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Le Républicain Lorrain du 27/10/2010 - Par Anne Rimlinger-Pignon - Photo RL

Santé - gestion du stress et prévention des maladies cardio-vasculaires : Dr Houppe : « Apprenez à prendre soin de vous »

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Jean-Pierre Houppe, cardiologue : « Des méthodes simples de relaxation ont fait la preuve de leur efficacité pour la gestion du stress et pour la diminution du risque cardiovasculaire ». Photo RL
Le Dr Houppe, cardiologue, vient de dresser un bilan d’une étude effectuée durant un an auprès de patients souffrant de problèmes cardio-vasculaires et de stress. Des méthodes sans recours à la médication et très efficaces.

Il est parfaitement démontré aujourd’hui que stress, anxiété et dépression sont des facteurs de risque majeur d’infarctus du myocarde ». Partant de ce constat, Jean-Pierre Houppe, cardiologue à Thionville, et l’association Méditas cardio (mesures d’éducation thérapeutique appliquées au stress en cardiologie) ont décidé il y a quelques années de tenter de trouver des remèdes autres que médicamenteux.

Comment ? Par la prise, en compte et en charge, du stress psychosocial. « Le stress psychosocial soigné en France par voie médicamenteuse est coûteux et peu efficace, alors que des méthodes de relaxation, simples, ont prouvé leur efficacité pour la diminution du stress et des risques cardio-vasculaires ».

Ce qui est dit, il a fallu le prouver.

Acteurs de leur santé

La collaboration entre cardiologues du bassin de Thionville et psychologues de la santé ainsi que le département de psychologie de la santé de l’Université de Metz a permis d’élaborer le projet Meditas Cardio.

Objectifs : « Mise en place, au sein d’une population à risque, d’un projet pilote d’éducation thérapeutique destiné à prendre en compte et en charge les facteurs psychosociaux en pathologie cardiaque. Projet réalisé sur cent patients du bassin thionvillois en prévention cardiaque souffrant de stress psychosocial et demandeurs de prise en charge ».

En clair, les médecins souhaitaient que les patients deviennent acteurs de leur santé. Il fallait alors que ces derniers acquièrent des connaissances sur les facteurs de risque et des outils pratiques à la gestion du stress.

Des connaissances

Une centaine de personnes s’est avérée intéressée. « Parmi eux, 20 % souffraient d’anxiété, 15 % de stress et 8 % de dépression » détaille Jean-Pierre Houppe.

Dans un premier temps les spécialistes ont détaillé les facteurs de risque cardiovasculaire : tabac, cholestérol, hypertension, diabète obésité, sédentarité, stress psychosocial. Mieux connaître les facteurs, c’est déjà entamer des soins : en veillant à une alimentation saine, en pratiquant de l’exercice…

Gestion du stress

Chaque volontaire a pu suivre une formation à la gestion du stress au cours de cinq séances individuelles avec un psychologue de la santé.

« Il s’agissait d’enseigner des choses simples » précise encore le Dr Houppe.

Technique de respiration « seule porte d’entrée pour gérer les émotions », prise de conscience du corps par des méthodes de relaxation… Les outils sont nombreux et se distinguent. « Apprendre à être dans le moment présent est important, parce que le stress et l’anxiété sont des projections dans le futur avec des lunettes du passé ».

Pour le cardiologue thionvillois, les exercices faciles, s’ils sont pratiqués régulièrement, apportent des résultats probants. La preuve ?

Des résultats

Cent patients se sont engagés dans ce projet pendant un an. Cinquante hommes, cinquante femmes d’une moyenne d’âge de 57 ans.

« Après un an, tous reconnaissent l’amélioration de leur connaissance par rapport à la pathologie » résume le cardiologue. 50 % d’entre eux reconnaissent une diminution du stress de l’anxiété de la dépression.

« 50 % d’entre eux étaient sous psychotrope, 73 % ont suspendu ou diminué les doses de ces médicaments » explique encore le Dr Houppe. ? « Une meilleure prise en charge psychologique s’accompagne d’une meilleure prise en charge de la santé. Ce qui est certain, c’est qu’on a enclenché un processus de changement. Les gens prennent soin d’eux ».

Aujourd’hui, 83 % de ces patients continuent de pratiquer seuls les méthodes de gestion du stress. Même si l’exercice est d’autant plus difficile quand ils se sentent livrés à eux-mêmes.

Anne Rimlinger-Pignon
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