Fatoumata Xémard-Diallo de Macina Thionville : « Le Mali me manque… »
Fatoumata est très attachée à ses racines et à ses boubous maliens qui lui vont à ravir ! Photo RL
Lorsqu'une délégation thionvilloise se rendait au Mali, elle participait aux travaux des équipes médicales de Bamako. Photo DR
Plus de photos sur le site du Républicain LorrainL’association Macina œuvre depuis plus de dix ans pour lutter contre le diabète au Mali. Elle tiendra son assemblée générale le dimanche 28 février, à 10 h, salle du Manège à Thionville.
Créée en 2004, l’association Macina multiplie les actions en faveur du Mali, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation. Tour d’horizon avec sa présidente fondatrice, Fatoumata Xémard-Diallo.
Pouvez vous nous rappeler l’historique de votre mouvement humanitaire ?
Fatoumata XÉMARD-DIALLO : « Je suis née à Ké-Macina, localité d’environ 40 000 habitants, située à 320 km de Bamako, capitale du Mali. Après mon bac scientifique, passé à Bamako, je suis venue en France, à Nancy, pour rejoindre mon mari et faire mes études de pharmacie. Une fois mon diplôme en poche, j’ai exercé dans une officine de Thionville avant de racheter la pharmacie Camberlein d’Algrange. Durant toutes ces années, je suis retournée régulièrement dans mon pays natal et je m’étais promis qu’à la retraite, je consacrerai mon temps à aider cette population démunie. C’est en 2004, avec mes proches, que nous avons créé Macina. Au départ, c’était un projet familial. Nous étions sept, actuellement nous avons une centaine d’adhérents. Le choix de l’appellation Macina s’est imposé sans hésitation puisque c’est le nom de ma région natale. Il a juste fallu trouver un sens aux lettres de cet acronyme. Après quelques séances de brain-storming , cela a donné "Mali-Amitié-Coopération-Intégration-Nations-Agir", ce qui colle parfaitement à nos objectifs. Depuis, notre priorité est la lutte contre le diabète au Mali. »
Justement, pourquoi le diabète ?
« L’un de mes frères est directeur de l’hôpital ophtalmologique de Bamako. Il constate, tous les jours, les ravages dûs à cette maladie au sein d’une population manquant d’informations et de soins. Cela fait maintenant dix ans que nous envoyons de l’insuline, des médicaments et du matériel de contrôle glycémique et d’hygiène au centre de diabétologie de Bamako pour les régions de Ségou et Mopti. Nous avons aussi effectué des missions de prévention dans les villages. »
La situation au Mali est très difficile actuellement. Comment gérez-vous vos interventions ?
« Hélas nous ne pouvons plus nous rendre sur place. C’est trop dangereux. La dernière fois que je suis allée dans mon pays pour une mission d’information et de prévention, c’était en 2013. Le Mali me manque et j’espère pouvoir y retourner bientôt. Par contre, en 2015, nous avons, malgré tout pu envoyer pour 5 000 € d’insuline à Bamako, par l’intermédiaire d’une compagnie d’aviation basée au Luxembourg et grâce à des amis se rendant au Mali. Malgré toutes ces difficultés nous ne désarmons pas et nous poursuivons nos efforts pour récolter des fonds. »
Que faut-il retenir de l’année passée ?
« L’événement le plus marquant a, sans conteste, été la conférence de Jean-Marie Pelt, en septembre dernier, quelques mois avant sa disparition. Son intervention, sur "les plantes qui soulagent la douleur", a passionné plus de 150 auditeurs. Sinon nous avons organisé un vide-greniers avec vente d’artisanat malien et une conférence avec Bruno Blarez sur les grandes peurs de l’humanité. Le contrat tri annuel que nous avons signé, en 2013, avec le conseil régional de Lorraine et le CCAS de la ville de Thionville, pour la création d’une banque d’insuline à Bamako, est en cours. Hélas, si le conseil régional a honoré ses engagements, nous avons eu la mauvaise surprise de ne pas recevoir la subvention du CCAS de Thionville en 2015. Cela nous pose de gros problèmes budgétaires. »
Alors, qu’allez vous faire ?
« Nous multiplierons les manifestations en 2016. Sont déjà programmés : un vide-greniers en juin, un dîner dansant en novembre, un concert gospel en décembre et plusieurs conférences. Nous avons besoin de fonds. Tous les dons (déductibles des impôts), même minimes, sont les bienvenus. Ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Merci d’avance à nos généreux donateurs. »
Macina, 11 chemin de la Pomperie à Thionville. Tél. 06 70 34 05 10 - E-mail : macina57@yahoo.fr
Assemblée générale dimanche à 10 h, salle du Manège à Thionville.
« « Hélas nous ne pouvons plus nous rendre sur place. C’est trop dangereux. »