Allo Docteur - Rubrique médicale

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PROCHAINEMENT : Enquête lancée auprès du public : comment j'ai arrêté de fumer


ACTUALITE :

Octobre 2017 : Comment j'ai arrêté de fumer : 3e témoignage : Marthe

Octobre 2017 : Comment j'ai arrêté de fumer : 2e témoignage : Evelyne Bridard

Septembre 2017 : Comment j'ai arrêté de fumer : 1er témoignage : Marie

Octobre 2015 : Enquète en angiologie par Sophie CHEVALIER, secrétaire médicale
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Janvier 2015 : Les soins palliatifs, par le Dr François VILLARD, hôpital de Hayange
Vidéo 2ème partie


Janvier 2015 : Les soins palliatifs, par le Dr François VILLARD, hôpital de Hayange
Vidéo 1ère partie


Août 2014 : Quand peut-il être opportun de consulter un sexologue ? Par le Dr François RAMSEYER, sexologue à Thionville
Vidéo 2ème partie


Juin 2014 : Quand peut-il être opportun de consulter un sexologue? Par le Dr François RAMSEYER, sexologue à Thionville
Vidéo 1ère partie


Mai 2013 : L'homéopathie, par le Dr Jacques WAJSBROT, médecin homéopathe à Metz
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Mars 2013 : La surdité chez l'être jeune, par le Dr Philippe POIVRET, ORL à Thionville
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Février 2013 : Les décibels à forte dose vont-ils nous rendre sourds ? Par le Pr Claude-Henri CHOUARD, ORL à Paris
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Décembre 2012 : La surdité liée à l'âge, par le Dr Philippe POIVRET, ORL à Thionville
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Novembre 2012 : Tabagisme et sport, par les Drs Yves BASSEGODA, pneumologue à Thionville, Michel PEROT, cardiologue
à Hayange, et le Professeur-Educateur d'EPS, Christian PY - Vidéo


Septembre 2012 : Tabagisme et sphère pulmonaire, par le Dr Yves BASSEGODA, pneumologue à Thionville
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Septembre 2012 : Tabagisme et sphère cardiovasculaire, par le Dr Raymond CAPUTO, cardiologue à Thionville
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Septembre 2012 : Tabagisme et les pathologies ou altérations au niveau de la peau
Par le Dr François TRUCHETET, dermatologue - CHR Thionville - Vidéo


Août 2012 : Tabagisme : les pathologies ou altérations au niveau de la sphère ORL
Par le Dr Philippe POIVRET, ORL à Thionville - Vidéo


Juillet 2012 : Explications à propos d'une analyse biologique : les hématies
Par un directeur de laboratoire d'analyses médicales souhaitant garder l'anonymat


Juillet 2012 : L'hémodialyse : le pourquoi du comment, suite, par Aline HUSSON, IDESP Néphrologie - CHR de Thionville
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Juin 2012 : La médecine générale est peu à peu dépouillée de sa substance
Par le Dr Christophe PRZYCHOCKI, médecin généraliste à Dieuze


Juin 2012 : L'hémodialyse. Le pourquoi du comment. Par Annie JOACHIMOWICZ, cadre de santé au CHR de Thionville
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Mai 2012 : Le psoriasis, par le Dr François TRUCHETET, dermatologue au CHR de Thionville
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Mai 2012 : Les implants dentaires, par le Dr Christian THIAVILLE, dentiste à HETTANGE


Avril 2012 : Le cancer de la prostate, par le Dr Jean-Paul REGIN, urologue à Thionville

Avril 2012 : Le transexualisme, par le Dr François RAMSEYER, gynécologue-sexologue à Thionville

Mars 2012 : Les altérations du goût lors d'une chimiothérapie
Par le Dr Dominique TRENDEL, ORL - Hôpital Legouest Metz


Mars 2012 : Existe-t-il, à l'état naturel, des aliments plus cancérigènes que d'autres ?
Par le Dr Anne CHLECQ, pédiatre-gériatre, Luxembourg


Février 2012 : Les cancers de la peau, par le Dr François TRUCHETET, dermatologue au CHR de Thionville

Février 2012 : Chirurgie plastique après cancer du sein, par le Dr Serge AUBERT, chirurgien-plasticien à Thionville

Janvier 2012 : A propos du larynx, par le Dr Dominique GAILLOT, ORL à Thionville

Janvier 2012 : Quel est le rôle d'un sexologue, avec exemples précis
Par le Dr François RAMSEYER, gynécologue-sexologue à Thionville


Décembre 2011 : Cancer du col de l'utérus et risque pour la fertilité
Par le Dr François Ramseyer, gynécologue-sexologue à Thionville


Décembre 2011 : Décryptage d'un examen histo-pathologique, et signification du résultat à la patiente (supposée)
Par le Dr Benoït NICOLAS, généraliste à Hettange-Grande





Allo DocteurComment j'ai arrêté de fumer : 3e témoignage par Marthe
J'avais commencé du temps des GI. J'avais 13 ans à l'époque, et personne ne voulait me considérer comme une femme. J'étais bien trop jeune pour qu'on me prenne au sérieux. Alors, je roulais comiquement un œil qui se voulait de braise, et réclamait « a zigaret, please ! », ainsi qu'on me l'avait appris. Je ne puis dire que ce fut bon - c'était juste « fumable », mais il fallait bien que je m'émancipe...
Ensuite je me mis à piquer dans les paquets que mon père disséminait un peu partout : dans ses nombreuses poches, et dans divers tiroirs. Prudente, je ne piochais pas que dans le même paquet, mais essayais d'équilibrer mes larcins, en « picorant », ci et là.
Je préférais quand même le tabac brun à celui, trop parfumé, des GI... Je préférais les gitanes aux gauloises. Plus distinguées, je trouvais. Mais, faute de mieux, je passai aussi aux celtiques, occasionnellement aussi aux cigarillos, et parfois à la pipe, mon père laissant également traîner ses pipes dans tous les coins. La pipe, franchement, c'était plutôt énervant, il fallait faire gaffe, on aurait dit que c'était son fourneau qui commandait votre débit, alors qu'avec la cigarette c'était plus simple, on pouvait têter ça comme on voulait.On pouvait aussi se les rouler soi-même, mais je n'étais pas très douée, et celles sortant du paquet me semblaient plus sérieuses que celles, vaguement bossues et poreuses, et particulièrement puantes, qui étaient le résultat des contorsions laborieuses de mes 10 doigts.
Mes larcins ne suffisant pas vraiment à satisfaire mon appétit, pendant les transports en commun qui m'amenaient sur mon lieu de travail - eh bien, entre habitués, ma foi, on s'entre'aidait, si bien que je parvenais encore à satisfaire mes besoins, forcément modestes. Et je ne disposais d'aucun argent pour m'en acheter, ou pour rembourser les avances des copains-copines, car mon père, très macho, ne me laissait rien ! Chose que je me gardais bien de crier sur les toits, je préférais fumer la pipe en public que d'avouer d'être fauchée.
Un jour, je me mariai. Et vraiment par amour. Et pas du tout pour échapper au machisme paternel. J'eus beaucoup de chance. Car un jour ou l'autre, j'aurais bien fini par fuir pour échapper à cette emprise abusive ! Avec amour - ou sans !
Et je continuais allègrement à fumer, mais à présent me bornant aux gauloises et gitanes, une dizaine par jour, quantité réduite lors de mes grossesses. Aujourd'hui, j'ai honte d'avoir empoisonné ma famille avec cette saleté ! Avoir délibérément occulté les nuages de fumée qui enveloppaient mes bébés ! Jamais pensé une seconde que cela pouvait empoisonner qui que ce soit. Non ! Mon père, symbole de la virilité, carburait au tabac. Cela devait être ainsi. Il avait séduit de nombreuses femmes, rien qu'avec ses volutes de fumée bleue. C'était la preuve que cela en aucun cas ne pouvait faire de mal à quiconque !
Pourtant, à plusieurs reprises, j'avais tenté de stopper ça. Pour faire plaisir à mon mari. Et puis aussi parce que mon nez, ma gorge, et mes bronches, parfois, souffraient visiblement. Tout mon rhinopharynx était sensible. Les picotements, laryngites, pharyngites et bronchites, revenaient souvent. Alors, périodiquement, je flanquais théâtralement le paquet de gauloises dans la chaudière à charbon, et méchamment le contemplais, en train de se consumer dans les flammes de l'enfer. C'était sa place, en enfer ! Le tabac, c'était le diable. Et je ne l'avais compris qu'un peu tard. Pas trop tard... car on verrait ce qu'on verrait. Parfois, dès le lendemain, je courais m'acheter mon paquet chez le buraliste habituel. Parfois je l'endurais quelques jours. Une fois, très honteuse d'avoir encore rechuté, après m'être officiellement vantée d'avoir « définitivement cessé ça »… lâchement, je cachais mes paquets sous des piles de linge, pour ne jamais me trouver en manque - et vite, quand j'étais seule, hop... Il y avait dans cette façon de procéder, quand même du positif, car cela réduisait forcément ma consommation à la portion congrue - je n'étais pas - pas toujours - seule - j'avais une vie de famille - et si - au boulot - je disposais d'une certaine liberté - loin d'être totale, d'ailleurs - à la maison, il me fallait totalement assumer officiellement mon rôle choisi de non-fumeuse.
Un événement, dans ma vie, vint perturber ce statu-quo : j'annonçais alors officiellement que j'allais refumer - et me mis à fumer « comme un pompier », aux yeux de tous! Quelques années encore.
Un jour, je lus une annonce « pour s'arrêter de fumer ». L'auteur y décrivait exactement ce qu'était ma vie : les glaires qui gargouillaient dans la gorge, dès le lever, les cigarettes qu'on n'avait même plus vraiment envie de fumer, et qu'on jetait au loin, dégoûté, après en avoir tiré 3 bouffées, la bouche qui ne connaissait plus qu'une odeur, absolument dégoûtante, celle du goudron ! La conviction qui vous animait que «c'était fondamentalement écoeurant, totalement pernicieux et con », et que par connerie, et habitude de vie, on se livrait là à une gestuelle effarante, une sorte de rituel , où le simple frottement de l'allumette sur le grattoir ouvrait le sabbat, vous faisait frémir, dans l'expectative d'une nouvelle bouffée bleutée dont vous n'étiez - ô comble - même plus convaincue qu'elle ne soit pas totalement puante.

Et en même temps ma gorge qui se serrait, au rythme de mes artères qui pulsaient, tout près. Et les gens qui tombaient, autour de moi, comme des mouches. Atteints de cancer. Et mon père qui, esclave du tabac, se retrouvait à l'hôpital, avec un verdict sévère, et moi, qui les rallumais, sitôt éteintes.
Non, cela, c'était vraiment tomber trop bas dans l'esclavage... Alors, terriblement en colère contre moi-même, j'eus, cette fois, la chance d'une sorte de flash salvateur qui arriva sans du tout que je ne m'y attende : un collègue, au boulot, m'offrit ce jour-là une cigarette, et, une fraction de seconde, machinalement, j'allais l'accepter. Alors je vis dans l'oeil du collègue une petite lueur amusée.
Et là, on me croira si on veut, mais c'est cette lueur amusée qui m'asséna la gifle que je méritais. Que personne, jamais, ne m'avait donnée, et qui me remit la tête à l'endroit !
Etre mollassonne, comme je l'avais été, esclave, pieds et poings liés, ainsi que je me trouvais, girouette, le matin, pleine de bonnes résolutions, et dès midi, changer de cap, au bon gré des occasions, et de la simple vision d'une cigarette, entr'aperçue, sortant du paquet, c'était ce que j'étais devenue, lentement et sûrement. Et le regard amusé du diable, en la personne de ce collègue innocent, ENFIN, c'était comme un miroir que l'on aurait placé devant moi, pour me filmer dans toute ma veulerie !
Alors je dis à ce collègue - en contenant ma colère - contre lui et contre moi : « Non merci, je ne fumerai plus jamais ».
Et plus jamais jamais je ne fumais par la suite. Et plus jamais, d'ailleurs, je ne fus tentée. Car là j'avais pris conscience - enfin - qu'effectivement, je ne pouvais inspirer qu'un amusement condescendant, en première priorité !
Il y a de cela un certain nombre de décennies. Je me mis à grossir de 13 kg. Puis je me mis à la diète, pour les perdre. Longtemps, je fus obligée de surveiller mon poids. Je fus mal dans ma peau. En raison, tout bêtement, d'une faim qui me tenaillait, et à laquelle je résistais. Je devins très rigoriste avec les fumeurs, dont l'odeur me rendait totalement malade. Je détectais, en allant me promener, les maisons « où l'on fumait ». J'étais devenue hypersensible.
Il m'en reste encore une certaine sensibilité au niveau de la gorge et du rhinopharynx. Je ne pourrai jamais séjourner dans une pièce où l'on fume, jamais fréquenter un fumeur.
Ma faim s'est apaisée. Mais j'ai tout de même, je trouve, bon appétit. Simplement, je ne suis plus « en manque », et je n'éprouve pas le besoin de me priver. Je suis dans la bonne fourchette, question « indice de masse corporelle ». J'ai, depuis longtemps, heureusement, retrouvé mon équilibre perdu. Si ce récit peut inciter quelques uns, ou quelques unes, à « essayer, eux aussi », alors, je n'aurai pas perdu mon temps !

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Allo DocteurComment j'ai arrêté de fumer : 2e témoignage par Evelyne Bridard
Le train s'arrête à l'arrêt prévu. C'est une gare de banlieue, un patelin encore préservé des affres de la région parisienne. Je regarde cet homme fumer, face à la porte du train ouverte. Il ne monte pas, il emplit ses poumons au maximum de ce que sa cage thoracique peut contenir. Il tête avec frénésie sur sa clope comme un bébé affamé sur le sein nourricier. C'est comme s'il voulait emmagasiner la réserve qui lui permettra de survivre sans sa nicotine si vitale…
Mais cet arrêt dans le Transilien est très court, déjà le bip caractéristique qui annonce le départ imminent retentit. Il tire une dernière bouffée, ses joues se creusent par la succion exercée sur l'embout ; un léger rictus contracte ses maxillaires et à regret il jette l'embout encore fumant sur le quai. Il était temps, in extremis les portes se referment derrière lui.
Il a choisi le siège derrière le mien. Une odeur écœurante remplit l'air, je le suivrais à la trace.
J'ai toujours eu un sens olfactif très développé, on me l'a souvent fait remarquer en diverses situations, mais là je me demande s'il ne serait pas plus souhaitable d'avoir le nez bouché… J'ai envie de vomir, le matin je suis encore plus sensible aux odeurs que d'ordinaire dans la journée. Il n'a absolument pas conscience qu'il me dérange fortement ! Si je le lui disais, même avec tous les égards du monde, je passerais pour l'emmerdeuse de service, celle qui est là pour empiéter sur son espace de liberté… Je change de place en m'éloignant le plus possible de cette puanteur âcre et infecte.
J'ai de la chance, l'avantage de travailler à l'opposé de Paris, c'est que le train est moins fréquenté, même aux heures de pointe. Je trouve donc facilement une place libre ailleurs. Et dire que j'ai fumé moi-même !
Quand j'étais fumeuse je n'imaginais pas que je puisse sentir mauvais, que ma bouche, mon haleine, mes vêtements, que toute ma personne dégageait une pestilence qui pouvait être incommodante pour les autres ! Comme je suis heureuse d'avoir arrêté !
« T'as pris quoi pour t'aider ? » Me demande Tony, un ami de mon mari.
« Rien. »
« Ah bon ? Ben ça a dû être dur ! » Me dit-il, à la fois incrédule et admiratif.
« La volonté tout simplement la volonté » lui répondis-je.
« Ah ben oui bien sûr, la volonté... » Conclut-il dubitatif.
« Ben moi j'aimerais bien arrêter, mais j'arrive pas ! J'sais pas comment t'as fait ! »
« Tu sais Tony, en réalité il y a peut-être 6% de chimie, c'est-à-dire un réel manque dû à la dépendance, les 94% qui restent, c'est mental ; uniquement mental ! Tu peux me croire quand je te dis que pratiquement TOUT est Dans La Tête ! Je vais te raconter comment ça m'est arrivé… »
Je ris car je me fais l'impression d'être une vieille racontant sa première fois avec un homme… Bon, trêve de plaisanterie, nous étions en hiver, fin 2001.
Le passage proche de la fin du franc et du passage à l'euro en a déboussolé plus d'un. Une parente de ma belle-famille, fit une dépression nerveuse tant l'angoisse la tenaillait, à la fois d'être perdue elle-même dans une nouvelle monnaie qui la dépassait, que d'être persuadée que ses économies en banque allaient fondre comme neige au soleil… Mon mari et moi avions beau la rassurer, lui expliquer de long en large que l'euro ne changerait rien ; elle nous téléphonait vingt fois par jour, tenaillée par sa peur devenue obsessionnelle. Je me servis même d'un Monopoly, dont je redessinais des pièces et billets fictifs dans la nouvelle monnaie et nous l'invitions à des parties de jeux. Pendant la partie, son inquiétude disparaissait, puis rentrée chez elle, elle nous retéléphonait, plus du tout convaincue que son argent en franc ne souffrirait pas d'une dévaluation. Comme elle était veuve, et se plaignant à qui voulait l'entendre « qu'elle était toute seule », elle abusait de notre bienveillance et nous persécutait jour et nuit. D'un paquet de 20 cigarettes par jour, je passais allègrement à deux au minimum. Nous étions harcelés, hantés par la sonnerie du téléphone, et étions mon mari et moi-même, devenus très perturbés et fragilisés dans notre quotidien !
Dans ma vie professionnelle, cela eut aussi une incidence…
Alors que je travaillais ponctuellement pour une enseigne de prêt-à-porter, je me devais en tant qu'animatrice commerciale, d'avoir une apparence impeccable, et non une chevelure négligée et des yeux bouffis de fatigue… Et un phrasé impeccable lorsque je vantais les gammes textiles au micro dans des opérations flash. La directrice du magasin vint me voir à trois reprises dans la journée et me repris sur des erreurs dites en direct… Je ne m'étais même pas rendue compte d'un lapsus confondant une marque pour une autre, et de « matelas » dit au lieu « de blousons matelassés » et le comble… d'inviter la clientèle « à se rendre au rayon homme pour profiter de ces robes en promotion »…
« Nous sommes large d'esprit, me dit la directrice, mais nous ne vendons pas encore de robe au rayon homme… »
J'étais gênée, atrocement confuse et je m'en voulais d'être aussi peu professionnelle ! Et j'en voulais aussi à cette femme tyrannique, dont le despotisme n'avait d'égal que son égoïsme légendaire dans la famille. Je tombais malade.
Une toux rauque, engluée de glaires, m'emportait dans des quintes nocturnes qui m'obligèrent à tenter de dormir assise, tant la position allongée aggravait le processus de toux.
J'eus la vision horrible d'être sous tente à oxygène, mourante, cherchant désespérément à respirer, et qu'un mince filet d'air me maintenait suffisamment en vie pour être lucide, mais que petit à petit, l'air se raréfiait d'autant, rendant mon agonie encore plus atroce et longue…
Le lendemain matin, je fonçai chez le toubib. A l'examen au stéthoscope, il diagnostiqua de l'asthme et me prescrivit un aérosol à inhaler plusieurs fois par jour.
J'eus un choc.
Je creusais ma propre tombe.
Moi qui étais en bonne santé, qui avait fait l'admiration vingt ans plus tôt de notre médecin de famille qui, à la vue de mes poumons dans son appareil de radioscopie, s'était exclamé admiratif à mon mari (qui me le répéta après) : « Mais qu'est-ce qu'elle est charpentée !! Mais c'est incroyable ce qu'elle a de gros os !! »
Certes j'aurais préféré susciter son admiration pour le charme incontestable de mes yeux noirs de velours, mais les critères de ce brave homme étaient plus scientifiquement pragmatiques.
Mon paquet de cigarettes resta plusieurs jours abandonné.
Les jours passaient et la clope ne me manquait pas du tout ! Je humais à plein poumon ce petit souffle qui sortait de l'inhalateur, et j'avais le sentiment que chaque petite dose bénéfique remplaçait aisément la cigarette. Puis je sentais parfois un vague désir de fumer, mais vite je me précipitais sur le petit nébuliseur et absorbais une bouffée bienfaitrice. Puis je pris une décision, celle de l'arrêt définitif du tabac. Je dis à mon mari :
« À partir du nouvel-an, je vais arrêter définitivement de fumer, mais il faudra que tu m'aides : il ne faut pas que pas tu fumes à la maison !
« D'accord » me dit-il.
« Et puis si jamais je suis invivable, je ne veux pas que tu me dises : « Je préférais quand tu fumais, tu n'as qu'à refumer…» Ça c'est la formule-piège qui me fera refumer à coup sûr !! Donc il faut que tu t'engages à me supporter ! »
Mon mari dit oui à tout. Le fait que lui-même fumait lui conférait une forme de culpabilité et de compassion, d'autant que je n'exigeais pas de lui qu'il cessât le tabac en même temps. Il me devait bien ça, alors il joua le jeu de ce pacte tacite.
Mon état de santé s'étant nettement amélioré, l'envie de fumer revint furieusement en même temps que ma forme.
« Sur le calendrier je vais noter les jours au fur et à mesure » me dis-je.
Je fixais le paquet de cigarettes posé sur le buffet. Non je n'y toucherais pas. Une heure s'écoule, deux heures… Après le repas du midi, je suis tentée de boire un café. Non, déjà que j'ai envie de fumer, si je bois un café en plus cela deviendra une vraie torture ! La journée passe ainsi, très longue et alternée de petites victoires sur le tabac. D'ordinaire le soir, nous regardons la télé. Je n'ai pas envie d'être tentée car nous fumons d'ordinaire devant le film. Je ne suis pas masochiste, je ne vais pas me placer dans des situations génératrices d'envies de cloper ! Les chambres et la salle de bains ont toujours été des espaces préservés du tabagisme. Je fuis le salon et je pars me réfugier dans ma chambre. Ce petit cocon douillet est le lieu idéal pour calmer mon stress. La lecture sera aussi un moyen de penser à autre chose… Mais l'envie revient et les pages que j'égrène ne parviennent pas à chasser cette satanée envie de cigarette. J'en pleurerais tellement j'ai les nerfs à vif d'avoir eu toute la journée ce combat à mener et cette merde que j'ai envie de prendre dans le paquet… Un chocolat, je vais boire un chocolat ! A ma demande mon mari me le prépare et me l'amène au lit. Je bois ce nectar avec délice, le liquide chaud et velouté me procure un bien-être immense. Comme un cataplasme sur la plaie béante qu'est mon esprit malade et torturé. Je lis à m'abrutir, à tomber de sommeil , puis les lettres se floutant à ma vue, je laisse tomber le livre sur les draps et les songes m'emportent dans une nuit où je ne suis enfin plus tourmentée.
Le lendemain matin, au petit déjeuner je bois un thé au lieu de mon habituel café. Je changerai toutes mes habitudes, finies les pauses-café qui sont si intimement liées à la cigarette, finis les apéros et les repas avec les amis, finies les soirées film, finie la cigarette après le repas… Sur le calendrier je raye avec délectation et fierté le jour écoulé où j'ai réussi à tenir. Le paquet de cigarettes est toujours posé sur le buffet, je le regarde avec satisfaction. Je suis plus forte que lui ! J'ai besoin de le voir, tout comme j'ai besoin de le mettre dans mon sac-à-main lorsque je sors. J'ai besoin de savoir qu'en cas de besoin, il est là, à ma portée. L'idée du manque me fait peur ; c'est un paradoxe ; mais je crains qu'en cas de manque, le stress soit tellement violent que je serais capable de craquer à la vue du premier buraliste venu…
Une semaine s'est écoulée, c'est énorme pour moi ! Je regarde les jours cochés qui ne sont qu'un code crypté pour le lecteur lambda, mais si symbolique de combats gagnés ! J'ai les nerfs en pelote, je fonds en larmes pour une broutille, je m'énerve pour un rien. Mon mari est patient. Il m'admire. J'ai besoin de cette admiration et lorsque cette parente revient à la maison après un petit séjour en maison de repos, je suis désappointée qu'elle ne remarque même pas que je n'ai pas touché une cigarette depuis son arrivée ! Lorsque je le lui fais remarquer, je n'ai qu'un simple « ah ben c'est bien » dit sur un ton morne et placide.
Un mois ! Je n'aurais jamais cru tenir autant ! Je vis comme une nonne, recluse dans ma chambre le soir, à lire mes histoires et à me réconforter du précieux chocolat si apaisant. Je me sens protégée ainsi dans mon lit, et le fait que je me sois toujours refusé à fumer dans cette pièce, aide incontestablement à supporter mon sevrage ! Je ne bois plus du tout de café la journée, même si je suis une adepte de l'arabica. Je suis très fière de l'allongement des ratures sur le calendrier ! J'ai toujours mon paquet de cigarettes posé sur le buffet. A ma portée. Et pour l'instant, c'est moi qui gagne ! Je pars me promener en forêt, de longues ballades avec mon mari ; je cours parfois et je m'enivre de cet air frais et vivifiant. Et je dis à mon mari :
« Chéri c'est merveilleux, j'ai l'impression de revivre, mais sent cette odeur de résineux dans l'air ! Sens cette mousse qui dégage une odeur humide de sous-bois ! Mais sens cette végétation qui vit autour de nous, je suis vivante et je suis contente ! J'entoure un arbre de mes bras et je l'embrasse. Merci d'exister, merci. Comme j'aimerais aussi que tu arrêtes Chéri, si tu savais comme c'est bien !!! »
6 mois se sont écoulés, un rêve ! Il y a eu des moments difficiles, comme un pique-nique organisé avec des cousins. Ils buvaient et fumaient tous allègrement, en plein-air il est vrai. Mais à 3 heures de l'après-midi, je n'en pouvais plus d'avoir les fesses endolories sur le banc de bois, à grignoter des chips à la con, à attendre de manger un vrai repas… J'avais toujours faim depuis l'arrêt du tabac. Je buvais maintenant du café en étant capable de surmonter les envies, mais j'étais incapable d'attendre des heures durant, la faim au ventre, le corps ankylosé d'immobilité, gagnée par l'ennui et le besoin de manger. J'avais pris du poids, mais je m'en moquais. Et mon mari qui fumait, buvait et discutait sans se rendre compte que mon supplice avait assez duré ! Alors j'avais fini par me montrer désagréable, et tant pis si j'avais le mauvais rôle, celle qui est intransigeante, la chiante quoi…
« Ah il n'y a pas pire qu'un ancien fumeur pour emmerder le monde ! »
J'aurais préféré ne jamais fumer, mais c'est ainsi. Je suis devenue allergique aux effluves tabagiques, immédiatement l'odeur me créé un mal de gorge et pour peu que je sois exposée une soirée entière, je me tape une angine carabinée dès le lendemain ! Ce n'est pas psychologique, ce n'est pas psychosomatique, c'est physiologique. Lorsque ma mère fumait et qu'adolescente je respirais ces volutes qui s'élevaient dans l'air, je n'ai jamais souffert de mal de gorge, parce que je n'étais pas fumeuse tout simplement. Maintenant, c'est comme si mon corps se défendait lui-même du tabac, et que mes amygdales douloureuses à la déglutition m'envoyaient un signal d'alerte pour me mettre en garde…
J'eus un an plus tard une crise très difficile à surmonter : mon mari fut opéré et hospitalisé une dizaine de jours ayant subi une agression organisée par des voisins. Un tabassage en règle, duquel il réchappa par miracle, mais cela nous laissa des séquelles psychologiques. Il fallut pourtant continuer à vivre. J'eus beaucoup de mal à empêcher mes deux fils de tenter de venger leur père, non pas que je n'eusse pas moi-même de furieuses envies vengeresses, mais je voulais avant tout les protéger d'eux-mêmes ! Une vendetta qui dégénère dans une escalade sans fin fait irrémédiablement des victimes, et nous étions déjà assez traumatisés comme ça, sans en rajouter davantage. Nous vivions reclus chez nous, cachés derrière les persiennes closes, à épier au-travers des lattes des volets, le moindre mouvement dans la résidence. Après un arrêt de maladie d'une quinzaine de jours, je dus reprendre mon emploi. La vacation quatre fois par jour de la traversée des écoliers à un passage-piéton du quartier. Cela m'obligeait à quatre allers-retours dans une journée. Donc huit fois par jour j'étais contrainte de sortir et de rentrer chez moi, avec la peur au ventre de croiser un des agresseurs dans le voisinage. Plus d'une fois à cette époque je faillis craquer ! Cela m'aurait été si facile avec les paquets à ma portée ! Je me revois à un moment donné dans la voiture, énervée à l'extrême, pleurant et hurlant de colère, j'étais trop à bout, c'était intenable !
« Julien donne-moi une cigarette ! » Dis-je à mon plus jeune fils dans la voiture.
« Non maman, je ne veux pas que tu fumes ! »
« Je t'en supplie mon fils, j'en peux plus, il faut que je fume !!! »
Il me tint tête et refusa de me tendre cette tige salvatrice. Jamais mon fils ne s'oppose à mon autorité. Alors je n'exige pas, je supplie, j'implore ; il ne peut pas me résister, il voit bien que je suis terriblement en souffrance !
« Non maman, si t'en fumes une, tout ce que t'as fait avant pour en arriver là, c'est foutu ! C'est comme de boire un verre pour un alcoolique, tu retombes dedans ! »
Je suis émue qu'il m'ait refusé cette cigarette, et je suis contente qu'il m'ait tenu tête, d'ailleurs dans mon for intérieur je l'espérais. S'il m'avait tendu une cigarette, oui je l'aurais prise, quitte à le regretter dans les deux minutes après l'avoir allumée. J'ai de la gratitude aussi. Je pense que c'est ça aussi l'amour.
Avant je comptais les heures, et puis les jours. Ensuite j'ai compté les mois qui m'éloignaient d'autant et me grandissaientt en estime de moi.
Ensuite je comptais en années. Je n'y pense plus aujourd'hui ou très rarement. Pour être honnête, il n'y a qu'une chose qui me manque : quand on est fumeur, on se réunit ensemble pour fumer dans le même espace. Ça crée des liens, on a l'impression qu'on fait partie d'une sorte de fratrie, on se comprend. On se dépanne mutuellement en cas de manque de cigarette, on allume l'embout de l'autre quand il a oublié son briquet et il nous en est reconnaissant. On est dans notre bulle, unis. Ce lien invisible et convivial ne peut être compris par la caste des « non-fumeurs ». C'est juste un semblant de solidarité qui me manque, je dis bien « semblant », car comme la cigarette, c'est un faux-semblant qui fait illusion.

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Allo DocteurComment j'ai arrêté de fumer : témoignage d'une ancienne fumeuse : Marie
Ah, si jeunesse savait ! Tout a commencé l'année du baccalauréat : ma meilleure copine, grande fumeuse de « Françaises », m'a tendu une cigarette en m'expliquant comment avaler la fumée... Je m'étrangle, je tousse à tout rompre... Mais je ne me décourage pas ! Jusqu'à mes 41 ans, plus un jour sans tabac, des Gauloises brunes, avec filtre tout de même, et jamais à jeûn ! Un paquet et demi par jour, voire plus en cas de sorties ou de nervosité, ramené à 10 cigarettes quotidiennes, lors de mes grossesses, dose préconisée par le corps médical en général et Florence Pernoud en particulier. Impossible de faire l'impasse tellement l'addiction est bien installée !
Comment le déclic est né ? Pas du jour au lendemain...
Lors des nombreuses campagnes annuelles anti-tabac j'accumulais les documents mis à disposition. Petit à petit, ces lectures ont fait murir en moi l'idée que le tabac devenait encore plus toxique après une vingtaine d'années de consommation et que les conséquences sur la santé allaient se multiplier. A cette époque, les patchs commençaient à être sur le marché, sur ordonnance.
Comme je les avais déjà testés pour le mal des transports, ces médicaments diffusés par la peau avaient obtenu mon adhésion car très efficaces ! Donc je me suis procuré la 1ère boîte.
Rangée dans un coin du buffet...
Le 28 avril 1992, j'étais seule dans ma cuisine. Le ciel était gris, les enfants à l'école, mon mari au boulot, et moi, en arrêt maladie depuis quelques semaines, après un burn-out, j'étais morose.
Dans un élan d'énergie, ce jour-là, à 3 jours de mon anniversaire, j'ai collé mon 1er patch sur mon épaule, symbole de ma liberté d'agir contre ces chaînes qui s'étaient installées à mon insu ! Une allumette entre les dents, je me suis occupée toute la journée et les suivantes pour ne pas succomber ! Mes lectures m'avaient préparée à ma nouvelle vie d'Ex-fumeuse ! Même une seule « taf » (bouffée) pouvait réveiller la perte du contrôle.
J'ai tenu bon depuis, même en partageant la vie d'un gros fumeur. Mon mari a cessé de fumer le 5 mars 2012, après 38 ans de tabagisme, à la suite d'une opération de la vessie (organe souvent touché par le cancer du fumeur). Il a eu la chance de passer un scanner pour des douleurs au dos qui a permis de déceler à temps les ravages silencieux du tabac. Il mâche depuis des pastilles de menthe à la nicotine, mais entre deux addictions, mieux vaut choisir la moins dangereuse. Interdiction définitive de fumer.
Ce témoignage, je l'apporte à la présidente dévouée de Cancer-Espoir (site = cancer-espoir-plus.fr) qui bataille chaque jour pour améliorer la société et le bien-être de tous par ses conseils de prévention et de bon sens. Il est porteur d'espoir et si seulement une seule personne se sent prête à suivre mon exemple, je ne peux que l'encourager.
Enfin, le mieux, c'est de ne jamais commencer...

Questions posées par Simone (Cancer-Espoir) :
  1. Lorsque tu as cessé de fumer, la poursuite du tabagisme par ton mari t'a-elle perturbée, et si oui, un peu, ou beaucoup ? Physiquement, ou moralement, ou les deux ? R : NON

  2. As-tu essayé - ou non - à l'époque - de le dissuader ? (Un peu, beaucoup, ou pas du tout...) R : NON (sa décision devait être personnelle)

  3. As-tu cessé carrément « d'un coup », sans jamais rechuter, même pas avec une seule cigarette ? R : OUI

  4. Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à ce propos à un jeune pour l'aider à résister - ou carrément à cesser ?! R : je ne donne pas de conseils, à moins qu'ils ne me soient demandés par une personne concernée précisément

  5. Et à quelqu'un de déjà vieux !? R : IDEM

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Allo DocteurAngiologie
La secrétaire d'un angiologue, Sophie CHEVALIER, répond aux questions de Cancer-Espoir. Simone, pour le compte de Cancer-Espoir, profite du séjour au mois d'août de « la famille », pour interroger Sophie, épouse du petit-fils...
QUESTIONS :
      1. Peux-tu, Sophie, te présenter, et nous dire de quoi s'occupe ton patron, angiologue dans la région parisienne ?
      2. Pour nos auditeurs, pourrais-tu expliquer ce qui distingue spécialement un cardiologue d'un angiologue ?
      3. Revenons à des détails plus... statistiques... La proportion des patients masculins et féminins est-elle la même, ou qu'en est-il ?
      4. Les personnes âgées prédominent-elles... ?
      5. Combien de temps environ, et EN MOYENNE, dure une consultation ?
      6. L'agenda « du patron » est-il compliqué à gérer ?
      7. Tu es naturellement chargée, entre autres, de la réception du patient. Cela se passe-t-il toujours plutôt bien !?
      8. Es-tu parfois - ou souvent - chargée de seconder « le chef » pendant certains examens, et si oui, à propos desquels ? Peux-tu développer un peu ?
Au cours de cette enquête, Sophie aura tout loisirs de nous surprendre par l'étendue de ses connaissances, et par l'intérêt et même la passion qui l'anime, à propos de pathologies réellement complexes... Entre autres :
  • C'est quoi, une trombose !?
  • C'est quoi, une embolie ?
  • Pourquoi une artère est-elle plus importante qu'une veine ?
  • C'est quoi, un doppler ?
  • C'est quoi, un AVC ? Une rupture d'anévrisme ?
  • Comment ton patron peut-il observer l'état des capillaires ? Et pourquoi observer des capillaires ? Et c'est quoi les capillaires !?
  • Dans quel(s) cas va-t-on réaliser un scanner plutôt qu'un doppler ?
  • Peux-tu nous entretenir un peu des anticoagulants ? Etc.etc...
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Allo DocteurIntervenante : Sophie CHEVALIER - Secrétaire médicale




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Allo DocteurLes soins palliatifs
Enquête auprès du Dr Jean-François VILLARD, de l'hôpital de Hayange, par l'association Cancer-Espoir, sous forme d'une ITW en vidéo.
Avec votre accord, Dr Villard, nous avons décidé que cette ITW concernant les soins palliatifs serait basée sur un diaporama présenté en ce moment sur Intercom-Santé 57, et élaborée par le Dr WARY et son équipe - dont vous, Dr VILLARD, - est-il permis de supposer...

Diapositive 1 : elle se propose de développer : la définition - l'histoire l'organisation - des soins palliatifs...

Diapositive 2 : cette conception est relativement nouvelle dans l'histoire de la médecine, nous dit-on. Elle aurait pris corps il y a 45 ans - donc vers 1965 - et cela aurait débuté chez les anglos-saxons. Il nous est dit que mourir sans le recours à la médecine devient de plus en plus rare... J'oserais dire que c'est pareil pour les naissances ! Accoucher sans l'aide de la médecine devient rare. Alors pouvez-vous déjà analyser ce phénomène...

Diapositive 3 : on fait ressortir 3 grands concepts : l'Euthanasie - l'obstination déraisonnable - et enfin, les soins palliatifs. Et, en introduction à cela... il nous est dit : « Pas d'ambiguité... Tout le monde veut mourir dans la dignité ». Axel Kahn, lui, s'indignait : « Il n'y a pas de morts indignes ». Cette argumentation de « mourir dans la dignité » est-elle, selon vous, un argument pertinent ?

Diapositive 4 : un petit schéma se propose de comparer qualité de vie et quantité de vie... Pouvez-vous nous en parler un peu...

Diapositive 5 : elle nous met en garde contre certaines confusions... tout d'abord, pouvez-vous nous définir l'Euthanasie ? Les différentes sortes à distinguer. Les Pays-Bas ont légalisé l'euthanasie : pensez-vous que nous devrions les imiter ? Comment expliquer que des pays (rares) que l'on pourrait être tenté de qualifier « d'avant-gardistes » (si ce terme, dans ce contexte précis, justement, n'effrayait pas tant...), que ces pays fassent ce choix !?
Parlez-nous de l'obstination déraisonnable... Ce serait cette peur de l'acharnement qui engendrerait le plus souvent ces demandes d'euthanasie... Mais ces demandes (rares, et on le conçoit) ne peuvent-elles pas plutôt être considérées comme un appel au secours, de même que le suicidé ne veut pas vraiment mourir, mais c'est ce que, sur le moment, il trouve comme solution « la moins pire », parce qu'il n'est pas aidé au bon moment ?
Parlez-nous de la loi Léonetti... A propos de cette loi, Bernard Kouchner a dit : « Cette loi permet seulement de mourir de faim et de soif ». Qu'en pensez-vous ? » Je pense que vous en pensez plutôt « du mal » … !
Si j'ai bien compris, cette loi permet au patient d'exiger du médecin qu'il abrège un traitement médical trop lourd... Mais le médecin peut-il, contrairement à l'avis du malade, délibérément, abréger un traitement médical qu'il juge trop lourd ? Que signifie « lourd » ? Par le coût que cela entraîne, entre autres ? Les enfants ont-ils le droit de se substituer au malade qui a plus ou moins « perdu la tête » pour l'exiger à sa place? Si ni le patient ni les enfants ne le demandent, le médecin a-t-il le droit d'estimer que la poursuite des traitements doit être interrompue car c'est de l'acharnement ?
Le patient a-t-il le droit de s'acharner à vouloir vivre (cela doit exister... Excusez cette question, elle est sortie sous la pression « de l'envie de vivre » ! ) ? La famille a-t-elle le droit, à la place d'un malade qui ne peut plus s'exprimer, de demander « le prolongement à tout prix », et dans ce cas, en cas de désaccord du ou des médecins, que fait-on (le cas de Vincent Lambert m'en semble une bonne illustration, encore que, là, il y ait discorde familiale...) ?

Diapositive 6 : là, vous parlez de soins ACTIFS, axés sur le confort physique, psychique et spirituel. En « palliatif », on ne parle plus que de « soins », il n'y a plus de traitement, si je comprends bien... Voulez-vous expliquer la nuance... Je voudrais quand même savoir : très concrètement, quels sont ces soins ? Change des couches, prévention des escarres... ?

Diapositive 8 : je vous cite : « La démarche palliative vise à sauvegarder la dignité de la personne ». Je voudrais une explication : dans quel cas la personne mourante perd-elle sa dignité !? Puisque, à quelque part, j'ai lu : « La dignité, ce n'est pas la propreté des fesses, c'est la propreté de l'âme... ».
Je vois sur cette diapositive une soignante, je crois, qui semble jouer du violon, ou d'un autre instrument de musique... et je songe un peu au film « Soleil vert », paru il y a quelques décennies et créé à partir d'un roman du même nom. Il y était question, entre autre, d'une mort volontaire accompagnée d'images de rêves et d'une musique douce... L'intention, ici, me paraît louable, mais concrètement, qu'en est-il ? Combien de patients peuvent bénéficier de cette approche très particulière ? Vous disposez de crédits pour payer « les musiciens » ? Ou disposez-vous de beaucoup de personnel bénévole pour cette action particulière ? Ou est-ce-là simplement, une image-symbole de ce à quoi on devrait pouvoir aspirer !?
Sur cette diapositive, il est précisé : « Les soins palliatifs cherchent à donner à la personne malade une place centrale dans les décisions qui la concernent ». Cela implique qu'il y a à présent des décisions importantes qui concernent le malade. Pourquoi précisément maintenant ? Cela laisse entendre qu'il y a un choix à faire pour le malade APRES avoir été mis au courant d'une situation de santé irréversible, donc de son état incurable. Et que c'est d'abord à lui de choisir entre l'arrêt des traitements et l'acharnement thérapeutique. Ceci est une situation extrêmement déstabilisante, et cruelle, pour une personne très malade, donc très fragilisée. La famille proche est-elle consultée au préalable ? Car c'est elle qui connaît psychologiquement le mieux le malade, et ses réactions possibles. Si la famille demande de préserver la fragilité psychologique du malade, et de le laisser mourir dans l'ignorance qu'il va mourir, donc possiblement plutôt le sourire aux lèvres, le fait-on : dans certains cas - toujours - jamais ?

Diapositive 9 : thème : à qui s'adressent les soins palliatifs. Il nous est dit qu'il n'y a pas de notion d'âge... ce qu'on comprend volontiers. Et aussi qu'il s'agit de maladies graves, en phase avancée ou terminale, mettant en jeu le pronostic vital. Or, ensuite, vous précisez : les SP doivent être mis en œuvre tout au long de la maladie... Donc avant la phase avancée ? N'y a-t-il pas contradiction ? Vous nous citez de nombreuses maladies graves (SIDA, cancer, etc...), toutefois incluez-vous vraiment la maladie de Parkinson dans les maladies à l'issue fatale ? Personnellement, la maladie de Parkinson concernant quelqu'un de très proche m'a obligé à une perpétuelle recherche de documentation à son propos, donc je sais que ce n'est pas une maladie mortelle par elle-même, donc pourquoi placer un parkinsonien en soins palliatifs ? En fait, je sais que le curatif, pour Parkinson, n'existe pas. On va juste essayer de réduire les symptômes. Donc des soins de confort de vie peuvent se concevoir. Mais il ne s'agit pas d'une maladie considérée comme mettant en jeu le pronostic vital. Pouvez-vous dire en quoi précisément vous pouvez néanmoins soulager un parkinsonien ?
Question plus générale : habituellement, tout confondu, vos soins varient en durée de quel laps de temps à quel laps de temps !? Parfois 3 mois, 3 jours ? Et puisque nous y sommes : combien de temps, par jour, consacrez-vous (en moyenne) à une personne (certes, c'est variable, mais encore ?) ?

Diapositive 10 : par qui et où se pratiquent les soins palliatifs ? Pouvez-vous nous en parler un peu ?

Diapositive 11 : ici, le zoom est mis sur LES UNITES DE SP : pouvez-vous nous en parler un peu ?

Diapositive 12 : à l'opposé des précédentes équipes « fixées », vous nous parlez d'équipes mobiles. Voulez-vous développer ceci ? Ensuite : vous nous parlez de 4 points bien différents : rôle d'expertise - de soutien - d'aide à la décision - d'enseignement...
Voulez-vous expliquer « rôle d'expertise » ?
Rôle de soutien : psychologique ? Du malade et de sa famille ? Autrement dit, cela implique-t-il une invitation au dialogue, de votre part, par rapport à une famille risquant de se retrouver repliée sur elle-même dans sa souffrance ? Si votre personnel voit une épouse en train de vaquer silencieusement à des occupations ménagères au lieu d'entreprendre avec vous un dialogue, parce que, d'une part, elle ne sait pas discuter, elle n'en n'a pas envie, elle est déprimée, et ou complètement complexée par rapport au corps médical, et à son manque de compréhension personnelle de la situation, vous pouvez être amenés à faire quoi ? Tout le personnel employé en soins palliatif est-il formé pour qu'un consensus d'attitude ouverte soit réalisé par rapport à l'attitude de soutien ? Si par contre, le degré de culture du conjoint non malade - ou du malade lui-même - peut l'amener à vous demander des explications sur les perfusions que vous êtes amenés à effectuer, que dites-vous ? Justement, en même temps JE vous pose la question : quelles sortes de perfusion pouvez-vous être amenés à effectuer ou êtes-vous fatalement amenés à donner ? En particulier : hydratez-vous la personne - partiellement, ou plus du tout, et pourquoi ? Nourrissez-vous la personne (bien sûr, je pense à B. Kouchner …!) ? Vous devez probablement, dans ces cas, injecter des produits calmants la douleur... Pouvez-vous nous en parler...
Rôle d'enseignement : cela implique-t-il : l'enseignement au malade, à sa famille (explication de ce que vous faites, conseil sur le comportement vis à vis du malade ) ou/et cela implique-t-il l'enseignement, à partir du cas, par rapport à un personnel médical ou paramédical en formation, présent dans l'équipe ?
Rôle d'aide à la décision : à quelle décision ? Celle des soins palliatifs ayant été acceptée, « les dés n'ont-ils pas déjà été jetés » ? A-t-on encore un choix ? Un retour en arrière est-il concevable ? Là, je souhaite vis à vis de vous, Dr Villard, expliquer un peu mieux la formulation de certaines questions : je ne suis pas arrivée à l'âge que j'ai sans avoir eu de multiples occasions de vivre, en-même temps que des personnes très proches, des fins de vie très douloureuses. Cette sensibilisation transparaît dans mes questions, ainsi que, parfois, un certain scepticisme par rapport à ce que l'on peut parfois être tenté de prendre pour une belle image, consolante, qui risque de s'opposer à une certaine réalité vécue - je ne voudrais pas minimiser le moins du monde le rôle difficile de certains médecins et leur dévouement absolu, ainsi qu'une totale implication. Juste qu'ils comprennent, aussi (si ce n'est déjà fait !) que : le terme même de « soins palliatifs », s'il peut apaiser certaines consciences, certaines angoisses, peut tout aussi bien, pour d'autres, représenter « l'inéluctable », le « fatal », le chemin du « non-retour », il s'oppose à la notion de « vie à tous prix », certes déraisonnable, mais « la raison », elle, a si peu à voir avec le sentiment ! Le rêve de prolonger la vie est un rêve universel, et le fait d'opposer la raison au rêve, c'est aussi démolir le beau rêve, donc à quelque part, même si on ne le vous le dit pas à haute et intelligible voix, on risque de penser tout bas : « ne démolissez pas notre rêve, on y tient tant !! » Je voulais juste dire cela, pour les auditeurs également. Parce qu'il s'agit d'un non-dit, retenu derrière les lèvres de beaucoup, avec une très forte pression... Avant de passer à la diapositive 13, la moindre des choses est que moi-même vous laisse, à propos « du beau rêve », vous exprimer, à votre tour !

Diapositive 13 : les services d'hospitalisation à domicile : votre conclusion est : ils permettent l'optimisation du maintien à domicile des malades concernés, lorsque le contexte familial s'y prête. C'est clair. Est-ce dans une majorité de cas qu'il en est ainsi ?

Diapositive 14 : les lits identifiés de soins palliatifs : il faut donc distinguer d'une part les services de petites unités spécialisées, et d'autre part des lits « réservés » dans des unités ordinaires ? « Le concept est noble, mais flou, voire pervers, dites-vous. » Là, vous en dites trop et pas assez... Donc, veuillez nous en dire un peu plus...
Diapositive 15 : offre de soins palliatifs en Lorraine : pouvez-vous développer ?

Pouvons-nous visiter ici un service de soins palliatifs, sans vision sur les malades, car une élémentaire discrétion l'exige évidemment ?

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Allo DocteurIntervenant : Mr le Dr Jean-François VILLARD - HAYANGE

LES SOINS PALLIATIFS - 1ère partie




LES SOINS PALLIATIFS - 2ème partie



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Allo DocteurQuand peut-il être opportun de consulter un sexologue ?
SUJET TRAITE PAR Le Dr RAMSEYER, de THIONVILLE - ITW en 2 parties réalisée par l'équipe de Simone SCHLITTER, de l'association Cancer-Espoir
Toutes sortes de questions, impromptues et pas forcément programmées, pourront être posées...
En quelles circonstances peut-on être amené à consulter un sexologue ?
Que pensez-vous, Docteur, de la frigidité féminine ? Est-ce une réalité, ou simplement une métaphore ?
Est-ce que la montée du féminisme qui, selon vous, a permis un meilleur épanouissement sexuel et bilatéral ?
Les couples sans épanouissement sexuel véritable sont-ils :
  • peu fréquents
  • très fréquents
  • aussi fréquents que les divorces.
Et en général, que pouvez-vous dire de leur fréquence ?
Peut-on savoir si cette fréquence a varié avec les décennies, ou si à présent, simplement, les couples se sentent plus libres d'exprimer une réalité précédemment tabou ?
A quels facteurs (probablement multiples) peut être lié ce manque d'épanouissement ?
Il est coutumier de penser que l'homme souffre davantage, physiquement et psychiquement, que la femme, s'il est privé « de sexe » Qu'en pensez-vous ?
Dans l'esprit de certaines femmes, « le sexe tue l'amour » ! Autrement dit, selon elles : l'homme, braqué sur l'acte, oublie de les aimer en profondeur. Qu'en pensez-vous ?
Question un peu osée - mais tout à fait « dans le vent » : les films pornos peuvent-il contribuer à un certain épanouissement sexuel ?
Que devient notre « bonne vieille morale » dans tout cela ?
Y a-t-il des âges préférentiels où l'on est amené à consulter un sexologue ?
Etc.Etc...

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Allo DocteurIntervenant : Mr le Dr François RAMSEYER - Sexologue - THIONVILLE

CONSULTER UN SEXOLOGUE - 2ème PARTIE



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Allo DocteurIntervenant : Mr le Dr François RAMSEYER - Sexologue - THIONVILLE

CONSULTER UN SEXOLOGUE - 1ère PARTIE



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Allo DocteurL'homéopathie
QUESTIONS POSEES A Mr le Dr WAJSBROT, Médecin Homéopathe - METZ :
  1. Cette thérapie est pratiquée depuis quand ?

  2. L'homéopathie, c'est quoi !? Nous aimerions en particulier que vous nous entreteniez de la loi de similitude, et du procédé de dilution

  3. Pouvez-vous aussi nous entretenir de la dynamisation ?

  4. Quel est ou quels sont le ou les diluants ?

  5. Sur quoi se base-t-on pour le choix des produits qui seront ainsi dilués ?

  6. Que signifient les termes : 6 C ; 6 X ; 6 CH ?

  7. En quoi les traitements homéopathiques se différencient-ils des médicaments classiques ? (appelés allopathiques)

  8. Sur internet, nous avons pioché quelques informations, et nous avons été interpellés par l'affirmation suivante : "deux patients souffrant de la même maladie, au sens classique du mot, pourraient se voir prescrire des remèdes homéopathiques différents." Etes-vous d'accord, et pouvez-vous développer ?

  9. Sur internet, il nous a été précisé que les homéopathes en général disposent de bases de données informatisées, en fonction des différents symptômes, afin de les aider dans leurs prescriptions. Est-ce exact, et est-ce votre cas ?

  10. Des recherches systématiques sont-elles entreprises pour trouver de nouveaux médicaments homéopathiques, ainsi que cela se fait pour les médicaments allopathiques ? Ou cela est-il resté inchangé depuis des décennies ?

  11. Existe-t-il des laboratoires spécialisés dans l'homéopathie ? Les laboratoires fabricants de médicaments classiques fabriquent-ils aussi, parfois, ou toujours, des médicaments homéopathiques ?

  12. Des visiteurs médicaux viennent-ils vous présenter leurs produits en homéopathie, comme c'est le cas pour la médecine classique ?

  13. Concernant la pratique de l'homéopathie, nous avons lu qu'il existait 2 approches : uniciste ou complexe. Pouvez-vous nous en entretenir ?

  14. Une personne vient vous consulter, en tant qu'homéopathe, pour la première fois. En général, pouvez-vous préciser, environ, la durée d'une telle 1ère consultation ?

  15. Pratiquez-vous également la médecine classique ? (Cette question entre parenthèse...)

  16. Est-ce que toutes les maladies peuvent être soignées par l'homéopathie, avec autant de chances de succès ? Il nous semble que celle-ci ne peut remplacer les antibiotiques, ni une chimiothérapie ou radiothérapie anticancéreuse... ou trithérapie du SIDA... Qu'en est-il à ce propos ?

  17. Pouvez-vous citer des maladies typiques pour lesquelles vous préconisez un traitement homéopathique, ou bien ne considérez-vous pas "la maladie", mais "le ou les symptômes" ?

  18. Pouvez-vous être amené à prescrire ensemble un médicament allopathique ET homéopathique ?

  19. Peux-t-il y avoir, comme pour les médicaments allopathiques, certaines contre-indications ou effets indésirables ?

  20. Nos lectures nous portent à croire qu'à l'heure présente, il soit impossible de dégager des preuves suffisantes, aussi bien de l'efficacité de l'homéopathie, que de son inefficacité... Ceci en fonction de nombreuses études, comparées à des placebos (veuillez tout d'abord expliquer, pour les non-initiés, le terme "placebo"). De nombreux scientifiques dénigrent la méthode. Prétendant que le degré de dilution ne permettrait plus la présence de la moindre molécule supposée active. Les homéopathes opposent d'autres arguments. C'est bien compliqué... Votre idée ?!

  21. On vous objecte parfois que les affections traitées par homéopathies sont bénignes... Donc qu'elles guériraient de toutes façons par elle-mêmes... Votre point de vue ?

  22. On objecte aussi que la relation d'un homéopathe avec son malade (émotionnellement parlant) est particulièrement bonne, et que de ce fait, c'est un puissant effet placebo qui agit, et non le médicament par lui même... Votre idée ?

  23. Dans quel(s) cas un patient va-t-il plutôt consulter un homéopathe qu'un praticien classique ?

  24. Quelle est, en France, la (ou les) formation(s) possible(s) d'un homéopathe ? Doit-on obligatoirement posséder le titre de médecin ? Le diplôme de médecin homéopathe est-il reconnu par l'Ordre des Médecins en France ?

  25. Les médicaments homéopathiques prescrits sont-ils remboursés par la Sécu, et si oui, à quel taux ? Par les mutuelles ? Même questions pour les consultations.

  26. Souhaitez-vous ajouter d'autres précisions !?
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Allo DocteurIntervenant : Mr le Dr Jacques WAJSBROT, Médecin Homéopathe - METZ

L'HOMEOPATHIE



Dans le cadre de "questions à un médecin homéopathe", le Dr Jacques WAJSBROT s'est livré, ici, sur la lancée, à une intéressante disgression à propos de notre société qu'il appelle "néomoderne". Avec son accord, nous la publions dans la rubrique Ethique et Société (cliquez ici), plutôt que dans notre rubrique médicale classique. Ce développement étant tout à fait improvisé, nous nous excusons d'une finale impromptue, liée à des problèmes techniques.
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Allo DocteurLa surdité chez l'être jeune
En premier, nous choisissons de citer, avec son autorisation, un article du Professeur Claude-Henri CHOUARD, ORL à PARIS, membre de l'Académie nationale de médecine. Cet article, ici, se focalise sur l'un des aspects, grave, d'une surdité acquise qui pourtant devrait et pourrait être évitée : l'exposition des jeunes aux décibels furieux et ravageurs de leur musique, au 21è siècle... !
" Les décibels à forte dose vont-ils nous rendre sourds ? " est paru dans le Figaro Santé du 19/12/2011, vous le retrouverez ici dans son intégralité avec en particulier les références :

Les progrès de l'amplification sonore et de l'industrialisation multiplient les traumatismes sonores et sont à l'origine d'une pandémie nouvelle, la surdité précoce. Aux fortes intensités d'aujourd'hui, la musique n'adoucit plus les mœurs: elle est devenue une véritable drogue, d'autant plus dangereuse qu'elle est insidieuse et difficile à évaluer. Car, depuis la fin du service national, nous ne disposons même plus des audiogrammes qui étaient pratiqués lors de l'incorporation des jeunes recrues, ce qui explique que cette surdité, trop longtemps méconnue, ne se révèle désormais que lorsqu'elle devient gênante. C'est souvent trop tard!
Comment se produit-elle? C'est une surdité de perception (1), c'est-à-dire de l'oreille interne: il faut savoir que, dans ce tube en forme de limaçon, dont les liquides vibrent au rythme des sonorités transmises par le tympan et les osselets, baigne un long ruban de cellules sensorielles, l'organe de Corti ; la fonction de celui-ci est de changer les variations mécaniques des sons en signaux électriques, à la modulation desquelles le nerf auditif est électivement sensible. Chaque agression sonore trop violente secoue brutalement ces liquides et disloque l'organe de Corti, dont les cellules contuses finissent par mourir, si le bruit est intense ou se reproduit souvent.
Le plus typique de ce trauma sonore est observé par les médecins ORL, souvent le lundi matin, car c'est celui des boîtes de nuit disco, dont les méfaits sévissent habituellement le samedi soir. Cette surdité est sur l'instant d'abord agréable, parce qu'elle est ressentie dans l'euphorie d'un groupe en transe. Mais, de retour chez soi, elle inquiète ensuite, lorsqu'elle persiste et surtout laisse entendre un acouphène, cet «innommable cri intérieur de l'oreille qui souffre», sorte de sifflement ou de bourdonnement intérieur que seul entend le patient. Souvent, au début du moins des agressions, en une journée, les choses s'arrangent. Cependant, la répétition du traumatisme rend continuels ces troubles, qui amènent à consulter. Le médecin ORL découvre alors une perte auditive peu importante (pudiquement appelée «hypoacousie»), mais typique de l'affection, car elle porte initialement sur une bande de fréquence spécifique: le voisinage des 4 kHz. À ce début, sans traitement, la surdité va s'aggraver, devenir définitive et se compliquer.
Au travail, cette agression est devenue très fréquente. Elle est encore trop rarement reconnue comme une maladie professionnelle, sauf, depuis un demi-siècle, pour les riveteurs de la métallurgie et les praticiens du marteau-piqueur, pour qui d'ailleurs le port du casque protecteur d'oreilles est obligatoire. Le cas des musiciens professionnels (2) est particulier, parce que cette surdité par trauma sonore, de plus en plus répandue, reste souvent un sujet tabou par peur d'un déclassement. Or, les cuivres et les percussions entament l'audition non seulement de ceux qui en jouent, mais surtout celle de leurs proches voisins dans l'orchestre, tels les bassons, les hautbois ou les clarinettes. Les metteurs en scène d'avant-garde aggravent encore ces méfaits en inventant des situations scéniques dangereuses, tout comme les compositeurs contemporains, quand ils créent des sonorités numériques dotées d'amplifications violentes afin de surprendre l'auditoire. Enfin, ne sont pas épargnés les chasseurs invétérés, les canonniers dans leur casemate, sans compter les irréductibles des pétards du 14 juillet…
Le traumatisme sonore doit être évité dès l'enfance, parce que ses effets s'additionnent, et trois complications le rendent redoutable: la surdité, l'acouphène et l'hyperacousie douloureuse. La surdité, initialement, n'est pas socialement très gênante, tant que le sujet est jeune. Mais, dès qu'apparaissent les premiers méfaits normaux de l'âge, les lésions dues à la presbyacousie s'ajoutent, sur l'organe de Corti, à celles de l'agression sonore. Si bien que ces adultes encore jeunes, faute d'avoir fait attention à certains débuts de la maladie, tel l'acouphène, se retrouvent précocement sourds dès la quarantaine. L'hyperacousie douloureuse est plus inquiétante, même si l'expérimentation animale l'explique facilement, car elle était rarissime il y a dix ans et on la connaît mal. Elle est de plus en plus fréquente ; elle apparaît souvent brutalement, à la suite d'une agression, pas forcément plus forte que les autres, chez un patient de la trentaine, soumis depuis l'enfance à des sonorités violentes: le moindre bruit de la vie ordinaire, une porte qui se ferme, une cuiller posée sur l'assiette, un cri d'enfant suffisent à déclencher une vive «douleur sonore». De plus en plus de jeunes sont ainsi obligés de vivre en permanence avec des bouchons protecteurs dans les oreilles. Or, non seulement les traitements actuels sont pour l'instant peu actifs, mais ces systèmes de protection, d'autant plus visibles qu'ils sont plus ¬efficaces, stigmatisent ces patients qui, devenus sourds aux voix de leur entourage immédiat, s'enferment dans une spirale d'exclusion sociale et professionnelle.
Le seul vrai remède est la prévention. Tant que la perte auditive est limitée aux fréquences proches de 4 kHz, on peut encore agir grâce aux vasodilatateurs, aux corticoïdes, et surtout à la suppression définitive de l'agression. Mais quand l'audiogramme chute aussi sur les fréquences plus aiguës, il n'y a plus grand-chose à faire, hormis les prothèses auditives, qui auront d'autant plus de mal à compenser le handicap que leur action risque d'être gênée par cette hyperacousie douloureuse. Le traitement le plus simple, mais difficile à mettre en œuvre, serait d'enseigner, dès l'école primaire, les méfaits des bruits trop intenses et d'utiliser systématiquement, lorsqu'il le faut, une protection auditive, au travail aussi bien que lors des loisirs.

QUESTIONS POSEES A Mr le Dr POIVRET, ORL à THIONVILLE :
Notre sujet, la surdité chez l'être jeune est si vaste que pour la traiter avec pertinence, et sans espoir d'être exhaustif pour autant, il nous faudrait de nombreuses ITW. Nous allons nous borner au programme suivant, en nous limitant aux pathologies les plus fréquemment observées chez l'être jeune.

Surdité à la naissance :
  1. Un dépistage à la maternité est-il, en France, systématiquement effectué ?

  2. Cet examen est-il important, et si oui, pourquoi ?

  3. Si cet examen n'a pas été systématiquement effectué, les parents peuvent-ils le faire prescrire à n'importe quel moment ?

  4. Est-il facile de détecter, par soi-même, dans les mois qui suivent la naissance, ce genre de handicap ?

  5. Quels sont les signes pouvant alerter les parents ?

  6. Cette surdité peut-elle avoir différents degrés, ou est-elle toujours totale ?

  7. Revenons un peu en arrière, auprès de l'enfant qui vient de naître : s'il y a surdité :

  8. Est-ce parce que c'est héréditaire, uniquement, ou parfois, ou jamais ?

  9. Quels autres causes sont responsables d'une surdité à la naissance ?

  10. Une surdité à la naissance peut-elle se guérir, parfois, d'elle-même ?

  11. Sur internet, on nous parle d'appareillages auditifs et d'opérations... est-ce envisageable pour les enfants de quelques mois ?

  12. A partir de quel degré de surdité cela est-il préconisé ?

  13. Si nous avons bien retenu, la surdité s'évalue en fontion de l'intensité en décibel, et de la fréquence, en hertz (les aigus et les graves)... Voulez-vous nous rappeler sur quelle plage de fréquence porte la voix humaine ? Et à quelle intensité, habituellement ?

  14. Existe-t-il des surdités, à la naissance, qui épargneraient plus ou moins les fréquences habituelles de la voix humaine, et dans ce cas, qui seraient - nous semble-t-il - beaucoup moins pénalisantes pour la communication ? Ou est-ce un rêve pieux, et cela n'existe-t-il pas ?

  15. Revenons-en aux appareillages du type vendu par l'audioprothésiste. Lors de notre ITW chez celui-ci, nous avons involontairement occulté cette question, par simple ignorance : les bébés peuvent-ils porter ce genre d'appareillages ? En quoi diffèrent-ils de ceux des adultes, à part bien sûr la taille ?

  16. On nous parle aussi d'opérations, et en particulier d'opérations cochléaires. Pouvez-vous à présent expliquer en quoi consiste ce genre d'opération ?

  17. A partir de quel âge cela peut-il s'envisager ? Et pourquoi cette éventuelle limite d'âge ?

  18. L'implant est-il toujours bien supporté (douleurs ou allergies possibles ?) ?

  19. Peut-il se détériorer, et si oui, dans quels cas ?

  20. Peut-on facilement le remplacer ?

  21. Une éducation ou rééducation, après cette implantation, est-elle conseillée, voire indispensable ? Par qui et comment s'opère-telle ?

  22. Après cette rééducation, remarque-t-on encore qu'il existe un problème auditif chez l'enfant ?

  23. Nous savons que ce genre d'opération existe chez l'adulte, pas forcément le jeune adulte. Juste un mot pour nous préciser dans quels cas elle s'effectue chez l'adulte, et s'il y a autant, ou plus, ou moins de chance de réussite que chez le jeune enfant ?

  24. Pouvez-vous donner la proportion des naissances avec problèmes de surdité, en France. Est-ce à peu près pareil dans d'autres pays ?
  25. Sur cette proportion (en France), l'hérédité tient quelle part, et la surdité acquise pendant la grossesse, quelle part ?

  26. Pouvez-vous dire la proportion des enfants qui, grâce à une détection précoce, vont pouvoir par la suite vaincre ce handicap suffisamment pour entrer dans la vie professionnelle normale ?

Surdité acquise après la naissance, et en particulier à l'adolescence, liée au bruit, et en particulier à la musique :
Croiser une voiture qui, toutes fenêtres fermées, fait vibrer votre pare-brise, votre siège, tout votre corps, même, au rythme de la techno ou du rap de notre révolution culturelle, selon votre humeur, vous fera hocher la tête, réprobateur, ou, au contraire, sourire avec indulgence (Ahhh, ces jeunes !!)
Est-ce, pour leur environnement, et pour eux-mêmes, si anodins que ça ? N'y a-t-il, dans notre réprobation, qu'une manifestation "du vieux qui n'est plus dans le coup" !?
La parole est donnée aux médecins. Suite à l'introduction du Professeur Claude-Henri Chouart, des grands hôpitaux de Paris, dont nous invitons le lecteur à prendre connaissance, voici quelques questions que nous nuancerons et affinerons peut-être au fur et à mesure de cette ITW :
  1. Quelle est la proportion d'ados que vous comptez dans votre clientèle ?

  2. Cette proportion a-t-elle augmenté ? Est-elle en augmentation constante, et si oui, depuis quand, et si oui, comment expliquer ce phénomène ?

  3. Le port du walkman est-il fréquent, et est-il à déconseiller ?

  4. Certains enfants le soir s'endorment avec le walkman sur les oreilles. Votre idée à ce propos ?

  5. Rappelez-nous le seuil de l'intensité nuisible pour l'oreille ? L'intensité du chant d'une chorale ? D'un concert "normal" ? D'un train qui passe ? D'un pétard ? D'un cri humain ? D'une rave-party... D'une discothèque en pleine action ? La durée d'un bruit simplement fort, peut-elle être plus néfaste qu'une durée plus courte d'un bruit très fort ?

  6. L'on entend parfois dire que la détonation d'un obus a fait éclater le tympan. Cela est-il possible, et dans ce cas, l'oreille interne a-t-elle fatalement, elle aussi, pâti ? Degré de gravité d'un tympan crevé, par rapport à une détérioration interne... Osselets et cochlée ont-ils à ce propos la même importance ?

  7. Tout le monde sait qu'après une soirée en discothèque, "les oreilles bourdonnent". Mais peut-on devenir sourd, carrément, après une soirée en disco ? Plusieurs heures, ou jours, ou même davantage !?

  8. A votre avis, parmi tous les jeunes qui aiment écouter "leur musique", combien vont présenter des problèmes d'audition ? Après combien de temps ?

  9. Enfin,de quelle nature peuvent être ces problèmes. Risque-t-il juste d'y avoir une perte d'audition ?

  10. Ces problèmes, au départ, passent souvent inaperçus... pourquoi !?

  11. Ces problèmes influent-il parfois, voire souvent, sur la vie professionnelle de ces jeunes ?

  12. Comment expliquer leur absence de prudence ?

  13. Pensez-vous que les médias jouent un rôle plutôt néfaste dans la culture de l'intensité du bruit, plutôt que dans la valorisation des nuances fines d'une musique ?

  14. L'une des conceptions actuelles des sociologues et scientifiques serait que notre phonétique, peu à peu, est en train de changer, faute de perception et distinction, par les jeunes, des fines nuances du langage - ceci suite à une perte de sensibilité de l'oreille, et toutes questions de grammaire, orthographe ou vocabulaire mises à part... Qu'en, pensez-vous ?

  15. Quels conseils donner aux parents pour essayer, au moins, d'éviter au maximum les dégâts !?

  16. Les dégâts une fois reconnus, quels sont vos moyens pour en réduire la portée ? Port d'appareillages externes, implants ? (A part, bien sûr, faire cesser l'origine du mal...)

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Allo DocteurIntervenant : Mr le DrPhilippe POIVRET, ORL - THIONVILLE

LA SURDITE CHEZ L'ETRE JEUNE


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Allo DocteurLa surdité liée à l'âge
"Sourd comme un pot" !
Cette expression, passée dans le langage courant, traduit bien l'agacement "des gens ordinaires", c'est à dire de ceux ne souffrant d'aucun handicap, vis à vis de ceux qui sont devenus, l'âge aidant, "durs d'oreilles", et qui vous font répéter, comme à plaisir, des évidences à votre sens pourtant parfaitement audibles !
  1. Pouvez-vous un peu développer le handicap social que cela représente ?

  2. Il existe probablement différents degrés dans la perte d'audition liée à l'âge... Est-elle fatale ? A partir de quel âge, en moyenne, commence-t-elle à s'installer ?

  3. La perte d'audition semble s'installer progressivement... Les choses vont-elles fatalement se dégrader au même rythme, ou bien cette dégradation peut-elle à un moment se stopper ?

  4. Peut-on envisager une perte brutale des facultés d'audition ? Si oui, dans quels cas, et est-ce dangereux ?

  5. Les 2 oreilles sont-elles toujours pareillement touchées ?

  6. Les 2 sexes sont-ils pareillement atteints ?

  7. Est-ce qu'un environnement (par exemple professionnel) particulièrement bruyant peut avoir eu de l'influence sur la précocité d'apparition d'une surdité liée à l'âge ?

  8. Est-ce que certains médicaments ou certains toxiques peuvent parfois aggraver ce type de surdité ?

  9. Pouvez-vous donner la différence entre un bruit et un son ?

  10. Nous avons lu sur internet que les sons se distinguent par leur fréquence, exprimée en Hertz, et Mégahertz = 1000 Hertz, et que tous ne sont pas audibles... Tout le monde a entendu parler p.ex. des ultras-sons.

    1. Un son est audible chez une personne jeune, normalement, à partir de quelle fréquence ? Et dans quelle fourchette de fréquence ?
    2. Même question pour un adulte de 50 ans ?
    3. Quelles sont les fréquences qui vont poser le plus de problèmes aux personnes âgées, et à quels types de sons elles peuvent correspondre ?

  11. Pourriez-vous nous donner deux exemples de phrases, prononcées dans des conditions normales, par la même personne articulant correctement, et dont l'une risque d'être bien perçue, et l'autre mal perçue, par une même personne âgée malentendante, ceci afin de nous montrer que certains groupements de consonnes seront moins bien analysés que d'autres...

  12. Est-ce que, automatiquement, en parlant plus fort (ce que nous avons tendance à faire), nous allons être mieux entendu de la personne malentendante ? Si oui, la mauvaise perception dépendrait donc aussi du volume sonore ?

  13. On nous parle aussi de décibel ? C'est quoi ?

  14. A quelles détériorations de l'oreille est liée cette progressive perte d'audition ? Pourriez-vous, afin de vous faire mieux comprendre, nous expliquer cela sur un schéma que nous essayerions de prendre en vidéo ?

  15. Tout bêtement, un gros bouchon de cérumen pourrait-il, lui aussi, provoquer à ce niveau quelques dégâts !? Que conseillez-vous dans ce cas ? Car il semblerait qu'il ne soit pas opportun de se nettoyer trop fréquemment les oreilles... ceci stimulerait exagérément la sécrétion de cérumen... ?

  16. Dans un environnement bruyant, la personne âgée malentendante ne s'y retrouve plus, et essaye de lire sur les lèvres de son interlocuteur, pour mieux comprendre. Les fameux appareils auditifs, mis actuellement à disposition du patient, chez l'audioprothésiste, sont-ils en mesure de palier à ce gros inconvénient ?

  17. "Il entend bien, mais comprend mal"... Faut-il fatalement en conclure qu'il est bête !?

  18. Autre exemple : un ami malentendant, portant un appareil auditif de soi-disant "dernière génération", se promène à mes côtés, en ville... klaxons d'ambulances, bruits intenses de chantier en travaux à certains endroits, affolé, il enlève son appareil... et le remet en place dès que nous avons quittés les zones sonores... Ensuite, nous entrons dans un bar, un haut-parleur diffusant une musique d'ambiance est installée - il enlève à nouveau son appareil...

    1. Comment ces manoeuvres qui sont des pis-allers bien embêtants pourraient-elles être évitées !?
    2. Est-ce parce que la technique n'a pas encore réussi à pallier à ces variations brutales de volume et de fréquence, dans la vie ordinaire, ou est-ce à votre avis mon ami "qui ne sait y faire", et dès lors pourriez-vous lui dire ce qu'il y a à faire exactement pour qu'il ne soit pas tenté d'oublier son appareil "dans un tiroir" !?

  19. Pourriez-vous soumettre l'un de nous à un tout petit test auditif, montrer en quoi consiste "le test au diapason", et commenter...

  20. Enfin, existe-il une discipline de vie pour éviter à une personne âgée en perte progressive d'audition de freiner un peu (ou beaucoup) le processus ?

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Allo DocteurIntervenant : Mr le Dr Philippe POIVRET, ORL - THIONVILLE

LA SURDITE LIEE A L'AGE



REALISATION D'UN AUDIOGRAMME


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Allo DocteurTabagisme et sport
Questions posée par Simone SCHLITTER pour Cancer-Espoiret par Irma MADIS pour Coeur et Santé
Les jeunes sportifs :
  • une croyance est souvent formulée par les jeunes lors de séances d'informations à l'école : "je peux fumer, puisque je fais du sport, j'élimine". Qu'en est-il réellement ?

  • pouvez-vous expliquer à leur intention, les effets néfastes du tabac à court terme, sur les plans :

    • circulatoires et respiratoires connectés : pourquoi parle-t-on d'un système "coeur-poumon", pouvez-vous au préalable, pour le profane, expliquer ce que signifient exactement les termes de la précédente question, avant que d'y répondre ?
    • sur le coeur et les artères (spasmes)
    • sur le plan musculaire, conditionnant les résultats sportifs et par quel mécanisme ou action chimique le tabac peut-il entraîner des crampes musculaires ?

  • le rythme cardiaque :

    • quel est le rythme cardiaque moyen d'un jeune au repos
    • et pendant une activité physique, en distinguant : sport d'endurance et p.ex. course de vitesse ?
    • quelle est la fréquence cardiaque à ne pas dépasser dans ces cas-là ?
    • le rythme cardiaque des sportifs confirmés est-il plus lent ? Naturellement, ou par entraînement ?
    • il existe des sportifs confirmés très jeunes (exemple compétition de patinage dès l'âge de 8 ans...) Peut-on déjà constater une différence à cet âge, ou à partir de quel âge se constate-t-elle ?
    • comment le tabac agit-il pour dérégler ces rythmes, et entraîner des risques pour le jeune sportif ?
    • est-ce différent si le jeune fume régulièrement :

      • avant l'effort
      • voire pendant une pause ou mi-temps
      • après l'effort, en croyant récupérer et se détendre

    • quelle est l'incidence du tabac dans les cas de survenue de mort subite d'un jeune sportif lors de compétitions ?

  • pouvez-vous nous donner des chiffres concernant :

    • la proportion de jeunes fumeurs sportifs au niveau compétition, par rapport aux jeunes sportifs de compétition non-fumeurs :

      • au niveau sport collectif
      • au niveau sport individuel

    • la proportion des jeunes qui fument, sportifs OU non ? (Diffère-t-elle des 1/3 de fumeurs de la population, tous âges confondus)

  • le dopage :

    • le tabac peut-il être considéré comme un stimulant pour de jeunes sportifs en quête de résultats ? Pouvez-vous infirmer cette allégation ?
    • quels sont les risques majorés de la consommation de tabac avec d'autres substances dopantes ?
    • dans ce cadre, il semble qu'il convienne de considérer deux cas de figure : les jeunes qui, hors compétition, rêvant de "faire mieux que l'équipe concurrente", absorbent un peu "n'importe quoi", en même temps que du tabac (ex = cannabis) ET le sportif compétiteur professionnel qui aura accès à d'autres substances dopantes réellement prévues pour doper... Mais là, il ne s'agit plus d'un adolescent, et nous reformulerons pour ce cas de figure la question tout à l'heure...

  • lors de la visite médicale précédant l'obtention de la licence pour une activité sportive :

    • les jeunes sont-ils mis en garde contre les risques liés au tabac ?
    • demande-t-on aux jeunes sportives si elles fument et prennent la pilule ?

  • les questions suivantes de Coeur et Santé à propos du processus d'altération du système CV sont posées à titre de simple rappel, ayant été récemment traitées dans la vidéo par le Dr Raymond CAPUTO lors de l'ITW de Cancer-Espoir :

    • comment se constituent les plaques d'athérome dans les artères? Variabilité en fonction de l'âge du début de la consommation de tabac, ainsi que de la durée et de l'importance de la consommation quotidienne ?
    • quels sont les risques encourus par le fumeur, et expliquer le mécanisme et les conséquences :

      • d'une maladie coronaire
      • d'un infarctus
      • d'une insuffisance cardiaque
      • d'un accident vasculaire cérébral
      • d'une artérite des membres inférieurs ?

Pour les séniors sportifs pratiquant déjà couramment un sport avec ou sans licence (nous considérons ici les séniors dans une large fourchette, de 35 ans à..., pratiquant un ou des sports avec une intensité et une fréquence qu'ils ont eu tout loisir d'adapter à leurs capacités et choix de vie). Parmi eux :
  • les sportifs habituels, purs amateurs hors compétition :

    • lors de nos dernières ITW, les Dr BASSEGODA et CAPUTO nous ont expliqué que dans la population normale (donc pas spécialement orientée vers le sport), les pathologies cardio-vasculaires et broncho-pulmonaires étaient nettement plus fréquentes chez les fumeurs que chez les non-fumeurs. Mais peut-on l'affirmer, dans les mêmes proportions, chez les sportifs fumeurs, que chez les sportifs non-fumeurs ?
    • la proportion de fumeurs (masculins + féminins) parmi eux, tous sports confondus, est-elle plus faible que parmi la population générale... et dès lors, pourrait-on en conclure que "le sport rend plus raisonnable !?" Ou plus prudent ?
    • les cas de mort subite chez un sénior sportif habituel, liés au tabac, existent-ils, et si oui, à quelle fréquence ? En particulier, plus ou moins que dans la population d'ados ? Les causes de cette mort subite sont-elles dans tous les cas les mêmes que celles concernant les ados? Pouvez-vous nuancer éventuellement ?

  • Les sportifs au niveau compétition (amateurs ou professionnels) :

    • les fumeurs sportifs se retrouvent-ils davantage dans les sports individuels ou collectifs?
    • pouvez-vous citer les proportions de fumeurs à ce niveau, respectivement pour les sports individuels et les sports collectifs ? Peut-on expliquer la différence, s'il y a lieu ?
    • retrouve-t-on dans cette catégorie la même fréquence de pathologies cardio-vasculaires et pulmonaires que parmi la population générale de fumeurs ? Et sinon, comment l'expliquer ?
    • à propos du dopage à l'aide de substances reconnues médicalement dopantes et destinées à améliorer les performances, chez un senior, peut-on dire que le cocktail tabac + dopage forme un mélange explosif ? Ou pas forcément ? Dans quel(s) cas précis serait-ce vrai ?
    • savez-vous s'il existe beaucoup de femmes séniors, grandes sportives, fumeuses habituelles et prenant la pilule ? Ce cas de figure existe-t-il dans la même proportion que dans la population générale, et, selon la réponse, peut-on en tirer quelque conclusion ?
    • la mort subite chez ce type de sportifs est-elle plus fréquente ? Sait-on s'il existe une différence entre amateurs et professionnels ?

  • Reprise du sport :

    • quels sont les conseils à donner aux séniors désireux de pratiquer une activité sportive ?
    • lors de l'examen médical en vue de l'obtention de la licence sportive, le demandeur précise-t-il s'il est fumeur ? Est-il en général réceptif aux conseils de prudence prodigués?
    • en quoi va consister précisément cet examen médical, et, en particulier, dans quel cas va-t-il faire intervenir une mesure de la capacité respiratoire ? Qu'appelle-on d'ailleurs exactement "capacité respiratoire", existe-t-il des chiffres pour la définir ? Un appareil spécial pour la mesurer ? Cette capacité peut-elle être mesurée par un médecin généraliste ? En quoi cette capacité respiratoire va-t-elle permettre d'augurer des capacités sportives du sénior ?

  • Sport et appareil pulmonaire : nous avons vu, lors de l'ITW du Dr BASSEGODA, qu'un fumeur a une respiration moins efficace qu'un non fumeur, toute autre chose étant égales.

    • peut-on dès lors et néanmoins concevoir un sportif habituel avec une BPCO ?
    • avec de l'asthme ?
    • avec des problèmes rhino-pharyngés chroniques ?
    • dans de tels cas, la pratique d'un sport présente un danger supplémentaire ? Si oui, de quelle sorte ?
    • qu'appelle-t-on une SpO2, et cette mesure s'applique-t-elle aussi dans le cadre du sport, ou surtout dans le cadre du sport ?
    • cette SpO2 va-t-elle être différente chez un fumeur ? Cela peut-il être détecté avec l'appareil de mesure habituel de la saturation en oxygène des globules rouges?
    • est-ce que la détection dans le sang du très dangereux monoxyde de carbone concernant la personne ayant fumé dans les heures qui précèdent est systématiquement réalisée pour des sportifs au niveau compétition ?

  • Quel est le rythme cardiaque à ne pas dépasser lors de l'activité sportive d'un sénior ? Calcul de la formule ? Et pour quel type de sport (endurance - résistance) ?

  • Quels sont les sports recommandés aux séniors ?

  • Que recommandez-vous comme fréquence optimale de ces pratiques ?

Nous vous présentons différents cas de figure :
  1. Un homme âgé de 38 ans, légèrement obèse, plutôt sédentaire, et de tempérament peu sportif, décide qu'il est grand temps de "changer de vie", pour une raison qui lui est personnelle ! Il s'informe plus ou moins, décide que le sport va lui faire le plus grand bien, et en consultant un tableau imprimé, il y lit que : "le tennis est un sport pouvant être conseillé en-dessous de 40 ans." "Super, se dit-il ! Je suis dans la bonne tranche"... Et dès lors il s'élance, direction club de tennis, pour se faire inscrire... Pouvez-vous nous dire la suite...!?

  2. Un homme âgé de 55 ans est désireux de maintenir sa forme, et pour cela de pratiquer un sport, si possible un peu de footing. Mais il ne peut se passer de son demi-paquet de cigarettes journalier. Il a entendu parler du test "des 6 minutes" et le réalise sous surveillance médicale. Son parcours est de 580 m. Il mesure 1,72 m et pèse 69 kg. Si vous êtes son médecin que lui dites-vous !?

  3. Une femme en légère insuffisance cardiaque a choisi de faire de la natation en piscine fermée et supporte de moins en moins les vapeurs de chlore au niveau des yeux et du rhinopharynx. Heureusement elle ne fume pas. Que conseillez-vous ?

Questions particulières posées au professeur de sport :
  • quels sont précisément les sports que vous avez été amené à enseigner ou diriger, et auprès de quelle population de jeunes ou moins jeunes ?

  • vous avez eu l'occasion de constater bien sûr l'apparition de crampes chez vos sportifs. Dans quels sortes de cas pouvaient-elles apparaître, et en général quels conseils donniez-vous pour les prévenir ?

  • pouvez-vous nous dire si dans votre population de sportifs, les fumeurs étaient nombreux ? Proportion ? Est-ce que le fait d'être fumeur habituel était plutôt critiqué (en tant que contreproductif) par les copains sportifs, d'une façon nette, ou pas trop ?

  • vous même étiez-vous amené à parler du tabac à vos jeunes (ou moins jeunes ?), et si oui, quelle était leur réaction ?

  • un sportif, pour sa licence, doit passer une visite médicale, c'est la loi. Il semble que, de plus, ce soit une précaution indispensable. Quels accidents pourraient arriver si cette visite n'existait pas ? Avez-vous parfois eu l'impression qu'elle eût gagné à être plus approfondie ? (j'espère que je ne vais pas nous faire lyncher...)

  • avez-vous assisté à des cas de mort subite, pouvez-vous nous en parler, et cela était-il parfois ou toujours lié au tabac, à votre connaissance ?

  • que pensez-vous d'un sportif qui fume habituellement ?

Question finale adressée à tous : quelles incidences positives le "sénior sportif" peut-il constater s'il arrête de fumer ?
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Allo DocteurIntervenants :
  • Mr le Docteur Yves BASSEGODA, Pneumologue - THIONVILLE
  • Mr le Dr Michel PEROT, Cardiologue - HAYANGE
  • Mr Christian PY, Professeur - éducateur EPS

SPORT ET TABAC- PARTIE 1



SPORT ET TABAC- PARTIE 2



SPORT ET TABAC- PARTIE 3



SPORT ET TABAC- PARTIE 4


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Allo DocteurLe tabagisme et la sphère pulmonaire
Voici nos questions :
Il est communément admis que le tabagisme est nocif pour la santé, et que cette pratique lèse, lentement mais sûrement, tous nos organes, en fonction de la capitalisation pourrait-on dire, du nombre de cigarettes fumées.
Les différents dégâts occasionnés vont se retrouver sur certains organes davantage que sur d'autres, et c'est le cas notamment à propos de ceux occasionnés sur l'appareil broncho-pulmonaire...
  • Tout d'abord : pourquoi l'appareil broncho-pulmonaire est-il exposé en 1ère ligne ?

  • La vision d'un fumeur évoque le risque de cancer. Mais d'autres risques existent pour le fumeur, dont on parle peut-être moins fréquemment, ceux-ci également liés à une altération fonctionnelle. Pouvez-vous dès lors nous citer les pathologies AUTRES que cancers auxquelles un fumeur s'expose...

  • Quels sont les symptômes d'une bronchite chronique ?

  • Peut-on mourir de bronchite chronique ou, tout au moins, voir sa qualité de vie très altérée, et si oui, altérée comment et pourquoi ?

  • Quelqu'un que l'on voit tousser "gras" trois mois dans l'année a-t-il forcément une bronchite chronique ?

  • Existe-t-il des cas de bronchite chronique chez des personnes vivant dans une atmosphère propre et dépoussiérée ?

  • Peut-on guérir d'une bronchite chronique ? Si oui, à quelles conditions ?

  • L'un de vos patients atteint de bronchite chronique vous dit que le matin il "se ramone la cheminée", que le dégagement de glaires ne l'embête pas, sauf que cela salit les mouchoirs, et que si c'est là le simple prix à payer pour céder à une passion qui lui permet d'agrémenter un peu sa triste vie, cela lui paraît être le moindre mal... que lui répondez-vous !?

  • L'une des atteintes de l'appareil respiratoire est appelée "emphysème", et est peu connue (voire inconnue) du grand public. En quoi consiste-t-il ? Met-il beaucoup la qualité de vie en péril, et si oui, par quels processus ? Met-il LA VIE en péril ? Une personne vivant habituellement dans une atmosphère propre peut-elle en souffrir ? Un fumeur s'expose-t-il davantage qu'un autre à ce propos ? Peut-on guérir de l'emphysème ?

  • La tuberculose pulmonaire semble être en net recul par rapport à ce qu'elle fut au début du siècle dernier. Bien que cette maladie soit contagieuse et liée à l'infection par un bacille assez redoutable, la pratique du tabac va-t-elle en augmenter les risques ? Un fumeur va-t-il augmenter de plus ses risques d'être contaminé en fumant ?

  • L'asthme est une pathologie qui semble gagner énormément de terrain ces dernières décennies, et que je vous demanderais dans un 1er temps d'essayer de définir pour nous d'une façon simple...

  • Ensuite : les molécules de tabac peuvent-elles par elles-mêmes être des allergènes, c.à d. des facteurs engendrant l'allergie, ou sont-elles seulement responsables d'accentuer la propension de l'organisme à contacter d'AUTRES allergies ?

  • Un jeune couple, fumeurs habituels, lui aussi bien qu'elle, se rend en visite dans la famille et exige que leur enfant de 2 ans, "allergique aux plumes", dispose d'un oreiller en mousse synthétique, afin de ne pas provoquer "de crises". La belle-maman s'écrie : "arrêtez d'abord de fumer, et on parlera de l'oreiller ensuite"... Cette diatribe vous semble-t-elle fondée, ou non ?

  • Ce même jeune couple envisage de se débarrasser de son chat, car les poils de l'animal ont été reconnus allergènes opérant, eux aussi, chez l'enfant. Selon vous :

    • Conviendrait-il d'abord de se débarrasser immédiatement du chat, puis ensuite peut-être d'arrêter de fumer si cela est possible ?

    • Conviendrait-il d'abord d'arrêter net de fumer et de se débarrasser - peut-être - du chat - ensuite ?

    • Conviendrait-il de réaliser ces 2 actions simultanément ?

  • Il semblerait que les esquimaux, eux aussi, fument... et, du moins à notre humble connaissance, les acariens doivent allégrément proliférer, malgré le froid, dans les poils de rennes prévus pour "tenir les corps au chaud". La proportion des asthmatiques, parmi les esquimaux, est-elle plus faible qu'ailleurs, même parmi les fumeurs ? Si oui, comment l'expliquer ? Et pourrait-on en conclure pour autant que les molécules de tabac n'agissent pas ou très peu sur l'asthme ?

  • Enfin, ces maladies respiratoires peuvent-elles être favorisées chez le fumeur qui subit la fumée des autres (fumeur passif) ?
  • Comment peut-on essayer d'expliquer que pendant si longtemps l'action de fumer n'ait pas été interdite dans les lieux publics ?

  • Que pensez-vous d'un pneumologue fumeur habituel !? (Peut-être sont-ils peu nombreux, mais probablement n'est-ce pas inenvisageable d'évoquer cette possibilité...)

  • Parmi les patients atteints de pathologies broncho-pulmonaires, quelle est, au dernier recensement, la proportion des fumeurs ? (H + F)

  • Enfin, parmi les patients morts de pathologies broncho-pulmonaires autres que cancéreuses, au dernier recensement, quel est le pourcentage de ceux qui étaient fumeurs habituels ?

  • Etant donné que la proportion chez l'adulte des fumeurs est de 1 personne sur trois, il semblerait dès lors normal que cette proportion soit augmentée si l'on compare les cas de pathologie chez les non fumeurs avec celles des fumeurs. Exemple : si l'on retrouve 33 % de fumeurs chez les patients atteints de pathologie broncho-pulmonaire, cela dès lors ne prouverait plus l'action néfaste du tabac, puisqu'il s'agirait de la même proportion de malades fumeurs que de fumeurs bien portants. Même remarque en considérant la mortalité. Les chiffres avancés vont donc devoir se démarquer notablement - à notre avis - de cette proportion...

Les cancers pulmonaires et bronchiques :
  • Il existe différents types de cancers, là aussi, et, sans trop rentrer dans des détails un peu complexes, quelles sont les preuves statistiques qui permettent à coup sûr d'affirmer que le tabac est le 1er responsable des cancers à ce niveau ?

  • Il semblerait que le cancer broncho-pulmonaire, moins fréquent chez les femmes que chez les hommes, est en constante augmentation. Comment l'expliquer ?

  • Peut-on concevoir un cancer broncho-pulmonaire lié au tabac chez un adulte jeune ?

  • Si un homme répond à son épouse inquiète : "Rassures-toi, j'ai subi, l'an passé, une radio - et tout était bien", cela vous semble-t-il suffisant pour être rassuré ?

  • A quel rythme une radiographie des poumons doit-elle être envisagée chez un grand fumeur ?

  • La multiplication de ces radios, par elles-mêmes, ne constituent-elles pas un risque ?

  • Quels sont les signes qui doivent alerter ?

  • Lorsqu'on constate l'existence d'un cancer, le patient augmente-t-il ses chances de guérison en stoppant net le tabac (indépendamment des autres facteurs intervenants) ?

  • Le patient augmente-t-il ses chances de ne pas contacter de cancers ou de pathologies broncho-pulmonaires autres que cancers s'il stoppe le tabac, quelle que soit la durée où il a fumé ?

  • Les risques de contacter un cancer lié au tabac dépendent-ils plutôt :

    • du nombre de cigarettes fumées

    • de la durée de l'addiction

    • de ces 2 facteurs à part égales...

  • Parmi vos patients, pouvez-vous nous donner la proportion des fumeurs ?

  • Leur donnez-vous régulièrement des conseils d'abstinence ? Cela peut-il vous poser problème chez certains patients susceptibles ou agressifs ?

  • En fonction de votre expérience personnelle :

    • Un patient fumeur suit-il vos conseils d'abstinence : parfois - souvent ou rarement ?

    • Avez-vous constaté que les patients ont davantage tendance à vous écouter dans ce sens lorsqu'apparaît à leurs yeux la gravité de leur cas ?

    • Avez-vous l'impression que le patient dans ce cas a tendance à mettre en accusation d'autres facteurs que le tabac et à occulter son rôle néfaste ?

    • Le fait qu'un patient vous réponde : "ma voisine n'avait jamais fumé de sa vie, et n'était pas exposée à la fumée des autres, et, figurez-vous, elle est bel et bien morte d'un beau petit cancer du poumon", vous semble-t-il un argument pertinent ?

    • Selon vous : le fumeur chronique pourrait-il être aidé dans son sevrage par le spectre de tous les dégâts causés par son addiction !?

    • Il existe des hôpitaux proposant des programmes ajoutant à la simple aide au sevrage différents exercices . Qu'en savez-vous personnellement ? Quels exercices ? Ou se situent ces hôpitaux. La preuve de l'efficacité est-elle faite ?

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Allo DocteurIntervenant : Mr le Docteur Yves BASSEGODA, Pneumologue THIONVILLE

INTRODUCTION



LA BPCO : BronchoPneumopathie Chronique Obstructive



L'EMPHYSEME, LA TUBERCULOSE INFECTIEUSE



L'ASTHME



QUELQUES QUESTIONS EN VRAC...



SI VOUS SOUHAITEZ MAINTENANT ARRETER DE FUMER...



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Allo DocteurLe tabagisme et la sphère cardio-vasculaire
Voici nos questions :
Les méfaits du tabac sur notre organisme ont convaincu le monde entier, sauf, peut-être, les fumeurs, lesquels, pris entre deux feux : la réprobation de l'entourage liée à la peur des dégâts, et leur propre besoin d'assouvir coûte que coûte leur addiction, aiment penser que "cela n'est finalement pas si grave qu'on aime le dire" - ou encore que "cela PEUT certes être grave, mais qu'eux-mêmes passeront, c'est évident, à travers les mailles du filet"...
  • Tout d'abord, pouvez-vous nous définir ce qu'est une ADDICTION, et si le terme s'applique bien au fumeur habituel ?

  • Les dégâts causés par le tabagisme nous semblent être non seulement le raccourcissement de l'espérance de vie, mais aussi la dégradation lente mais fatale de "la bonne santé"... donc de la qualité de vie. Or s'il apparaît évident que l'appareil broncho-pulmonaire, en contact direct avec la fumée, puisse être le premier atteint, il est moins évident pour le profane que le système cardio-vasculaire soit atteint, lui aussi, dans une large mesure, "la fumée ne passant pas" par les artères ou les veines, s'il est permis de s'exprimer ainsi. Aussi, afin de ne pas vous demander de TOUT nous expliquer en-même temps :

    • Quels vont être les 1ers dégâts occasionnés sur les vaisseaux sanguins par cette pratique ? Et par quel(s) processus cela se produit-il !? En combien de temps, en moyenne, cela se produit-il ?

      • Le Dr Truchetet, dermatologue, nous a récemment entretenus des dégâts du tabac sur la peau, et à ce propos de lésions des micro-vaisseaux. Pouvez-vous nous en dire plus ?

      • Il semblerait que dans les artères, les dégâts causés par de mauvaises habitudes de vie soient beaucoup plus conséquents que dans les veines... Pourquoi ?

      • Comment expliquer que des dépôts de corps gras (cholestérol) soient favorisés par le tabagisme ?

    • L'hypertension artérielle (HTA) est considérée comme l'un des effets néfastes du tabac …

      • Pourquoi ? Les preuves sont-elles bien établies ?

      • Une fois bien installée, l'HTA peut-elle ensuite régresser si l'on arrête totalement de fumer ?

      • L'HTA est-elle "un passage obligé" pour engendrer d'autres misères de l'appareil CV, où celles-ci peuvent-elles apparaître avec une bonne pression artérielle... Et dans la même proportion ?

      • Pourquoi une HTA est-elle à éviter !?

      • Un adolescent peut-il souffrir d'une HTA liée à la fumée ?

      • Parmi les séniors fumeurs, quelle est la proportion de ceux qui souffriraient d'HTA si non corrigée ?

      • Rappelez-nous quand même les 2 valeurs de la PA, en nous réexpliquant "le pourquoi du comment", et à partir de quelle(s) valeur(s) il convient de parler d'HTA ?

      • L'un des 2 chiffres est-il PLUS significatif que l'autre ? Peut-on concevoir par exemple 15 - 9... et 16 - 8 ? Et si oui, vos commentaires ?

    • Sur internet on nous parle beaucoup "d'infarctus du myocarde - d'AVC - de rupture d'anévrisme - d'angine de poitrine - de thrombose, d'embolies, de plaques d'athérome - et j'en passe... Pour essayer d'y mettre un peu d'ordre :

      • Pouvez-vous nous expliquer comment se forme un infarctus du myocarde, ses symptômes, et les risques encourus ?

      • Que nomme-t-on "insuffisance coronaire" ?

      • L'arrivée probable d'un infarctus peut-elle être pressentie d'avance lors d'un examen chez le cardiologue ? Que donne alors le cardiologue comme conseils de vie ?

      • Peut-on concevoir un infarctus chez une personne menant de longue date une vie saine, sans excès aucun, et pratiquant un sport léger, tous les jours et sans excès là aussi ?

      • Un infarctus favorisé par le tabac peut-il se produire à 20 ans ? A 30 ans ? Dans quelle tranche d'âge les infarctus abondent-ils le plus ?

      • Quel est le nombre de morts par infarctus en France, sur un an, lors du dernier recensement ? Et la proportion parmi ces morts, des fumeurs, et des non fumeurs, si on la connait ?

      • A partir du moment où est constaté le risque d'infarctus, la réalisation de pontages ou au moins de stents devient-elle obligatoire pour la survie du malade ? (expliquez brièvement en quoi cela consiste...)

      • A ce stade, quelle est la proportion de fumeurs qui cessent de fumer (au moins pour une longue période si ce n'est définitivement ?)

      • En quoi consiste un anévrisme ? Quels risques présente-t-il, et ce risque est-il augmenté chez le fumeur, et si oui, pourquoi ? Le danger est-il augmenté en fonction de l'endroit de l'anévrisme ?

      • On nous parle également beaucoup d'AVC... C'est quoi exactement et quels sont les suites possibles, voire probables ?

      • Concernant les fumeurs, on nous parle d'AVC liés à des dépôts athéromateux dans les carotides. Pouvez-vous nous dire en quoi consistent ces dépôts - où se situent les carotides - pourquoi en l'occurrence représentent-elles un endroit stratégique, pourquoi les dépôts à ces endroits sont-ils particulièrement à craindre et pourquoi justement est-ce surtout à craindre chez les fumeurs !?

      • Quel est le nombre de morts par AVC, sur un an, en France, lors du dernier recensement ? Et la proportion parmi ces morts des fumeurs, et des non fumeurs ?

      • On distingue les AVC et les AVT (= transitoires), ces derniers sans séquelles. Mais parmi les VRAIS AVC, quelle est la proportion de ceux qui permettront une récupération suffisante pour pouvoir s'assumer, presque comme avant ? (continuer sa profession, se déplacer seul en voiture, monter les escaliers, gérer ses comptes, faire des chèques etc...)

      • Connaissez-vous des cas de fumeurs ayant eu un AVC et ayant ensuite continué à fumer ? Que pouvez-vous dire de leur fréquence (cas fréquents, rares, etc...) ?

      • L'artérite semble être une pathologie également favorisée par le tabac. Pouvez nous expliquer en quoi consiste cette pathologie, ainsi que ses dangers. Y a-t-il des endroits du corps particulièrement touchés ?

      • Nous dire aussi combien de cas d'artérite par an ont été relevés au dernier recensement, et combien de cas de fumeurs parmi le total.

  • Tabagisme et mortalité :

    • Combien de personnes le tabagisme passif tuerait-il par an en France et dans le monde (toutes maladies confondues) ?

    • Et le tabagisme actif ? (toutes pathologies confondues) ?

    • Quelque part, nous avons lu qu'une cigarette en moins donne 11 minutes de vie en plus. Qu'en pensez-vous ?

  • Revenons à l'addiction :

    • Bien que notre propos ici ne soit pas "l'addiction à l'alcool" : cette addiction supplémentaire chez un fumeur, multiplie par combien ses risques de maladies cardio-vasculaires ?

    • Pensez-vous qu'il existe génétiquement des tempéraments prédisposés aux addictions, en général ? Et dans tel cas, conviendrait-il d'être fataliste !?

    • On nous dit que si un fumeur stoppe définitivement le tabac, la situation pour lui redeviendra celle d'un non fumeur au bout d'un certain nombre d'années... Combien ? Si ses artères se sont obturées pendant ces années de tabagisme, peuvent-elles ensuite se "désobstruer" ?

    • Si un fumeur vous dit : "le stress va augmenter mes risques d'HTA, arrêter le tabac va énormément me stresser, donc faire augmenter ces risques, aussi je décide en connaissance de cause de continuer à fumer"... que répondez-vous ?

    • Si un fumeur prétend : "stopper le tabac, pour moi, c'est au moins 10 kg de prise de poids assurée, or comme mon "Indice de Masse Corporelle" est déjà trop élevé, et que je vais risquer en plus d'avoir le diabète lié à un appétit très accru, mourir pour mourir, je préfère que ce soit avec tabac que sans", que répondre !?

    • A combien de fumeurs, parmi vos patients, préconisez-vous l'abstinence, en moyenne : à plusieurs, quotidiennement - plusieurs cas par semaine... etc ?

    • Vos conseils dans ce sens sont-ils suivis : souvent, parfois, rarement, jamais ? Pouvez-vous donner des chiffres ?

    • Nous avons entendu parler d'hôpitaux spécialisés où les fumeurs sont spécialement pris en stage lors de véritable cures pendant lesquelles leurs habitudes sont combattues activement... Quelle est votre idée à ce propos ?

    • Parlez-vous à vos patients fumeurs des centres d'aide au sevrage tabagique, tels que p.ex.celui du CHR METZ-THIONVILLE ?

    • Que pensez-vous de la méthode par hypnose ?

  • Reste à vous poser une dernière question statistique :

    • Le nombre de morts par maladies cardio-vasculaires, au dernier recensement, en France ?

    • Ce nombre semble régresser, ces dernières années, par rapport au nombre de morts suite à des cancers. Plusieurs raisons peuvent être évoquées, expliquant cette situation. Pouvez-vous tenter de nous les donner ?

Nous avons l'intention de clore cette ITW par un petit problème... amusant ! Mais là, nous ne vous en disons pas plus aujourd'hui (suspense...)
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Allo DocteurIntervenant : Mr le Docteur Raymond CAPUTO, Cardiologue - THIONVILLE

INTRODUCTION



HYPERTENSION ARTERIELLE ET INFARCTUS DU MYOCARDE



ANEVRISME, AVC ET AIT



L'ARTERITE ET QUELQUES CHIFFRES SUR LE COEUR ET LE TABAC



L'ASSOCIATION "COEUR ET SANTE"



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Allo DocteurLe tabagisme et la peau
Voici nos questions :
Souvent, le public a dans l'idée que si méfaits du tabac il doit y avoir, ceux-ci ne s'exercent que sur l'appareil respiratoire et le système cardio-vasculaire. Nous-mêmes pensons que ces méfaits peuvent concerner tous les organes, et en particulier la peau.
Pouvez-vous nous énumérer les différents méfaits possibles, en ce qui concerne votre spécialité, et aussi nous expliquer le processus précis qui les engendre.
Ces méfaits peuvent-ils parfois être GRAVES, en ce qui concerne la peau ? Dépendent-ils directement du nombre de cigarettes fumées ?

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Allo DocteurIntervenant : Mr le Docteur François TRUCHETET, Dermatologue - CHR THIONVILLE




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Allo DocteurLe tabagisme et la sphère ORL
Voici nos questions :
Au niveau des voies aérodigestives supérieures, lesquelles sont en contact immédiat avec l'agression de la fumée du tabac chez un fumeur , il semble probable, voire certain, que des dégâts soient occasionnés là aussi, et peut-être là surtout, par les habitudes tabagiques.
De même il semble probable que les lésions soient directement proportionnelles à la quantité de fumée absorbée...
Avant que de nous entretenir des différents cancers possibles au niveau de cette sphère ORL, pouvez-vous nous entretenir d'autres lésions possibles :
  1. LESIONS AUTRES QUE CANCERS :

    1. la fumée favorise-t-elle l'apparition de sinusites, aïguées ou chroniques ?

    2. Les gencives sont-elles fragilisées par le tabac ?

    3. La fumée est-elle plus ou moins agressive s'il s'agit de cigarettes, de cigares, ou de tabac à chiquer ?

    4. L'oesophage peut-il être lui aussi lésé ?

    5. Cela a-t-il une influence au niveau de l'oreille interne ?

    6. Les cordes vocales et la qualité de la voix peuvent-elles s'altérer notablement ?

    7. Peut-on avoir plus fréquemment des extinctions de voix si l'on est grand fumeur ?

    8. Un chanteur professionnel peut-il se permettre de fumer habituellement ?

  2. CANCERS :

    1. Quelles sont les preuves (statistiques) permettant d'affirmer que les cancers de la sphère ORL sont favorisés par les habitudes tabagiques ?

    2. Quelles sont les variétés de cancers pouvant toucher cette sphère, indépendamment de ces habitudes (sans entrer dans trop de détails...) ?

    3. Un cancer de cette sphère peut-il avoir des chances de guérir s'il est détecté précocement ?

    4. Est-ce vrai pour tous les cancers concernant cette sphère, détectés précocement ?

    5. Un fumeur atteint d'un cancer concernant cette sphère a-t-il davantage de chances de guérison s'il stoppe totalement ses habitudes tabagiques ?

    6. L'ablation du larynx suite à un cancer est-elle plus fréquente chez un fumeur que chez un non-fumeur ? Dispose-t-on à ce propos de statistiques précises ?

    7. Vous avez probablement compté parmi vos patients des fumeurs atteints de cancer. Pouvez-vous nous dire la proportion de ceux qui, en apprenant cette nouvelle, ont cessé de fumer (ou de chiquer...) ? Cet arrêt était-il consécutif à une impossibilité physique de continuer à le faire, ou bien toujours - ou parfois, les patients arrêtaient par simple peur des dégâts ? Avez-vous connu des patients qui ne pouvaient simplement pas s'arrêter ?

    8. Etes-vous souvent amené à inciter les patients à stopper cette habitude ? Avez-vous le sentiment d'être fréquemment écouté ?

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Allo DocteurIntervenant : Mr le Docteur Philippe POIVRET, ORL - THIONVILLE




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Allo DocteurExplications à propos d'une analyse de sang - les hématies
Voici nos questions :
Sur le rapport d'analyse sanguine, volontairement anonyme, que nous soumettons au lecteur présentement, pourriez-vous accepter de répondre à quelques questions ?
  1. Hématologie signifie quoi ?
  2. Les "hématies" sont plus connues sous quel terme ?
  3. Elles sont exprimées en millions par millimètre-cube, et l'hémoglobine est exprimée en g/dl. Il y a un rapport entre hématies et hémoglobine... Lequel ? Question "de bon sens", mais qui va peut-être sembler farfelue à un pro :
    1. Vous ne pouvez pas compter 1 million, ni 5 millions, d'hématies par mm3. Vous en comptez combien au juste et pour quel volume !? Si la question vous semble mal posée, pouvez-vous "bien" la poser, à notre place, et y répondre ?
    2. Puisque l'hémoglobine est exprimée en g/dl, vous la "pesez" comment ? Et pour quel volume "compatible" ?
  4. L'hémoglobine, c'est quoi, au juste ? A quoi sert-elle ?
  5. Hématocrite est encore plus mystérieux et signifie quoi ?
  6. Le % indiqué à ce propos est un pourcentage par rapport à quoi ?
  7. VGM semble vouloir dire : "volume globulaire moyen"... Ce serait dès lors le volume d'un seul globule, "moyen" ? Donc d'une hématie moyenne !?
  8. Cette unité de volume, ici, est "µ3" ( = mu 3) signifie-t-elle "micromètre cube" ? A moins d'erreur, 1 mu = 1/1000e de mm (soit 0,001 mm). Pour 1 mm3, on a donc 1 000 000 000 de mu3 ?(soit 10 puissance 9 mu3)
  9. Pouvez-vous valider le schéma joint, à ce propos, ou le remplacer par un autre ?
  10. En quoi la connaissance de ce VGM aide-t-elle le médecin dans son diagnostic ?
  11. Les globules peuvent donc différer de taille, dans une certaine fourchette... contiennent-ils forcément moins d'hémoglobine s'ils sont plus petits, ou cela n'a-t-il rien à voir ?
  12. TCMH est un terme encore plus mystérieux... C'est quoi !?L'unité utilisée (pg), c'est quoi !?
  13. En quoi la connaissance de ce TCMH aide-t-elle le médecin ?
  14. Mêmes questions pour CCMH...
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Allo DocteurIntervenant : Mr le Docteur D, laboratoire d'analyses médicales, qui souhaite conserver l'anonymat
  1. Hématologie : branche de la biologie qui étudie les éléments figurés du sang et leurs pathologies.

  2. Hématies : elles sont plus connues sous le terme de globules rouges.

  3. Rapport entre hématies et hémoglobine : chaque globule rouge contient de l'hémoglobine. La somme de toute l'hémoglobine est exprimée en gramme par décilitre (g/dl). Comptage des hématies, mesure de l'hémoglobine : aujourd'hui ce sont des automates qui calculent le nombre d'hématies par mm3. Imaginez un tuyau tellement fin que les globules passent en file indienne : l'automate les compte et, en connaissant le volume qu'il étudie, quantifie alors ses hématies. L'hémoglobine, sans rentrer dans des explications trop approfondies, est également mesurée par les automates.

  4. L'hémoglobine : l'hémoglobine est une protéine dont la principale fonction est le transport d'oxygène dans l'organisme.

  5. (et 6.) L'hématocrite - % : c'est la proportion, exprimée en %, du volume des globules rouges par rapport au volume total du sang.
  1. VGM : Volume Globulaire Moyen : chaque globule rouge a un volume. Le VGM représente la moyenne des volumes des globules rouges.

  2. Unité du VGM : micromètre cube.

  3. Schéma :
Précision de CANCER-ESPOIR : le Docteur nous dit qu'il est d'accord pour le schéma fourni ci-dessous, et ses commentaires, lesquels ont fait partie, au départ, des questions posées.
  1. VGM - diagnostic : certaines maladies, ou carences, vont faire augmenter ou diminuer le VGM. Par contre, dans certaines populations, on observe des variations normales de ce VGM dues à des hémoglobines particulières.

  2. Le diagnostic → ne pas en parler : risque d'entraîner des confusions chez le lecteur.

  3. TCMH = teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine - pg = picogramme (10 -12 gramme).

  4. CCMH = concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine
12, 13 et 14 : paramètres qui aident le médecin pour interpréter les variations pathologiques ou physiologiques : du nombre d'hématies, de l'hémoglobine, de l'hématocrite.
Pour l'interprétation médicale (diagnostic, seuil de transfusion, interprétation des augmentations de l'hémoglobine….) : les résultats doivent être interprétés en fonction du contexte clinique du patient. On ne peut pas donner de ligne de conduite standardisée au risque de faire une interprétation erronée.

Remarque de Cancer-Espoir : nous remercions le Docteur du laboratoire d'analyse qui a souhaité conserver l'anonymat. Nous regrettons un peu qu'il ne soit pas rentré davantage dans le détail, mais il estime, probablement à juste titre, que de plus amples précisions ne risqueraient que d'inquiéter un patient qui se croirait, à les lire, plus malade qu'il ne l'est au départ. Ce qui est tout à fait possible...
Nous invitons le lecteur à bien observer le schéma ci-dessous, lequel lui permettra de mieux imaginer de quoi il retourne...

Hématies
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Allo DocteurL'hémodialyse : le pourquoi et le comment, suite
ITW réalisée par Cancer-Espoir au service d'Hémodialyse de l'hôpital Bel-Air - CHR METZ - THIONVILLE

2ème partie : une séance d'hémodialyse : dans la dernière vidéo (1ère partie), Me Annie JOACHIMOWICZ, cadre de santé, nous a expliqué qui est concerné par la dialyse, nous a présenté les 2 types de dialyses - dialyse péritonéale et hémodialyse - a insisté sur la chronicité et l'irréversibilité de l'insuffisance rénale (non accidentelle) - et a beaucoup développé, aussi, la nécessité d'une prise en charge du patient au niveau moral.
Un peu de technique à présent :
  • en quoi consiste une hémodialyse ?
  • quel est l'appareillage qui intervient à ce propos ?
  • le branchement de l'entrée et de la sortie du sang se réalise sur le bras, par une fistule veine-artère. Pouvez-vous nous en dire plus ?
  • comment s'effectue précisément le filtrage du sang, quels matériaux le permettent ?
  • comment est respectée la nécessité des constantes sanguines - existe-t-il des produits chimiques extérieurs qui interviennent, et si oui, comment ?
  • quels peuvent être les risques (liés au patient - à l'environnement...)
  • durée d'une hémodialyse (toujours la même ou variable selon...) ?
  • fréquence hebdomadaire d'une hémodialyse ?
  • nécessité d'être à jeun, ou au contraire, d'absorber certains aliments - boissons, ou produits médicamenteux spécifiques ?
  • la surveillance du patient s'effectue comment ?
  • le déroulement de cette dialyse est-il surveillé à distance ? Le fonctionnement de l'appareil est-il programmé et autorégulé - quels sont les "accidents" ou "incidents" susceptibles de se produire et comment y pallier ? - comment est assuré le maintien de la température du sang ?
  • quel est le débit du sang circulant (litre par minute par exemple) ?
  • un apport d'oxygène est-il toujours ou parfois nécessaire ?
  • dans les locaux spécifiquement adaptés, les gens sont-ils installés dans des fauteuils particuliers ? Peuvent-ils lire ? Se nourrir normalement ? Voir la télé ?
3ème partie : les greffes de rein : nous laisserons les invités développer le thème à leur guise, et nos questions se présenter selon l'opportunité du moment. Pourriez-vous juste nous expliquer ou nous rappeler :
  • en quoi consiste "l'histocompatibilité"
  • une greffe de rein avec un rein donné par : le père - ou la mère - ou la soeur - ou le frère - est-elle toujours possible ?
  • même question pour une parenté plus éloignée...
  • au CHR de Thionville, combien de patients ont pu bénéficier de cette technique lors du dernier relevé annuel ?
  • a-t-on déterminé un "délai moyen d'attente" ?
  • une greffe réussit-elle (tient-elle) toujours ?
  • les médicaments pour réduire les risques de rejets doivent-ils être pris "la vie durant", et sont-ils très agressifs pour la santé générale du patient ?
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Allo DocteurIntervenante : Mme HUSSON Aline, infirmière spécialisée en nephrologie :
Aline HUSSON, infirmière au Service d'Hémodialyse du CHR de THIONVILLE, a répondu avec bonne grâce et beaucoup de compétence à nos nombreuses questions lors de l'ITW figurant dans la vidéo ci-dessous :




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Allo Docteur"La médecine générale est peu à peu dépouillée de sa substance"
Voici nos questions :
Nous avons lu avec intérêt l'article du RL du 13 avril, concernant votre opinion à propos des problèmes des médecins généralistes exerçant dans des "déserts lorrains".
Le problème en effet nous paraît, à vous lire, assez complexe, et hélas le grand public n'a en général pas trop de notions des difficultés qui peuvent se présenter au médecin qui est là "pour les soigner et prêter l'oreille à leurs maux"... avec ou sans vie privée par ailleurs.
L'une des phrases de votre petit exposé nous a particulièrement interpellés - comme si un autre monde s'ouvrait à notre regard. Nous vous citons :
"La médecine générale est peu à peu dépouillée de sa substance"
Cela nous laisse songeurs. Nous sommes d'avis que cette idée mérite un développement "à part". Il semblerait donc qu'un processus (inéluctable ?) se soit mis en route, qui rétrécisse comme peau de chagrin le rôle difficile mais exaltant du généraliste du passé. Est-ce cela que vous vouliez dire ? Ou bien devons-nous comprendre que ce rôle est tout aussi difficile - ou plus difficile - mais dans tous les cas moins exaltant et valorisant que par le passé ?
Pouvez-vous pour nos lecteurs nous présenter votre analyse développée de ce problème ?

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Allo DocteurIntervenant : Docteur Christophe PRZYCHOCKI, Généraliste - DIEUZE
L'intéressant développement du Dr Christophe PRZYCHOCKI, axé sur le thème des difficultés actuelles vécues par les médecins généralistes, en en exposant les principales causes, nous paraît devoir être placé avant tout dans notre rubrique : QUESTIONS DELICATES.
Rubrique à présent ainsi dénommée : QUESTIONS DELICATES ET DE SOCIETE.
Nous invitons vivement le lecteur à la consulter.

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Allo DocteurL'hémodialyse : le pourquoi et le comment
ITW réalisée par Cancer-Espoir au service d'Hémodialyse de l'hôpital Bel-Air - CHR METZ - THIONVILLE

Entre autres :
  • quels sont les patients susceptibles de bénéficier de cette hémodialyse ?
  • en quoi va-t-elle consister ?
  • quel est l'appareillage qui intervient à ce propos (photos, éventuellement schéma du fonctionnement) ?
  • comment s'effectue le branchement sur la circulation sanguine du patient ?
  • les veines et artères ne risquent-elles pas de s'abîmer, à la longue - moyens d'y pallier, éventuellement ?
  • comment s'effectue précisément le filtrage du sang, quels matériaux le permettent ?
  • comment est respectée la nécessité des constantes sanguines ?
  • existe-t-il des produits chimiques extérieurs qui interviennent, et si oui, comment ?
  • quels peuvent être les risques (liés au patient - à l'environnement...) ?
  • durée d'une hémodialyse (toujours la même ou variable selon...) ?
  • fréquence hebdomadaire d'une hémodialyse ?
  • nécessité d'être à jeun, ou au contraire, d'absorber certains aliments - ou produits médicamenteux spécifiques ?
  • la surveillance du patient s'effectue comment ?
  • le déroulement de cette dialyse est-il surveillé à distance ?
  • le fonctionnement de l'appareil est-il programmé et autorégulé ?
  • quels sont les "accidents" ou "incidents" susceptibles de se produire et comment y pallier ?
  • comment est assuré le maintien de la température du sang ?
  • quel est le débit du sang circulant (litre par minute par exemple) ?
  • un apport d'oxygène est-il toujours ou parfois nécessaire ?
  • existe-t-il des locaux spécifiquement adaptés ?
  • est-ce douloureux ?
  • comment se présente généralement le moral des patients ?
  • les dialysés peuvent-ils l'être à titre provisoire ou doivent-ils l'être à vie si aucune greffe n'est possible ?
  • pouvez-vous nous entretenir un peu des dialyses qui se font à travers le péritoine du patient, et qui peuvent s'effectuer à domicile ?
  • quel est le temps de formation utile pour diriger, en tant que cadre de santé, un service d'hémodialyse ?
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Allo DocteurIntervenante : Mme JOACHIMOWICZ Annie, cadre de santé :
Mme JOACHIMOWICZ, plutôt que de prendre une par une, dans l'ordre, les questions précédentes, préfère développer davantage le thème, et y répondre dans un ordre plus médicalement logique.
Ce jour, donc : Introduction à la dialyse - les étapes qui la précèdent - l'éducation du patient, et sa prise en charge - les 3 traitements possibles : la dialyse péritonéale, l'hémodialyse, la greffe. Plus particulièrement, dans la présente vidéo, est développée la dialyse péritonéale, et en particulier les critères servant à la mettre en oeuvre. Cette vidéo montre la préoccupation constante du service de mettre le PATIENT en mesure d'être co-acteur de son traitement au lieu de simplement le subir.



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Allo DocteurA propos du psoriasis
Voici nos questions :
  1. Pourrait-on tout d'abord rassurer un public non averti, que cette affection de la peau, très inesthétique, rebute parfois : pouvez-vous nous confirmer son absence totale de contagiosité ?
  2. Quelle en est la fréquence, dans la population occidentale?
  3. Cette maladie atteint-elle au même degré toutes les races ?
  4. Y a-t-il un âge préférentiel pour la contacter ?
  5. Les deux sexes sont-ils également concernés ?
  6. Peut-on dire qu'il s'agit d'une maladie bénigne (du point de vue physiologique) ? Comment se présente-t-elle le plus souvent ? Et à quels endroits ? A quoi est lié son aspect caractéristique ? Existe-t-il des degrés de gravité diverse ?
  7. Est-ce douloureux ? Cela démange-t-il ?
  8. On nous parle beaucoup, sur internet, d'une maladie auto-immune. Pouvez-vous mieux nous faire comprendre ce terme ?
  9. Il semblerait que certaines causes soient à l'origine de l'apparition de la maladie... Voulez-vous nous les énumérer... Parmi ces causes suspectées, y en a-t-il qui soient prouvées ? (Autrement dit, peut-on provoquer artificiellement du psoriasis chez des animaux de laboratoire ? )
  10. Est-il possible que vous nous présentiez les différences d'aspect entre excéma et psoriasis ? Existe-t-il, outre le fait qu'il s'agisse dans les 2 cas, de dermatoses, des points communs caractéristiques (de causes, d'aspects, de symptômes), entre excéma et psoriasis ?
  11. Existe-t-il des cas de guérison ?
  12. Quels sont les traitements médicamenteux habituellement utilisés ? Y a-t-il des effets secondaires à surveiller ? En particulier, les corticoïdes peuvent-ils être utilisés tout le temps ?
  13. Nous avons aussi entendu parler de produits naturels (en particulier "camomille allemande", oméga 3, huile de poisson, etc.) Qu'en est-il ?
  14. Les effets bénéfiques des UV sont-ils prouvés dans tous les cas ? Dans certains cas ?
  15. Même question pour les séances d'hypnose ou de méditation...
  16. Souvent (c'est encore plus vrai pour les femmes), la personne atteinte souffre beaucoup moralement de son aspect physique, surtout lorsqu'il s'agit de parties visibles (mains ou visage), et ceci d'autant plus qu'elle sent la réprobation, voire le dégoût, sur le visage des non avertis... Existe-t-il des groupes de soutien ?
  17. Enfin (question un peu... tourmentée...) : supposons qu'une personne soit brûlée, sur une partie de son corps, au 3è degré, juste à un endroit où se plaçait habituellement une plaque de psoriasis. Est-ce que la plaie pourra cicatriser de même ? Est-ce que par la suite, le psoriasis se placerait malgré tout à l'endroit de cette plaie ?

Questions posées par des patients ou familles de patients : Cancer-Espoir précise qu'il ne s'agit pas ici de consultations, mais d'éducation du public aux travers de questions d'ordre très général) : la réponse à ces questions sera publiée dans "Dialogue médecin - patient" :

Martine A : "Mon père, bel homme, vit apparaître son psoriasis vers l'âge de 40 ans (il y a de cela plus d'un demi-siècle). Ma mère nous expliquait qu'il en avait été atteint suite à une forte contrariété... (le mot "stress" n'existait pas à l'époque). Mon père se grattait ses plaques avec son canif et faisait tomber les écailles sur un journal. Ma mère, elle, lui grattait la tête avec un peigne fin (décrassoir), et les grosses écailles tombaient aussi sur le journal. Nous utilisions tous le même peigne, et n'avons jamais eu peur d'attraper cette maladie. Mon père n'avait pas de complexes. Il ne portait pas de chemises à manches courtes, à cause des plaques aux coudes. Les gens n'étaient pas aussi "narreux" que maintenant, et mon père séduisait son monde, et ne dégoûtait personne, malgré le psoriasis qui dépassait sur son front. Il se tartinait une pommade qui sentait très fort le goudron.
Qu'en pensez-vous ? N'était-elle pas cancérigène, de ce fait ? (Mon père n'eut jamais de cancer, toutefois...).
A propos du grattage à l'aide du canif ou du peigne : est-ce que cela soulageait vraiment ? Que pensez-vous de cette façon de faire ?"

Cécile M : "J'ai eu l'occasion d'observer un certain nombre de fois, chez des personnes âgées, des plaques dans les cheveux, à certains endroits, mais pas spécialement à la bordure. Elles étaient collantes (le cheveux en était prisonnier), et blanc-gris, et si on grattait avec le peigne, des pellicules tombaient. Si on insistait, par dessous, il y avait comme des plaies rouges. Il se pourrait que ces gens ne se lavaient pas assez les cheveux. Mais est-il possible que de simples pellicules puissent former cela, et ne peut-on supposer qu'il s'agissait là aussi de psoriasis, même si ailleurs il ne semblait pas y en avoir ?"

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Allo DocteurIntervenants :
  • Docteur François TRUCHETET, Dermatologue - CHR THIONVILLE
  • En collaboration avec Mme Michèle GROSJEAN, Présidente de l'association PSO de Lorraine
Questions 1 - 2 - 3 :
Pourrait-on tout d'abord rassurer un public non averti, que cette affection de la peau, très inesthétique, rebute parfois : pouvez-vous nous confirmer son absence totale de contagiosité ?
Quelle en est la fréquence, dans la population occidentale ?
Cette maladie atteint-elle au même degré toutes les races.
Les deux sexes sont-ils également concernés ?

Réponses 1 - 2 - 3 :
Le psoriasis n'est pas une maladie contagieuse.
Le psoriasis affecte les sexes de manière équivalente.
Sa prévalence varie en fonction de facteurs ethniques et environnementaux (ensoleillement). Elle est plus particulièrement élevée dans la population blanche des pays occidentaux où elle s'échelonne de 1,5 % (Europe Centrale) à 5 % (Norvège) alors qu'elle reste faible chez les africains de l'Ouest, les noirs Américains, les Asiatiques.

Question 4 :
Y a-t-il un âge préférentiel pour la contracter ?

Réponse 4 :
Le Psoriasis peut débuter à tous les âges de la vie et être présent à la naissance. L'âge de début moyen se situe à 33 ans avec 75 % des cas avant 40 ans. On distingue 2 pics de début :
  1. Le type I, qui correspond à 75 % des patients, a un début précoce avant 40 ans. Il s'agit souvent de formes familiales.
  2. Le type II a un début plus tardif après 55 ans. Chez ces patients, la maladie est souvent moins sévère.

Questions 5 - 6 - 7 - 8 :
Peut-on dire qu'il s'agit d'une maladie bénigne (du point de vue physiologique) ? Comment se présente-t-elle le plus souvent ? Et à quels endroits ? A quoi est lié son aspect caractéristique ? Existe-t-il des degrés de gravité diverse ?
On nous parle beaucoup, sur internet, d'une maladie auto-immune. Pouvez-vous mieux nous faire comprendre ce terme ?
Il semblerait que certaines causes soient à l'origine de l'apparition de la maladie… Voulez-vous nous les énumérer…
Parmi ces causes suspectées, y en a-t-il qui soient prouvées ? (Autrement dit, peut-on provoquer artificiellement du psoriasis chez des animaux de laboratoire ?).

Réponses 5 - 6 - 7 - 8 :
Le psoriasis est une maladie qui touche la peau et les phanères (ongles, cheveux). Mais c'est une maladie qui atteint parfois les articulations, ce qui peut en faire, dans certains cas, sa gravité.
Enfin, c'est une maladie générale qui est associée à un risque plus "élevé" de maladies vasculaires. En effet, le syndrome métabolique (association de symptômes différents) qui associe obésité abdominale, hypertension artérielle, troubles du métabolisme des sucres (diabète), hyperlipidémie, touche 10 % de la population française. Il est associé au psoriasis de façon significative. Ce syndrome prédispose à une surmortalité cardiovasculaire. Il faut donc le dépister chez les patients ayant un psoriasis et lutter contre tous ces facteurs de risque cardiovasculaire et également contre le tabac. Le psoriasis a une origine multifactorielle : un terrain génétique prédisposant et des facteurs auto-immuns. En effet, la plaque de psoriasis résulte de l'interaction des kératinocytes (cellules de la peau) et des lymphocytes (cellule de l'immunité) avec des interactions multiples. Les lymphocytes et les kératinocytes communiquent par le biais de signaux appelés cytokines (inter………….., facteurs de croissance…..). Il existe une inflammation commune dans le psoriasis et l'obésité par le biais de cytokines communes (IL6, TNF) qui expliquerait l'association. Les lésions de psoriasis correspondent à un renouvellement continu et excessif de la peau. Les facteurs déclenchants, sur un terrain génétique prédisposant, sont des facteurs environnementaux (infection, traumatismes physiques cutanés (frottement répété…), stress psychologique, médicaments, alcool…).

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Questions 5 - 9 - 10 -11 :
Peut-on dire qu'il s'agit d'une maladie bénigne (du point de vue physiologique) ?
Est-ce douloureux ? Cela démange-t-il ?
Est-il possible que vous présentiez les différences d'aspect entre eczéma et psoriasis ? Existe-t-il, outre le fait qu'il s'agisse dans les deux cas de dermatoses, des points communs caractéristiques (de causes, d'aspects, de symptômes) entre eczéma et psoriasis ?
Existe-t-il des cas de guérison ?

Réponses 5 - 9 - 10 - 11 :
Il s'agit d'une maladie bénigne mais qui retentit sur la qualité de vie (image corporelle) et pouvant être sévère en touchant le cuir chevelu, les ongles et les articulations. Ce sont souvent des plaques rouges avec des squames (pellicules) sur les genoux, les coudes, le dos, le cuir chevelu, mais toute partie du corps peut être atteinte, y compris les organes génitaux externes mais ce n'est pas une maladie sexuellement transmissible.
Les démangeaisons sont très variables. Cela peut être douloureux, surtout dans les localisations des mains ou des pieds avec des fissures très gênantes…
La distinction entre eczéma et psoriasis est souvent aisée mais parfois ces maladies peuvent coexister chez les mêmes individus. L'eczéma n'a pas de répartition aussi caractéristique (genoux, coudes, cuir chevelu…). Les lésions sont souvent suintantes avec des petites cloques et les démangeaisons plus fréquentes. Le psoriasis, c'est comme l'hypertension, on peut être en rémission pendant des années ou toute la vie mais cela peut revenir à tout moment.
Questions 12 - 14 :
Quels sont les traitements médicamenteux habituellement utilisés ? Y a-t-il des effets secondaires à surveiller ? En particulier, les corticoïdes peuvent-ils être utilisés tout le temps ?
Les effets bénéfiques des UV sont-ils prouvés dans tous les cas ? Dans certains cas ?

Réponses 12 - 14 :
Les traitements sont multiples et dépendent de la gravité de l'état. Ils permettent de faire disparaître les lésions, de mettre en rémission.
Les crèmes, lotions, gels à base de cortisone et de dérivés de la vitamines D sont très utiles si employés correctement. Des noyaux ultraviolets sont également intéressants (UVB TL01, PUVAthérapie) mais il faut les économiser car si on dépasse plus de 300 séances, des risques de cancers cutanés existent.
Des médicaments par voie générale sont utilisés dans les formes plus sévères : rétinoïdes, méthotrexate, cyclosporines, anti-TNF (tumor necrosis factor). Les médicaments doivent être utilisés avec précaution car ils ont des effets indésirables et le bénéfice/risque doit toujours être bien évalué.
Enfin, les cures thermales peuvent être un appoint utile (La Roche Posay, Avène, Uriage… la Mer Morte) avec des rémissions durant parfois plusieurs mois.

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Question 13 :
Nous avons aussi entendu parler de produits naturels (en particulier "camomille allemande", oméga 3, huile de poisson, etc). Qu'en est-il ?

Réponse 13 :
Les produits naturels peuvent être bons ou mauvais mais attention aux produits très onéreux et pour lesquels aucune preuve d'efficacité n'a été démontrée (lait d'anesse, sels de la Mer Morte, poissons mangeurs de squames…). Les acides gras oméga 3 (huile de poisson) peuvent être intéressants.

Question 15 :
Même question pour les séances d'hypnose ou de méditation…

Réponse 15 :
L'hypnose, la méditation, le sport, la relaxation, sont des aides souvent très bénéfiques.

Question 17 :
Enfin (question un peu… tourmentée…) : supposons qu'une personne soit brûlée sur une partie de son corps au 3ème degré, juste à un endroit où il plaçait habituellement une plaque de psoriasis. Est-ce que la plaie pourra cicatriser de même qu'ailleurs ? Est-ce que par la suite, le psoriasis se placerait malgré tout à l'endroit de cette plaie ?

Réponse 17 :
En cas de plaie ou de brûlure, la cicatrisation se fait dans d'excellentes conditions mais parfois, le psoriasis se localise sur ces lésions cicatricielles (phénomènes de Koebner).

Question 16 :
Enfin, souvent (c'est encore plus vrai pour les femmes), la personne atteinte souffre beaucoup, moralement, de son aspect physique, surtout lorsqu'il s'agit de parties visibles (mains ou visage) et ceci d'autant plus qu'elle sent la réprobation, voire le dégoût, sur le visage des non avertis… Existe-t-il des groupes de soutien ?

Réponse 16 :
Oui, il existe des groupes de soutien organisés en particulier par l'association AMLCP (Association Pour la Lutte Contre le Psoriasis), 53, Rue des compars - 75019 PARIS - 01 42 39 02 55 et la représentante de la région Lorraine est Madame GROSJEAN, 10 Rue de la pensée - 54180 HAUDREMONT - 03 83 57 15 18.
Ce soutien peut être organisé pour des personnes seules ou en groupe de paroles avec des patients, médecins, psychologues. Le regard des autres est souvent réprobateur et les patients se trouvent ainsi isolés. Pour les femmes, il existe une culpabilisation en saison estivale (exposition des jambes, des bras). Des soins de maquillage médical sont possible en particulier dans certains établissements de cure et sont souvent très bien ressentis par les patients. Les enfants sont les personnes qui sont le plus touchées par le regard des autres (isolement dans les classes…). Une collaboration entre l'association et les enseignants peut être réalisée rendant les situations plus aisées.
Des cas de séparations, divorces dans certaines familles ont été occasionnés par le psoriasis génital.

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Allo DocteurLes implants dentaires
Il y a plus de 2 décennies de cela, la revue Science et Vie nous entretenait déjà de ces techniques, lesquelles, depuis, semblent s'être encore perfectionnées. La pose de ces implants semble devoir s'effectuer en plusieurs étapes, portant sur une durée totale relativement longue, et semble également représenter pour le porte-monnaie de l'usager un coût élevé, naturellement en rapport avec le travail et le matériau fourni...
Nous voudrions en savoir plus...

  1. Tout adulte peut-il prétendre à cette pose, ou bien des conditions de santé et ou de configuration de la mâchoire ou de densité osseuse s'y opposent-elles parfois, et si oui, dans quels cas de figure ?
  2. Depuis le début des soins, jusqu'à l'implantation finale, combien de temps s'écoule-t-il, et quelles sont les différentes étapes utiles (pour quoi faire et avec quelle durée chaque fois) ?
  3. Nous croyons savoir qu'une partie basale est implantée dans l'os de la mâchoire, sur laquelle ; sera fixée une tige, sur laquelle se fixera la dent. Pouvez-vous avec détails nous présenter cette construction assez élaborée, nous préciser quels métaux interviennent, et nous expliquer le pourquoi du choix de ces métaux, avec, si possible, schéma(s) annoté(s) à l'appui ?
  4. Peut-on parfois envisager de ne remplacer de cette façon qu'une seule dent, ou quelques dents, groupées, ou simplement celles de la mâchoire supérieure, ou inférieure ?
  5. Il y a quelques décennies de cela, Science et Vie soulignait les dangers fréquents de contamination microbienne, lesquels microbes pénétraient relativement facilement dans l'os (donc dans le corps), via la tige de liaison dent-implant. Il semblerait qu'aujourd'hui ce problème soit entièrement résolu... Comment, dès lors, ce risque a-t-il été neutralisé ?
  6. Peut-il y avoir des allergies ? Dans l'affirmative : quel en est (environ) le pourcentage ? Existe-t-il d'autres intolérances ? Liées à quoi ?
  7. Est-ce que l'on "s'habitue" à cela plus vite qu'à un dentier ?
  8. Ces implants durent-ils "la vie entière", par exemple jusqu'à 90 ans !? Ou bien y a-t-il une durabilité moyenne qui a été établie ?
  9. Combien de temps dure la formation d'un dentiste pour ce genre de pose et où s'effectue-t-elle ? Combien d'heures théoriques ET d'heures de pratique ?
  10. Pouvez-vous nous donner le coût moyen d'une dent implantée, et d'une mâchoire complète implantée ?
  11. La caisse de maladie prévoit-elle un remboursement, et dans quels cas ?
  12. Bien que le cas de chaque Mutuelle puisse varier, quelle est l'attitude la plus fréquente des Mutuelles ?
  13. Les avantages de cette méthode par rapport à des dents à pivots, ou à un dentier, paraissent évidents. Pouvez-vous néanmoins nous les développer ?
La question sera traitée par le Docteur Christian THIAVILLE, Chirurgien Dentiste, HETTANGE GRANDE

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Allo DocteurIntervenants :
  • Docteur Mylène BECKER, Chirurgien Dentiste - HETTANGE
  • Docteur Christian THIAVILLE, Chirurgien Dentiste - HETTANGE
La perte dʼune ou de plusieurs dents affecte le sourire et lʼapparence dʼune personne donc son interaction quotidienne avec autrui mais également sa capacité à manger et à parler normalement.
Retrouver un beau sourire naturel et fonctionnel après avoir perdu des dents est aujourdʼhui possible ! Lʼabsence dʼune ou de plusieurs dents peut désormais être remplacée par les implants.
Lʼimplantologie dentaire est aujourdʼhui une technique éprouvée qui peut améliorer grandement la qualité de vie des patients en leur permettant dʼallier lʼaspect fonctionnel et lʼesthétique.

Définition d'un implant dentaire
Une dent naturelle est constituée dʼune partie visible en bouche - la couronne - et dʼune partie ancrée dans la gencive et lʼos - la racine.
Lʼimplant dentaire prend le rôle dʼune racine artificielle ancrée dans lʼos, qui remplace une racine naturelle absente ou perdue et sur laquelle est placée une dent prothétique. La perte d'une dent ou d'un ensemble de dents peut ainsi être traitée par la mise en place d'implants dentaires qui permettent de réaliser des restaurations prothétiques fixes.
Implant dentaire
Le but du traitement implantaire est de rétablir l'esthétique et d'assurer les différentes fonctions de la bouche comme manger et parler.
Il existe 3 possibilités pour remplacer une ou plusieurs dents :
        1. L'Implant dentaire
        2. Le Bridge (fixé ou collé)
        3. L' Appareil Amovible
Le bridge dentaire

Bridge dentaire

L'appareil amovible

Appareil amovible

L'implant dentaire

Implants dentaires

La meilleure solution pour remplacer une dent est l'implant dentaire en terme de confort et santé dentaire. La pose d'implants dentaires est une technique sûre et fiable. Comme toute intervention chirurgicale, elle exige le respect des contre-indications, une totale maîtrise de la part du praticien et une hygiène parfaite de la part du patient.
Pour allier qualité et esthétisme, les techniques sont de plus en plus sophistiquées
pour poser un implant dentaire.
De nombreuses études ont prouvé l'excellent pronostic à long terme de cette technique implantaire. Esthétique, fonctionnelle, cette technique de remplacement d'une ou plusieurs dents permet de retrouver le sourire.
Le patient doit avoir terminé sa croissance, disposer d'un volume osseux suffisant et ne pas souffrir d'une maladie grave. L'état de la bouche est primordial : les caries et les problèmes de gencives doivent être impérativement soignés auparavant.
Cette technique implantaire est même formellement contre-indiquée chez les personnes qui ne peuvent assurer un brossage soigneux des dents et un contrôle de la plaque dentaire correct, et qui ne consultent pas régulièrement leur dentiste après la pose d implants.
Les fumeurs présentent des risques d'échec beaucoup plus élevés que les non fumeurs.

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Les différentes phases de la pose d'un implant dentaire
La pose d'implants dentaires peut se faire dans un cabinet dans une salle stérile prévue à cette effet.
        1. Si nécessaire, extraction des dents non récupérables
        2. Pose de l'implant et de la vis de cicatrisation, réalisation d'une couronne ou d'une prothèse provisoire*. Il faut compter 15 minutes à une demi-heure pour la pose d'un implant.
Les phases 1 et 2 (extraction et pose de l'implant dentaire) peuvent se faire dans la même séance, mais la plupart du temps elles sont espacées de 3 mois (temps de la cicatrisation osseuse).
  1. Pose du pilier à la place de la vis et prise d'empreintes pour préparer la prothèse définitive (bridge ou couronne dentaire)
  2. Pose de la prothèse définitive
Les étapes 3 et 4 doivent survenir au moins 3 mois après la pose de l'implant.
* Dans certains cas, il est possible de placer l'implant, le pilier et une couronne provisoire lors de la même séance.

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Douleur et implants dentaires
Après la pose d'un implant dentaire, les suites opératoires (gêne, hématome, douleur éventuelle) sont bien maîtrisées et prises en charge de manière adaptée à chacun.
Quelles sont les suites opératoires ? Après la mise en place d'implants, diverses réactions peuvent apparaître :
  • Une douleur : elle dépend principalement de l'importance de l'intervention, c'est-à-dire du nombre d'implants posés dans la séance. La douleur post-opératoire est très variable d'une personne à une autre. De façon générale, pour la mise en place de 1 ou 2 implants, la douleur est nulle ou faible. Pour des interventions plus importantes, une gêne supplémentaire est à prévoir pendant quelques jours.
  • Un oedème : il s'agit d'un gonflement de la gencive et de la joue lié à la réaction inflammatoire qui suit toute intervention chirurgicale. Il est souvent présent de façon très légère. Dans certains cas, il peut s'avérer plus important.
  • Un hématome : il est dû à un saignement interne qui persiste de façon transitoire après l'intervention et survient occasionnellement. Lorsqu'il est étendu, il peut paraître impressionnant mais il est rarement inquiétant.
Lorsque ces suites opératoires vous semblent supérieures aux prévisions de votre chirurgien-dentiste, n'hésitez pas à le lui signaler rapidement afin de détecter une éventuelle complication.
Gestion du stress et de la douleur :
  • Le stress et la douleur liés à une pose d'implant dentaire peuvent être prévenus et traités de façon efficace grâce à une prescription bien adaptée en adéquation avec votre état de santé et avec la lourdeur de l'intervention prévue.
  • Si vous ne supportez pas les médicaments prescrits ou s'ils ne vous semblent pas assez efficaces, n'hésitez pas à en parler afin que votre traitement puisse être revu.

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Caractéristiques de l'implant
L'implant dentaire est constitué de biomatériaux biocompatibles. L'implant dentaire est en titane, biomatériau très résistant aux contraintes : les implants sont indéformables et ne cèdent pas sous les contraintes mécaniques de la mastication.
Les implants dentaires ne provoquent pas de réaction pathologique dans les différents tissus humains avec lesquels ils sont en contact. Ils ne subissent pas de transformations chimiques au contact des tissus, ou des éléments qui peuvent se trouver dans la bouche. Ils s'intègrent parfaitement à leur environnement.

Différents types d'implants
La forme des implants est cylindrique ou conique en forme de vis sans fin. Leur amélioration reste toujours en constante évolution mais les formes restent les mêmes.
Leurs dimensions (diamètre et longueur) varient en fonction de la profondeur et de l'épaisseur de l'os devant recevoir l'implant. Les implants dentaires peuvent être soit enfouis sous la gencive, soit la traverser, ce cas permettant la réalisation sur le champ d'une prothèse provisoire sur l'implant dentaire fixe.

Le prix
La sécurité sociale ne rembourse qu'une infime partie de la prothèse supra implantaire (environ 50 euros). L'implant quant à lui n'est pas du tout remboursé.
Les remboursements des mutuelles sont variables d'une mutuelle à l'autre, certaines peuvent rembourser la quasi totalité de l'implant et de la prothèse sur implant.
Pour un implant unitaire, il faudra compter environ 1700 euros (1 implant + 1 couronne sur implant).
Pour un appareil complet, il faudra compter 6500 euros pour l'arcade maxillaire et 6500 Euros pour l'arcade mandibulaire (4 implants + une prothèse complète sur implant en résine).

Conclusion
L'implant est une solution de choix car il permet de remplacer une ou plusieurs dents sans affecter les autres dents, et offre une prothèse à la fois fixe et confortable.
Les implants ont une durée de vie de plusieurs dizaines d'années.
Si vous êtes concerné, vous devez, comme tous les porteurs d'implants, observer une hygiène dentaire extrêmement rigoureuse et effectuer des contrôles très régulièrement.

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Allo DocteurLe cancer de la prostate
Voici nos questions :
Les problèmes de prostate préoccupent les hommes presqu'autant que les problèmes cardiovasculaires. Si ces derniers sont soupçonnés de menacer directement leur vie, les premiers ne manquent pas, néanmoins, d'inquiéter :
  • apparitions de cancers sournois dont il serait bon de programmer l'ablation tant qu'il n'est pas encore trop tard
  • risques d'impuissance, voire de pertes urinaires, en corrolaire... s'installant dès lors, (peut-être ou probablement...) bien trop tôt, au gré des uns et ou des autres...
Question 1 : pouvez-vous dans un premier temps nous décrire l'aspect de cette prostate, et son positionnement, dans le corps de l'homme, ainsi que son ou ses rôle(s) précis (éventuellement avec schéma à l'appui) ?
Question 2 : pourriez-vous nous fournir les résultats des plus récentes statistiques :
  1. sur le nombre de personnes traitées pour cancer de la prostate (pour l'année de référence) ?
  2. sur le pourcentage de mortalité, tous stades confondus, pour cette même année ?

Question 3 : on nous parle d'ablation, de destruction par radiothérapie et même de chimiothérapie (antihormones ?)
  1. l'homme, dans le cas d'ablation ou de destruction par radiothérapie, devient-il alors dans tous les cas STERILE ?
  2. quel est le pourcentage de cas où l'acte sexuel n'est plus possible, ou du moins très perturbé dans le cas d'ablation ?
  3. même question pour la radiothérapie ?
  4. enfin, les "antihormones" sont utilisées dans quels cas, et avec quels inconvénients ?
Question 4 : la détection du cancer du sein, par de périodiques mammographies, ainsi que celle du cancer du colon, par le test hémoccult, suivi éventuellement de coloscopie, est très bien organisée en France. Les examens sont gratuits, et concernent la population jusqu'à l'âge de 74 ans. En particulier AMODEMACES est chargée par l'état d'organiser le contact avec le public à ce propos. Or, le marqueur PSA du fonctionnement de la prostate permet de suspecter un cancer de cet organe à partir d'une certaine concentration dans le sang, examen facilement réalisé par un laboratoire d'analyse biologique. Pourquoi dès lors le dépistage n'est-il pas organisé, lui aussi, systématiquement, et laissé au bon vouloir du patient ? Est-ce uniquement une question de financement ? Pouvez-vous développer ?
Après réponses du Dr REGIN, Mme Candide (de Cancer-Espoir) lui posera, comme dans un vrai débat, des questions supplémentaires. Le moment venu, celles-ci, suivies des réponses, figureront à la suite du développement... Avec elles, la caméra sera braquée sur le petit détail, parfois un peu vite effleuré, et qui prendra-là toute son importance...

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Allo DocteurIntervenant : Docteur Jean-Paul REGIN, Urologue - THIONVILLE Question 1 :
Pouvez-vous dans un premier temps nous décrire l'aspect de cette prostate, et son positionnement, dans le corps de l'homme, ainsi que son ou ses rôle(s) précis (éventuellement avec schéma à l'appui) ?

Réponse : anatomie et rôle de la prostate
Anatomie :
La prostate est une glande située sous la vessie et en avant du rectum.
Elle a la forme d'une châtaigne et mesure, lorsqu'elle n'est pas hypertrophiée, environ 3x4 cm et est entourée d'une capsule fibro-élastique.
Elle est traversée par l'urètre qui est le canal qui permet d'évacuer les urines de la vessie.
Ce canal urinaire est fermé lors de la phase de continence par 2 muscles circulaires, les sphincters.
Le sphincter supérieur appelé col de la vessie est situé au dessus de la prostate et fait partie intégrante de la vessie, le sphincter inférieur est situé juste en dessous de la prostate. C'est précisément ce dernier muscle qui assure seul la retenue des urines, la continence urinaire, après les interventions sur la prostate.
La prostate est le lieu d'arrivée des canaux déférents et éjaculateurs qui véhiculent le sperme produit par les vésicules séminales et les testicules.
Anatomie de la prostate
Elle est longée par deux pédicules vasculo-nerveux qui cheminent sur le bord postéro-latéral de la glande au contact de sa capsule de chaque côté, en avant du rectum.
Ces pédicules sont responsables de la vascularisation et de l'innervation d'une partie de la verge et jouent dont un rôle majeur dans l'érection.
Pédicules vasculo-nerveux de la prostate
Les nerfs cheminant au contact de la capsule prostatique envoient dans la prostate des petits rameaux nerveux qui traversent la capsule et peuvent être un chemin permettant à la tumeur de diffuser en dehors de la prostate. Cela explique que la conservation de ces pédicules ne peut pas être réalisée dans tous les cas.
Rameaux nerveux et prostate
La décision de les conserver ou non lors de la chirurgie sera prise préalablement par le chirurgien en fonction des examens réalisés dans le bilan d'extension de la tumeur, de la persistance d'une activité sexuelle et des désirs des patients.

Rôle de la prostate :
Elle est formée de petites glandes secrétant le liquide séminal qui entre dans la composition du sperme. Ce liquide est composé de nombreux enzymes dont la phosphatase acide et le PSA (Prostate Specific Antigen = antigène spécifique de la prostate), ce dernier participant à la liquéfaction du sperme, d'électrolytes, de sels minéraux dont le magnésium, de zinc, d'acide citrique, de spermine et de spermidine qui donnent son odeur au sperme.
La prostate contrairement aux idées reçues n'a aucun rôle urinaire et la pathologie urinaire due à la prostate n'est liée qu'à la position anatomique de cette dernière. En effet, la prostate entoure l'urètre par où passe l'urine pendant les mictions (vidange vésicale). Elle peut donc en cas d'augmentation de volume pour une pathologie bénigne ou maligne écraser le conduit et entrainer des difficultés à vider la vessie.

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Question 4 :
Pourriez-vous nous fournir les résultats des plus récentes statistiques :
  1. sur le nombre de personnes traitées pour cancer de la prostate (pour l'année de référence) ?
  2. sur le pourcentage de mortalité, tous stades confondus, pour cette même année ?

Réponse :
Le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers de l'homme de plus de 50 ans.
25% des nouveaux cas de cancer découverts chez les hommes sont des cancers de la prostate.
Plus de 5% des cancers de la prostate sont liés à une prédisposition héréditaire.
Données 2010 en France (références : Institut National du Cancer) :
  • Nombre de nouveaux cas estimés de cancer de la prostate en 2010 = 71 500
  • Âge moyen au diagnostic en 2005 = 71 ans mais certains hommes sont atteints à un âge plus précoce
  • Taux d'incidence (standardisé monde) en 2010 = 128,8 pour 100 000 hommes
  • Nombre de décès par cancer de la prostate estimés en 2010 = 8 790
  • Taux de mortalité (standardisé monde) en 2010 = 11,2 pour 100 000 hommes
  • Âge médian au décès sur la période 2003-2007 = 80 ans
  • Survie relative (pour des diagnostics portés entre 1989 et 1997)

    • à 1 an = 94 %
    • à 5 ans = 80 %.

Le cancer de la prostate est la 4ème cause de mortalité par cancer, avec moins de 10 000 décès par an. L'accentuation de la baisse de la mortalité par cancer de la prostate depuis 2000 est due à l'amélioration de la prise en charge de ce cancer.

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Question 3 :
On nous parle d'ablation, de destruction par radiothérapie et même de chimiothérapie (antihormones ?)
  1. l'homme, dans le cas d'ablation ou de destruction par radiothérapie, devient-il alors dans tous les cas STERILE ?
  2. quel est le pourcentage de cas où l'acte sexuel n'est plus possible, ou du moins très perturbé dans le cas d'ablation ?
  3. même question pour la radiothérapie ?
  4. enfin, les "antihormones" sont utilisées dans quels cas, et avec quels inconvénients ?
Réponse : conséquences sexuelles des traitements du cancer de la prostate :
Le cancer de la prostate peut être traité de différentes façons en fonction de son degré d'extension et de gravité, des pathologies associées présentées par le patient, de son âge, du choix qu'il aura fait après qu'il ait été informé des différentes solutions thérapeutiques envisageables dans son cas et de leurs conséquences.

Fertilité et traitement chirurgical et radiothérapique du cancer de la prostate :
Il s'agit d'une question à vrai dire rarement posée par les patients présentant un cancer de la prostate car celui-ci survient à un âge ou le désir de paternité n'est en général plus une priorité.
Cela peut néanmoins être une préoccupation chez certains patients notamment les plus jeunes (le cancer de la prostate est très rare avant 50 ans).
Après chirurgie radicale de la prostate l'homme est stérile même si dans un certain nombre de cas les érections sont conservées et les rapports sexuel possibles.
La prostate étant enlevée ainsi que les vésicules séminales et les canaux déférents sectionnés, il n'y a plus d'éjaculation même si l'orgasme persiste.
Les possibilités de fécondation sont donc nulles.
Après radiothérapie, la fertilité pourrait théoriquement être conservée dans les cas où les érections persistent et permettent un rapport sexuel complet car l'éjaculation est préservée.
En fait l'irradiation de la prostate modifie les secrétions séminales et prostatiques et le rayonnement diffuse vers les testicules ce qui compromet de façon drastique la qualité du sperme.
En pratique il est conseillé à tout patient devant subir un traitement de ce type de demander une conservation de sperme dans un centre agréé (CECOS) afin de pouvoir réaliser une procréation médicalement assistée avec le sperme congelé.
Si cela n'a pas été réalisé il existe encore une solution, mais beaucoup plus complexe, qui consiste à aller prélever chirurgicalement des spermatozoïdes directement au niveau des testicules pour réaliser chez la compagne une insémination artificielle par micro-injection d'un spermatozoïde dans un ovule, lui même prélevé chirurgicalement et ensuite implanté dans l'utérus.

Sexualité et traitement chirurgical et radiothérapique du cancer de la prostate :
Plusieurs facteurs peuvent influencer l'apparition des troubles sexuels ou la non récupération après traitement.
D'une manière générale les troubles sexuels surviennent d'autant plus souvent que le patient est avancé en âge et qu'il existe déjà de petits troubles sexuels, qui sont déjà présents dans 25 à 40 % de la population masculine de cette classe d'âge.
Certaines pathologies déjà présentes chez les patients augmentent ce risque (diabète, artérite, troubles neurologiques…) ainsi que certains traitements (anti-hypertenseurs, neuroleptiques…)

Sexualité après prostatectomie radicale :
Des troubles de l'érection sont fréquents après ablation de la prostate et apparaissent immédiatement après l'intervention.
Ils sont liés à la non-conservation ou à la lésion des bandelettes neurovasculaires au cours de l'intervention.
Si les deux bandelettes neurovasculaires sont ôtées, le risque d'impuissance est presque de 100 %.
Si une ou les deux bandelettes ont pu être conservées, le risque d'impuissance est de 20 à 50 %.
Même si la préservation des bandelettes a été possible, un délai de 6 à 12 mois peut être nécessaire avant le retour à une fonction sexuelle normale.
Comme déjà signalé plus haut la prostatectomie totale entraîne une impossibilité définitive d'éjaculer. La prostate et les vésicules séminales sont en effet enlevées. Or ce sont elles qui produisent les sécrétions qui, avec les spermatozoïdes, constituent le sperme.
L'éjaculation, cependant, n'est pas liée à la sensation de plaisir qui reste intacte.

Sexualité après radiothérapie pour cancer de la prostate :
Les troubles de l'érection en cas de radiothérapie ne sont pas immédiats en général et ne surviennent que progressivement, en quelques mois, voire quelques années, en moyenne chez 50 à70 % des patients.
Il faut insister sur le fait qu'une prise en charge des troubles de la sexualité doit être proposée au patient et qu'il existe différents traitements adaptés à l'importance des troubles de l'érection et à la demande des patients.

Hormonothérapie et cancer de la prostate :
Le cancer de la prostate est un cancer dit hormono-sensible, c'est-à-dire que son développement est stimulé par des hormones masculines : les androgènes et plus particulièrement la testostérone, responsable des caractères masculins.
L'hormonothérapie consiste à empêcher l'action stimulante de la testostérone sur les cellules cancéreuses pour stopper le développement du cancer.
L'association d'une hormonothérapie et d'une radiothérapie est le traitement de référence des cancers de la prostate localisés à haut risque et des cancers de la prostate localement avancés.
Une hormonothérapie de longue durée est le traitement de référence des cancers de la prostate avec atteinte ganglionnaire et des cancers de la prostate métastatiques.
Le médecin peut également, dans certains cas, proposer au patient de différer la mise en route du traitement hormonal (associé ou pas à une radiothérapie). On parle alors d'abstention - surveillance.
Une hormonothérapie peut aussi être utilisée en complément d'autres traitements (après une chirurgie ou avant une curiethérapie par exemple).

Effets secondaires de l'Hormonothérapie :
Toutes les formes d'hormonothérapie engendrent des effets secondaires.
La survenue et l'intensité de ces symptômes dépendent de chaque individu.
Les effets secondaires suivants sont communs aux différents types d'hormonothérapie :
  • bouffées de chaleur
  • troubles de l'érection
  • modifications de l'apparence physique (notamment prise de poids)
  • diminution de la masse osseuse (ostéoporose)
  • baisse de la libido
  • gonflement et sensibilité de la poitrine
  • irritabilité
D'autres effets secondaires spécifiques à chaque traitement peuvent également apparaître.

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Question 4 :
La détection du cancer du sein, par de périodiques mammographies, ainsi que celle du cancer du colon, par le test hémoccult, suivi éventuellement de coloscopie, est très bien organisée en France. Les examens sont gratuits, et concernent la population jusqu'à l'âge de 74 ans. En particulier AMODEMACES est chargée par l'état d'organiser le contact avec le public à ce propos. Or, le marqueur PSA du fonctionnement de la prostate permet de suspecter un cancer de cet organe à partir d'une certaine concentration dans le sang, examen facilement réalisé par un laboratoire d'analyse biologique. Pourquoi dès lors le dépistage n'est-il pas organisé, lui aussi, systématiquement, et laissé au bon vouloir du patient ? Est-ce uniquement une question de financement ? Pouvez-vous développer ?
Réponse : dépistage du cancer de la prostate :
La question du dépistage systématique du cancer de la prostate reste un sujet controversé.
En effet d'importantes questions restent posées et notamment l'impact du dépistage en terme d'amélioration de la survie pour l'ensemble des populations concernées, mais aussi les risques du sur-diagnostic (diagnostic d'un cancer qui ne se serait jamais révélé du vivant de la personne) et surtout de sur-traitement (traitement d'un cancer sans impact sur le pronostic de la maladie) principalement en cas de cancer diagnostiqué à un stade très précoce et peu agressif chez un sujet âgé.
La détection précoce du cancer de la prostate repose actuellement sur le toucher rectal et un dosage du PSA total.
Le problème du coût de ce dépistage est bien entendu un facteur à prendre en considération car au delà du prix du dosage du PSA lui même il faut prendre en compte le coût des examens complémentaire qui seraient induits par la découverte d'un PSA anormal et celui du traitement des cas supplémentaires de cancer découverts.
Une étude européenne portant sur plus de 160000 hommes, dont la moitié bénéficiait d'un dépistage et l'autre moitié n'en bénéficiait pas, a été publiée en 2009.
Avec un recul de 9 ans de suivi, il a été démontré que le dépistage permet de diminuer de 20% la mortalité par cancer chez les hommes de 55 à 69 ans mais au prix d'un risque de sur-traitement de cancers peu évolutifs.
Une étude américaine publiée simultanément mais sur un effectif moindre de 76000 patients et avec un suivi de 7 ans n'a en revanche pas montré de différence entre les deux groupes de patients mais cette étude paraît moins fiable sur le plan statistique.
Le problème de ce type d'étude est que le cancer de la prostate est un cancer qui évolue lentement et que les traitements sont de plus en plus performants, ce qui rend difficile l'interprétation d'études avec seulement 9 ans, pour la plus longue, de suivi.
Une durée de l'ordre de 15 ans serait sans doute nécessaire pour avoir des résultats interprétables avec plus de fiabilité.
Aujourd'hui l'attitude de l'association Française d'Urologie est de recommander le dépistage individuel à partir de 55 ans et jusqu'à 69 ans mais elle le recommande à partir de 45 ans chez les hommes à haut risque de développer un cancer de la prostate (origine afro-antillaise ou antécédent familial).
La Haute Autorité de Santé et l'Institut National du Cancer ne recommandent toujours pas le dépistage de masse car ces institutions considèrent qu'il n'y a pas de données scientifiques suffisantes pour le justifier à ce jour.
L'urologue se doit donc à ce jour d'expliquer à son patient les avantages et inconvénients du dépistage, qui reste la décision individuelle d'un patient informé.

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Allo DocteurLe transsexualisme Voici nos questions :
  1. D'après ce que nous croyons savoir, une personne transsexuelle estime que son sexe n'est pas celui de son état civil, ni de ses organes génitaux : un homme se considérerait alors comme une femme, et inversement. Y a-t-il des facteurs objectifs pour donner raison à cette personne : chromosomes, présence à la fois d'ovaires et de testicules, etc... ? Ou est-ce uniquement une idée que la personne se fait ?
  2. Voulez-vous expliquer la différence entre une personne homosexuelle et une personne transsexuelle ? L'un peut-il en-même temps être l'autre ? Dans quels cas précis ?
  3. Nous croyons savoir que des opérations appropriées peuvent donner à la personne qui, de ce fait, le souhaite, l'apparence extérieure du sexe opposé. Peut-on concevoir aussi, pour que la transformation soit plus profonde, une greffe de gonades (ovaires ou testicules) ?
  4. Y a-t-il beaucoup de chirurgiens qui sont capables d'effectuer les transformations souhaitées, et qui acceptent de le faire ?
  5. Peut-on concevoir une femme extérieurement transformée en homme avec pénis mais conservant néanmoins intacts ses ovaires et son utérus ? Et dans ce cas pourrait-elle avoir des enfants d'un autre homme ?
  6. Si oui, dans ce cas, quel aurait été l'intérêt de se faire transformer extérieurement en homme, et de jouer quand même le rôle de la femme ?
  7. Est-ce qu'on peut concevoir un homme se faisant transformer en femme, donc avec absence de pénis, mais conservant ses testicules ?
  8. Cette personne pourrait-elle avoir un vagin ?
  9. Est-ce exact que des pénis peuvent être construits pour une femme, à partir de la peau de son bras ?
  10. Peut-il y avoir sensation de plaisir sur des organes ainsi rapportés ?
  11. Les nouveaux organes, ainsi créés ou greffés, peuvent-ils être (plus ou moins) fonctionnels ? Autrement dit, des rapports sexuels normaux peuvent-ils avoir lieu entre un homme devenu "femme", et un autre homme... ou l'inverse ?
  12. Est-ce que, suite à ce genre d'opération, des douleurs chroniques peuvent s'installer sur les parties recousues d'une façon plus ou moins fréquente ?
  13. Est-ce que les fonctions d'évacuation de l'urine ne risquent pas d'être perturbées, et le risque d'infection urinaire est-il augmenté ?
  14. Quelqu'un qui s'est fait ainsi opérer peut-il ensuite "revenir en arrière" ?
  15. Est-ce exact que les personnes ainsi transformées absorbent régulièrement des hormones pour mieux ressembler au modèle sexuel souhaité ? Homme absorbant des oestrogènes, et la femme de la testostérone ?
  16. Si oui, le risque de cancer n'est-il pas augmenté ?
  17. Une femme peut-elle alors obtenir de la barbe et perdre ses cheveux, et un homme voir grossir ses seins ?
  18. Y a-t-il des hommes qui se font construire de faux seins ?
  19. Si la personne, ensuite, est mieux dans sa tête, et plus sereine, ainsi transformée, cela risque de produire quand même, dans son environnement, une certaine gêne, voire un profond malaise : exemple : si un professeur homme revient un jour dans son établissement, avec l'aspect d'une femme, la réaction de ses élèves et de ses collègues ne risque-t-elle pas d'être négative, et dès lors la personne transformée, se sentant mal acceptée dans son nouveau statut, ne risque-t-elle pas d'être plus malheureuse qu'auparavant ? Ou bien est-elle obligée de choisir un nouvel environnement ? Un homme marié, père de famille, ne risque-t-il pas le divorce d'avec sa femme, et ses enfants, en âge de comprendre, pourront-ils facilement, ensuite, l'appeler encore Papa ?
  20. Autrement dit, le problème est fort complexe, socialement parlant, et aussi éthiquement parlant. Pouvez-vous un peu développer ?
  21. Ne se pose-t-il pas pour les médecins qui pratiquent ce genre d'opération certains cas de conscience ? Ne peut-on être tenté de les accuser d'être des apprentis sorciers ?
  22. Enfin, existe-t-il des rapports de sondage faisant ressortir, dans notre société, une majorité pour approuver ou désapprouver ce genre d'opération ? Ou pour considérer plutôt qu'il s'agit-là de problèmes très personnels que chacun a le droit d'essayer de résoudre comme il le peut ?
  23. Est-ce que le législateur accepte facilement, sur une carte d'identité, ce changement de sexe, après l'opération ? Des précédents existent-ils, à votre connaissance ?


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Allo DocteurIntervenant : Docteur F. RAMSEYER, Gynécologue - Sexologue - THIONVILLE Question 1 :
D'après ce que nous croyons savoir, une personne transsexuelle estime que son sexe n'est pas celui de son état civil, ni de ses organes génitaux : un homme se considérerait alors comme une femme, et inversement. Y a-t-il des facteurs objectifs pour donner raison à cette personne : chromosomes, présence à la fois d'ovaires et de testicules, etc... ? Ou est-ce uniquement une idée que la personne se fait ?

Réponse 1 :
Le transsexualisme est un trouble de l'identité sexuelle (de l'identité de genre) et se caractérise par la conviction profonde qu'a un individu d'appartenir au sexe opposé à son sexe physique. C'est une pathologie rare : 1/100000 personnes.
Il n'y a aucun facteur objectif pour donner raison à ces personnes : il est convenu d'appeler transsexuel masculin (MTF), un patient né avec une formule chromosomique masculine XY et des organes génitaux normaux masculins, transsexuel féminin (FTM), le patient né avec une formule chromosomique féminine XX et des organes génitaux féminins normaux.
Le débat sur l'ETIOLOGIE biologique du transsexualisme s'enrichit d'une découverte de 1995, publiée dans la revue "Nature". Le noyau de la strie terminale (située au niveau de l'hypothalamus) est plus petit chez les transsexuels que chez les hommes, et de la même taille que chez les femmes.
Ceci pourrait être le résultat d'une action hormonale au moment du développement cérébral (à noter que la comparaison entre les homosexuels et les hétérosexuels n'a pas révélé de différence dans le volume de ce noyau).
Les troubles de l'identité pourraient se développer à la suite de troubles de l'interaction entre les hormones sexuelles et le développement cérébral. Bien entendu, tout cela n'est qu'hypothèse et devra être vérifié par l'étude de la différenciation de ces régions neuro-anatomiques, responsables du développement sexuel.

Question 2 :
Voulez-vous expliquer la différence entre une personne homosexuelle et une personne transsexuelle ? L'un peut-il en-même temps être l'autre ? Dans quels cas précis ?

Réponse 2 :
Une personne transsexuelle, comme nous venons de le dire, a un trouble de l'identité, elle perçoit une différence douloureuse entre le genre auquel elle pense appartenir et son sexe biologique, tandis que dans l'homosexualité, il n'y a pas de troubles de l'identité sexuelle, un homme se prend pour un homme, et une femme semblablement. L'homosexualité est le désir, l'amour, l'attirance et/ou les relations sexuelles entre personnes de même sexe, n'ayant pas de trouble de l'identité, il s'agit d'une orientation sexuelle. Se considérer femme quand on est un homme (MTF) amène à chercher la compagnie d'un homme tout naturellement (orientation culturelle attendue). C'est donc différent d'être une femme et d'être attirée par les femmes. Les transsexuels non opérés se décrivent le plus souvent avec une sexualité limitée, défense ou fuite par peur d'être confondus avec des prostituées, des homosexuels, des travestis. Le transsexuel MTF exprime son désir du partenaire comme par exemple la femme qu'il se sent être et non comme l'homme qu'il est, et inversement pour le transsexuel FTM.
Leur sexualité est le plus souvent à sens unique (ils acceptent de caresser leurs partenaires mais refusent le contact proche ou au niveau de leur sexe). Les partenaires FTM se bandent les seins afin de les aplatir, mettent de faux pénis. Les transsexuels MTF portent des faux seins, et scotchent le plus souvent leur sexe entre leurs jambes. L'homosexualité a été retirée de la liste des pathologies psychiatriques en 1990, la transsexualité, tout récemment en Europe (08 /02 /2010).

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Question 3 :
Nous croyons savoir que des opérations appropriées peuvent donner à la personne qui, de ce fait, le souhaite, l'apparence extérieure du sexe opposé. Peut-on concevoir aussi, pour que la transformation soit plus profonde, une greffe de gonades (ovaires ou testicules) ?

Réponse 3 :
Avant d'opérer, un dossier est constitué comprenant le bilan psychologique sexuel, le bilan endocrinien, l'avis des chirurgiens.
Aucune erreur n'est possible dans ce domaine avec d'autres diagnostics :
  • une simple non-conformité aux stéréotypes comportementaux liés au rôle sexuel : le garçon manqué chez les filles et les filles manquées chez les garçons
  • le travestisme : comportement qui consiste à se vêtir avec les habits de l'autre sexe et à chercher ainsi, d'une part une pseudo identité sexuelle et d'autre part une jouissance ou un apaisement
  • certains délires paranoïaques ou schizophréniques, etc.
Aucune erreur n'est possible dans ce domaine, ces interventions rendent ces patients stériles, sont contraignantes et mutilantes, coûteuses et parfois dangereuses ce qui nécessite une sécurité à tous les niveaux :
  • au transsexuel féminin : on enlève les seins, l'utérus et le vagin, ensuite on crée un phallus
  • au transsexuel masculin : on met des prothèses mammaires ou non, on crée un vagin
Un traitement hormonal préalable est proposé à partir de 23 ans : le patient est invité à vivre pour une année dans le sexe d'adoption, à en assumer les références sociales, vestimentaires, professionnelles, familiales, affectives, sexuelles, afin de s'assurer que c'est bien ainsi qu'il peut s'épanouir. Si l'hormonothérapie est bien supportée physiquement et psychologiquement et entraîne des modifications jugées satisfaisantes et confortables pour les patients (modification de la pilosité, de la voix, des seins, arrêt des règles, développement du clitoris), le traitement est poursuivi. Un dermatologue (pour la pilosité), un phoniatre (pour la voix) sont consultés.
Jusqu'à présent, il n'a jamais été question de greffe de testicules ou d'ovaires (ce sont encore des méthodes expérimentales chez l'humain), qui pourrait éviter les traitements hormonaux en question.
D'autre part, les chirurgies n'autorisent en rien un fonctionnement des organes génitaux reproducteurs autorisant une grossesse, ce genre d'opération (en particulier vaginoplastie et surtout phalloplastie) est assez lourde et destructrice de façon irréversible des structures sexuelles existantes reproductrices, que les patients ne souhaitent pas posséder.
Question 4 :
Y a-t-il beaucoup de chirurgiens qui sont capables d'effectuer les transformations souhaitées, et qui acceptent de le faire ?

Réponse 4 :
Il y a peu de chirurgiens capables d'effectuer ces transformations et qui acceptent de le faire, ils font partie de structures habilitées à pratiquer ce genre de chirurgie et la prise en charge de ces personnes, rappelons-le avec force, ne peut-être que pluridisciplinaire.

Question 5 :
Peut-on concevoir une femme extérieurement transformée en homme avec pénis mais conservant néanmoins intacts ses ovaires et son utérus ? Et dans ce cas pourrait-elle avoir des enfants d'un autre homme ?

Réponse 5 :
Si une femme a été extérieurement transformée en homme, et qu'elle a accepté la phalloplastie, elle aura demandé (on lui aura proposé), d'être de façon définitive, stérile, avant (la première intervention est l'ablation des seins..). Elle ne se sent pas femme et ne peut envisager de porter une grossesse, à aucun point de vue, sinon on se trompe de diagnostic, ce qui doit être impossible dans ce contexte d'équipe pluridisciplinaire spécialisée. Généralement, c'est l'hystérectomie totale avec annexectomie (annexectomie est un synonyme pour ovariectomie) qui est choisie et pratiquée sur les FTM. Toutefois, chacun est libre de choisir l'intervention qui lui convient le mieux suivant ses propres convictions, l'ovariectomie simple peut être préférée.

Question 6 :
Si oui, dans ce cas, quel aurait été l'intérêt de se faire transformer extérieurement en homme, et de jouer quand même le rôle de la femme ?

Réponse 6 :
Un patient transsexuel ne joue pas un rôle, comme nous l'avons vu, il souffre de ne pas être une femme ou un homme. Si nous n'intervenons pas pour les aider, ils vont à la dépression, la tentative de suicide, la marginalisation, les agressions, la prostitution, etc.
Remettre en adéquation le psychisme du patient avec son physique est le but. Ni les antipsychotiques (médicaments), ni la psychothérapie, ne permettent le renoncement à la demande première de changer anatomiquement de sexe, sauf erreur de diagnostic de départ.

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Question 7 :
Est-ce qu'on peut concevoir un homme se faisant transformer en femme, donc avec absence de pénis, mais conservant ses testicules ?

Réponse 7 :
Pour tout ce que nous avons dit précédemment, ce serait un non-sens, et donc non envisageable, ni par la personne transsexuelle, encore moins par l'équipe médicale. Les testicules sont une signature masculine trop forte et gênante hormonalement (pilosité...).

Question 8 :
Cette personne pourrait-elle avoir un vagin ?

Réponse 8 :
Tout est envisageable, mais des protocoles stricts évitent toutes sortes de dérives qui mettraient ces personnes dans une plus grande difficulté psychologique qu'elles n'avaient avant la chirurgie, ce qui pour un thérapeute est inenvisageable.

Question 9 :
Est-ce exact que des pénis peuvent être construits pour une femme, à partir de la peau de son bras ?

Réponse 9 :
Les chirurgies de reconstruction de la verge offrent une gamme de techniques variant de lambeaux fasciocutanés, septocutanés, musculocutanés, ostéocutanés ou ostéomusculocutanés, prélevés sur des zones sus-pubienne, abdominale, inguinale, antébrachiale, brachiale, scapulaire, deltoïdienne, thoracodorsale, péronière et antérolatérale de cuisse.

Question 10 :
Peut-il y avoir sensation de plaisir sur des organes ainsi rapportés ?

Réponse 10 :
Voir réponse 11.

Question 11 :
Les nouveaux organes, ainsi créés ou greffés, peuvent-ils être (plus ou moins) fonctionnels ? Autrement dit, des rapports sexuels normaux peuvent-ils avoir lieu entre un homme devenu "femme", et un autre homme... ou l'inverse ?

Réponse 11 :
Je veux répondre à ces deux questions par une seule réponse : la chirurgie de la réassignation sexuelle, malgré tous les progrès que l'on ait pu faire depuis des années, n'aura jamais les qualités d'apparence et de fonction des organes génitaux primitifs. Un néo vagin ou phallus sera rarement fonctionnel, ne permettra qu'une sensation émoussée si elle existe, dans les meilleurs cas, une bonne sensation sera décrite comme satisfaisante. Mais ce qui importe plus, n'est pas la fonction mais l'apparence et la conformité au sexe "espéré", j'ose dire, désespérément.

Question 12 :
Est-ce que, suite à ce genre d'opération, des douleurs chroniques peuvent s'installer sur les parties recousues d'une façon plus ou moins fréquente ?

Réponse 12 :
Les progrès de la chirurgie font que les techniques opératoires visent justement à proposer la meilleure esthétique de réassignation et à éviter le risque de douleurs secondaires que pourraient entraîner ces interventions. On ne peut cependant éviter qu'existent des douleurs chroniques plus ou moins importantes, dont l'origine et l'évaluation est difficile, qui trouvent des traitements pour les minimiser ou les interdire. N'oublions pas que les chirurgies sont mutilatrices, les patients opérés le savent mais cela les amènent rarement à refuser le risque.

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Question 13 :
Est-ce que les fonctions d'évacuation de l'urine ne risquent pas d'être perturbées, et le risque d'infection urinaire est-il augmenté ?

Réponse 13 :
Il y a effectivement un risque urinaire, comme vous le décrivez, ce n'est pas le plus grave.

Question 14 :
Quelqu'un qui s'est fait ainsi opérer peut-il ensuite "revenir en arrière" ?

Réponse 14 :
Il n'est jamais question de revenir en arrière mais il est question, et c'est le rôle du psychiatre de retarder l'accès au traitement hormono- chirurgical pour un patient qui pourrait le regretter. Faire une chirurgie de réassignation à tort peut entraîner dépression et comportement suicidaire, des études en 1981 et 86, l'ont bien montré.
Les standards de soins ont été développés dans le but d'améliorer les soins pour les personnes transsexuelles, ce consensus recommande une évaluation et une prise en charge psychiatrique afin de prévenir d'éventuelles complications psychosociales, de préparer le patient à la réassignation sexuelle, d'optimiser les chances d'une réassignation sexuelle satisfaisante et de guider le chirurgien à qui l'on demande de traiter un trouble identificatoire.

Question 15 :
Est-ce exact que les personnes ainsi transformées absorbent régulièrement des hormones pour mieux ressembler au modèle sexuel souhaité ? Homme absorbant des oestrogènes, et la femme de la testostérone ?

Réponse 15 :
Oui, on commence par cela, et cela continue par la suite, ce qui montre, comme la chirurgie, que changer de sexe n'est pas une mince affaire.

Question 16 :
Si oui, le risque de cancer n'est-il pas augmenté ?

Réponse 16 :
Peu d'études à ce propos, mais des risques existent et obligent à respecter les doses hormonales précises, de faire des contrôles sériques des œstrogènes, de la testostérone et de la prolactine et un suivi médical constant.

Question 17 :
Une femme peut-elle alors obtenir de la barbe et perdre ses cheveux, et un homme voir grossir ses seins ?

Réponse 17 :
C'est le but d'obtenir de la barbe, par contre perdre ses cheveux reste une déception. Pour un homme (il se considère femme) avoir des seins procure un bien-être et peut éviter pour certains l'implantation de prothèses.

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Question 18 :
Y a-t-il des hommes qui se font construire de faux seins ?

Réponse 18 :
Il y a des hommes (qui se considèrent femme) qui se font poser des prothèses mammaires, dans la mesure où leurs seins n'ont pas la taille qui leur convienne.

Question 19 :
Si la personne, ensuite, est mieux dans sa tête, et plus sereine, ainsi transformée, cela risque de produire quand même, dans son environnement, une certaine gêne, voire un profond malaise : exemple : si un professeur homme revient un jour dans son établissement, avec l'aspect d'une femme, la réaction de ses élèves et de ses collègues ne risque-t-elle pas d'être négative, et dès lors la personne transformée, se sentant mal acceptée dans son nouveau statut, ne risque-t-elle pas d'être plus malheureuse qu'auparavant ? Ou bien est-elle obligée de choisir un nouvel environnement ? Un homme marié, père de famille, ne risque-t-il pas le divorce d'avec sa femme, et ses enfants, en âge de comprendre, pourront-ils facilement, ensuite, l'appeler encore Papa ?

Réponse 19 :
Voir réponse 20.

Question 20 :
Autrement dit, le problème est fort complexe, socialement parlant, et aussi éthiquement parlant. Pouvez-vous un peu développer ?

Réponse 20 :
Pour répondre à cette questions en une même réponse : ces cas de figure existent.
Les proches doivent être intégrés dans la prise en charge des patients transsexuels afin notamment d'optimiser le support affectif et donc les chances d'une transformation réussie. Par ailleurs si le patient a des enfants, le psychiatre doit s'assurer qu'ils ont les moyens intellectuels de comprendre les enjeux de la réassignation sexuelle et que celle-ci ne compromet pas leur équilibre psychique.
Le psychiatre va évaluer le support social et le fonctionnement social puisque leurs déficiences seront négativement corrélées avec le devenir des patients. Le manque d'intégration professionnelle, la précarité sociale, la prostitution et la victimisation sont des facteurs de vulnérabilité qu'on doit prendre en charge lors de l'évaluation. Il faut faire attention aux fausses croyances et aux attentes irréalistes avant toute prise en charge. Le sentiment de frustration, d'insatisfaction et les regrets qu'éprouvent certains patients après chirurgie sont souvent liés à des fausses croyances. En effet beaucoup pensent que la réassignation sexuelle résoudra toutes leurs difficultés, mais la pratique clinique, les témoignages de transsexuels opérés et les études de suivi montrent qu'il s'agit d'attentes irréalistes, avec un risque accru de regrets. Malheureusement cette prise de conscience ne survient parfois qu'en postopératoire quand les patient réalisent que tout n'a pas changé.

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Question 21 :
Ne se pose-t-il pas pour les médecins qui pratiquent ce genre d'opération certains cas de conscience ? Ne peut-on être tenté de les accuser d'être des apprentis sorciers ?

Réponse 21 :
Il y a peu de chirurgiens qui pratiquent ce genre d'intervention pour les raisons que vous indiquez, il s'agit d'un cas de conscience. L'éthique en médecine doit obliger les médecins à transgresser des interdits personnels dans le but d'améliorer des souffrances, dans le strict cadre de la loi et d'un professionnalisme multidisciplinaire. C'est le fait de travailler en groupe qui constitue la motivation de ces chirurgiens de la réassignation sexuelle. Pour les connaître, je puis vous dire que ce sont des gens qui inspirent le respect par l'intelligence de leur réflexion et leurs compétences, ils sont néanmoins soumis aux réflexions désagréables de certains de leurs confrères. De là à les traiter d'"apprentis sorciers", certainement pas ! Ils ne sont jamais, à la différence d'autres chirurgiens plus conventionnels, dans la "toute puissance", mais dans l'humilité d'un art difficile.

Question 22 :
Enfin, existe-t-il des rapports de sondage faisant ressortir, dans notre société, une majorité pour approuver ou désapprouver ce genre d'opération ? Ou pour considérer plutôt qu'il s'agit-là de problèmes très personnels que chacun a le droit d'essayer de résoudre comme il le peut ?

Réponse 22 :
Je ne connais que peu de sondages populaires sur ce thème, mais il faudrait faire une revue de la littérature pour savoir s'il y en a eu.
De toute façon, la médecine, n'est que l'expression d'une bioéthique autorisée par une société à un moment donné. Les prises en charge de la réassignation sexuelle sont considérées depuis 2010 comme ne faisant plus parti des maladies psychiatriques de longue durée. Il s'agit donc d'un problème personnel que chacun a le droit d'essayer de résoudre comme il peut, que la médecine peut aider dans un strict protocole de soins pour éviter de l'aggraver.

Question 23 :
Est-ce que le législateur accepte facilement, sur une carte d'identité, ce changement de sexe, après l'opération ? Des précédents existent-ils, à votre connaissance ?

Réponse 23 :
Il est important que ces patients ayant demandé une réassignation sexuelle et l'ayant obtenue, puissent avoir une carte d'identité témoignant de leur sexe. C'est ce qui ratifiera leur nouvelle vie dans ce sexe qu'ils considéraient comme le leur depuis le départ. Leur refuser, après une telle démarche médicale et chirurgicale si lourde pour eux, serait une erreur grave de sens.
Malgré cela, les démarches à faire sont encore difficiles.
Il nous faut beaucoup de respect pour parler de la transsexualité et de ces personnes qui la vivent et en souffrent, car comprendre la différence et apprendre à la respecter, nous permet d'améliorer notre humanité.

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Allo Docteur"De l'alimentation..."
Voici nos questions :
Est-il vraiment prouvé qu'il existe des aliments à l'état NATUREL plus cancérigènes que d'autres ?
Parmi les aliments conditionnés et apprêtés industriellement, le consommateur s'y perd. Pouvez-vous vous permettre de conseiller ou déconseiller, à ce propos ?
Allo DocteurIntervenante : Docteur Anne CHLECQ, Pédiatre et Gériatre - LUXEMBOURG
Se nourrir de brocolis, se gaver de framboises et ajouter des licopènes, pardon des tomates, à toutes ses sauces, et du curcuma à tous ses plats... aiderait-il à se protéger des cancers ? à les éviter ? à participer à leur guérison?
Y a-t-il des aliments à éviter ou d'autres à privilégier largement ? Est il vraiment nécessaire de manger cinq parts de fruits et légumes chaque jour ?
Ce sont bien là des questions que nous nous posons fréquemment et auxquelles nous essayons de trouver des réponses... même si au fond de nous-mêmes, nous avons bien quelques idées : des idées fausses, d'autres régulièrement remises en cause, contradictoires parfois. Le sujet est vaste...
A l'époque où des aliments deviennent des médicaments (les alicaments), où les produits que nous consommons de bonne fois s'avèrent, en fait, parfois dangereux pour nous, où l'industrie agro-alimentaire est suspectée de favoriser ses bénéfices, au détriment de notre santé, il devient difficile de savoir que mettre dans nos assiettes...
Nous savons bien que la cigarette, qui n'est certes pas un aliment, est cancérigène, et à proscrire autant que possible.
Pour le vin, nous sommes un peu plus dubitatifs. Avec modération, il serait quand même bon pour le coeur et la circulation, voire pour diminuer le cholestérol, apporter des antioxydants de qualité etc... et utile de part son rôle traditionnel, festif, voire culturel. Outre les complications liées à un usage abusif, il est quand même impliqué dans certains cancers, comme le foie, l'oesophage, le pancréas, seul ou associé à d'autres facteurs de rique...
S'il était un produit dangeureux, n'aurait-il pas déjà été interdit ou étiqueté de mises en garde, non seulement pour les femmes enceintes, mais aussi pour tous les autre consommateurs ?
Tout réside, sans doute, dans la mesure... et la qualité du produit lui même, de ses concentrations en sulfites, de ses manipulations frauduleuses éventuelles, du terroir lui même. Les vins "bio" ne résolvent pas tous les problèmes...
Adressons-nous aux consommateurs "vertueux", qui ne fument pas (qui peuvent aussi présenter un cancer du poumon, surtout s'ils habitent dans une zone de pollution industrielle), et qui ne boivent pas d'alcool (par choix personnel ou pour d'autres raisons respectables) : ils mangent quand même...
De la viande ?
Une récente étude suédoise, publiée dans le British Journal of Cancer, tend à prouver que la consommation de viandes rouges, et plus encore de charcuteries, saucisses, jambons et autres viandes froides, serait liée à un risque accru de cancer du pancréas. Des études précédentes avaient déjà montré un lien entre ces viandes et d'autres cancers gastro-intestinaux, dont le cancer colo-rectal. Autrefois, nos bouchers souffraient essentiellement de la goutte. On trouvait, certes, moins de nitrites dans leur viande, ainsi que dans les charcuteries et autres produits transformés, qui ont l'inconvénient d'en augmenter la concentration. Un steak de boeuf argentin qui court dans la pampa, est-il moins dangereux que deux tranches de jambon produites par une grande société locale ? Possiblement, mais en pratique moins facile à mettre en oeuvre. Tout au plus pouvons nous penser qu'une alimentation plus basique, moins transformée industriellement serait moins dommageable.
Et nous ne parlons pas des conservateurs (E216 et E217 heureusement supprimés), colorants (E128 de même) et autres additifs (E350 et E351, plus que suspects) - de E102 à E421, la liste est longue et réserve d'autres surprises - qui donnent à ces produits finis, dans notre supermarché, cet aspect propre, net, de belle couleur, qui sait attirer le consommateur, quand bien même ses papilles gustatives seraient moins enthousiastes. Les viandes blanches reproduisent le même schéma : entre le filet de poulet élevé en plein air et le rôti de dindonneau, sous vide, déjà cuit, ficelé qui se conserve plusieurs semaines, et de surcroît est trop salé... pour cacher le drôle de goût ? Tout le monde n'a pas envie d'être végétarien, cependant...
Le veau, cancérigène ? S'il est déjà gavé d'hormones, pour grandir plus vite, d'antibiotiques pour que des affections bactériennes intercurrentes ne diminuent pas le rendement du cheptel, il est en mesure de déstabiliser un système biologique, le nôtre, par des perturbations endocriniennes, immunologiques et autres, qui n'augurent pas de facteurs de bonne santé en perspective.
Quant au poisson, les omega 3 sont très tendance - à juste titre certainement - et s'il possède des qualités nutritionnelles de premier plan, il n'est cependant pas exempt de suspicion... L'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments), dans son avis du 14 juin 2010, recommande de "consommer le poisson deux fois par semaine, en alternant poisson gras et poisson maigre et en variant les espèces et les provenances, et même une fois par semaine seulement pour les poissons bio-accumulateurs de PCB". Encore récemment, "on rationnait" le saumon à 200g par semaine pour un adulte, pour éviter l'accumulation de toxines liées à l'élevage intensif, induit par la "mode" des omega 3. En matière de contamination des poissons par les polluants, outre les PCB, on retrouve aussi le methyl-mercure, et les dioxines,... qui ne sont pas des vitamines recommandables.
L'Anses (Agence nationale francaise de sécurite sanitaire de l´alimentation, de l'environnement et du travail), après son étude des polluants d'autres familles de substances, reconnait que "peuvent présenter un risque, moins par surcontamination que parce qu'elles sont très consommées, les familles d'aliments suivants : le pain, les pâtes, le café, les frites et aussi le lait chez les enfants, pour lequel le dépassement des valeurs acceptables en plomb et arsenic inorganique ne peut être exclus"
Les produits sans risque deviennent rares, mais le petit déjeuner garde son importance...
En ce qui concerne les fruits et légumes, si l'on ingère les pesticides et autres toxiques, proportionnellement aux quantités consommées, la balance entre les bénéfices escomptés et les risques encourus est difficile à évaluer... Chacun ne dispose pas de son panier hebdomadaire de fruits et légumes de saison, fourni par la coopérative bio de son terroir.
La quadrature du cercle pour les diététiciens et les restaurateurs…
Si l'on considère la multiplication des concentrations dans l'organime de bisphénol, par la consommation de certains aliments en conserve (même substance que celle des biberons retirés du marché récemment), la présence de PFOA, autre polluant organique persistant, dans les poêles anti-adhésives, et les concentrations dépassant 66 fois les normes maximales européennes en methylendianiline, substance cancérigène reconnue, des instruments de cuisine fabriqués en Chine saisis par les douaniers de Toulouse l'été dernier, on a autant de raisons de s'inquiéter du contenant que du contenu de nos plats.
Nous calculons nos calories, nos vitamines, nos compléments alimentaires, l'équilibre de nos rations, pour faire en sorte que notre alimentation nous apporte une belle énergie et une bonne santé. Ne devrait-on pas cependant reconsidérer certains points fondamentaux ???
Les records de longévité de ces bergers bulgares qui se nourrissent d'un peu de yaourth et du peu dont ils disposent dans leurs montagnes, voire de ces centenaires florissants dans certaines îles japonaises, devraient sans doute nous faire repenser notre mode alimentaire : moins, plus simple, avec bon sens.
Ceci étant dit, je rappelerai, que lorsque 1989 a été décrétée "Année européenne de l'information sur le cancer", l'Association contre le cancer, présidée par le Docteur Georges Ziant, a édité un livre, dans lequel douze grands chefs, représentant chacun des douze pays de l'Europe d'alors, présentaient chacun un menu.
Pour la France, il s'agissait de Michel Guerard, ancien Chef-Pâtissier à l'hôtel Crillon et au Lido, qui avait repris le complexe de restauration, d'hôtellerie et de thermalisme "Les Prés et les Sources d'Eugénie" à Eugénie les Bains (les curistes ont généralement droit à une diététique soignée). La lecture de son menu nous remplit de joie et de... soulagement : Hure de saumon au citron et poivre vert, Poulet truffé au persil et sa sauce au Malvoisie, Ragoût d'artichauts aux asperges et soufflé de framboises, servis avec un Jurançon sec et un Madiran ou un Cahors. Pour la variante plus accessible, il proposait de remplacer le saumon par de la truite à chair rose ou de la truite saumonnée, et les framboises par des fraises, en saison.
1989, mais c'est très ancien, pourrait-on dire... Cependant, les voilà les framboises dont nous parlions au début. Et déjà le professeur Guy de Thé, en collaboration avec Annie Hubert, anthropologue au Cnrs, avait publié le livre "Mode de vie et cancer". Ils ont participé tous deux à l'introduction de ce livre de recettes.
"Ne faîtes pas de ces menus votre quotidien, mais variez autant que possible votre alimentation, aussi bien dans le choix des ingrédients que dans les préparations. N'oubliez pas que, pour diminuer le risque d'apparition de certains cancers, il vaut mieux éviter l'excès de poids, ainsi qu'une consommation exagérée d'aliments riches en graisses. Privilégiez plutôt une alimentation riche en fruits et légumes frais, sans oublier les aliments riches en fibres (5ème et 6ème recommandations du Code européen contre le cancer)", écrit le Dr Ziant dans la préface du livre de recettes.
Tout est parfaitement d'actualité, on aurait pu l'écrire cette semaine... C'était il y a plus de vingt ans et peu s'en souviennent.
Il a fallu que David Servan Schreiber, par ses écrits, ses conférences multiples, sa médiatisation, et son expérience personnelle, (vivre près de vingt ans avec un cancer dont le pronostic était plus que réservé à cinq ans), nous fasse prendre conscience de l' importance de notre alimentation, pour notre santé, pour la prévention des maladies, et de leurs rechutes, pour notre bien-être de chaque jour, dans une société qui ne s'en soucie pas toujours. "Que reste-t-il d' Anti-cancer ?", se demandait-il dans son dernier livre, écrit quelques semaines avant sa disparition.
Nous sommes tentés de répondre que la voie étant tracée, il nous reste maintenant à la suivre, en admettant enfin, que notre santé passe par nos assiettes, que les brocolis, les framboises, et tous ses principes diététiques qu'il a énoncés, devraient être intégrés dans notre quotidien, et puisse aussi être transmis, par nos habitudes alimentaires, à nos enfants.
Les facteurs de risques de cancer liés à l'environnement, pollutions, ondes, radioactivité, etc... ne vont pas diminuer significativement les prochaines années, mais nous pouvons, à notre niveau, donner plus de chance à notre corps d'y faire face.
Ceci n'empêche pas un bon repas, voire un petit excès occasionnel, s'il est festif, convivial et rend heureux. Ce qui est bon pour le moral est bon pour la santé, et ce qui fait plaisir rend plus jeune...
Si déjà nous faisons un peu attention à notre alimentation, et comme le conseille aussi le plan anti-cancer, à notre activité physique, à notre équilibre psychologique et émotionnel, notre besoin légitime de repos, de joie, de satisfaction personnelle, que ce soit par la méditation, l'expression artistique, les contacts humains ou animaliers, chacun peut choisir ce qui lui convient, nous nous donnons la chance, conjointement avec la médecine moderne, de faire face au mieux aux cancers, qui nous touchent ou nous menacent.
Bon appétit, appétit de vie et à table, et puisez sans compter dans la "pharmacie du bon Dieu", les herbes et les épices, qui donnent de la saveur à chaque chose, et seront assuremment la tendance en matière de gastronomie et de santé au cours des années à venir.

Le mot de la Présidente Simone :
Le Dr Anne Chlecq vient de nous faire là un brillant exposé et je ne peux m'empêcher de me lécher les babines à l'évocation de cette hure au saumon au poivre vert, de ce ragoût d'artichauts aux asperges, et du soufflé de framboises, tout en me posant quelques questions du genre :
"Voyons, le saumon, 200 g par semaine, pas plus... les fraises sont-elles plus ou moins imprégnées de pesticides que les framboises... ? A-t-on toujours raison de nous parler de 5 fruits et ou légumes par jour - quand bien même après lavage soigneux... ? Et est-il simple et facile, aujourd'hui, de trouver, à portée d'achat et de bourse, des aliments dont on soit sûr qu'ils ne soient pas pollués, d'une façon ou d'une autre... ? La "mode" des oméga 3 ne devrait-elle pas se voir supprimer ses guillemets ? Et dès lors représenter l'exemple type d'un mieux-pernicieux-ennemi-du-bien-du-berger-bulgare ? (Je pense à l'élevage intensif du saumon, entre autre...)
Anne Chlecq nous présente une conclusion optimiste, et se réfère à très juste titre à David Servan Schreiber. Tout est bien sûr une question "de dose" et de variation... d'exercice physique et d'équilibre psychique...
"De mon temps"...
Pendant et juste après la guerre, ma mère qualifiait une soupe aux légumes préparée sans adduction de graisse de "petite cochonnerie". Et nous en mangions souvent... faute de graisse à disposition - en matière de légumes, nous disposions de ceux du jardin - quant aux fruits - à part ceux de saison, à la fin de l'été et en automne, nous n'en consommions presque jamais - sauf ceux que ma mère mettait en bocaux. Faute d'approvisionnement... Juste des mandarines à Noël. Nous ne savions pas qu'il était possible de consommer des fruits tous les jours, et un seul légume par jour, accompagné de nos éternelles pommes de terre (excellentes d'ailleurs), agrémenté d'un peu de ragoût et de quelques tranches de pain de seigle entre-temps, nous semblait tout à fait dans la normalité des choses. J'avais eu l'occasion, pendant ces 4 années de guerre, de manger deux fois une petite barre de chocolat. Une fois il était fourré avec une pâte blanche qui sentait le parfum, et une autre fois il était fourré praliné et il s'appelait "Côte d'Or". Jamais aucun chocolat ne sera plus aussi bon que ces deux-là !
Si une baguette magique avait pu nous transporter en l'an 2011, en France, nous nous serions crus au paradis... Un paradis qui peut-être bien a quelques relents de soufre. Du genre de ceux du parc magique de Pinocchio au grand nez !? Pinocchio, bon garçon, impulsif et un peu simplet !
Je suis devenue bien gourmande. J'adore les gâteaux. Surtout le St Honoré... Mais je vais vous dire : il en existe de super-appétissants. Et savez-vous ce qui me permet d'y résister - farouchement !? Toute la liste des E numérotés, imprimés sur l'étiquette. J'ajuste mes lunettes, et je compte "les E..." (c'est écrit assez petit, c'est embêtant !). Je les compte, et je repose les empaquetages calibrés, brillants, craquelants et transparents, dans leurs rayons. Le coeur à peine un peu serré. Avec une petite satisfaction qui compense - heureusement ! : Pinocchio, lui, n'aurait pas lu !

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Allo DocteurLes altérations du goût lors d'une chimiothérapie
Intervenant : Docteur Dominique TRENDEL, Médecin-chef ORL - Hôpital Legouest - METZ
Question :
Il est avéré que les malades sous chimiothérapie voient leurs facultés gustatives notablement altérées, au point de se retrouver dans l'incapacité d'absorber les aliments courants, qui "ne passent plus", bien que le patient souffre consciemment d'une faim qui ne le quitte parfois plus. Souvent (sinon toujours) est signalé "un goût métallique dans la bouche".
Suite à cela, une perte de poids (parfois de forces) s'installe rapidement, parallèlement parfois à une déshydratation. Cela est-il dû uniquement aux facultés gustatives altérées, ou également à un problème d'odorat ?
A ce propos, un extrait du livre de S. SCHLITTER (Cancer du soir... Espoir) : "Chaque fois que je mangeais, ce n'étaient plus exactement les aliments de la planète terre... Alors je volais un abricot dans le rayon, y mordais un petit coup, puis, affamée et dégoûtée, je le flanquais à la poubelle... Je passais mon temps à avoir faim, et à ne pas pouvoir manger correctement, car sur ma nouvelle planète, tout était frelaté..."

Réponse :
La perception du goût repose sur la stimulation des récepteurs de la langue qui permettent de reconnaître les saveurs sucré, salé, acide, amère et douce. Le bon fonctionnement de ces capteurs dépend de nombreux facteurs : température des aliments, consistance, caractère soluble dans la salive, quantité et qualité de la salive, état physique et de fonctionnement des récepteurs et des voies nerveuses qui assurent l'acheminement des informations jusqu'au cerveau.
Lors d'un trouble du goût, on peut retrouver une anomalie de perception quantitative et qualitative d'une ou plusieurs des cinq saveurs primaires, et/ou de troubles dans la perception de la température ou de la consistance des aliments qui ne sont plus reconnus.
L'odorat intervient également dans le goût et son atteinte pourrait diminuer de près de 50% la perception gustative.
Certaines chimiothérapies, par leur caractère toxique sur les cellules de l'organisme, peuvent occasionner des baisses d'audition et, par le même type de toxicité, pourraient perturber le goût.
Dans la chirurgie de l'oreille, la section du nerf appelé corde du tympan occasionne un goût métallique en bouche qui reste plus ou moins longtemps suivant les gens.
Donc dans le cas précis d'une chimiothérapie, les troubles de l'odorat apparaissent plutôt comme un facteur aggravant que causal de l'atteinte gustative.

Question :
Comment expliquer cette très bizarre et perturbante impression de métal dans la bouche après quelques bouchées mastiquées ?

Réponse :
Cette perturbation du goût (dysgueusie) peut avoir des causes très diverses, mais le goût métallique semble plus fréquent en cas d'insuffisance rénale avec accroissement des taux sanguins d'urée, en cas de carence en vitamine B1, B2, B6, B12, en cas de troubles digestifs de type reflux-gastro-oesophagien, ou encore de mycose buccale (candidose).
Cependant, de nombreux anti-mitotiques* présents dans les chimiothérapies peuvent induire par eux-mêmes des troubles du goût, par des mécanismes qui ne sont pas encore complètement connus.

Question :
Y a-t-il moyen de remédier à cela d'une façon quelconque, hormis le fait, bien sûr, d'arriver au terme de la chimiothérapie ?

Réponse :
Il n'existe pas, à ma connaissance, de recette toute prête pour supprimer ces sensations gustatives désagréables.
La prise en charge de ces troubles repose plutôt sur un ensemble de petits moyens qui visent à corriger les anomalies pouvant être responsables de l'altération du goût :
  • entretien et soins de la cavité buccale (brossage des dents, détartrage ou soins dentaires à la demande)
  • en cas de détection d'un manque de salive ou de la présence d'une salive trop épaisse, l'utilisation de salive artificielle, la réalisation de bains de bouche au bicarbonate de sodium peuvent améliorer les symptômes
  • la présence de regurgitations, d'irritations ou sensations de brûlure digestive, de douleurs situées derrière le sternum peuvent traduire la présence d'un reflux provenant de l'estomac (reflux gastro-oesophagien) qui peut être confirmé et traité par un hépato-gastro-entérologue
  • une langue rouge et lisse, blanche ou noire, peut faire envisager le diagnostic de mycose digestive à traiter pendant 15 jours
  • des anomalies sanguines pouvant être, entre autre, liées à un mauvais fonctionnement des reins (hyper-urémie), doivent être recherchées à partir d'une prise de sang
  • les autres traitements dépendent des analyses réalisées, des habitudes et des voies de recherche explorées par les équipes qui assurent la prise en charge et le suivi
Ainsi des traitements tels que des supplémentations en vitamines B1, B6, B12, ou en zinc sont possibles pour certaines, alors qu'elles sont discutables pour d'autres. Elles doivent donc faire l'objet d'une discussion au cas par cas avec le médecin qui assure le traitement.

*Explication du terme "antimitotique" par Cancer-Espoir :
Un antimitotique freine la division cellulaire. Or, précisément, les cellules cancéreuses se divisent plus vite que les cellules saines, en ne respectant plus le rythme programmé normal de naissance et de mort cellulaire. L'antimitotique va donc, lors d'une chimiothérapie, agir en freinant cette pullulation anarchique, mais parallèlement, il va induire des effets secondaires plus ou moins fâcheux.

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Allo DocteurLes cancers de la peau
Il existe des cancers de la peau de virulence différente. La plupart, toutefois, semblent avoir pour origine une surexposition aux rayons UV.
Voici nos questions :
  1. Est-ce un fait établi ?
  2. Existe-t-il des cancers de la peau héréditaires, et dans l'affirmative, pouvez-vous nous en entretenir ?
  3. Tous les cancers de la peau sont-ils mortels s'ils ne sont pas traités ? Autrement dit, existe-t-il des cancers de la peau qui restent strictement localisés ?
  4. Existe-t-il un sex ratio ?
  5. En se référant aux dernières statistiques, peut-on connaître la mortalité par cancer de la peau, comparée à la mortalité par cancer du sein, de la prostate, du colon ?
  6. Y a-t-il une augmentation de la fréquence de ce type de cancer, comparée au siècle dernier, et si oui, comment l'expliquer ?
  7. Le tabac joue-t-il un rôle ?
  8. Qu'est-ce qui permet au patient de suspecter un cancer ? Celui-ci peut-il se développer sur une verrue ? Doit-on avoir peur d'un grain de beauté petit ou gros ?
  9. En cas de diagnostic de cancer de la peau, selon le cas, un suivi est nécessaire. Quelle en est la plus longue durée possible ? Dans certains cas, un suivi n'est-il pas nécessaire ? Le degré de gravité étant lié au type de cancer, à son degré d'envahissement, sa surface, sa profondeur, les tissus et les organes atteints, pouvez-vous néanmoins donner la proportion d'une survie à 5 ans (ou 10 ans ?) sur le nombre de cas diagnostiqués :
    • pour tous les cas confondus ?
    • pour les mélanomes ?
  10. Existe-t-il des précautions particulières à prendre, outre le fait de ne pas s'exposer exagérément aux UV ?

Allo DocteurIntervenants :
  • B. STATELLO et M. CANDITO, IDE référentes en onco-dermatologie et du dispositif d'annonce
  • F. TRUCHETET, Praticien Hospitalier Dermatologue, CHR Metz-Thionville

Question 1 :
Il existe des cancers de la peau de virulence différente. La plupart, toutefois, semblent avoir pour origine une surexposition aux rayons UV. Est-ce un fait établi ?

Réponse 1 :
Il existe une grande variété de cancers de la peau d'origine différente : les cellules constituant la peau sont à l'origine des carcinomes qui sont les cancers les plus fréquents chez l'homme mais les moins graves et les cellules spécialisées dans la pigmentation sont sources des mélanomes. Les cancers issus de cellules occupant d'autres fonctions (vaisseaux, tissus de soutien…) sont beaucoup plus rares. Leur origine est multifactorielle mais la responsabilité des rayons UV est essentielle. D'autres facteurs interviennent : l'hérédité, certains médicaments, certaines thérapeutiques ciblées, baisse de l'immunité (greffe d'organe), certains virus (papillomavirus), polluants atmosphériques, irritation chronique (plaie trainante)…
Le rayonnement solaire peut intervenir par expositions prolongées (agriculteur, pêcheur, maçon…) [carcinomes] ou par exposition de loisirs (courtes, intenses et répétées) [mélanomes]. Ce sont ces expositions qui sont les plus dangereuses, surtout si elles sont précoces dans la vie (avant 15 ans). Il faut maitriser son capital soleil. Le tabagisme aggrave le vieillissement cutané et a un rôle dans certains cancers de la peau

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Question 2 :
Existe-t-il des cancers de la peau héréditaires, et pourriez-vous, succinctement, nous en toucher quelques mots ?

Réponse 2 :
Il existe des prédispositions héréditaires aux cancers de la peau. Le mélanome, cancer cutané le plus redoutable, est familial dans 5 à 10 % des cas. D'autres cancers cutanés, plus rares, peuvent survenir dans des familles avec des transmissions héréditaires bien établies (mutation de gène, instabilité chromosomique) : albinisme, xeroderma pigmentosum (enfants de la nuit)…

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Question 3 :
Tous les cancers de la peau sont-ils mortels s'ils ne sont pas traités ? Autrement dit, existe-t-il des cancers de la peau qui restent strictement localisés ?

Réponse 3 :
La plupart des cancers de la peau (carcinomes) ont une évolution locale ou loco-régionale et ne sont pas mortels. Néanmoins, il importe de les dépister précocement pour que le geste chirurgical soit le plus simple, permettant des cicatrices non disgracieuses. De nouveaux traitements médicaux par application de crèmes sont parfois possibles.

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Question 4 :
Existe-t-il un sex ratio ?

Réponse 4 :
Globalement, la répartition selon les sexes est homogène. Ce sont essentiellement les peaux claires, quel que soit le sexe, ne supportant pas le soleil, qui sont touchées. Les mélanomes surviennent souvent chez des sujets jeunes : 2ème à 5ème décennie. Les carcinomes classiquement surviennent plus tard à partir de la 5ème décennie. Mais malheureusement, on les voit survenir de plus en plus jeune, dès la 3ème ou 4ème décennie.

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Question 5 :
En se référant aux dernières statistiques, peut-on connaître la mortalité par cancer de la peau, (tous confondus) comparée à la mortalité par cancer du sein, de la prostate, du colon ?

Réponse 5 :
La mortalité des cancers de la peau est surtout le fait des mélanomes et de certains carcinomes (carcinomes de Merkel). La survie moyenne à 1 an est de 96,4 % tous stades confondus de mélanome et 85 % à 5 ans. Au stade de métastases viscérales, la survie médiane des mélanomes est inférieure à 1 an. Mais l'arrivée de nouveaux traitements ciblés (à la carte) bouleverse ces données au stade métastatique avec des espoirs réels de survie prolongée.
Le risque métastatique et la survie sont essentiellement liés au diagnostic précoce. D'où l'importance de l'autosurveillance de la peau.

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Question 6 :
Y a-t-il une augmentation de la fréquence de ce type de cancer, depuis 1970 et si oui, comment l'expliquer ?

Réponse 6 :
L'incidence des mélanomes double tous les vingt ans depuis 1950 avec par bonheur des cancers moins épais, de meilleur pronostic. Le mélanome représente la 13ème cause de cancer chez la femme et la 7ème chez l'homme. Chaque année, plus de 7 500 cas sont diagnostiqués en France. En France, on estime qu'il y a 10 nouveaux cas de mélanome par an pour 100 000 habitants. Cette augmentation de fréquence peut être rattachée au dépistage plus précoce mais également aux expositions solaires modifiées : expositions de loisir (courtes, plus nombreuses, plus intenses), aux UV artificiels et à la durée de vie prolongée. A l'échelle planétaire, de grandes différences d'incidence en fonction de la latitude sont observées. L'incidence la plus élevée est en Australie (60/100 000/an).

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Question 7 :
Le tabac joue-t-il un rôle ?

Réponse 7 :
Le tabagisme joue un rôle essentiellement par l'intermédiaire du vieillissement cutané qui est accéléré et il favorise directement les carcinomes cutanés en raison de l'effet immunosuppresseur de la nicotine et de la présence de plus de 40 substances mutagènes et carcinogènes…

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Question 8 :
Qu'est-ce qui permet au patient de suspecter un cancer ? Celui-ci peut-il se développer sur une verrue ? Doit-on avoir peur d'un grain de beauté petit ou gros ?

Réponse 8 :
L'autosurveillance de la peau est essentielle. Tout bouton qui traine ou se modifie malgré un traitement approprié doit conduire à un examen médical. Pour les grains de beauté, le modèle de l'ABCDaire comme guide est très intéressant.
  • A = Asymétrie
  • B = Bords irréguliers
  • C = Couleur inhomogène (plusieurs couleurs)
  • D = Diamètre supérieur à 5 mm
  • E = Evolutivité
Quand les grains de beauté sont nombreux, on peut faire appel à l'image du "vilain petit canard" en imaginant une cane avec ses canetons dans un étang. Ils se ressemblent souvent beaucoup sauf un qui apparait "bizarre".
Il peut en être de même lorsque l'on examine son dos. Les mélanomes ne se développent pas sur une verrue mais des carcinomes cutanés peuvent se développer sur une verrue, en particulier chez les patients immunodéprimés (greffe d'organe) et sur les régions génitales. Il existe un vaccin anti-papillomavirus humain (virus de certaines verrues génitales) qui peut, chez les jeunes femmes, prévenir ces infections par verrues et certains cancers génitaux. On ne doit pas avoir peur d'un gros grain de beauté. Les grains de beauté en relief sont souvent anodins.
Ce sont les plats ou à faible relief qui peuvent être dangereux s'ils sont Asymétriques à Bords irréguliers… ou s'ils Evoluent. Les grains de beauté congénitaux (présents à la naissance) et géants (plus de 10 cm) doivent être surveillés.

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Question 9 :
En cas de diagnostic de cancer de la peau, selon le cas, un suivi est nécessaire. Quelle en est la plus longue durée possible ? Dans certains cas, un suivi n'est-il pas nécessaire ?

Réponse 9 :
Un suivi surtout clinique est essentiel à vie pour tous les cancers de la peau et le médecin traitant a une place prépondérante. En effet, ces cancers peuvent récidiver et parfois s'étendre mais dans tous les cas, lorsque l'on a eu un cancer cutané, il existe un risque de survenue d'un 2ème cancer cutané plus fréquent que chez les personnes qui n'ont pas eu de cancer cutané. Le diagnostic précoce est le gage d'un traitement plus aisé et d'un risque de récidive moindre. Il faut donc éduquer les patients, leur famille, à l'autosurveillance couplée à la surveillance médicale (médecin traitant et dermatologue).

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Question 10 :
Enfin, existe-t-il des précautions particulières à prendre, outre le fait de ne pas s'exposer, peut-être, exagérément aux UV ?

Réponse 10 :
"Rotissez aujourd'hui et payez demain", devise grossière mais néanmoins claire. Le soleil a de multiples bienfaits (vitamine D, moral…). Il faut donc ne pas proscrire les vacances au soleil mais il convient de respecter quelques règles simples :
  • Ne jamais avoir de coup de soleil surtout avant 20 ans
  • Il ne faut pas d'exposition entre 11H et 16H.
  • La protection essentielle est vestimentaire (T-shirt, couvre-chef, lunettes). Les crèmes protectrices sont souvent trompeuses car on ne les applique pas de façon homogène.
  • Il faut exiger une protection UVA et UVB avec un SFP (facteur de protection solaire) supérieur à 30 et renouveler le plus souvent toutes les 2 heures. Elles protègent du coup de soleil et donc les personnes restent plus longtemps au soleil, ce qui peut être dangereux. Elles doivent donc être utilisées en complément de la protection vestimentaire.
Toutes ces règles simples permettent des expositions "raisonnées".

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Allo DocteurChirurgie plastique après cancer du sein
Voici nos questions :
  1. Dans quels cas l'ablation d'une tumeur cancéreuse au niveau du sein peut-elle justifier une "chirurgie plastique réparatrice" ?
  2. Cette chirurgie plastique après cancer est-elle forcément en rapport avec une prothèse mammaire, ou existe-t-il d'autres moyens chirurgicaux réparateurs ? Si oui, lesquels ?
  3. Si une patiente souhaite faire appel à vous pour réparer "les dégâts" d'une extraction de tumeur, pouvez-vous dans tous les cas accepter de l'opérer, sinon dans quels cas devriez-vous le refuser ?
  4. En cas d'opération possible, combien de temps après l'ablation de la tumeur pouvez-vous oeuvrer ?
  5. Quelle est la durée du séjour à l'hôpital, et le temps de cicatrisation ?
  6. Après combien de temps le sein n'est-il plus douloureux, habituellement ?
  7. Dans le cas de prothèse mammaire, quels sont les choix possibles de la patiente : matière, taille... ? Travaillez-vous sur photo ? Est-il concevable que le sein intact soit modifié en même temps, lui aussi ? Le conseillez-vous parfois ? Pouvez-vous joindre quelques photos (bien sûr préservant l'anonymat) à votre développement ?
  8. Pouvez-vous nous donner des indications de prix de ce genre d'intervention, et les possibilités de remboursement par les caisses ?
  9. Pouvez-vous nous donner, pour la dernière année de référence, le pourcentage en France de la pose de prothèses, suite à des tumeurs cancéreuses, et, parallèlement, le nombre de tumeurs opérées ?
  10. A propos de complications, notre quotidien, le RL, nous a entretenus tout récemment, de prothèses mammaires défectueuses. RL dixit : "la Sté varoise PIP, accusée d'utiliser du silicone industriel". Pouvez-vous nous en dire à ce propos un peu plus ?
  11. En général, quelles sont les complications possibles, et leur fréquence ?
  12. En général, quel est le but de ce genre d'opération ?
  13. Dernière question, qui va peut-être vous sembler farfelue : peut-on concevoir de réduire la taille d'un sein ? Et si oui, cette demande est-elle fréquente ?
  14. Pouvez-vous nous dire, en conclusion, si ce genre d'opération est susceptible de donner, le plus souvent, satisfaction ?

Allo DocteurIntervenant :
  • Docteur Serge AUBERT, Chirurgie plastique et esthétique, Clinique Notre Dame - THIONVILLE
Question 1 :
Dans quels cas l'ablation d'une tumeur cancéreuse au niveau du sein peut-elle justifier une "chirurgie plastique réparatrice" ?

Réponse 1 :
Chaque fois que l'ablation de la tumeur entraîne une modification de la forme et, ou, du volume du sein par rapport au sein controlatéral.

Question 2 :
Cette chirurgie plastique après cancer est-elle forcément en rapport avec une prothèse mammaire, ou existe-t-il d'autres moyens chirurgicaux réparateurs ? Si oui, lesquels ?

Réponse 2 :
Les moyens de réparation sont nombreux, ils dépendent de l'importance de l'exérèse initiale. Il peut s'agir d'une reconstruction par prothèse seule, d'une reconstruction par lambeau musculo-cutané seul ou associé à une prothèse.

Question 3 :
Si une patiente souhaite faire appel à vous pour réparer "les dégâts" d'une extraction de tumeur, pouvez-vous dans tous les cas accepter de l'opérer, sinon dans quels cas devriez-vous le refuser ?

Réponse 3 :
Chaque praticien peut refuser d'opérer une patiente pour des raisons qui lui sont propres. Dans ce cas, en général, il conseille un autre médecin.

Question 4 :
En cas d'opération possible, combien de temps après l'ablation de la tumeur pouvez-vous oeuvrer ?

Réponse 4 :
Cela dépend encore du traitement initial : s'il y a eu de la radiothérapie, le délai est de une année, sinon il peut être entrepris dès que l'état du patient le permet. À noter que certaines équipes, comme souvent outre-atlantique, font la reconstruction dans le même temps opératoire que l'exérèse tumorale.

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Question 5 :
Quelle est la durée du séjour à l'hôpital, et le temps de cicatrisation ?

Réponse 5 :
Selon le type de reconstruction la durée de l'hospitalisation varie de 72 h à 12 jours en moyenne. La cicatrisation cutanée est obtenue en 15 jours, la cicatrisation musculaire demande deux mois.

Question 6 :
Après combien de temps le sein n'est-il plus douloureux, habituellement ?

Réponse 6 :
Le sein devient indolore au bout d'une dizaine de jours.

Question 7 :
Dans le cas de prothèse mammaire, quels sont les choix possibles de la patiente : matière, taille... ? Travaillez-vous sur photo ? Est-il concevable que le sein intact soit modifié en même temps, lui aussi ? Le conseillez-vous parfois ? Pouvez-vous joindre quelques photos (bien sûr préservant l'anonymat) à votre développement ?

Réponse 7 :
Pour les prothèses de reconstruction, la patiente à tous les choix : sérum physiologique, silicone, forme ronde ou anatomique, le médecin la conseille bien évidemment. Le travail préparatoire sur photo est possible mais pas systématique. Le résultat à atteindre est la symétrie entre les deux seins, et le plus souvent il faut envisager un geste (réduction, pexie) sur le sein contrôle latéral.

Question 8 :
Pouvez-vous nous donner des indications de prix de ce genre d'intervention, et les possibilités de remboursement par les caisses ?

Réponse 8 :
La chirurgie d'exérèse et la reconstruction sont prises en charge par la SS. Les dépassements d'honoraires, variables selon le praticien, peuvent être remboursés par les mutuelles.

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Question 9 :
Pouvez-vous nous donner, pour la dernière année de référence, le pourcentage en France de la pose de prothèses, suite à des tumeurs cancéreuses, et, parallèlement, le nombre de tumeurs opérées ?

Réponse 9 :
En France le cancer du sein concerne une femme sur dix, deux cancers sur trois surviennent après la ménopause. En 2010 on a noté 52000 nouveaux cas de cancer du sein.

Question 10 :
A propos de complications, notre quotidien, le RL, nous a entretenus tout récemment, de prothèses mammaires défectueuses. RL dixit : "la Sté varoise PIP, accusée d'utiliser du silicone industriel". Pouvez-vous nous en dire à ce propos un peu plus ?

Réponse 10 :
La société PIP est à l'origine d'une escroquerie financière de grande ampleur, et d'une escroquerie à la santé. Le fabricant a modifié l'enveloppe et le contenu de ses implants. Ceux-ci deviennent plus fragiles, ils peuvent se rompre, ou laisser passer le silicone au travers d'une enveloppe poreuse. Dans ces cas le silicone reste dans la loge péri-prothétique (poche cicatricielle où se trouve l'implant), et peut être responsable d'irritation locale et de réaction ganglionnaire régionale. Si la loge est percée (exceptionnel), le silicone échoue dans les tissus de voisinage (muscle) et ne semble pas pouvoir migrer ailleurs. L'AFSSAPS a indiqué en 2010 que le silicone utilisé par la marque PIP n'était ni cytotoxique, ni génotoxique, c'est à dire qu'il n'est pas responsable de maladies ou de cancers.

Question 11 :
En général, quelles sont les complications possibles, et leur fréquence ?

Réponse 11 :
Les complications de la reconstruction mammaire peuvent être nombreuses. On peut citer les infections, les hémorragies, mais aussi la nécrose du lambeau et la rétraction capsulaire sur prothèse. Aujourd'hui grâce aux progrès des techniques, ces complications sont très peu fréquentes.

Question 12 :
En général, quel est le but de ce genre d'opération ?

Réponse 12 :
La reconstruction mammaire après cancer a pour but de rendre à la femme sa féminité, et tente d'obtenir le maximum de symétrie entre le sein normal et le sein reconstruit.

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Question 13 :
Dernière question, qui va peut-être vous sembler farfelue : peut-on concevoir de réduire la taille d'un sein ? Et si oui, cette demande est-elle fréquente ?

Réponse 13 :
Il est tout à fait possible de modifier des seins normaux. C'est le cas lorsque ils sont trop gros et lourds (mammoplastie de réduction), ou lorsqu'ils deviennent tombants (mammopexie), ou lorsqu'ils sont asymétriques.

Question 14 :
Pouvez-vous nous dire, en conclusion, si ce genre d'opération est susceptible de donner, le plus souvent, satisfaction ?

Réponse 14 :
Même si le traitement est long, les interventions lourdes, et nécessitant parfois des retouches, la quasi totalité des patientes en est satisfaite.

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Photo avant intervention :
Intervention de reconstruction mammaire - avant
Photo après intervention :
Intervention de reconstruction mammaire - après
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Allo DocteurA propos du larynx
A propos du larynx... Parmi les cancers des voies aéro-digestives supérieures, le plus fréquent est celui du larynx, indique un rapport antérieur à 2002, qui porte probablement sur des chiffres relevés aux environ de 1995. Ce rapport indique aussi un sex-ratio de 16 hommes pour 1 femme.
Voici nos questions :
    1. Ce sex-ratio s'est-il modifié pour l'année de référence la dernière en date. Si oui, peut-on expliquer cette modification par un changement du mode de vie ?

    2. Pouvez-vous nous faire connaître les dernières statistiques concernant l'apparition de ce type de cancer lié au tabac ?

    3. Ce même rapport parle de chirurgie conservatrice ou non conservatrice, et dans ce dernier cas, d'une réhabilitation vocale par implant (trachéo-oesophagien). Pourriez-vous développer ce dernier aspect : décrire l'implant, sa matière, sa forme, ses avantages (et inconvénients... hm...), la durée de l'opération, le lieu d'implantation, la durée de vie de cet implant. Nous dire, ensuite, en quoi consiste la rééducation vocale (durée, méthode), et nous entretenir de la vie du patient ainsi implanté : ses contraintes (d'hygiène, en particulier), y-a-t-il inconfort ? La personne peut-elle s'habituer facilement ? Les effets sur le psychisme variant naturellement en fonction du patient, sont-ils, dans l'ensemble, importants, ou plutôt bien surmontés.

Allo DocteurIntervenant : Dr Dominique GAILLOT, ORL - THIONVILLE
Question 1 :
Ce sex-ratio s'est-il modifié pour l'année de référence la dernière en date. Si oui, peut-on expliquer cette modification par un changement du mode de vie ?

Réponse 1 :
Le cancer des voies aéro-digestives supérieures est avant tout un cancer du sexe masculin puisque l'on estime actuellement que 96% des cas surviennent chez l'homme avec une prédilection entre les âges de 50 et 70 ans.
L'incidence des cancers du larynx tend à diminuer depuis les années 70 en raison de nombreuses campagnes de lutte contre le tabagisme qui reste la cause essentielle du développement de ce type de cancer.
De même, la mortalité de ces cancers diminue chez l'homme depuis les années 80 et de façon moins nette chez la femme. Le sex-ratio qui était de 1/16 en 1995 est passé, en 2008, à 1/10.
Les principales statistiques européennes de 1995 relevaient, pour les cancers du larynx chez la femme, un chiffre de 6.25 %, pour 9.3 % en 2000 et 19.2 % en 2008.
Plus encore que les conditions de vie, l'augmentation de cancer chez la femme pourrait être liée à l'évolution des habitudes de vie et, entre autres facteurs, à la plus grande consommation de tabac au cours des 20 dernières années. Le rôle de l'alcool et son action carcinogène est plus difficile à mettre en évidence même si l'on peut avancer le rôle irritatif des alcools forts sur les muqueuses et l'existence de carences nutritionnelles chez l'alcoolique (Vitamine C, Zinc…)

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Question 2 :
Pouvez-vous nous faire connaître les dernières statistiques concernant l'apparition de ce type de cancer lié au tabac ?

Réponse 2 :
Le tabac est directement impliqué dans 50-70% des cancers de la bouche, du pharynx, du larynx les deux sexes confondus. L'action cancérigène est liée à la présence, en parfois grande quantité, d'hydrocarbures (benzopyrène) et en nitrosamines entre autres.

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Question 3 :
Ce même rapport parle de chirurgie conservatrice ou non conservatrice, et dans ce dernier cas, d'une réhabilitation vocale par implant (trachéo-oesophagien). Pourriez-vous développer ce dernier aspect : décrire l'implant, sa matière, sa forme, ses avantages (et inconvénients... hm...), la durée de l'opération, le lieu d'implantation, la durée de vie de cet implant. Nous dire, ensuite, en quoi consiste la rééducation vocale (durée, méthode), et nous entretenir de la vie du patient ainsi implanté : ses contraintes (d'hygiène, en particulier), y-a-t-il inconfort ? La personne peut-elle s'habituer facilement ? Les effets sur le psychisme variant naturellement en fonction du patient, sont-ils, dans l'ensemble, importants, ou plutôt bien surmontés.

Réponse 3 :
Réhabilitation vocale par implant (trachéo-oesophagien) :
Trachéostome
Trachéostome (1) : ouverture artificielle pratiquée dans la trachée, se terminant sur la face du cou, et dans laquelle est insérée une canule permettant la respiration. Une valve y est ou non abouchée.
Implants phonatoires (2) :
Implant phonatoire

Implant phonatoire

Implant phonatoire

L'implant phonatoire est généralement fabriqué en silicone ou en polyuréthane souple et mesure de l'ordre de 4 à 15 mm de long pour un diamètre d'environ 7 mm.
L'implant vocal se compose de 2 collerettes, 1 supérieure et 1 inférieure, reliées par une tige tubulaire. L'ensemble vient se placer verticalement et s'adapter dans un "shunt" (fistule) trachéo-oesophagien réalisé chirurgicalement.
La technique de l'implant phonatoire consiste à créer chirurgicalement une connexion entre la trachée et l'œsophage qui va permettre l'introduction de la prothèse.
La prothèse phonatoire peut être mise en place :
  • soit au cours de la laryngectomie en nécessitant 25 à 35 minutes d'intervention de plus,
  • soit à distance de la laryngectomie (après quelques semaines ou quelques mois) sous couvert d'une laryngoscopie sous anesthésie générale.
La collerette supérieure oesophagienne comporte une valve à voie unique, autorisant le passage de l'air pulmonaire dans l'œsophage et permettant d'éviter, en se refermant, le passage des aliments de l'œsophage vers la trachée.
Grâce à ce flux d'air, passant lorsque le trachéostome est bouché par le doigt ou par la valve trachéale, le patient peut reparler.
L'obturation de la collerette inférieure abouchée à la peau peut donc se faire :
  • digitalement avec le pouce et l'index
  • ou automatiquement grâce à une valve automatique ou valve mains libres fixée sur le trachéostome.
Cette obturation automatique permet, à la fois, d'obtenir une meilleure hygiène cutanée et la liberté des mains pendant la parole. La qualité de la voix obtenue et la durée de vie de l'implant sont directement liées au nettoyage de l'implant et de la valve.
La valve de phonation ferme l'ouverture de l'implant pour protéger les poumons des fuites salivaires et liquides. Lors de la phonation, elle s'ouvre pour laisser passer le souffle pulmonaire dans l'œsophage ; à ce moment-là, le laryngectomisé obture son trachéostome à la parole et l'ouvre pour la respiration. Une gymnastique respiratoire et manuelle est ainsi à acquérir.

Avantages de l'implant phonatoire :
En fonction de la pose ou non d'un implant phonatoire, on distingue 2 types de voix :
        1. La voix oesophagienne du non implanté, basée sur l'arrivée de l'air buccal dans le haut de l'œsophage et qui ressort en faisant vibrer la bouche dudit œsophage pour produire le son. Elle est de hauteur très basse et très syllabique (5 à 10 syllabes de suite).
        2. La voix trachéo-oesphagienne de l'implanté qui utilise l'air pulmonaire dévié par la prothèse vers la bouche de l'œsophage qu'il fait vibrer pour produire le son. Elle permet des phrases plus longues et une hauteur plus "normale".
Dans les 2 voix, le son est ensuite modulé par les cavités bucco-nasales. L'apprentissage est conduit par l'orthophoniste et soutenu par la kinésithérapie.
La pose de l'implant permet :
  • une récupération de la voix plus rapide et plus aisée : grâce à la rééducation, 35% des non implantés récupèrent une voix satisfaisante pour 65 à 70% pour les malades implantés. Cette rééducation chez l'implanté est courte : 1 à 2 mois pour 5 à 6 mois chez le non implanté.
  • une qualité vocale bien meilleure qu'avec la voix oesophagienne puisque l'aspiration d'air à l'origine des sons est plus grande chez les malades implantés que sans implant.
La voix trachéo-oesophagienne est plus fluide et moins saccadée que la voix oesophagienne. Son intensité est plus élevée, la durée de phonation est plus importante permettant de former de longues phrases, toujours en raison de la plus grande quantité d'air ingéré.
Dans le cadre de l'implant phonatoire, la parole est fonctionnelle dans 95 % des cas ; la voix est bonne à excellente dans plus de 85 % alors que les bonnes voix oesophagiennes existent dans 30% des cas environ après 6 mois/1 an de rééducation.
En fait, les voix oesophagienne et trachéo-oesophagienne ne s'opposent pas, elles peuvent se compléter. La plupart du temps, les malades implantés acceptent la double rééducation (séances différentes) pour obtenir une voix mixte, utilisant l'air apporté par l'implant phonatoire, sans utilisation du doigt. Lors d'abandon de la voix trachéo-oesophagienne (par exemple dans le cas de fuites), il reste la voix oesophagienne apprise en amont ce qui, psychologiquement, est plus admis par le patient que la perte totale de la phonation.

Les inconvénients de l'implant phonatoire :
L'implant phonatoire est certes une avancée importante dans l'acceptation du handicap phonatoire mais il a ses avantages et ses inconvénients, parfois mineurs et passagers, parfois pouvant se révéler un problème majeur conduisant à son explantation.
Ce sont surtout les fuites (dans 75 à 85% des cas de complications), en rapport avec des :
  • causes liées à la prothèse : diagnostiquées devant l'apparition d'une toux à la déglutition de liquide, nécessitant, la plupart du temps, un simple changement de prothèse en consultation (10 à 15 mn sont nécessaires)
  • causes non liées à la prothèse : essentiellement en rapport avec un élargissement de la fistule (ou "shunt") trachéo-oesophagienne, à l'origine de fausses routes à la déglutition des liquides.
Peuvent également survenir des granulomes (réactions inflammatoires) autour de la prothèse, souvent à l'origine de son extrusion.
On peut aussi voir apparaître une sténose (rétrécissement) de la fistule (10% des cas de complications), liée à l'arrachage (extrusion) de la prothèse, à la radiothérapie post-opératoire ou à une mauvaise hygiène locale.
De même, la présence de croûtes (10% des cas de complications), secondaires à l'assèchement et à l'irritation de la muqueuse respiratoire de la trachée, peut obstruer l'implant d'où la nécessité d'une hygiène rigoureuse.
Fréquemment, la surinfection de la prothèse par le candida albicans, provoquant fuites et vieillissement prématuré de l'implant, est un facteur important de changements rapprochés. Afin de limiter le développement de ce champignon, il est nécessaire de réaliser un nettoyage quotidien de la prothèse avec la brosse fournie imbibée d'un antifongique.
Enfin, une migration de l'implant dans l'œsophage, voire une inhalation de l'implant, est toujours possible (rôle éventuel de l'obturation digitale trop "prononcée"), par chance, la plupart du temps sans troubles respiratoires majeurs.

Les contraintes de l'implant :
Le patient doit assurer un nettoyage quotidien de son trachéostome et de sa prothèse phonatoire en retirant les sécrétions et les croûtes. Il doit apprendre à nettoyer lui-même sa canule à l'aide d'un petit aspirateur, en s'aidant d'un miroir. Il doit apprendre à protéger le trachéostome de la poussière, des insectes, du froid et aussi de l'eau (pluie et douche).
Les prothèses phonatoires peuvent se détériorer dans le temps avec obligation de changement à intervalles réguliers, une à deux fois par an (selon l'hygiène cutanée et environnementale du patient) en fauteuil de consultation.

La rééducation vocale :
Rappelons nous que le larynx assume trois fonctions :
  • une fonction respiratoire, faisant partie intégrante des voies respiratoires
  • un rôle dans la déglutition : sa fermeture protège les voies aériennes inférieures
  • un rôle phonatoire : il comporte des replis vocaux, les cordes vocales.
Lors de l'ablation du larynx, ces 3 fonctions disparaissent. On remplace partiellement la fonction respiration par la trachéotomie = ouverture artificielle pratiquée dans la trachée, se terminant à la base du cou, et dans laquelle est insérée une canule permettant la respiration. Une valve y est ou non abouchée. Le trou pratiqué est appelé trachéostome.
Nous l'avons vu, lors de l'expiration, l'air est projeté par le biais de l'implant dans la partie supérieure de l'œsophage, mettant en vibration le sphincter supérieur de l'œsophage, ce qui produit un son intense et continu. L'air est ensuite pris en charge et modulé par les cavités de résonance supérieures (cavité buccale, nez) pour obtenir la parole.
L'orthophoniste devra, entre autres, travailler la ventilation au niveau du diaphragme et le relâchement des muscles du cou, permettant souvent d'assouplir la bouche de l'œsophage pour favoriser la qualité du son.
Il s'efforcera de retravailler l'expiration(grand volume et petit débit) pour éviter les fuites d'air au niveau de l'implant.
La durée et le succès de la rééducation dépendent de la motivation du patient, à acquérir un nouveau langage et de son état physique et psychologique après l'intervention.
La rééducation respiratoire se déroule habituellement sur 4 à 6 semaines.

En conclusion, les avantages de l'implant phonatoire sont :
  • La reprise rapide d'une phonation de qualité
  • Une bonne tolérance du dispositif et donc de son acceptabilité par le patient.
En contrepartie, les inconvénients de cette technique sont dans la contrainte que représentent les soins et la surveillance de l'implant et l'obligation de changer la prothèse à intervalles réguliers, une à deux fois par an.
Tous les patients ne peuvent être candidats au port de l'implant phonatoire en raison de l'existence de nombreuses contre-indications :
  • laryngectomie avec troubles trophiques (ensemble des phénomènes qui conditionnent la nutrition et le développement des tissus)
  • incoordination motrice majeure (impossibilité de coordonner les mouvements volontaires)
  • mauvaise acuité visuelle
  • insuffisance respiratoire chronique majeure
Il s'agit également, pour l'équipe médicale, de prendre en compte plusieurs paramètres :
  • continuité du traitement carcinologique
  • âge du patient
  • qualité de la motivation du patient (poids des consultations pré et post-opératoires) => abandon de la rééducation dans 30 à 40% des cas selon les études
  • état psychologique
  • état pulmonaire
  • état vasculaire
  • terrain ORL (radiothérapie, chirurgie précédente etc…)
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Allo DocteurQuestions au Sexologue
Nous entendons autour de nous de plus en plus parler de sexologie. Certains couples, désireux de prolonger une bonne entente qui semble s'effriter, soit par l'usure du temps, soit par un événement physique, tel que l'apparition d'une maladie chronique, ou encore suite à une opération plus ou moins mutilante, pensent alors, parfois, consulter "le sexologue".
Voici nos questions :
    1. Doit-il obligatoirement être gynécologue ou urologue ?

    2. En quoi consiste précisément son rôle ?

    3. Pourriez-vous nous décrire (comme si nous y étions), la visite d'un couple - imaginaire mais représentatif - auprès de vous, et le dialogue qui pourrait s'instaurer !?

Allo DocteurIntervenant : Dr François RAMSEYER, Gynécologue, Sexologue - THIONVILLE
Question 1 :
Doit-il obligatoirement être gynécologue ou urologue ?

Réponse 1 :
Aussi surprenant que cela puisse paraître, le titre de Sexologue n'est pas protégé et donc non réglementé.
En pratique n'importe qui peut se déclarer "sexologue".
Concernant des choses aussi intimes que la sexualité, il semble donc important de savoir à qui on s'adresse.

Il existe des thérapeutes qui sont médecins et d'autres pas :
      1. Concernant les médecins, ceux-ci sont titulaires soit d'un Diplôme Inter Universitaire de sexologie (DIU) (diplôme national officiel) obtenu après 3 années d'études supplémentaires, diplôme qui est reconnu par l'ordre des Médecins. Ils peuvent faire état de leurs acquis et le mentionner sur les ordonnances, la plaque professionnelle et s'inscrire dans la rubrique des pages jaunes à la division "Médecins : Sexologues". Il existe onze Université en France délivrant un DIU et réglementées par un organisme universitaire national, le CCPIU. Un DIU de sexologie s'est inscrit dans notre région depuis 2008, interrégional, réunissant les facultés de psychologie à Metz, de médecine à Reims et à Dijon).
      2. D'autres médecins sont titulaires d'un diplôme universitaire qui n'est pas reconnu sur le plan national mais qui est un gage de formation sérieuse.
      3. Certains médecins ont un exercice exclusif, ne pratiquant que la sexologie, d'autres l'exercent avec une autre spécialité comme la médecine générale, l'urologie, la psychiatrie, la gynécologie ou l'endocrinologie.
      4. Comme tous les médecins, ils relèvent de l'ordre des Médecins, il existe donc une instance disciplinaire en cas de manquements à l'éthique. De tous les thérapeutes, seuls les médecins sont autorisés à vous examiner, à prescrire des examens complémentaires et des médicaments.
      5. Une majorité se place dans le champs de la "médecine sexuelle" c'est à dire intégrant tout à la fois les problèmes psychologiques et relationnels mais aussi les aspects somatiques, gynécologiques, urologiques, endocrinologiques, etc.
      6. De nombreux psychologues ont suivis une formation en sexologie, ils adoptent en général la dénomination de "sexothérapeutes" ou "sexologues cliniciens". Depuis septembre 2008, les psychologues, infirmières, sages-femmes, kinésithérapeutes, psychomotriciens et pharmaciens, peuvent avoir le même cursus que les médecins qui suivent le DIU, ont pu en 2011 passer le même examen national qu'eux et ont le même titre de sexologue ayant passé le DIU des études de sexualité humaines (le DIU de sexologie étant réservé aux seuls médecin comme l'impose l'ordre des médecins). N'étant pas médecins, ils ne peuvent ni examiner ni prescrire d'examens ou de médicaments. Une grande majorité dispose d'une formation sérieuse mais orientée vers les problèmes psychologiques et relationnels.
Savoir : avoir un diplôme n'est pas une fin en soi pour être sexologue, il faut avoir des outils autres que médicaux pour bien pratiquer : diplôme en poche, devenir compétent… il nous faut encore nous former à différentes thérapies si notre formation initiale ne l'a pas permise : sont utiles voire indispensables :
  • les thérapies cognitivo-comportementales (qui cherchent à modifier les comportements inadéquats),
  • les thérapies de couple (qui ont pour but de mieux comprendre et résoudre les difficultés relationnelles avec le conjoint),
  • les thérapies systémiques (qui aident à mieux repérer comment la patiente, ou le couple, auto-entretient un problème qui peut être un des rouages du système conjugal, familial, etc.).
D'autres thérapies encore à apprendre dans des séminaires, formations pratiques et utilisables dans une pratique "de soins intégrés", chaque thérapie étant personnelle à chaque patient, chaque couple.
Dans la prise en charge sexologique, il y a un savoir-faire mais aussi un savoir être : le Balint et une nécessaire psychanalyse personnelle, ensuite, mieux se comprendre, mieux admettre les autres… ses patients, engager tout au long de sa carrière des supervisions avec ses pairs.

Attention :
Internet est aujourd'hui une des principales sources d'information pour les patient(e)s en recherche d'une aide.
De nombreux sites peuvent proposer des consultations ou des méthodes de traitement n'ayant pas reçus de validation par la communauté scientifique. Il est important que chacun puisse conserver un esprit critique vis-à-vis d'informations ou de propositions notamment lorsqu'elles peuvent déboucher sur des prises en charge, d'autant que certaines personnes, non qualifiées, profitent de l'absence de réglementation de la profession de sexologue pour donner des consultations en dehors de tout contrôle, proposer des traitements illusoires voire dangereux à la seule fin d'en tirer un bénéfice financier ou sexuel.
Refusez toute pratique qui ne vous conviendrait pas, toute relation sexuelle sous quelques formes que cela soit.

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Question 2 :
En quoi consiste précisément son rôle ?

Réponse 2 :
La sexologie est l'étude de la sexualité humaine et de ses manifestations.
Elle étudie tous les aspects de la sexualité, à savoir le développement sexuel, les mécanismes des rapports érotiques, le comportement sexuel et les relations affectives, en incluant les aspects physiologiques, psychologiques, médicaux, sociaux et culturels.
La sexologie, dans sa forme moderne, est une science récente qui s'est développée à la fin du xxe siècle. Elle est au carrefour de plusieurs disciplines, comme la médecine, les statistiques, l'épidémiologie, la biologie et les neurosciences, la criminologie, l'histoire, la psychologie et la sociologie. Elle étudie également la sexualité de certains groupes particuliers, comme les handicapés, les enfants et les personnes âgées, mais étudie aussi les pathologies sexuelles telles que les dysfonctions sexuelles, l'obsession sexuelle, les violences sexuelles, et les pratiques marginales comme les paraphilies et les perversions.
La sexologie traite également des sujets particuliers comme l'avortement, le contrôle des naissances, l'abus sexuel, les nouvelles techniques de reproduction ou la santé sexuelle.

Consulter un sexologue n'est pas exclusivement réservé aux déviants sexuels, comme un certain pourcentage de la population a encore tendance à le croire !
Les motifs de consultation peuvent être très variés, ils sont toujours associés à une souffrance.
Il n'est pas facile d'effectuer une telle démarche (cela demande un certain courage).
La plupart y ont songé souvent très longuement, des semaines, des mois, souvent des années, avant de prendre rendez-vous. Ces personnes sont accaparées par un sentiment d'urgence.
Une simple difficulté sexuelle devient avec le temps une entrave majeure à leur bien-être. Submergés, ayant le sentiment de ne plus pouvoir fonctionner, ces individus ou ces couples n'entrevoient plus de solutions viables, la souffrance est considérable et la qualité de vie dégradée.

Le recadrage
Le rôle du sexologue sera, en ce cas, de désamorcer le vent de panique et rétablir ainsi, sous un angle plus prometteur, l'équilibre entre les perceptions erronées et la réalité : le recadrage.
De leur permettre d'obtenir des conseils qui puissent aider à résoudre certains problèmes de la vie quotidienne qui peuvent rejaillir sur la sexualité d'une femme, d'un homme ou d'un couple.
  • redonner confiance en soi
  • retrouver le désir et le plaisir et un épanouissement sexuel
  • faire comprendre que l'amour n'est pas uniquement un acte sexuel mais avant tout un partage
Pour donner quelques chiffres :
  • moins de 10% de la problématique sexuelle est d'origine organique,
  • 40% est due à un manque d'éducation et d'information dans le domaine de la sexualité lié à des tabous et des interdits socioculturels
  • 50% est d'origine psychologique (les traumatismes proviennent pour la plupart de perturbations de la vie infantile).
Le champ de pratique du sexologue est vaste et varié.

Voici un aperçu des différents troubles sexuels et relationnels pour lesquels une personne seule ou un couple peut décider d'entreprendre une sexothérapie :
  • TROUBLES SEXUELS :

    • Troubles de l'éjaculation

      • Anéjaculation (éjaculation impossible)
      • Éjaculation précoce ou rapide (éjaculation trop rapide de moins de 2 min)
      • Éjaculation prématurée (par rapport au plaisir de sa femme)
      • Éjaculation retardée (trop tardive avec rapport trop long)

    • Troubles de l'érection (pas de raideur du pénis en érection avec peu de possibilité de pénétration)

      • Trouble érectile primaire (symptomes depuis toujours)
      • Trouble érectile secondaire (symptomes secondaires à un problème)

    • Troubles de l'orgasme (trouble du plaisir de la femme)

      • Anorgastie (pas de décharge de plaisir)
      • Anorgasmie (pas de plaisir), anorgasmie coïtale (pas de plaisir chez l'homme)
      • Anéjaculation (absence d'éjaculation)
      • Dyspareunie (douleur à la pénétration chez l'homme ou la femme)
      • Vaginisme : contraction des muscles du périnée qui ferme le vagin au moment de la pénétration (phobique, fusionnel ou d'angoisse)

    • Troubles du désir sexuel

      • Absence de désir sexuel coïtal (désir fusionnel, désir d'enfant, etc.)
      • Absence de désir sexuel global

    • Abus sexuel

      • Victime (celui qui subit la violence)
      • Abuseur (celui qui en est l'auteur)

    • Orientation sexuelle : c'est le sentiment d'appartenance à son sexe biologique

      • Féminité, masculinité
      • Troubles d'affirmation de sa féminité ou de sa masculinité dans la sexualité
      • Transsexualisme

    • Compulsivité sexuelle

      • Déviance sexuelle (sexualité qui est bizare pour l'homme ou la femme...)

  • DIFFICULTÉS RELATIONNELLES

    • Questionnements amoureux
    • Confusion entre le sentiment amoureux et le désir sexuel
    • Problèmes sexuels dans le couple
    • Difficultés de communication dans le couple
    • Problèmes de séduction entre les partenaires

Reconnue par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la santé sexuelle fait aujourd'hui partie intégrante de la santé globale et du bien-être auquel chaque individu a droit.
Il est reconnu qu'une bonne qualité de vie avec une fonction sexuelle satisfaisante va améliorer le pronostic des maladies chroniques (cardio-vasculaires, cancers etc.) et nous ne sommes qu'au début de nos connaissances en la matière.
La vie sexuelle d'un individu ou d'un couple se déroule rarement sans accrocs. Il est tout à fait possible de rencontrer au cours de son existence des difficultés sexuelles.
A partir du moment où ces difficultés engendrent une souffrance, et même si c'est loin d'être une démarche facile, il serait adéquat de pouvoir en parler avec un spécialiste.
Parfois une simple entrevue suffit à relativiser une situation en mettant des mots sur ce que vit la personne dans sa sexualité.
La sexualité n'est pas innée et demande qu'on y consacre du temps. Le plaisir, cela s'apprend.

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Question 3 :
Pourriez-vous nous décrire (comme si nous y étions), la visite d'un couple - imaginaire mais représentatif - auprès de vous, et le dialogue qui pourrait s'instaurer !?

Réponse 3 :
Il m'est difficile de présenter un cas clinique comme demandé car même si la consultation suit des règles précises, elle laisse une certaine liberté aux patients et au bout du compte chaque cas sera différent de l'autre dans son déroulement, et le dialogue va durer de 45 mn à 75mn, voire plus pour la première consultation qui est la plus importante. Il est plus simple de vous donner le compte rendu d'un entretien qui expose une démarche dans l'interrogatoire, la clinique, le diagnostic et la stratégie envisagée.

Je vous remercie de m'avoir adressé Madame X Sonia, âgée de 50 ans, qui s'est présentée à ma consultation pour le motif suivant : perte du désir sexuel depuis 3 ans.

SEXOLOGIE :
Nature du problème : trouble du désir depuis son hystérectomie (exérèse de l'utérus) il y a trois ans, pour métrorragies (saignements) sur polymyomatose utérine (plusieurs fibromes dont le plus gros faisait 5 cm).
Opérée par le chirurgien le Dr …, suivi par son gynécologue le Dr … qui me l'adresse.
Troubles : secondaires à une difficulté à retrouver du plaisir lors des rapports : "la pénétration est aussi inutile que si on se mettait un doigt dans la bouche"...
Exceptions à la plainte : n'ayant pas de plaisir et d'orgasme, elle n'a aucune envie d'avoir des rapports, même si le couple qui est uni compense par de la tendresse.
Il lui arrive d'avoir un orgasme par caresses clitoridiennes, mais cette pratique la heurte car elle évoque pour elle "une pratique homosexuelle".
L'origine du problème : gênée par les métrorragies répétitives qui entravaient sa sexualité, elle acceptait l'idée de perdre son utérus mais pas son col utérin, ce que le chirurgien n'a pas respecté, ni annoncé après l'intervention. Ce n'est que bien longtemps après, son mari osant parler de cette anorgasmie au gynécologue, qu'il révèle après la consultation l'absence de col... et la raison de cette difficulté : cette femme très attachée à la pénétration et aux sensations qu'elle attribuait au col de l'utérus, ne retrouvait plus son plaisir.
Au lieu de la colère, s'est installée la résignation... et avec la découverte de la perte du col, la perte naturelle du désir.
Une notion à rappeler aux chirurgiens : "on ne doit enlever que ce qu'on nous "donne ou ce qu'on ne peut garder", à condition de s'en expliquer après l'intervention"...

ORIENTATION THERAPEUTIQUE :
La solution idéale envisagée : retrouver des sensations de plaisir pendant les rapports, ce qui lui donnera de nouveau envie d'en avoir.
Une des solutions, osée, a été de faire réagir cette femme en forçant sa colère : elle ne savait pas non plus qu'on lui avait retiré son ovaire droit restant (donc qu'elle pouvait attribuer des symptômes gênants à une ménopause provoquée).
Il s'agissait aussi de contenir cette colère qui n'avait pas de vocation à être médico-légale mais réactive.
Après avoir accordé une confiance aveugle à son chirurgien (qui avait sans doute une raison médicale pour avoir réalisé ainsi cette intervention, mais n'avait pas pris le temps de s'en ouvrir à sa patiente… ou avait-elle occulté elle-même cette information ?), a suivi le sentiment d'avoir été trompée et par réaction de se résigner...
Une réaction de colère pour compter plus sur elle-même, affirmant ses émotions et se battant pour ses envies.
Ayant réagi, perdant son fatalisme elle a pu accepter d'utiliser une technique simple, qu'elle avait imaginée sans oser le formuler, de retrouver ses sensation lors de la pénétration en s'aidant de caresses vulvo-clitoridiennes.
Un traitement hormonal a pu améliorer sa qualité de vie, favorisant le désir et l'orgasme… qu'elle retrouve progressivement.

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Allo DocteurLe cancer du col de l'utérus
Depuis la véritable "épidémie" du cancer du sein, il semble quelque peu passer à l'arrière-plan de nos préoccupations immédiates. D'autant plus que son incidence en Europe de l'Ouest et aux Etats-Unis est assez faible, et inversement proportionnelle au statut socio-économique.
Pourtant, il tue, lui aussi ! Même si la survie à cinq ans paraît globalement moins pessimiste que celle concernant d'autres cancers, dont celui du sein.
Et surtout, il risque d'interférer lourdement sur les facultés de reproduction de femmes en âge de procréer. En ceci, il mérite toute notre attention...

Voici nos questions :
    1. Quels sont les facteurs POUVANT interférer sur l'apparition de ce type de cancer, et ceux intervenant FORCEMENT ?

    2. En particulier, le papillomavirus y est-il forcément lié, et sinon, dans quelle proportion intervient-il ?

    3. La littérature médicale montre que tous les degrés existent, depuis le stade précancéreux, en passant par le cancer in situ (CIS), encore "anodin" (si l'on peut dire), jusqu'au cancer invasif qui risque alors d'envahir le corps par ses métastases. A partir de quel stade intervient-on, et quels sont les moyens mis en oeuvre ?

    4. Dans quel cas précis les facultés reproductrices de la femme pourront-elles être préservées ? Et que fait-on, ou évite-t-on, au niveau des traitements, pour atteindre ce but ? Fréquence de réussite ? Attitude adoptée en cas de découverte de ce cancer chez une femme enceinte, en admettant qu'elle ait ignoré sa grossesse, et ne soit donc pas venue consulter "dans les temps" ?

    5. Vos conseils pour la prévention ? Pouvez-vous donner votre avis sur le vaccin dont on nous parle parfois


Allo DocteurIntervenant : Dr François RAMSEYER, Gynécologue, Sexologue - THIONVILLE
Question 1 :
Quels sont les facteurs POUVANT interférer sur l'apparition de ce type de cancer, et ceux intervenant FORCEMENT ? En particulier, le papillomavirus y est-il forcément lié, et sinon, dans quelle proportion intervient-il ?

Réponse 1 :
Les facteurs intervenant FORCEMENT :
85 % des cancers du col de l'utérus surviennent après évolution de "condylomes" (lésion bénignes). En novembre 2010, la revue Lancet Oncology a publié les résultats d'une étude montrant que huit types de papillomavirus sont responsables de 90% des cas de cancer du col de l'utérus.
Les papillomavirus humains HPV16 et HPV18 sont présents dans 80% des cancers du col de l'utérus et des lésions in situ de haut grade.

Les facteurs POUVANT interférer sur l'apparition de ce type de cancer :
Les facteurs de risque sont au nombre de trois :
  1. Les infections à HPV (Human Papillomavirus, les moins agressifs des 8 types précédemment décrits
  2. Le tabagisme
  3. Le cancer du col chez une patiente séropositive HIV(Sida) pourrait être plus agressif et moins sensible au traitement
Une étude scientifique démontre que les femmes ayant peu (ou pas) d'enfants seraient plus exposées au cancer du col de l'utérus que les autres (étude pour l'association Cancer research UK).
La contraception par oestro-progestatifs est associée à une majoration modérée du risque de développer un cancer du col utérin (augmentation du risque de moins de 1 %).

Les infections à HPV sont sexuellement transmissibles ; l'homme est généralement porteur sain (absence de lésion visible) du virus, qu'il transmet à sa partenaire au cours de relations sexuelles non protégées.
Environ 90% des contaminations se font dans les 3 premières années des rapports non protégés.
Le virus gagne les cellules du col de l'utérus où il se multiplie, créant une inflammation qui, sur de nombreuses années, peut évoluer lentement vers le cancer, d'abord in situ puis invasif.
En cas de contamination, il est conseillé au partenaire de s'examiner à la recherche d'une anomalie sur son pénis (aspect verruqueux) ou se faire examiner (frottis cervico-vaginal, examen de la vulve...).

La prévention :
C'est d'abord l'abstinence tabagique et les relations sexuelles protégées, surtout en l'absence de partenaire stable ou en cas de partenaires multiples.
C'est également la surveillance régulière du col au cours d'examens gynécologiques réalisés tous les 2 à 3 ans (en général seulement à partir de 25 ans) en l'absence d'anomalie décelée sur les précédents frottis cervico-vaginaux, sinon plus fréquents.
Quant à la vaccination anti-HPV, apparue très récemment, elle s'adresse aux jeunes filles avant le début de toute activité sexuelle ou au plus tard dans le courant des deux premières années de leur vie sexuelle.

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Question 2 :
La littérature médicale montre que tous les degrés existent, depuis le stade précancéreux, en passant par le cancer in situ (CIS), encore "anodin" (si l'on peut dire), jusqu'au cancer invasif qui risque alors d'envahir le corps par ses métastases.
A partir de quel stade intervient-on, et quels sont les moyens mis en œuvre ?

Réponse 2 :
La colposcopie et la biopsie :
  • Systématiquement réalisée, (lunettes agrandissant les particularités du col) pour tout frottis anormal ou sur une lésion inflammatoire
  • Toute zone anormale est biopsiée
  • En cas de ligne de jonction non repérée (entre l'endocol et l'exocol), intérêt de la microscopie endoscopique qui repérera plus facilement les zones suspectes (canal endocervical)
Seule l'étude des biopsies faites au niveau de ces zones suspectes (histologie), confirme le diagnostic.

Des condylomes et CIN I et II :
  • Condylomes et dysplasies sont souvent associés
  • Intérêt du typage du virus HPV :
    • A utiliser dans le bilan soit seul, soit en plus de la cytologie( frottis)
    • Pour améliorer la conduite à tenir chez les femmes avec des anomalies de bas grade cytologique
    • Pour améliorer le suivi après le traitement de lésions invasives précoces ou pré-invasives
  • Traitement par applications locales, par électrocoagulation ou cryothérapie (froid) ou vaporisation laser
Pour les dysplasies modérées, mini-conisation de la lésion chronique (permet un contrôle supplémentaire de la lésion et de savoir si l'exérèse est passée au large de la lésion, en intra-cervical).
Un certain pourcentage de dysplasies régressent spontanément (Condylomes plan, CIN 1 et CIN 2), il apparaît souhaitable pour les dysplasies légères (de bas grade) d'attendre avant de réaliser un traitement local destructeur, mais cette surveillance doit être régulière et adaptée, comportant tous les 6 mois une colposcopie (et biopsie) et pouvant engendrer une anxiété et mal vivre : le choix de la méthode sera décidé avec la patiente. Cependant, lorsqu'il existe un doute endocervical et que le diagnostic par micro-colposcopie n'est pas obtenu, tout le monde s'accorde à préférer dans ce cas une conisation minime.

CIN III et EOA in situ :
Ces lésions vont évoluer de façon naturelle et aboutir au carcinome invasif.
La majorité des écoles pose l'indication d'une conisation ou d'une amputation intra vaginale du col ou d'une exérèse à l'anse diathermique. Les techniques chirurgicales ont l'avantage de permettre une analyse histologique complète afin non seulement de confirmer les lésions mais d'être certain que l'ablation de ces lésions est totale.
La vaporisation au laser ne permet pas d'examen histologique puisque l'ensemble de la région traitée est détruite. Dans ce cas une extension méconnue endocervicale peut être laissée en place.

Cancer invasif du col :
Il existe plusieurs classifications permettant de proposer un traitement particulier. Il n'existe donc pas un traitement unique mais de multiples possibilités de traitement.

Chirurgie :
Le traitement chirurgical de base est l'hystérectomie élargie, c'est-à-dire l'ablation de l'utérus en totalité, des trompes et des ovaires (entrainant une stérilité).
L'ablation des ganglions lymphatiques ou lymphadénectomie pelvienne.
Dans les formes exocervicales débutantes, l'opération de Dargent permet la conservation du corps utérin, de ses vaisseaux et des ovaires.

Radiothérapie :
  • par le vagin ou curiethérapie endo-cavitaire. Ce traitement est un standard avec l'utilisation de curiethérapie à bas débit de dose
  • ou radiothérapie externe qui utilise des photons d'énergie égale ou supérieure à 10 MV après réalisation d'une simulation

Chimiothérapie :
Selon le stade du cancer, la chimiothérapie pourra être utilisée en association avec la radiothérapie. Elle est aussi le seul moyen thérapeutique en cas de survenue de métastases.
Ces méthodes suppriment les possibilités reproductrices des femmes.

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Question 3 :
Dans quel cas précis les facultés reproductrices de la femme pourront-elles être préservées ? Et que fait-on, ou évite-t-on, au niveau des traitements, pour atteindre ce but ? Fréquence de réussite ?
Attitude adoptée en cas de découverte de ce cancer chez une femme enceinte, en admettant qu'elle ait ignoré sa grossesse, et ne soit donc pas venue consulter "dans les temps" ?

Réponse 3 :
Le cancer invasif du col de l'utérus nécessite généralement l'ablation de l'utérus et des ovaires, donc l'abandon de la procréation.
Toutefois, chez les jeunes femmes présentant de petites tumeurs (diamètre tumoral < 2cm en l'absence de métastase ganglionnaire et d'extension tumorale cervicale), il est possible d'envisager une chirurgie mini-invasive qui laisse la possibilité d'avoir des enfants.
Cette technique est appelée "trachélectomie vaginale radicale avec lymphadénectomie pelvienne laparoscopique" ou opération de Dargent : l'opération débute par l'exérèse des lymphatiques pelviens et vérifie par un temps coelioscopique l'absence d'atteinte ganglionnaire (méthode du ganglion sentinelle). Le 2° temps s'effectue par voie vaginale, ablation du col de l'utérus, d'une marge de tissu sain ainsi que des paramètres, suivi par un cerclage du col et anastomose utérovaginale.
Plusieurs études ont pu confirmer la sécurité de la technique en termes de récidive et de survie depuis 1990. Des grossesses sont alors possibles (naturelles ou aidées). Environ 60% des patientes désirant une grossesse y parviennent et les grossesses se terminent toujours par une césarienne en raison d'un cerclage du col permanent.
La découverte de ce type de cancer chez les femmes de moins de 40 ans concerne environ 700 femmes par an.
C'est une intervention qui n'est pratiquée que dans quelques centres, "en routine", et l'importance de l'enjeu pour la patiente justifie pleinement le recours à des centres de références lointains, pour une hospitalisation de 5 jours environ.
Est-ce que l'avenir, pour les femmes ne pouvant bénéficier de cette technique, ne pourra pas passer par une congélation hyper-rapide des ovocytes : la vitrification (permettant une survie de près de 99% des ovocytes plutôt que d'une congélation du cortex ovarien avec les mauvais résultats que l'on sait) avant traitement, et bénéficier de l'autorisation légale d'une "mère porteuse", qui fait encore débat ?

Quand le cancer invasif du col est découvert pendant la grossesse :
La prise en charge thérapeutique des cancers invasifs diagnostiqués au cours de la grossesse est complexe et nécessite une réflexion pluridisciplinaire intégrant gynécologues, oncologues, oncologues médicaux, radiothérapeutes, obstétriciens, néatologistes, radiologues et pathologistes.
Le choix du couple fait aussi partie des éléments décisionnels importants dans cette situation. Cette réflexion doit donc être réalisée au sein d'équipes habituées étant donné la relative rareté des cancers invasifs diagnostiqués au cours de la grossesse.
Le traitement dépendra du stade du cancer et du stade de la grossesse :
Si le cancer est détecté à un stade précoce ou diagnostiqué pendant le dernier trimestre de la grossesse, le traitement peut être reporté jusqu'après l'accouchement.
La prise en charge thérapeutique dépend du stade (et de la taille tumorale), du type histologique de la tumeur, du terme de la grossesse et du désir du couple de conserver éventuellement la grossesse (si celui-ci parait raisonnable sur le plan carcinologique) :
  • Si l'hypothèse d'une interruption de grossesse est évoquée par la patiente (ou par ses médecins), l'information doit éclairer la patiente, qui décidera en dernier ressort de conserver ou non la grossesse, sur l'absence d'aggravation de la maladie par la grossesse
  • Si le terme se situe à une période où la maturité fœtale peut être considérée comme "atteinte", la discussion doit être multidisciplinaire pour définir une prise en charge carcinologique "optimale" mais aussi pour obtenir le meilleur compromis entre pronostic maternel et pronostic fœtal
  • Si, dans la prise en charge de la patiente, un accouchement est envisagé avant 38 SA, celui-ci devrait être réalisé dans un centre périnatal dont le niveau est adapté au terme de l'accouchement. La césarienne est de rigueur.

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Question 4 :
Vos conseils pour la prévention ? Pouvez-vous donner votre avis sur le vaccin dont on nous parle parfois ?

Réponse 4 :
Les résultats d'une enquête nationale en 2007 indiquent que 67 % des patientes porteuse d'un cancer du col n'avaient jamais été dépistées ou à un rythme inadéquat.
Il faut donc, à la fois organiser le dépistage, et pallier au manque de sensibilité du frottis.
En France, le dépistage par prescription individuelle encore appelé "opportuniste", touche seulement 55 à 60 % de la population féminine.
La seule façon d'étendre la couverture est d'organiser un dépistage de masse, cela doit naître d'un projet politique.
Une surveillance du frottis tous les 2 à 3 ans (remboursé) est indispensable à la prévention du cancer du col chez la femme. Elle sera associée à un dépistage de l'HPV (non prise en charge encore, sauf en cas de frottis anormal).
La prise en charge des CIN pendant la grossesse, problème difficile auquel on devrait être plus souvent confronté, car la pratique du frottis au premier examen prénatal doit être privilégiée.

La vaccination anti-HPV :
  • Le Gardasil® (Sanofi Pasteur MSD, West Point PA, USA) : vaccin tétravalent dirigé contre les types 16, 18, 6 et 11 (ces deux derniers étant responsables de 90 % des condylomes acuminés, et d'environ 20 % des CIN1)
  • Le Cervarix® (GlaxoSmithKline, Rixensart, Belgique) : vaccin bivalent contre les types 16 et 18 utilisant un adjuvant (ASO4) susceptible de stabiliser les VLP et d'induire un taux d'anticorps avec de plus faibles quantités d'antigènes.
Ces études montrent la bonne tolérance des vaccins avec moins de 1 % d'effets indésirables sévères. En revanche, des réactions locales au site d'injection sont rapportées dans plus de 90 % des cas et des effets systémiques à titre de syndrome pseudo-grippal dans 40 à 60 % des cas (NP1).
Lors de ces essais, des grossesses non prévues sont survenues sans qu'aient été notés d'effets délétères du vaccin tant chez la mère que chez l'enfant.
Le comité technique des vaccinations et le conseil supérieur d'hygiène publique de France se sont basés sur l'analyse de ces essais pour recommander :
  • La vaccination des jeunes filles à partir de 14 ans afin de les protéger avant qu'elles ne soient exposées au risque d'infection HPV
  • et des jeunes filles et femmes de 15 à 23 ans qui n'auraient pas eu de rapports sexuels ou au plus tard dans l'année suivant le début de leur vie sexuelle
  • Le maintien du dépistage cytologique et de l'information vis-à-vis de la contraception et des infections sexuellement transmissibles.
Ces recommandations ont abouti au remboursement à 65 % par la sécurité sociale du vaccin Gardasil® et à celui du vaccin Cervarix®.

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Allo Docteur"Décryptage" d'un examen histo-pathologique
Une patiente vous rend visite. Un gastroentérologue vient de vous communiquer le résultat de la biopsie, effectuée lors de la coloscopie de cette patiente pour laquelle on suspectait un cancer du colon.

Voici la conclusion du laboratoire :
ADENOCARCINOME LIEBERKUHNIEN BIEN DIFFERENCIE DU SIGMOIDE

La patiente, âgée de 65 ans, mène une vie de famille harmonieuse, entourée de son époux et s'occupant régulièrement de ses petits enfants. Elle attend le verdict, anxieuse. Elle craint un cancer, mais n'en n'a jamais eu confirmation. Elle espère ses craintes non fondées.

Que lui dites-vous, à la fois pour essayer de la rassurer, et aussi pour lui décrire la suite des examens et éventuelles thérapies qu'elle va devoir subir ?
Allo DocteurIntervenant : Dr Benoît NICOLAS, Médecin Généraliste - HETTANGE-GRANDE
Eh bien, devant les interrogations qu'amènent un résultat aussi technique que cette conclusion anatomo-pathologique, je pense qu'il faut être clair et effectivement parler de cancer, non pas pour effrayer la patiente, mais pour lui faire prendre conscience que ce résultat implique la réalisation d'un certain nombre d'examens complémentaires.
A mon sens un certain degré d'optimisme et de positivité ne peut alors être que profitable à la patiente, lui permettant d'intégrer sa maladie et de se préparer aux différentes étapes nécessaires à son traitement.
Je l'aborderai donc en ces termes : "Madame, il s'agit bien d'un cancer, mais heureusement ce mot ne signifie pas condamnation ! Il existe actuellement de très nombreux traitements et les chances de guérisons sont bien réelles. Bien sûr pour mieux connaître le degré d'évolution de votre maladie, il va bien falloir effectuer quelques examens supplémentaires, comme prises de sang et examens radiographiques mais ces examens s'effectuent rapidement et ne sont pas douloureux. Après ceux-ci vous saurez s'il y aura seulement de la chirurgie ou peut être une association à de la chimiothérapie ou de la radiothérapie. Une fois ce traitement réalisé, une période de surveillance sera bien sûr nécessaire, d'abord rapprochée puis de plus en plus espacée. Il est normal d'être prudent et de se laisser un certain délai avant de parler de guérison complète, mais au final c'est le but recherché."
Pour cette patiente, quelques examens simples permettront de présenter son cas en RCP et de décider du traitement le plus adapté (chirurgie seule, association à de la chimiothérapie ou de la radiothérapie).
En effet la stratégie thérapeutique actuelle s'articule autour de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) au cours de laquelle cliniciens, chirurgiens, radiothérapeutes, chimiothérapeutes et anatomopathologistes, prennent connaissance du dossier et décident de la meilleure marche à suivre pour que chaque patient puisse bénéficier du meilleur traitement et si possible obtenir une guérison complète.
En effet les traitements actuels des tumeurs colo-rectales apportent de grandes chances de guérison si la tumeur reste localisée.
Il est à noter que même si ces réunions restent très techniques, le patient peut demander à être présent afin d'appréhender au mieux son traitement.
Le dépistage actuel par test à domicile de recherche du sang dans les selles est donc primordial pour repérer les éventuelles tumeurs colo-rectales à un stade précoce et obtenir le plus souvent possible une guérison totale.

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Allo DocteurLes prochains thèmes proposés : en attente

Dès début septembre, nous allons publier des textes écrits par des personnes volontaires, en citant, ou non, leurs coordonnées, désireuses de développer ce thème. D'ores et déjà, nous récoltons des témoignages, qui seront précieux à toutes personnes désireuses de prouver que : c'est parfaitement possible, quand bien même, souvent, c'est loin d'être facile.
« Cent fois sur le métier...» dit le proverbe !
Que vous ayiez un certain sens littéraire, la parole facile, ou, au contraire, quelques difficultés à vous exprimer, votre témoignage, dans la mesure où on le sentira « vécu », sera toujours précieux pour encourager les hésitants à sauter le pas !
Que vous nous écriviez deux lignes, ou 3 pages A4 (au maximum, quand même...), vous aurez oeuvré pour le bien collectif, et nous vous en seront vivement reconnaissants.
Nous pouvons également vous filmer si vous le préférez...
« N'hésitez pas à contacter téléphoniquement l'Association Cancer-Espoir au 03 82 83 42 71 ou par mail : simone.schlitter@sfr.fr pour toute question que vous aimeriez poser concernant cette invitation à la confidence. C'est également à cette adresse mail que vous pourrez envoyer votre développement, qui sera lu avec intérêt, et publié sur ce site après accord du modérateur. Au besoin, nous n'en publierions que des extraits (en particulier s'abstenir de citer nommément tel produit ou tel autre, commercialisé...).
Nous essayerons d'éviter tout ce qui pourrait représenter une publicité indirecte pour ce qui se vend à ce propos dans le commerce (patchs à la nicotine, cigarettes électroniques, etc.), notre but n'étant pas de « faire acheter », mais de guérir.
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