Thionville - Un médecin généraliste sur deux a plus de 55 ans
Onze communes sur les treize de l’agglomération thionvilloise sont en manque de professionnels de santé. Photo RL/Marion BOUR
Comment se porte la communauté d’agglomération Portes de France Thionville ? L’évaluation de son Contrat local de santé 2019-2023 et la réalisation d’un diagnostic révèlent différents maux qui nécessitent une intervention prioritaire en cinq axes.
La communauté d’agglomération Portes de France Thionville vient donc de signer son deuxième Contrat local de santé. Ce qui a permis de dresser un diagnostic de santé partagé, incluant les habitants, les treize communes de la CAPFT, les professionnels de santé, les acteurs sociaux et associatifs de terrain et les partenaires institutionnels, permettant de prendre en compte les problématiques factuelles mais également ressenties par la population.
Ce diagnostic met en évidence divers points, en ce qui concerne l’accès à la santé. On apprend tout d’abord que 52 % des médecins généralistes, exerçant sur le territoire de l’agglo, ont plus de 55 ans et 33 % plus de 60 ans. Et que 9,5 % des patients de plus de 17 ans consomment sans médecin traitant. « Onze communes sur treize sont en manque de professionnels de santé, indique Jean-Christophe Hamelin-Boyer, assesseur délégué à la santé. Un arrêté de l’Agence régionale de santé de 2022 a classé dix communes de la CAPFT en zone d’action complémentaire (ZAC) ». Terville et Illange font exception, et Tressange est quant à elle classée en Zone d’intervention prioritaire (ZIP).
Pour faire face à la désertification médicale et soutenir l’installation de médecins, l’agglo a mis en place une aide financière destinée à la primo-installation. Elle porte sur l’acquisition d’équipement et de mobilier nécessaire à l’adaptation de l’activité médicale. « À ce jour, quatre médecins en ont bénéficié, deux sont en cours et trois autres sont à l’étude », confie le président Pierre Cuny.
Un habitant sur quatre en affection de longue durée
Effet du Covid, la santé mentale de la population s’est dégradée. « Les demandes sont importantes », confirme Jean-Christophe Hamelin-Boyer. Ainsi, le diagnostic révèle que le taux d’affections psychiatriques de longue durée a augmenté de 4,2 % entre 2014 et 2019 sur le territoire. Et 30 % des habitants interrogés ont une mauvaise perception de leur état de santé psychique. Un sur quatre a également une mauvaise perception de son état de santé physique. Maladies métaboliques, cardiovasculaires et cancers font des ravages. Un quart des habitants sont en affection de longue durée. Plus de 90 % des décès par an pourraient être évités par un renforcement des actions de prévention, à l’image de celle menée contre l’obésité infantile dans l’agglomération thionvilloise. Enfin, Thionville compte presque 30 % de fumeurs, l’âge moyen d’initiation à la première cigarette ayant été calculé à… 14,4 ans !
Par Ludovic BEHRLÉ