Prothèses orthopédiques : introduction à
notre enquète
En introduction à cette
enquête que nous venons de débuter auprès des Etablissements PROTEOR à
St Julien-les-Metz, dans le cadre de l'éducation à la santé et à
l'hygiène de vie, nous avons choisi une très courte vidéo,
tournée sur place à St Julien, présentant une dame de 80 ans, qui vit
en harmonie, avec sa prothèse tibiale, depuis... 77 ans !!
Enquête
en vidéo réalisée par Simone, animatrice d'Allo Docteur, et Présidente
de Cancer-Espoir auprès de PROTEOR - St Julien les Metz - dans le cadre
de l'éducation du public à la santé et à l'hygiène de vie
Sur quoi portera l'enquête ?
Actuellement,
l'accès à l'information est extrêmement facilité par Internet. Nous
avons ainsi, en cherchant des établissements spécialisés dans les
techniques forcément très pointues liées à la fabrication et à
l'adaptation des prothèses de membres, pris contact avec PROTEOR, à St
Julien les Metz. Nous avons visionné leur site, leurs produits variés,
et nous sommes attardés sur un ensemble de vidéos absolument
sensationnelles, où par exemple l'on voit des sportifs de haut niveau
accomplir d'incroyables prouesses, en pratiquant toutes sortes
d'acrobaties : de la moto... du surf - nautique - ou sur la neige, ou
sur des pistes en béton formant des « montagnes russes », participant à
des compétitions cyclistes, marchant sur les rochers, participant à des
courses à pied lentes ou très rapides, montées et surtout... descentes
d'escaliers, musculation en salle, et j'en oublie... sans oublier bien
sûr le plus simple : la simple marche rapide, où l'handicapé paraît
beaucoup plus souple que de nombreuses personnes, relativement jeunes,
qui « traînent la patte », cela non seulement en raison d'arthrose,
mais simplement par manque d'entraînement.
J'ai
cru voir un film du genre Terminator, en beaucoup plus sympa, cela
fascinait, tout comme Terminator... mais au contraire d'induire un
sentiment de peur, les images réconfortaient : ainsi donc, vraiment,
l'homme pouvait se réparer à ce point !
Une
foultitude de questions venaient à l'esprit : « l'homme de la rue,
amputé de la jambe, pourrait-il néanmoins espérer... !? Bien sûr, il
faudrait tenir compte de sa condition physique, première condition...
mais encore. Et puis aussi, directement : « combien ça coûte !? » Dans
quels cas les caisses remboursent... ?
Et
puis aussi : jusqu'à quel degré d'amputation peut-on encore rouler à
vélo ? Et là, ils parlent de différentes sortes de genoux, qui ont
l'air de pouvoir se plier autant que ceux d'un vrai sportif, alors que
les non-amputés, parfois, ne peuvent plus bien plier leurs genoux... Il
existe même des capteurs de sensibilité qui peuvent transmettre des
informations pour modifier... je ne sais trop quoi. Je crois qu'il
s'agissait d'une certaine vitesse de réaction à l'amortissement, dans
certains cas. Quant au pied, son squelette était m'a-t-il semblé - mais
nous en aurons confirmation - constitué pour l'essentiel de 2 lames
formant ressort, arqueboutées l'une sur l'autre, avec, pour l'une,
mission d'amortir et transmettre la force au niveau du talon, et
l'autre au niveau de l'avant-pied. Petite merveille enrobée d'une
matière moulée souple copiant la forme du pied... ou peut-être,
directement, de la chaussure...
Sur
ce site sont présentées des prothèses de membres inférieurs, mais aussi
du bras, de l'avant bras, de la main. Par contre, je n'ai pas vu de
vidéos concernant le membre supérieur, mais peut-être ai-je mal
regardé. Dans tous les cas, il existe là aussi, des prothèses « inertes
» (juste pour faire semblant), mais aussi des mains fonctionnelles,
adaptées pour réaliser les mouvements essentiels de la main, commandés
par une électronique complexe, avec récepteurs placés à des endroits où
ils captent l'influx nerveux. Je me ferai davantage expliquer les
mouvements possibles de la main : par exemple la rotation, paume
dessus, paume dessous, est-que c'est possible, si l'on n'a plus son
avant-bras !?
Je n'arrête pas de me
poser des questions : combien pèse un bras complet artificiel, par
rapport à un vrai bras ? Même chose pour la jambe : est-ce environ de
même poids, ou un peu plus lourd - peut-être plus léger ? (Ces genoux
en métal - quel métal !? - me paraissent inévitablement assez lourds,
quand même...)
Le moignon peut-il souffrir
d'être appuyé longtemps sur la prothèse ? Comment sont faits les
coussins amortisseurs ?
Cela est-il laborieux le
soir d'enlever sa prothèse, et le matin de la repositionner ?
Combien
de temps, en moyenne, cela nécessite-t-il, pour une rééducation avec
prothèse ? Chez un kiné ordinaire, ou chez une personne spécialisée ?
La
prothèse, lors d'une marche rapide, ne risque-t-elle pas - par sa
partie métallique - je pense surtout pour la course rapide et les sauts
- de blesser cruellement la jambe saine ?
Enfin,
si je venais chez Protéor pour une prothèse de jambe, on me poserait
quelles questions, et comment les choses se passeraient... pourrait-on
faire une simulation ?
Si le moignon fait très mal
par la suite, on peut faire quoi ?
J'ai
vu, sur une vidéo, une personne marcher lentement et prudemment avec sa
prothèse. Le pied ne me semblait pas souple : la pointe n'était pas
vraiment utilisée. Existe-t-il des prothèses qui ne permettent pas
l'utilisation de tout l'avant-pied lors de la marche ? Si oui, est-ce
alors pour une question de différence de prix ?
Je reprends ma
respiration...
Mes questions ont fusé, en
vrac ! Sans trop respecter une suite bien ordonnée. Le thème est
vaste...
Il
me tarde d'en parler, avec des professionnels, si toutefois Protéor
dispose de modèles de démonstration, et si l'on peut me consacrer aussi
le temps nécessaire.
Je ferai à ce
propos un reportage aussi fidèle que le rendra possible notre caméra
d'amateur, nos moyens de bénévoles et ma compréhension des problèmes
techniques. Dans tous les cas, comme le sujet me passionne
passablement, j'en dirai un max... !
Simone
PLAN
DE TRAVAIL :
INTRODUCTION A L'ENQUÊTE ET PRESENTATION DE
PROTEOR (texte, photos, liens avec vidéo(s) possibles...)
VIDEO : les prothèses du membre inférieur (sans le pied)
VIDEO : le pied et les cas complexes qui se posent
VIDEO : les prothèses du membres supérieur
VIDEO : fabrication d'un corset de maintien dans le cas
d'une patiente avec métastases osseuses au niveau vertébral (nous
filmerons les différentes étapes à l'atelier)
Notre
enquête qui s'avère
passionnante, suite à l'enthousiasme de Mr Thierry ENTZMANN, directeur
de PROTEOR, à St Julien, débutera à partir du 6 mai... Merci
de nous y suivre fidèlement...
Extrait d'une copie de son
courriel : "Bonjour Mme
SCHLITTER, je suis enchanté de vous présenter mon métier que j'exerce
dans la plus ancienne entreprise d'orthopédie de France. Afin de mener
au mieux votre interview du 20 mai,
pouvons-nous nous rencontrer quelques temps avant. Je vous laisse mon
téléphone..."
Après un 1er contact et entretien avec le directeur de
PROTEOR à St Julien lès Metz, Mr Thierry ENTZMANN, nous avons pris
conscience de la nécessité de bien cerner nos questions... Le domaine
est vaste, complexe, extrêmement sophistiqué... Nous ne pourrons tout
cerner, nous choisirons donc de nous borner aux prothèses de membres et
de ne pas nous attarder sur les différentes orthèses, dont la fonction
n'est que correctrice. Une vidéo, néanmoins, est programmée concernant
les corsets de maintien.
Les questions qui seront posées lors de cette enquête :
Vous allez, Mr Entzmann, nous entretenir des prothèses de
membres... et, pour commencer, celles concernant une jambe amputée, à
différents endroits possibles...
Mais j'aimerais que vous vous présentiez au préalable au
public : depuis combien d'années êtes-vous « dans le métier », en
particulier
ici, directeur des Ets Protéor ? (Ceux-ci existent à St Julien depuis
quand ? Et en France ?)
J'ai été interpellée par la grande variété des matériaux
utilisés :
carbone, différents métaux et alliages, différentes matières
synthétiques, plus ou moins souples. Pouvez-vous nommer les différents
matériaux utilisés, les montrer sur quelques modèles, et nous parler
des propriétés qui font que ce sont ces matériaux-là que l'on utilise,
précisément, et pas d'autres... ?
Les différentes pièces constituant ces prothèses sont
fabriquées où,
et montées où !?
Je reprends l'une des toutes premières questions que
j'avais été
tentée de vous poser : « si je venais chez Protéor pour une prothèse de
jambes, on me poserait quelles questions... ? »
Or vous m'avez, depuis, appris que cela ne se passerait pas de cette
façon : voulez-vous résumer comment cela va se passer ?
On distingue, ai-je appris, pour les prothèses de membre
inférieur
(jambe), la classe 1, la classe 2 et la classe 3, cela signifie-t-il
que le perfectionnement et la sophistication augmentent, en fonction de
la classe... et dans quel(s) cas utilise-t-on alors plutôt une classe
1,
ou 2, ou 3 !
Pour le membre inférieur, on distingue, si j'ai bien
compris, les prothèses « fémorales », avec,
dans ce cas, l'appui de la prothèse de jambe soutenant ce qui reste de
la cuisse, et les prothèses tibiales, où le genou du patient est resté
plus ou moins intact. Pouvez-vous nous présenter les 2 types ?
Il est évident que la technique a fait un énorme bond dans
l'espace,
si l'on considère les prothèses actuelles, et la fameuse « jambe de
bois » du temps des corsaires... mais, sans remonter aussi loin :
simplement, disons : du temps de grand-papa !... J'aimerais, pour
débuter la comparaison que, justement, vous nous présentiez cette jambe
de bois, et, en comparaison, une prothèse, disons « fémorale », donc «
montant très haut », mais de la classe la plus simple (classe 1?)... à
partir de là, présentez-nous, à tous les niveaux, l'accroissement du
confort et de la fonctionnalité...
A présent pouvez-vous présenter une prothèse de la classe 2
:
rappelez-nous à qui elle peut être destinée... et montrez-nous le
perfectionnement, par rapport à « la classe 1 »…
Est-il possible de nous présenter une prothèse ou partie de
prothèse de la classe 3 « en vrai » (sinon, sur photos...)
?
Une première question qui vient aux lèvres : « combien ça
coûte
»... on vous écoute...
Une prothèse provisoire pourra être placée combien de temps
après
l'ablation du membre ?
En moyenne, après combien de temps sera-t-elle remplacée
par la
prothèse définitive ? Expliquer aussi pourquoi pas « toujours la
provisoire », et pourquoi pas « tout de suite la définitive »…
Certaines personnes supportent-elles très mal leur prothèse
? Cela
serait alors lié à quoi ?
On peut distinguer, en gros, deux types de personnes
appareillées :
celles amputées après accident, ou naissant sans membres - et celles
amputées, suite à des maladies. Ce 2ème cas implique, en général, des
personnes âgées. Quels sont alors les problèmes spécifiques qui peuvent
se poser, et qui sont inexistants ou mineurs chez les plus jeunes ?
La rééducation AVANT la prothèse provisoire dure combien de
temps ?
La rééducation avec la prothèse définitive se poursuit-elle
alors,
et sur combien de temps ?
Quels sont les mouvements les plus difficiles à effectuer
avec une
prothèse ?
Celle-ci reste-t-elle encore fonctionnelle si, debout, on
écarte
les jambes ?
Peut-on se mettre à genoux avec une prothèse ?
Sur combien de
degrés peut plier un genou artificiel de classe 2 ? Et de classe 1 ?
Peut-on voir ce que cela donne sur un modèle exposé ?
Vous avez évoqué, lors de notre 1ère conversation, la
nécessité pour
la personne appareillée d'apprendre à se mettre debout après une
chute... Or les personnes âgées peuvent difficilement se relever après
une chute, même sans prothèse... L'on conçoit qu'avec prothèse cela
devient une gageure... Dès lors, pour rester efficace, ce genre
d'éducation à se relever devrait normalement s'effectuer périodiquement
? (Sinon la personne va oublier comment faire, à défaut de
pratiquer...?)
La prothèse doit-elle parfois être enlevée dans la journée
? Vous
avez dit que la nuit elle DOIT être enlevée...
Arrive-t-il qu'une prothèse se casse ?
Elle est « normalement » remplacée après combien de temps !?
Le
pied doit être recouvert d'une chaussure. La hauteur du talon, ou, plus
précisément, la hauteur de la dénivellation entre hauteur du talon et
épaisseur de la semelle doit, aviez-vous expliqué, impérativement se
situer à une certaine valeur. Voulez-vous rappeler cette valeur ?
Combien d'années d'études pour former un bon technicien ?
Quels
sont les rôles d'un bon technicien ? Quels sont vos rôles précis,
personnellement ? Quand on sort de l'école spécialisée, est-ce qu'on
peut faire directement votre travail, ou convient-il d'aller en stage,
et combien de temps ?
Une longue expérience « sur le tas » ne peut que parfaire
l'efficacité du prothésiste... alors... une question-piège : selon
vous,
après combien d'années d'expérience « sur le tas » peut-on espérer
vraiment dominer la multiplicité des problèmes pouvant se poser en
fonction des différentes infirmités des patients ? Et, en particulier,
à quel niveau vos propres études se rapprochent-elles des études
médicales portant sur l'orthopédie ? Vous devez connaître les noms et
fonctions d'un tas de muscles et de ligaments... L'histoire des
pathologies diverses affectant les os, ligaments, muscles, et les
mouvements en résultant... Les quelques années passées à l'école
spécialisée suffisent-elles réellement pour cette formation ?
Selon l'opportunité, Protéor pourra donner des précisions
supplémentaires, et Cancer-Espoir poser d'autres questions en rapport.
Sans oublier un grand merci à Mr Entzmann pour son investissement dans
cette enquête !
Après un 1er contact et
entretien avec le directeur de PROTEOR à St Julien lès Metz, Mr Thierry
ENTZMANN, nous avons pris conscience de la nécessité de bien cerner nos
questions...le domaine est vaste, complexe, extrêmement
sophistiqué...Nous ne pourrons tout cerner, nous choisirons donc de
nous borner aux prothèses de membres et de ne pas nous attarder sur les
différentes orthèses, dont la fonction n'est que correctrice. Une
vidéo, néanmoins, est programmée concernant les corsets de maintien.
Questions
auxquelles un opticien de Hettange-Grande, Mr WEISS Hervé,
est invité à répondre. Enquête réalisée en vidéo, par Simone, pour
l'Association Cancer-Espoir
QUESTIONS :
Préambule : nous sommes habitués à entendre parler du port
des
lentilles de contact. Depuis des décennies, en fait. Nous vous
demanderons de nous initier davantage à propos de ces « prothèses »
(avec ou sans guillemets ?) qui, pour certains, représentent le summum
du confort, et que d'autres considèrent pourtant avec une certaine
circonspection. Tous s'entendent sur un point : leur coût... non
remboursé semble-t-il par la SS... sauf peut-être dans certains cas,
dont vous pourrez nous entretenir le moment venu. Dans un premier
temps, j'aimerais que notre propos se borne au port de lentilles dites
« correctrices ».
Pouvez-vous simplement présenter au
zoom de notre caméraman quelques échantillons, pour montrer de quoi il
retourne...
A partir de quelles années les progrès
techniques de leur fabrication ont-ils permis qu'elles soient
accessibles au grand public ?
Ces progrès portaient sur quelles
qualités, nouvelles, qui avaient empêché qu'on les utilise facilement,
précédemment ?
Le matériau qui les compose a
considérablement évolué, paraît-il, depuis le tout début de leur
création. Actuellement, sans entrer dans le détail des
molécules composant ces matériaux, pouvez-vous nous dire s'il en existe
plusieurs types, et si oui, nous en donner, d'une façon
compréhensible et simple, les différences, tant du point de vue
composition que du point de vue avantages et inconvénients ?
Les lentilles peuvent-elles corriger
les mêmes défauts de vision que les verres de lunettes ? Les corriger
mieux, peut-être !?
En quoi est-ce un avantage par rapport
aux lunettes ?
Est-il difficile de placer une
lentille sur l'oeil ? Pouvez-vous nous faire une démonstration sur
vous-même ?
Cela risque-t-il de faire mal ? Une
personne qui se maquille ne risque-t-elle pas de souiller ses lentilles
? Quelqu'un qui ne porte pas ses lentilles voit-il assez clair pour les
manipuler sans correction, alors qu'elles sont petites, et
transparentes !? Que fait-il si l'une tombe au sol !?
L'entretien de ces lentilles est,
paraît-il, nécessairement pointilleux. Il consiste en quoi ? Et
pourquoi ?
Combien de temps dans la journée
peut-on porter ses lentilles sans les enlever ? Est-ce une moyenne ou
est-ce vrai pour tous ? Qu'arrive-t-il si ce temps n'est pas respecté ?
Peut-on impunément dormir avec ses lentilles ? Y a-t-il, pour la santé
de l'oeil, un inconvénient au port des lentilles ?
Sur certains sites internet, on nous
parle d'une durée de vie des lentilles, qui serait, selon la formule,
de 1 jour, 1 mois, un an... Pourquoi cette variabilité des durées de
vie
? Dans quel cas choisir « un jour »... Question de ne pas avoir à se
soucier du nettoyage !? Quel avantage de choisir une durée de vie de 1
mois !?
Ces lentilles correctrices ne
semblent pas devoir être remboursées par la SS... Par les Mutuelles non
plus ?
Existe-t-il un âge préférentiel où
l'on achète ces lentilles ? Un milieu social préférentiel ?
Connait-on la proportion de personnes
qui achètent des lentilles par rapport à celle achetant des lunettes.
Les
femmes sont-elles plus nombreuses que les hommes ?
Et, finalement, le prix de ces
lentilles varie dans quelle fourchette... et bien sûr, en fonction de
quoi !?
Nous en arrivons aux lentilles dites
thérapeutiques... celles-là remboursées, justement, au moins sous
certaines conditions... Pouvez-vous nous en toucher quelques mots... ?
Avez-vous personnellement déjà été amené à équiper quelqu'un de ce port
de lentilles, et cela nécessite-t-il une surveillance particulière ?
Connaissez-vous le nombre de personnes, (disons « en France », qui
porte ce genre de lentilles, actuellement ?
Enfin, il existe des lentilles dites
« cosmétiques »... Avez-vous déjà été amené à en vendre !? Si moi, je
souhaitais que mes yeux paraissent bleus au lieu de brun, ce serait
possible !? Vous pourriez vous en charger !? A part ces idées - certes
permises - mais tout de même un brin saugrenues - en quelle occasion
encore ce port de lentilles « cosmétiques » ?
Certaines personnes risquent-elles de
ne pas du tout supporter des lentilles ? De ne plus les supporter, au
bout « d'un certain temps » ? Si oui, en moyenne, combien de temps ?
Est-ce alors recommandé qu'elles ne s'obstinent pas à en porter ?
Par rapport aux achats de lunettes,
quelle est la proportion de personnes qui achète des lentilles ?
Quels conseils donneriez-vous à une
personne hésitant entre « les lunettes et les lentilles » ?
Interview de Roger NOVIEL, professeur de
Tai-Chi-Chuan à Yutz
Une
réalisation de Cancer-Espoir
Questions
:
A quelque part il est dit sur Internet : « Définir le
Tai-Chi-Chuan, un vrai défi »... Pouvez-vous néanmoins, pour nous,
essayer de le définir ?
Que signifient les termes « le Yin et le Yan »
? Tai-Chi-Chuan se traduit-il en français ?
En quoi le Tai-Chi-Chuan peut-il avoir une
influence favorable sur la santé ?
Y-a-t-il obligatoirement des mouvements ?
En visionnant certaines vidéos sur internet, j'ai été assez
fascinée du rythme très particulier de cette pratique, évoquant pour
moi à la fois un ballet très lent, avec, parfois, une suite de
mouvements étonnamment rapides, du genre karaté, ou encore une sorte de
lutte à la japonaise... A quoi correspond cette diversité ?
Cette pratique nous vient d'Asie, je crois ? Pouvez-vous
développer un peu l'historique ?
A partir de quel âge peut-on pratiquer ? Une personne de
santé fragile, et, en particulier, une personne cardiaque, peut-elle
sans risques pour sa santé pratiquer le Tai-Chi-Chuan ?
Quelles sont les études nécessaires pour devenir professeur
? Je pense qu'il existe des diplômes ? Existe-t-il des écoles spéciales
?
D'autres questions seront
susceptibles d'être posées à l'impromptu au fur et à mesure de leur
opportunité au cours de cette enquête.
Cancer-Espoir
va
réaliser une interview avec prise de vidéo auprès de Luc HOFF,
professeur de shiatsu et Fondateur de l'école. Lisez ci-dessous le
petit reportage de Simone, à propos de la séance de manipulation à
laquelle elle s'est prêtée :
Une charmante jeune femme
m'invite du geste à m'étendre au sol, dans la grande salle de l'école,
recouverte d'un tapis en caoutchouc vert, amortisseur de choc. Il y a
là de nombreux élèves-étudiants, qui apprennent cette pratique, sous
l'oeil vigilant de leur professeur. Ils s'entraînent sur « les modèles
». J'ai accepté d'être l'un des modèles» parmi de nombreux autres.
L'ambiance est active et silencieuse.
Je suis étendue, toute
habillée, je viens juste d'enlever ma veste. Mes jambes sont pliées,
pieds au sol, genoux en l'air. On m'a placé un petit coussin sous les
fesses, et un petit polochon sous la tête. La jeune femme - oh, je
m'aperçois que je n'ai pas retenu son pourtant joli prénom... qu'elle
me pardonne : je vais la prénommer Irina, comme mon ancienne prof de
danse sur glace...
Irina, accroupie devant
moi, est en tenue blanche. Cela ressemble un peu aux tenues des
judokas. Elles me pose quelques petites questions : est-ce que j'ai
souvent mal à un même endroit ? Ai-je subi des opérations ?
Je n'ai pas envie de
parler. Je réponds un peu par monosyllabes. Je suis sous le charme.
Elle me tient le poignet, d'une main, et l'autre main me palpe, mais
pas n'importe comment. Souvent, elle se contente de poser cette main à
un endroit précis. Je sens des ondes de chaleur bénéfiques me
parcourir. C'est incroyable, sa main est une véritable baguette magique
! « Souvent, j'ai mal là... et encore là... (je montre). Elle continue
ses palpations... Là, je suis sur le méridien de la vésicule biliaire,
explique-t-elle... Moi, ignare, je m'étonne un peu , car elle palpe et
caresse ma jambe gauche. Et je me souviens : au lit, le soir, j'ai mal
là, et là, et là. Et justement, elle est en train de me toucher ces
endroits-là ! Je suis plongée dans l'euphorie. Nous parlons, néanmoins,
mais à mi-voix. Elle m'explique un peu : sa main, là, c'est la
main-mère, qui ne me lâche pas L'autre main circule, là où il faut.
Mais, ajoute-t-elle, selon le cas, la main-mère change, parfois la
droite, parfois la gauche. Je contemple le plafond, béate. C'est inouï
ce que cette main me chauffe !
« Pouvez-vous vous coucher
sur le ventre, me demande-t-elle » ?
Je fais la grimace... je
n'aime pas du tout ! Elle s'adapte : « Couchez-vous sur le côté, le
gauche d'abord » : elle me roule sur le côté, en quasi position PLS
(position latérale de sécurité), puis, tournant autour de moi, elle me
manipule les côtes... comme si mes côtes étaient sorties de mon corps,
organes flottants, sensibles, bienheureux. Des côtes dont tout à coup
je saisis l'utilité pleine et entière... Elles les enfonce, les
élargit, je ne sais pas trop ce qu'elle me fait, mais c'est un vrai
bonheur ! Je respire à fond, à pleins poumons, sous ses doigts.
« Vous êtes très réceptive
», me dit-elle très contente.
Elle a perçu, dans tous
mes
muscles, les bienfaits de sa savante pratique. Elle rayonne. Moi aussi.
« Je sens vos muscles
vivre
sous ma main » constate-elle ».
Presque une heure entière
vient de s'écouler. Normalement, nous étions partis pour « une
demi-heure environ ». Je n'ai pas vu le temps passer, elle non plus.
Les résidents des EHPAD ont
besoin d'être beaucoup stimulés, vu leur âge,
souvent avancé, et leur état de santé. Il s'agit de personnes
relativement fragiles. Pendant 1 h 30, ne faire qu'une série de choses
serait pour eux plutôt fatigant. En mélangeant les actions « de la
tête et les jambes », au sens figuré, tout passe beaucoup mieux.
Simone, l'animatrice bénévole déléguée par Cancer-Espoir, œuvre dans ce
sens : nous allons assister à 3 séries de « Tête et jambes », tournées
au Belvédère, à Algrange, destinée à conserver la forme intellectuelle
et morale d'un maximum de personnes, dans une bonne humeur évidente...
et celle-ci est encore plus importante que tout le reste, pour pallier
aux risques d'état dépressifs !
Mr
SABIO,
proviseur de ce
lycée, nous ouvrira les portes du département « OPTIQUE ».
La
visite
sera placée sous
la houlette du directeur technique, Mr THIEL.
Nous projetons de conduire
l'ITW de la façon suivante :
Présentation de Mr THIEL, lequel va nous entretenir de son
rôle précis dans
l'établissement, et du ou des buts projetés pour les élèves, et avec
quels
débouchés possibles
Entretien éventuel avec un ou plusieurs professeurs
Visite d'une classe d'optique où nous projetons
d'interviewer différents élèves sur les raisons de leur choix - leurs
projets - et leur sentiment personnel sur cette discipline
Nous les verrons à l'oeuvre, lors de quelques travaux
pratiques, et toutes les explications utiles nous serons données à ce
propos par le professeur
Enfin, histoire de pimenter un peu, nous essayerons de
poser « aux potaches » quelques « colles »… Par exemple : « Tiens,
voici mes lunettes... dis-moi un peu ce qu'elles prétendent corriger en
ce qui me concerne... »
Pour finir, Mr SABIO, proviseur de ce lycée, nous fera un
petit historique, et nous entretiendra des perspectives offertes aux
élèves
Le lycée d'optique
d'Ottange
à tenu à compléter notre vidéo qui sera donc une œuvre commune, et vous
sera présentée dès son achèvement.
Régis
DAUPHIN, à Zoufftgen - « La journée ordinaire d'un kiné » - Enquête
réalisée par Cancer-Espoir
Questions
:
Nous allons aborder avec
vous les choses, aujourd'hui, d'une façon inaccoutumée... Un peu comme
si nous allions filmer, à vos côtés, des patients invisibles et muets...
Acceptez-vous d'ouvrir
votre livre de RV, à la journée d'hier, ou de la semaine précédente, de
nous donner l'heure de début de votre journée de labeur, et un nom
(inventé), Mr Dupont, ou Mme Durand, et nous dire ce que vous allez
entreprendre sur cette personne... L'interroger ? Etudier son
ordonnance ? Ou bien s'agit-il d'un patient qui a déjà chez vous ses
habitudes ? Enfin, veuillez nous décrire son cas, et ce que vous
entreprenez ensuite avec cette personne....
Et si vous le voulez bien,
racontez-nous la suite de votre journée de la même façon. Si possible,
en nous présentant parallèlement les appareillages utilisés... et pour
quoi faire au juste...
Nous sommes curieux de
nature, et souvent, nous vous demanderons d'expliquer certains détails,
de rendre plus compréhensibles certains termes techniques. De faire,
sur nous, une démonstration de mouvements actifs ou passifs, et dans
quel but ces mouvements ? Et puis aussi d'autres thérapies que celles «
du mouvement », qui sont utilisées par vous.
Enfin, lorsque cette «
journée » fictive sera terminée, la question suivante vous sera posée :
« Votre meilleur ami a un fils qui envisage d'entreprendre des études
de kiné. Quelles sont les satisfactions que cela pourra lui procurer,
et sur quels points estimez-vous par contre devoir le rendre attentif,
voire prudent »...
Enquête
réalisée par Cancer-Espoir auprès de Laetitia ANDRZEJEWSKI et Virginie
CASTAGNA, infirmières libérales à ZOUFFTGEN
Questions
:
Pouvez-nous nous confier
comment débute
votre journée, à quelle heure, pour quoi faire ? Comment elle se
poursuit... et jusqu'à quelle heure. Et pour quoi faire encore. Et
enfin, comment elle se termine ? A quelle heure, et quelle est votre
forme physique et morale, le soir venu...
Tout
au long de votre récit (partagé, donc, entre toutes deux...), nous
aurons l'occasion de vous faire un peu développer certains points (ici
cités dans le désordre...) : quelles sortes de soins, s'adressant à
quelle population - les patients sont-ils tous... gentils... faciles...
compréhensifs ? Les tranches d'âge sont-elles bien réparties, ou
comment se présentent-elles ? Depuis combien de temps exercez-vous ?
Pourquoi, précisément, ce métier-là ? Pourquoi le libéral plutôt que
l'hôpital ? Quelles sont les études que vous avez suivies ?
Conseilleriez-vous à votre meilleure amie ou à votre fille de choisir
ce métier ? Pourquoi oui ou pourquoi non ?
Bénédicte
PETIT-MEYER va nous entretenir de sa mission d'éducatrice à une bonne
hygiène de vie et à la santé auprès des collégiens :
Elle sera, dans le cadre
de
notre ITW, amenée à développer de nombreux points, dont quelques-uns,
non exhaustifs, ci-dessous.
Questions
:
Depuis combien de temps exercez-vous la profession
d'infirmière ?
Depuis combien de temps exercez-vous dans un collège ?
Pourquoi avoir choisi précisément d'exercer votre
profession sous cette forme particulière ?
Nous avons cru comprendre que votre rôle ne se borne pas
exactement aux soins de quelques bobos ou malaises - le plus souvent et
heureusement - sans gravité - mais ce rôle dépasse largement ce
cadre... puisqu'il aborde une véritable éducation à la santé, et ceci
sous de nombreuses formes... Nous aimerions que vous développiez à
présent ce que vous réalisez, dans ce cadre, précisément...
Nous laisserons Bénédicte
PETIT-MEYER développer dans le détail les différents aspects de la
chose, et nous bornerons, par-ci, par-là, de demander quelques
précisions.
D'avance, nous la
remercions
vivement d'avoir accepté, avec énormément de bonne grâce, notre
proposition d'interview, et de nous avoir entrouvert... un monde
ignoré... à savoir le rôle éducatif très réel et efficace que
peuvent jouer à présent les infirmières scolaires « qui en veulent ! »,
aussi bien au niveau de la relaxation, contre le stress - au niveau du
« bien dormir » et de « l'assez dormir », en abordant aussi les
problèmes de la propreté, de la nutrition, des bonnes attitudes pour
ménager son dos, et beaucoup d'autres choses qu'une fois grand, les
patients occultent fâcheusement, trop souvent satisfaits de se
contenter de « guérir » plutôt que de « prévenir »...
Nous visitons l'atelier de
Mr ..., lequel va donc essayer de nous initier un brin à ce travail qui
semble très particulier, nécessiter un soin extrême, une technicité
très rôdée ne souffrant aucun à peu près.
La première prothèse
connue
semble dater de 2600 ans (Wikipédia...). Elle aurait été taillée dans
une dent de vache simulant 3 incisives absentes... et maintenue en
place à l'aide d'un fil d'or... (on se demande bien comment !...)
Questions
:
Je vais droit au but : à quoi servez-vous - en résumé ?
Quelles sortes d'études sont nécessaires pour obtenir votre
qualification ? Les Ecoles sont-elles nombreuses, et quel est le niveau
d'entrée requis ?
Vous travaillez forcément et
exclusivement en collaboration étroite avec le dentiste, je suppose ?
Plusieurs dentistes, probablement ?
Combien de personnes au total
travaillent dans votre atelier ? Cela correspond-il au cas général ?
Souvent, la question va se poser des
matériaux utilisés. Afin de mieux nous permettre de fixer nos idées,
pouvez-vous d'emblée nous citer les principaux produits utilisés, en
nous les présentant sur des prothèses finies ou en cours de confection
?
Nous souhaiterions à présent que vous
nous présentiez quelques étapes de la confection d'une simple couronne,
par exemple... et nous expliquiez dans quel cas une couronne est utile,
et en quelles matières elle peut être confectionnée ?
Nous souhaiterions que vous nous
parliez du bridge... en nous présentant les différentes étapes... Dans
quel cas un bridge est-il utile ?
Nous passons à présent aux prothèses «
que l'on peut enlever » (dite amovibles), et là, on distingue encore
les prothèses partielles ou complètes. Pouvez-vous nous guider, là
aussi, pour visionner quelques étapes du travail ?
Qu'appelle-t-on un implant et à quoi
sert-il ? Pouvons-nous voir chez vous un implant « libre», et un
implant (ou plusieurs) fixé(s)... et dans quoi ?
Tout prothésiste est-il en mesure de
réaliser la confection des implants ?
De gros progrès ont été réalisés
pour la fabrication de ces implants... Lesquels ? Les matériaux
utilisés
sont-ils les mêmes pour tout les implants, et dans n'importe quel cas ?
Faut-il un implant par dent ?
Les implants sur la mâchoire
supérieure ou inférieure posent-ils les mêmes problèmes ?
Un implant dure-t-il en général pour
le restant de la vie, ou non, et pourquoi, et dans ce cas, que fait-on
?
Les différents coûts des prothèses
s'expliquent naturellement par les différences de matériaux, et
d'heures nécessaires pour leur confection... Mais pouvez-vous nous
présenter dans cet ordre d'idée différentes réalisations, en commentant
les différences de matériaux, et de travail ?
Enfin, les matériaux utilisés
présentent-ils des risques pour le patient, le dentiste, le
prothésiste. Si oui, lesquels, et comment y pallier ?
Dos
ronds
? Scolioses diverses ? Plus de 30 heures, dans la semaine,
assis à l'école... S'ajoutant aux heures, affalés devant la télé -
s'additionnant à celles, assis dans l'auto... Est-ce vraiment pour le
bien des enfants ? La santé ne passe-t-elle pas, d'abord, par une
remise en question courageuse d'habitudes acquises semblant
sacro-saintes, lesquelles témoignent surtout d'une réelle sclérose de
nos soi-disant « têtes pensantes », jusqu'à présent très peu agissantes
!
Olivia, professeur des
écoles, de plus spécialisée en sport, est un précurseur courageux et
imaginatif, en la matière ! Nous aurons la faveur de pouvoir filmer une
démonstration de l'heureuse initiative d'Olivia, sur des bancs d'école
remplacés par de gros ballons.
Pouvez-vous nous décrire comment vous en êtes arrivée à
être très sensibilisée à la posture des enfants à l'école, et à
l'utilité de rechercher une solution pour y pallier ?
Peut-être dans votre précédente réponse serez-vous amenée à
nous décrire votre parcours personnel. Sinon, pouvez-vous nous le
décrire, et montrer en quoi ce parcours aurait aiguisé votre
sensibilité particulière à « de bonnes postures » ?
Combien d'années d'enseignement totalisez-vous à présent ?
S'agit-il d'un enseignement classique dans le primaire ? Etes-vous
spécialisée pour certaines classes (CP, CM... ?)
Quelles sortes de mauvaises postures avez-vous eu
l'occasion de remarquer lors de vos cours dans le cadre habituel ? Ces
postures sont-elles plus fréquentes selon l'âge ? Le sexe ? Avez-vous
déjà été amenée, lors de votre parcours d'enseignante, à avertir
certains parents d'une déformation du rachis débutante de leur enfant à
surveiller ?
Comment vous est venue l'idée de ballons en guise de siège ?
La taille des ballons, on peut le supposer, a une
importance. La taille la mieux adaptée présente une fourchette possible
de combien de cm ? Et est-ce facile de trouver des tailles de ballons
adaptées à cette fourchette ? Le ballon est-il gonflé à l'air
(probablement oui...) ? Mais peut-il se dégonfler, et se regonfler ?
Nous supposons que vous avez toutes garanties sur sa solidité dans LA
DUREE... Pouvez-vous nous le confirmer ?
Quel est le prix d'un tel ballon ?
Un ballon par enfant ? Comment va-t-il le reconnaître ?
Depuis combien de temps les enfants utilisent-ils à présent
votre méthode ? Quelques jours ou quelques semaines ? Plus ?
Cela leur plaît-il ? Ont-ils évolué dans la conception
qu'ils ont à présent de cette sorte de sièges ? Ont-ils accepté
directement, sans manifester aucune réticence, cette nouvelle façon de
se tenir ? Qu'en disent les parents ? Cela a-t-il été facile ou pas
trop, de leur faire accepter l'idée ?
Auprès de votre administration, avez-vous dû vous battre ou
non pour votre idée ? Et qu'en pensent vos collègues ?
Les ballons ne servent-ils que pour VOS cours, ou pour tous
les enseignants de votre école ?
Cette méthode est-elle envisagée pour d'autres écoles ?
Nous croyons avoir compris que vous avez travaillé en
quelque sorte en partenariat avec un kiné, de par sa fonction
spécialisée pour la correction des postures viciées. Pouvez-vous nous
décrire le déroulement de votre travail en commun ?
Si nous avons bien compris, vous envisagez 15 heures hebdo
de cours « sur ballon », pour un élève. Combien d'heures de
classes un élève totalise-t-il dans la semaine ? Avez-vous
déjà expérimenté plusieurs semaines de ce genre de cours, et si oui,
votre conclusion ?
En tout, votre bataille (avec ou sans guillemets) pour
l'évolution des choses à l'école aura pris combien de temps ? Y a-t-il
des moments où quelques difficultés de parcours ont pu vous faire
douter de la réalisation ? Quel est votre sentiment actuel ?
Gym douce - ou moins douce - dans une EHPAD -
Vidéo (2)
Dans l'EHPAD La KISSEL,
animatrice Simone : équilibres, travail des mains, des pieds... des
genoux... du cou... du dos...
Ici
il s'agit d'une gym particulièrement douce, avec un travail, encore
plus en souplesse, au niveau bras et jambes, surtout. Dans la dernière
partie, un travail à la barre parallèle.
Il
faut souligner que les résidents dans les EHPAD sont la plupart, même
en chaises roulantes, friands de ce genre d'exercices actifs, à
l'inverse des mouvements passifs, réservés spécialement aux kinés. Ils
bougent beaucoup trop peu, dans la journée. Il leur faudrait un
moniteur tous les jours, dimanche y compris, pour les maintenir en
forme - et cela paierait - mais voilà, c'est un beau rêve... QUI
paierait !?
Je me suis spécialisée
dans cette gym pour « le grand âge », et les personnes plus ou moins
handicapées : j'ai effectué ce travail pendant quasi vingt ans, auprès
de mon époux, atteint de paralysie supra-nucléaire progressive, maladie
dont il fallait essayer d'endiguer les effets destructeurs.
Les
vieilles voitures qui roulent se détériorent lentement. Et celles qui
ne roulent pas passent très vite à la casse. Certes, ni ces gens, ni
moi-même ne sommes plus cotés à l'argus, mais nous faisons « de notre
mieux » et j'ai la prétention de penser que « c'est pas mal du tout » !
Les équilibres sont ici travaillés aux barres parallèles. C'est
merveilleux de pouvoir en disposer ici, à l'EHPAD La Kissel de
Hettange-Grande. Ces personnes ne sont pas habituées à ce genre
d'exercices. Il faut qu'ils apprennent à ne pas prendre ces barres pour
des déambulateurs d'un nouveau style, ou au contraire les considérer
comme l'endroit de l'espace que les mains doivent fuir. Leur réflexe de
savoir les utiliser juste ce qu'il faut et comme il faut est encore
timide. Mais ça vient.
Après ce genre de séance,
les gens sont un peu fatigués mais épanouis ! Même les dépressifs !
Gym douce - ou moins douce - dans une EHPAD -
Vidéo
Les personnes âgées ont
besoin de bouger, autant, sinon davantage, que les plus jeunes. Elles
sont très souvent contraintes à l'immobilité par différentes infirmités
physiques - et à l'immobilisme par une lente et souvent irréversible
sclérose de leur esprit d'entreprise, parallèlement à celle de leurs
organes.
Les stimulants leur sont
indispensables. Nous allons dans la VIDEO (actuellement en préparation)
assister à une séance de désencrassement des articulations en même
temps que d'un réveil du tonus. Echauffement - équilibres - tout est
permis... en rêve... Nous rêverons, avec ces dames, et quelques
messieurs, peut-être, de nous retrouver dans des situations maîtrisées
différentes (en nous agitant, au rythme) :
sur un cheval au galop - danseuse souriante à l'opéra - en train de
secouer le tapis sur le balcon de la voisine - faire un créneau sans
emboutir l'arbre qu'on ne voit pas dans le rétro cassé - corrigeant le
conjoint récalcitrant - sur les vagues de la grande mer - monter
lentement jusqu'au 1er étage, et en courant jusqu'au 3ème étage -
recevoir à son bureau un beau jeune homme, ou une belle jeune fille, en
paraissant 20 ans de moins - rentrer le ventre - serrer les fesses -
bloquer les genoux - baisser les épaules - tirer le cou - s'asseoir
sous l'eau, en apnée - 10 secondes - puis 15... ah, c'est possible !!
Et enfin : brasse simple, crawl, brasse papillon - et qui est-ce qui va
pouvoir disposer de biceps dignes de ce nom...
Pour des raisons
techniques
(malaise de Teddy, le caméraman...), nous vous présentons une vidéo ici
abrégée. Une autre vidéo, le mois prochain, développera ce qui manque
dans celle-ci : souplesse des articulations des mains et des pieds - du
cou - du dos.
La surdité liée à l'âge : interview d'un
audioprothésiste (2) :
Les
questions :
Les indications de l'ORL vous sont-elles nécessaires, ou
simplement utiles, pour délivrer ce genre de prothèses ?
Faites-vous vous-mêmes subir un audiogramme au patient ?
En cas de divergence entre l'audiogramme du médecin, et
le
vôtre, qu'y a-t-il à faire, si toutefois le problème se pose en ces
termes ?
Pouvez-vous mettre à notre disposition photos et schémas
(en précisant l'échelle) des différents appareillages dont peut
disposer le patient ? Peut-on connaître les prix, et les taux de
remboursement de la Sécu (indépendamment des Mutuelles) ?
Notre propos étant ici essentiellement de nous intéresser
à
la perte d'audition liée à l'âge, et dans le cas d'un appareil très
miniaturisé, faisant intervenir une certaine habileté du doigt pour
modifier la plage de fréquences audibles selon l'environnement sonore,
cela reste-t-il néanmoins facilement possible chez une personne dont la
mobilité et l'habileté des doigts est également diminuée par l'âge ?
Nous vous soumettons le problème suivant, également et
parallèlement soumis à un ORL :
Dans un environnement bruyant, la personne âgée
malentendante ne s'y retrouve plus, et essaye de lire sur les lèvres de
son interlocuteur, pour mieux comprendre. Les fameux appareils
auditifs, mis actuellement à disposition du patient, chez
l'audioprothésiste, sont-ils en mesure de palier à ce gros inconvénient
?
"Il entend bien, mais comprend mal"... Faut-il
fatalement
en conclure qu'il est bête !?
Autre exemple : un ami malentendant, portant un
appareil
auditif de soi-disant "dernière génération", se promène à mes
côtés, en ville... klaxons, sirène d'ambulances, bruits intenses de
chantier en travaux à certains endroits, affolé, il enlève son
appareil... et le remet en place dès que nous avons quitté les zones
sonores... Ensuite, nous entrons dans un bar, un haut-parleur diffusant
une musique d'ambiance est installé - il enlève à nouveau son
appareil... Comment ces manoeuvres qui sont des pis-allers bien
embêtants pourraient-elles être évitées !? Est-ce parce que la
technique n'a pas encore réussi à pallier à ces variations brutales de
volume et de fréquence, dans la vie ordinaire, ou est-ce à votre avis
mon ami "qui ne sait y faire", et dès lors pourriez-vous lui dire ce
qu'il y a à faire exactement pour qu'il ne soit pas tenté d'oublier son
appareil "dans un tiroir" !?
Enfin, en réponse plus précise aux doléances de mon ami
Maurice, dans nos échanges de mails publiés en introduction, que
pouvez-vous dire, pour "réhabiliter", en quelque sorte, un appareillage
sophistiqué, dont il conviendrait à présent, pour le moins, de
présenter aussi les facilités de maniements dans les différentes
situations ?
Le médecin ORL pose le diagnostique de la surdité. Ses
indications, et surtout ses contre indications, sont essentielles pour
le choix de l'appareillage.
Je réalise un audiogramme systématique. Les fréquences
intermédiaires (1500Hz et 3000 Hz notamment) sont testées car elles ont
un rôle primordial en terme de phonétique. De même, je teste le
comportement des oreilles aux fortes intensités pour apprécier la
tolérance.
De manière générale, il n'y a pas, ou peu, de différences
entre les audiogrammes de l'ORL et de l'audioprothésiste.
Il existe 2 grandes familles d'appareils auditifs :
Les contours d'oreille, dissimulés derrière le pavillon,
Les intra auriculaires insérés dans le conduit auditif
externe.
Le choix va être
déterminé
essentiellement par l'importance
et l'allure de la surdité à appareiller.
A l'heure actuelle, la
proportion est d'environ 80% de contours pour
20% d'intra auriculaires.
Les intras, plus petits,
sont souvent difficilement utilisables par les
patients les plus âgés car difficiles à manipuler et demandant plus
d'entretien.
Le coût de
l'appareillage
varie de 1000 à 2000 € par appareil, selon
la performance pure (plus l'oreille est déficiente, plus l'appareil
doit être performant !) pour une prise en charge de 199.71 € (à 100%)
par les organismes de sécurité sociale.
La plupart des appareils auditifs actuels sont
automatiques et ne
nécessitent aucune manipulation pour les faire fonctionner. En
résumant, le réglage de l'appareil va s'adapter automatiquement selon
les besoins et l'environnement.
Les difficultés de compréhension dans le bruit ne
dépendent pas
uniquement de la qualité de la prothèse auditive. Dans une surdité où
les 2 oreilles sont atteintes de façon symétrique, il est indispensable
d'équiper le patient avec 2 prothèses réglées en stéréophonie pour
obtenir le meilleur résultat possible en environnement
bruyant.
A
priori, les difficultés de compréhension d'un individu ne sont pas
liées à ses capacités intellectuelles !
Dans le cadre d'une
surdité
liée à l'âge, ou presbyacousie, les 2
oreilles sont atteintes de façon symétrique. Il est donc indispensable
qu'elles soient appareillées ensemble pour une bonne audition en
environnement bruyant. L'appareillage bilatéral est le seul qui
permette la meilleure compréhension et le meilleur confort possibles en
toutes circonstances.
L'appareil sophistiqué n'est valable que s'il est
justifié par les
performances réelles de l'oreille. Il vaut bien souvent mieux équiper
les 2 oreilles de prothèses moins performantes, donc moins coûteuses,
qu'avec un seul appareil de très haut de gamme.
La surdité liée à l'âge : interview d'un
audioprothésiste - Vidéo
Introduction :
Il existe semble-t-il
plusieurs types de prothèses auditives, les unes extérieures au conduit
auditif, les autres pratiquement invisibles, et très miniaturisées.
En introduction à notre
enquête, il nous semble opportun de publier un échange de mails entre
la rédactrice d'ALLO DOCTEUR, Simone, et l'un de ses amis, Maurice...
Maurice
:
Je
vais
te faire part de mon expérience de mon appareil auditif avant qu'il ait
atterri dans le tiroir.
Je
suis
allé chez XXXXX un peu au hasard... moulage du conduit auditif
audiogramme etc...
Au
premier essai tout allait bien tant que j'étais dans le bureau
insonorisé de l'audioprothésiste.
Les
problèmes ont commencé quand je suis sorti du magasin (au centre ville)
: le chantier avec le marteau piqueur... les bus, voitures, camions,
etc... J'ai enlevé le truc et je me suis dit : "on verra ça au calme."
Finalement
j'ai constaté que je n'avais qu'une seule possibilité de réglage
c'était le volume.
Si
on
veut intervenir sur les graves ou les aiguës, il faut aller chez XXXXX,
il le branche sur un ordinateur, fait le réglage et transmet le réglage
dans l'ordinateur de l'appareil.
Simone
:
Pourquoi
ne l'as-tu dès lors pas fait !?
Maurice
:
Bien
sûr que je l'ai fait et je me suis vite aperçu qu'il aurait fallu que
j'aille voir mon régleur trois fois par jour pour chaque situation ou
ambiance particulière et je pense que les fabricants ont dû se faire
les mêmes remarques que moi et ont été obligés de déléguer les
différents réglages d'ambiance à l'utilisateur .
On a
fait des progrès depuis : il y a entre autres plusieurs réglages
d'ambiance par exemple au restaurant, à l'usine, au concert, etc... Ce
sont des réglages qui diminuent les fréquences les plus gênantes dans
chacun des cas.
Simone
:
Cela
serait donc possible pour toi ? Est-ce dès lors une question de
finances ? Sinon pour quelles raisons ne te procures-tu pas ce genre
d'appareillage !?
Maurice
:
Tu
as
deviné : il y a effectivement une composante financière, mais il n'y a
pas que ça. Il y a aussi un manque de confiance qui s'est instauré du
fait que chaque fois que je vais voir le vendeur il me dit que mon truc
est périmé et qu'il y a mieux. Si je les écoutais j'en aurais déjà
acheté une demi douzaine !
Mais
le
rêve des techniciens, c'est
de séparer la parole du bruit, malheureusement on est
encore très loin d'y parvenir contrairement à ce que prétendent les
vendeurs de ces appareils qui disent à chaque fois qu'on vient les voir
que l'appareil qu'on a est complètement périmé et qu'on a fait de gros
progrès depuis.
Simone
:
C'est
peut-être vrai !? As-tu des preuves que c'est faux ?
Maurice
:
La
preuve, si c'en est une, c'est que les appareils de la plupart de mon
entourage sont relégués dans le fond d'un tiroir. Il serait peut être
intéressant de faire des statistiques à ce sujet.
Le
cerveau humain est capable de cette performance, "séparer la parole du
bruit...", il utilise entre autres la stéréophonie pour localiser
l'origine du son intéressant. Pour cela il détecte le retard qu'a un
son entre une oreille et l'autre à raison de 300 mètres par seconde ça
fait en gros un millième de seconde et là il trouve encore un tas de
nuances.
Ce
que
les vendeurs ne tiennent pas tellement à réaliser c'est la différence
entre entendre et comprendre, pour eux s'il y a un problème ils collent
un appareil, alors que souvent il faut aussi rééduquer le cerveau, il
ne s'agit pas seulement d'aplatir l'audiogramme.
Simone
:
Là,
franchement, je te trouve dur... Rééduquer un cerveau, est-ce bien du
domaine de l'audioprothésiste !!? Comme l'oreille d'une personne âgée
perçoit moins bien les sons aigus, il faudrait des appareils qui
amplifient juste dans une certaine gamme de fréquence, et pas dans les
autres, perceptibles, elles, encore normalement... Ces appareils
existent-ils à l'heure présente, et, si oui, sont-ils facilement
manipulables par une personne âgée, laquelle, même bien portante, a
perdu de la souplesse au niveau de la précision du geste des doigts ?
Maurice
:
Tu
as
raison, ce n'est pas à l'audioprothésiste de rééduquer le cerveau. Peut
être faut-il trouver une nouvelle spécialité.
Ces
appareils qui n'amplifient que les gammes de fréquences défaillantes
existent. L'ennui, c'est que si l'on prend comme exemple une même
personne placée dans un contexte avec des bruits parasites, les
fréquences à éliminer ou à renforcer ne sont pas les mêmes dans un
local dont les murs sont couvert de tentures ou de carrelage, autrement
dit les réglages sont assez complexes.
Curieusement,
ce n'est pas au niveau des doigts qu'est le problème car la technique a
trouvé une parade : un clavier sur un appareil grand comme un téléphone
portable qui émet sur une radiofréquence et c'est la prothèse qui
reçoit le signal.
Le
problème se serait plutôt d'interpréter une situation complexe et de
transférer le réglage qui en découle sur un appareil électronique… pas
simple pour une personne âgée.
J'ai
cherché sur Google le langage des signes et aussi la lecture labiale.
C'est très intéressant.
J'espère
que tout mon blabla t'aidera un peu pour ta prochaine vidéo.
Simone
:
Oui,
je
vais regarder moi aussi, mais cela représente un autre thème de
recherche...
Questions
à un audioprothésiste, interviewé en vidéo :
Nous allons supposer que
je
sois une patiente qui vienne vous consulter pour une éventuelle
prothèse auditive...
Qu'allez-vous me dire ou me demander, en premier lieu ?
Si je vous présente le résultat d'un test réalisé chez
l'ORL (audiogramme, je crois ?), allez-vous m'en faire réaliser un
autre par vos soins, ou celui de l'ORL serait-il suffisant... ?
Je m'inquiète bien sûr du prix... et comme mes 2 oreilles
sont atteintes, presque au même degré, selon l'ORL, pensez-vous qu'un
seul appareil puisse néanmoins me contenter, ou est-il fortement
préconisé dans ce cas de posséder 2 appareils, un pour chaque oreille ?
Pouvez-vous dès lors me présenter vos différents
appareillages, m'en donner les prix, et les avantages (et...
possiblement... les inconvénients). Probablement aurais-je déjà,
pendant cette présentation, de nombreuses questions à vous poser...
Pour réaliser ces appareillages, un moulage du conduit
est-il obligatoire ?
Réalisez-vous une éducation pour l'utilisation de
l'appareillage ? Si oui, en combien de séances ?
Certaines personnes se plaignent de la pénibilité à
l'usage. Ainsi le patient que nous avons interrogé, et qui possède
différents appareils, l'un acheté chez un audioprothésiste, il y a 20
ans... et quelques autres, plus récents, mais achetés sur catalogue, et
dont le très bas prix ne semble pas être un critère de sophistication,
me disait, entre autres, qu'avec son appareil "sérieux", il m'entendait
"mieux", mais que cela était plus pénible... En quelque sorte, il
semblait avoir mal (?). Qu'en pensez-vous ?
Est-il bon, de jour, de ne jamais quitter son appareil ?
Pour dormir, probablement vaut-il mieux l'enlever ? Est-il facile ou
plutôt difficile de se livrer à ces manipulations ?
Le positionnement de la pile est-il délicat ?
Ce sont semble-t-il surtout dans les fréquences aiguës
que
les personnes atteintes de surdité liée à l'âge sont handicapées. Il
semble avéré qu'en fonction du lieu où elles se trouvent, et de la
nature des bruits émis, cela va représenter pour elles des degrés de
difficultés très différents pour distinguer les voix les unes des
autres.
Le 1er cas, celui du patient Maurice, dans son
logement,
avec MA seule voix "dans l'oreille", aucun bruit particulier par
ailleurs. Aucune difficulté, ni avec, ni sans appareillage...
Au téléphone, cela se complique. Si nous avions été
plusieurs, à parler plus ou moins en même temps, p.ex. lors d'un
banquet un peu bruyant, vos appareillages eussent-ils encore été utiles
? Eussent-ils été gênants ? Selon les circonstances extérieures,
existe-t-il des réglages particuliers à réaliser, de quelle nature et
en fonction de quelles sortes de bruits ou de sons ? Et si oui, cela
existe sur quel(s) type(s) d'appareil ? Et dans ce cas la manipulation
pour se trouver "dans la bonne gamme" est-elle compréhensible par Mr
Dupont, français moyen disposant - on va dire : "d'un capital réflexe
et de souplesse normal" ? Est-ce dès lors, le cas échéant, aussi
envisageable chez une personne de 80 ans, légèrement handicapée dans
ses mouvements par de l'arthrose, p.ex., mais possédant de bonnes
facultés intellectuelles ?
Si une personne bouge beaucoup, en changeant
fréquemment
d'environnements sonores dans une journée, existe-t-il des solutions
faciles à propos d'appareillages ?
La surdité liée à l'âge : interview d'un
patient - Vidéo
Introduction :
Je présente Maurice aux
auditeurs-spectateurs : tu es donc un ami de longue date, et depuis de
longues années, si je ne me trompe, tu te plains de problème gênants de
surdité... Par ailleurs, tu menais une vie physiquement très saine,
puisque, de longues années, et encore à ce jour, tu effectues des
prouesses sur la patinoire de METZ... Si nous pouvions présenter en
finale une petite séquence de tes prouesses de patineurs, cela
montrerait que le patinage conserve la bonne forme physique, à défaut
de l'intégrité totale de l'oreille.
Les
questions :
Tu as quel âge à présent ?
Depuis quand as-tu remarqué des difficultés d'audition ?
Ton environnement professionnel ou de loisirs était-il
bruyant ?
As-tu présentement des difficultés pour entendre et
comprendre mes
paroles ? Je suppose que tu n'as pas mis ton appareil d'audition... ?
Un échange de mails entre nous a bien montré "le pourquoi du comment",
mais voudrais-tu nous répéter : pourquoi, le plus souvent, ton
appareil reste dans un tiroir ?
Peux-tu nous présenter ton appareil, Jérémy va faire un
zoom
dessus : où est la pile, peux-tu la sortir et la replacer ? Est-ce
difficile de le faire ? Comment allumes-tu l'appareil ? Peux-tu le
placer devant nous dans l'oreille ?
Existe-t-il un appareil pour chaque oreille ?
De quand date cet appareil ?
Je suppose qu'à l'heure présente, il existe des
perfectionnements... J'ai invité des audioprothésistes à s'expliquer, à
ce propos... toi-même peux peut-être aussi nous en toucher un mot ?
Disposes-tu à l'heure présente d'autres appareils, et
lesquels ? (Maurice va nous présenter tout un lot d'appareillages
achetés "sur
catalogue", à 20 ou 30 €... et nous aurons un certain mal à rester
sérieux...)
Dans notre présent environnement (calme), m'entends-tu
mieux avec
ou sans ton appareil !?
J'ai remarqué qu'au téléphone, tu as beaucoup de mal à me
comprendre, davantage que de vive voix, je pense?
Lorsque tu as acheté ton appareil, te servait-il, au
début
? Si
oui, pourquoi plus trop maintenant ?
Si je te parle plus fort, m'entends-tu mieux ?
Je vais prononcer une phrase à "hauteur normale", et tu
vas
la
répéter si tu le veux bien... elle sera hors de notre contexte de
conversation...
Veux-tu brancher la télé, je vais prononcer une phrase
hors
contexte, tu vas essayer de la répéter...
Suite
:
La conversation sera
improvisée, en fonction des idées qui
peuvent nous venir à l'esprit... (Maurice va nous donner
d'intéressantes précisions sur l'audition dans des lieux connus et
inconnus...)
Au
final
:
Quelques minutes de
danse
sur glace avec une partenaire,
datant de quelques années, seront présentées pour montrer que Maurice
s'est maintenu longtemps en excellente forme physique... et ce jour
encore, puisque son bras plâtré témoigne de son audace actuelle, même
si l'état de son ouïe n'est plus ce que sont encore les muscles de ses
mollets !
Le mot nous a
intrigués. J'ose même dire effrayés... Cela allait-il bien se prêter à
un sujet
intéressant tout un chacun, et explicable d'une façon simple...? Et,
finalement, nous entretenant une première fois avec vous (je vais dire
"tu"...), il nous a paru tout à fait compréhensible, et intéressant !
Peux-tu expliquer en quoi consiste cette dysphasie ? Et
peux-tu nous donner des exemples concrets de plusieurs symptômes de ce
handicap... (le handicap est-il reconnu officiellement ?)
A partir de quel âge apparaît la dysphasie ?
Peut-on affirmer que c'est "génétique", ou est-ce qu'on
ne
sait pas ?
S'agit-il d'un trouble mental affirmé ? Ou neurologique ?
Une partie du cerveau est-elle d'évidence atteinte ?
Un acteur de santé initié (ex. = un orthophoniste),
voit-il
de suite qu'il s'agit d'une dysphasie ?
Peux-tu donner la différence entre une dysphasie et une
dyslexie ?
Quels sont le ou les handicaps qui peuvent résulter pour
la
personne - ou l'enfant - de cette maladie. (Est-ce bien "une maladie" ?
)
Quelles sont les possibilités de rééducation ? La
réussite
dépend de quoi ?
Peux-tu nous dire ce que tu entreprends exactement avec
un
patient dysphasique ?
Y a-t-il une durée préconisée pour la séance ?
Sur quelle durée totale porte la rééducation ?
Tous les cas peuvent-ils guérir, ou, sinon, de quoi
dépend
la guérison (ou la correction du défaut, si le terme "guérison" est
inapproprié...)
Existe-t-il des classes spéciales pour les enfants
dysphasiques ?
Un adulte dysphasique, qui n'aurait pu être soigné plus
tôt, peut-il "guérir" ?
La rééducation d'un
larynctomisé : Mr J.M.
KREMER, Orthophoniste, THIONVILLE
Nous ne nous représentons
pas toujours en quoi consiste ce genre d'opération, bien que le Dr
D.GAILLOT ait eu l'amabilité de réaliser pour nous un
intéressant
développement sur la question...
Voudriez-vous rappeler pour nous, brièvement, en quoi
peut
consister
ce genre d'opération, et suite à quoi ?
La
laryngectomie totale consiste en l'ablation chirurgicale du larynx,
suite à une lésion cancéreuse envahissante ; c'est une opération
vitale.
Dès lors qu'il est privé de son larynx, le malade respire par un
orifice permanent situé à la base du cou, qu'on appelle trachéostome.
La bouche n'est alors plus reliée qu'à l'oesophage vers l'estomac, pour
l'alimentation. Le nez et la bouche ne servent plus à la respiration,
et il faut prendre des précautions respiratoire pour protéger les
poumons (filtres trachéaux). Souvent, une radiothérapie complémentaire
vient compléter le traitement chirugical de la tumeur.
Voudriez-vous rappeler le handicap qui s'en suit ?
La
laryngectomie totale entraîne un certain nombre de conséquences, dont
la perte de la voix est la plus connue et la plus traumatisante: la
personne sait parler mais n'a plus de voix. Mais l'ablation du larynx
provoque aussi d'autres séquelles qui nécessitent que le malade se
réhabilite et vive autrement : parfois perte partielle des saveurs,
perte des odeurs, moins de force physique en raison de l'impossibilité
de bloquer son expiration...
Pourriez-vous nous décrire quelle va ou vont être les
méthodes
utilisées par vous pour aider le patient (durée d'une séance, durée
totale de la rééducation, description aussi détaillée que possible des
exercices dont va bénéficier le patient) ?
Bien
évidemment, je ne puis vous donner qu'un aperçu schématique d'une
rééducation, car celle-ci est toujours faite sur mesure pour chaque
malade. Il y a des personnes qui vont assez rapidement recouvrer une
nouvelle voix (à cause de la perte des cordes vocales), d'autres qui
mettront plus de temps, d'autres, heureusement peu nombreux, qui n'y
parviendront jamais. Disons en gros qu'entre 6 mois et 1 an, à raison
de deux séances de 30 mn par semaine en moyenne, une personne peut
apprendre une technique de voix oro-oesophagienne, qui consiste à
injecter volontairement de l'air dans l'entrée de l'oesophage, puis à
éructer volontairement en produisant un son pharyngien qui sera
articulé en parole. Cela lorsque le malade n'a pas pu bénéficier d'un
implant phonatoire (ou prothèse phonatoire, petit tube en silicone,
amovible et à changer régulièrement tous les 6 à 8 mois en moyenne) ;
dans le cas de pose d'implant, la technique est différente, on se sert
de l'air des poumons en obturant le trachéostome et le son pharyngien
produit constitue alors la voix trachéo-oesophagienne, en principe
beaucoup plus simple et rapide à obtenir, et de meilleure qualité en
raison de la fluidité (parole moins hachée). Cependant, le port d'un
implant implique une plus grande surveillance médicale, des soins
d'hygiène plus contraignants, et le remplacement régulier de la
prothèse dès qu'il y a dysfonctionnement (tube bouché, fuite de
liquides qui font tousser...).
Nous dire aussi s'il existe des degrés dans la rapidité
d'apprentissage des patients, et en fonction de quoi ?
J'ai
en partie déjà répondu à cette question ; tout dépend aussi de
l'amplitude de l'intervention (fonction de la situation et de la
grosseur de la tumeur), de l'âge du malade, de sa capacité à comprendre
ce qui se passe désormais, de sa motivation à apprendre une nouvelle
voix et des possibilités de "faire son deuil" de l'ancienne
voix.
Cet apprentissage nécessite-t-il une grande volonté ?
Y-a-t-il pour
le patient des difficultés de compréhension ? Est-ce physiquement
difficile et astreignant ?
Il faut bien sûr au
patient une grande volonté et une réelle motivation, car cet
apprentissage peut être long, et les résultats pas toujours à la
hauteur des attentes de la personne. Par ailleurs, il faut bien
comprendre ce qui se passe, apprendre à avoir de nouvelles sensation et
accepter une nouvelle image de soi, pour soi-même et pour les autres.
Dans ce sens, le rôle de soutien de l'entourage est primordial.
Quelle tranche d'âge est le plus concernée ?
Les patients ont
entre
50 et 75 ans, voire plus; les hommes sont plus touchés par cette
maladie que les femmes (tabagisme, éthylisme... et facteurs
environnentaux).
Y a-t-il des patients qui abandonnent la rééducation, et
pourquoi ?
Dans ma pratique de
plus de 38 ans, ce cas est extrêmement rare ; au contraire, après la
rééducation, les malades ont parfois du mal à se passer de leur
orthophoniste, et il faut mettre en place un "sevrage" progressif
accepté.
Pouvez-vous nous parler du climat qui existe entre le
patient et
vous lors de ce genre de rééducation ?
Lorsqu'on accepte
d'accompagner ce type d'opéré, porteur d'une maladie qui signifie
encore trop "mort", on entre dans la vie de la personne, et pour un bon
bout de temps ; je vois certains malades pendant plusieurs années de
suite... Progressivement se met en place une relation thérapeutique
fondée sur la confiance, et parfois une grande complicité naît. Cette
relation d'aide est très enrichissante pour le thérapeute comme pour le
malade. Et puis, il faut reconnaître que "redonner la parole" - la voix
- à une personne qui l'avait perdue, et qui se retrouvait démunie dans
le domaine de la communication, ce n'est pas rien... D'autant que
l'orthophoniste est souvent aussi un médiateur entre le malade et son
entourage, et assure une surveillance et des conseils pour la vie de
tous les jours (on peut parfois vite adresser le malade au spécialiste
si quelque chose de suspect apparaît).
Des séances de "remise à niveau" sont-elles
prévues ? Sont-elles rares, ou, au contraire, systématiques ?
Il arrive en effet
souvent qu'après une rééducation au long cours, et une interruption de
quelques mois ou de quelques années, on revoit notre patient pour
refaire des sanecs d'entretien, ou de redémarrage s'il y a eu un
incident (nouvelle intervention, changement d'implant...).
Une séance d'orthophonie :
Mr J.M.
KREMER, Orthophoniste, THIONVILLE
Nous vous demandons de
choisir un cas-type, de choisir un
prénom pour cette personne, afin de lui donner corps, de donner son âge
et pourquoi elle vient vous consulter, et ensuite de faire une sorte de
film avec vos mots, en nous décrivant d'une façon vivante (dialogues
souhaités, si utiles...) comment cela se passe exactement chez vous
pendant cette séance - sans oublier vos petits (ou grands
encouragements - les petites pauses-repos éventuelles, les réactions
éventuelles de la maman (ou du papa) s'ils sont présents, et s'il
s'agit d'un enfant... Même ses révoltes, s'il y en a, même vos propres
difficultés, si vous en éprouvez... Et aussi le langage particulier que
vous allez devoir utiliser pour être bien compris... et écouté !
Monsieur
Christian
XXL vient nous consulter à la demande de l'équipe chirurgicale de Nancy
qui l'a opéré d'une tumeur laryngée. Il n'a plus de larynx, donc plus
de voix. Je fais sa connaissance administrative, et lui demande de me
raconter son histoire. Il est accompagné de son épouse. Lors de la
première séance de contact (bilan orthophonique), je lui explique ce
qui se passe en termes de conséquences post-opératoires, en faisant des
dessins et en lui montrant des planches anatomiques.
Voici
une séance "scénarisée" type, en sachant que toute spontanéité
thérapeutique est perdue...
-
Moi
:
"Bonjour Monsieur XXL, comment allez-vous ?"
-
XXL:
"ça va me répond-il en chuchotant - M. XXL ne peut que chuchoter -,
mais c'est dur..."
-
Moi : "Avez-vous bien compris ce que je vous ai expliqué la semaine
dernière, vous savez, c'est compliqué, n'hésitez pas à me demander si
vous ne comprenez pas quelque chose..."
-
XXL
:
"Je m'énerve quand ma femme ne comprend pas ce que je dis !"
-
Moi : "C'est normal, c'est dur pour elle aussi, il faut qu'elle vous
regarde bien en face, et que vous la regardiez en parlant lentement. Je
vais vous apprendre à faire des bruits avec votre bouche, on entendra
mieux vos chuchotements : faites tch tch tch, et maintenant kr kr kr,
et pe pe pe, et te te te, et ke ke ke, et tss tss tss, vous voyez, vous
arrivez à faire presque toutes les consonnes ; la voix, c'est pour les
voyelles, d'ailleurs c'est le même mot, voyelle ça veut dire voix..."
M.
XXL
fait consciencieusement les bruits avec la bouche, il est content.
-
Moi : "Vous voyez, vous arrivez bien. Maintenant, nous allons apprendre
à bien respirer avec votre trachéostome, en faisant en même temps des
petits bruits avec les lèvres, vous inspirez puis expirez en faisant en
même temps pe pe pe..."
M.
XXL
essaie, ne coordonne pas bien respiration et bruits.
-
Moi : "c'est pas mal pour la première fois, on continue, recommencez,
c'est la base de l'apprentissage de la voix oesophagienne, pour éviter
des bruits de respiration parasites."
M.
XXL
recommence et réussit un peu mieux. Il commence à fatiguer.
-
Moi : "Maintenant, nous allons essayer de roter, car votre nouvelle
voix, c'est en rotant que vous la ferez, mais les gens ne le sauront
pas, ils croiront que vous êtes ventriloque. Il faut injecter de l'air
dans la gorge, et quand cet air ressort, ça fait un bruit, alors on dit
a ou é, et c'est un son de la parole."
Je
lui montre comment on fait. M. XXL essaie, en forçant et en contractant
son cou cicatriciel, et aucun air n'entre, ni ne sort en faisant du
bruit.
-
Moi
:
"C'est comme cela, mais là, on dirait que vous faites de
l'haltérophilie, il ne faut pas forcer, il faut rester décontracté,
souple, recommencez à faire des bruits avec les lèvres pss pss pss,
détendez vous bien et recommencez !
M.
XXL
essaie à nouveau et parvient à injecter une "bulle" d'air, qui descend
dans l'estomac...
-
Moi
:
"Vous voyez, ça vient, mais vous avez encore trop forcé, mais c'est
comme ça qu'il faut faire."
Nous
essayons encore plusieurs fois, mais M. XXL commence à être un peu
fatigué, et se décourage.
-
Moi : "On va s'arrêter pour aujourd'hui, vous avez beaucoup fait, nous
reprenons tout cela vendredi matin. En attendant, vous faites plusieurs
fois par jour l'exercice de respiration en faisant les bruits avec la
bouche, pour bien coordonner la séparation entre le souffle et les
bruits de bouche, et vous faites plein de bruits avec les lèvres, la
langue etc. Cela prend du temps, mais on va y arriver ensemble. Quand
ça ira mieux, vous demandez à votre femme de venir avec vous, on lui
montrera."
Je
donne un nouveau rendez-vous à M. XXL en le félicitant pour son
travail, et nous prenons congé. La séance a duré 35 minutes, nous
sommes contents tous les deux de notre travail. Voilà une "ambiance"
qui peut refléter ce qu'est une première séance de rééducation avec une
personne laryngectomisée, mais en vrai c'est beaucoup mieux.
Petite visite chez l'opticien : Mr Hervé
WEIS, de SARAH VISION à Hettange-Grande
Simone
: Bonjour, Monsieur l'opticien ! Aujourd'hui, je ne viens pas
en cliente, mais en curieuse... afin de vous interviewer pour notre
magazine-internet ALLO DOCTEUR. Voici quelques questions, dans le
désordre :
Question
:
Lorsqu'on vient vous
acheter des lunettes, l'on a, d'avance, peur de la facture, quand bien
même ces lunettes vont être remboursées... très partiellement
d'ailleurs... Dans une paire de lunettes, qu'est-ce qui coûte donc si
cher !?
Réponse :
En effet je dois
reconnaitre qu'une paire de lunette de qualité coûte assez cher,
cependant cela peut s'expliquer par de nombreuses choses.
Commençons par la monture,
car le prix d'une monture est vraiment aléatoire en fonction tout
d'abord du lieu de fabrication, une monture "made in France" faite à la
main aura un coût de fabrication plus important qu'une
monture faite à la chaine dans un pays d'Asie, ce qui se ressent
obligatoirement au niveau de la facture. Le matériau utilisé également
(acétate, titane, optyl, bois, etc…). La marque y est aussi pour
beaucoup dans certain cas et ne reflète pas forcément quelque chose de
qualitatif... Méfiance... Ce qui coûte cependant le plus cher
pour le consommateur, ce sont les verres. Il faut savoir que fabriquer
un verre demande une précision très importante et nécessite du matériel
de très haute technologie. Je pense surtout aux verres les
plus chers du marché qui sont les verres progressifs s'adressant donc
aux personnes presbytes (vers 40-45 ans). Ce sont des verres qui sont
usinés point par point en fonction de chaque personne parce que chacun
possède son propre comportement visuel. Il ne peut y avoir aucun défaut
lors de la fabrication. Lors de la phase de fabrication du traitement
Anti-reflet la moindre poussière engendre un défaut. Le verre
doit donc être recommencé depuis le début. Pour plus de
détails je vous invite à aller faire un tour sur mont-royal.fr
(fabriquant de verres francais basé à Goetzenbruck dans le
57) ou encore varilux.fr
(Essilor
étant le N°1 mondial).
Question
:
Pardonnez-moi de vous
pousser un peu dans vos retranchements, mais je profite de
l'occasion... Voilà : j'ai vu, exposées dans certains lieux, des
lunettes "dites de lecture", censées convenir à tous, et coûtant
quelques dizaines d'Euros. Qu'en pensez-vous ?
Réponse :
Oui je connais, j'en vends
également. Cependant "convenir pour tous" n'est pas juste. Ce sont des
lunettes prémontées (l'opticien les achète en l'état et ne taille pas
le verre lui-même contrairement à d'habitude), celles-ci regroupent un
certains nombre de corrections, les plus courantes commençant par +1.00
généralement. Il faut les prendre comme des lunettes de dépannage car
tout d'abord la correction est identique aux 2 yeux ce qui est rarement
le cas chez un patient (le résultat ? un œil moyennement corrigé et
l'autre surcorrigé, ou l'inverse etc.). Il faut savoir aussi que ces
lunettes ne corrigent pas l'astigmatisme (défaut visuel donnant une
image étalée, les lettres bavent). Ces lunettes ne sont donc pas
miraculeuses et ne tiennent généralement que quelques mois.
Question
:
Les ophtalmologues sont
des
gens fort occupés à l'heure actuelle... il faut parfois attendre 1 an
avant d'obtenir un RV. Vous même recevez les gens dès qu'ils ont
pénétrés dans le magasin... Alors : dans quels domaines précis
êtes-vous habilité à remplacer ces ophtalmos, devenus denrée rare ? !?
Réponse :
Je vous comprends et cela
est un vrai problème dans notre région. Il faut savoir que l'opticien
ne remplacera jamais un ophtalmo, néanmoins notre marge de manœuvre
s'est amplifiée depuis quelques années. En effet, il faut savoir que
depuis le 15 avril 2007, les personnes de plus de 16
ans peuvent nous consulter directement pour un renouvellement à
l'identique de leurs lunettes ou un renouvellement avec modification du
degré de correction, sous réserve de l'accord de l'ophtalmologue. Il
suffit pour cela d'avoir un double de votre ordonnance datant de moins
de 3 ans. Cela permet déjà de faciliter le renouvellement au
client. Néanmoins même si le délai d'attente est long, je conseille
toujours d'y aller au minimum tous les 3 ans afin de faire des examens
plus poussés que l'opticien n'effectue pas ( fond d'œil ,
vérification de la pression intra-oculaire etc.).
Question
:
J'en reviens à mon idée
fixe : l'argent ! Je vous commande une paire de lunettes adaptées à
l'ordonnance de mon ophtalmo enfin contactable, et six mois plus tard,
j'égare mes lunettes. Je ne possède pas de paires de rechange. La
caisse va-t-elle me rembourser une part, ou devrais-je cette fois tout
payer de ma poche !?
Réponse :
C'est en effet un cas
particulier où le texte de loi n'est pas très clair, c'est la sécurité
sociale dans ce cas qui va juger. Cependant si cela arrive, ils
rembourseront quand même leur part dans la plupart des cas,
c'est-à-dire un montant très faible, environ 20€ pour une paire de
lunettes progressives. Si cela arrive par contre pour les personnes de
moins de 16 ans une nouvelle ordonnance est obligatoire.
Question
:
Devrais-je retourner chez
l'ophtalmo pour permettre le remboursement ? Et si je casse mes
lunettes 2 ans plus tard...?
Réponse :
Je rejoins ce que j'ai dit
précédemment, nous pouvons les renouveler pendant 3 ans.
Question
:
Pour en arriver à des
questions techniques, et scientifiques : un petit tour sur Google nous
fait entrevoir la profondeur... du piège : à moins d'envoyer le profane
à l'école d'optique, pour faire ses armes, ou sur des sites spécialisés
pour compléter un certain bagage, nous restons désarmés... les mots
sont compliqués à retenir, et même à prononcer... les différents
défauts de l'oeil sont complexes, et vont risquer de rebuter. Point
étonnant que les ophtalmos soient si silencieux avec leurs patients...
Une idée me vient : vous
allez m'aider à comparer l'oeil à un appareil photo. A un bon appareil
de l'ancien temps... et pas à mon téléphone portable où personne ne
sait au juste ce qu'il y a dedans, à part la carte SIM. (Observons les
deux schémas que j'ai cru bon d'établir, pour les besoins de la
cause...) :
Il y a beaucoup de
similitude de fonctionnement entre l'appareil photo et notre oeil...
A quoi
compareriez-vous la rétine? La pupille ? Le
cristallin ?
Réponse :
En effet, il y a beaucoup
de similitudes. Commençons par la pupille, elle peut être comparée au
diaphragme sur un appareil photo, qui va gérer la quantité de lumière
entrante dans le système. La pupille va se dilater lorsqu'il y a peu de
lumière (en position mydriase) et va se rétracter lorsque la quantité
de lumière est trop importante (position myosis) afin d'éviter
l'éblouissement. Le cristallin, lui, aura le rôle
d'une lentille convergente que l'on retrouve dans l'objectif et qui va
permettre de faire la mise au point de l'image sur la rétine. J'en
arrive donc à la rétine qui peut être comparée à la pellicule de
l'appareil (là où se forme l'image). Sur les nouveaux appareils photos
la pellicule est remplacée par un capteur CCD mais le principe est le
même.
Question
:
Les appareils-photo
"courants" actuels sont automatiques. Nous n'avons à nous soucier de
rien qu'à observer la qualité de l'image sur l'écran, et appuyer sur le
bouton... La technologie est si perfectionnée que la photo sera
bonne... mais pas spécialement artistique. Les vrais amateurs vont
disposer d'appareils à commandes manuelles, afin de choisir eux-mêmes
les paramètres...
Sur ces appareils photos
non automatiques, nous devions choisir "la mise au point".
Expliquez-nous ce que cela signifie, et comment l'oeil, par réflexe,
choisit, lui, sa mise au point. Et ce qui arriverait si elle était "mal
calculée".
Réponse :
La mise au point se fait
naturellement avec l'œil humain via le principe d'accommodation. Le
principe est simple, lorsque l'on passe de la vision de loin à la
vision de près cela demande une puissance plus importante à l'œil.
C'est à ce moment que le cristallin va se contracter (augmentant alors
la courbure de ses 2 faces afin de converger davantage). Lorsque l'on a
20 ans on peut considérer que l'on possède 10 dioptries de réserves
d'accommodation (ce qui correspondont alors à "la vision parfaite"),
ces réserves diminuent avec l'âge, à 40 ans les réserves deviennent
insuffisantes, c'est à ce moment là où l'on parle de presbytie. Le
cristallin n'arrivant plus à fournir cet effort n'arrivera pas à
fournir la puissance nécessaire, un objet trop proche de l'œil sera vu
flou.
Question
:
En photo, on parle tout le
temps de "distance focale". Pouvez-vous la définir, à partir du schéma
de l'oeil ET de l'appareil photographique ?
Réponse :
Il est difficile de
définir
la distance focale de manière simple sans en oublier la
moitié. Mais pour donner une brève idée, il faut savoir qu'il existe la
distance focale objet (distance séparant le plan objet du foyer objet
noté f) et la distance focale image (séparant le plan objet du foyer
objet noté f'). Dans le cas d'une lentille mince la distance focale est
alors la distance séparant le centre optique du foyer image f'. Mais
j'ai peur là de commencer à embrouiller vos lecteurs , c'est pourquoi
je vous invite à lire un article plus complet et mieux expliqué sur
wikipédia notamment. * voir fin de texte
Question
:
La distance focale de
l'objectif va varier, selon l'objectif dit "normal" (50 mm), en passant
par le grand angle, où elle va diminuer. Dans le téléobjectif, elle va
au contraire augmenter, parfois considérablement.
Qu'arriverait-il si cette
distance focale n'était pas appropriée (trop courte ou trop longue, par
rapport à la position de l'écran) ? Et, au fait, l'écran, c'est quoi,
dans l'appareil ? Et dans l'oeil ?
Réponse :
L'écran n'est autre que la
rétine même si elle ne fonctionne pas de la même façon. Celle-ci
contient des photorécepteurs dont les prolongements nerveux forment le
nerf optique. Ce dernier va ensuite diffuser les informations jusqu'au
cerveau, sous forme de flux électriques. Le cerveau va ensuite
analyser l'image, la retourner et l'interpréter. On pourrait même donc
considérer en exagérant un peu que le véritable écran est
notre cerveau.
Quand à "la distance
focale" si elle n'était pas appropriée (trop longue ou trop courte),
par rapport à l'écran fixe, l'image sur l'écran ne serait pas nette (ce
qui pour l'oeil correspondrait à une vision floue).
Question
:
Certains se souviennent
peut-être des premiers appareils photos, avec chambre noire en
accordéon, celui-ci permettant d'allonger ou de raccourcir le plan où
se formait l'image. C'était le plan-image qui se déplaçait. Dans les
appareils modernes, c'est, pendant la mise au point, l'objectif qui se
déplace, en se rapprochant ou s'éloignant.. Tout cela dans un même but.
Je vous laisse dire lequel.
Réponse :
La mise au point fait
varier la distance entre l'objectif et l'écran, de façon à ce que
l'image sur l'écran soit nette.
Question
:
Voulez-vous dès lors
expliquer quels défauts de l'oeil vont faire se former l'image devant
ou derrière la rétine, au lieu de se former exactement dessus. Ces
défauts liés à quoi, comment on les nomme dans le langage courant, et
comment on peut les corriger. A défaut de quoi l'oeil se comporterait
comme un appareil photo à la mise au point défectueuse, avec image
floue...
Réponse :
L'hypermétropie est une
anomalie de l'oeil dans laquelle l'image d'un objet éloigné se forme en
arrière de la rétine. L'oeil n'est pas assez convergent. Pour corriger
l'hypermétropie, un verre correcteur convergent dont la vergence (~
puissance) représentée par un signe positif + sur votre ordonnance est
placé devant l'œil. Cependant l'hypermétropie lorsqu'elle est faible
peut être compensée naturellement par l'œil (accommodation).
La myopie est une anomalie
de l'œil dans laquelle l'image d'un objet éloigné se forme en avant de
la rétine. L'oeil est trop convergent. Pour corriger la myopie, un
verre correcteur divergent (vergence négative) est placé devant l'œil,
apparait avec un signe négatif - sur votre ordonnance.
L'astigmatisme est une
anomalie de l'oeil dans laquelle un même point d'un objet donne deux
images différentes. La cornée de l'oeil a une forme irrégulière, la
vision des objets est déformée. L'astigmatisme rend notamment la
lecture difficile. Pour corriger l'astigmatisme, un verre torique
(cylindrique) est placé devant l'œil.
Je ne parlerai pas ici de
la presbytie qui n'est pas réellement un défaut,… ou alors un défaut
que nous avons tous, qui est le vieillissement du cristallin.
Question
:
En particulier, que
veulent
dire : des verres convergents et des verres divergents et quels sont
les défauts qu'ils corrigent ?
Réponse :
Voyez schémas, et
réponses,
plus haut...
Question
:
J'en resterai là pour
aujourd'hui. La suite sur les sites spécialisés d'internet... : bon
voyage et bon plaisir !!
Juste peut-être nous
parler
un peu de la pathologie la plus fréquente, passée un certain âge. Dès
lors, pouvez-vous nous entretenir de la cataracte (cause... remède...)
Réponse :
La cataracte est
l'opacification partielle ou totale du cristallin. La cataracte la plus
répandue est la cataracte sénile à partir de 70 ans généralement. Les
causes sont nombreuses, même si ce ne sont pas les causes directes,
elles peuvent y contribuer : l'exposition trop importante aux
UV, le tabac, certaines maladies comme le diabète par exemple. Il
existe également la cataracte traumatique, généralement due à un choc
violent sur l'œil (bouchon de champagne par exemple ...).
Question
:
En particulier : la vision
d'un oeil atteint de cataracte peut-elle être améliorée simplement par
des verres correcteurs ?
Réponse :
Les verres correcteurs
vont
avoir un rôle à jouer pour le bien-être du patient, mais la seule
méthode efficace reste l'opération chirurgicale dont le taux de
réussite est très élevé de nos jours.
Question
:
Je ne vous quitterai pas
sans vous avoir
posé quelques questions plus intimes... : les écoles d'optique
recrutent à partir de quel diplôme du secondaire ? Combien d'années
durent, dès lors, les études, pour obtenir le Brevet Professionnel ?
Existe-t-il des diplômes supérieurs à celui-ci ? Pourquoi avoir choisi
cette profession ?
Réponse :
Les formations en optique
sont
nombreuses, mais pour se faire accepter dans une école d'optique (sur
dossier), il faut avoir un bon niveau général. La tendance est de
privilégier les personnes venant de la filière scientifique Bac S. Un
Bac professionnel a été créé il y a 1 an à peine, se déroulant sur 3
ans. Il est accessible dès la fin de 3e et a remplacé le BEP.
Je
suis titulaire d'un Brevet de technicien supérieur qui s'obtient 2 ans
après le BAC. Il existe des diplômes supérieurs à celui-ci, il est
également possible de se spécialiser (en technique, en lentilles de
contact) ce que je compte faire prochainement…
Question
:
Quelles sont les
satisfactions actuelles
que vous éprouvez à exercer ce métier? Répondent-elles à vos attentes,
par rapport au choix initial ?
Réponse :
Les satisfactions sont
nombreuses, opticien est un métier passionnant alliant à la fois le
côté médical et le véritable contact avec le patient, puisque c'est
nous qui sommes là au moment où il redécouvre sa nouvelle vision
corrigée. La société veut qu'une grande part de mode fasse partie du
métier via les marques de montures. Le seul bémol - et hélas cela ne va
pas aller en s'améliorant - est le temps que l'on prend à
faire de la paperasse : le côté commercial prend le pas sur l'aspect
médical. Je ne parlerai pas de la pression que les mutuelles mettent
sur leurs adhérents et qui nuit à la qualité de notre travail. Je vous
laisse juge en regardant ce petit reportage du 13h de TF1.
Notes de
Cancer- Espoir :
Merci à Mr Hervé WEIS pour la peine qu'il vient de se donner
A propos de distance focale : en photographie, on nomme
distance focale d'un objectif la distance entre le "centre optique" de
l'objectif (ensemble de lentilles) ET le point où l'image sera nette.
C'est cela qui nous paraît important
Nous admettons que la question de "distance focale" n'était
pas très bien posée à Mr WEIS, et ne pouvait - à notre insu - que
l'embarrasser, car la distance focale de "l'objectif-oeil" est celle
d'un ensemble de systèmes convergents dans lequel le globe entier,
déformable, joue également son rôle - et comme l'oeil se comporte comme
un zoom, encore faudrait-il se demander quelle est la d.f max et la
d.f. minimale... Les choses, en matière d'optique, se compliquent très
vite. Nous estimons, à propos de cette ITW, nous en "être sortis" sans
trop ennuyer le lecteur... Nous attendons ses éventuelles remarques...
Les domaines concernés par l'orthophonie :
Mr J.M.
KREMER, Orthophoniste
Question de Cancer Espoir
:
Ces domaines sont
extrêmement vastes et surprennent le profane par leur étendue !
Pouvez-vous nous les présenter, en les détaillant...
Réponse :
Le domaine de
l'orthophonie
est très vaste et est défini par le décret d'actes de mai 2002 : il
concerne tous les troubles de la voix, de la parole, du langage oral et
écrit, du bégaiement, quelle que soit leur origine (troubles du
développement, troubles acquis, perte des capacités langagières et de
communication, soit par séquelles de maladie ou de chirurgie, soit en
raison des maladies neuro-dégénératives,...) et quel que soit l'âge du
patient. L'orthophoniste est qualifié pour la prévention, le dépistage,
l'évaluation des troubles (bilan orthophonique) et leur rééducation.
Questions :
Et en les illustrant
chaque
fois à propos de patients dont vous voudrez bien nous décrire, en
termes accessibles, la pathologie.
Réponse :
Je vais tenter
d'illustrer
cette entrée en matière par des cas concrets :
un enfant de 4 ans n'arrive pas bien à s'exprimer
verbalement (ce sera un trouble du développement) : il pourra avoir,
soit un trouble d'articulation, soit un retard de parole (distorsion
des mots), soit un retard de langage (difficultés à raconter et à faire
des phrases grammaticalement correctes) sans trouble de la
compréhension. Si le cas est plus grave, et qu'en plus l'enfant a des
troubles de la compréhension, c'est une dysphasie.
un enfant de 6 ans bégaie ; il ne faut pas attendre pour
le
présenter à un orthophoniste voire aussi à un psychologue, car le
bégaiement est un trouble complexe (le bégaiement peut toucher aussi
les adolescents et les adultes).
un enfant de 8 ans a un articulé dentaire très déformé,
qui
nécessite un appareillage chez l'orthodontiste ; c'est qu'il positionne
mal sa langue pour déglutir. Là aussi, il faut de l'orthophonie.
un enfant de 4 ans est malentendant : il doit non
seulement
peut-être être scolarisé en milieu spécialisé, mais aussi être pris en
charge par un orthophoniste.
un enfant de 7 ans éprouve des difficultés pour apprendre
à
lire, il
confond sons et lettres : un bilan orthophonique nous dira s'il est
dyslexique (et dysorthographique s'il fait des tas d'erreurs en
écrivant).
un adulte vient d'être opéré du larynx suite à un cancer
(laryngectomie totale ou partielle) ; il lui faut retrouver un mode de
communication, et parfois apprendre à avaler pour remanger par la
bouche : orthophonie.
un adulte est victime d'un accident vasculaire cérébral
(AVC) ou d'un
traumatisme crânien qui lui fait perdre totalement ou partiellement
l'usage de la parole et du langage : orthophonie.
une personne est atteinte d'une maladie
neuro-dégénérative
(démence
type Alzheimer, ou maladie de Parkinson par exemple...), il lui faut
une prise en charge d'orthophonie aussi, d'une part pour tenter de
ralentir le processus de perte du langage, d'autre part pour mettre en
place des moyens alternatifs de communication avec l'entourage. Voilà
quelques exemples rapides, sans parler des interventions orthophoniques
dans de multiples handicaps de l'enfant : trisomie 21, infirmité
motrice
cérébrale, autisme...
Question :
Si vous le voulez bien,
vous pourriez, ce faisant, nous présenter, de façon vivante, quelques
cas-types, afin de mieux illustrer encore votre propos. Nous entendons
par là de nous présenter, par votre description, des patients, avec le
handicap qui les amène chez vous, nous expliquer clairement en quoi ce
handicap est infirmisant et mutilant. Quelles difficultés peuvent se
présenter à vous en l'occurrence - et comment vous pouvez aussi
intervenir sur le moral du patient, et en quoi cela peut-il être très
positif.
Réponse :
Je vais prendre un
exemple
qui est très commun : un enfant jeune (3 ans et demi) a du mal à parler
; il déforme beaucoup sa parole et son langage, seule sa maman et
éventuellement sa grande soeur le comprennent ; à l'école, on se moque
de lui, ou il se met à l'écart s'il a conscience de ses difficultés.
Son handicap, qui est mal accepté par l'entourage, provoque chez lui
des troubles du comportement, car il a du mal à se faire comprendre.
S'il n'est pas aidé, ses troubles vont s'aggraver et il aura un retard
de plus en plus important par rapport à ses pairs... Il faut rapidement
que l'orthophoniste le voie, et explique aussi à ses parents voire à
l'institutrice comment on peut faire pour l'aider au mieux. Prenons
l'exemple d'un adulte jeune, la cinquantaine, qui est opéré-mutilé d'un
cancer du larynx : du jour au lendemain, il ne peut plus s'exprimer
oralement, il présente des séquelles physiques, il ne peut plus aller
travailler, ni manger ce qu'il veut, socialement et psychologiquement
il est atteint. Peut-on s'imaginer le traumatisme que cela représente ?
Cette personne doit être aidée au plus vite, et l'orthophoniste jouera
un rôle important dans sa réhabilitation, avec le concours de son
entourage. Toute perte de capacité de s'exprimer pour un adulte, quelle
qu'en soit la raison, est traumatisante et change profondément les
rapports de cette personne aux autres et au monde. Plus qu'une
rééducation, il s'agit bien là d'une réadaptation dans laquelle
l'orthophoniste joue un rôle important, aux côtés des autres
intervenants de l'équipe médicale, et de l'entourage qui doit toujours
aussi être aidé.
Si
nous
avons bien compris, cette thérapie consisterait en manipulations du
système crânio-sacral en vue de rétablir certains équilibres ou afin de
prévenir certains déséquilibres. En particulier des déséquilibres de
notre système nerveux.
Qu'appelle-t-on le système crânio-sacré ?
Le système crânio-sacré
est
un système physiologique constitué du cerveau, de la moelle épinière et
des méninges. Il regroupe, de manière globale, les os du crane, le core
link (ou la dure mère spinale) et le bassin (sacrum et coccyx).
Le système crânio-sacré
contient notre force vitale première qui anime l'organisme au travers
des tissus conjonctifs et des fascias, lesquels englobent tous les
tissus répartis dans le corps.
Qu'appelle-t-on le liquide céphalo-rachidien et quel est
son rôle ? En
particulier joue-t-il un rôle dans notre équilibre nerveux ou
neurologique ?
Le liquide
céphalo-rachidien
est un liquide biologique dans lequel
baignent le cerveau et la moelle épinière. Il est contenu dans les
méninges, plus précisément entre la pie-mère (qui recouvre le système
nerveux central) et l'arachnoïde (qui tapisse le versant
interne de la dure mère).
Le liquide
cérébro-spinal
joue un rôle d'amortisseur de choc dans un
premier temps. Ensuite, il possède un rôle dans les échanges
métaboliques ; en effet, c'est un ultra-filtrat recevant les déchets
cellulaires et assurant le transport des nutriments. Il représente
l'intermédiaire obligatoire entre le sang et la cellule.
Par son débit et son
renouvellement régulier, le liquide cérébro-spinal
joue un rôle immunologique important dans les pathologies virales,
bactériennes et les parasitoses en assurant le transport de
neurotransmetteurs (sérotonine) et d'endorphines (douleur), de
protéines (albumine et globulines spécifiques) et d'anticorps.
Pour finir, il possède
un
rôle bioélectrique, assurant ainsi la
régulation énergétique nécessaire au métabolisme cellulaire, et un
rôle hydrodynamique : les fluctuations du LCS par les différentes
pressions qu'elles entrainent, associées aux modulations provoquées par
la pression artérielle et la respiration thoraco-abdominale ont une
action au niveau du tissu conjonctif de l'ensemble du corps et au
niveau du tissu nerveux.
On parle aussi d'une
certaine
influence de ce système crânio-sacré sur certaines glandes présentes
dans le cerveau, lesquelles réguleraient l'activité de certaines
hormones, dont la sérotonine.
Cette influence est-elle
démontrée ?
Par quels essais ?
Cette influence a été
démontrée notamment sur la glande hypophyse qui
est le chef d'orchestre de presque toutes les glandes sauf la pinéale.
Elle suscite l'éveil alors que la pinéale encourage le sommeil. Si la
glande est en dysfonctionnement, les tests globaux ostéopathiques
confirment une prédominance lésionnelle de la sphère cranio-cervicale
haute. Magoun (1994) spécifie que le traitement crânien normalise la
sécrétion pituitaire qui améliore la fonction endocrine et
neuro-végétative partout à travers le corps.
Des essais ont aussi été
réalisés sur l'épiphyse qui sécrète la
sérotonine. Cette glande favorise, entre autres, le sommeil. Caporossi,
en 1987, constate davantage de tensions de la sphère cranio-cervicale
haute avec un axe crâne-sacrum peu mobile et très souvent compacté
pouvant entrainer une sympathicotonie. La dysfonction de l'épiphyse
reflète bien souvent l'état général du système nerveux. Une
sympaticotonie entraine inévitablement une difficulté à plonger dans le
sommeil.
Quel est le rôle de la sérotonine ?
La sérotonine est un
neuromédiateur, c'est-à-dire qu'il s'agit d'une
substance transmettant l'influx nerveux entre les neurones et entre un
neurone et un muscle.
La sérotonine semble
jouer
un rôle primordial dans le fonctionnement du
cerveau, essentiellement en ce qui concerne l'humeur, l'émotivité ou
encore le sommeil et la douleur. Par exemple, c'est la raison pour
laquelle au cours de la fibromyalgie (syndrome polyalgique
idiopathique diffus), les troubles du sommeil, les troubles de
l'humeur, l'émotivité, font orienter les recherches vers une
dysfonction
des systèmes sérotoninergiques.
Elle est également
impliquée dans la régulation de fonction telles que
la thermorégulation, les comportements alimentaires et sexuels ou le
contrôle moteur.
Est-il prouvé que les os du crâne d'un
adulte soient légèrement mobiles ?
Lorsqu'on évoque les
torsions crâniennes, on s'entend rétorquer que les
os de la tête ne peuvent pas se mouvoir. C'est vrai, et cela pour
plusieurs raisons. L'écart qui existe entre les os du crâne ne dépasse
pas deux à trois microns. De plus si les os du crâne bougeaient, cela
voudrait dire qu'il y aurait des échanges entre, il faudrait que des
globules rouges puissent passer, ce qui se révèle impossible car ils
mesurent sept microns de diamètre. Donc les os du crâne ne bougent pas
mais ils ont la capacité de se déformer. Certes, les os sont
vascularisés (irrigués par des vaisseaux sanguins) mais il n'y a pas
d'échanges entre eux liés à leur mobilité.
En revanche, une
adaptation
entre les os du crâne est possible. Ils
peuvent donc se mettre en torsion les uns par rapport aux autres pour
compenser, par exemple, une perturbation de la verticalité. Cela se
remarque au fait qu'il n'existe pas deux crânes identiques sur le plan
de la forme. Le crâne est à la fois modelé par les tissus externes du
corps et par les tissus internes qui sont représentés par ces fameuses
méninges et dure mères.
Le Mécanisme
Respiratoire
Primaire ou MRP se compose des éléments
suivants :
la triade motrice qui englobe le
mouvement inhérent au cerveau, la fluctuation du liquide
céphalo-rachidien (LCR) et les tensions réciproques des membranes
crâniennes et rachidiennes
les conséquences sur les "mouvements"
des os du crâne et du sacrum.
Il s'agit d'un mécanisme
associant des pièces osseuses, ligamentaires,
musculaires, membraneuses et fasciales qui produisent un mouvement
déterminé, en adéquation avec la respiration pulmonaire.
En particulier, s'agit-il d'une
respiration parallèle à celle des poumons ou de la peau ?
Oui, c'est une
respiration
parallèle et potentialisée dans le ressenti
manuel, par la respiration thoraco-abdominale et la mobilité suturale
des pièces crâniennes, traduction externe de ce mouvement intrinsèque.
L'aide apportée par l'ostéopathe
est-elle en l'occurrence uniquement manuelle ? (Est-elle, par ailleurs,
toujours manuelle)
L'aide apportée par
l'ostéopathe est principalement manuelle. La parole
et l'écoute sont également deux armes importantes dans la pratique de
l'ostéopathie afin d'expliquer, de rassurer et d'encourager le patient
dans une pratique différente de la médecine conventionnelle.
Ces manipulations
peuvent-elles
parfois être douloureuses, voire dangereuses !?
En effet, des
manipulations
mal exécutées peuvent être dangereuses, il
faut respecter les tissus, la structure du patient, ne jamais forcer ou
pratiquer des techniques mal appropriées ou mal connues. Il en va de
même pour n'importe quelle autre technique manuelle, qu'elle soit
crânienne ou non. Si l'on est attentif au corps du patient, que l'on va
dans son sens, on trouve la solution de la symptomatologie sans douleur
ou danger.
Cette thérapie a-t-elle destination
pour être préventive ? Curative dans certains cas des causes d'une
pathologie ? Ou n'agit-elle que sur les symptômes ?
Cette thérapie, comme
l'ostéopathie en général, peut être à la fois
préventive et curative. Les traitements à titre préventif peuvent être
réalisés aussi bien sur le nourrisson que sur l'adulte.
La thérapie crânienne
peut
résoudre des symptômes d'origine traumatique
(accident de voiture, coup de poing…), des symptomatologies à
répétition
de type ORL (angine, sinusite...), des maux de tête (céphalées ou
migraines).
Plus à distance, elle
peut
traiter des troubles digestifs et même des
douleurs au niveau du bassin (lombo-sacralgie)
Pouvez-vous donner des exemples-types
où elle semblerait avoir fait ses preuves : l'âge des patients... le
problème qui se pose à eux, etc... ?
J'ai régulièrement des
patients souffrant de sinusites à répétition, 5
à 6 fois par an, âgés pour la plupart de plus de 35-40 ans. En moyenne,
3 à 4 consultations suffisent afin d'observer la disparition des
symptômes. Plus la pathologie est prise tôt, plus les résultats sont
rapides.
J'observe également
beaucoup de céphalées ou de migraines chez des
femmes âgées entre 30 et 50 ans.
Cette thérapie a-t-elle fait ses
preuves dans le cas de douleurs dentaires ou de névralgies faciales ?
D'arthrose des vertèbres ou d'autres pathologies de la colonne
vertébrale ?
Tout à fait ! Pour
l'arthrose, nous ne traitons pas la pathologie en
elle-même mais ses symptômes. En effet, l'arthrose ne disparait pas
mais nous limitons les "surcharges" dues à un mauvais
positionnement, à des mouvements trop répétés ou à des tensions sur une
zone et nous pouvons faire diminuer, voire faire disparaitre la
douleur.
Mais l'arthrose sera toujours présente aux clichés radiologiques !!
Nous pouvons également
avoir un effet sur les névralgies faciales ou
les douleurs dentaires si toute pathologie organique est exclue !
Un ostéopathe peut-il la pratiquer ?
Bien sur !
D'autres thérapeutes sont-ils
autorisés à la pratiquer - ou bien une autorisation n'est-elle pas
obligatoire ? Un ou des diplômes sont-ils requis pour pratiquer
l'ostéopathie en général ? Et l'ostéopathie crânienne en particulier ?
Dans ma formation
continue
en 6 ans, la thérapie crânienne était l'une
des matières primordiales, au même titre que la thérapie structurelle
ou viscérale. Elle est enseignée à partir de la troisième année et cela
jusqu'à la fin du cursus. Pour chacune des différentes thérapies, un
examen final pratique est réalisé et un brevet d'aptitude est remis,
autorisant à manipuler. Il est finalisé par le Diplôme Français
d'Ostéopathie délivré suite à l'examen final clinique, où devant un
jury international, nous sommes jugés sur la prise en charge d'un
patient réel.
Un ostéopathe possède-t-il le titre
de docteur en médecine ou en ostéopathie ?
Un ostéopathe, ayant
réalisé sa formation en France, possède
un Diplôme Français d'Ostéopathie (D.F.O.) anciennement Diplôme
d'Ostéopathie (D.O)
Pourrions-nous connaître votre
sentiment personnel à propos de cette thérapie ?
Pour ma part, cette
thérapie est primordiale pour traiter au mieux les
patients. Tout le développement embryologique de l'Homme se fait autour
de cet axe, donc toutes les répercussions physiques ou psychologiques
retentissent à ce niveau.
La thérapie structurelle
est, et c'est mon propre avis, insuffisante
pour traiter tous les maux.
Question
de Simone : pour commencer : peut-on définir globalement l'orthophonie
comme la rééducation des troubles du langage parlé ou écrit - OU pas
seulement en tant que telle ?
Réponse :
l'orthophoniste
a la compétence pour la prévention, le dépistage, le diagnostic et la
rééducation des personnes, quel que soit leur âge, affectées de
troubles et de pathologies de la voix, de l'articulation, de la parole,
du langage oral et écrit, du bégaiement, de la déglutition et de la
dysphagie, quelle que soit l'origine de ces troubles : au cours du
développement (enfance) ou à la suite d'une intervention chirurgicale,
d'un accident ou d'une maladie dégénérative (accident cérébral, maladie
Alzheimer, Parkinson...) et bien sûr aussi dans les handicaps divers de
l'enfant (trisomie 21, surdité...)
S. :
le
statut d'orthophoniste, en France, existe depuis quand ?
Réponse : la
profession a été créée en France par la loi du 10 juillet 1964 ; elle
est apparue dans toute l'Europe après la première guerre mondiale, mais
alors de façon non statutaire.
S. :
nous
pouvons supposer que cette fonction reconnue statutairement n'est pas
apparue brutalement, mais par étapes. Pouvez-vous nous en parler
davantage ?
Réponse : après les
progrès importants de la médecine et de la linguistique au tournant des
19ème et 20ème siècles, puis à la suite de la Grande Guerre, le métier
s'est inventé pour répondre à des besoins spécifiques de rééducation du
langage: neurologie, fentes labio-palatines (becs de lièvre), puis
troubles du langage oral et écrit, et petit à petit, le champ de
l'orthophonie s'est élargi pour être reconnu tel qu'il est aujourd'hui
(voir définition plus haut)
S. :
nous
étant un peu documentés pour ne pas apparaître trop novices, nous nous
apercevons que votre rôle est très vaste - très complexe - extrêmement
technique, qu'il utilise un vocabulaire précis, peu usité du grand
public, et que, forcément, nous serons obligés de revenir souvent sur
des mots peu connus que nous vous demanderons, le moment venu, de bien
vouloir nous expliquer.
Vous
intervenez donc, entre autres, dans les troubles du langage parlé et ou
écrit - mais ces troubles sont-ils considérés comme des pathologies ?
Plus précisément - et cela va intéresser le public en priorité -
quelles sont les conditions de prise en charge par les caisses ?
Réponse : les
orthophonistes sont des professionnels de santé non médecins : à ce
titre, ils interviennent sur prescription du médecin, puis effectuent
un bilan-diagnostic et font une demande d'entente préalable de
rééducation auprès de la Caisse de l'assuré. Les soins sont remboursés
par l'assurance maladie obligatoire et par les complémentaires. Les
maladies qui relèvent de l'ALD sont prises en charge à 100% par
l'assurance maladie obligatoire.
S. :
notre documentation, pour l'instant succincte, nous permet néanmoins
d'entrevoir que les troubles dont vous vous occupez sont, soit d'ordre
mécanique, structurel, sensoriel, neurologique, dégénératif, voire
psychiatrique - avec interférences possibles de ces divers facteurs les
uns sur les autres... Etes-vous spécialisé dans un domaine de
rééducation, ou êtes-vous totalement polyvalent ?
Réponse :
les orthophonistes ont une formation en fac de médécine, formation qui
est généraliste et qui est sensée leur donner la capacité
professionnelle à traiter tous les troubles. Il n'y a pas de
spécialistes en orthophonie. Cependant, par goût, par choix ou par
opportunité (travail dans un service spécialisé par exemple), certains
d'entre eux peuvent acquérir des compétences plus poussées dans un
domaine ou dans un autre, par exemple en neurologie, ou en langage
écrit, ou en cancérologie.
Nous ne pouvons pas
aborder ici TOUS les aspects complexes des différents cas de figure, et
des différents soins s'y rapportant ! Le champ en est bien trop vaste.
Compte tenu du sujet
complexe, nous envisagerions l'ITW en 3 parties distinctes :
Survol de tous les domaines pouvant être concernés par
l'orthophonie
Caméra braquée sur la rééducation d'un larynctomisé avec
prothèse, suite à un cancer
Enfin - si cela était possible : j'aimerais pouvoir
assister à la séance de rééducation de votre choix, avec l'accord du
patient majeur, et je ferais le rapport de cette séance, que je vous
soumettrais, et que vous compléteriez éventuellement... (Pour une
question de déontologie, Mr KREMER nous DECRIRA cette séance, à
laquelle il ne peut nous faire assister...)
La prise en charge
masso-kinésithérapique et rééducative d'un patient traité pour un
cancer nécessite que le praticien connaisse les bases du traitement de
cette maladie. De ses connaissances découle le choix de techniques
adaptées pour prendre en charge les suites, opératoires ou non,
immédiates. Des complications lymphatiques précoces, des cicatrices,
des raideurs articulaires ou douleurs doivent pouvoir bénéficier d'une
rééducation pertinente. Par décret ministériel, le
masseur-kinésithérapeute a le choix de l'adaptation de ses propres
techniques, manuelles ou non qu'il juge les plus adaptées à la
pathologie. Ce choix découle du bilan kinésithérapique qui précède le
traitement. Chaque patient, porteur d'une pathologie telle que le
cancer, doit être traité selon la localisation, le handicap,
l'importance de la pathologie, et surtout selon l'objectif que le
patient désire atteindre. Pour connaître toutes les possibilités
qu'offre un traitement par le masseur-kinésithérapeute-rééducateur nous
allons dans un premier temps redécouvrir cette profession masseur,
kinésithérapeute et rééducateur, puis dans un deuxième temps
comprendre son implication dans un traitement de cancer.
La profession
paramédicale
de masseurs kinésithérapeutes rééducateurs comprend trois termes le
massage, la kinésithérapie, et la rééducation.
Le massage
En France, la pratique du
massage à titre professionnel est, à l'heure actuelle,
réservée au seul masseur kinésithérapeute diplômé d'État. Le masseur
kinésithérapeute est habilité à utiliser des acteurs comme les
massages, notamment le drainage lymphatique
manuel. On
entend par massage "toute
manœuvre externe, réalisée sur les tissus,
dans un but thérapeutique ou non, de façon manuelle ou par
l'intermédiaire d'appareils autres que les appareils d'électrothérapie,
avec ou sans l'aide de produits, qui comporte une mobilisation ou une
stimulation méthodique, mécanique ou réflexe de ces tissus".
Le
massage consiste en des acteurs réalisés sur la peau de façon manuelle
ou instrumentale, notamment à des fins de rééducation, dans le but de
prévenir l'altération de capacités fonctionnelles, de concourir à leur
maintien et, lorsqu'elles sont altérées, de les rétablir ou
de les suppléer.
Le contact des mains avec
la
peau donne des informations inestimables.
Pourquoi se priver de telles informations ? La sensibilité des mains,
leur dextérité, ont le mérite d'être objectives et autorisent non
seulement un simple contact entre deux personnes mais également une
communication entre elles. Ainsi donc le respect mutuel est très
important. Les mains parlent un idiome qui leur est propre autorisant
l'éternelle relation entre le corps et l'esprit, une éternelle
compréhension entre deux modes de transmission de l'information. Ce
contact ne triche pas, il exprime une réalité physique.
Ainsi, la vitesse des
mouvements, le rythme des mouvements, la pression
des mains, la température des mains sont autant d'éléments de
communication et de qualité de traitement. Les mains présentent donc
une manifestation de la dimension émotionnelle qui sous-tend toutes les
actions humaines, il s'agit bien d'une forme de communication. Le
massage va donc bien au-delà d'un simple toucher et peut ainsi devenir
un traitement non négligeable de bien-être malgré la pathologie.
La kinésithérapie a pris
au
cours de ces dernières
années, une extension considérable, dû sans aucun doute à la formation
des kinésithérapeutes, (première année de médecine)
formation de plus en plus pointue et de plus en plus
technique, à
l'action des sociétés scientifiques et à l'intérêt croissant du corps
médical pour les traitements de médecine physique. Les techniques de
kinésithérapie sont particulièrement diverses tant par
les différents moyens utilisés que dans les
domaines d'application. La rééducation peut agir dans les domaines très
connus d'orthopédie, de traumatologie, dans les domaines du sport, en
rhumatologie mais également en neurologie, en cardiologie, en
pneumologie dans le domaine des vertiges, en uro-gynécologie, en
oncologie mais également dans des domaines de bien-être et de
l'esthétique, etc...
Le but du traitement
kinésithérapique est de retrouver une
fonctionnalité la plus naturelle possible.
Les objectifs du
traitement kinésithérapique sont d'une
part un gain des amplitudes articulaires réalisé manuellement
par des mouvements passifs d'étirement (ce sont les assouplissements)
et d'autre part un renforcement des muscles lésés, au moyen de
résistance manuelle ou non. Il s'agit dans ce second cas
d'un travail actif.
Dans un cas, le patient
reste passif lorsque le praticien travaille, il
s'agit de mouvement dit passif. Dans le second cas, c'est le patient
qui effectue le mouvement, il s'agit d'un traitement dit actif. Un
troisième cas de figure est dit auto-actif, quand le patient utilise
une autre partie de son corps pour faire travailler la partie lésée.
Les différents moyens
techniques que nous offre la kinésithérapie
passent par
la musculation avec ou sans appareil
les assouplissements avec ou sans
appareil
la physiothérapie c'est-à-dire
l'utilisation d'agents physiques tels les ondes courtes, les ondes
radar, les ondes de choc des ultrasons,
des agents physiques thermiques chauds,
froids (par exemple l'utilisation de cataplasme de boues, de lampes à
infra-rouge ou de pack cryogénique…)
différents types de gymnastique qu'elle
soit classique ou non comme le stretching postural ou la méthode
Mézières, la méthode Pilate.
La kinésithérapie
a donc pour finalité de permettre à la
personne de retrouver des capacités physiques pour éviter toute
compensation et tout handicap.
La rééducation quant à
elle,
doit permettre à la personne traitée de
revenir à un état antérieur à sa pathologie.
Dans le mot rééducation,
le
mot éducation apparaît. L'éducation
constitue une part essentielle des possibilités de traitement afin de
retrouver une autonomie la plus élémentaire, voire la moins
invalidante.
Moins spectaculaire que
ne
peut être la kinésithérapie pure, elle
s'applique en fonction de la personnalité des patients. Moins technique
mais beaucoup plus riche psychologiquement, elle exige de la part des
professionnels attention, rigueur, et adaptabilité en fonction de
l'invalidité ou du handicap, du comportement du patient, de
ses capacités à mettre en œuvre les consignes et de son état
de fatigabilité.
Le bilan kinésithérapique
permettra d'apprécier l'état physique, l'état
moral et psychologique du patient. Le praticien pourra ainsi adapter le
traitement qu'il juge nécessaire.
On n'imposera pas à un
cancéreux à un stade avancé une thérapeutique
physique fatigante. Chez les personnes qui présentent une détérioration
importante des fonctions supérieures, les bénéfices d'une rééducation
seront liés à l'écoute du praticien, et à la relation partagée entre
le patient et le praticien, c'est-à-dire la
confiance. L'examen des fonctions dites supérieures a pour
objet la détermination
d'un profil de fonctionnement comportemental. Cet examen est soumis à
la coopération du patient. Ces fonctions sont les suivantes :
l'efficience intellectuelle, (par exemple la mesure de la rapidité de
compréhension), les mémoires, le langage, l'étude des gestes, de la
coordination motrice visuelle ou spatiale, les fonctions exécutives de
type raisonnement, élaboration... La rééducation peut également être
indiquée pour des raisons d'éthique : préserver l'indépendance et
l'autonomie chez une personne lui évitera les souffrances de
la grabatisation.
Dans ce contexte, le
kinésithérapeute peut agir au quotidien pour
prévenir un déséquilibre, maintenir un équilibre qui est en train de se
perturber, le rétablir ou le suppléer.
Favorisant le mouvement,
la
fonction, le fonctionnel, il a un rôle
essentiel à jouer dans la conservation de ses capacités motrices
lorsque le patient devient âgé, handicapé ou
diminué physiquement du fait de sa maladie, grâce à des
techniques manuelles ou
instrumentales éducatives. Le kinésithérapeute intervient sur la lésion
mais pas seulement. Il est là aussi pour écouter la plainte de son
patient. C'est ce qui l'aide à situer son action avec les personnes,
patients fragiles.
Un autre élément est
essentiel : le masseur kinésithérapeute
rééducateur touche les patients alors qu'ils ne bougent plus forcément,
alors qu'ils ne voient plus beaucoup de monde. Cela prouve l'intérêt
d'aller au-delà de la technique et /ou médicale avec les patients.
Avec l'âge et avec
l'importance des handicaps dus à la
pathologie, les déficiences physiques, psychiques, mentales
s'accumulent. Ainsi le kinésithérapeute doit aussi tenir compte de
l'environnement dans lequel vit son patient ; les résultats de ce
traitement n'en seront que meilleurs.
Les séances de
rééducation
doivent être réalisées le plus longtemps
possible dans un cabinet. Cela permet au patient de rester ouvert au
monde extérieur et de ne pas s'enfermer sur lui-même. Il est vrai
également que le temps de travail reste plus important dans un cabinet
qu'à domicile. Cependant, les limites de l'autonomie des patients étant
atteintes, les soins sont dès lors obligés d'être exécutés à domicile.
Le déplacement du praticien au domicile du patient pose plusieurs
problèmes : problème des moyens techniques pouvant être mis en oeuvre,
problème de gestion du temps de la part du praticien, problèmes
économiques et de disponibilité du praticien. Ces différentes
difficultés sont malheureusement liées au contexte économique
des organismes sociaux. Aussi le praticien doit-il intégrer les soins à
domicile dans son temps de travail.
Le premier levier de la
conservation de l'autonomie est l'éducation
thérapeutique du patient. Et pour cela, l'un des acteurs le mieux placé
est le kinésithérapeute, grâce à sa connaissance des grands appareils
du corps.
La prise en charge
kinésithérapique d'un patient traité pour un cancer nécessite, au-delà
d'une simple prescription, la connaissance des bases du traitement de
cette maladie. En fonction de ces connaissances, le choix des
techniques adaptées pour prendre en charge les suites n'en sera que
plus précis et adapté.
La localisation, les
différents traitements médicaux, l'évolution de la
pathologie, son importance et l'environnement familial, c'est-à-dire
non seulement les éléments médicaux mais également sociaux sont à
prendre en compte pour un traitement efficace.
Connaître l'ensemble des
soins qui se déroulent autour du patient
permet d'acquérir des connaissances qui, indépendamment de celles
nécessaires au traitement des séquelles sont utiles pour répondre aux
questions de plus en plus fréquentes des patients dans des domaines
variés.
Chaque cancer fait
l'objet
d'une approche spécifique qui implique que
chaque patient soit traité de façon personnalisée. Le traitement
effectué par un kinésithérapeute se fait dans le respect d'une décision
collégiale entre le patient et les différents intervenants.
La
prise
en charge kinésithérapique d'un patient présente plusieurs
objectifs :
améliorer le confort afin de maintenir
ou de retrouver des amplitudes articulaires correctes et
fonctionnelles. Pour cela, des exercices sont réalisés et recommandés
par une auto répétition sous forme de gestes simples et doux
ils doivent permettre une reprise de
confiance s'ils sont non douloureux et répétés avec lenteur. Par la
suite, ils sont réalisés avec une amplitude plus importante. On peut
noter que des exercices respiratoires sont utiles pour permettre non
seulement un confort mais une certaine décontraction
un certain nombre de soins ou de
simples conseils donnés par le kinésithérapeute peuvent améliorer ce
confort
les soins qu'ils soient
post-opératoires ou non ne sont pas stéréotypés mais ils découlent du
bilan kinésithérapique.
Pourquoi
limiter la rééducation trop active ?
Les mouvements pour
restaurer une amplitude articulaire ne doivent pas
augmenter les douleurs ou autres résistances physiques ou
physiologiques.
Rééducation
individuelle ou en groupe ?
Les deux approches
existent
et peuvent se compléter. La rééducation
individuelle a l'intérêt de la personnalisation face au patient.
L'inconvénient est celui du temps nécessaire pour suivre tous les
patients. L'approche rééducative en groupe, moins spécifique, à
l'avantage de la prise en charge simultanée et permet une approche
psychologique non seulement entre soignants et soignés mais également
entre patients. Ces deux approches ne s'opposent pas.
Rééducation
à domicile ?
Cette rééducation
privilégie
le contexte environnemental,
particulièrement importante en cas de problème psychologique ou moral.
Kinésithérapeute
: un vrai conseiller
Les compétences des
kinésithérapeutes incluent les actions de
prévention. Parmi celles-ci, apprendre à un patient à repérer
les signes débutants de rétraction articulaire, d'épisode infectieux
sont des enseignements primordiaux. Il ne s'agit nullement de faire un
diagnostic de type médical mais d'assurer un rôle de praticien de santé
pouvant permettre au patient d'accéder à une consultation
appropriée chez son médecin. Nous retrouvons ainsi la notion d'équipe
médicale.
La notion de reprise
d'une
activité sportive peut rentrer dans le cadre
des compétences de prévention du kinésithérapeute. Elle doit se faire
en collaboration avec l'ensemble des intervenants médicaux et
paramédicaux.
Qualité
de vie et cancer
L'influence d'une
pathologie
sur la qualité de vie est tout à fait
mesurable. Handicap, détresse psychologique et qualité de vie font
l'objet de nombreuses enquêtes. L'influence d'un traitement
masseur-kinésithérapique peut être ainsi évalué en comparant
différentes échelles de qualité de vie avant et après traitement.
Ainsi donc la
compréhension
des différents traitements de cancer, la
connaissance des éventuelles séquelles physiques et psychologiques
s'avèrent nécessaires pour le masseur kinésithérapeute. Meilleure sera
l'information, meilleur sera le traitement et son accompagnement. Le
kinésithérapeute, par ses connaissances physiques, son attitude
psychologique et les différents moyens qu'il est à même de mettre en
œuvre est devenu un maillon essentiel dans le cas de
traitement de ce genre de pathologies lourdes et
difficiles.
Une patiente, Mme Dubois,
présente un lymphoedème prononcé du bras
gauche suite à une opération mammaire, avec ablation du ganglion
sentinelle suite au diagnostic de cancer.
L'incidence annuelle des
cas
de cancers du sein a doublé en 20 ans en
France. Ni l'augmentation du nombre de femmes dans la population
générale, ni bien sûr le dépistage n'expliquent totalement cet
accroissement. Il s'agit donc un véritable problème de santé publique.
(réf. : kinésithérapie après cancer du sein de J.C. Ferrandez -
EMC-2010).
Connaître l'ensemble des
soins prodigués à la patiente permet non
seulement d'adapter le traitement kinésithérapique mais également de
répondre aux questions des patientes toujours inquiètes.
Quelle peut être la cause
du
lymphoedème du membre supérieur ? (réf. :
kinésithérapie après cancer du sein de J.C. Ferrandez - EMC-2010)
Le premier facteur est la section des
vaisseaux lymphatiques du creux axillaire sacrifiés par les techniques
classiques de curage ou par nœud sentinelle. Ces nœuds drainent non
seulement le sein mais également le membre supérieur
Un deuxième facteur étiologique est lié
aux effets de la radiothérapie
Un troisième facteur est dépendant du
capital lymphatique préexistant de la patiente.
Le premier des
traitements
non chirurgicaux recommandés est le
traitement de kinésithérapie. Ce traitement
comprend trois étapes : d'une part la décongestion
du lymphoedème, d'autre part l'entretien du résultat, ainsi que
l'amélioration de l'état de fonctionnement articulaire (épaule).
Le
drainage lymphatique
manuel
Il s'agit d'une technique
de
massage très particulière nécessitant une
formation spécialisée des masseurs kinésithérapeutes. Chaque patiente
est massée de façon différente selon la localisation de son
lymphoedème. La pression du drainage est adaptée à la consistance de
l'œdème. Cette pression doit être particulièrement douce et précise
sans mouvement de glissement sur la peau, à la différence d'un massage
classique. La durée de ce traitement est variable mais toujours proche
de la demi-heure. Il doit être non douloureux et très lent. En cas de
très gros lymphoedème, le rythme des séances peut être journalier.
La
pressothérapie
Elle ne doit pas être
opposée au drainage manuel précédemment décrit.
Cependant cette technique par fragmentation a démontré son intérêt.
L'association des deux traitements permet de jouer sur le transfert des
fluides.
Les
bandages de décongestion
Une bande de contention
non
extensible est appliquée sur le membre
après la séance de décongestion. Elle permet de maintenir au repos le
résultat du drainage lymphatique manuel et de la pressothérapie. Il
appartient aux kinésithérapeutes de déterminer le choix des bandes.
La première phase du
traitement est la mieux objectivable pour la
patiente. Le maintien du résultat est plus laborieux. Il s'agit de
faire accepter le fait que le lymphoedème n'est pas un symptôme comme
l'œdème mais une pathologie chronique.
Raideurs
de l'articulation
de l'épaule du côté opéré
La réduction de la
mobilité
de l'épaule peut apparaître à distance de
l'intervention et ce quel que soit le type chirurgical. Son origine est
variable. Des antécédents de pathologies articulaires, la chirurgie, la
radiothérapie, peuvent en être la cause.
Ainsi, des mouvements
passifs voire actifs doux, dans les différents
secteurs rétractés ou limités doivent permettre une récupération des
amplitudes articulaires. Quelles que soient les techniques
employées, celles-ci doivent rester en deçà des douleurs ressenties.
Les différents mouvements
qu'il faut récupérer sont l'élévation du
membre, les rotations et l'écartement de celui-ci.
En aucun cas, il ne faut
utiliser des moyens provoquant de la chaleur.
Il s'agit d'une contre-indication formelle.
Techniques
d'aide et de
bien-être
Toutes les techniques
permettant à la patiente de retrouver une vie de
qualité peuvent être utilisées. Cependant celles-ci sont souvent
longues et ne sont pas prises en charge au sein d'une séance
classique de rééducation. En pratique, nous pouvons effectuer
entre autre des techniques psychosomatiques telle la "somatic
experiencing", de sophrologie ou de relaxation dont le but est
la gestion physique et psychologique liée aux inquiétudes légitimes
après une pathologie importante. Il s'agit d'apporter un
véritable confort de vie.
Faire
du
sport après cancer
du sein
Tout traitement doit
cibler
une guérison qui doit correspondre à la vie
de la patiente et de ses attentes. Souvent la modération ou l'absence
de reprise sportive après chirurgie du sein
sont recommandées. Dans les
faits, de telles recommandations ont l'inconvénient d'altérer la
qualité de vie des patientes (réf. : kinésithérapie après cancer du
sein de J.C. Ferrandez - EMC-2010). Il est largement préférable de
demander à la patiente de reprendre très progressivement son activité
pour juger du seuil supportable par elle. La récupération des
amplitudes articulaires est la véritable condition de reprise d'une
activité sportive. Celle-ci, cependant, peut être suivie de précaution
ou de recommandations telles que le port d'un manchon, la limitation de
l'activité elle-même (la durée de la pratique), le refroidissement du
membre supérieur, etc...
D'autres précautions
peuvent
être préconisées : éviter toute
infection, surveiller sa peau, comme l'apparition de tâches
rouges ou de fièvre, être vigilant dans les travaux de jardinage, en
particulier les piqures d'insectes ou de roses…, contrôler la souplesse
de la peau.
Le kinésithérapeute doit
rester à l'écoute de ses patientes. Il peut
permettre si besoin d'échanger les expériences de chacune dans le
respect des personnes.
Le
masseur-kinésithérapeute
n'est qu'un membre d'une équipe médicale à
laquelle il peut apporter son expérience de professionnel de
la santé dans le respect de la patiente.
La vie d'une infirmière dans une résidence
pour personnes âgées
Interview de Martine
HACQUIN, Infirmière, Le Belvedère - ALGRANGE, réalisée par
Simone, de CANCER-ESPOIR
CANCER-ESPOIR : Nous
vous voyons souvent aller et venir, l'air occupé, voire préoccupé...
Tantôt, vous êtes-là, absorbée par une prise de tension, ou par une
mesure du taux de glycémie, ou encore, lorsqu'un résident se sent mal,
c'est à vous de décider de la conduite à suivre. Une journée à oeuvrer
ainsi ne doit pas être de tout repos... Pouvez-vous nous en dire un peu
plus, à propos de la variété et de la multiplicité de vos
tâches, tout en nous mettant un peu au parfum de leur pourquoi et
signification précise ? Tout d'abord : de combien de résidents vous
occupez-vous ici ?
Martine
: Ici, au
Belvédère d'Algrange, nous hébergeons 64 résidents.
C.E : Sur combien de
changements de postes travaille ici le personnel infirmier... ? Comme à
l'hôpital, probablement sur 3 postes ? Dès lors, vous
arrive-t-il de travailler la nuit ? Changez-vous de poste, ou
occupez-vous toujours la même tranche horaire ? Quels sont vos horaires
? Et travaillez-vous parfois (ou toujours), à deux infirmières sur le
même poste ?
Martine
: Nous
sommes une infirmière en poste, selon le cas, le matin, ou
l'après-midi. Je suis susceptible d'oeuvrer sur l'un ou sur l'autre des
2 postes. Toutefois , comme je suis aussi infirmière référente, (j'ai
donc 2 casquettes), je suis également tenue de travailler "en journée"
pour l'accomplissement de cette tâche particulière...
C.E. : Vous voulez
dire : toute la journée ?
Martine
: Exact.
C.E. : Et... la nuit
?
Martine
: La nuit,
sont présentes, obligatoirement, une aide-soignante (sous délégation de
l'infirmière), ainsi qu'une auxilliaire de vie.
C.E. : Parlez-nous
un peu du rôle de l'infirmière "référente"...
Martine
: Dans ce
cadre, en particulier, c'est moi qui gère le planning hebdomadaire
complet du personnel (aides-soignantes, auxilliaires de vie, et autres
infirmières). Ce qui représente une trentaine de personnes.
Je rencontre aussi les familles et étudie leurs doléances... Il
convient aussi de gérer le planning des stagiaires... Tenir les
dossiers des patients, contrôler les classeurs où aides-soignantes et
auxilliaires de vie mentionnent CHACUN de leurs différents
actes par écrit...
C.E. : C'est tout un
programme, en effet... Pouvez-vous expliquer la différence de rôle
entre les unes et les autres ?
Martine
: Les
aides-soignantes et auxilliaires de vie peuvent être amenées à servir
les repas, faire les toilettes, s'occuper des changes, aider aux
déplacements, par contre seules les aides-soignantes vont être
autorisées à pratiquer une mesure de glycémie ou une distribution de
médicaments sous délégation de l'infirmière.
C.E. : Vous venez
précédemment de parler "des doléances" des familles. Lesquelles, par
exemple ?
Martine
:
Le plus souvent, il s'agit, à nos yeux, d'aléas.., tous les
résidents souhaiteraient la toilette en premier par exemple... Mais
pour les familles, cela prend d'autant plus d'importance
qu'elles sont angoissées et souvent culpabilisées d'avoir placé là leur
mère ou leur père. Il s'agit avant tout de les rassurer, de les
désangoisser !
C.E. : Et vous-même
? Depuis combien de temps exercez-vous votre métier ? Et depuis combien
de temps ici !?
Martine
: J'ai fait
l'école d'infirmière de 2002 à 2005... Ensuite j'ai exercé 3 ans dans
l'établissement que vous voyez en face, au WITTEN, lequel n'est pas un
hôpital, mais un EHPAD (Etablissement Hospitalier pour Personnes Agées
Dépendantes), ceci donc jusqu'à 2008. Ensuite je suis venue ici. Donc
depuis 3 ans...
C.E. : Et avant !?
Martine
: Avant !?
J'ai d'abord exercé pendant un an et demi la
profession d'aide-soignante...
C.E. : Ouhhh,
compliments ! Mais quel âge avez-vous ?
Martine
: 56 ans !
C.E. : On ne vous
les donnerait jamais ! (sourires...)
Mais
dites-moi, je n'ai pas très bien compris la différence entre un hôpital
et un EHPAD...
Martine
: Dans un
EHPAD, vous n'avez pas de médecin attaché à
l'établissement. Ceux-ci viennent de l'extérieur, en fonction de la
demande de leur clientèle de patients, résidant ici par exemple.
C.E. : Il
existe ici, de même que partout dans un rassemblement de
personnes âgées autre que professionnel, une bien plus forte proportion
de femmes que d'hommes (liée à la vie plus longue des femmes, en
général). Pour un homme, environ combien de femmes, ici !?
Martine
: C'est
simple : 64 résidents, dont 11 hommes, donc
en gros un homme pour 5 femmes...
C.E. : Le ou la plus
jeune de vos résident(e)s ?
Martine
: Une dame,
qui n'a même pas 60 ans, et qui travaille de jour
dans un CAT.
C.E. : Le doyen et
la doyenne ont quel âge ?
Martine
: La dame,
98 ans, le monsieur, 92 ans...
C.E. : Nous en
arrivons à la partie plus médicale de l'interview... alors, la
question-piège : que faites-vous dans la journée !?(hmmm...)
Martine
: Hmmm (sourire indulgent)...
je commence par ?
C.E. : Pouvez-vous,
disons pour commencer, nous expliquer le pourquoi
d'une mesure de glycémie, à l'aide de quel appareil elle s'effectue, ce
qu'elle va vous apprendre, et les mesures à prendre si elle s'avère
trop élevée ou insuffisante ?
Martine
: Cette
mesure va se prendre à partir d'un petit appareil
électronique, essentiellement chez les personnes diabétiques, mais
aussi, en cas de malaise, chez une personne non diabétique. Elle va
servir à relever le taux de sucre (de glucose) dans le sang, afin de
voir comment se comporte ce taux, et si, en particulier, la personne
est en hyper ou en hypoglycémie. Dans ce cas, nous allons prendre les
mesures qui conviennent en conformité avec un protocole écrit à
disposition. Par exemple, et entre autre, si la personne, à jeun, à
moins de 0,80 g de glycémie par litre, on pourra envisager, selon son
cas, et le chiffre lu, une série de mesures : boisson sucrée
simplement, ou absorption, en supplément, d'aliments adéquats, ou, si
l'hypoglycémie est importante, une injection de glycogène, qui va
accélérer le processus de remontée de cette glycémie.
C.E. : Pouvez-vous
nous dire le nombre de résidents (environ)
concernés par cette surveillance régulière de la glycémie, et pourquoi
?
Martine
: Les gens
concernés sont ceux placés sous insuline. Une
dizaine, pour la plupart, 3 injections par jour. Les autres, une
minorité, sont sous prise de médicaments par voie orale.
C.E. : Vous avez
répondu à la question avant que je ne vous la pose. Mais, sur la
lancée... : fait-on, chez vous, "la queue
devant la porte pour l'insuline" ? (ou parvenez-vous à équilibrer avec
votre temps disponible ?)
Martine
: Non, pas
de queue. C'est assez facile de s'organiser,
d'autant plus que 8 résidents sur les 10 concernés sont bien autonomes,
et viennent d'eux-mêmes pour "la piqure" !
C.E. : A quel rythme
mesurez-vous la tension artérielle des patients.
Tous les jours chez tous, ou seulement dans des cas particuliers
(et lesquels ?)
Martine
: une fois
par mois, la tension est relevée POUR TOUS.
Autrement, elle n'est prise que sur prescription médicale, ou pour des
cas d'urgence, donc ponctuels...
C.E. : Les
placements sous oxygène sont-ils fréquents ?
Martine
:
Actuellement 2 résidents sont sous oxygène, uniquement de
nuit, et une seule personne subit ce soin jour et nuit.
C.E. : A quel
moment distribuez-vous les médicaments par voie orale ? Y
a-t-il des récalcitrants ou des personnes présentant des difficultés
pour les avaler ? Tous sont-ils sous médicaments !?
Martine
: Nous
distribuons matin, midi et soir. Oui, tous sont placés
sous divers médicaments. Non, il ne se présente pas - heureusement - de
difficulté particulière pour leur absorption. De plus, la nuit, les
résidents peuvent être amenés à absorber des
somnifères ou des antidouleurs. Dans ce cadre de la douleur, nous
sommes amenés, aussi, à évaluer la
douleur sur une échelle spéciale, qui varie selon que la personne peut
encore ou non bien s'exprimer - sinon, cette douleur, bien sûr, peut
aussi s'évaluer en fonction de la mimique du visage - ou encore sur une
série de différents dessins dont les expressions seront
graduées depuis zéro (absence de douleur), jusqu'au maximum
supportable, le résident pouvant être amené à désigner le dessin avec
lequel il s'estime le plus en accord. Nous pratiquons également
régulièrement des pesées... Une perte de
poids brutale ou importante doit évidemment alarmer...
C.E. : Je vois que
rien n'est oublié. Avez-vous de plus beaucoup de pansements à faire ?
Pouvez-vous nous en
dire davantage à ce propos ?
Martine
: Oh, il
s'agit de "petits bobos", pour la plupart.
Peut-être, en moyenne, 4 pansements par jour. Certes, en cas
d'opération chirurgicale, nous enlevons les fils, mais ces cas de
figure sont bien rares...
C.E. : Est-ce vous,
les infirmières, qui êtes chargées de la toilette
des patients ? Ou de toilettes particulières (en cas d'escarre p.exem.
?)
Martine
: Pour la
toilette "normale", cette attribution est du
domaine de l'aide soignante ou de l'auxiliaire de vie. En
cas d'escarre, c'est du domaine exclusif de l'infirmière. Mais je vous
rassure : ici AUCUN cas d'escarre !
C.E. : A quelle
fréquence recevez-vous ici des stagiaires des écoles
d'infirmières ? Combien de stagiaires à la fois? Quel travail
pouvez-vous leur confier ? Etes-vous statisfaite de vos stagiaires, en
général ?
Martine
: Oui, je
suis en général très satisfaite des nombreuses
stagiaires passant par notre établissement. Sauf de cas très
rares :
2 jeunes filles, lesquelles avaient mérité de ne pas avoir leur
moyenne... Nous avons des stagiaires toute l'année (généralement 2
ensemble chaque
fois, ceci pour des questions d'organisation et aussi pour leur moral).
Les seuls moments "sans" sont les périodes de vacances. Leur séjour
peut durer entre 4 et 8 semaines, selon le cas. J'accepte en
stage les 1ère et 2ème années d'école d'infirmières, et aussi les
élèves
préparant un BEP sanitaire et social. J'estime que "les 3ème année"
gagnent plutôt à fréquenter un véritable hôpital, où leur
formation finale complète sera facilitée par la structure et la variété
des soins. Ici, les 1ère année apprennent automatiquement à réaliser :
pansement divers
mesures de glycémie
prise de sang
Ceci
sous la surveillance du personnel encadrant. Les stagiaires, qui
travaillent par groupe de deux, sont bien sûr
invitées à observer un maximum de soins, et sont aussi amenées à
réaliser des toilettes simples, chez des personnes pas ou peu
dépendantes. C'est moi-même la 1ère responsable de ces stagiaires. Je
remplis les
dossiers de fin de stage et donne une appréciation. La
nouvelle législation ne donne plus la possibilité de noter, seulement
de donner des appréciations.
C.E : Régulièrement,
certains résidents, prédisposés, font des
malaises. D'autres présentent des bosses, résultats de chutes liées à
des pertes d'équilibre fréquentes à leur âge... Pouvez-vous nous dire
(environ) combien de chutes de personnes ne pouvant se relever seules
ont besoin de votre intervention par 24 h ? La nuit, le problème est-il
plus fréquent ? Les résidents portent autour du cou un petit
avertisseur électronique pour ce genre de cas. Tous pensent-ils à s'en
servir en cas de besoin ?
Martine
: les
malaises sont moins fréquents que vous semblez le croire.
Peut-être un malaise par semaine. Ils sont plus fréquents de jour. Une
majorité de personnes - heureusement - pensent à se servir du petit
appareil avertisseur (il est suspendu autour du cou comme un collier
avec son médaillon). Quelques rares personnes "oublient" de le
mettre... Mais en cas de chute, même dans ce dernier cas,
d'autres résidents nous alertent.
C.E. : Qu'en est-il
du degré de gravité de la plupart des chutes ?
Fractures ? Intervention de l'hôpital ? Ou simple pansement ?
Martine
: La plupart
se bornent à de petits bobos, avec, et encore pas
toujours, juste un petit pansement dans ce cas. Lorsqu'il y a le
moindre doute, le personnel en service fait immédiatement le 15.
Fractures ? Pas beaucoup. Peut-être 3 par an …
C.E. : Etes-vous
parfois amenée à réaliser - ici - des prises
de sang, pour analyse de laboratoire ? Des perfusions ?
Martine
: Des prises
de sang, oui, tous les jours (une moyenne de 2 par
jour), uniquement bien sûr sur prescription. Quant aux perfusions, non,
je n'ai jamais eu l'occasion d'en réaliser ici. Le problème pourrait se
poser en cas de grave hypo ou encore pour une déshydratation. Mais dans
ce cas, nous pouvons réaliser des injections sous-cutanées (cela aussi
est appris par les stagiaires !)
C.E. : Mais vous
devez, si je comprends bien, pouvoir être en mesure de
réaliser, si l'urgence se présente, de telles perfs ?
Martine
: Bien sûr.
Et nous sommes outillés pour. Ainsi, sur un chariot
spécial est préparé d'avance tout le matériel indispensable pour une
urgence. Nous venons même de disposer à présent d'un défibrillateur, et
en février : le personnel soignant suivra la formation adaptée.
C.E. : La tenue des
dossiers des résidents absorbe-t-elle beaucoup de
temps ?
Martine
: Pas
vraiment. Peut-être 1 h par jour. Par contre le personnel
(aides-soignantes et auxiliaires de vie) doit laisser tous les
jours une trace de ses soins, et il convient bien sûr que je la
vérifie.
C.E. : Avons-nous
omis de vous interroger sur quelques points médicaux
importants ? Si oui, voulez-vous préciser...
Martine
(hésitante) : Non, mais...
C.E. : Oui, bien
sûr, il y a les problèmes humains (nous les avions
gardés pour la fin) ! : dépaysement... déprime... mauvaise intégration
dans le groupe... solitude
particulière... Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Martine
s'anime : Je
vais vous dire : je suis très attachée au
relationnel ! J'y attache la plus haute importance ! Voyez-vous, pour
vous citer un exemple tout bête : lors d'une simple prise de sang, il
faut éviter de considérer le bras comme un objet indépendant,
simplement à piquer au bon endroit. Je dis et je redis à mes stagiaires
: "Avant que de vous hypnotiser sur le bras à piquer, pensez donc de
contempler le visage que vous avez en face de vous, pour y lire la
confiance, ou la peur, ou l'appréhension !" Cela devrait être quelque
chose de simple et de naturel de demander au patient : "Est- ce que ça
va ?" Et de le rassurer éventuellement ! Vous voyez, souvent, les
infirmières non mâtures sont trop braquées sur
le technique, par rapport à l'impératif de se soucier, en 1er, de
l'humain ! Chacun l'expliquera selon son optique...
C.E. : Vous voulez
dire que les "vraies bonnes manières se perdent" ?
Pause-silence...
Martine
poursuit :
C'est
comme d'annoncer un cancer sans prendre les
précautions qui conviennent
C.E. : A qui le
dites-vous ! Et que pensez-vous des problèmes humains des résidents, en
général ?
Martine
: Ils ont
beaucoup de problèmes, ces gens-là, et sont trop
souvent exposés à l'impatience, ou même à la moquerie de certains. Je
dis toujours à mon personnel : "le jour où vous serez comme
eux, vous comprendrez mieux !" Sans oublier le mal-être de
ceux qui se sont vus obligés de forcer la
main pour ce placement, faute de pouvoir faire mieux. Ils
culpabilisent énormément... les familles ont besoin d'être rassurées et
comprises !
C.E. : Mais
n'êtes-vous pas obligée de vous blinder un peu, pour rester
efficace ?
Martine
: Si, bien
sûr, il faut que je reste forte, la tête sur les
épaules. Je n'ai pas le droit de craquer. Il faut que je sache garder
une certaine distance. Mais cela ne doit absolument pas interdire de
savoir se mettre à la place des autres...
C.E. : Martine,
depuis le temps que je vous cotoie, je ne me
représentais pas "l'infirmière du Belvédère" sous ce jour sympa... Je
vous sentais plutôt affairée... mais froide... technicienne, en quelque
sorte ! C'est une révélation !
Martine
est souriante...
mais surprise... : Ah bon, c'est ainsi que j'étais
vue...!?
Le
dialogue s'arrête là :
une élève stagiaire, 1ère année d'infirmière,
ouvre timidement la porte, pour prendre congé. Son stage se termine.
Martine,
s'adressant à nous
deux : C'était une stagiaire tout à fait
excellente... ! Je ferai un très bon rapport.
La stagiaire a droit à un
sourire ravi, et referme la porte, doucement,
pendant que moi-même prend congé. Songeuse - moi aussi - et
un brin ravie... ! Toutes ces confidences d'un coup, comme ça, "en
s'en prenant le temps". Intervieweuse ?... Même bénévole : enrichissant
!
La journée de l'infirmière - les nuits de
l'infirmier - et l'inverse...
Injections,
pansements,
distribution de médicaments, écoute, empathie, accompagnement,
patience, souffrance, douleur, mort… Tous ces mots ont un dénominateur
commun : ils font partis de mon quotidien, celui de
l'infirmier.
En
revanche, la routine
n'existe pas…
Bien
sûr, nous répétons
souvent les même gestes, mais la diversité de la population que l'on
est amené à soigner apporte une grande richesse tant pour le soignant
que pour la personne souffrante.
Un
métier aussi humain que
celui-ci confère, quoiqu'on en pense, une
grande partie au soin relationnel et à la relation à l'autre.
Il
est
important, voire même
primordial, qu'un infirmier se montre
d'une grande écoute pour les patients dont il a la charge. C'est bien
souvent vers lui que ces derniers se tournent lorsqu'ils ne sont pas
bien, lorsqu'ils ont mal, ou bien encore lorsqu'ils n'ont pas compris
ce
que leur a dit le médecin, sans oser lui demander de bien vouloir tout
réexpliquer. Mais l'infirmier peut aussi être là juste pour être là, la
présence, l'empathie fait souvent beaucoup de bien au patient. Ce
dernier trouve une oreille attentive, qui ne le juge pas, qui le
comprend, qui l'accompagne.
La
situation parait
idyllique, mais ce n'est pas toujours le cas
puisque l'infirmier a aussi affaire à des patients ne désirant pas se
faire soigner, des personnes souffrant de troubles cognitifs
importants, de troubles psychiatriques ou autres qui rendent difficile
leur adhésion au soin. C'est là qu'intervient tout le savoir-être de
l'infirmier afin de calmer l'angoisse qui prédomine et envahit le
patient, souvent.
A
propos
de soins
psychiatriques, il parait difficile de croire que
l'infirmier débordé qui court partout à la fois, puisse être en juste
relation avec le patient. Or, c'est tout à fait possible.
En
effet, une relation de
confiance s'établit généralement entre le
patient et le soignant. Il suffit alors, d'un geste, d'un regard, d'un
sourire, de prendre la main... le soin relationnel passe aussi par tout
cela. Tout ce que l'on nomme la communication non-verbale, qui parfois
vaut bien mieux que de longs discours.
Et
cette
confiance, cette
relation qui s'établit entre le patient et
l'infirmier, permet l'alliance thérapeutique afin d'accompagner le
patient vers un soulagement, une guérison, un mieux être et cela même
si le patient est opposant aux soins que l'on veut lui prodiguer (je ne
parle évidemment pas ici de patients souffrants de troubles
psychiatriques graves en situation de crise).
Cette
partie de l'article
relate essentiellement l'aspect relationnel
de ce métier, qui est pour moi primordial, mais bien entendu, il y a
aussi le versant technique du métier, pour cela, voyons le déroulement
d'un poste.
Une
journée type de mon
travail commence vers 6h du matin : d'abord la prise de poste
avec les collègues pour recevoir les
transmissions des évènements passés durant la nuit. Puis, commencent
alors les préparatifs avant d'aller réveiller les patients :
quelques informations à envoyer à l'administration ainsi
qu'à la
cuisine via intranet
contrôler les dossiers infirmiers des patients
vérifier, grâce à une planification murale, les soins en
cours ainsi
que les soins qu'il y aura à effectuer pendant le poste.
Une
planification murale réunit un grand nombre d'informations sur le
service et les patients se trouvant dans les lits ainsi que sur les
soins qui doivent leur être prodigués d'heure en heure. Ainsi
l'infirmier garantit une bonne organisation et une bonne anticipation
des actes qui restent à effectuer.
Bien
souvent, il y a des
perfusions de médicaments à préparer avant
d'aller voir les patients, il faut donc s'assurer dans le dossier
infirmier du patient que le traitement est toujours d'actualité et
toujours au même dosage. Une fois la préparation effectuée, il est
important de ne pas se tromper de patient, un numéro de chambre écrit
sur la perfusion et c'est prêt ! Double avantage :
respect de la confidentialité en ne notant pas le nom du patient sur la
poche de perfusion.
Une
fois
tout cela préparé
pour tous les patients du service, le "tour" du matin peut commencer
vers 7h - 7h30 avec
pour chaque patient, en plus d'un éventuel traitement par voie
intraveineuse, une surveillance de paramètres (tension, pulsations,
température, douleurs, etc.) et des traitements per os (voie orale).
Ces
derniers sont à vérifier
au lit du malade, et donnés au patient en
main propre. L'infirmier signe ensuite la feuille de prescription
médicale qui engage alors sa responsabilité, à savoir : le
traitement prescrit a bien été donné à tel patient, à telle heure,
c'est
médico-légal.
En
parlant de
médico-légal : la grande règle
d'or "tout ce qui n'a pas été noté n'a pas été
fait !", mais j'y reviendrai plus tard…
C'est
en
partie grâce (ou à
cause) de cette règle essentielle que
l'infirmier se protège et justifie que son travail a bien été accompli,
mais c'est aussi chronophage de devoir tout noter : c'est
moins de temps passé avec le patient, moins de temps à prendre soin de
lui.
Le
reste
de la matinée
s'enchaîne entre réfection des lits avec les
collègues aides-soignantes, préparation des éventuelles nouvelles
perfusions durant la matinée, réfection des pansements, etc.
Il y
a
aussi toujours un
petit lot de surprises, un patient à repiquer
car son cathéter est bouché ou encore sa veine n'a pas tenu, une
personne à sonder car elle n'arrive plus à uriner depuis quelque temps
et le médecin (venu la voir car l'infirmier l'appelle dès qu'il y a un
souci) et qui ordonne à l'infirmier de procéder au sondage évacuateur
afin de soulager le patient.
Maintenant
que les soins
techniques sont effectués, il faut les relater
dans les dossiers infirmiers des patients afin d'y conserver une trace
en cas de problème ou encore pour permettre au personnel soignant de
retrouver à tout moment les informations nécessaires à la prise en
charge du patient.
C'est
là
qu'intervient de
nouveau la règle d'or ("tout ce qui
n'a pas été noté n'a pas été fait !") !
Pour cela l'infirmier dispose d'un outil appelé "transmissions ciblées".
Les
transmissions ciblées
portent bien leur nom, elles sont là pour
transmettre de façon claire et précise la situation posant un problème
en rapport avec le patient. Elles se présentent le plus souvent sous
forme de tableau à plusieurs colonnes avec des intitulés
précis :
cible : le problème que l'on rencontre, par
exemple le
trouble de transit intestinal
les données : qui justifient le problème selon le
soignant,
par exemple le patient dit ne pas avoir été à la selle depuis plus de 5
jours - ou - et - prise de traitements ralentissant le transit
intestinal, douleurs abdominales et ventre dur à la palpation
les actions : ce que l'infirmier fait pour régler
le
problème, par exemple selon le protocole du service :
administration d'un traitement par laxatif et attente des effets
souhaités ou bien encore transmission au médecin de l'état du patient,
et bien sûr : surveillance de la reprise du transit
évaluation : a posteriori, l'infirmier doit
s'assurer de la
reprise du transit et noter par exemple : reprise du transit
ce jour.
Grande
règle des
transmissions ciblées, elles doivent toujours être
horodatées et signées par la personne qui la remplit.
Après
tout cela, le poste
s'achève par l'arrivée des collègues
d'après-midi et l'infirmier se charge alors de leur faire les
transmissions relatives aux évènements vécus par les patients depuis la
nuit et la matinée.
Un
poste
d'après-midi se
déroule plus ou moins de la même manière que
le poste du matin, entre préparation de perfusions, administration des
traitements per-os, prise de paramètres, etc.
C'est
aussi l'après-midi que
des patients arrivent pour être admis dans
le service. Commence alors une sorte d'interrogatoire que l'on
nomme plus professionnellement un "recueil de
données" du patient. Ce recueil d'informations précises et
concrètes sur le patient permet de mieux le connaître et de le prendre
en charge de façon
optimale. Ensuite, le patient pourra se détendre un peu et prendre
possession de
sa chambre pendant que l'infirmier prépare le matériel dans le but de
poser un cathéter pour l'injection des produits médicamenteux qui
seront prescrits par le médecin.
C'est
un
geste évident et
quotidien pour l'infirmier mais pas pour le
patient qui, bien souvent, appréhende ce soin. Pour cela, il faut faire
preuve d'empathie et d'écoute afin de rassurer le patient et qu'il se
détende.
L'après-midi
se poursuit
avec, en général, une visite du médecin qui
passe voir chaque patient pour évaluer leur état de santé.
L'infirmier
finit son poste
vers 21h après avoir remis à jour la visite
du médecin en contrôlant chaque dossier, en changeant les traitements
modifiés par le médecin et fait ensuite les transmissions auprès de son
ou sa collègue de nuit.
Le
poste
de nuit est un
poste particulier, il dure en général plus
longtemps, environ 10h. Dix heures pendant lesquelles le ou la collègue
se retrouve, (dans certains services), seul(e).
Seul
pour gérer 18 à 33
patients selon les services. Cela fait
beaucoup.
Bien
sûr
les patients sont
censés dormir mais comme pour la journée, il
y a des perfusions à préparer, une surveillance du sommeil du patient
également avec des rondes au moins 3x par nuit. C'est aussi le soignant
de nuit qui aura la tâche de refaire les piluliers de tous les patients
pour la journée du lendemain.
Le
plus
difficile la
nuit : la gestion d'une urgence, car seul
en poste, il faut pouvoir tout faire en même temps : aller
chercher le chariot d'urgence si c'est nécessaire, appeler de l'aide à
l'étage d'en dessous ou du dessus, appeler le médecin urgentiste et
commencer un massage cardiaque si l'urgence s'avère vitale.
Bien
entendu ce type de
situation est très rare. Dans les services où ce
genre d'évènement arrive fréquemment, l'infirmier est accompagné d'une
aide-soignante pour faciliter le travail et la gestion des urgences
éventuelles.
Une
particularité du travail
de nuit pour la psychiatrie par exemple,
c'est d'avoir UN infirmier en poste et non UNE infirmière.
Cela
peut paraître
discriminatoire mais la raison est tout autre. Les
patients en psychiatrie sont parfois plus difficiles à gérer, surtout
la nuit, moment propice à la recrudescence d'angoisses et d'état
d'agitation où la présence d'un homme s'avère rassurante pour
l'hôpital.
Aussi,
les patients,
étrangement, osent moins entrer en conflit avec le
personnel si ce dernier est un homme. En étant seule la nuit, une
infirmière pourrait se retrouver confrontée à un homme de forte
corpulence en état de crise, opposant à la prise médicamenteuse. Ce
n'est pas un problème en journée puisque le personnel est plus nombreux
pour gérer la crise.
L'infirmier
enchaîne donc
ses heures de nuit à gérer angoisses,
perfusions, médicaments, surveillance du sommeil. Le moment est aussi
propice à la discussion avec les patients.
En
effet, la soirée est un
bon moment pour entrer en relation avec le
patient. Il se livre plus facilement car il sent également que
l'infirmier de nuit a plus le temps pour le faire qu'en journée. Ces
discussions entre soignant et soignés sont très appréciées par ces
derniers.
Arrive
le matin, avec les
collègues qui vont prendre le relais après de
brèves transmissions de l'infirmier de nuit sur les faits marquants de
l'après-midi et de la nuit qui vient de se passer.
L'infirmier
peut ensuite
rentrer se reposer avant d'enchaîner d'autres
postes, matin, après-midi, nuit, journée. Il lui arrive
d'effectuer 3 ou 4 horaires différents dans une même semaine, week-ends
et jours fériés compris. C'est un rythme parfois en dehors du temps,
parfois en décalage avec les autres, c'est un inconvénient, il y en a
partout, dans chaque métier.
En
conclusion, je dirais que
ce métier est riche autant du point de vue
des connaissances médicales et techniques que nous devons avoir, que du
point de vue humain. C'est ce qui fait la beauté de notre profession !
Etre infirmier….une
vocation ? Je ne saurais le dire.
Par
Jérémy
BOEZENNEC, Infirmier - Cab Feltrin - Thionville
Une façon comme une autre
de
traduire ce terme, qui reste mystérieux pour la plupart d'entre nous.
Pour dire vrai, le rôle de l'ostéopathe, beaucoup (et même la personne
qui pose présentement la question), ne comprennent pas trop en quoi
cela consiste. Mais, par ouïe-dire, nous savons qu'il est très
spécialisé - et ... efficace !
L'Ostéopathie est une
discipline exclusivement manuelle. Elle
permet de détecter les déséquilibres et les tensions que le thérapeute
libère grâce à sa perception et son toucher particulier, en
remontant le "fil d'Ariane" du processus pathologique.
L'Ostéopathie est une
science qui se réfère à l'anatomie et la
physiologie. Elle repose sur des compétences spécifiques et une
connaissance approfondie du corps humain, des interactions entre chacun
de ses composants.
L'essentiel du travail de
l'ostéopathe consiste à identifier
l'origine physique des différents troubles puis à rétablir manuellement
un bon fonctionnement de l'organisme. Avec ses mains pour tester,
diagnostiquer et traiter les dysfonctions (perte de mobilité et
d'équilibre), l'ostéopathe utilise une gamme de techniques appropriées
à l'intensité de la restriction mais aussi au patient.
Préventif et curatif, le
traitement ostéopathique permet de
supprimer et réajuster les restrictions de mobilité du corps, de
restaurer les fonctions perturbées dans le respect constant des
amplitudes physiologiques propres à chaque organe ou articulation.
L'ostéopathie connait de
vastes champs d'application :
A titre préventif : faire un bilan, avant de redémarrer
une
activité sportive, préparer une grossesse, prévenir une scoliose…
A titre curatif :
le système locomoteur et orthopédique : maux de dos,
lombalgies, douleurs cervicales, articulaires, maxillaires, entorses,
faux mouvements, longue immobilisation, tendinites…
le système végétatif : anxiété, stress, insomnies…
le système génito-urinaire : suivi ostéopathique de la
grossesse, douleurs et troubles gynécologiques, cystite, prostatite…
le système digestif : douleurs, ballonnement, colites,
gastrites, constipation…
le système neurologique : maux de tête, névralgies
faciales, douleurs intercostales, sciatiques…
le système respiratoire et O.R.L. : sinusites,
vertiges,
migraines, asthme, bronchites, rhinites…
le système cardio-vasculaire : oppressions,
palpitations,
troubles circulatoires, congestion veineuse…
Adaptée à chaque patient,
en
fonction de son âge et de sa
morphologie, l'Ostéopathie apporte sa contribution aux enfants, aux
adultes et aux personnes âgées.
Cependant, elle ne
prétend
pas tout soigner, elle intervient
en complément de la médecine allopathique.