, finalement ! Par contre, à propos des couples « candaulistes », il faudrait que je regarde sur Internet !

Je n'ose l'avouer, mais, à m'imaginer dans ce lieu, un certain effarement me saisissait. Cravaches, fouets, à demander au comptoir - tout permis - rien d'obligé - euhhh - enfin, le RL, en rapportant les paroles du patron interviewé, nous rassurait : hygiène parfaite - clientèle respectueuse - et - ce qui paraît tout de même incontestablement rassurant : de plus en plus de jeunes...
Euheuhhh...

Il semblerait donc que la jeunesse soit partie prenante, et encouragée à l'être. Bon signe : pas de racisme de l'âge. Reste à savoir si toutes les couleurs de peau y sont acceptées... « De quoi se plaint le peuple » !?

Vous me direz : un club échangiste, cela n'a rien de particulièrement original. Il paraît que sur certains sites internet, on en parle de long en large. En fait, j'ai juste trouvé original le fait que ce soit « notre bon vieux journal, le RL », qui en parle, à la place des sites pornos. Mais tout change si vite...

La Présidente de Cancer-Espoir

Simone Schlitter

PS : j'ai lu l'article à ma fille au téléphone. En particulier une phrase, de la patronne, je crois. Reprise, ensuite, joliment, par le RL, à propos d'un passage accru de la clientèle : « cela nous permet de voir de nouveaux visages »...

« Ah bon, me dit Evelyne, vaguement perplexe...tu es certaine qu'il s'agissait bien de « visages » !?

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EDITORIAL DE MAI 2016

Tout va très bien Madame la Marquise

A présent que le printemps devrait avoir le bon goût de s'aligner sur la philosophie occidentale qui aime prôner que tout est bien dans le meilleur des mondes, le soleil ne saurait plus trop tarder à venir nous réchauffer les épaules. Normalement, à part Emmanuel Macron, qui devrait avoir le bon goût de cesser de parler de sa famille, et les sentiments étalés des lanceurs d'alerte à propos des magouilles financières pour que « la haute » échappe aux impôts, ( en théorie dus par tous, certes, mais moralement dus, essentiellement, par « la classe moyenne »), tout va presque bien !

Vous n'avez pas été sans remarquer que ces braves lanceurs d'alerte, outre de perdre leur emploi, risquent 10 ans de prison... et que les magouilleurs-camoufleurs ne font ni officiellement ni officieusement parti de ceux qui courent les risques ! Les journaux n'en parlent même pas, c'est dire à quel point ce serait bête de l'évoquer !

Parlons de la peine de mort, tiens ! C'est très opportun de parler de cette barbarie, indigne de nos mœurs évoluées (rassurez-vous, la peine de mort n'est pas plus prévue pour les lanceurs d'alerte que pour les autres, c'est déjà pas mal... et il n'est pas davantage prévue de peine de mort, non plus, pour les agriculteurs victimes de pesticides et qui s'en plaignent). Et, ce qui prouve bien l'équité de nos lois : il n'y a pas (encore pas) de peine de prison prévue pour ces derniers... on estime que leur maladie, c'est une peine suffisante...

Enfin, à propos de « peine de mort », personne n'envisage sérieusement, ici, dans notre belle nouvelle Europe - je n'ose dire dans notre « belle France », car à présent, c'est désuet - personne n'envisage encore, sérieusement cette phrase dissonante et choquante pour des oreilles d'esthète, appartenant à ceux qui ont le cœur forcément accroché dans le bon sens.

Je pense que vous êtes au courant, d'ailleurs : il suffit de vendre des armes à ceux qui, savamment et énergiquement, sauront tuer à votre place : enfants, hôpitaux, habitants terrorisés, agonisants : ce n'est jamais le vendeur d'arme qui est responsable, c'est toujours l'acheteur. D'ailleurs, à présent, avec toutes ces transactions, sait-on seulement, au juste, qui a vendu, et qui a acheté !? J'admets que ceux qui sont dans le secret des Dieux, au point de manipuler sur leur ordi ce genre de listes secrètes, doivent au moins risquer 20 ans à la place de 10, après divulgation de ces secrets d'état. Mais que dis-je !? Pourquoi entretenir pendant 20 ans ce genre de perturbateurs entre 4 murs aux frais de la Princesse !? Un petit cercueil miniature, et des motards passant au bon endroit au bon moment devrait normalement suffire.

Vous avez dû constater que les politiques détestent avant tout les remous et les vagues (perso, je suis mal vue, en tant que lanceuse d'alerte de risques de pollution dans ma commune... et même ailleurs, figurez-vous... mais c'est une autre histoire... vraiment !?)

Donc tout va bien Madame la Marquise.

Mais pour finir , je reprends le thème « Emmanuel Macron »... et son « mauvais goût » de nous avoir entretenu de sa famille. Bâââfff ! Ce n'est pas mieux, dites-moi, François Hollande, casqué, qui se rend discrètement chez sa maîtresse, suivi à son insu d'un cortège de journalistes !? (Personne n'aurait l'idée de penser que c'est lui qui, par personne interposée, a alerté les journalistes !... Ouahhh ! Idée perverse !!)

N'est-ce pas mieux, pour finir, une discrétion à la DSK !? (Normalement, il aurait dû, d'ailleurs, se présenter, avec un peu de chance, aux dernières élections, pour la présidence, aux côtés de qui vous savez.) En fait, c'est la faute des journalistes s'il n'a pas pu le faire. Car, du point de vue capacité (je parle de capacités de gérer la grande finance, bien sûr...), il était à la hauteur. Et c'était un homme discret, qui n'aurait jamais risqué d'être traduit devant un tribunal avec 10 ans en suspens pour lancer des alertes !)

Vous savez bien : il avait même, dans sa grande discrétion, évité de dénoncer la femme de chambre qui l'avait violé, un certain matin, dans une chambre d'hôtel, du côté de la pudibonde Amérique...

Attention : j'ai bien dit : « qui l'avait violé ». Et je n'ai pas dit « qu'il avait violé ». Dans notre monde très civilisé, et point barbare, les nuances, ça compte !

La Présidente de Cancer-Espoir

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EDITORIAL D'AVRIL 2016

Nos médecins et moi

Pourquoi « nos » et pas « mes » !? Parce que du temps où j'étais entourée de ma petite famille, c'était toujours « nos », et pas « mes ». Nous en avions eu de toutes les sortes, des médecins. On les aimait tous, à l'époque. Du temps où ils avaient encore le temps de « montrer qu'ils avaient le temps ». Mon mari parvenait toujours à les faire glousser en leur demandant, périodiquement, d'un air inspiré : « Alors, Docteur, quand serez-vous enfin parvenu à remplir tout le cimetière !? » Pourquoi « des » médecins plutôt qu'un seul !? On en prenait un seul à la fois. Mais, au fur et à mesure de nos déménagements, ou de leur départ à la retraite, nous les avions successivement remplacés. Ils avaient chacun leur particularité. L'un, à Thionville, c'était le Dr H. On prononçait « le Dr H » avec une sorte de respect reconnaissant. Du 1er coup, il comprenait chaque fois de quelle maladie il s'agissait, et il me jetait un petit clin d'oeil paternel et rassurant, au moment de prendre congé du cercle familial, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Je l'en récompensais d'un sourire tremblotant, un peu contraint, pendant que les mômes (ceux qui n'étaient pas trop malades) chantaient, criaient, riaient, et se tapait dessus.

Il fut remplacé par le Dr L, pour cause de mort. Le Dr H avait au moins trente ans de plus que moi. Il m'aimait bien, ça se voyait. Même, on peut le dire, un peu plus que bien. Moi aussi je l'aimais bien. Juste bien. C'était moche, quand même, qu'il s'en soit allé comme ça, d'un jour à l'autre. Pour raison de cancer, parait-il.

Le Dr L fut rapidement adopté. Il décela, chez mon mari, un diabète gras qu'il essaya de combattre de toutes ses forces vives. A telle enseigne qu'il rédigea pour mon mari l'ordonnance suivante : « Une tablette d'Amincil le matin, une tablette d'Amincil le soir, et entre temps un coupe-faim dont le nom commençait par un P. Chaque tablette ressemblait pour l'aspect et pour la grandeur à un bouillon cube. C'était le seul aliment qu'il avait le droit d'absorber. Mon mari entreprit sa cure, sans jamais plus avoir faim, un sourire d'ange flottant perpétuellement sur ses lèvres de martyr. Une certaine nuit (au bout d'un mois environ...) il me réveilla, et sans préambule me déclara : « Je ne t'aime plus ».

Du coup je lui interdis formellement de poursuivre sa cure débile, et tout rentra dans l'ordre. Sauf le diabète, bien sûr. Mais je rassure tout le monde : à l'époque il avait 33 ans - et il décéda à l'âge de 87 ans, et point du diabète ni non plus de séquelles qu'il eut la chance de n'avoir jamais.

Le Dr L nous accompagna encore pendant un petit bout de chemin. Comme nous avions déménagé pour habiter dans un superchalet où enfin l'espace permettait à chacun de respirer plus librement, nous prîmes, à la suite, le Dr S, à quelques années de sa retraite. Nous n'eûmes jamais à nous en plaindre. C'était le bon grand-papa qui savait, presqu'avant d'entrer dans la chambre du malade, de quoi il retournait. En ce temps-là, pas encore de longs examens de labo : il tâtait par ci, tirait par là, rassurait tout le monde, et s'en allait non sans avoir interrogé celui-là sur ses résultats scolaires, et félicité la benjamine sur ses mollets d'athlète débarqué tout droit de Russie.

Rien n'étant éternel, le Dr S ne le fut pas non plus, et s'en fut, quelque temps plus tard, prendre une retraite bien méritée. Il fut remplacé par le Dr A, aux allures de jeune premier. Nous lui pardonnâmes assez volontiers son relatif manque d'expérience, d'autant plus que son œil à la prunelle bleu d'azur parsemait de mille étoiles un chemin tout tracé qu'il parcourait, joyeux, et bien droit dans ses bottes. Il fut le seul qui réussit à me faire obéir à cette interdiction : m'abstenir de fumer, en sa présence (à cette époque lointaine j'étais addict).

Comme beaucoup d'autres médecins, il n'était guère sensibilisé aux effets secondaires des anti-inflammatoires, et d'autant plus que les labos, déjà à l'époque, ne mentionnaient les désastres de certains effets secondaires que du bout des lèvres, et d'une écriture si petite sur leur notice que seuls les masos s'armaient d'une loupe pour déchiffrer. Mon fils aîné avait développé des petits boutons de chaleur l'été, en camping. Il prit « un certain anti-inflammatoire » prescrit, lequel, sur la notice ne portait aucun avertissement concernant des crises d'angoisse. Dix ans plus tard, le Vidal les signalait, avec le bémol suivant : « Dans des cas rares ». Pourtant, dans mon quartier, un certain nombre de personnes souffraient régulièrement de crises d'angoisse, et une petite enquête avait permis que j'apprenne qu'ils prenaient, eux aussi, ce même anti-inflammatoire. Je n'étais pas une obsédée des enquêtes (pas encore)..., mais je souhaitais savoir, quand même. Parce que, depuis, mon fils aîné nous a quittés. Et mon 2ème fils nous a quittés aussi. Lui prenait des psychotropes. Je n'en veux pas spécialement aux médecins. Ni aux anciens, ni aux nouveaux. Ce sont les instruments d'un système qui mériterait d'être légèrement amélioré. Et puis, ils sauvent réellement, des vies, entretemps, aussi. Dommage qu'ils aient de moins en moins le temps pour discuter avec leur patient du mode de vie requis pour se bien porter. Tout ça se fait à présent par écrit : sur les brochures, dans les journaux spécialisés - et même dans les journaux ordinaires. Tout un chacun qui sait lire n'a plus le droit d'ignorer qu'il convient d'absorber : 5 fruits-légumes par jour - un max d'oméga-3 - des céréales au petit déj - de parcourir à pieds 2 km p/j, ou au moins 3 fois par semaine - de boire passablement - (de l'eau) - et de bouger entre temps - en évitant de rapprocher de trop près et trop longtemps le portable de son oreille.

A part ça, après notre 3ème déménagement, nous quittâmes l'énergique et gentil Dr A, pour nous installer à la campagne, où lui même avait refusé de nous suivre. Nous eûmes la chance d'y faire connaissance avec le bon Dr V, lequel, par malchance, nous quitta, quelques années plus tard, pour raison de retraite bien méritée. La santé de mon époux se dégradant, nous fîmes l'expérience de plusieurs médecins successifs, dont le séjour chez nous fut assez bref, chaque fois. L'une (une femme) nous quitta en claquant la porte, et, pour les autres, c'était moi qui nous barricadait discrètement, face à une avalanche de prescriptions dont le volume et la diversité finirent par me faire craindre le pire ! Sans compter les conseils de vie du genre : « Votre mari, adulte, doit se débrouiller par lui-même », alors qu'il était atteint de cécité, et d'une maladie rare, et grave : « La paralysie supra-nucléaire progressive »... mais on ne le savait pas encore. Enfin, nous eûmes la chance de dénicher le Dr P, lequel géra cela au mieux, pendant de longues années. Il ne m'aimait pas beaucoup. J'avais l'esprit trop critique. Mais le problème n'était pas d'être aimée ou non.

Je fus obligée de me passer des services de ce bon médecin (mon mari n'était plus en état d'exprimer un choix...), lorsque, atteinte moi-même d'un cancer du colon, la nécessité pour moi de jouir d'un moral d'acier, afin de pouvoir m'occuper de deux malades à la fois : mon époux et moi-même - apparut. Le Dr P, par sa compassion trop affichée, risquait de détruire ce moral nécessaire.

Un peu de chance, dans la vie, c'est bien utile : j'eus la chance de dénicher le Dr N, entre beaucoup d'autres !

Lequel vint, de longues années durant, accomplir, chez nous, sa tâche difficile, sur un petit ton léger, afin de n'affoler personne. Répondant à mes questions, parfois nombreuses, avec pertinence. Beau joueur. Jamais agacé, en apparence.

Au bout de 20 ans de cécité - et de 10 années de paralysie et de nutrition artificielle, mon mari, ce martyr, nous quitta, lui aussi - heureusement, dans son extrême malheur, il avait eu le bonheur de m'avoir - je suis heureuse qu'il ait eu au moins ce bonheur pendant sa descente aux enfers.

Moi-même ? Eh bien je survis toujours. Je me rends régulièrement chez notre ancien Dr N. Devenu à présent « MON » docteur. Depuis, il m'aime mieux. Il avait toujours cru que je ne le prenais que par devoir. Ou pour céder à une certaine facilité. En fait, je faisais appel à lui pour ses qualités ! On ne peut pas faire survivre un homme aussi gravement atteint que le mien en « embauchant » un médecin qui n'a pas les qualités requises !

Mais c'est vrai que je déteste programmer un RV chez le médecin... quitte à reporter aux calendes grecques... Tout dernièrement, nous avons néanmoins eu le plaisir de nous revoir : j'allais manquer cruellement de certains médicaments (le minimum vital...). Alors, je m'étais décidée à « la corvée » : « Vous refusez toujours la prescription de DHEA, lui demandai-je, mi-perfide, mi-rieuse ? » Ah oui, répondit-il, sérieux, mais en riant.

Tant pis... il faudrait, à nouveau, « que je me débrouille » par mes propres moyens...

C'est la seule petite ombre au tableau, dans nos relations.

Cher Dr N...probablement le dernier de la liste...

A moins d'un autre déménagement !?

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EDITORIAL DE MARS 2016

Le long combat du pot de terre...

Il disposait d'un bon avocat, Mr M..

Et il était loin de faire son âge : la petite cinquantaine, au max... Probablement le bon air de la campagne. Pour un agriculteur, c'est de mise... On a peine à croire, à le voir, là, droit comme un piquet, et de si fière allure, qu'il s'est fait coincer, au détour du chemin, tel un vulgaire insecte, lui aussi, par la mixture de savants mélanges concoctée longuement par un consortium d'apprentis sorciers dont le but officiel affirmé n'a toujours été que de faire survivre l'humain, en prenant en passant juste ce qu'il convient pour permettre à l'industrie de poursuivre sans trop d'entraves son œuvre altruiste.

La salle de la cour d'appel était comble. Je me coinçai, debout, entre deux messieurs qui voulurent bien me céder un peu de place, encore essoufflée d'avoir quasi-couru tout le long de l'Esplanade - et ça montait raide - pour rattraper le retard engendré par les bouchons matinaux, à l'entrée de Metz.

Dans cette salle, haute et plutôt grande, tout devant, il y avait « la cour ». Un avocat général - en la personne d'une jeune dame (la quarantaine ?) - un juge d'instruction - placé au centre... (si ce n'est pas sa désignation officielle, du moins, il en jouait le rôle... il convient d'être prudent à propos des termes précis concernant le contexte qui nous occupe - ce n'est pas évident pour un non-initié...)

A droite, une dame, plutôt jeune, elle aussi, dont je ne sus pas trop si elle était juge - ou greffière - comme elle disposait d'une sorte de petit appareillage - j'en conclus - à tort ou à raison - qu'il s'agissait de la greffière.

Le juge ne parlait pas très fort. J'entendais environ un mot sur deux, de là où j'étais placée. « Vous entendez bien, demandais-je aux deux messieurs qui m'encadraient - circonstances obligent ? » « Non, répondirent-ils, en choeur. » Ce qui me rassura : la qualité de mon audition n'était pas fondamentalement détériorée...

Par contre, l'avocat de la défense parlait fort, et rien ne nous fut épargné. Ni les effets de manches, ni la compassion de bon ton manifestée par rapport au cas - certes affligeant, concéda-t-il - du plaignant - ni non plus ses conclusions, qui pleuvaient, telles des épées de feu, zébrant un ciel plutôt noir. Le noir de la réprobation, car tout cela manquait d'une élémentaire logique : la CIVI (Commission d'Indemnisation des Victimes d'Infractions) dont il soutenait les intérêts, ne pouvait pas se transformer en juge d'instruction pour déterminer lequel des fabriquants de pesticides avait commis l'infraction, précisément : quelques-uns !? Tous ensemble !? Cela portait sur 20 ans. Que Mr M s'attelle à la tâche, prouve ce qui devait être prouvé, et, logiquement, on discuterait ensuite ! Ce n'était que l'un des arguments irritants, voire pire, avancés par cet avocat amoureux d'une logique si rigoureuse qu'elle aurait nécessité de longues années de dur labeur à Mr M pour se retrouver en ce même endroit, preuves suffisantes, enfin, à l'appui !

La foule avait sombre mine. Moi, appuyée à une sorte de muret en beau bois - prévu plus pour symboliser une barrière, et le respect des us et coutumes, que pour y déposer ses coudes, semble-t-il - je réprimai à grand peine de périodiques gestes d'agacement et d'irritations...

Le public, constitué principalement de travailleurs agricoles, patrons ou non, parfois seulement la trentaine - le plus souvent la dépassant largement - le plus souvent des hommes, parfois des femmes, l'air énergique - un homme, aussi, encore jeune, vaillant, en chaise roulante - ce public, qui remplissait tout l'espace, et même s'y coinçait - était venu par solidarité.

Après la séance, tous avaient revêtu leur tee-shirt spécial, qu'ils avaient dû quitter (par respect d'une justice calme et sans pression), en entrant. Souvent j'y avais vu marqué : Victimes des pesticides - fabriquants responsables.

Mais j'en reviens au présent : PENDANT la séance ! Victimes des pesticides - fabriquants responsables ! Seule pour l'instant, en face de l'avocat de la défense, l'expression des visages le dit. Clairement et silencieusement.

Il faut préciser que la maladie de Mr M, (une forme de leucémie) avait été reconnue par la justice, en son temps, comme résultant de l'exercice de sa profession, toutes preuves à l'appui... lesquelles preuves ne coulaient pas vraiment de source... A ses frais, entre autres, Mr M avait dû faire analyser des fonds de sacs de pesticides, sur lesquels la composition du produit avait été totalement occultée - ne parlons pas des précautions préconisées - on y mentionnait juste (sur la notice, et non pas sur le sac...) qu'il fallait éviter de donner ce produit aux poissons (!!), et que le port de gants était conseillé pour les manip... le danger des inhalations n'était pas mentionné...

Tout cela, l'avocat de Mr M le met en avant, avec calme et maîtrise. Venant de Paris, il est spécialiste des cas du genre, et cela se remarque. Argument contre argument, les siens sont établis sur des faits précis, prouvés et reconnus.

A ce stade, je crois qu'il est bon que je précise que Mr M, de par une décision de justice antérieure reconnaissant sa maladie comme professionnelle, touchera dès lors une rente ou pension tenant forcément compte de cette décision. Mais, pour le présent procès, il est question d'une indemnité en tant que VICTIME... L'agresseur ? Ben... les fabriquants de pesticides... mais lesquels, au juste !? Et dans quelle proportion... ? C'est pour cela que la CIVI est donc sollicitée - elle a refusé- a été condamnée pourtant à l'indemnisation - par un premier jugement - elle sollicite ensuite la Cour de Cassation, laquelle casse le jugement , mettant en avant des modifications de la loi, et suppressions ou modifications d'articles, arguments dont présentement une seconde avocate du plaignant, fine analyste des lois en rigueur, montre, article par article, le côté non pertinent. Elle est convaincante.

Les visages sont à présent détendus. Le fond de l'air respire la joie et l'apaisement. J'ai oublié de dire que le juge, au centre, nous avait invités ( tous ceux qui s'appuyaient sur le « muret-de-bois-du-fond », et tous ceux qui n'osaient pas trop s'y appuyer), de « venir devant, il y avait encore une dizaine de place ! »

Oh, j'avais très envie de crier : « Merci !! Que c'est bien de nous permettre d'entendre vraiment tout ce qui se dit, sans en perdre un mot - que c'est bien, aussi, de pouvoir s'asseoir - mais vous savez, à entendre tout cela, on ne se sent pas fatigué - juste parfois impliqué - quand ce n'est pas carrément... indigné... »

Bien sûr, je restai, comme il se doit, silencieuse, et décente.

On dirait que la cour (les trois personnes que j'ai décrites précédemment) a l'air, elle aussi, sereine et détendue. Avant, pendant la plaidoirie de l'avocat de la défense, je la sentais très... figée...

C'est ensuite au tour de l'avocate générale de dire son sentiment. En fait, c'est là que j'apprends qu'il s'agit bien de l'avocate générale. Peut-être cela fut-il précisé au début, mais « on entendait très mal », de si loin !

L'avocate, sans effet de manche, demanda sobrement que la demande de Mr M soit prise en considération. Nous en saurons plus au mois d'avril, Mr M sera alors fixé exactement sur le résultat des délibérations. Après 12 ans de combat, peut-être va-t-il pouvoir se libérer enfin l'esprit « en parlant d'autre chose » !?

Une foule de journaliste attend devant la porte. Et la foule intérieure, solidaire, sort, à présent revêtue du tee-shirt blanc, avec des lettres de couleur qui tranchent sur le fond, dans ce large et solennel couloir du tribunal : « fabriquants responsables »... Ici, c'est dit tout bas.

Mais l'avocat de Mr M, tranquille et ferme, l'avais déjà dit tout haut. Dit et démontré, comme il se doit.

La Présidente de Cancer-Espoir - Simone SCHLITTER

Note de l'auteure : je m'abstiens de céder à mon désir de citer des noms... tant que le jugement n'est pas rendu...

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EDITORIAL DE FEVRIER 2016

Smartphone, courriels, et autres joyeusetés (ou encore : Rêvez, d'une part - mais oeuvrez - d'autre part)

Je dois dire que l'addiction a atteint un degré de gravité exceptionnel. Perso, je n'utilise ni mobiles, ni smartphones d'aucune sorte, mais mon premier geste, en rentrant, c'est tout de même de consulter ma boîte mail.

Lors d'un court séjour à l'hosto, quelques amies étaient venues ensemble me rendre visite. L'une d'elles tapota avec tant d'énergie sur son mobile, qu'écoeurée, je lui signalai, aussi gentiment que possible : « s'il ne s'agissait pas de TOI, précisément, tu dois savoir que je le prendrais très mal... » Effarement de l'amie qui ne comprenait pas qu'il faut savoir faire un choix entre ses interlocuteurs, et ne pas avoir un pied dans une réalité, pendant que l'autre face de soi-même est ailleurs. « C'est extrêmement discourtois », écrit, précisément, un psychologue bien connu, dans le magazine Fémina de cette semaine.

Bon, les textos, c'est pas vraiment mon truc. J'aime trop ciseler mes phrases pour me contenter de cet ersatz.

Le danger, avec tous ces courriels-textos-écriture-de-toutes-formes-et-en-tous-genres, c'est de vivre dans une autre réalité que celle du plancher des vaches. Un vrai danger, justement parce que c'est aussi un plaisir aigu. En fait, le plaisir de tous les écrivains, qui se coupent du monde. Et de tous les accros aux smartphones et textos, avec ou sans la fibre du beau style. Un peu comme si on se mariait un millier de fois par correspondance.

Je me souviendrai toujours de ce fameux roman d'Amélie Nothomp qui contait au lecteur sa fameuse aventure, avec un lointain correspondant, militaire si je ne me trompe. Elle avait pris le train, très émue, pour, enfin, le rencontrer une première fois, et, à l'arrivée, reprit le train en sens inverse, en refusant intimement que son beau rêve ne s'écroule. Sans avoir vu cet homme. Afin que le sentiment qu'elle s'en était fabriqué, à partir de mots, et de fantasmes, n'implose pas en milliard de débris, sous l'effet du choc frontal de ses rêves, et d'une réalité plate.

Il y a longtemps de cela, du temps où j'étais, comme on dit « une femme active », j'avais établi une correspondance assidue avec un partenaire de travail, par courriels. Au fur et à mesure que les mois et les années passaient, je prenais de plus en plus conscience du côté factice de ce qui ressemblait pourtant beaucoup à une amitié forte. Qui se suggérait, dans un post scriptum, une petite phrase qui s'échappait, deci-delà. Amitié réciproque soumise à aucune règle ni contrainte autres que celle de s'auto-entretenir, par courriels interposés. C'est ce que l'on appelle « le rêve éveillé ». L'on a besoin du rêve, en dormant, et aussi tout éveillé. Le danger, c'est de croire qu'il puisse devenir LA REALITE. D'essayer de le forcer à devenir réalité. Un jour, j'étais tombée à pieds joints dans cette erreur stratégique ! On a tendance à croire que les erreurs sont des choses négatives, mais c'est faux ! Chaque erreur, chaque errance, a ceci de bien, qu'elle vous enrichit, et vous fait corriger le cap. Depuis, j'avais corrigé le cap, mais, selon la formule consacrée : on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs.

Notre correspondance, ensuite, s'était poursuivie, pour le travail. Elle avait toujours eu lieu, d'ailleurs, et d'abord, pour le travail.
Mais elle s'était poursuivie, trop longtemps, en guettant les post-scriptuM

Ensuite, il n'y eut plus de post scriptuM Plus de superflu. Passé le stade de la fureur, induite par une omelette un peu trop dégoulinante où bon lui semblait, nos termes avaient fini par se départir d'une certaine outrance, par s'épurer, se décanter de leurs fioritures. Nous réceptionnions ensuite nos mails comme deux drogués recevant, à la place de la piqûre bienfaisante, un verre d'eau et du pain sec. Ce n'était pas du tout agréable au goût. Mais ô combien salutaire. Car nous étions enfin dans le vrai. Dans une réalité peu emballante, mais les deux pieds par terre. Sur un plancher des vaches rassurant, où aucune bise lénifiante ne pouvait plus se transformer en coup de sabot agacé.

Se plonger dans cette réalité plate, c'est comme se plonger dans l'eau froide. C'est choquant, mais revigorant.

A noter : je n'ai rien contre le rêve tout éveillé. Au contraire, je dirais. Mais le piège - j'y reviens - c'est de s'acharner à essayer de le transformer en réalité. Il guette au passage tous les smartphoneurs (euses), maileurs (euses) et téléphoneurs (euses) en tous genres. Que ce soit dans le genre argotique ou distingué. Qu'il s'agisse des ados, des « un peu plus vieux », ou des « beaucoup plus vieux » Se tromper de plans, dans l'espace. Se tromper de vie, de circonstances.

C'est quoi, la réalité, pour moi ? Quelque chose de très simple. De pas du tout embrouillé ainsi que les philosophes et analystes aiment le présenter. D'abord, c'est un mot inventé par l'homme, c'est ce qui aurait une existence propre, indépendamment de la conception que chacun s'en fait. Je peux juste évoquer « Ma » réalité. « La » réalité, elle m'échappe. Puisque, précisément, par construction du mot, elle a son existence propre, indépendamment de la conception que je peux en avoir.

Alors, la mienne, c'est quoi, pour l'opposer « au rêve » ? Oh, ce n'est pas « qu'un triste plancher des vaches ». Heureusement pas. Il s'agit d'une succession d'instants de vie, et merveilleux parce qu'ils sont « La Vie ».

Je vous raconte « Ma réalité de ce jour ». Pour l'opposer aux rêves des smarts et courriels en tous genre : il y avait une dame fort âgée qui était restée, à l'EHPAD « les Séquoïas », dans notre salle de travail, après les autres. Elle était venue très en retard, parce que personne ne lui avait encore enfilé ses bas spéciaux (de contention). Elle les tenait toujours solidement plaqués contre le guidon de son déambulateur. Elle avançait ainsi, prudemment, par petits pas. Avec un dispositif d'alimentation en oxygène entrant par un bout dans ses narines, et aboutissant à une bouteille protégée dans le panier « prévu pour ». Ce qui me frappait toujours chez cette dame, c'était son air tout empli d'une sérénité un peu souriante et résignée, d'une sorte d'amour du monde et des gens. Une expression qui, toujours, signifiait : « peu importe que je sois là, avec mes chaussettes dans la main, mes pieds nus, mon déambulateur auquel je me cramponne, peu importe, puisque je suis là, et vous aussi ! Peu importe que j'arrive avec tant de retard, puisque vous êtes là, et que je suis avec vous ! »

Je lui saisis la main que je serrais de toutes mes forces. Je lui caressais les épaules. Et je lui dit : « Jeanne, au revoir » ! (C'est presque son vrai prénoM..) Et je plaçais un baiser avec mes trois doigts sur sa joue. Elle me contemplait avec reconnaissance. Alors je n'y tins plus, et je l'embrassais vraiment. J'avais le rhume (encore une fois), mais tant pis : je l'embrassais vraiment. Et, n'y tenant plus, je lui serrais la main tout fort et lui avouai : « Je vous aime bien. Vraiment bien ! »

Alors, elle lâcha son déambulateur, saisit ma main dans les deux siennes, la porta sur son cœur, et me dit, bouleversée : « Merci de m'aimer ! Oh, mille fois merci » ! J'avais envie de pleurer comme une gosse. Cette femme, en si grand manque d'amour, qui, si elle l'avait pu, se serait mise à genoux, à mes pieds, pour me remercier « de l'aimer bien » ! Qui avait compris, aussi, à un petit tremblotement de ma voix, que je l'aimais plus que simplement « bien ».

Il y eut un grand silence, et puis elle me confia : « Ma vie fut très dure, vous savez ! » Je l'encourageais à poursuivre, par mon silence.

« J'ai perdu deux de mes enfants, ajouta-t-elle alors. Personne ne peut savoir l'effet que ça fait vraiment de perdre ses enfants, Madame, lorsqu'on n'est pas passé par-là ! »

Je lui serrai la main, à nouveau.

Oui, personne ne sait. Moi, je savais. Cette souffrance-là, elle crée une solidarité naturelle. Nous formons une caste à part, nous, les mères amputées. A mon avis, on doit se reconnaître. Avec quelque chose de particulier qui tremblote, au fond de la prunelle. Un peu comme une flammèche, sur la tombe du soldat inconnu.

Ma réalité à moi, ce sont ces instants-là, extraits de la vraie vie. Ceux-là que l'on ne vit jamais dans un texto ou dans un courriel. Ces derniers supports font partie du monde des rêves. Quelles qu'en soient les formulations, ne jamais oublier qu'ils ne sont pas « la vraie vie ». Que les informations qu'ils contiennent, mises à part leur côté strictement utilitaire, ne sont que le reflet de l'humeur du moment de la personne qui vous les fournit, et que vous n'êtes, en aucun cas, indispensable à votre interlocuteur (masculin ou féminin), sinon, il serait à vos côtés, au lieu d'être « au bout de la chaîne de vos rêves » !

Conclusion : continuez à rêver tout éveillé - c'est agréable - mais soyez toujours très conscient « de rêver » - et de devoir oeuvrer efficacement, par ailleurs ! L'oreille droite accrochée à votre mobile, ne perdez pas de vue que l'oreille gauche est sourde à toutes les informations de la vraie vie qui s'agite et bourdonne autour de vous. Les doigts sur le clavier de votre ordi ou smartphone, sachez que, trop souvent, ils ne font rien d'autre que de s'agiter pour le plaisir de le faire. Pourquoi pas - du moment que c'est un plaisir ! Et si, en passant, ils créent œuvre utile, en-même temps, ce n'est pas plus mal. Mais n'oubliez pas la vraie vie. Les vraies présences. Celles qui permettent que vous soyez « un vrai humain ». Sur ce, mes doigts vont quitter mon agréable clavier pour aller ouvrir la porte à mon chien, qui attend mon bon vouloir pour aller - enfin - jouer dans de la vraie neige.

Simone

P.S. Dans le journal Fémina (partenaire du RL), de la semaine du 1 au 7 février 2016, Nadine Coll signe un article « Et si on se redisait Allô » où l'accent est mis sur la perte de qualité des échanges humains par courriels interposés... Télépathie !? Car ce présent Edito a été écrit avant la parution de l'article...

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EDITORIAL DE JANVIER 2016

Les tribulations de Tante Yvonne au réveillon

Je ne vous ai encore pas dit que Tante Yvonne est une grande amie, nous avons environ le même âge (grand...), et nous entendons à merveille. Aussi, hier, me confia-t-elle sa dernière histoire vécue, et je m'empresse donc le lendemain (traduire : aujourd'hui), de la diffuser. Mais promis-juré, ne répétez pas ! Je lui laisse la parole...

J'étais bien contente, parce que j'avais reçu un message de ma fille : « nous venons tous au réveillon, pour 4 jours. Je te prépare une liste d'achat. ».

Heureuse surprise, parce que, normalement, ma fille fête Noël du côté de chez elle, dans sa 2ème patrie, près de Paris. Avec enfants, petits enfants, brus, etc. Le « etc » englobant les proches des brus, cette abréviation de facilité ne sous-entendant en aucun cas des valeurs négligeables. Bon, me dis-je, avec Juju et sa chérie, on sera donc à 5, à 6 si on compte Mouss, le chien. Ce qui me fit penser qu'il fallait d'urgence que je bloque, pour Yack, sa place, à la pension. Ce qui fut fait. Chaque fois qu'un événement de ce genre se produit, j'ai recours à Mr R..., patron d'une agréable pension, près de Metz, où les chiens ne reçoivent aucun somnifère pendant leur séjour, et où ils bénéficient aussi d'un abri complet en hiver, et pas seulement d'une niche dans un enclos ouvert à tous vents. Et Yack semble manger correctement ces jours-là, alors que Mouss, dans les mêmes circonstances, fait, paraît-il, la grève de la faiM

Et comme Yack, le géant, ne ferait qu'une bouchée de Mouss (le moustique), c'est le plus fort qui s'efface, selon les règles de la culture canine.

J'avais reçu la liste et avais débuté mes achats. Naturellement j'avais d'abord visé « les denrées pas immédiatement périssables », du genre farine, tapioca, potages, sucre, café, gâteaux secs, chocolat, pâtes, huile, mayonnaise, moutarde, sel, vinaigre, confiture, beurre, papier hygiénique, papier torchon, lessive et serviettes jetables.

« Ils viennent à 4, pour 4 jours », avais-je dit, fièrement, à la caissière. « Avec leur petit chien, mais c'est sans problème. Le problème, c'est qu'ils seront au moins à deux à fumer (mon gendre et Juju...), alors, ça rentre, ça sort, tout le temps, ça me tue ! Parce que dans ma maison, il y a 6 portes, et toujours l'une ou l'autre qui reste entrebaillée, avec un fumeur, un pied dedans, l'autre pied dehors... baaafff... »

La caissière, qui connaissait une partie de ma vie, dont je dévoilais chaque fois un petit bout, entre le passage de 2 clients, s'enquérit alors de mon gros berger : « Et le vôtre, il s'arrange avec tout ce monde et l'autre chien !? ».

« Oh, basta, il s'en va en pension, cela me fera un peu de repos ! »

Le lendemain, Juju, l'un des grands fils de ma fille, me téléphone : « coucou, Mamie, tu sais qu'je viens, OK, mais est-ce que je peux emmener aussi mon chat !? »

« Heuh, bien sûr, oui oui, bien sûr, m'empressai-je de répondre... Mais que va-t-on en faire, par rapport au chien !? »

« Heuh, ben écoute, on les attachera...

C'était plus vite dit que fait, je savais bien que les deux-là n'avaient aucune habitude l'un de l'autre, sauf pendant une heure ou deux, en de rares occasions, Juju s'était enquéri d'un chat depuis qu'il avait quitté le domicile familial pour « se mettre ensemble » avec sa chérie.

Dans ma tête, ça carburait fort pour solutionner l'histoire de la chèvre et du chou. Sur ce, là-bas, ils crurent avoir trouvé la solution : on mettrait le chat simplement dans l'ancien salon, et tout le monde serait tranquille, pas besoin de surveillance. Sauf que dans l'ancien salon, il y avait entassés tous les costumes de théâtre et les décors, et coussins assortis, etc. (tu sais bien, Simone, que je m'occupe d'une troupe de théâtre, entre deux passages auprès de la caissière du supermarché...), et non seulement j'étais effrayée à l'idée du chat se faisant les griffes sur les costumes, les perruques et les chiffons, mais j'étais un peu pincée aussi à l'idée que tout cela se gérait au loin, depuis Paris, sans connaissance véritable ni étude de terrain préalable. Tu comprends, Simone, ils m'auraient dit : « Est-ce que ça gênerait si on mettait le chat au salon ? », j'aurais peut-être envisagé de faire un petit déménagement - rien qu'à l'idée, ce boulot m'effraye d'avance - mais, bon, j'aurais peut-être dit : « faudrait qu'on essaye de s'arranger autrement... » mais du coup, là, j'ai juste dit : « ça n'ira pas, because... etc... ». Par contre je proposais pour le chat : le 1er garage, le 2ème garage, la chambre des jeunes, et dans ma panique, je pointais les 6 portes du doigt, mobilisées par les fumeurs, en avertissant : « faudra faire gaffe que le chat ne se sauve pas, dans les portes entrebaillées... »

J'admets que j'avais placé une certaine méchanceté dans ces « portes entrebaillées ». Depuis que mon gendre, à longueur de journée, une fois par an, en principe (dois-je dire « heureusement »!?), circule, dans la maison, du jardin à la cuisine, et du garage à la rue, avec, toute la journée, au bec, une cigarette, éteinte, qu'il allume, dehors, et remplace 60 fois dans la journée par une autre, tirée voluptueusement d'un paquet toujours pas encore devenu neutre, pendant que moi-même détourne le nez pour ne pas respirer 60 fois par jour les molécules de tabac qui s'obstinent à se faufiler entre les portes entrebaillées, je m'étais simplement conditionnée dans un réflexe-tic « antitabac », pendant que lui-même se l'était fabriqué à l'inverse.

Du coup, Juju, mon grand-petit-fils, me maila, très digne : « Salut-la-famille, je ne viens pas ! ». Du coup, je m'écriai : « Qu'est-ce qui se passe !? » Et du coup, il répondit : « Je n'admets pas que mon chat soit confiné dans un garage froid et humide, alors que tu disposes d'une maison de 250 mètres carrés de surface... » EmmM.. je m'aperçus que la chose avait été étudiée de près, décamètre à l'appui...

En bref, un mot chassant l'autre, Juju concéda de venir pour le réveillon de Noël, (ahhh, voilà qui était bien parlé !)... mais de repartir le lendemain après le petit déjeûner... ahhhh... voilà qui était très mal parlé... si encore il avait daigné accepter le repas de midi... Mais non, en grand seigneur il acceptait de m'apporter ses cadeaux, de faire un voyage-éclair, de trinquer ensemble en consultant son chrono, et de repartir en courant, son devoir familial accompli.

Du coup je protestai... et du coup il trancha : « Finis, je ne viens pas ». Sa chérie, forcément, étant solidaire forcée de cette décision, il restait ma fille, et mon fumeur de gendre... Plus le chien, le leur, et moins le chien, le mien.

Du coup, ma fille, forcément, ne viendrait pas, car comment aurait-elle pu accepter la métaphore que « son chien chassât le chat du fils » !? Heureusement, une panne de voiture aplanit totalement ce cas de conscience un peu gênant : ils ne pourraient pas venir, eux non plus ! Je proposais, encore d'assez bonne humeur, qu'ils viennent me voir pour Nouvel-An, la voiture serait réparée. Mais, je l'avais oublié, Nouvel-An se fête toujours entre amis, avec ou sans panne de voiture. C'était donc partie remise pour Noël 2016.

C'est là que, du coup, je téléphonais à ma belle sœur pour passer le réveillon de Noël en famille, avec belle sœur, neveu, petits neveux, et nièce. Nous étions 8 à table plus un bon toutou boxer, qui me rappelait mon yack par ses façons. Lequel Yack, du coup, passa Noël chez lui (dans le garage proposé au chat...). J'avais bu un petit peu de champagne, m'étais gavée de foie gras et autres joyeusetés, et la porte avait été ouverte puis refermée une seule fois, par une fumeuse du genre modéré. J'avais passé une nuit pas vraiment mauvaise sur un clic-clac plutôt inhabituel, et ma gentille belle-soeur s'était fendue en 4 pour improviser un petit déj honorable le lendemain vers 10 h. J'avais remercié, j'étais rentrée à la maison. J'avais retrouvé Yack sur le moment de midi (j'avais supplié ma belle-soeur pour qu'elle me laisse partir). J'avais comploté dans ma tête de ne pas retourner le lendemain à la même caisse du supermarché où j'avais raconté, quelques jours auparavant, que j'aurais « 4 personnes à Noël pendant 4 jours ». Cette mésaventure finirait par être rapidement oubliée de tous. Et moi même, dans quelques temps, n'y attacherai plus non plus une grande importance.

J'oubliais : Juju m'envoya, le jour de Noël, un mail : « Malgré notre différent, je te souhaite un Joyeux Noël »...

De quoi se plaint le peuple !?

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