Comment
j'ai arrêté de fumer : 3e témoignage par Marthe
J'avais commencé du temps
des GI. J'avais 13 ans à l'époque, et personne ne voulait me considérer
comme une femme. J'étais bien trop jeune pour qu'on me prenne au
sérieux. Alors, je roulais comiquement un œil qui se voulait de braise,
et réclamait « a zigaret, please ! », ainsi qu'on me l'avait appris. Je
ne puis dire que ce fut bon - c'était juste « fumable », mais il
fallait bien que je m'émancipe...
Ensuite je me mis à piquer
dans les paquets que mon père disséminait un
peu partout : dans ses nombreuses poches, et dans divers tiroirs.
Prudente, je ne piochais pas que dans le même paquet, mais essayais
d'équilibrer mes larcins, en « picorant », ci et là.
Je préférais quand même le
tabac brun à celui, trop parfumé, des
GI... Je préférais les gitanes aux gauloises. Plus distinguées, je
trouvais. Mais, faute de mieux, je passai aussi aux celtiques,
occasionnellement aussi aux cigarillos, et parfois à la pipe, mon père
laissant également traîner ses pipes dans tous les coins. La pipe,
franchement, c'était plutôt énervant, il fallait faire gaffe, on aurait
dit que c'était son fourneau qui commandait votre débit, alors qu'avec
la cigarette c'était plus simple, on pouvait têter ça comme on
voulait.On pouvait aussi se les rouler soi-même, mais je n'étais pas
très douée, et celles sortant du paquet me semblaient plus sérieuses
que celles, vaguement bossues et poreuses, et
particulièrement puantes, qui étaient le résultat des contorsions
laborieuses de mes 10 doigts.
Mes larcins ne suffisant
pas vraiment à satisfaire mon appétit, pendant
les transports en commun qui m'amenaient sur mon lieu de travail - eh
bien, entre habitués, ma foi, on s'entre'aidait, si bien que je
parvenais encore à satisfaire mes besoins, forcément modestes. Et je ne
disposais d'aucun argent pour m'en acheter, ou pour rembourser les
avances des copains-copines, car mon père, très macho, ne me laissait
rien ! Chose que je me gardais bien de crier sur les toits, je
préférais fumer la pipe en public que d'avouer d'être fauchée.
Un jour, je me mariai. Et
vraiment par amour. Et pas du tout pour
échapper au machisme paternel. J'eus beaucoup de chance. Car un jour ou
l'autre, j'aurais bien fini par fuir pour échapper à cette emprise
abusive ! Avec amour - ou sans !
Et je continuais
allègrement à fumer, mais à présent me
bornant aux gauloises et gitanes, une dizaine par jour, quantité
réduite lors de mes grossesses. Aujourd'hui, j'ai honte d'avoir
empoisonné ma famille avec cette saleté ! Avoir délibérément occulté
les nuages de fumée qui enveloppaient mes bébés ! Jamais
pensé une seconde que cela pouvait empoisonner qui que ce soit. Non !
Mon père, symbole de la virilité, carburait au tabac. Cela devait être
ainsi. Il avait séduit de nombreuses femmes, rien qu'avec ses volutes
de fumée bleue. C'était la preuve que cela en aucun cas ne pouvait
faire de mal à quiconque !
Pourtant, à plusieurs
reprises, j'avais tenté de stopper ça. Pour faire
plaisir à mon mari. Et puis aussi parce que mon nez, ma gorge, et mes
bronches, parfois, souffraient visiblement. Tout mon rhinopharynx était
sensible. Les picotements, laryngites, pharyngites et bronchites,
revenaient souvent. Alors, périodiquement, je flanquais théâtralement
le paquet de gauloises dans la chaudière à charbon, et méchamment le
contemplais, en train de se consumer dans les flammes de l'enfer.
C'était sa place, en enfer ! Le tabac, c'était le diable. Et je ne
l'avais compris qu'un peu tard. Pas trop tard... car on verrait ce
qu'on verrait. Parfois, dès le lendemain, je courais m'acheter mon
paquet chez le buraliste habituel. Parfois je l'endurais
quelques jours. Une fois, très honteuse d'avoir encore rechuté, après
m'être officiellement vantée d'avoir « définitivement cessé ça »…
lâchement, je cachais mes paquets sous des piles de linge, pour ne
jamais me trouver en manque - et vite, quand j'étais seule, hop... Il y
avait dans cette façon de procéder, quand même du positif, car cela
réduisait forcément ma consommation à la portion congrue - je n'étais
pas - pas toujours - seule - j'avais une vie de famille - et si - au
boulot - je disposais d'une certaine liberté - loin d'être totale,
d'ailleurs - à la maison, il me fallait totalement assumer
officiellement mon rôle choisi de non-fumeuse.
Un événement, dans ma vie,
vint perturber ce statu-quo : j'annonçais
alors officiellement que j'allais refumer - et me mis à fumer « comme
un pompier », aux yeux de tous! Quelques années encore.
Un jour, je lus une annonce
« pour s'arrêter de fumer ». L'auteur y
décrivait exactement ce qu'était ma vie : les glaires qui
gargouillaient dans la gorge, dès le lever, les cigarettes qu'on
n'avait même plus vraiment envie de fumer, et qu'on jetait au loin,
dégoûté, après en avoir tiré 3 bouffées, la bouche qui ne connaissait
plus qu'une odeur, absolument dégoûtante, celle du goudron ! La
conviction qui vous animait que «c'était fondamentalement écoeurant,
totalement pernicieux et con », et que par connerie, et habitude de
vie, on se livrait là à une gestuelle effarante, une sorte de rituel ,
où le simple frottement de l'allumette sur le grattoir ouvrait le
sabbat, vous faisait frémir, dans l'expectative d'une
nouvelle bouffée bleutée dont vous n'étiez - ô comble - même
plus convaincue qu'elle ne soit pas totalement puante.
Et en même temps ma gorge qui se serrait, au rythme de mes artères qui
pulsaient, tout près. Et les gens qui tombaient, autour de moi, comme
des mouches. Atteints de cancer. Et mon père qui, esclave du tabac, se
retrouvait à l'hôpital, avec un verdict sévère, et moi, qui les
rallumais, sitôt éteintes.
Non, cela, c'était vraiment
tomber trop bas dans l'esclavage... Alors,
terriblement en colère contre moi-même, j'eus, cette fois, la chance
d'une sorte de flash salvateur qui arriva sans du tout que je ne m'y
attende : un collègue, au boulot, m'offrit ce jour-là une
cigarette, et, une fraction de seconde, machinalement, j'allais
l'accepter. Alors je vis dans l'oeil du collègue une petite lueur
amusée.
Et là, on me croira si on
veut, mais c'est cette lueur amusée qui
m'asséna la gifle que je méritais. Que personne, jamais, ne m'avait
donnée, et qui me remit la tête à l'endroit !
Etre mollassonne, comme je
l'avais été, esclave, pieds et poings liés,
ainsi que je me trouvais, girouette, le matin, pleine de bonnes
résolutions, et dès midi, changer de cap, au bon gré des occasions, et
de la simple vision d'une cigarette, entr'aperçue, sortant du paquet,
c'était ce que j'étais devenue, lentement et sûrement. Et le regard
amusé du diable, en la personne de ce collègue innocent, ENFIN, c'était
comme un miroir que l'on aurait placé devant moi, pour me filmer dans
toute ma veulerie !
Alors je dis à ce collègue
- en contenant ma colère - contre lui et
contre moi : « Non merci, je ne fumerai plus jamais ».
Et plus jamais jamais je ne
fumais par la suite. Et plus jamais,
d'ailleurs, je ne fus tentée. Car là j'avais pris conscience - enfin
- qu'effectivement, je ne pouvais inspirer qu'un amusement
condescendant, en première priorité !
Il y a de cela un certain
nombre de décennies. Je me mis à grossir de
13 kg. Puis je me mis à la diète, pour les perdre. Longtemps, je fus
obligée de surveiller mon poids. Je fus mal dans ma peau. En raison,
tout bêtement, d'une faim qui me tenaillait, et à laquelle je
résistais. Je devins très rigoriste avec les fumeurs, dont l'odeur me
rendait totalement malade. Je détectais, en allant me promener, les
maisons « où l'on fumait ». J'étais devenue hypersensible.
Il m'en reste encore une
certaine sensibilité au niveau de la gorge et
du rhinopharynx. Je ne pourrai jamais séjourner dans une pièce où l'on
fume, jamais fréquenter un fumeur.
Ma faim s'est apaisée. Mais
j'ai tout de même, je trouve, bon appétit.
Simplement, je ne suis plus « en manque », et je n'éprouve pas le
besoin de me priver. Je suis dans la bonne fourchette, question «
indice de masse corporelle ». J'ai, depuis longtemps, heureusement,
retrouvé mon équilibre perdu. Si ce récit peut inciter quelques uns, ou
quelques unes, à « essayer, eux aussi », alors, je n'aurai
pas perdu mon temps !
Comment
j'ai arrêté de fumer : 2e témoignage par Evelyne Bridard
Le train s'arrête à l'arrêt
prévu. C'est une gare de banlieue, un patelin encore préservé des
affres de la région parisienne. Je regarde cet homme fumer, face à la
porte du train ouverte. Il ne monte pas, il emplit ses poumons au
maximum de ce que sa cage thoracique peut contenir. Il tête avec
frénésie sur sa clope comme un bébé affamé sur le sein nourricier.
C'est comme s'il voulait emmagasiner la réserve qui lui
permettra de survivre sans sa nicotine si vitale…
Mais cet arrêt dans le
Transilien est très court, déjà le bip
caractéristique qui annonce le départ imminent retentit. Il tire une
dernière bouffée, ses joues se creusent par la succion
exercée sur l'embout ; un léger rictus contracte ses maxillaires et à
regret il jette l'embout encore fumant sur le quai. Il était temps, in
extremis les portes se referment derrière lui.
Il a choisi le siège
derrière le mien. Une odeur écœurante remplit l'air, je le suivrais à
la trace.
J'ai toujours eu un sens
olfactif très développé, on me l'a
souvent fait remarquer en diverses situations, mais là je me
demande s'il ne serait pas plus souhaitable d'avoir le nez bouché… J'ai
envie de vomir, le matin je suis encore plus sensible aux odeurs
que d'ordinaire dans la journée. Il n'a absolument pas conscience qu'il
me dérange fortement ! Si je le lui disais, même avec tous les égards
du monde, je passerais
pour l'emmerdeuse de service, celle qui est là pour empiéter sur son
espace de liberté… Je change de place en m'éloignant le plus possible
de cette puanteur
âcre et infecte.
J'ai de la chance,
l'avantage de travailler à l'opposé de Paris, c'est
que le train est moins fréquenté, même aux heures de pointe. Je trouve
donc facilement une place libre ailleurs. Et dire que j'ai fumé
moi-même !
Quand j'étais fumeuse je
n'imaginais pas que je puisse sentir mauvais,
que ma bouche, mon haleine, mes vêtements, que toute ma personne
dégageait une pestilence qui pouvait être incommodante pour les autres
! Comme je suis heureuse d'avoir arrêté !
« T'as pris quoi pour
t'aider ? » Me demande Tony, un ami de mon mari.
« Rien. »
« Ah bon ? Ben ça
a dû être dur ! » Me dit-il, à la fois incrédule et
admiratif.
« La volonté tout
simplement la volonté » lui répondis-je.
« Ah ben oui bien sûr, la
volonté... » Conclut-il dubitatif.
« Ben moi j'aimerais bien
arrêter, mais j'arrive pas ! J'sais pas
comment t'as fait ! »
« Tu sais Tony, en réalité
il y a peut-être 6% de chimie, c'est-à-dire
un réel manque dû à la dépendance, les 94% qui restent, c'est
mental ; uniquement mental ! Tu peux me croire quand je te dis que
pratiquement TOUT est Dans La
Tête ! Je vais te raconter comment ça m'est arrivé… »
Je ris car je me fais
l'impression d'être une vieille racontant sa
première fois avec un homme… Bon, trêve de plaisanterie, nous étions en
hiver, fin 2001.
Le passage proche de la fin
du franc et du passage à l'euro en a
déboussolé plus d'un. Une parente de ma belle-famille, fit une
dépression nerveuse tant
l'angoisse la tenaillait, à la fois d'être perdue elle-même dans une
nouvelle monnaie qui la dépassait, que d'être persuadée que ses
économies en banque allaient fondre comme neige au soleil… Mon mari et
moi avions beau la rassurer, lui expliquer de long en large
que l'euro ne changerait rien ; elle nous téléphonait vingt fois par
jour, tenaillée par sa peur devenue obsessionnelle. Je me servis même
d'un Monopoly, dont je redessinais des pièces et
billets fictifs dans la nouvelle monnaie et nous l'invitions à des
parties de jeux. Pendant la partie, son inquiétude disparaissait, puis
rentrée chez
elle, elle nous retéléphonait, plus du tout convaincue que son argent
en franc ne souffrirait pas d'une dévaluation. Comme elle était veuve,
et se plaignant à qui voulait l'entendre «
qu'elle était toute seule », elle abusait de notre bienveillance et
nous persécutait jour et nuit. D'un paquet de 20 cigarettes par jour,
je passais allègrement à deux au
minimum. Nous étions harcelés, hantés par la sonnerie du téléphone, et
étions
mon mari et moi-même, devenus très perturbés et fragilisés dans notre
quotidien !
Dans ma vie
professionnelle, cela eut aussi une incidence…
Alors que je travaillais
ponctuellement pour une enseigne de
prêt-à-porter, je me devais en tant qu'animatrice commerciale, d'avoir
une apparence impeccable, et non une chevelure négligée et des yeux
bouffis de fatigue… Et un phrasé impeccable lorsque je vantais les
gammes textiles au micro dans des opérations flash. La directrice du
magasin vint me voir à trois reprises dans la journée
et me repris sur des erreurs dites en direct… Je ne m'étais même pas
rendue compte d'un lapsus confondant une marque
pour une autre, et de « matelas » dit au lieu « de blousons matelassés
» et le comble… d'inviter la clientèle « à se rendre au rayon homme
pour profiter de ces robes en promotion »…
« Nous sommes large
d'esprit, me dit la directrice, mais nous ne
vendons pas encore de robe au rayon homme… »
J'étais gênée, atrocement
confuse et je m'en voulais d'être
aussi peu professionnelle ! Et j'en voulais aussi à cette femme
tyrannique, dont le despotisme
n'avait d'égal que son égoïsme légendaire dans la famille. Je
tombais malade.
Une toux rauque, engluée de
glaires, m'emportait dans des quintes
nocturnes qui m'obligèrent à tenter de dormir assise, tant la position
allongée aggravait le processus de toux.
J'eus la vision horrible
d'être sous tente à oxygène, mourante,
cherchant désespérément à respirer, et qu'un mince filet d'air me
maintenait suffisamment en vie pour être lucide, mais que petit à
petit, l'air se raréfiait d'autant, rendant mon agonie encore plus
atroce et longue…
Le lendemain matin, je
fonçai chez le toubib. A l'examen au stéthoscope, il diagnostiqua de
l'asthme et me prescrivit
un aérosol à inhaler plusieurs fois par jour.
J'eus un choc.
Je creusais ma propre tombe.
Moi qui étais en bonne
santé, qui avait fait l'admiration vingt ans
plus tôt de notre médecin de famille qui, à la vue de mes poumons dans
son appareil de radioscopie, s'était exclamé admiratif à mon mari (qui
me le répéta après) : « Mais qu'est-ce qu'elle est charpentée !! Mais
c'est incroyable ce qu'elle a de gros os !! »
Certes j'aurais préféré
susciter son admiration pour le charme
incontestable de mes yeux noirs de velours, mais les critères de ce
brave homme étaient plus scientifiquement pragmatiques.
Mon paquet de cigarettes
resta plusieurs jours abandonné.
Les jours passaient et la
clope ne me manquait pas du tout ! Je humais
à plein poumon ce petit souffle qui sortait de l'inhalateur, et j'avais
le sentiment que chaque petite dose bénéfique remplaçait aisément la
cigarette. Puis je sentais parfois un vague désir de fumer, mais vite
je me
précipitais sur le petit nébuliseur et absorbais une bouffée
bienfaitrice. Puis je pris une décision, celle de l'arrêt définitif du
tabac. Je dis à mon mari :
« À partir du nouvel-an, je
vais arrêter définitivement de fumer, mais
il faudra que tu m'aides : il ne faut pas que pas tu fumes à
la maison !
« D'accord » me dit-il.
« Et puis si jamais je suis
invivable, je ne veux pas que tu me dises : « Je préférais quand tu
fumais, tu n'as qu'à refumer…» Ça c'est la formule-piège qui me fera
refumer à coup sûr !! Donc il faut que tu t'engages à me
supporter ! »
Mon mari dit oui à tout. Le
fait que lui-même fumait lui conférait une forme de culpabilité et de
compassion, d'autant que je n'exigeais pas de lui qu'il cessât le tabac
en même temps. Il me devait bien ça, alors il joua le jeu de ce pacte
tacite.
Mon état de santé s'étant
nettement amélioré, l'envie de fumer revint
furieusement en même temps que ma forme.
« Sur le calendrier je vais
noter les jours au fur et à mesure » me
dis-je.
Je fixais le
paquet de cigarettes posé sur le buffet. Non je n'y toucherais pas. Une
heure s'écoule, deux heures… Après le repas du midi, je suis tentée de
boire un café. Non, déjà que j'ai envie de fumer, si je bois un café en
plus cela
deviendra une vraie torture ! La journée passe ainsi, très longue et
alternée de petites victoires
sur le tabac. D'ordinaire le soir, nous regardons la télé. Je n'ai pas
envie d'être tentée car nous fumons d'ordinaire devant le
film. Je ne suis pas masochiste, je ne vais pas me placer dans des
situations génératrices d'envies de cloper ! Les chambres et la salle
de bains ont toujours été des espaces
préservés du tabagisme. Je fuis le salon et je pars me réfugier dans ma
chambre. Ce petit cocon
douillet est le lieu idéal pour calmer mon stress. La lecture
sera aussi un moyen de penser à autre chose… Mais l'envie revient et
les
pages que j'égrène ne parviennent pas à chasser cette satanée envie de
cigarette. J'en pleurerais tellement j'ai les nerfs à vif
d'avoir eu
toute la journée ce combat à mener et cette merde que j'ai envie de
prendre dans le paquet… Un chocolat, je vais boire un chocolat ! A ma
demande mon mari me le prépare et me l'amène au lit. Je bois ce nectar
avec délice, le liquide chaud et velouté me procure
un bien-être immense. Comme un cataplasme sur la plaie béante qu'est
mon esprit malade et torturé. Je lis à m'abrutir, à tomber de sommeil ,
puis les lettres se floutant
à ma vue, je laisse tomber le livre sur les draps et les songes
m'emportent dans une nuit où je ne suis enfin plus tourmentée.
Le lendemain matin, au
petit déjeuner je bois un thé au lieu de mon
habituel café. Je changerai toutes mes habitudes, finies les
pauses-café qui sont si
intimement liées à la cigarette, finis les apéros et les repas avec les
amis, finies les soirées film, finie la cigarette après le repas… Sur
le calendrier je raye avec délectation et fierté le jour écoulé où
j'ai réussi à tenir. Le paquet de cigarettes est toujours posé sur le
buffet, je le regarde
avec satisfaction. Je suis plus forte que lui ! J'ai besoin de le voir,
tout comme j'ai besoin de le mettre dans mon sac-à-main lorsque je
sors. J'ai besoin de savoir qu'en cas de besoin, il est là, à ma
portée.
L'idée du manque me fait peur ; c'est un paradoxe ; mais je crains
qu'en cas de manque, le stress soit tellement violent que je serais
capable de craquer à la vue du premier buraliste venu…
Une semaine s'est écoulée,
c'est énorme pour moi ! Je regarde les jours cochés qui ne sont qu'un
code crypté pour le
lecteur lambda, mais si symbolique de combats gagnés ! J'ai les nerfs
en pelote, je fonds en larmes pour une broutille, je
m'énerve pour un rien. Mon mari est patient. Il m'admire. J'ai besoin
de cette admiration et lorsque cette parente revient à la
maison après un petit séjour en maison de repos, je suis désappointée
qu'elle ne remarque même pas que je n'ai pas touché une cigarette
depuis son arrivée ! Lorsque je le lui fais remarquer, je n'ai qu'un
simple « ah ben c'est
bien » dit sur un ton morne et placide.
Un mois ! Je n'aurais
jamais cru tenir autant ! Je vis comme une nonne, recluse dans ma
chambre le soir, à lire mes
histoires et à me réconforter du précieux chocolat si apaisant. Je me
sens protégée ainsi dans mon lit, et le fait que je me sois toujours
refusé à fumer dans cette pièce, aide incontestablement à supporter mon
sevrage ! Je ne bois plus du tout de café la journée, même si je suis
une adepte
de l'arabica. Je suis très fière de l'allongement des ratures sur le
calendrier !
J'ai toujours mon paquet de cigarettes posé sur le buffet. A ma portée.
Et pour l'instant, c'est moi qui gagne ! Je pars me promener en forêt,
de longues ballades avec mon mari ; je
cours parfois et je m'enivre de cet air frais et vivifiant. Et je dis à
mon mari :
« Chéri c'est merveilleux,
j'ai l'impression de revivre, mais sent
cette odeur de résineux dans l'air ! Sens cette mousse qui dégage une
odeur humide de sous-bois ! Mais sens cette végétation qui vit autour
de nous, je suis vivante et
je suis contente ! J'entoure un arbre de mes bras et je l'embrasse.
Merci d'exister, merci. Comme j'aimerais aussi que tu arrêtes Chéri, si
tu savais comme c'est
bien !!! »
6 mois se sont écoulés, un
rêve ! Il y a eu des moments difficiles, comme un pique-nique organisé
avec
des cousins. Ils buvaient et fumaient tous allègrement, en
plein-air il est vrai. Mais à 3 heures de l'après-midi, je n'en pouvais
plus d'avoir les
fesses endolories sur le banc de bois, à grignoter des chips à la con,
à attendre de manger un vrai repas… J'avais toujours faim depuis
l'arrêt du tabac. Je buvais maintenant du café en étant capable de
surmonter les envies,
mais j'étais incapable d'attendre des heures durant, la faim au ventre,
le corps ankylosé d'immobilité, gagnée par l'ennui et le besoin de
manger. J'avais pris du poids, mais je m'en moquais. Et mon mari qui
fumait, buvait et discutait sans se rendre compte que
mon supplice avait assez duré ! Alors j'avais fini par me montrer
désagréable, et tant pis si j'avais
le mauvais rôle, celle qui est intransigeante, la chiante quoi…
« Ah il n'y a pas pire
qu'un ancien fumeur pour emmerder le monde ! »
J'aurais préféré ne jamais
fumer, mais c'est ainsi. Je suis devenue allergique aux effluves
tabagiques, immédiatement
l'odeur me créé un mal de gorge et pour peu que je sois exposée une
soirée entière, je me tape une angine carabinée dès le
lendemain ! Ce n'est pas psychologique, ce n'est pas psychosomatique,
c'est
physiologique. Lorsque ma mère fumait et qu'adolescente je respirais
ces volutes qui
s'élevaient dans l'air, je n'ai jamais souffert de mal de
gorge, parce que je n'étais pas fumeuse tout simplement. Maintenant,
c'est comme si mon corps se défendait lui-même du tabac, et
que mes amygdales douloureuses à la déglutition m'envoyaient un signal
d'alerte pour me mettre en garde…
J'eus un an plus tard une
crise très difficile à surmonter : mon mari fut opéré et hospitalisé
une dizaine de jours ayant subi une
agression organisée par des voisins. Un tabassage en règle, duquel il
réchappa par miracle, mais cela nous
laissa des séquelles psychologiques. Il fallut pourtant continuer à
vivre. J'eus beaucoup de mal à empêcher mes deux fils de tenter de
venger leur
père, non pas que je n'eusse pas moi-même de furieuses envies
vengeresses, mais je voulais avant tout les protéger d'eux-mêmes ! Une
vendetta qui dégénère dans une escalade sans fin fait
irrémédiablement des victimes, et nous étions déjà assez traumatisés
comme ça, sans en rajouter davantage. Nous vivions reclus chez nous,
cachés derrière les persiennes closes, à
épier au-travers des lattes des volets, le moindre mouvement dans la
résidence. Après un arrêt de maladie d'une quinzaine de jours, je dus
reprendre
mon emploi. La vacation quatre fois par jour de la traversée des
écoliers à un
passage-piéton du quartier. Cela m'obligeait à quatre allers-retours
dans une journée. Donc huit fois par jour j'étais contrainte de sortir
et de rentrer chez
moi, avec la peur au ventre de croiser un des agresseurs dans
le voisinage. Plus d'une fois à cette époque je faillis craquer ! Cela
m'aurait été si facile avec les paquets à ma portée ! Je me revois à un
moment donné dans la voiture, énervée à l'extrême,
pleurant et hurlant de colère, j'étais trop à bout, c'était intenable !
« Julien donne-moi une
cigarette ! » Dis-je à mon plus jeune fils dans
la voiture.
« Non maman, je ne veux pas
que tu fumes ! »
« Je t'en supplie mon fils,
j'en peux plus, il faut que je fume !!! »
Il me tint tête et refusa
de me tendre cette tige salvatrice. Jamais mon fils ne s'oppose à mon
autorité. Alors je n'exige pas, je supplie, j'implore ; il ne peut pas
me
résister, il voit bien que je suis terriblement en souffrance !
« Non maman, si t'en fumes
une, tout ce que t'as fait avant pour en
arriver là, c'est foutu ! C'est comme de boire un verre pour un
alcoolique, tu retombes dedans ! »
Je suis émue qu'il m'ait
refusé cette cigarette, et je suis contente
qu'il m'ait tenu tête, d'ailleurs dans mon for intérieur je l'espérais.
S'il m'avait tendu une cigarette, oui je l'aurais prise, quitte à le
regretter dans les deux minutes après l'avoir allumée. J'ai de la
gratitude aussi. Je pense que c'est ça aussi l'amour.
Avant je comptais les
heures, et puis les jours. Ensuite j'ai compté les mois qui
m'éloignaient d'autant et me
grandissaientt en estime de moi.
Ensuite je comptais en années. Je n'y pense plus aujourd'hui ou très
rarement. Pour être honnête, il n'y a qu'une chose qui me manque :
quand on est
fumeur, on se réunit ensemble pour fumer dans le même espace. Ça crée
des liens, on a l'impression qu'on fait partie d'une sorte de fratrie,
on se comprend. On se dépanne mutuellement en cas de manque de
cigarette, on allume
l'embout de l'autre quand il a oublié son briquet et il nous en est
reconnaissant. On est dans notre bulle, unis. Ce lien invisible et
convivial ne peut être compris par la caste des «
non-fumeurs ». C'est juste un semblant de solidarité qui me manque, je
dis bien «
semblant », car comme la cigarette, c'est un faux-semblant qui fait
illusion.
Comment
j'ai arrêté de fumer : témoignage d'une ancienne fumeuse : Marie
Ah, si jeunesse savait !
Tout a commencé l'année du baccalauréat : ma meilleure copine, grande
fumeuse de « Françaises », m'a tendu une cigarette en m'expliquant
comment avaler la fumée... Je m'étrangle, je tousse à tout rompre...
Mais je ne me décourage pas ! Jusqu'à mes 41 ans, plus un jour sans
tabac, des Gauloises brunes, avec filtre tout de même, et jamais à jeûn
! Un paquet et demi par jour, voire plus en cas de sorties ou de
nervosité, ramené à 10 cigarettes quotidiennes, lors de mes grossesses,
dose préconisée par le corps médical en général et Florence Pernoud en
particulier. Impossible de faire l'impasse tellement l'addiction est
bien installée !
Comment le déclic est né ?
Pas du jour au lendemain...
Lors des nombreuses
campagnes annuelles anti-tabac j'accumulais les documents mis à
disposition. Petit à petit, ces lectures ont fait murir en moi l'idée
que le tabac devenait encore plus toxique après une vingtaine d'années
de consommation et que les conséquences sur la santé allaient se
multiplier. A cette époque, les patchs commençaient à être sur le
marché, sur ordonnance.
Comme je les avais déjà
testés pour le mal des transports, ces médicaments diffusés par la peau
avaient obtenu mon adhésion car très efficaces ! Donc je me suis
procuré la 1ère boîte.
Rangée dans un coin du
buffet...
Le 28 avril 1992, j'étais
seule dans ma cuisine. Le ciel était gris, les enfants à l'école, mon
mari au boulot, et moi, en arrêt maladie depuis quelques semaines,
après un burn-out, j'étais morose.
Dans un élan d'énergie, ce
jour-là, à 3 jours de mon anniversaire, j'ai collé mon 1er patch sur
mon épaule, symbole de ma liberté d'agir contre ces chaînes qui
s'étaient installées à mon insu ! Une allumette entre les dents, je me
suis occupée toute la journée et les suivantes pour ne pas succomber !
Mes lectures m'avaient préparée à ma nouvelle vie d'Ex-fumeuse ! Même
une seule « taf » (bouffée) pouvait réveiller la perte du contrôle.
J'ai tenu bon depuis, même
en partageant la vie d'un gros fumeur. Mon mari a cessé de fumer le 5
mars 2012, après 38 ans de tabagisme, à la suite d'une opération de la
vessie (organe souvent touché par le cancer du fumeur). Il a eu la
chance de passer un scanner pour des douleurs au dos qui a permis de
déceler à temps les ravages silencieux du tabac. Il mâche depuis des
pastilles de menthe à la nicotine, mais entre deux addictions, mieux
vaut choisir la moins dangereuse. Interdiction définitive de fumer.
Ce témoignage, je l'apporte
à la présidente dévouée de Cancer-Espoir (site = cancer-espoir-plus.fr)
qui bataille chaque jour pour améliorer la société et le bien-être de
tous par ses conseils de prévention et de bon sens. Il est porteur
d'espoir et si seulement une seule personne se sent prête à suivre mon
exemple, je ne peux que l'encourager.
Enfin, le mieux, c'est de
ne jamais commencer...
Questions posées par Simone
(Cancer-Espoir) :
Lorsque tu as cessé de fumer, la poursuite du tabagisme par
ton mari t'a-elle perturbée, et si oui, un peu, ou beaucoup ?
Physiquement, ou moralement, ou les deux ? R : NON
As-tu essayé - ou non - à l'époque - de le dissuader ? (Un
peu, beaucoup, ou pas du tout...) R : NON (sa décision devait être
personnelle)
As-tu cessé carrément « d'un coup », sans jamais rechuter,
même pas avec une seule cigarette ? R : OUI
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à ce propos à un jeune pour
l'aider à résister - ou carrément à cesser ?! R : je ne donne pas de
conseils, à moins qu'ils ne me soient demandés par une
personne concernée
précisément
La secrétaire d'un
angiologue, Sophie CHEVALIER, répond aux questions de Cancer-Espoir.
Simone, pour le compte de Cancer-Espoir, profite du séjour au mois
d'août de « la famille », pour interroger Sophie, épouse du
petit-fils...
QUESTIONS :
Peux-tu, Sophie, te
présenter, et nous dire de quoi s'occupe ton patron, angiologue dans la
région parisienne ?
Pour nos auditeurs, pourrais-tu expliquer ce qui
distingue
spécialement un cardiologue d'un angiologue ?
Revenons à des détails plus... statistiques... La
proportion des
patients masculins et féminins est-elle la même, ou qu'en est-il ?
Les personnes âgées prédominent-elles... ?
Combien de temps environ, et EN MOYENNE, dure une
consultation ?
L'agenda « du patron » est-il compliqué à gérer ?
Tu es naturellement chargée, entre autres, de la
réception du
patient. Cela se passe-t-il toujours plutôt bien !?
Es-tu parfois - ou souvent - chargée de seconder « le
chef » pendant
certains examens, et si oui, à propos desquels ? Peux-tu développer un
peu ?
Au cours de cette enquête,
Sophie aura tout loisirs de nous surprendre
par l'étendue de ses connaissances, et par l'intérêt et même la passion
qui l'anime, à propos de pathologies réellement complexes...
Entre autres :
C'est quoi, une
trombose !?
C'est quoi, une embolie ?
Pourquoi une artère est-elle plus importante
qu'une veine ?
C'est quoi, un doppler ?
C'est quoi, un AVC ? Une rupture d'anévrisme ?
Comment ton patron
peut-il observer l'état des capillaires ? Et pourquoi observer des
capillaires ? Et c'est quoi les capillaires !?
Dans quel(s) cas va-t-on
réaliser un scanner plutôt qu'un doppler ?
Peux-tu nous entretenir un
peu des anticoagulants ? Etc.etc...
Enquête
auprès du Dr Jean-François
VILLARD, de l'hôpital de Hayange, par l'association Cancer-Espoir, sous
forme d'une ITW en vidéo.
Avec votre accord, Dr
Villard, nous avons décidé que cette ITW concernant les soins
palliatifs serait basée sur un diaporama présenté en ce moment sur
Intercom-Santé 57, et élaborée par le Dr WARY et son équipe -
dont vous, Dr VILLARD, - est-il permis de supposer...
Diapositive 1 :
elle se propose de développer : la définition - l'histoire
l'organisation - des soins palliatifs...
Diapositive 2 :
cette conception est relativement nouvelle dans l'histoire de la
médecine, nous dit-on. Elle aurait pris corps il y a 45 ans - donc vers
1965 - et cela aurait débuté chez les anglos-saxons. Il nous est dit
que mourir sans le recours à la médecine devient de plus en plus
rare... J'oserais dire que c'est pareil pour les naissances ! Accoucher
sans l'aide de la médecine devient rare. Alors pouvez-vous déjà
analyser ce phénomène...
Diapositive 3 :
on
fait ressortir 3 grands concepts : l'Euthanasie - l'obstination
déraisonnable - et enfin, les soins palliatifs. Et, en introduction à
cela... il nous est dit : « Pas d'ambiguité... Tout le monde veut
mourir dans la dignité ». Axel Kahn, lui, s'indignait : « Il n'y a pas
de morts indignes ». Cette argumentation de « mourir dans la dignité »
est-elle, selon vous, un argument pertinent ?
Diapositive 4 :
un
petit schéma se propose de comparer qualité de vie et quantité de
vie... Pouvez-vous nous en parler un peu...
Diapositive 5 :
elle nous met en garde contre certaines confusions... tout d'abord,
pouvez-vous nous définir l'Euthanasie ? Les différentes sortes à
distinguer. Les Pays-Bas ont légalisé l'euthanasie : pensez-vous que
nous devrions les imiter ? Comment expliquer que des
pays (rares) que l'on pourrait être tenté de qualifier «
d'avant-gardistes » (si ce terme, dans ce contexte précis, justement,
n'effrayait pas tant...), que ces pays fassent ce choix !?
Parlez-nous de
l'obstination déraisonnable... Ce serait cette peur de l'acharnement
qui engendrerait le plus souvent ces demandes d'euthanasie... Mais ces
demandes (rares, et on le conçoit) ne peuvent-elles pas plutôt être
considérées comme un appel au secours, de même que le suicidé ne veut
pas vraiment mourir, mais c'est ce que, sur le moment, il
trouve comme solution « la moins pire », parce qu'il n'est pas aidé au
bon moment ?
Parlez-nous de la loi
Léonetti... A propos de cette loi, Bernard Kouchner a dit : « Cette loi
permet seulement de mourir de faim et de soif ». Qu'en pensez-vous ? »
Je pense que vous en pensez plutôt « du mal » … !
Si j'ai bien compris,
cette
loi permet au patient d'exiger du médecin qu'il abrège un traitement
médical trop lourd... Mais le médecin peut-il, contrairement à l'avis
du malade, délibérément, abréger un traitement médical qu'il juge trop
lourd ? Que signifie « lourd » ? Par le coût que cela entraîne, entre
autres ? Les enfants ont-ils le droit de se substituer au malade qui
a plus ou moins « perdu la tête » pour l'exiger à
sa place? Si ni le patient ni les enfants ne le demandent, le médecin
a-t-il le droit d'estimer que la poursuite des traitements doit être
interrompue car c'est de l'acharnement ?
Le patient a-t-il le droit
de s'acharner à vouloir vivre (cela doit exister... Excusez cette
question, elle est sortie sous la pression « de l'envie de vivre » ! )
? La famille a-t-elle le droit, à la place d'un malade qui ne peut plus
s'exprimer, de demander « le prolongement à tout prix », et dans ce
cas, en cas de désaccord du ou des médecins, que fait-on (le cas de
Vincent Lambert m'en semble une bonne illustration, encore que, là, il
y ait discorde familiale...) ?
Diapositive 6 :
là, vous parlez de soins ACTIFS, axés sur le confort physique,
psychique et spirituel. En « palliatif », on ne parle plus que de «
soins », il n'y a plus de traitement, si je comprends bien...
Voulez-vous expliquer la nuance... Je voudrais quand même savoir : très
concrètement, quels sont ces soins ? Change des couches, prévention des
escarres... ?
Diapositive 8 :
je
vous cite : « La démarche palliative vise à sauvegarder la dignité de
la personne ». Je voudrais une explication : dans quel cas la personne
mourante perd-elle sa dignité !? Puisque, à quelque part, j'ai lu
: « La dignité, ce n'est pas la propreté des fesses, c'est la
propreté de l'âme... ».
Je vois sur cette
diapositive une soignante, je crois, qui semble jouer du violon, ou
d'un autre instrument de musique... et je songe un peu au film « Soleil
vert », paru il y a quelques décennies et créé à partir d'un roman du
même nom. Il y était question, entre autre, d'une mort volontaire
accompagnée d'images de rêves et d'une musique douce... L'intention,
ici, me paraît louable, mais concrètement, qu'en est-il ? Combien de
patients peuvent bénéficier de cette approche très particulière ? Vous
disposez de crédits pour payer « les musiciens » ? Ou disposez-vous de
beaucoup de personnel bénévole pour cette action
particulière ? Ou est-ce-là simplement, une image-symbole de ce à quoi
on devrait pouvoir aspirer !?
Sur cette diapositive, il
est précisé : « Les soins palliatifs cherchent à donner à la personne
malade une place centrale dans les décisions qui la concernent ». Cela
implique qu'il y a à présent des décisions importantes qui concernent
le malade. Pourquoi précisément maintenant ? Cela laisse entendre qu'il
y a un choix à faire pour le malade APRES avoir été mis au courant
d'une situation de santé irréversible, donc de son état incurable. Et
que c'est d'abord à lui de choisir entre l'arrêt des traitements et
l'acharnement thérapeutique. Ceci est une situation extrêmement
déstabilisante, et cruelle, pour une personne très malade, donc très
fragilisée. La famille proche est-elle consultée au préalable ? Car
c'est elle qui connaît psychologiquement le mieux le malade, et ses
réactions possibles. Si la famille demande de préserver la fragilité
psychologique du malade, et de le laisser mourir dans l'ignorance qu'il
va mourir, donc possiblement plutôt le sourire aux lèvres, le fait-on :
dans certains cas - toujours - jamais ?
Diapositive 9 :
thème : à qui s'adressent les soins palliatifs. Il nous est dit qu'il
n'y a pas de notion d'âge... ce qu'on comprend volontiers. Et aussi
qu'il s'agit de maladies graves, en phase avancée ou terminale, mettant
en jeu le pronostic vital. Or, ensuite, vous précisez : les SP doivent
être mis en œuvre tout au long de la maladie... Donc avant la phase
avancée ? N'y a-t-il pas contradiction ? Vous nous citez de nombreuses
maladies graves (SIDA, cancer, etc...), toutefois incluez-vous vraiment
la maladie de Parkinson dans les maladies à l'issue fatale ?
Personnellement, la maladie de Parkinson concernant quelqu'un de très
proche m'a obligé à une perpétuelle recherche de documentation à son
propos, donc je sais que ce n'est pas une maladie mortelle
par elle-même, donc pourquoi placer un parkinsonien en soins palliatifs
? En fait, je sais que le curatif, pour Parkinson, n'existe pas. On va
juste essayer de réduire les symptômes. Donc des soins de confort de
vie peuvent se concevoir. Mais il ne s'agit pas d'une maladie
considérée comme mettant en jeu le pronostic vital. Pouvez-vous dire en
quoi précisément vous pouvez néanmoins soulager un parkinsonien ?
Question plus générale :
habituellement, tout confondu, vos soins varient en durée de quel laps
de temps à quel laps de temps !? Parfois 3 mois, 3 jours ? Et puisque
nous y sommes : combien de temps, par jour, consacrez-vous (en moyenne)
à une personne (certes, c'est variable, mais encore ?) ?
Diapositive 10 :
par qui et où se pratiquent les soins palliatifs ? Pouvez-vous nous en
parler un peu ?
Diapositive 11 :
ici, le zoom est mis sur LES UNITES DE SP : pouvez-vous nous en parler
un peu ?
Diapositive 12 :
à
l'opposé des précédentes équipes « fixées », vous nous parlez d'équipes
mobiles. Voulez-vous développer ceci ? Ensuite : vous nous parlez de 4
points bien différents : rôle d'expertise - de soutien -
d'aide à la décision - d'enseignement...
Voulez-vous expliquer «
rôle d'expertise » ?
Rôle de soutien :
psychologique ? Du malade et de sa famille ? Autrement dit, cela
implique-t-il une invitation au dialogue, de votre part, par
rapport à une famille risquant de se retrouver repliée sur elle-même
dans sa souffrance ? Si votre personnel voit une épouse en train de
vaquer silencieusement à des occupations ménagères au lieu
d'entreprendre avec vous un dialogue, parce que, d'une part, elle ne
sait pas discuter, elle n'en n'a pas envie, elle est déprimée, et ou
complètement complexée par rapport au corps médical, et à son manque de
compréhension personnelle de la situation, vous pouvez être amenés à
faire quoi ? Tout le personnel employé en soins palliatif est-il formé
pour qu'un consensus d'attitude ouverte soit réalisé par rapport à
l'attitude de soutien ? Si par contre, le degré de culture du conjoint
non malade - ou du malade lui-même - peut l'amener à vous demander des
explications sur les perfusions que vous êtes amenés à effectuer, que
dites-vous ? Justement, en même temps JE vous pose la question :
quelles sortes de perfusion pouvez-vous être amenés à effectuer ou
êtes-vous fatalement amenés à donner ? En particulier : hydratez-vous
la personne - partiellement, ou plus du tout, et pourquoi ?
Nourrissez-vous la personne (bien sûr, je pense à B. Kouchner …!) ?
Vous devez probablement, dans ces cas, injecter des
produits calmants la douleur... Pouvez-vous nous en parler...
Rôle d'enseignement : cela
implique-t-il : l'enseignement au malade, à sa famille (explication de
ce que vous faites, conseil sur le comportement vis à vis du malade )
ou/et cela implique-t-il l'enseignement, à partir du cas, par rapport à
un personnel médical ou paramédical en formation, présent dans l'équipe
?
Rôle d'aide à la décision
:
à quelle décision ? Celle des soins palliatifs ayant été acceptée, «
les dés n'ont-ils pas déjà été jetés » ? A-t-on encore un
choix ? Un retour en arrière est-il concevable ? Là, je souhaite vis à
vis de vous, Dr Villard, expliquer un peu mieux la formulation de
certaines questions : je ne suis pas arrivée à l'âge que j'ai sans
avoir eu de multiples occasions de vivre, en-même temps que des
personnes très proches, des fins de vie très douloureuses. Cette
sensibilisation transparaît dans mes questions, ainsi que, parfois, un
certain scepticisme par rapport à ce que l'on peut parfois être tenté
de prendre pour une belle image, consolante, qui risque de s'opposer à
une certaine réalité vécue - je ne voudrais pas minimiser le
moins du monde le rôle difficile de certains médecins et leur
dévouement absolu, ainsi qu'une totale implication. Juste qu'ils
comprennent, aussi (si ce n'est déjà fait !) que : le terme même de «
soins palliatifs », s'il peut apaiser certaines consciences, certaines
angoisses, peut tout aussi bien, pour d'autres, représenter «
l'inéluctable », le « fatal », le chemin du « non-retour », il s'oppose
à la notion de « vie à tous prix », certes déraisonnable, mais « la
raison », elle, a si peu à voir avec le sentiment ! Le rêve de
prolonger la vie est un rêve universel, et le fait d'opposer la raison
au rêve, c'est aussi démolir le beau rêve, donc à quelque part, même si
on ne le vous le dit pas à haute et intelligible voix, on risque de
penser tout bas : « ne démolissez pas notre rêve, on y tient tant
!! » Je voulais juste dire cela, pour les auditeurs également.
Parce qu'il s'agit d'un non-dit, retenu derrière les lèvres de
beaucoup, avec une très forte pression... Avant de passer à la
diapositive 13, la moindre des choses est que moi-même vous laisse, à
propos « du beau rêve », vous exprimer, à votre tour !
Diapositive 13 :
les services d'hospitalisation à domicile : votre conclusion est : ils
permettent l'optimisation du maintien à domicile des malades concernés,
lorsque le contexte familial s'y prête. C'est clair. Est-ce
dans une majorité de cas qu'il en est ainsi ?
Diapositive 14 :
les lits identifiés de soins palliatifs : il faut donc distinguer d'une
part les services de petites unités spécialisées, et d'autre part des
lits « réservés » dans des unités ordinaires ? « Le concept
est noble, mais flou, voire pervers, dites-vous. » Là, vous en dites
trop et pas assez... Donc, veuillez nous en dire un peu plus...
Diapositive 15 :
offre de soins palliatifs en Lorraine : pouvez-vous développer ?
Pouvons-nous visiter ici
un
service de soins palliatifs, sans vision sur les malades, car une
élémentaire discrétion l'exige évidemment ?
Quand peut-il être opportun de consulter un
sexologue ?
SUJET
TRAITE PAR Le Dr
RAMSEYER, de THIONVILLE - ITW en 2 parties réalisée par l'équipe de
Simone
SCHLITTER, de l'association Cancer-Espoir
Toutes
sortes de questions,
impromptues et pas forcément programmées, pourront être posées...
En quelles circonstances
peut-on être amené à consulter un sexologue ?
Que pensez-vous, Docteur,
de la frigidité féminine ? Est-ce une réalité, ou simplement
une métaphore ?
Est-ce que la montée du
féminisme qui, selon vous, a permis un meilleur épanouissement sexuel
et bilatéral ?
Les couples sans
épanouissement sexuel véritable sont-ils :
peu fréquents
très fréquents
aussi fréquents que les divorces.
Et en général, que
pouvez-vous dire de leur fréquence ?
Peut-on savoir si cette
fréquence a varié avec les décennies, ou si à présent, simplement, les
couples se sentent plus libres d'exprimer une réalité précédemment
tabou ?
A quels facteurs
(probablement multiples) peut être lié ce manque d'épanouissement ?
Il est coutumier de penser
que l'homme souffre davantage, physiquement et psychiquement, que la
femme, s'il est privé « de sexe » Qu'en pensez-vous ?
Dans l'esprit de certaines
femmes, « le sexe tue l'amour » ! Autrement dit, selon elles : l'homme,
braqué sur l'acte, oublie de les aimer en profondeur. Qu'en pensez-vous
?
Question un peu osée -
mais
tout à fait « dans le vent » : les films pornos peuvent-il contribuer à
un certain épanouissement sexuel ?
Que devient notre « bonne
vieille morale » dans tout cela ?
Y a-t-il des âges
préférentiels où l'on est amené à consulter un sexologue ?
QUESTIONS POSEES A Mr le
Dr
WAJSBROT, Médecin Homéopathe - METZ :
Cette thérapie est
pratiquée depuis quand ?
L'homéopathie, c'est quoi
!? Nous aimerions en particulier que vous nous entreteniez de la loi de
similitude, et du procédé de dilution
Pouvez-vous aussi nous
entretenir de la dynamisation ?
Quel est ou quels sont le
ou les diluants ?
Sur quoi se base-t-on pour
le choix des produits qui seront ainsi dilués ?
Que signifient les termes
: 6 C ; 6 X ; 6 CH ?
En quoi les traitements
homéopathiques se différencient-ils des médicaments classiques ?
(appelés allopathiques)
Sur internet, nous avons
pioché quelques informations, et nous avons été interpellés par
l'affirmation suivante : "deux patients souffrant de la même maladie,
au sens classique du mot, pourraient se voir prescrire des remèdes
homéopathiques différents." Etes-vous d'accord, et pouvez-vous
développer ?
Sur internet, il nous a
été précisé que les homéopathes en général disposent de bases de
données informatisées, en fonction des différents symptômes, afin de
les aider dans leurs prescriptions. Est-ce exact, et est-ce votre cas ?
Des recherches
systématiques sont-elles entreprises pour trouver de nouveaux
médicaments homéopathiques, ainsi que cela se fait pour les médicaments
allopathiques ? Ou cela est-il resté inchangé depuis des décennies ?
Existe-t-il des
laboratoires spécialisés dans l'homéopathie ? Les laboratoires
fabricants de médicaments classiques fabriquent-ils aussi, parfois, ou
toujours, des médicaments homéopathiques ?
Des visiteurs médicaux
viennent-ils vous présenter leurs produits en homéopathie, comme c'est
le cas pour la médecine classique ?
Concernant la pratique de
l'homéopathie, nous avons lu qu'il existait 2 approches : uniciste ou
complexe. Pouvez-vous nous en entretenir ?
Une personne vient vous
consulter, en tant qu'homéopathe, pour la première fois. En général,
pouvez-vous préciser, environ, la durée d'une telle 1ère consultation ?
Pratiquez-vous également
la médecine classique ? (Cette question entre parenthèse...)
Est-ce que toutes les
maladies peuvent être soignées par l'homéopathie, avec autant de
chances de succès ? Il nous semble que celle-ci ne peut remplacer les
antibiotiques, ni une chimiothérapie ou radiothérapie anticancéreuse...
ou trithérapie du SIDA... Qu'en est-il à ce propos ?
Pouvez-vous citer des
maladies typiques pour lesquelles vous préconisez un traitement
homéopathique, ou bien ne considérez-vous pas "la maladie", mais "le ou
les symptômes" ?
Pouvez-vous être amené à
prescrire ensemble un médicament allopathique ET homéopathique ?
Peux-t-il y avoir, comme
pour les médicaments allopathiques, certaines contre-indications ou
effets indésirables ?
Nos lectures nous portent
à croire qu'à l'heure présente, il soit impossible de dégager des
preuves suffisantes, aussi bien de l'efficacité de l'homéopathie, que
de son inefficacité... Ceci en fonction de nombreuses études, comparées
à des placebos (veuillez tout d'abord expliquer, pour les
non-initiés, le terme "placebo"). De nombreux scientifiques dénigrent
la méthode. Prétendant que le degré de dilution ne permettrait plus la
présence de la moindre molécule supposée active. Les homéopathes
opposent d'autres arguments. C'est bien compliqué... Votre idée ?!
On vous objecte parfois
que les affections traitées par homéopathies sont bénignes... Donc
qu'elles guériraient de toutes façons par elle-mêmes... Votre point de
vue ?
On objecte aussi que la
relation d'un homéopathe avec son malade (émotionnellement
parlant) est particulièrement bonne, et que de ce fait, c'est un
puissant effet placebo qui agit, et non le médicament par lui même...
Votre idée ?
Dans quel(s) cas un
patient va-t-il plutôt consulter un homéopathe qu'un praticien
classique ?
Quelle est, en France, la
(ou les) formation(s) possible(s) d'un homéopathe ? Doit-on
obligatoirement posséder le titre de médecin ? Le diplôme de médecin
homéopathe est-il reconnu par l'Ordre des Médecins en France ?
Les médicaments
homéopathiques prescrits sont-ils remboursés par la Sécu, et si oui, à
quel taux ? Par les mutuelles ? Même questions pour les consultations.
Intervenant
: Mr le Dr Jacques WAJSBROT, Médecin Homéopathe - METZ
L'HOMEOPATHIE
Dans le cadre de "questions
à un médecin homéopathe", le Dr
Jacques WAJSBROT s'est livré, ici, sur la lancée, à une intéressante
disgression à propos de notre société qu'il appelle "néomoderne". Avec
son accord, nous la publions dans la rubrique Ethique et Société
(cliquez ici),
plutôt que dans notre rubrique médicale classique. Ce
développement étant tout à fait improvisé, nous nous excusons d'une
finale impromptue, liée à des problèmes techniques.
En
premier, nous choisissons
de citer, avec son autorisation, un article du Professeur Claude-Henri
CHOUARD, ORL à PARIS,
membre
de l'Académie nationale de médecine. Cet article, ici, se
focalise sur l'un des
aspects, grave, d'une surdité acquise qui pourtant devrait et pourrait
être évitée : l'exposition des jeunes aux décibels furieux et
ravageurs de leur musique, au 21è siècle... !
" Les décibels à forte dose
vont-ils nous rendre sourds ? " est paru dans le
Figaro Santé du 19/12/2011, vous le retrouverez ici
dans son intégralité avec en particulier les références :
Les
progrès de l'amplification sonore et de l'industrialisation multiplient
les traumatismes sonores et sont à l'origine d'une pandémie nouvelle,
la surdité précoce. Aux fortes intensités d'aujourd'hui, la musique
n'adoucit plus les mœurs: elle est devenue une véritable drogue,
d'autant plus dangereuse qu'elle est insidieuse et difficile à évaluer.
Car, depuis la fin du service national, nous ne disposons même plus des
audiogrammes qui étaient pratiqués lors de l'incorporation des jeunes
recrues, ce qui explique que cette surdité, trop longtemps méconnue, ne
se révèle désormais que lorsqu'elle devient gênante. C'est souvent trop
tard!
Comment
se produit-elle? C'est une surdité de perception (1),
c'est-à-dire de l'oreille interne: il faut savoir que, dans ce tube en
forme de limaçon, dont les liquides vibrent au rythme des sonorités
transmises par le tympan et les osselets, baigne un long ruban de
cellules sensorielles, l'organe de Corti ; la fonction de celui-ci est
de changer les variations mécaniques des sons en signaux électriques, à
la modulation desquelles le nerf auditif est électivement sensible.
Chaque agression sonore trop violente secoue brutalement ces liquides
et disloque l'organe de Corti, dont les cellules contuses finissent par
mourir, si le bruit est intense ou se reproduit souvent.
Le
plus
typique de ce trauma sonore est observé par les médecins ORL,
souvent le lundi matin, car c'est celui des boîtes de nuit disco, dont
les méfaits sévissent habituellement le samedi soir. Cette surdité est
sur l'instant d'abord agréable, parce qu'elle est ressentie dans
l'euphorie d'un groupe en transe. Mais, de retour chez soi, elle
inquiète ensuite, lorsqu'elle persiste et surtout laisse entendre un
acouphène, cet «innommable cri intérieur de l'oreille qui souffre»,
sorte de sifflement ou de bourdonnement intérieur que seul entend le
patient. Souvent, au début du moins des agressions, en une journée, les
choses s'arrangent. Cependant, la répétition du traumatisme rend
continuels ces troubles, qui amènent à consulter. Le médecin ORL
découvre alors une perte auditive peu importante (pudiquement appelée
«hypoacousie»), mais typique de l'affection, car elle porte
initialement sur une bande de fréquence spécifique: le voisinage des 4
kHz. À ce début, sans traitement, la surdité va s'aggraver, devenir
définitive et se compliquer.
Au
travail, cette agression est devenue très fréquente. Elle est encore
trop rarement reconnue comme une maladie professionnelle, sauf, depuis
un demi-siècle, pour les riveteurs de la métallurgie et les praticiens
du marteau-piqueur, pour qui d'ailleurs le port du casque protecteur
d'oreilles est obligatoire. Le cas des musiciens professionnels (2) est
particulier, parce que cette surdité par trauma sonore, de plus en plus
répandue, reste souvent un sujet tabou par peur d'un déclassement. Or,
les cuivres et les percussions entament l'audition non seulement de
ceux qui en jouent, mais surtout celle de leurs proches voisins dans
l'orchestre, tels les bassons, les hautbois ou les clarinettes. Les
metteurs en scène d'avant-garde aggravent encore ces méfaits en
inventant des situations scéniques dangereuses, tout comme les
compositeurs contemporains, quand ils créent des sonorités numériques
dotées d'amplifications violentes afin de surprendre l'auditoire.
Enfin, ne sont pas épargnés les chasseurs invétérés, les canonniers
dans leur casemate, sans compter les irréductibles des pétards du 14
juillet…
Le
traumatisme sonore doit être évité dès l'enfance, parce que ses
effets s'additionnent, et trois complications le rendent redoutable: la
surdité, l'acouphène et l'hyperacousie douloureuse. La surdité,
initialement, n'est pas socialement très gênante, tant que le sujet est
jeune. Mais, dès qu'apparaissent les premiers méfaits normaux de l'âge,
les lésions dues à la presbyacousie s'ajoutent, sur l'organe de Corti,
à celles de l'agression sonore. Si bien que ces adultes encore jeunes,
faute d'avoir fait attention à certains débuts de la maladie, tel
l'acouphène, se retrouvent précocement sourds dès la quarantaine.
L'hyperacousie douloureuse est plus inquiétante, même si
l'expérimentation animale l'explique facilement, car elle était
rarissime il y a dix ans et on la connaît mal. Elle est de plus en plus
fréquente ; elle apparaît souvent brutalement, à la suite d'une
agression, pas forcément plus forte que les autres, chez un patient de
la trentaine, soumis depuis l'enfance à des sonorités violentes: le
moindre bruit de la vie ordinaire, une porte qui se ferme, une cuiller
posée sur l'assiette, un cri d'enfant suffisent à déclencher une vive
«douleur sonore». De plus en plus de jeunes sont ainsi obligés de vivre
en permanence avec des bouchons protecteurs dans les oreilles. Or, non
seulement les traitements actuels sont pour l'instant peu actifs, mais
ces systèmes de protection, d'autant plus visibles qu'ils sont plus
¬efficaces, stigmatisent ces patients qui, devenus sourds aux voix de
leur entourage immédiat, s'enferment dans une spirale d'exclusion
sociale et professionnelle.
Le
seul
vrai remède est la prévention. Tant que la perte auditive est
limitée aux fréquences proches de 4 kHz, on peut encore agir grâce aux
vasodilatateurs, aux corticoïdes, et surtout à la suppression
définitive de l'agression. Mais quand l'audiogramme chute aussi sur les
fréquences plus aiguës, il n'y a plus grand-chose à faire, hormis les
prothèses auditives, qui auront d'autant plus de mal à compenser le
handicap que leur action risque d'être gênée par cette hyperacousie
douloureuse. Le traitement le plus simple, mais difficile à mettre en
œuvre, serait d'enseigner, dès l'école primaire, les méfaits des bruits
trop intenses et d'utiliser systématiquement, lorsqu'il le faut, une
protection auditive, au travail aussi bien que lors des loisirs.
QUESTIONS POSEES A Mr le
Dr
POIVRET, ORL à THIONVILLE :
Notre sujet, la surdité
chez l'être jeune est si vaste que pour la traiter avec pertinence, et
sans espoir d'être exhaustif pour autant, il nous faudrait de
nombreuses ITW. Nous allons nous borner au programme suivant, en nous
limitant aux pathologies les plus fréquemment observées chez l'être
jeune.
Surdité
à la naissance :
Un dépistage à la maternité est-il, en France,
systématiquement effectué ?
Cet examen est-il important, et si oui, pourquoi ?
Si cet examen n'a pas été systématiquement effectué, les
parents peuvent-ils le faire prescrire à n'importe quel moment ?
Est-il facile de détecter, par soi-même, dans les mois qui
suivent la naissance, ce genre de handicap ?
Quels sont les signes pouvant alerter les parents ?
Cette surdité peut-elle avoir différents degrés, ou
est-elle toujours totale ?
Revenons un peu en arrière, auprès de l'enfant qui vient de
naître : s'il y a surdité :
Est-ce parce que c'est héréditaire, uniquement, ou parfois,
ou jamais ?
Quels autres causes sont responsables d'une surdité à la
naissance ?
Une surdité à la naissance peut-elle se guérir, parfois,
d'elle-même ?
Sur internet, on nous parle d'appareillages auditifs et
d'opérations... est-ce envisageable pour les enfants de quelques mois ?
A partir de quel degré de surdité cela est-il préconisé ?
Si nous avons bien retenu, la surdité s'évalue en fontion
de l'intensité en décibel, et de la fréquence, en hertz (les aigus et
les graves)... Voulez-vous nous rappeler sur quelle plage de fréquence
porte la voix humaine ? Et à quelle intensité, habituellement ?
Existe-t-il des surdités, à la naissance, qui épargneraient
plus ou moins les fréquences habituelles de la voix humaine, et dans ce
cas, qui seraient - nous semble-t-il - beaucoup moins
pénalisantes pour la communication ? Ou est-ce un rêve pieux, et cela
n'existe-t-il pas ?
Revenons-en aux appareillages du type vendu par
l'audioprothésiste. Lors de notre ITW chez celui-ci, nous avons
involontairement occulté cette question, par simple ignorance : les
bébés peuvent-ils porter ce genre d'appareillages ? En quoi
diffèrent-ils de ceux des adultes, à part bien sûr la taille ?
On nous parle aussi d'opérations, et en particulier
d'opérations cochléaires. Pouvez-vous à présent expliquer en quoi
consiste ce genre d'opération ?
A partir de quel âge cela peut-il s'envisager ? Et pourquoi
cette éventuelle limite d'âge ?
L'implant est-il toujours bien supporté (douleurs ou
allergies possibles ?) ?
Peut-il se détériorer, et si oui, dans quels cas ?
Peut-on facilement le remplacer ?
Une éducation ou rééducation, après cette implantation,
est-elle conseillée, voire indispensable ? Par qui et comment
s'opère-telle ?
Après cette rééducation, remarque-t-on encore qu'il existe
un problème auditif chez l'enfant ?
Nous savons que ce genre d'opération existe chez l'adulte,
pas forcément le jeune adulte. Juste un mot pour nous préciser dans
quels cas elle s'effectue chez l'adulte, et s'il y a autant, ou plus,
ou moins de chance de réussite que chez le jeune enfant ?
Pouvez-vous donner la proportion des naissances avec
problèmes de surdité, en France. Est-ce à peu près pareil dans d'autres
pays ?
Sur cette proportion (en France), l'hérédité tient quelle
part, et la surdité acquise pendant la grossesse, quelle part ?
Pouvez-vous dire la proportion des enfants qui, grâce à une
détection précoce, vont pouvoir par la suite vaincre ce handicap
suffisamment pour entrer dans la vie professionnelle normale ?
Surdité
acquise après la naissance, et en particulier à l'adolescence, liée au
bruit, et en particulier à la musique :
Croiser une voiture qui,
toutes fenêtres fermées, fait vibrer votre pare-brise, votre
siège, tout votre corps, même, au rythme de la techno ou du
rap de notre révolution culturelle, selon votre humeur, vous fera
hocher la tête, réprobateur, ou, au contraire, sourire avec indulgence
(Ahhh, ces jeunes !!)
Est-ce, pour leur
environnement, et pour eux-mêmes, si anodins que ça ? N'y a-t-il, dans
notre réprobation, qu'une manifestation "du vieux qui n'est plus dans
le coup" !?
La parole est donnée aux
médecins. Suite à l'introduction du Professeur Claude-Henri Chouart,
des grands hôpitaux de Paris, dont nous invitons le lecteur à prendre
connaissance, voici quelques questions que nous nuancerons et
affinerons peut-être au fur et à mesure de cette ITW :
Quelle est la proportion d'ados que vous comptez
dans votre clientèle ?
Cette proportion a-t-elle augmenté ? Est-elle en
augmentation constante, et si oui, depuis quand, et si oui, comment
expliquer ce phénomène ?
Le port du walkman est-il fréquent, et est-il à
déconseiller ?
Certains enfants le soir s'endorment avec le
walkman sur les oreilles. Votre idée à ce propos ?
Rappelez-nous le seuil de l'intensité nuisible pour
l'oreille ? L'intensité du chant d'une chorale ? D'un concert "normal"
? D'un train qui passe ? D'un pétard ? D'un cri humain ?
D'une rave-party... D'une discothèque en pleine action ? La durée d'un
bruit simplement fort, peut-elle être plus néfaste qu'une durée plus
courte d'un bruit très fort ?
L'on entend parfois dire que la détonation d'un
obus a fait éclater le tympan. Cela est-il possible, et dans ce cas,
l'oreille interne a-t-elle fatalement, elle aussi, pâti ? Degré de
gravité d'un tympan crevé, par rapport à une détérioration interne...
Osselets et cochlée ont-ils à ce propos la même importance ?
Tout le monde sait qu'après une soirée en
discothèque, "les oreilles bourdonnent". Mais peut-on devenir sourd,
carrément, après une soirée en disco ? Plusieurs heures, ou jours, ou
même davantage !?
A votre avis, parmi tous les jeunes qui aiment
écouter "leur musique", combien vont présenter des problèmes d'audition
? Après combien de temps ?
Enfin,de quelle nature peuvent être ces problèmes.
Risque-t-il juste d'y avoir une perte d'audition ?
Ces problèmes, au départ, passent souvent
inaperçus... pourquoi !?
Ces problèmes influent-il parfois, voire souvent,
sur la vie professionnelle de ces jeunes ?
Comment expliquer leur absence de prudence ?
Pensez-vous que les médias jouent un rôle plutôt
néfaste dans la culture de l'intensité du bruit, plutôt que dans la
valorisation des nuances fines d'une musique ?
L'une des conceptions actuelles des sociologues et
scientifiques serait que notre phonétique, peu à peu, est en train de
changer, faute de perception et distinction, par les jeunes, des fines
nuances du langage - ceci suite à une perte de sensibilité de
l'oreille, et toutes questions de grammaire, orthographe ou vocabulaire
mises à part... Qu'en, pensez-vous ?
Quels conseils donner aux parents pour essayer, au
moins, d'éviter au maximum les dégâts !?
Les dégâts une fois reconnus, quels sont vos moyens
pour en réduire la portée ? Port d'appareillages externes, implants ?
(A part, bien sûr, faire cesser l'origine du mal...)
Cette expression, passée
dans le langage courant, traduit bien l'agacement "des gens
ordinaires", c'est à dire de ceux ne souffrant d'aucun handicap, vis à
vis de ceux qui sont devenus, l'âge aidant, "durs d'oreilles", et qui
vous font répéter, comme à plaisir, des évidences à votre sens pourtant
parfaitement audibles !
Pouvez-vous un peu développer le handicap social que cela
représente ?
Il existe probablement différents degrés dans la perte
d'audition liée à l'âge... Est-elle fatale ? A partir de quel âge, en
moyenne, commence-t-elle à s'installer ?
La perte d'audition semble s'installer progressivement...
Les choses vont-elles fatalement se dégrader au même rythme, ou bien
cette dégradation peut-elle à un moment se stopper ?
Peut-on envisager une perte brutale des facultés d'audition
? Si oui, dans quels cas, et est-ce dangereux ?
Les 2 oreilles sont-elles toujours pareillement touchées ?
Les 2 sexes sont-ils pareillement atteints ?
Est-ce qu'un environnement (par exemple professionnel)
particulièrement bruyant peut avoir eu de l'influence sur la précocité
d'apparition d'une surdité liée à l'âge ?
Est-ce que certains médicaments ou certains toxiques
peuvent parfois aggraver ce type de surdité ?
Pouvez-vous donner la différence entre un bruit et un son ?
Nous avons lu sur internet que les sons se distinguent par
leur fréquence, exprimée en Hertz, et Mégahertz = 1000 Hertz, et que
tous ne sont pas audibles... Tout le monde a entendu parler p.ex. des
ultras-sons.
Un son est audible chez une personne jeune, normalement,
à partir de quelle fréquence ? Et dans quelle fourchette de fréquence ?
Même question pour un adulte de 50 ans ?
Quelles sont les fréquences qui vont poser le plus de
problèmes aux personnes âgées, et à quels types de sons elles peuvent
correspondre ?
Pourriez-vous nous donner deux exemples de phrases,
prononcées dans des conditions normales, par la même personne
articulant correctement, et dont l'une risque d'être bien perçue, et
l'autre mal perçue, par une même personne âgée malentendante, ceci afin
de nous montrer que certains groupements de consonnes seront moins bien
analysés que d'autres...
Est-ce que, automatiquement, en parlant plus fort (ce que
nous avons tendance à faire), nous allons être mieux entendu de la
personne malentendante ? Si oui, la mauvaise perception dépendrait donc
aussi du volume sonore ?
On nous parle aussi de décibel ? C'est quoi ?
A quelles détériorations de l'oreille est liée cette
progressive perte d'audition ? Pourriez-vous, afin de vous faire mieux
comprendre, nous expliquer cela sur un schéma que nous essayerions de
prendre en vidéo ?
Tout bêtement, un gros bouchon de cérumen pourrait-il, lui
aussi, provoquer à ce niveau quelques dégâts !? Que conseillez-vous
dans ce cas ? Car il semblerait qu'il ne soit pas opportun de se
nettoyer trop fréquemment les oreilles... ceci stimulerait exagérément
la sécrétion de cérumen... ?
Dans un environnement bruyant, la personne âgée
malentendante ne s'y retrouve plus, et essaye de lire sur les lèvres de
son interlocuteur, pour mieux comprendre. Les fameux appareils
auditifs, mis actuellement à disposition du patient, chez
l'audioprothésiste, sont-ils en mesure de palier à ce gros inconvénient
?
"Il entend bien, mais comprend mal"... Faut-il fatalement
en conclure qu'il est bête !?
Autre exemple : un ami malentendant, portant un appareil
auditif de soi-disant "dernière génération", se promène à mes
côtés, en ville... klaxons d'ambulances, bruits intenses de chantier en
travaux à certains endroits, affolé, il enlève son appareil... et le
remet en place dès que nous avons quittés les zones sonores... Ensuite,
nous entrons dans un bar, un haut-parleur diffusant une musique
d'ambiance est installée - il enlève à nouveau son appareil...
Comment ces manoeuvres qui sont des pis-allers bien
embêtants pourraient-elles être évitées !?
Est-ce parce que la technique n'a pas encore réussi à
pallier à ces variations brutales de volume et de fréquence, dans la
vie ordinaire, ou est-ce à votre avis mon ami "qui ne sait y faire", et
dès lors pourriez-vous lui dire ce qu'il y a à faire exactement pour
qu'il ne soit pas tenté d'oublier son appareil "dans un tiroir" !?
Pourriez-vous soumettre l'un de nous à un tout petit test
auditif, montrer en quoi consiste "le test au diapason", et commenter...
Enfin, existe-il une discipline de vie pour éviter à une
personne âgée en perte progressive d'audition de freiner un peu (ou
beaucoup) le processus ?
Tabagisme
et sport Questions posée
par Simone
SCHLITTER pour Cancer-Espoiret
par Irma
MADIS pour Coeur et
Santé
Les jeunes sportifs :
une croyance est souvent formulée par les jeunes lors de
séances d'informations à l'école : "je peux fumer, puisque je fais du
sport, j'élimine". Qu'en est-il réellement ?
pouvez-vous expliquer à leur intention, les effets néfastes
du tabac à court terme, sur les plans :
circulatoires et respiratoires connectés : pourquoi
parle-t-on d'un système
"coeur-poumon", pouvez-vous au préalable, pour le profane, expliquer ce
que signifient exactement les termes de la précédente question, avant
que d'y répondre ?
sur le coeur et les artères (spasmes)
sur le plan musculaire, conditionnant les résultats
sportifs et par quel mécanisme ou action chimique le tabac peut-il
entraîner des crampes musculaires ?
le rythme cardiaque :
quel est le rythme cardiaque moyen d'un jeune au
repos
et pendant une activité physique, en distinguant : sport
d'endurance et p.ex. course de vitesse ?
quelle est la fréquence cardiaque à ne pas dépasser dans
ces cas-là ?
le rythme cardiaque des sportifs confirmés est-il plus
lent ? Naturellement, ou par entraînement ?
il existe des sportifs
confirmés très jeunes (exemple compétition de patinage dès l'âge de 8
ans...) Peut-on déjà constater une différence à cet âge, ou à partir de
quel âge se constate-t-elle ?
comment le tabac agit-il pour dérégler ces rythmes, et
entraîner des risques pour le jeune sportif ?
est-ce différent si le jeune fume régulièrement :
avant l'effort
voire pendant une pause ou mi-temps
après l'effort, en croyant récupérer et se détendre
quelle est l'incidence du tabac dans les cas de survenue
de mort subite d'un jeune sportif lors de compétitions ?
pouvez-vous nous donner
des chiffres concernant :
la proportion de jeunes fumeurs sportifs au niveau
compétition, par rapport aux jeunes sportifs de compétition non-fumeurs
:
au niveau sport collectif
au niveau sport individuel
la proportion des jeunes qui fument, sportifs OU non ?
(Diffère-t-elle des 1/3 de fumeurs de la population, tous âges
confondus)
le dopage :
le tabac peut-il être considéré comme un stimulant pour
de jeunes sportifs en quête de résultats ? Pouvez-vous infirmer cette
allégation ?
quels sont les risques majorés de la consommation de
tabac avec d'autres substances dopantes ?
dans ce
cadre, il semble qu'il convienne de considérer deux cas de figure : les
jeunes qui, hors compétition, rêvant de "faire mieux que l'équipe
concurrente", absorbent un peu "n'importe quoi", en même temps que du
tabac (ex = cannabis) ET le sportif compétiteur professionnel qui aura
accès à d'autres substances dopantes réellement prévues pour doper...
Mais là, il ne s'agit plus d'un adolescent, et nous reformulerons pour
ce cas de figure la question tout à l'heure...
lors de la visite médicale précédant l'obtention de la
licence pour une activité sportive :
les jeunes sont-ils mis en garde contre les risques liés
au tabac ?
demande-t-on aux jeunes sportives si elles fument et
prennent la pilule ?
les questions suivantes de Coeur et Santé à propos du
processus d'altération du système CV sont posées à titre de simple
rappel, ayant été récemment traitées dans la vidéo par le Dr Raymond
CAPUTO lors de l'ITW de Cancer-Espoir :
comment se constituent les plaques d'athérome dans les
artères? Variabilité en fonction de l'âge du début de la consommation
de tabac, ainsi que de la durée et de l'importance de la consommation
quotidienne ?
quels sont les risques encourus par le fumeur, et
expliquer le mécanisme et les conséquences :
d'une maladie coronaire
d'un infarctus
d'une insuffisance cardiaque
d'un accident vasculaire cérébral
d'une artérite des membres inférieurs ?
Pour les séniors sportifs
pratiquant
déjà couramment un sport avec ou sans licence (nous
considérons ici les séniors dans une large fourchette, de 35 ans à...,
pratiquant un ou des sports avec une intensité et une fréquence qu'ils
ont eu tout loisir d'adapter à leurs capacités et choix de vie). Parmi
eux :
les sportifs habituels,
purs amateurs hors compétition :
lors de nos dernières ITW, les Dr BASSEGODA et CAPUTO
nous ont expliqué que dans la population normale (donc pas spécialement
orientée vers le sport), les pathologies cardio-vasculaires et
broncho-pulmonaires étaient nettement plus fréquentes chez les fumeurs
que chez les non-fumeurs. Mais peut-on l'affirmer, dans les
mêmes proportions, chez les sportifs fumeurs, que chez les sportifs
non-fumeurs ?
la proportion de fumeurs (masculins + féminins) parmi
eux, tous sports confondus, est-elle plus faible que parmi la
population générale... et dès lors, pourrait-on en conclure que "le
sport rend plus raisonnable !?" Ou plus prudent ?
les cas de mort subite chez un sénior sportif habituel,
liés au tabac,
existent-ils, et si oui, à quelle fréquence ? En particulier, plus ou
moins que dans la population d'ados ? Les causes de cette mort subite
sont-elles dans tous les cas les mêmes que celles concernant les ados?
Pouvez-vous nuancer éventuellement ?
Les sportifs au niveau
compétition (amateurs ou professionnels) :
les fumeurs sportifs se retrouvent-ils davantage dans les
sports individuels ou collectifs?
pouvez-vous citer les proportions de fumeurs à ce
niveau, respectivement pour les sports individuels
et les sports collectifs ? Peut-on expliquer la différence,
s'il y a lieu ?
retrouve-t-on dans cette catégorie la même fréquence de
pathologies cardio-vasculaires et pulmonaires que parmi la population
générale de fumeurs ? Et sinon, comment l'expliquer ?
à propos du dopage à l'aide de substances reconnues
médicalement dopantes et destinées à améliorer les performances, chez
un senior, peut-on dire que le cocktail tabac + dopage forme un mélange
explosif ? Ou pas forcément ? Dans quel(s) cas précis serait-ce vrai ?
savez-vous s'il existe beaucoup de femmes séniors,
grandes sportives, fumeuses habituelles et prenant la pilule ? Ce cas
de figure existe-t-il dans la même proportion que dans la population
générale, et, selon la réponse, peut-on en tirer quelque conclusion ?
la
mort subite chez ce type de sportifs est-elle plus fréquente ? Sait-on
s'il existe une différence entre amateurs et professionnels ?
Reprise du sport :
quels sont les conseils à donner aux séniors désireux de
pratiquer une activité sportive ?
lors de l'examen médical en vue de l'obtention de la
licence sportive, le demandeur précise-t-il s'il est fumeur ? Est-il en
général réceptif aux conseils de prudence prodigués?
en quoi va
consister précisément cet examen médical, et, en particulier, dans quel
cas va-t-il faire intervenir une mesure de la capacité respiratoire ?
Qu'appelle-on d'ailleurs exactement "capacité respiratoire",
existe-t-il des chiffres pour la définir ? Un appareil spécial pour la
mesurer ? Cette capacité peut-elle être mesurée par un médecin
généraliste ? En quoi cette capacité respiratoire va-t-elle permettre
d'augurer des capacités sportives du sénior ?
Sport et appareil
pulmonaire : nous avons vu, lors de l'ITW du Dr BASSEGODA, qu'un fumeur
a une respiration moins efficace qu'un non fumeur, toute autre chose
étant égales.
peut-on dès lors et
néanmoins concevoir un sportif habituel avec une BPCO ?
avec de l'asthme ?
avec des problèmes
rhino-pharyngés chroniques ?
dans de tels cas, la
pratique d'un sport présente un danger supplémentaire ? Si oui, de
quelle sorte ?
qu'appelle-t-on une
SpO2, et cette mesure s'applique-t-elle aussi dans le cadre du
sport, ou surtout dans le cadre du sport ?
cette SpO2 va-t-elle
être différente chez un fumeur ? Cela peut-il être détecté avec
l'appareil de mesure habituel de la saturation en oxygène des globules
rouges?
est-ce que
la détection dans le sang du très dangereux monoxyde de carbone
concernant la personne ayant fumé dans les heures qui
précèdent est systématiquement réalisée pour des sportifs au niveau
compétition ?
Quel est le rythme cardiaque à ne pas dépasser lors de
l'activité sportive d'un sénior ? Calcul de la formule ? Et pour quel
type de sport (endurance - résistance) ?
Quels sont les sports recommandés aux séniors ?
Que recommandez-vous comme fréquence optimale de ces
pratiques ?
Nous vous présentons
différents
cas de figure :
Un homme âgé de 38 ans, légèrement obèse, plutôt
sédentaire, et de tempérament peu sportif, décide qu'il est grand temps
de "changer de vie", pour une raison qui lui est personnelle ! Il
s'informe plus ou moins, décide que le sport va lui faire le plus grand
bien, et en consultant un tableau imprimé, il y lit que : "le tennis
est un sport pouvant être conseillé en-dessous de 40 ans." "Super, se
dit-il ! Je suis dans la bonne tranche"... Et dès lors il s'élance,
direction club de tennis, pour se faire inscrire... Pouvez-vous nous
dire la suite...!?
Un homme âgé de 55 ans est désireux de maintenir sa forme,
et pour cela de pratiquer un sport, si possible un peu de footing. Mais
il ne peut se passer de son demi-paquet de cigarettes journalier. Il a
entendu parler du test "des 6 minutes" et le réalise sous surveillance
médicale. Son parcours est de 580 m. Il mesure 1,72 m et pèse 69 kg. Si
vous êtes son médecin que lui dites-vous !?
Une femme en légère insuffisance cardiaque a choisi de
faire de la natation en piscine fermée et supporte de moins en moins
les vapeurs de chlore au niveau des yeux et du rhinopharynx.
Heureusement elle ne fume pas. Que conseillez-vous ?
Questions particulières
posées au
professeur de sport :
quels sont précisément les sports que vous avez été amené à
enseigner ou diriger, et auprès de quelle population de jeunes
ou moins jeunes ?
vous avez eu l'occasion de constater bien sûr l'apparition
de crampes chez vos sportifs. Dans quels sortes de cas pouvaient-elles
apparaître, et en général quels conseils donniez-vous pour les prévenir
?
pouvez-vous nous dire si dans votre population de sportifs,
les fumeurs étaient nombreux ? Proportion ? Est-ce que le fait d'être
fumeur habituel était plutôt critiqué (en tant que contreproductif) par
les copains sportifs, d'une façon nette, ou pas trop ?
vous même étiez-vous amené à parler du tabac à vos
jeunes (ou moins jeunes ?), et si oui, quelle était leur réaction ?
un sportif, pour sa licence, doit passer une visite
médicale, c'est la loi. Il semble que, de plus, ce soit une précaution
indispensable. Quels accidents pourraient arriver si cette visite
n'existait pas ? Avez-vous parfois eu l'impression qu'elle eût gagné à
être plus approfondie ? (j'espère que je ne vais pas nous faire
lyncher...)
avez-vous assisté à des cas de mort subite, pouvez-vous
nous en parler, et cela était-il parfois ou toujours lié au
tabac, à votre connaissance ?
que pensez-vous d'un sportif qui fume habituellement ?
Question finale adressée à
tous :
quelles incidences positives le "sénior sportif" peut-il constater s'il
arrête de fumer ?
Le tabagisme et la sphère
pulmonaire Voici nos questions :
Il est communément admis
que le tabagisme est nocif pour la santé, et que cette pratique lèse,
lentement mais sûrement, tous nos organes, en fonction de la
capitalisation pourrait-on dire, du nombre de cigarettes fumées.
Les différents dégâts
occasionnés vont se retrouver sur certains organes davantage que sur
d'autres, et c'est le cas notamment à propos de ceux occasionnés sur
l'appareil broncho-pulmonaire...
Tout d'abord : pourquoi l'appareil broncho-pulmonaire
est-il exposé en 1ère ligne ?
La vision d'un fumeur évoque le risque de cancer. Mais
d'autres risques
existent pour le fumeur, dont on parle peut-être moins fréquemment,
ceux-ci également liés à une altération fonctionnelle. Pouvez-vous dès
lors nous citer les pathologies AUTRES que cancers auxquelles un fumeur
s'expose...
Quels sont les symptômes d'une
bronchite chronique ?
Peut-on mourir de bronchite chronique
ou, tout au moins, voir sa qualité de vie très altérée, et si oui,
altérée comment et pourquoi ?
Quelqu'un que l'on voit tousser "gras" trois mois dans
l'année a-t-il forcément une bronchite chronique ?
Existe-t-il des cas de bronchite
chronique chez des personnes vivant dans une atmosphère propre et
dépoussiérée ?
Peut-on guérir d'une bronchite
chronique ? Si oui, à quelles conditions ?
L'un de vos patients atteint de
bronchite chronique vous dit que le matin il "se ramone la cheminée",
que le dégagement de glaires ne l'embête pas, sauf que cela salit les
mouchoirs, et que si c'est là le simple prix à payer pour céder à une
passion qui lui permet d'agrémenter un peu sa triste vie, cela lui
paraît être le moindre mal... que lui répondez-vous !?
L'une des atteintes de l'appareil
respiratoire est appelée "emphysème", et est peu connue (voire
inconnue) du grand public. En quoi consiste-t-il ? Met-il beaucoup la
qualité de vie en péril, et si oui, par quels processus ? Met-il LA VIE
en péril ? Une personne vivant habituellement dans une atmosphère
propre
peut-elle en souffrir ? Un fumeur s'expose-t-il davantage qu'un autre à
ce propos ? Peut-on guérir de l'emphysème ?
La tuberculose pulmonaire semble être
en net recul par rapport à ce qu'elle fut au début du siècle dernier.
Bien que cette maladie soit contagieuse et liée à l'infection par un
bacille assez redoutable, la pratique du tabac va-t-elle en augmenter
les risques ? Un fumeur va-t-il augmenter de plus ses risques d'être
contaminé en fumant ?
L'asthme est une pathologie qui semble
gagner énormément de terrain ces dernières décennies, et que je vous
demanderais dans un 1er temps d'essayer de définir pour nous d'une
façon simple...
Ensuite : les molécules de tabac
peuvent-elles par elles-mêmes être des allergènes, c.à d. des facteurs
engendrant l'allergie, ou sont-elles seulement responsables d'accentuer
la propension de l'organisme à contacter d'AUTRES allergies ?
Un jeune couple, fumeurs habituels, lui
aussi bien qu'elle, se rend en visite dans la famille et exige que leur
enfant de 2 ans, "allergique aux plumes", dispose d'un oreiller en
mousse synthétique, afin de ne pas provoquer "de crises". La
belle-maman s'écrie : "arrêtez d'abord de fumer, et on parlera de
l'oreiller ensuite"... Cette diatribe vous semble-t-elle fondée, ou
non ?
Ce même jeune couple envisage de se
débarrasser de son chat, car les poils de l'animal ont été reconnus
allergènes opérant, eux aussi, chez l'enfant. Selon vous :
Conviendrait-il d'abord de se débarrasser immédiatement
du chat, puis
ensuite peut-être d'arrêter de fumer si cela est possible ?
Conviendrait-il d'abord d'arrêter net de fumer et de se
débarrasser -
peut-être - du chat - ensuite ?
Conviendrait-il de réaliser ces 2 actions simultanément ?
Il semblerait que les esquimaux, eux
aussi, fument... et, du moins à notre humble connaissance, les acariens
doivent allégrément proliférer, malgré le froid, dans les poils de
rennes prévus pour "tenir les corps au chaud". La proportion des
asthmatiques, parmi les esquimaux, est-elle plus faible qu'ailleurs,
même parmi les fumeurs ? Si oui, comment l'expliquer ? Et pourrait-on
en conclure pour autant que les molécules de tabac n'agissent pas ou
très peu sur l'asthme ?
Enfin, ces maladies respiratoires
peuvent-elles être favorisées chez le fumeur qui subit la
fumée des autres (fumeur passif) ?
Comment peut-on essayer d'expliquer que
pendant si longtemps l'action de fumer n'ait pas été interdite dans les
lieux publics ?
Que pensez-vous d'un pneumologue fumeur
habituel !? (Peut-être sont-ils peu nombreux, mais probablement
n'est-ce pas inenvisageable d'évoquer cette possibilité...)
Parmi les patients atteints de
pathologies broncho-pulmonaires, quelle est, au dernier recensement, la
proportion des fumeurs ? (H + F)
Enfin, parmi les patients morts de pathologies
broncho-pulmonaires autres que cancéreuses, au
dernier recensement, quel est le pourcentage de ceux qui étaient
fumeurs habituels ?
Etant donné que la proportion chez
l'adulte des fumeurs est de 1 personne sur trois, il semblerait dès
lors normal que cette proportion soit augmentée si l'on compare les
cas de pathologie chez les non fumeurs avec celles des fumeurs. Exemple
: si
l'on retrouve 33 % de fumeurs chez les patients atteints de pathologie
broncho-pulmonaire, cela dès lors ne prouverait plus l'action néfaste
du tabac,
puisqu'il s'agirait de la même proportion de malades fumeurs que de
fumeurs bien portants. Même remarque en considérant la mortalité. Les
chiffres avancés vont donc devoir se démarquer notablement - à notre
avis - de cette proportion...
Les
cancers pulmonaires et
bronchiques :
Il existe différents types de cancers,
là aussi, et, sans trop rentrer dans des détails un peu complexes,
quelles sont les preuves statistiques qui permettent à coup sûr
d'affirmer que le tabac est le 1er responsable des cancers à ce niveau ?
Il semblerait que le cancer broncho-pulmonaire, moins
fréquent chez les femmes que chez les hommes, est en constante
augmentation. Comment l'expliquer ?
Peut-on concevoir un cancer broncho-pulmonaire lié
au
tabac chez un adulte jeune ?
Si un homme répond à son épouse
inquiète : "Rassures-toi, j'ai subi, l'an passé, une radio - et tout
était bien", cela vous semble-t-il suffisant pour être rassuré ?
A quel rythme une radiographie des
poumons doit-elle être envisagée chez un grand fumeur ?
La multiplication de ces radios, par
elles-mêmes, ne constituent-elles pas un risque ?
Quels sont les signes qui doivent
alerter ?
Lorsqu'on constate l'existence d'un
cancer, le patient augmente-t-il ses chances de guérison en stoppant
net le tabac (indépendamment des autres facteurs intervenants) ?
Le patient augmente-t-il ses chances de
ne pas contacter de cancers ou de
pathologies broncho-pulmonaires
autres que cancers
s'il stoppe le tabac, quelle que soit la durée où il a fumé ?
Les risques de contacter un cancer lié
au tabac dépendent-ils plutôt :
du
nombre de cigarettes fumées
de la
durée de l'addiction
de ces
2 facteurs à part égales...
Parmi vos patients, pouvez-vous nous
donner la proportion des fumeurs ?
Leur donnez-vous régulièrement des conseils d'abstinence ?
Cela peut-il
vous poser problème chez certains patients susceptibles ou agressifs ?
En fonction de votre expérience
personnelle :
Un patient fumeur suit-il vos conseils
d'abstinence : parfois - souvent ou rarement ?
Avez-vous constaté que les patients ont
davantage tendance à vous écouter dans ce sens lorsqu'apparaît à leurs
yeux la gravité de leur cas ?
Avez-vous l'impression que le patient
dans ce cas a tendance à mettre en accusation d'autres facteurs que le
tabac et à occulter son rôle néfaste ?
Le fait qu'un patient vous réponde : "ma voisine n'avait
jamais fumé de sa vie, et n'était pas exposée à la
fumée des autres, et, figurez-vous, elle est bel et bien morte d'un
beau petit cancer du poumon", vous semble-t-il un argument pertinent ?
Selon vous : le fumeur chronique
pourrait-il être aidé dans son sevrage par le spectre de tous les
dégâts causés par son addiction !?
Il existe des hôpitaux proposant des
programmes ajoutant à la simple aide au sevrage différents
exercices . Qu'en savez-vous personnellement ? Quels exercices ? Ou se
situent ces hôpitaux. La preuve de l'efficacité est-elle faite ?
Les méfaits du tabac sur
notre organisme ont convaincu le monde entier, sauf, peut-être, les
fumeurs, lesquels, pris entre deux feux : la réprobation de l'entourage
liée à la peur des dégâts, et leur propre besoin d'assouvir coûte que
coûte leur addiction, aiment penser que "cela n'est finalement pas si
grave qu'on aime le dire" - ou encore que "cela PEUT certes être grave,
mais qu'eux-mêmes passeront, c'est évident, à travers les mailles du
filet"...
Tout d'abord, pouvez-vous
nous définir ce qu'est une ADDICTION, et si le terme s'applique
bien au fumeur habituel ?
Les dégâts causés par le tabagisme nous
semblent être non seulement le raccourcissement de l'espérance de vie,
mais aussi la dégradation lente mais fatale de "la bonne santé"...
donc de la qualité de vie. Or s'il apparaît évident que l'appareil
broncho-pulmonaire, en contact direct avec la fumée, puisse être le
premier atteint, il est moins évident pour le profane que le système
cardio-vasculaire soit atteint, lui aussi, dans une large mesure, "la
fumée ne passant pas" par les artères ou les veines, s'il est permis
de s'exprimer ainsi. Aussi, afin de ne pas vous demander de TOUT nous
expliquer en-même temps :
Quels vont être les 1ers dégâts occasionnés sur les
vaisseaux sanguins par cette pratique ? Et par quel(s) processus cela
se produit-il !? En combien de temps, en moyenne, cela se produit-il ?
Le Dr Truchetet, dermatologue, nous a récemment
entretenus des dégâts du tabac sur la peau, et à ce propos de lésions
des micro-vaisseaux. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Il semblerait que dans les artères, les dégâts causés
par de mauvaises habitudes de vie soient beaucoup plus conséquents que
dans les veines... Pourquoi ?
Comment expliquer que des dépôts de corps gras
(cholestérol) soient favorisés par le tabagisme ?
L'hypertension artérielle (HTA) est considérée comme l'un
des effets néfastes du tabac …
Pourquoi ? Les preuves sont-elles bien établies ?
Une fois bien installée, l'HTA peut-elle ensuite
régresser si l'on arrête totalement de fumer ?
L'HTA est-elle "un passage obligé" pour
engendrer d'autres misères de l'appareil CV, où celles-ci peuvent-elles
apparaître avec une bonne pression artérielle... Et dans la même
proportion ?
Pourquoi une HTA est-elle à éviter !?
Un adolescent peut-il souffrir d'une HTA liée à la
fumée ?
Parmi les
séniors fumeurs, quelle est la proportion de
ceux qui souffriraient d'HTA si non corrigée ?
Rappelez-nous quand même les 2 valeurs de la PA, en
nous réexpliquant "le pourquoi du comment", et à partir de quelle(s)
valeur(s) il convient de parler d'HTA ?
L'un des 2 chiffres est-il PLUS significatif que
l'autre ? Peut-on concevoir par exemple 15 - 9... et 16 - 8 ? Et si
oui, vos commentaires ?
Sur internet on nous parle beaucoup "d'infarctus du
myocarde -
d'AVC - de rupture d'anévrisme - d'angine de poitrine - de thrombose,
d'embolies, de plaques d'athérome
- et j'en passe... Pour essayer d'y mettre un peu d'ordre :
Pouvez-vous nous expliquer comment se forme un
infarctus du myocarde, ses symptômes, et les risques encourus ?
Que nomme-t-on "insuffisance coronaire" ?
L'arrivée probable d'un infarctus peut-elle être
pressentie d'avance lors d'un examen chez le cardiologue ? Que donne
alors le cardiologue comme conseils de vie ?
Peut-on concevoir un infarctus chez une personne menant
de longue date une vie saine, sans excès aucun, et pratiquant un sport
léger, tous les jours et sans excès là aussi ?
Un infarctus favorisé par le tabac peut-il se produire
à 20 ans ? A 30 ans ? Dans quelle tranche d'âge les infarctus
abondent-ils le plus ?
Quel est
le nombre de morts par infarctus en France,
sur un an, lors du dernier recensement ? Et la proportion parmi ces
morts, des fumeurs, et des non fumeurs, si on la connait ?
A partir du moment où est constaté le risque
d'infarctus, la réalisation de pontages ou au moins de stents
devient-elle obligatoire pour la survie du malade ? (expliquez
brièvement en quoi cela consiste...)
A ce stade, quelle est la proportion de fumeurs qui
cessent de fumer (au moins pour une longue période si ce n'est
définitivement ?)
En quoi consiste un anévrisme ? Quels risques
présente-t-il, et ce risque est-il augmenté chez le fumeur, et si oui,
pourquoi ? Le danger est-il augmenté en fonction de l'endroit de
l'anévrisme ?
On nous parle également beaucoup d'AVC... C'est quoi
exactement et quels sont les suites possibles, voire probables ?
Concernant les fumeurs, on nous parle d'AVC liés à des
dépôts athéromateux dans les carotides. Pouvez-vous nous dire en quoi
consistent ces dépôts - où se situent les carotides - pourquoi en
l'occurrence représentent-elles un endroit stratégique, pourquoi les
dépôts à ces endroits sont-ils particulièrement à craindre et pourquoi
justement est-ce surtout à craindre chez les fumeurs !?
Quel est
le nombre de morts par AVC, sur un
an, en France, lors du dernier recensement ? Et la proportion parmi ces
morts des fumeurs, et des non fumeurs ?
On distingue les AVC et les AVT (= transitoires), ces
derniers sans séquelles. Mais parmi les VRAIS AVC, quelle est la
proportion de ceux qui permettront une récupération suffisante pour
pouvoir s'assumer, presque comme avant ? (continuer sa profession, se
déplacer seul en voiture, monter les escaliers, gérer ses comptes,
faire des chèques etc...)
Connaissez-vous des cas de fumeurs ayant eu un AVC et
ayant ensuite continué à fumer ? Que pouvez-vous dire de leur
fréquence (cas fréquents, rares, etc...) ?
L'artérite semble être une pathologie également
favorisée par le tabac. Pouvez nous expliquer en quoi consiste cette
pathologie, ainsi que ses dangers. Y a-t-il des endroits du corps
particulièrement touchés ?
Nous dire
aussi combien de cas d'artérite par an ont
été relevés au dernier recensement, et combien de cas de fumeurs parmi
le total.
Tabagisme et mortalité :
Combien de personnes
le tabagisme passif tuerait-il par an en France et dans le monde
(toutes maladies
confondues) ?
Et le tabagisme actif ? (toutes
pathologies confondues) ?
Quelque part, nous avons lu qu'une cigarette en moins
donne 11 minutes de vie en plus. Qu'en pensez-vous ?
Revenons à l'addiction :
Bien que notre propos ici ne soit pas "l'addiction à
l'alcool" : cette addiction supplémentaire chez un
fumeur, multiplie par combien ses risques de maladies
cardio-vasculaires ?
Pensez-vous qu'il existe génétiquement
des tempéraments prédisposés aux addictions, en général ? Et dans tel
cas, conviendrait-il d'être fataliste !?
On nous dit que si un fumeur stoppe
définitivement le tabac, la situation pour lui redeviendra celle d'un
non fumeur au bout d'un certain nombre d'années... Combien ? Si ses
artères se
sont obturées pendant ces années de tabagisme, peuvent-elles ensuite se
"désobstruer" ?
Si un fumeur vous dit : "le stress va
augmenter mes risques d'HTA, arrêter le tabac va énormément me
stresser, donc faire augmenter ces risques, aussi je décide en
connaissance de cause de continuer à fumer"... que répondez-vous ?
Si un fumeur prétend : "stopper le
tabac, pour moi, c'est au moins 10 kg de prise de poids
assurée, or comme mon "Indice de Masse Corporelle" est déjà trop élevé,
et que je vais risquer en plus d'avoir le diabète lié à un appétit très
accru, mourir pour mourir, je préfère que ce soit avec tabac que sans",
que répondre !?
A combien de fumeurs, parmi vos patients, préconisez-vous
l'abstinence,
en moyenne : à plusieurs, quotidiennement - plusieurs cas par
semaine... etc ?
Vos conseils dans ce sens sont-ils
suivis : souvent, parfois, rarement, jamais ? Pouvez-vous donner des
chiffres ?
Nous avons entendu parler d'hôpitaux
spécialisés où les fumeurs sont spécialement pris en stage lors de
véritable cures pendant lesquelles leurs habitudes sont combattues
activement... Quelle est votre idée à ce propos ?
Parlez-vous à vos patients fumeurs des
centres d'aide au sevrage tabagique, tels que p.ex.celui du CHR
METZ-THIONVILLE ?
Que pensez-vous de la méthode par hypnose ?
Reste à vous poser une dernière question statistique :
Le nombre
de morts par maladies cardio-vasculaires, au
dernier
recensement, en France ?
Ce nombre
semble régresser, ces dernières années, par
rapport au
nombre de morts suite à des cancers. Plusieurs raisons peuvent être
évoquées, expliquant cette situation. Pouvez-vous tenter de nous les
donner ?
Nous avons l'intention de
clore cette
ITW par un petit problème... amusant ! Mais là, nous ne vous en disons
pas plus aujourd'hui (suspense...)
Souvent, le public a dans
l'idée que si méfaits du tabac il doit y avoir, ceux-ci ne s'exercent
que sur l'appareil respiratoire et le système cardio-vasculaire.
Nous-mêmes pensons que ces méfaits peuvent concerner tous les organes,
et en particulier la peau.
Pouvez-vous nous énumérer
les différents méfaits possibles, en ce qui concerne votre spécialité,
et aussi nous expliquer le processus précis qui les engendre.
Ces méfaits peuvent-ils
parfois être GRAVES, en ce qui concerne la peau ? Dépendent-ils
directement du nombre de cigarettes fumées ?
Au niveau des voies
aérodigestives supérieures, lesquelles sont en contact immédiat avec
l'agression de la fumée du tabac chez un fumeur , il semble probable,
voire certain, que des dégâts soient occasionnés là aussi, et peut-être
là surtout, par les habitudes tabagiques.
De même il semble probable
que les lésions soient directement proportionnelles à la quantité de
fumée absorbée...
Avant que de nous
entretenir des différents cancers possibles au niveau de cette sphère
ORL, pouvez-vous nous entretenir d'autres lésions possibles :
LESIONS AUTRES QUE CANCERS :
la fumée favorise-t-elle l'apparition de
sinusites, aïguées ou chroniques ?
Les gencives sont-elles fragilisées par
le tabac ?
La fumée est-elle plus ou moins
agressive s'il s'agit de cigarettes, de cigares, ou de tabac à chiquer ?
L'oesophage peut-il être lui aussi lésé ?
Cela a-t-il une influence au niveau de
l'oreille interne ?
Les cordes vocales et la qualité de la
voix peuvent-elles s'altérer notablement ?
Peut-on avoir plus fréquemment des
extinctions de voix si l'on est grand fumeur ?
Un chanteur professionnel peut-il se
permettre de fumer habituellement ?
CANCERS :
Quelles sont les preuves (statistiques) permettant
d'affirmer que les
cancers de la sphère ORL sont favorisés par les habitudes tabagiques ?
Quelles sont les variétés de cancers pouvant toucher
cette sphère,
indépendamment de ces habitudes (sans entrer dans trop de
détails...) ?
Un cancer de cette sphère peut-il avoir des chances de
guérir s'il est
détecté précocement ?
Est-ce vrai pour tous les cancers concernant cette
sphère, détectés
précocement ?
Un fumeur atteint d'un cancer concernant cette sphère
a-t-il davantage
de chances de guérison s'il stoppe totalement ses habitudes tabagiques ?
L'ablation du larynx suite à un cancer est-elle plus
fréquente chez un
fumeur que chez un non-fumeur ? Dispose-t-on à ce propos de
statistiques précises ?
Vous avez probablement compté parmi vos patients des
fumeurs atteints
de cancer. Pouvez-vous nous dire la proportion de ceux qui, en
apprenant cette nouvelle, ont cessé de fumer (ou de chiquer...) ? Cet
arrêt était-il consécutif à une impossibilité physique de continuer à
le faire, ou bien toujours - ou parfois, les patients arrêtaient par
simple peur des dégâts ? Avez-vous connu des patients qui ne pouvaient
simplement pas s'arrêter ?
Etes-vous souvent amené à inciter les patients à stopper
cette habitude
? Avez-vous le sentiment d'être fréquemment écouté ?
Explications à propos d'une
analyse de sang - les hématies Voici nos questions :
Sur le rapport d'analyse
sanguine,
volontairement anonyme, que nous soumettons au lecteur présentement,
pourriez-vous accepter de répondre à quelques questions ?
Hématologie signifie quoi ?
Les "hématies" sont plus connues sous quel terme ?
Elles
sont exprimées en millions par millimètre-cube, et l'hémoglobine est
exprimée en g/dl. Il y a un rapport entre hématies et hémoglobine...
Lequel ? Question "de bon sens", mais qui va peut-être sembler farfelue
à un pro :
Vous
ne pouvez pas compter 1 million, ni 5 millions, d'hématies par mm3.
Vous en comptez combien au juste et pour quel volume !? Si la question
vous semble mal posée, pouvez-vous "bien" la poser, à notre place, et y
répondre ?
Puisque l'hémoglobine est exprimée en g/dl, vous la
"pesez" comment ? Et pour quel volume "compatible" ?
L'hémoglobine, c'est quoi, au juste ? A quoi sert-elle ?
Hématocrite est encore plus mystérieux et signifie quoi
?
Le % indiqué à ce propos est un pourcentage par rapport
à quoi ?
VGM
semble vouloir dire : "volume globulaire moyen"... Ce serait dès lors
le volume d'un seul globule, "moyen" ? Donc d'une hématie moyenne !?
Cette
unité de volume, ici, est "µ3" ( = mu 3) signifie-t-elle "micromètre
cube" ? A moins d'erreur, 1 mu = 1/1000e de mm (soit 0,001 mm). Pour 1
mm3, on a donc 1 000 000 000 de mu3 ?(soit 10 puissance 9 mu3)
Pouvez-vous valider le schéma joint, à ce propos, ou le
remplacer par un autre ?
En quoi la connaissance de ce VGM aide-t-elle
le médecin dans son diagnostic ?
Les
globules peuvent donc différer de taille, dans une certaine
fourchette... contiennent-ils forcément moins d'hémoglobine s'ils sont
plus petits, ou cela n'a-t-il rien à voir ?
TCMH est un terme encore plus mystérieux... C'est quoi
!?L'unité utilisée (pg), c'est quoi !?
En quoi la connaissance de ce TCMH aide-t-elle le
médecin ?
Intervenant
: Mr le Docteur D, laboratoire d'analyses médicales, qui
souhaite conserver l'anonymat
Hématologie :
branche de la biologie qui étudie les
éléments figurés du sang et leurs pathologies.
Hématies :
elles sont plus connues sous le terme de
globules rouges.
Rapport entre
hématies et hémoglobine : chaque globule
rouge contient de l'hémoglobine. La somme de toute l'hémoglobine est
exprimée en gramme par décilitre (g/dl). Comptage des hématies, mesure
de l'hémoglobine : aujourd'hui ce sont des automates qui calculent le
nombre d'hématies par mm3. Imaginez un tuyau tellement fin que les
globules passent en file indienne : l'automate les compte et, en
connaissant le volume qu'il étudie, quantifie alors ses hématies.
L'hémoglobine, sans rentrer dans des explications trop approfondies,
est également mesurée par les automates.
L'hémoglobine
: l'hémoglobine est une protéine dont la
principale fonction est le transport d'oxygène dans l'organisme.
(et 6.) L'hématocrite
- % : c'est la proportion, exprimée
en %, du volume des globules rouges par rapport au volume total du sang.
VGM :
Volume Globulaire Moyen : chaque globule rouge a
un volume. Le VGM représente la moyenne des
volumes des globules rouges.
Unité du VGM :
micromètre cube.
Schéma :
Précision de
CANCER-ESPOIR :
le Docteur nous dit qu'il est d'accord
pour le schéma fourni ci-dessous, et ses commentaires, lesquels ont
fait partie, au départ, des questions posées.
VGM -
diagnostic : certaines maladies, ou
carences, vont faire augmenter ou diminuer le
VGM. Par contre, dans certaines populations, on observe des variations
normales de ce VGM dues à des hémoglobines particulières.
Le diagnostic
→ ne pas en parler : risque d'entraîner
des confusions chez le lecteur.
CCMH =
concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine
12, 13 et 14 : paramètres qui aident le médecin pour
interpréter les variations pathologiques ou physiologiques : du nombre
d'hématies, de l'hémoglobine, de l'hématocrite.
Pour l'interprétation
médicale (diagnostic, seuil de transfusion,
interprétation des augmentations de l'hémoglobine….) : les résultats
doivent être interprétés en fonction du contexte clinique du patient.
On ne peut pas donner de ligne de conduite standardisée au risque de
faire une interprétation erronée.
Remarque
de Cancer-Espoir :
nous remercions le Docteur du laboratoire d'analyse qui a
souhaité conserver l'anonymat. Nous regrettons un peu qu'il ne soit pas
rentré davantage dans le détail, mais il estime, probablement à juste
titre, que de plus amples précisions ne risqueraient que d'inquiéter un
patient qui se croirait, à les lire, plus malade qu'il ne l'est au
départ. Ce qui est tout à fait possible...
Nous invitons le lecteur à
bien observer le schéma ci-dessous, lequel
lui permettra de mieux imaginer de quoi il retourne...
ITW
réalisée par Cancer-Espoir au service d'Hémodialyse de l'hôpital
Bel-Air - CHR METZ - THIONVILLE
2ème partie : une
séance d'hémodialyse : dans
la dernière vidéo (1ère partie), Me Annie JOACHIMOWICZ, cadre
de santé, nous a expliqué qui est concerné par la dialyse, nous a
présenté les 2 types de dialyses - dialyse péritonéale et hémodialyse -
a insisté sur la chronicité et l'irréversibilité de l'insuffisance
rénale (non accidentelle) - et a beaucoup développé, aussi, la
nécessité d'une prise en charge du patient au niveau moral.
Un peu de technique à
présent
:
en quoi consiste une hémodialyse ?
quel est l'appareillage qui intervient à ce propos ?
le branchement de l'entrée et de la
sortie du sang se réalise sur le bras, par une fistule veine-artère.
Pouvez-vous nous en dire plus ?
comment s'effectue précisément le
filtrage du sang, quels matériaux le permettent ?
comment est respectée la nécessité des
constantes sanguines - existe-t-il des produits chimiques extérieurs
qui interviennent, et si oui, comment ?
quels peuvent être les risques (liés au patient - à
l'environnement...)
durée d'une hémodialyse (toujours la même ou variable
selon...) ?
fréquence hebdomadaire d'une hémodialyse ?
nécessité d'être à jeun, ou au contraire, d'absorber
certains aliments - boissons, ou produits médicamenteux spécifiques ?
la surveillance du patient s'effectue comment ?
le déroulement de cette dialyse est-il surveillé à distance
? Le fonctionnement de l'appareil est-il programmé et autorégulé -
quels sont les "accidents" ou "incidents" susceptibles de se
produire et comment y pallier ? - comment est assuré le maintien de la
température du sang ?
quel est le débit du sang circulant (litre par minute par
exemple) ?
un apport d'oxygène est-il toujours ou parfois nécessaire ?
dans les locaux spécifiquement adaptés, les gens sont-ils
installés dans
des fauteuils particuliers ? Peuvent-ils lire ? Se nourrir normalement
? Voir la télé ?
3ème partie : les greffes de rein : nous laisserons les
invités
développer le thème à leur guise, et nos
questions se présenter selon l'opportunité du
moment. Pourriez-vous juste nous expliquer ou nous rappeler :
en quoi consiste "l'histocompatibilité"
une greffe de rein avec un rein donné par : le père - ou la
mère - ou
la soeur - ou le frère - est-elle toujours possible ?
même question pour une parenté plus éloignée...
au CHR de Thionville, combien de patients ont pu bénéficier
de cette
technique lors du dernier relevé annuel ?
a-t-on déterminé un "délai moyen d'attente" ?
une greffe réussit-elle (tient-elle) toujours ?
les médicaments pour réduire les risques de rejets
doivent-ils être
pris "la vie durant", et sont-ils très agressifs pour la santé
générale du patient ?
Intervenante
: Mme HUSSON Aline, infirmière spécialisée en nephrologie :
Aline HUSSON, infirmière au
Service d'Hémodialyse du CHR de THIONVILLE, a répondu avec bonne grâce
et beaucoup de compétence à nos nombreuses questions lors de l'ITW
figurant dans la vidéo ci-dessous :
"La médecine générale est peu
à peu dépouillée de sa substance" Voici nos questions :
Nous avons lu avec
intérêt l'article du RL du 13 avril, concernant votre opinion à propos
des
problèmes des médecins généralistes exerçant dans des "déserts
lorrains".
Le problème en effet nous
paraît, à vous lire, assez complexe, et hélas le grand public n'a en
général pas trop de notions des difficultés qui peuvent se
présenter au médecin qui est là "pour les soigner et prêter
l'oreille à leurs maux"... avec ou sans vie privée par ailleurs.
L'une des phrases de votre
petit exposé nous a particulièrement interpellés - comme si un autre
monde s'ouvrait à notre regard. Nous vous citons :
"La
médecine générale est peu à peu dépouillée de sa substance"
Cela nous laisse songeurs.
Nous sommes d'avis que cette idée mérite un développement "à part". Il
semblerait donc qu'un processus (inéluctable ?) se soit mis en route,
qui rétrécisse comme peau de chagrin le rôle difficile mais exaltant du
généraliste du passé. Est-ce cela que vous vouliez dire ? Ou bien
devons-nous comprendre que ce rôle est tout aussi difficile - ou plus
difficile - mais dans tous les cas moins exaltant et valorisant que par
le passé ?
Pouvez-vous pour nos
lecteurs nous présenter votre analyse développée de ce problème ?
L'intéressant développement
du Dr
Christophe PRZYCHOCKI, axé sur le thème des difficultés actuelles
vécues par les médecins généralistes, en en exposant les principales
causes, nous paraît devoir être placé avant tout dans notre rubrique :
QUESTIONS DELICATES.
Rubrique à présent ainsi
dénommée : QUESTIONS DELICATES ET DE SOCIETE.
Intervenante
: Mme JOACHIMOWICZ Annie, cadre de santé :
Mme JOACHIMOWICZ, plutôt
que
de prendre une par une, dans l'ordre, les questions précédentes,
préfère développer davantage le thème, et y répondre dans un ordre plus
médicalement logique.
Ce jour, donc :
Introduction
à la dialyse - les étapes qui la précèdent - l'éducation du patient, et
sa prise en charge - les 3 traitements possibles : la dialyse
péritonéale, l'hémodialyse, la greffe. Plus particulièrement, dans la
présente vidéo, est développée la dialyse péritonéale, et en
particulier les critères servant à la mettre en oeuvre. Cette vidéo
montre la préoccupation constante du service de mettre le PATIENT en
mesure d'être co-acteur de son traitement au lieu de simplement le
subir.
Pourrait-on tout d'abord rassurer un public non averti,
que cette affection de la peau, très inesthétique, rebute parfois :
pouvez-vous nous confirmer son absence totale de contagiosité ?
Quelle en est la fréquence, dans la population
occidentale?
Cette maladie atteint-elle au même degré toutes les
races ?
Y a-t-il un âge préférentiel pour la contacter ?
Les deux sexes sont-ils également concernés ?
Peut-on dire qu'il s'agit d'une maladie bénigne (du point
de vue physiologique) ? Comment se présente-t-elle le plus souvent ? Et
à quels endroits ? A quoi est lié son aspect caractéristique ?
Existe-t-il des degrés de gravité diverse ?
Est-ce douloureux ? Cela démange-t-il ?
On nous parle beaucoup, sur internet, d'une maladie
auto-immune. Pouvez-vous mieux nous faire comprendre ce terme ?
Il semblerait que certaines causes soient à l'origine de
l'apparition de la maladie... Voulez-vous nous les énumérer... Parmi
ces causes suspectées, y en a-t-il qui soient prouvées
? (Autrement dit, peut-on provoquer artificiellement du psoriasis chez
des animaux de laboratoire ? )
Est-il possible que vous nous présentiez les différences
d'aspect entre excéma et psoriasis ? Existe-t-il, outre le fait qu'il
s'agisse dans les 2 cas, de dermatoses, des points communs
caractéristiques (de causes, d'aspects, de symptômes), entre excéma et
psoriasis ?
Existe-t-il des cas de guérison ?
Quels sont les traitements médicamenteux habituellement
utilisés ? Y a-t-il des effets secondaires à surveiller ? En
particulier, les corticoïdes peuvent-ils être utilisés tout le temps ?
Nous avons aussi entendu parler de produits naturels (en
particulier "camomille allemande", oméga 3, huile
de poisson, etc.) Qu'en est-il ?
Les effets bénéfiques des UV sont-ils prouvés dans tous
les cas ? Dans certains cas ?
Même question pour les séances d'hypnose ou de
méditation...
Souvent (c'est encore plus vrai pour les femmes),
la personne atteinte souffre beaucoup moralement de son aspect
physique, surtout lorsqu'il s'agit de parties visibles (mains ou
visage), et ceci d'autant plus qu'elle sent la réprobation, voire le
dégoût, sur le visage des non avertis... Existe-t-il des groupes de
soutien ?
Enfin (question un peu... tourmentée...) : supposons
qu'une personne soit brûlée, sur une partie de son corps, au 3è degré,
juste à un endroit où se plaçait habituellement une plaque de
psoriasis. Est-ce que la plaie pourra cicatriser de même ? Est-ce que
par la suite, le psoriasis se placerait malgré tout à l'endroit de
cette plaie ?
Questions
posées par des
patients ou familles de patients : Cancer-Espoir précise
qu'il ne s'agit pas ici de consultations, mais
d'éducation du public aux travers de questions d'ordre très général) :
la réponse à ces questions sera publiée dans "Dialogue médecin - patient"
:
Martine A : "Mon
père, bel
homme, vit apparaître son psoriasis vers
l'âge de 40 ans (il y a de cela plus d'un demi-siècle). Ma mère nous
expliquait qu'il en avait été atteint suite à une forte contrariété...
(le mot "stress" n'existait pas à l'époque). Mon
père se grattait ses plaques avec son canif et faisait tomber les
écailles sur un journal. Ma mère, elle, lui grattait la tête avec un
peigne fin (décrassoir), et les grosses écailles tombaient aussi sur
le journal. Nous utilisions tous le même peigne, et n'avons jamais eu
peur d'attraper cette maladie.
Mon père n'avait pas de complexes. Il ne portait pas de chemises à
manches courtes, à cause des plaques aux coudes. Les gens n'étaient pas
aussi "narreux" que maintenant, et mon père
séduisait son monde, et ne dégoûtait personne, malgré le psoriasis qui
dépassait sur son front. Il se tartinait une pommade qui sentait très
fort le goudron.
Qu'en
pensez-vous ?
N'était-elle pas cancérigène, de ce fait ? (Mon
père n'eut jamais de cancer, toutefois...).
A propos du grattage à
l'aide du canif ou du peigne : est-ce que cela
soulageait vraiment ? Que pensez-vous de cette façon de faire ?"
Cécile M : "J'ai eu
l'occasion d'observer un certain nombre de fois, chez des
personnes âgées, des plaques dans les cheveux, à certains endroits,
mais pas spécialement à la bordure. Elles étaient collantes (le cheveux
en était prisonnier), et blanc-gris, et si on grattait avec le peigne,
des pellicules tombaient. Si on insistait, par dessous, il y avait
comme des plaies rouges. Il se pourrait que ces gens ne se
lavaient pas assez les cheveux. Mais est-il possible que de simples
pellicules puissent former cela, et ne peut-on supposer qu'il
s'agissait là aussi de psoriasis, même si ailleurs il ne semblait pas y
en avoir ?"
Docteur François TRUCHETET, Dermatologue - CHR
THIONVILLE
En collaboration
avec Mme Michèle GROSJEAN, Présidente de l'association PSO de Lorraine
Questions 1 - 2 - 3 :
Pourrait-on tout d'abord
rassurer un public non averti, que cette affection de la peau, très
inesthétique, rebute parfois : pouvez-vous nous confirmer son absence
totale de contagiosité ?
Quelle en est la fréquence,
dans la population occidentale ?
Cette maladie atteint-elle
au même degré toutes les races.
Les deux sexes sont-ils
également concernés ?
Réponses 1 - 2 - 3 :
Le psoriasis n'est pas une
maladie contagieuse.
Le psoriasis affecte les
sexes de manière équivalente.
Sa prévalence varie en
fonction de facteurs ethniques et environnementaux (ensoleillement).
Elle est plus particulièrement élevée dans la population blanche des
pays occidentaux où elle s'échelonne de 1,5 % (Europe Centrale) à 5 %
(Norvège) alors qu'elle reste faible chez les africains de l'Ouest, les
noirs Américains, les Asiatiques.
Question 4 :
Y a-t-il un âge
préférentiel
pour la contracter ?
Réponse 4 :
Le Psoriasis peut débuter à
tous les âges de la vie et être présent à la naissance. L'âge de début
moyen se situe à 33 ans avec 75 % des cas avant 40 ans. On distingue 2
pics de début :
Le type I, qui correspond à 75 % des patients, a un début
précoce avant 40 ans. Il s'agit souvent de formes familiales.
Le type II a un début plus tardif après 55 ans. Chez ces
patients, la maladie est souvent moins sévère.
Questions 5 - 6 - 7 - 8 :
Peut-on dire qu'il s'agit
d'une maladie bénigne (du point de vue physiologique) ? Comment se
présente-t-elle le plus souvent ? Et à quels endroits ? A quoi est lié
son aspect caractéristique ? Existe-t-il des degrés de gravité diverse ?
On nous parle beaucoup, sur
internet, d'une maladie auto-immune. Pouvez-vous mieux nous faire
comprendre ce terme ?
Il semblerait que certaines
causes soient à l'origine de l'apparition de la maladie… Voulez-vous
nous les énumérer…
Parmi ces causes
suspectées,
y en a-t-il qui soient prouvées ? (Autrement dit, peut-on provoquer
artificiellement du psoriasis chez des animaux de laboratoire ?).
Réponses 5 - 6 - 7 - 8 :
Le psoriasis est une
maladie
qui touche la peau et les phanères (ongles, cheveux). Mais c'est une
maladie qui atteint parfois les articulations, ce qui peut en faire,
dans certains cas, sa gravité.
Enfin, c'est une maladie
générale qui est associée à un risque plus "élevé" de maladies
vasculaires. En effet, le syndrome métabolique (association de
symptômes différents) qui associe obésité abdominale, hypertension
artérielle, troubles du métabolisme des sucres (diabète),
hyperlipidémie, touche 10 % de la population française. Il est associé
au psoriasis de façon significative. Ce syndrome prédispose à une
surmortalité cardiovasculaire. Il faut donc le dépister chez les
patients ayant un psoriasis et lutter contre tous ces facteurs de
risque cardiovasculaire et également contre le tabac. Le psoriasis a
une origine multifactorielle : un terrain génétique prédisposant et des
facteurs auto-immuns. En effet, la plaque de psoriasis résulte de
l'interaction des kératinocytes (cellules de la peau) et des
lymphocytes (cellule de l'immunité) avec des interactions multiples.
Les lymphocytes et les kératinocytes communiquent par le biais de
signaux appelés cytokines (inter………….., facteurs de croissance…..). Il
existe une inflammation commune dans le psoriasis et l'obésité par le
biais de cytokines communes (IL6, TNF) qui expliquerait l'association.
Les lésions de psoriasis correspondent à un renouvellement continu et
excessif de la peau. Les facteurs déclenchants, sur un terrain
génétique prédisposant, sont des facteurs environnementaux (infection,
traumatismes physiques cutanés (frottement répété…), stress
psychologique, médicaments, alcool…).
Peut-on dire qu'il s'agit
d'une maladie bénigne (du point de vue physiologique) ?
Est-ce douloureux ? Cela
démange-t-il ?
Est-il possible que vous
présentiez les différences d'aspect entre eczéma et psoriasis ?
Existe-t-il, outre le fait qu'il s'agisse dans les deux cas de
dermatoses, des points communs caractéristiques (de causes, d'aspects,
de symptômes) entre eczéma et psoriasis ?
Existe-t-il des cas de
guérison ?
Réponses 5 - 9 - 10 - 11 :
Il s'agit d'une maladie
bénigne mais qui retentit sur la qualité de vie (image corporelle) et
pouvant être sévère en touchant le cuir chevelu, les ongles et les
articulations. Ce sont souvent des plaques rouges avec des squames
(pellicules) sur les genoux, les coudes, le dos, le cuir chevelu, mais
toute partie du corps peut être atteinte, y compris les organes
génitaux externes mais ce n'est pas une maladie sexuellement
transmissible.
Les démangeaisons sont très
variables. Cela peut être douloureux, surtout dans les localisations
des mains ou des pieds avec des fissures très gênantes…
La distinction entre eczéma
et psoriasis est souvent aisée mais parfois ces maladies peuvent
coexister chez les mêmes individus. L'eczéma n'a pas de répartition
aussi caractéristique (genoux, coudes, cuir chevelu…). Les lésions sont
souvent suintantes avec des petites cloques et les démangeaisons plus
fréquentes. Le psoriasis, c'est comme l'hypertension, on peut être en
rémission pendant des années ou toute la vie mais cela peut revenir à
tout moment.
Questions 12 - 14 :
Quels sont les traitements
médicamenteux habituellement utilisés ? Y a-t-il des effets secondaires
à surveiller ? En particulier, les corticoïdes peuvent-ils être
utilisés tout le temps ?
Les effets bénéfiques des
UV
sont-ils prouvés dans tous les cas ? Dans certains cas ?
Réponses 12 - 14 :
Les traitements sont
multiples et dépendent de la gravité de l'état. Ils permettent de faire
disparaître les lésions, de mettre en rémission.
Les crèmes, lotions, gels à
base de cortisone et de dérivés de la vitamines D sont très utiles si
employés correctement. Des noyaux ultraviolets sont également
intéressants (UVB TL01, PUVAthérapie) mais il faut les économiser car
si on dépasse plus de 300 séances, des risques de cancers cutanés
existent.
Des médicaments par voie
générale sont utilisés dans les formes plus sévères : rétinoïdes,
méthotrexate, cyclosporines, anti-TNF (tumor necrosis factor). Les
médicaments doivent être utilisés avec précaution car ils ont des
effets indésirables et le bénéfice/risque doit toujours être bien
évalué.
Enfin, les cures thermales
peuvent être un appoint utile (La Roche Posay, Avène, Uriage… la Mer
Morte) avec des rémissions durant parfois plusieurs mois.
Nous avons aussi entendu
parler de produits naturels (en particulier "camomille allemande",
oméga 3, huile de poisson, etc). Qu'en est-il ?
Réponse 13 :
Les produits naturels
peuvent être bons ou mauvais mais attention aux produits très onéreux
et pour lesquels aucune preuve d'efficacité n'a été démontrée (lait
d'anesse, sels de la Mer Morte, poissons mangeurs de squames…). Les
acides gras oméga 3 (huile de poisson) peuvent être
intéressants.
Question 15 :
Même question pour les
séances d'hypnose ou de méditation…
Réponse 15 :
L'hypnose, la méditation,
le
sport, la relaxation, sont des aides souvent très bénéfiques.
Question 17 :
Enfin (question un peu…
tourmentée…) : supposons qu'une personne soit brûlée sur une partie de
son corps au 3ème degré, juste à un endroit où il plaçait
habituellement une plaque de psoriasis. Est-ce que la plaie pourra
cicatriser de même qu'ailleurs ? Est-ce que par la suite, le psoriasis
se placerait malgré tout à l'endroit de cette plaie ?
Réponse 17 :
En cas de plaie ou de
brûlure, la cicatrisation se fait dans d'excellentes conditions mais
parfois, le psoriasis se localise sur ces lésions cicatricielles
(phénomènes de Koebner).
Question 16 :
Enfin, souvent (c'est
encore
plus vrai pour les femmes), la personne atteinte souffre beaucoup,
moralement, de son aspect physique, surtout lorsqu'il s'agit de parties
visibles (mains ou visage) et ceci d'autant plus qu'elle sent la
réprobation, voire le dégoût, sur le visage des non avertis…
Existe-t-il des groupes de soutien ?
Réponse 16 :
Oui, il existe des groupes
de soutien organisés en particulier par l'association AMLCP
(Association Pour la Lutte Contre le Psoriasis), 53, Rue des compars -
75019 PARIS - 01 42 39 02 55 et la représentante de la région Lorraine
est Madame GROSJEAN, 10 Rue de la pensée - 54180 HAUDREMONT - 03 83 57
15 18.
Ce soutien peut être
organisé pour des personnes seules ou en groupe de paroles avec des
patients, médecins, psychologues. Le regard des autres est souvent
réprobateur et les patients se trouvent ainsi isolés. Pour les femmes,
il existe une culpabilisation en saison estivale (exposition des
jambes, des bras). Des soins de maquillage médical sont possible en
particulier dans certains établissements de cure et sont souvent très
bien ressentis par les patients. Les enfants sont les personnes qui
sont le plus touchées par le regard des autres (isolement dans les
classes…). Une collaboration entre l'association et les enseignants
peut être réalisée rendant les situations plus aisées.
Des cas de séparations,
divorces dans certaines familles ont été occasionnés par le psoriasis
génital.
Il
y a plus de 2 décennies de cela, la revue Science et Vie nous
entretenait déjà de ces techniques, lesquelles, depuis, semblent s'être
encore perfectionnées. La pose de ces implants semble devoir
s'effectuer en plusieurs étapes, portant sur une durée totale
relativement longue, et semble également représenter pour le
porte-monnaie de l'usager un coût élevé, naturellement en rapport avec
le travail et le matériau fourni...
Nous voudrions en savoir
plus...
Tout adulte peut-il prétendre à cette pose, ou bien des
conditions
de santé et ou de configuration de la mâchoire ou de densité osseuse
s'y opposent-elles parfois, et si oui, dans quels cas de figure ?
Depuis
le début des soins, jusqu'à l'implantation finale, combien de temps
s'écoule-t-il, et quelles sont les différentes étapes utiles (pour quoi
faire et avec quelle durée chaque fois) ?
Nous croyons savoir
qu'une partie basale est implantée dans l'os de la mâchoire, sur
laquelle ; sera fixée une tige, sur laquelle se fixera la dent.
Pouvez-vous avec détails nous présenter cette construction assez
élaborée, nous préciser quels métaux interviennent, et nous expliquer
le pourquoi du choix de ces métaux, avec, si possible, schéma(s)
annoté(s) à l'appui ?
Peut-on parfois envisager de ne remplacer
de cette façon qu'une seule dent, ou quelques dents, groupées, ou
simplement celles de la mâchoire supérieure, ou inférieure ?
Il
y a quelques décennies de cela, Science et Vie soulignait les dangers
fréquents de contamination microbienne, lesquels microbes pénétraient
relativement facilement dans l'os (donc dans le corps), via la tige de
liaison dent-implant. Il semblerait qu'aujourd'hui ce problème soit
entièrement résolu... Comment, dès lors, ce risque a-t-il été
neutralisé ?
Peut-il y avoir des allergies ? Dans l'affirmative
: quel en est (environ) le pourcentage ? Existe-t-il d'autres
intolérances ? Liées à quoi ?
Est-ce que l'on "s'habitue" à cela plus vite qu'à un
dentier ?
Ces
implants durent-ils "la vie entière", par exemple jusqu'à 90 ans !? Ou
bien y a-t-il une durabilité moyenne qui a été établie ?
Combien
de temps dure la formation d'un dentiste pour ce genre de pose et où
s'effectue-t-elle ? Combien d'heures théoriques ET d'heures de pratique
?
Pouvez-vous nous donner le coût moyen d'une dent implantée,
et d'une mâchoire complète implantée ?
La caisse de maladie prévoit-elle un remboursement, et dans
quels cas ?
Bien que le cas de chaque Mutuelle puisse varier, quelle
est l'attitude la plus fréquente des Mutuelles ?
Les
avantages de cette méthode par rapport à des dents à pivots, ou à un
dentier, paraissent évidents. Pouvez-vous néanmoins nous les développer
?
La question sera traitée
par
le Docteur Christian THIAVILLE, Chirurgien Dentiste, HETTANGE GRANDE
Docteur Christian THIAVILLE, Chirurgien Dentiste - HETTANGE
La
perte dʼune ou de plusieurs dents affecte le sourire et lʼapparence
dʼune personne donc son interaction quotidienne avec autrui mais
également sa capacité à manger et à parler normalement.
Retrouver
un beau sourire naturel et fonctionnel après avoir perdu des dents est
aujourdʼhui possible ! Lʼabsence dʼune ou de plusieurs dents peut
désormais être remplacée par les implants.
Lʼimplantologie
dentaire est aujourdʼhui une technique éprouvée qui peut améliorer
grandement la qualité de vie des patients en leur permettant dʼallier
lʼaspect fonctionnel et lʼesthétique.
Définition d'un implant
dentaire
Une dent naturelle est
constituée dʼune
partie visible en bouche - la couronne - et dʼune partie ancrée dans la
gencive et lʼos - la racine.
Lʼimplant
dentaire prend le rôle dʼune racine artificielle ancrée dans lʼos, qui
remplace une racine naturelle absente ou perdue et sur laquelle est
placée une dent prothétique. La perte d'une dent ou d'un ensemble de
dents peut ainsi être traitée par la mise en place d'implants dentaires
qui permettent de réaliser des restaurations prothétiques fixes.
Le but du traitement
implantaire
est de rétablir l'esthétique et d'assurer les différentes fonctions de
la bouche comme manger et parler.
Il existe 3 possibilités
pour remplacer une ou plusieurs dents :
L'Implant dentaire
Le Bridge (fixé ou collé)
L' Appareil Amovible
Le bridge dentaire
L'appareil amovible
L'implant dentaire
La meilleure solution pour
remplacer une dent est l'implant dentaire en terme de confort et santé
dentaire. La pose d'implants dentaires est une technique sûre et
fiable. Comme toute intervention chirurgicale, elle exige le respect
des contre-indications, une totale maîtrise de la part du praticien et
une hygiène parfaite de la part du patient.
Pour allier qualité et
esthétisme, les techniques sont de plus en plus sophistiquées
pour poser un implant dentaire.
De nombreuses études ont
prouvé l'excellent pronostic à long terme de cette technique
implantaire. Esthétique, fonctionnelle, cette technique de remplacement
d'une ou plusieurs dents permet de retrouver le sourire.
Le patient doit avoir
terminé sa croissance, disposer d'un volume osseux suffisant et ne pas
souffrir d'une maladie grave. L'état de la bouche est primordial : les
caries et les problèmes de gencives doivent être impérativement soignés
auparavant.
Cette technique implantaire
est même formellement contre-indiquée chez les personnes qui ne peuvent
assurer un brossage soigneux des dents et un contrôle de la plaque
dentaire correct, et qui ne consultent pas régulièrement leur dentiste
après la pose d implants.
Les fumeurs présentent des
risques d'échec beaucoup plus élevés que les non fumeurs.
Les différentes phases de
la pose d'un implant dentaire
La pose d'implants
dentaires
peut se faire dans un cabinet dans une salle stérile prévue à cette
effet.
Si nécessaire, extraction des dents non récupérables
Pose de l'implant et de
la vis de cicatrisation, réalisation d'une couronne ou d'une prothèse
provisoire*. Il faut compter 15 minutes à une demi-heure pour
la pose d'un implant.
Les phases 1 et 2 (extraction et pose de l'implant dentaire) peuvent se
faire dans la même séance, mais la plupart du temps elles sont espacées
de 3 mois
(temps de la cicatrisation osseuse).
Pose du pilier à la place de la vis et prise d'empreintes
pour
préparer la prothèse définitive (bridge ou couronne dentaire)
Pose de la prothèse définitive
Les étapes 3 et 4 doivent
survenir au moins 3 mois après la pose de
l'implant.
* Dans certains cas, il est
possible de placer l'implant, le pilier et
une couronne provisoire lors de la même séance.
Après la pose d'un implant
dentaire, les suites opératoires (gêne, hématome, douleur éventuelle)
sont bien maîtrisées et prises en charge de manière adaptée à chacun.
Quelles sont les suites
opératoires ? Après la mise en place d'implants, diverses réactions
peuvent apparaître :
Une douleur :
elle dépend principalement de l'importance de l'intervention,
c'est-à-dire du nombre d'implants posés dans la séance. La douleur
post-opératoire est très variable d'une personne à une autre. De façon
générale, pour la mise en place de 1 ou 2 implants, la douleur est
nulle ou faible. Pour des interventions plus importantes, une gêne
supplémentaire est à prévoir pendant quelques jours.
Un oedème :
il s'agit d'un gonflement de la gencive et de la joue lié à la réaction
inflammatoire qui suit toute intervention chirurgicale. Il est souvent
présent de façon très légère. Dans certains cas, il peut s'avérer plus
important.
Un hématome :
il est dû à un saignement interne qui persiste de façon transitoire
après l'intervention et survient occasionnellement. Lorsqu'il est
étendu, il peut paraître impressionnant mais il est rarement inquiétant.
Lorsque ces suites
opératoires vous semblent supérieures aux prévisions de votre
chirurgien-dentiste, n'hésitez pas à le lui signaler rapidement afin de
détecter une éventuelle complication.
Gestion
du stress et de la douleur :
Le stress et la douleur liés à une pose d'implant dentaire
peuvent être prévenus et traités de façon efficace grâce à une
prescription bien adaptée en adéquation avec votre état de santé et
avec la lourdeur de l'intervention prévue.
Si vous ne supportez pas les médicaments prescrits ou s'ils
ne vous semblent pas assez efficaces, n'hésitez pas à en parler afin
que votre traitement puisse être revu.
L'implant dentaire est
constitué de biomatériaux biocompatibles. L'implant dentaire est en
titane, biomatériau très résistant aux contraintes : les implants sont
indéformables et ne cèdent pas sous les contraintes mécaniques de la
mastication.
Les implants dentaires ne
provoquent pas de réaction pathologique dans les différents tissus
humains avec lesquels ils sont en contact. Ils ne subissent pas de
transformations chimiques au contact des tissus, ou des éléments qui
peuvent se trouver dans la bouche. Ils s'intègrent parfaitement à leur
environnement.
Différents types d'implants
La forme des implants est
cylindrique ou conique en forme de vis sans fin. Leur amélioration
reste toujours en constante évolution mais les formes restent les mêmes.
Leurs dimensions (diamètre
et longueur) varient en fonction de la profondeur et de l'épaisseur de
l'os devant recevoir l'implant. Les implants dentaires peuvent être
soit enfouis sous la gencive, soit la traverser, ce cas permettant la
réalisation sur le champ d'une prothèse provisoire sur l'implant
dentaire fixe.
Le prix
La sécurité sociale ne
rembourse qu'une infime partie de la prothèse supra implantaire
(environ 50 euros). L'implant quant à lui n'est pas du tout remboursé.
Les remboursements des
mutuelles sont variables d'une mutuelle à l'autre, certaines peuvent
rembourser la quasi totalité de l'implant et de la prothèse sur implant.
Pour un implant unitaire,
il
faudra compter environ 1700 euros (1 implant + 1 couronne sur implant).
Pour un appareil complet,
il
faudra compter 6500 euros pour l'arcade maxillaire et 6500 Euros pour
l'arcade mandibulaire (4 implants + une prothèse complète sur implant
en résine).
Conclusion
L'implant est une solution
de choix car il permet de remplacer une ou plusieurs dents sans
affecter les autres dents, et offre une prothèse à la fois fixe et
confortable.
Les implants ont une durée
de vie de plusieurs dizaines d'années.
Si vous êtes concerné, vous
devez, comme tous les porteurs d'implants, observer une hygiène
dentaire extrêmement rigoureuse et effectuer des contrôles très
régulièrement.
Les problèmes de prostate
préoccupent les hommes presqu'autant que les problèmes
cardiovasculaires. Si ces derniers sont soupçonnés de menacer
directement leur vie, les premiers ne manquent pas, néanmoins,
d'inquiéter :
apparitions de cancers sournois dont il serait bon de
programmer l'ablation tant qu'il n'est pas encore trop tard
risques d'impuissance, voire de pertes urinaires, en
corrolaire... s'installant dès lors, (peut-être ou probablement...)
bien trop tôt, au gré des uns et ou des autres...
Question 1 :
pouvez-vous
dans un premier temps nous décrire l'aspect de cette
prostate, et son positionnement, dans le corps de l'homme, ainsi que
son ou ses rôle(s) précis (éventuellement avec schéma à l'appui) ?
Question 2 :
pourriez-vous
nous fournir les résultats des plus récentes statistiques :
sur le nombre de personnes traitées pour cancer de la
prostate (pour
l'année de référence) ?
sur le pourcentage de mortalité, tous stades confondus,
pour
cette même année ?
Question 3 : on nous
parle
d'ablation, de destruction par radiothérapie et même de
chimiothérapie (antihormones ?)
l'homme, dans le cas d'ablation ou de destruction par
radiothérapie,
devient-il alors dans tous les cas STERILE ?
quel est le pourcentage de cas où l'acte sexuel n'est plus
possible,
ou du moins très perturbé dans le cas d'ablation ?
même question pour la radiothérapie ?
enfin, les "antihormones" sont utilisées dans
quels cas, et avec quels inconvénients ?
Question 4 : la détection du cancer du sein, par de
périodiques
mammographies, ainsi
que celle du cancer du colon, par le test hémoccult, suivi
éventuellement de coloscopie, est très bien organisée en France. Les
examens sont gratuits, et concernent la population jusqu'à l'âge de 74
ans. En particulier AMODEMACES est chargée par l'état d'organiser le
contact avec le public à ce propos. Or, le marqueur PSA du
fonctionnement de la prostate permet de
suspecter un cancer de cet organe à partir d'une certaine concentration
dans le sang, examen facilement réalisé par un laboratoire d'analyse
biologique. Pourquoi dès lors le dépistage n'est-il pas organisé, lui
aussi, systématiquement, et laissé au bon vouloir du patient ? Est-ce
uniquement une question de financement ? Pouvez-vous développer ?
Après
réponses du Dr REGIN, Mme Candide (de Cancer-Espoir) lui posera, comme
dans un vrai débat, des questions supplémentaires. Le moment venu,
celles-ci, suivies des réponses, figureront à la suite du
développement... Avec elles, la caméra sera braquée sur le petit
détail, parfois un peu vite effleuré, et qui prendra-là toute son
importance...
Pouvez-vous
dans un premier temps nous décrire l'aspect de cette
prostate, et son positionnement, dans le corps de l'homme, ainsi que
son ou ses rôle(s) précis (éventuellement avec schéma à l'appui) ?
Réponse : anatomie et rôle
de la
prostate
Anatomie
:
La prostate est une glande
située sous la vessie et en avant du rectum.
Elle a la forme d'une
châtaigne et mesure, lorsqu'elle n'est pas hypertrophiée, environ 3x4
cm et est entourée d'une capsule fibro-élastique.
Elle est traversée par
l'urètre qui est le canal qui permet d'évacuer les urines de la vessie.
Ce canal urinaire est fermé
lors de la phase de continence par 2 muscles circulaires, les
sphincters.
Le sphincter supérieur
appelé col de la vessie est situé au dessus de la prostate et fait
partie intégrante de la vessie, le sphincter inférieur est situé juste
en dessous de la prostate. C'est précisément ce dernier muscle qui
assure seul la retenue des urines, la continence urinaire, après les
interventions sur la prostate.
La prostate est le lieu
d'arrivée des canaux déférents et éjaculateurs qui véhiculent le sperme
produit par les vésicules séminales et les testicules.
Elle est longée par deux
pédicules vasculo-nerveux qui cheminent sur le bord postéro-latéral de
la glande au contact de sa capsule de chaque côté, en avant du rectum.
Ces pédicules sont
responsables de la vascularisation et de l'innervation d'une partie de
la verge et jouent dont un rôle majeur dans l'érection.
Les nerfs cheminant au
contact de la capsule prostatique envoient dans la prostate des petits
rameaux nerveux qui traversent la capsule et peuvent être un chemin
permettant à la tumeur de diffuser en dehors de la prostate. Cela
explique que la conservation de ces pédicules ne peut pas être réalisée
dans tous les cas.
La décision de les
conserver ou non lors de la chirurgie sera prise préalablement par le
chirurgien en fonction des examens réalisés dans le bilan d'extension
de la tumeur, de la persistance d'une activité sexuelle et des désirs
des patients.
Rôle de
la prostate :
Elle est formée de petites
glandes secrétant le liquide séminal qui
entre dans la composition du sperme. Ce liquide est composé de nombreux
enzymes dont la phosphatase acide et le PSA (Prostate Specific Antigen
= antigène spécifique de la prostate), ce dernier participant à la
liquéfaction du sperme, d'électrolytes, de sels minéraux dont le
magnésium, de zinc, d'acide citrique, de spermine et de spermidine qui
donnent son odeur au sperme.
La prostate contrairement
aux idées reçues n'a aucun rôle urinaire et
la pathologie urinaire due à la prostate n'est liée qu'à la position
anatomique de cette dernière. En effet, la prostate entoure l'urètre
par où passe l'urine pendant les mictions (vidange vésicale). Elle peut
donc en cas d'augmentation de volume pour une pathologie bénigne ou
maligne écraser le conduit et entrainer des difficultés à vider la
vessie.
Pourriez-vous
nous fournir les résultats des plus récentes statistiques :
sur le nombre de personnes traitées pour cancer de la
prostate (pour
l'année de référence) ?
sur le pourcentage de mortalité, tous stades confondus,
pour
cette même année ?
Réponse :
Le cancer de la prostate
est le plus fréquent des cancers de l'homme de
plus de 50 ans.
25% des nouveaux cas de
cancer découverts chez les hommes sont des cancers de la prostate.
Plus de 5% des cancers de
la
prostate sont liés à une prédisposition héréditaire.
Données 2010 en France
(références : Institut
National du Cancer) :
Nombre de nouveaux cas estimés de cancer de la prostate en
2010 = 71 500
Âge moyen au diagnostic en 2005 = 71 ans mais certains
hommes sont atteints à un âge plus précoce
Taux d'incidence (standardisé monde) en 2010 = 128,8 pour
100 000
hommes
Nombre de décès par cancer de la prostate estimés en 2010 =
8 790
Taux de mortalité (standardisé monde) en 2010 = 11,2 pour
100 000
hommes
Âge médian au décès sur la période 2003-2007 = 80 ans
Survie relative (pour des diagnostics portés entre 1989 et
1997)
à 1 an = 94 %
à 5 ans = 80 %.
Le
cancer
de la prostate est
la 4ème cause de mortalité par
cancer, avec moins de 10 000 décès par an. L'accentuation de la baisse
de la mortalité par cancer de la prostate depuis 2000 est due à
l'amélioration de la prise en charge de ce cancer.
On nous
parle
d'ablation, de destruction par radiothérapie et même de
chimiothérapie (antihormones ?)
l'homme, dans le cas d'ablation ou de destruction par
radiothérapie,
devient-il alors dans tous les cas STERILE ?
quel est le pourcentage de cas où l'acte sexuel n'est plus
possible,
ou du moins très perturbé dans le cas d'ablation ?
même question pour la radiothérapie ?
enfin, les "antihormones" sont utilisées dans
quels cas, et avec quels inconvénients ?
Réponse : conséquences
sexuelles des traitements du cancer de la prostate :
Le cancer de la prostate
peut être traité de différentes façons en fonction de son degré
d'extension et de gravité, des pathologies associées présentées par le
patient, de son âge, du choix qu'il aura fait après qu'il ait été
informé des différentes solutions thérapeutiques envisageables dans son
cas et de leurs conséquences.
Fertilité
et traitement chirurgical et radiothérapique du cancer de la prostate :
Il s'agit d'une question à
vrai dire rarement posée par les patients présentant un
cancer de la prostate car celui-ci survient à un âge ou le désir de
paternité n'est en général plus une priorité.
Cela peut néanmoins être
une préoccupation chez certains patients notamment les plus jeunes (le
cancer de la prostate est très rare avant 50 ans).
Après chirurgie radicale
de
la prostate l'homme est stérile même si dans un certain nombre de cas
les érections sont conservées et les rapports sexuel possibles.
La prostate étant enlevée
ainsi que les vésicules séminales et les canaux déférents
sectionnés, il n'y a plus d'éjaculation même si l'orgasme persiste.
Les possibilités de
fécondation sont donc nulles.
Après radiothérapie, la
fertilité pourrait théoriquement être conservée dans les cas où les
érections persistent et permettent un rapport sexuel complet car
l'éjaculation est préservée.
En fait l'irradiation de
la
prostate modifie les secrétions séminales et prostatiques et le
rayonnement diffuse vers les testicules ce qui compromet de façon
drastique la qualité du sperme.
En pratique il est
conseillé à tout patient devant subir un traitement de ce type de
demander une conservation de sperme dans un centre agréé (CECOS) afin
de pouvoir réaliser une procréation médicalement assistée avec le
sperme congelé.
Si cela n'a pas été
réalisé
il existe encore une solution, mais beaucoup plus complexe, qui
consiste à aller prélever chirurgicalement des spermatozoïdes
directement au niveau des testicules pour réaliser chez la compagne une
insémination artificielle par micro-injection d'un spermatozoïde dans
un ovule, lui même prélevé chirurgicalement et ensuite implanté dans
l'utérus.
Sexualité
et traitement
chirurgical et radiothérapique du cancer de la prostate :
Plusieurs facteurs peuvent
influencer l'apparition des troubles sexuels
ou la non récupération après traitement.
D'une manière générale les
troubles sexuels surviennent d'autant plus
souvent que le patient est avancé en âge et qu'il existe déjà de petits
troubles sexuels, qui sont déjà présents dans 25 à 40 % de la
population
masculine de cette classe d'âge.
Certaines pathologies déjà
présentes chez les patients augmentent ce
risque (diabète, artérite, troubles neurologiques…) ainsi que
certains traitements (anti-hypertenseurs, neuroleptiques…)
Sexualité
après prostatectomie radicale :
Des troubles de l'érection
sont fréquents après ablation de la prostate
et apparaissent immédiatement après l'intervention.
Ils sont liés à la
non-conservation ou à la lésion des bandelettes
neurovasculaires au cours de l'intervention.
Si les deux bandelettes
neurovasculaires sont ôtées, le risque
d'impuissance est presque de 100 %.
Si une ou les deux
bandelettes ont pu être conservées, le risque
d'impuissance est de 20 à 50 %.
Même si la préservation
des
bandelettes a été possible, un délai de 6 à
12 mois peut être nécessaire avant le retour à une fonction sexuelle
normale.
Comme déjà signalé plus
haut la prostatectomie totale entraîne une
impossibilité définitive d'éjaculer. La prostate et les vésicules
séminales sont en effet enlevées. Or ce sont elles qui produisent les
sécrétions qui, avec les spermatozoïdes, constituent le sperme.
L'éjaculation, cependant,
n'est pas liée à la sensation de plaisir qui
reste intacte.
Sexualité
après
radiothérapie pour cancer de la prostate :
Les troubles de l'érection
en cas de radiothérapie ne sont pas
immédiats en général et ne surviennent que progressivement, en quelques
mois, voire quelques années, en moyenne chez 50 à70 % des patients.
Il faut
insister sur le
fait
qu'une prise en charge des troubles de la
sexualité doit être proposée au patient et qu'il existe différents
traitements adaptés à l'importance des troubles de l'érection et à la
demande des patients.
Hormonothérapie
et cancer de
la prostate :
Le cancer de la prostate
est un cancer dit hormono-sensible,
c'est-à-dire que son développement est stimulé par des hormones
masculines : les androgènes et plus particulièrement la testostérone,
responsable des caractères masculins.
L'hormonothérapie consiste
à empêcher l'action stimulante de la
testostérone sur les cellules cancéreuses pour stopper le développement
du cancer.
L'association d'une
hormonothérapie et d'une radiothérapie est le
traitement de référence des cancers de la prostate localisés à haut
risque et des cancers de la prostate localement avancés.
Une hormonothérapie de
longue durée est le traitement de référence des
cancers de la prostate avec atteinte ganglionnaire et des cancers de la
prostate métastatiques.
Le médecin peut également,
dans certains cas, proposer au patient de
différer la mise en route du traitement hormonal (associé ou pas à une
radiothérapie). On parle alors d'abstention - surveillance.
Une hormonothérapie peut
aussi être utilisée en complément d'autres
traitements (après une chirurgie ou avant une curiethérapie par
exemple).
Effets
secondaires de
l'Hormonothérapie :
Toutes les formes
d'hormonothérapie engendrent des effets secondaires.
La survenue et l'intensité
de ces symptômes dépendent de chaque
individu.
Les effets secondaires
suivants sont communs aux différents types
d'hormonothérapie :
bouffées de chaleur
troubles de l'érection
modifications de l'apparence physique (notamment prise de
poids)
diminution de la masse osseuse (ostéoporose)
baisse de la libido
gonflement et sensibilité de la poitrine
irritabilité
D'autres effets
secondaires spécifiques à chaque traitement peuvent
également apparaître.
La détection du cancer du
sein, par de périodiques mammographies, ainsi que celle du cancer du
colon, par le test hémoccult, suivi éventuellement de coloscopie, est
très bien organisée en France. Les examens sont gratuits, et concernent
la population jusqu'à l'âge de 74 ans. En particulier AMODEMACES est
chargée par l'état d'organiser le contact avec le public à ce propos.
Or, le marqueur PSA du fonctionnement de la prostate permet de
suspecter un cancer de cet organe à partir d'une certaine concentration
dans le sang, examen facilement réalisé par un laboratoire d'analyse
biologique. Pourquoi dès lors le dépistage n'est-il pas organisé, lui
aussi, systématiquement, et laissé au bon vouloir du patient ? Est-ce
uniquement une question de financement ? Pouvez-vous développer ?
Réponse : dépistage du
cancer de la prostate :
La question du dépistage
systématique du cancer de la prostate reste un sujet controversé.
En effet d'importantes
questions restent posées et notamment l'impact du dépistage en terme
d'amélioration de la survie pour l'ensemble des populations concernées,
mais aussi les risques du sur-diagnostic (diagnostic d'un cancer qui ne
se serait jamais révélé du vivant de la personne) et surtout de
sur-traitement (traitement d'un cancer sans impact sur le pronostic de
la maladie) principalement en cas de cancer diagnostiqué à un stade
très précoce et peu agressif chez un sujet âgé.
La détection précoce du
cancer de la prostate repose actuellement sur le toucher rectal et un
dosage du PSA total.
Le problème du coût de ce
dépistage est bien entendu un facteur à prendre en considération car au
delà du prix du dosage du PSA lui même il faut prendre en compte le
coût des examens complémentaire qui seraient induits par la découverte
d'un PSA anormal et celui du traitement des cas supplémentaires de
cancer découverts.
Une étude européenne
portant
sur plus de 160000 hommes, dont la moitié bénéficiait d'un dépistage et
l'autre moitié n'en bénéficiait pas, a été publiée en 2009.
Avec un recul de 9 ans de
suivi, il a été démontré que le dépistage permet de diminuer de 20% la
mortalité par cancer chez les hommes de 55 à 69 ans mais au prix d'un
risque de sur-traitement de cancers peu évolutifs.
Une étude américaine
publiée
simultanément mais sur un effectif moindre de 76000 patients et avec un
suivi de 7 ans n'a en revanche pas montré de différence entre les deux
groupes de patients mais cette étude paraît moins fiable sur le plan
statistique.
Le problème de ce type
d'étude est que le cancer de la prostate est un cancer qui évolue
lentement et que les traitements sont de plus en plus performants, ce
qui rend difficile l'interprétation d'études avec seulement 9 ans, pour
la plus longue, de suivi.
Une durée de l'ordre de 15
ans serait sans doute nécessaire pour avoir des résultats
interprétables avec plus de fiabilité.
Aujourd'hui l'attitude de
l'association Française d'Urologie est de recommander le dépistage
individuel à partir de 55 ans et jusqu'à 69 ans mais elle le
recommande à partir de 45 ans chez les hommes à haut risque de
développer un cancer de la prostate (origine afro-antillaise ou
antécédent familial).
La Haute Autorité de Santé
et l'Institut National du Cancer ne recommandent toujours pas le
dépistage de masse car ces institutions considèrent qu'il n'y a pas de
données scientifiques suffisantes pour le justifier à ce jour.
L'urologue se doit donc à
ce
jour d'expliquer à son patient les avantages et inconvénients du
dépistage, qui reste la décision individuelle d'un patient
informé.
D'après ce que nous croyons savoir, une personne
transsexuelle
estime que son sexe n'est pas celui de son état civil, ni de ses
organes génitaux : un homme se considérerait alors comme une femme, et
inversement. Y a-t-il des facteurs objectifs pour donner raison à cette
personne : chromosomes, présence à la fois d'ovaires et de testicules,
etc... ? Ou est-ce uniquement une idée que la personne se fait ?
Voulez-vous expliquer la différence
entre une personne homosexuelle et une personne transsexuelle ? L'un
peut-il en-même temps être l'autre ? Dans quels cas précis ?
Nous croyons savoir que des opérations
appropriées peuvent donner à la personne qui, de ce fait, le souhaite,
l'apparence extérieure du sexe opposé. Peut-on concevoir aussi, pour
que
la transformation soit plus profonde, une greffe de gonades (ovaires ou
testicules) ?
Y a-t-il beaucoup de chirurgiens qui
sont capables d'effectuer les transformations souhaitées, et qui
acceptent de le faire ?
Peut-on concevoir une femme
extérieurement transformée en homme avec pénis mais conservant
néanmoins intacts ses ovaires et son utérus ? Et dans ce cas
pourrait-elle avoir des enfants d'un autre homme ?
Si oui, dans ce cas, quel aurait été
l'intérêt de se faire transformer extérieurement en homme, et
de jouer quand même le rôle de la femme ?
Est-ce qu'on peut concevoir un homme
se faisant transformer en femme, donc avec absence de pénis, mais
conservant ses testicules ?
Cette personne pourrait-elle avoir un
vagin ?
Est-ce exact que des pénis peuvent
être construits pour une femme, à partir de la peau de son bras ?
Peut-il y avoir sensation de plaisir
sur des organes ainsi rapportés ?
Les nouveaux organes, ainsi créés ou
greffés, peuvent-ils être (plus ou moins) fonctionnels ? Autrement dit,
des rapports sexuels normaux peuvent-ils avoir lieu entre un homme
devenu "femme", et un autre homme... ou l'inverse ?
Est-ce que, suite à ce genre
d'opération, des douleurs chroniques peuvent s'installer sur les
parties recousues d'une façon plus ou moins fréquente ?
Est-ce que les fonctions d'évacuation
de l'urine ne risquent pas d'être perturbées, et le risque d'infection
urinaire est-il augmenté ?
Quelqu'un qui s'est fait ainsi opérer
peut-il ensuite "revenir en arrière" ?
Est-ce exact que les personnes ainsi
transformées absorbent régulièrement des hormones pour mieux ressembler
au modèle sexuel souhaité ? Homme absorbant des oestrogènes, et la
femme de la testostérone ?
Si oui, le risque de cancer n'est-il
pas augmenté ?
Une femme peut-elle alors obtenir de
la barbe et perdre ses cheveux, et un homme voir grossir ses seins ?
Y a-t-il des hommes qui se font
construire de faux seins ?
Si la personne, ensuite, est mieux
dans sa tête, et plus sereine, ainsi transformée, cela risque de
produire quand même, dans son environnement, une certaine gêne, voire
un profond malaise : exemple : si un professeur homme revient un jour
dans son établissement, avec l'aspect d'une femme, la réaction de ses
élèves et de ses collègues ne risque-t-elle pas d'être négative, et dès
lors la personne transformée, se sentant mal acceptée dans son nouveau
statut, ne risque-t-elle pas d'être plus malheureuse qu'auparavant ? Ou
bien est-elle obligée de choisir un nouvel environnement ? Un
homme marié, père de famille, ne risque-t-il pas le divorce d'avec sa
femme, et ses enfants, en âge de comprendre, pourront-ils facilement,
ensuite, l'appeler encore Papa ?
Autrement dit, le problème est fort
complexe, socialement parlant, et aussi éthiquement parlant.
Pouvez-vous un peu développer ?
Ne se pose-t-il pas pour les médecins
qui pratiquent ce genre d'opération certains cas de conscience ? Ne
peut-on être tenté de les accuser d'être des apprentis sorciers ?
Enfin, existe-t-il des rapports de
sondage faisant ressortir, dans notre société, une majorité pour
approuver ou désapprouver ce genre d'opération ? Ou pour considérer
plutôt qu'il s'agit-là de problèmes très personnels que
chacun a le droit d'essayer de résoudre comme il le peut ?
Est-ce que le législateur accepte
facilement, sur une carte d'identité, ce changement de sexe, après
l'opération ? Des précédents existent-ils, à votre connaissance ?
D'après ce que nous croyons
savoir, une personne transsexuelle estime que son sexe n'est pas celui
de son état civil, ni de ses organes génitaux : un homme se
considérerait alors comme une femme, et inversement. Y a-t-il des
facteurs objectifs pour donner raison à cette personne : chromosomes,
présence à la fois d'ovaires et de testicules, etc... ? Ou est-ce
uniquement une idée que la personne se fait ?
Réponse 1 :
Le transsexualisme est un
trouble de l'identité sexuelle (de l'identité de genre) et se
caractérise par la conviction profonde qu'a un individu d'appartenir au
sexe opposé à son sexe physique. C'est une pathologie rare : 1/100000
personnes.
Il n'y a aucun facteur
objectif pour donner raison à ces personnes : il est convenu d'appeler
transsexuel masculin (MTF), un patient né avec une formule
chromosomique masculine XY et des organes génitaux normaux masculins,
transsexuel féminin (FTM), le patient né avec une formule chromosomique
féminine XX et des organes génitaux féminins normaux.
Le débat sur l'ETIOLOGIE
biologique du transsexualisme s'enrichit d'une découverte de 1995,
publiée dans la revue "Nature". Le noyau de la strie terminale (située
au niveau de l'hypothalamus) est plus petit chez les transsexuels que
chez les hommes, et de la même taille que chez les femmes.
Ceci pourrait être le
résultat d'une action hormonale au moment du développement cérébral (à
noter que la comparaison entre les homosexuels et les hétérosexuels n'a
pas révélé de différence dans le volume de ce noyau).
Les troubles de l'identité
pourraient se développer à la suite de troubles de l'interaction entre
les hormones sexuelles et le développement cérébral. Bien entendu, tout
cela n'est qu'hypothèse et devra être vérifié par l'étude de la
différenciation de ces régions neuro-anatomiques, responsables du
développement sexuel.
Question 2 :
Voulez-vous expliquer la
différence entre une personne homosexuelle et une personne
transsexuelle ? L'un peut-il en-même temps être l'autre ? Dans quels
cas précis ?
Réponse 2 :
Une personne transsexuelle,
comme nous venons de le dire, a un trouble de l'identité, elle perçoit
une différence douloureuse entre le genre auquel elle pense appartenir
et son sexe biologique, tandis que dans l'homosexualité, il
n'y a pas de troubles de l'identité sexuelle, un homme se prend pour un
homme, et une femme semblablement. L'homosexualité est le désir,
l'amour, l'attirance et/ou les relations sexuelles entre
personnes de même sexe, n'ayant pas de trouble de l'identité, il s'agit
d'une orientation sexuelle. Se considérer femme quand on est un homme
(MTF) amène à chercher la compagnie d'un homme tout naturellement
(orientation culturelle attendue). C'est donc différent d'être une
femme et d'être attirée par les femmes. Les transsexuels non opérés se
décrivent le plus souvent avec une sexualité limitée, défense ou fuite
par peur d'être confondus avec des prostituées, des homosexuels, des
travestis. Le transsexuel MTF exprime son désir du partenaire
comme par exemple la femme qu'il se sent être et non comme l'homme
qu'il est, et inversement pour le transsexuel FTM.
Leur sexualité est le plus
souvent à sens unique (ils acceptent de caresser leurs partenaires mais
refusent le contact proche ou au niveau de leur sexe). Les partenaires
FTM se bandent les seins afin de les aplatir, mettent de faux pénis.
Les transsexuels MTF portent des faux seins, et scotchent le plus
souvent leur sexe entre leurs jambes. L'homosexualité a été retirée de
la liste des pathologies psychiatriques en 1990, la transsexualité,
tout récemment en Europe (08 /02 /2010).
Nous croyons savoir que des
opérations appropriées peuvent donner à la personne qui, de ce fait, le
souhaite, l'apparence extérieure du sexe opposé. Peut-on concevoir
aussi, pour que la transformation soit plus profonde, une greffe de
gonades (ovaires ou testicules) ?
Réponse 3 :
Avant d'opérer, un dossier
est constitué comprenant le bilan psychologique sexuel, le bilan
endocrinien, l'avis des chirurgiens.
Aucune erreur n'est
possible
dans ce domaine avec d'autres diagnostics :
une simple non-conformité aux stéréotypes comportementaux
liés au rôle sexuel : le garçon manqué chez les filles et les filles
manquées chez les garçons
le travestisme : comportement qui consiste à se vêtir avec
les habits de l'autre sexe et à chercher ainsi, d'une part une pseudo
identité sexuelle et d'autre part une jouissance ou un apaisement
certains délires paranoïaques ou schizophréniques, etc.
Aucune erreur n'est
possible
dans ce domaine, ces interventions rendent ces patients stériles, sont
contraignantes et mutilantes, coûteuses et parfois dangereuses ce qui
nécessite une sécurité à tous les niveaux :
au transsexuel féminin : on enlève les seins, l'utérus et
le
vagin, ensuite on crée un phallus
au transsexuel masculin : on
met des prothèses mammaires ou non, on crée un vagin
Un traitement hormonal préalable est proposé à partir de 23 ans : le
patient est invité à vivre pour une année dans le sexe d'adoption, à en
assumer les références sociales, vestimentaires, professionnelles,
familiales, affectives, sexuelles, afin de s'assurer que c'est bien
ainsi qu'il peut s'épanouir. Si l'hormonothérapie est bien supportée
physiquement et psychologiquement et entraîne des modifications jugées
satisfaisantes et confortables pour les patients (modification de la
pilosité, de la voix, des seins, arrêt des règles, développement du
clitoris), le traitement est poursuivi. Un dermatologue (pour la
pilosité), un phoniatre (pour la voix) sont consultés.
Jusqu'à présent, il n'a
jamais été question de greffe de testicules ou
d'ovaires (ce sont encore des méthodes expérimentales chez l'humain),
qui pourrait éviter les traitements hormonaux en question.
D'autre part, les
chirurgies
n'autorisent en rien un fonctionnement
des organes génitaux reproducteurs autorisant une grossesse, ce genre
d'opération (en particulier vaginoplastie et surtout phalloplastie) est
assez lourde et destructrice de façon irréversible des structures
sexuelles existantes reproductrices, que les patients ne souhaitent pas
posséder.
Question 4 :
Y a-t-il beaucoup de
chirurgiens qui sont capables d'effectuer les transformations
souhaitées, et qui acceptent de le faire ?
Réponse 4 :
Il y a peu de chirurgiens
capables d'effectuer ces transformations et qui acceptent de le faire,
ils font partie de structures habilitées à pratiquer ce genre de
chirurgie et la prise en charge de ces personnes, rappelons-le avec
force, ne peut-être que pluridisciplinaire.
Question 5 :
Peut-on concevoir une femme
extérieurement transformée en homme avec pénis mais conservant
néanmoins intacts ses ovaires et son utérus ? Et dans ce cas
pourrait-elle avoir des enfants d'un autre homme ?
Réponse 5 :
Si une femme a été
extérieurement transformée en homme, et qu'elle a accepté la
phalloplastie, elle aura demandé (on lui aura proposé), d'être de façon
définitive, stérile, avant (la première intervention
est l'ablation des seins..). Elle ne se sent pas femme et ne peut
envisager de porter une grossesse, à aucun point de vue, sinon on se
trompe de diagnostic, ce qui doit être impossible dans ce contexte
d'équipe pluridisciplinaire spécialisée. Généralement, c'est
l'hystérectomie totale avec annexectomie (annexectomie est un synonyme
pour ovariectomie) qui est choisie et pratiquée sur les FTM. Toutefois,
chacun est libre de choisir l'intervention qui lui convient le mieux
suivant ses propres convictions, l'ovariectomie simple peut être
préférée.
Question 6 :
Si oui, dans ce cas, quel
aurait été l'intérêt de se faire transformer extérieurement en homme,
et de jouer quand même le rôle de la femme ?
Réponse 6 :
Un patient transsexuel ne
joue pas un rôle, comme nous l'avons vu, il souffre de ne pas être une
femme ou un homme. Si nous n'intervenons pas pour les aider, ils vont à
la dépression, la tentative de suicide, la marginalisation, les
agressions, la prostitution, etc.
Remettre en adéquation le
psychisme du patient avec son physique est le but. Ni les
antipsychotiques (médicaments), ni la psychothérapie, ne permettent le
renoncement à la demande première de changer anatomiquement de sexe,
sauf erreur de diagnostic de départ.
Est-ce qu'on peut concevoir
un homme se faisant transformer en femme, donc avec absence de pénis,
mais conservant ses testicules ?
Réponse 7 :
Pour tout ce que nous avons
dit précédemment, ce serait un non-sens, et donc non envisageable, ni
par la personne transsexuelle, encore moins par l'équipe médicale. Les
testicules sont une signature masculine trop forte et gênante
hormonalement (pilosité...).
Question 8 :
Cette personne
pourrait-elle
avoir un vagin ?
Réponse 8 :
Tout est envisageable, mais
des protocoles stricts évitent toutes sortes de dérives qui mettraient
ces personnes dans une plus grande difficulté psychologique qu'elles
n'avaient avant la chirurgie, ce qui pour un thérapeute est
inenvisageable.
Question 9 :
Est-ce exact que des pénis
peuvent être construits pour une femme, à partir de la peau de son bras
?
Réponse 9 :
Les chirurgies de
reconstruction de la verge offrent une gamme de techniques variant de
lambeaux fasciocutanés, septocutanés, musculocutanés, ostéocutanés ou
ostéomusculocutanés, prélevés sur des zones sus-pubienne, abdominale,
inguinale, antébrachiale, brachiale, scapulaire, deltoïdienne,
thoracodorsale, péronière et antérolatérale de cuisse.
Question 10 :
Peut-il y avoir sensation
de
plaisir sur des organes ainsi rapportés ?
Réponse 10 :
Voir réponse 11.
Question 11 :
Les nouveaux organes, ainsi
créés ou greffés, peuvent-ils être (plus ou moins) fonctionnels ?
Autrement dit, des rapports sexuels normaux peuvent-ils avoir lieu
entre un homme devenu "femme", et un autre homme... ou l'inverse ?
Réponse 11 :
Je veux répondre à ces deux
questions par une seule réponse : la chirurgie de la réassignation
sexuelle, malgré tous les progrès que l'on ait pu faire depuis des
années, n'aura jamais les qualités d'apparence et de fonction des
organes génitaux primitifs. Un néo vagin ou phallus sera rarement
fonctionnel, ne permettra qu'une sensation émoussée si elle existe,
dans les meilleurs cas, une bonne sensation sera décrite comme
satisfaisante. Mais ce qui importe plus, n'est pas la fonction mais
l'apparence et la conformité au sexe "espéré", j'ose dire,
désespérément.
Question 12 :
Est-ce que, suite à ce
genre
d'opération, des douleurs chroniques peuvent s'installer sur les
parties recousues d'une façon plus ou moins fréquente ?
Réponse 12 :
Les progrès de la chirurgie
font que les techniques opératoires visent justement à proposer la
meilleure esthétique de réassignation et à éviter le risque de douleurs
secondaires que pourraient entraîner ces interventions. On ne peut
cependant éviter qu'existent des douleurs chroniques plus ou moins
importantes, dont l'origine et l'évaluation est difficile, qui trouvent
des traitements pour les minimiser ou les interdire. N'oublions pas que
les chirurgies sont mutilatrices, les patients opérés le savent mais
cela les amènent rarement à refuser le risque.
Est-ce que les fonctions
d'évacuation de l'urine ne risquent pas d'être perturbées, et le risque
d'infection urinaire est-il augmenté ?
Réponse 13 :
Il y a effectivement un
risque urinaire, comme vous le décrivez, ce n'est pas le plus grave.
Question 14 :
Quelqu'un qui s'est fait
ainsi opérer peut-il ensuite "revenir en arrière" ?
Réponse 14 :
Il n'est jamais question de
revenir en arrière mais il est question, et c'est le rôle du psychiatre
de retarder l'accès au traitement hormono- chirurgical pour un patient
qui pourrait le regretter. Faire une chirurgie de réassignation à tort
peut entraîner dépression et comportement suicidaire, des études en
1981 et 86, l'ont bien montré.
Les standards de soins ont
été développés dans le but d'améliorer les soins pour les personnes
transsexuelles, ce consensus recommande une évaluation et une prise en
charge psychiatrique afin de prévenir d'éventuelles complications
psychosociales, de préparer le patient à la réassignation sexuelle,
d'optimiser les chances d'une réassignation sexuelle satisfaisante et
de guider le chirurgien à qui l'on demande de traiter un trouble
identificatoire.
Question 15 :
Est-ce exact que les
personnes ainsi transformées absorbent régulièrement des hormones pour
mieux ressembler au modèle sexuel souhaité ? Homme absorbant des
oestrogènes, et la femme de la testostérone ?
Réponse 15 :
Oui, on commence par cela,
et cela continue par la suite, ce qui montre, comme la chirurgie, que
changer de sexe n'est pas une mince affaire.
Question 16 :
Si oui, le risque de cancer
n'est-il pas augmenté ?
Réponse 16 :
Peu d'études à ce propos,
mais des risques existent et obligent à respecter les doses hormonales
précises, de faire des contrôles sériques des œstrogènes, de la
testostérone et de la prolactine et un suivi médical constant.
Question 17 :
Une femme peut-elle alors
obtenir de la barbe et perdre ses cheveux, et un homme voir grossir ses
seins ?
Réponse 17 :
C'est le but d'obtenir de
la
barbe, par contre perdre ses cheveux reste une déception. Pour un homme
(il se considère femme) avoir des seins procure un bien-être et peut
éviter pour certains l'implantation de prothèses.
Y a-t-il des hommes qui se
font construire de faux seins ?
Réponse 18 :
Il y a des hommes (qui se
considèrent femme) qui se font poser des prothèses mammaires, dans la
mesure où leurs seins n'ont pas la taille qui leur convienne.
Question 19 :
Si la personne, ensuite,
est
mieux dans sa tête, et plus sereine, ainsi transformée, cela risque de
produire quand même, dans son environnement, une certaine gêne, voire
un profond malaise : exemple : si un professeur homme revient un jour
dans son établissement, avec l'aspect d'une femme, la réaction de ses
élèves et de ses collègues ne risque-t-elle pas d'être négative, et dès
lors la personne transformée, se sentant mal acceptée dans son nouveau
statut, ne risque-t-elle pas d'être plus malheureuse qu'auparavant ? Ou
bien est-elle obligée de choisir un nouvel environnement ? Un homme
marié, père de famille, ne risque-t-il pas le divorce d'avec sa femme,
et ses enfants, en âge de comprendre, pourront-ils facilement, ensuite,
l'appeler encore Papa ?
Réponse 19 :
Voir réponse 20.
Question 20 :
Autrement dit, le problème
est fort complexe, socialement parlant, et aussi éthiquement parlant.
Pouvez-vous un peu développer ?
Réponse 20 :
Pour répondre à cette
questions en une même réponse : ces cas de figure existent.
Les proches doivent être
intégrés dans la prise en charge des patients transsexuels afin
notamment d'optimiser le support affectif et donc les chances d'une
transformation réussie. Par ailleurs si le patient a des enfants, le
psychiatre doit s'assurer qu'ils ont les moyens intellectuels de
comprendre les enjeux de la réassignation sexuelle et que celle-ci ne
compromet pas leur équilibre psychique.
Le psychiatre va évaluer le
support social et le fonctionnement social puisque leurs déficiences
seront négativement corrélées avec le devenir des patients. Le manque
d'intégration professionnelle, la précarité sociale, la prostitution et
la victimisation sont des facteurs de vulnérabilité qu'on doit prendre
en charge lors de l'évaluation. Il faut faire attention aux fausses
croyances et aux attentes irréalistes avant toute prise en charge. Le
sentiment de frustration, d'insatisfaction et les regrets qu'éprouvent
certains patients après chirurgie sont souvent liés à des fausses
croyances. En effet beaucoup pensent que la réassignation sexuelle
résoudra toutes leurs difficultés, mais la pratique clinique, les
témoignages de transsexuels opérés et les études de suivi montrent
qu'il s'agit d'attentes irréalistes, avec un risque accru de regrets.
Malheureusement cette prise de conscience ne survient parfois qu'en
postopératoire quand les patient réalisent que tout n'a pas changé.
Ne se pose-t-il pas pour
les
médecins qui pratiquent ce genre d'opération certains cas de conscience
? Ne peut-on être tenté de les accuser d'être des apprentis sorciers ?
Réponse 21 :
Il y a peu de chirurgiens
qui pratiquent ce genre d'intervention pour les raisons que vous
indiquez, il s'agit d'un cas de conscience. L'éthique en médecine doit
obliger les médecins à transgresser des interdits personnels dans le
but d'améliorer des souffrances, dans le strict cadre de la loi et d'un
professionnalisme multidisciplinaire. C'est le fait de travailler en
groupe qui constitue la motivation de ces chirurgiens de la
réassignation sexuelle. Pour les connaître, je puis vous dire que ce
sont des gens qui inspirent le respect par l'intelligence de leur
réflexion et leurs compétences, ils sont néanmoins soumis aux
réflexions désagréables de certains de leurs confrères. De là à les
traiter d'"apprentis sorciers", certainement pas ! Ils ne sont
jamais, à la différence d'autres chirurgiens plus conventionnels, dans
la "toute puissance", mais dans l'humilité d'un art difficile.
Question 22 :
Enfin, existe-t-il des
rapports de sondage faisant ressortir, dans notre société, une majorité
pour approuver ou désapprouver ce genre d'opération ? Ou pour
considérer plutôt qu'il s'agit-là de problèmes très personnels que
chacun a le droit d'essayer de résoudre comme il le peut ?
Réponse 22 :
Je ne connais que peu de
sondages populaires sur ce thème, mais il faudrait faire une revue de
la littérature pour savoir s'il y en a eu.
De toute façon, la
médecine,
n'est que l'expression d'une bioéthique autorisée par une société à un
moment donné. Les prises en charge de la réassignation sexuelle sont
considérées depuis 2010 comme ne faisant plus parti des maladies
psychiatriques de longue durée. Il s'agit donc d'un problème personnel
que chacun a le droit d'essayer de résoudre comme il peut, que la
médecine peut aider dans un strict protocole de soins pour éviter de
l'aggraver.
Question 23 :
Est-ce que le législateur
accepte facilement, sur une carte d'identité, ce changement de sexe,
après l'opération ? Des précédents existent-ils, à votre connaissance ?
Réponse 23 :
Il est important que ces
patients ayant demandé une réassignation sexuelle et l'ayant obtenue,
puissent avoir une carte d'identité témoignant de leur sexe. C'est ce
qui ratifiera leur nouvelle vie dans ce sexe qu'ils considéraient comme
le leur depuis le départ. Leur refuser, après une telle démarche
médicale et chirurgicale si lourde pour eux, serait une erreur grave de
sens.
Malgré cela, les démarches
à
faire sont encore difficiles.
Il nous faut beaucoup de
respect pour parler de la transsexualité et de ces personnes qui la
vivent et en souffrent, car comprendre la différence et apprendre à la
respecter, nous permet d'améliorer notre humanité.
Est-il
vraiment prouvé qu'il existe des aliments à l'état NATUREL plus
cancérigènes que d'autres ?
Parmi les aliments
conditionnés et apprêtés
industriellement, le consommateur s'y perd. Pouvez-vous vous permettre
de conseiller ou déconseiller, à ce propos ?
Intervenante
: Docteur Anne CHLECQ, Pédiatre et Gériatre - LUXEMBOURG
Se nourrir de brocolis, se
gaver de framboises et ajouter des licopènes, pardon des tomates, à
toutes ses sauces, et du curcuma à tous ses plats... aiderait-il à se
protéger des cancers ? à les éviter ? à participer à leur
guérison?
Y a-t-il des aliments à
éviter ou d'autres à privilégier largement ? Est il vraiment nécessaire
de manger cinq parts de fruits et légumes chaque jour ?
Ce sont bien là des
questions que nous nous posons fréquemment et
auxquelles nous essayons de trouver des réponses... même si au fond de
nous-mêmes, nous avons
bien quelques idées : des idées fausses, d'autres régulièrement remises
en cause,
contradictoires parfois. Le sujet est vaste...
A l'époque où des aliments
deviennent des médicaments (les alicaments),
où les produits que nous consommons de bonne fois s'avèrent, en fait,
parfois
dangereux pour nous, où l'industrie agro-alimentaire est suspectée de
favoriser ses
bénéfices, au détriment de notre santé, il devient difficile de savoir
que mettre dans nos
assiettes...
Nous savons bien que la
cigarette, qui n'est certes pas un aliment, est
cancérigène, et à proscrire autant que possible.
Pour le vin, nous sommes un
peu plus dubitatifs. Avec modération, il
serait quand même bon pour le coeur et la circulation, voire pour
diminuer le cholestérol, apporter des antioxydants de qualité etc... et
utile de part son rôle traditionnel, festif, voire culturel. Outre les
complications liées à un usage abusif, il est quand même
impliqué dans certains cancers, comme le foie, l'oesophage, le
pancréas, seul ou associé à d'autres facteurs de rique...
S'il était un produit
dangeureux, n'aurait-il pas déjà été interdit
ou étiqueté de mises en garde, non seulement pour les femmes enceintes,
mais aussi
pour tous les autre consommateurs ?
Tout réside, sans doute,
dans la mesure... et la qualité du produit lui
même, de ses concentrations en sulfites, de ses manipulations
frauduleuses éventuelles, du terroir
lui même. Les vins "bio" ne résolvent pas tous les problèmes...
Adressons-nous aux
consommateurs "vertueux", qui ne fument pas (qui
peuvent aussi présenter un cancer du poumon, surtout s'ils habitent
dans une zone de pollution industrielle), et qui ne boivent pas
d'alcool (par choix personnel ou pour d'autres raisons respectables) :
ils mangent quand même...
De la viande ?
Une récente étude suédoise,
publiée dans le British Journal of Cancer,
tend à prouver que la consommation de viandes rouges, et plus encore de
charcuteries, saucisses, jambons et autres viandes froides, serait liée
à un risque accru de cancer du pancréas. Des études précédentes avaient
déjà montré un lien entre ces viandes et
d'autres cancers gastro-intestinaux, dont le cancer colo-rectal.
Autrefois, nos bouchers souffraient essentiellement de la goutte. On
trouvait, certes, moins de nitrites dans leur viande, ainsi que dans
les charcuteries et autres produits transformés, qui ont l'inconvénient
d'en augmenter la concentration. Un steak de boeuf argentin qui court
dans la pampa, est-il moins dangereux que
deux tranches de jambon produites par une grande société locale ?
Possiblement, mais en pratique moins facile à mettre en oeuvre. Tout au
plus pouvons nous penser qu'une alimentation plus basique, moins
transformée industriellement serait moins dommageable.
Et nous ne parlons pas des
conservateurs (E216 et E217 heureusement
supprimés), colorants (E128 de même) et autres additifs (E350
et E351, plus que suspects) - de E102 à E421, la liste est
longue
et réserve d'autres surprises - qui donnent à ces produits
finis, dans notre supermarché, cet aspect propre, net, de belle
couleur, qui sait attirer le consommateur, quand bien même ses papilles
gustatives seraient moins enthousiastes. Les viandes blanches
reproduisent le même schéma : entre le filet de
poulet élevé en plein air et le rôti de dindonneau, sous vide, déjà
cuit, ficelé qui se conserve plusieurs semaines, et de surcroît est
trop salé... pour cacher le drôle de goût ? Tout le monde n'a pas
envie d'être végétarien, cependant...
Le veau, cancérigène ? S'il
est déjà gavé d'hormones, pour grandir plus
vite, d'antibiotiques pour que des affections bactériennes
intercurrentes ne diminuent pas le rendement du cheptel, il est en
mesure de déstabiliser un système biologique, le nôtre, par des
perturbations endocriniennes, immunologiques et autres, qui n'augurent
pas de facteurs de bonne santé en perspective.
Quant au poisson, les omega
3 sont très tendance - à juste titre
certainement - et s'il possède des qualités nutritionnelles de premier
plan, il
n'est cependant pas exempt de suspicion... L'Afssa (Agence française de
sécurité sanitaire des aliments), dans son avis du 14 juin 2010,
recommande de "consommer le
poisson deux fois par semaine, en alternant poisson gras et poisson
maigre et
en variant les espèces et les provenances, et même une fois par semaine
seulement pour les
poissons bio-accumulateurs de PCB". Encore récemment, "on rationnait"
le saumon
à 200g par semaine pour un adulte, pour éviter l'accumulation de
toxines liées à l'élevage intensif, induit par la "mode" des
omega 3. En matière de contamination des poissons par les
polluants, outre les
PCB, on retrouve aussi le methyl-mercure, et les dioxines,... qui ne
sont pas des vitamines
recommandables.
L'Anses (Agence nationale
francaise de sécurite sanitaire de
l´alimentation, de l'environnement et du travail), après son étude des
polluants d'autres
familles de substances, reconnait que "peuvent présenter un risque,
moins par surcontamination que parce qu'elles sont très consommées, les
familles d'aliments suivants : le pain, les pâtes, le café, les frites
et aussi le lait chez les
enfants, pour lequel le dépassement des valeurs acceptables en plomb et
arsenic inorganique ne
peut être exclus"
Les produits sans risque
deviennent rares, mais le petit déjeuner garde
son importance...
En ce qui concerne
les fruits et légumes, si l'on ingère les
pesticides et autres toxiques, proportionnellement aux quantités
consommées, la balance entre les bénéfices escomptés et les risques
encourus est difficile à évaluer... Chacun ne dispose
pas de son panier hebdomadaire de fruits et légumes de saison, fourni
par la coopérative
bio de son terroir.
La quadrature du cercle
pour
les diététiciens et les restaurateurs…
Si l'on considère la
multiplication des concentrations dans l'organime
de bisphénol, par la consommation de certains aliments en conserve
(même substance que celle des biberons retirés du marché récemment), la
présence de PFOA, autre polluant organique
persistant, dans les poêles anti-adhésives, et les concentrations
dépassant 66 fois les normes maximales européennes en
methylendianiline, substance cancérigène reconnue, des instruments de
cuisine fabriqués en Chine saisis par les douaniers de Toulouse l'été
dernier, on a autant de raisons de s'inquiéter du contenant que du
contenu de nos plats.
Nous calculons nos
calories,
nos vitamines, nos compléments
alimentaires, l'équilibre de nos rations, pour faire en sorte que notre
alimentation nous apporte une belle énergie et une bonne santé. Ne
devrait-on pas cependant reconsidérer certains points fondamentaux ???
Les records de longévité de
ces bergers bulgares qui se nourrissent
d'un peu de yaourth et du peu dont ils disposent dans leurs montagnes,
voire de ces
centenaires florissants dans certaines îles japonaises, devraient sans
doute nous faire repenser
notre mode alimentaire : moins, plus simple, avec bon sens.
Ceci étant dit, je
rappelerai, que lorsque 1989 a été décrétée "Année
européenne de l'information sur le cancer", l'Association contre le
cancer, présidée par le Docteur
Georges Ziant, a édité un livre, dans lequel douze grands chefs,
représentant chacun des douze pays de l'Europe d'alors, présentaient
chacun un menu.
Pour la France, il
s'agissait de Michel Guerard, ancien Chef-Pâtissier
à l'hôtel Crillon et au Lido, qui avait repris le complexe de
restauration, d'hôtellerie et de
thermalisme "Les Prés et les Sources d'Eugénie" à Eugénie les Bains
(les curistes ont généralement droit à une diététique soignée). La
lecture de son menu nous remplit de joie et de... soulagement : Hure de
saumon au citron et poivre vert, Poulet truffé au persil et sa
sauce au Malvoisie, Ragoût d'artichauts aux asperges et soufflé de
framboises, servis avec un Jurançon sec et un Madiran ou un Cahors.
Pour la variante plus accessible, il proposait de remplacer
le saumon par de la truite à chair rose ou de la truite saumonnée, et
les framboises par des
fraises, en saison.
1989, mais c'est très
ancien, pourrait-on dire... Cependant, les voilà
les framboises dont nous parlions au début. Et déjà le professeur Guy
de Thé, en collaboration
avec Annie Hubert, anthropologue au Cnrs, avait publié le livre "Mode
de vie et cancer". Ils ont participé tous deux à l'introduction de ce
livre de recettes.
"Ne faîtes pas de ces menus
votre quotidien, mais variez autant que
possible votre alimentation, aussi bien dans le choix des ingrédients
que dans les préparations. N'oubliez pas que, pour diminuer le risque
d'apparition de certains cancers, il vaut mieux éviter l'excès de
poids, ainsi qu'une consommation exagérée d'aliments riches en
graisses.
Privilégiez plutôt une alimentation riche en fruits et légumes frais,
sans oublier les aliments riches en fibres (5ème et 6ème
recommandations du Code européen contre le cancer)", écrit le Dr Ziant
dans la préface du livre de recettes.
Tout est parfaitement
d'actualité, on aurait pu l'écrire cette
semaine... C'était il y a plus de vingt ans et peu s'en souviennent.
Il a fallu que David Servan
Schreiber, par ses écrits, ses conférences
multiples, sa médiatisation, et son expérience personnelle, (vivre près
de vingt ans avec un cancer dont le pronostic était plus que
réservé à cinq ans), nous fasse prendre conscience de l' importance de
notre alimentation, pour notre santé, pour la prévention des maladies,
et de leurs rechutes, pour notre bien-être de chaque jour, dans une
société qui ne s'en soucie pas toujours. "Que reste-t-il d' Anti-cancer
?", se demandait-il dans son dernier
livre, écrit quelques semaines avant sa disparition.
Nous sommes tentés de
répondre que la voie étant tracée, il nous reste
maintenant à la suivre, en admettant enfin, que notre santé passe par
nos assiettes, que les brocolis, les framboises, et tous ses principes
diététiques qu'il a énoncés, devraient être intégrés dans notre
quotidien, et puisse aussi être transmis, par nos habitudes
alimentaires, à nos enfants.
Les facteurs de risques de
cancer liés à l'environnement, pollutions,
ondes, radioactivité, etc... ne vont pas diminuer significativement les
prochaines années, mais nous pouvons, à notre niveau, donner plus de
chance à notre corps d'y faire face.
Ceci n'empêche pas un bon
repas, voire un petit excès occasionnel, s'il
est festif, convivial et rend heureux. Ce qui est bon pour le moral est
bon pour la santé, et ce qui fait plaisir rend plus jeune...
Si déjà nous faisons un peu
attention à notre alimentation, et comme le
conseille aussi le plan anti-cancer, à notre activité physique, à
notre équilibre psychologique et émotionnel, notre besoin légitime de
repos, de joie, de satisfaction personnelle, que ce soit par la
méditation, l'expression artistique, les contacts humains ou
animaliers, chacun peut choisir ce qui lui convient, nous nous donnons
la chance, conjointement avec la médecine moderne, de faire face au
mieux aux cancers, qui nous touchent ou nous
menacent.
Bon appétit, appétit de vie
et à table, et puisez sans compter dans la "pharmacie du bon Dieu", les
herbes et les épices, qui donnent de la saveur à chaque chose, et
seront assuremment la tendance en matière de gastronomie et de
santé au cours des années à
venir.
Le mot de la Présidente
Simone :
Le Dr Anne Chlecq vient de
nous faire là un brillant exposé et je ne
peux m'empêcher de me lécher les babines à l'évocation de
cette hure au saumon au poivre vert, de ce ragoût
d'artichauts aux asperges, et du soufflé de framboises, tout en me
posant quelques questions du genre :
"Voyons, le saumon, 200 g
par semaine, pas plus... les
fraises sont-elles plus ou moins imprégnées de pesticides que les
framboises... ? A-t-on toujours raison de nous parler de 5 fruits et ou
légumes par jour - quand bien même après lavage soigneux... ? Et est-il
simple et facile, aujourd'hui, de trouver, à portée d'achat
et de bourse, des aliments dont on soit sûr qu'ils ne soient pas
pollués, d'une façon ou d'une autre... ? La "mode" des oméga 3 ne
devrait-elle pas se voir
supprimer ses guillemets ? Et dès lors représenter l'exemple type d'un
mieux-pernicieux-ennemi-du-bien-du-berger-bulgare ? (Je pense à
l'élevage intensif du saumon, entre autre...)
Anne Chlecq nous présente
une conclusion optimiste, et se réfère à très
juste titre à David Servan Schreiber. Tout est bien sûr une question
"de dose" et de variation... d'exercice physique et
d'équilibre psychique...
"De mon temps"...
Pendant et juste après la
guerre, ma mère qualifiait une soupe aux
légumes préparée sans adduction de graisse de "petite
cochonnerie". Et nous en mangions souvent... faute de graisse
à disposition - en matière de légumes, nous disposions de ceux du
jardin - quant aux fruits - à part ceux de saison, à la fin
de l'été et en automne, nous n'en consommions presque jamais - sauf
ceux que ma mère mettait en bocaux. Faute
d'approvisionnement... Juste des mandarines à Noël. Nous ne savions pas
qu'il était possible de consommer des fruits tous les jours, et un seul
légume par jour, accompagné de nos éternelles pommes de terre
(excellentes d'ailleurs), agrémenté d'un peu de ragoût et de
quelques tranches de pain de seigle entre-temps, nous semblait tout à
fait dans la normalité des choses. J'avais eu l'occasion, pendant ces 4
années de guerre, de manger deux fois une petite barre de chocolat. Une
fois il était fourré avec une pâte blanche qui sentait le parfum, et
une autre fois il était fourré praliné et il s'appelait "Côte d'Or".
Jamais aucun chocolat ne sera plus aussi bon que ces deux-là !
Si une baguette magique
avait pu nous transporter en l'an 2011, en
France, nous nous serions crus au paradis... Un paradis qui peut-être
bien a quelques relents de soufre. Du genre de ceux du parc magique de
Pinocchio au grand nez !? Pinocchio, bon garçon, impulsif et un peu
simplet !
Je suis devenue bien
gourmande. J'adore les gâteaux. Surtout le St
Honoré... Mais je vais vous dire : il en existe de super-appétissants.
Et savez-vous ce qui me permet d'y résister - farouchement !? Toute la
liste des E numérotés, imprimés sur l'étiquette. J'ajuste mes lunettes,
et je compte "les E..." (c'est écrit assez petit,
c'est embêtant !). Je les compte, et je repose les empaquetages
calibrés,
brillants, craquelants et transparents, dans leurs rayons. Le coeur à
peine un peu serré. Avec une petite satisfaction qui compense
- heureusement ! : Pinocchio, lui, n'aurait pas lu !
Les
altérations du goût lors
d'une chimiothérapie
Intervenant
:
Docteur Dominique TRENDEL, Médecin-chef ORL - Hôpital Legouest - METZ
Question :
Il est avéré que les
malades sous
chimiothérapie voient leurs facultés gustatives notablement altérées,
au point de se retrouver dans l'incapacité d'absorber les aliments
courants, qui "ne passent plus", bien que le patient souffre
consciemment d'une faim qui ne le quitte parfois plus. Souvent (sinon
toujours) est signalé "un goût métallique dans la bouche".
Suite à cela, une perte de
poids (parfois de forces) s'installe rapidement, parallèlement parfois
à une déshydratation. Cela est-il dû uniquement aux facultés gustatives
altérées,
ou également à un problème d'odorat ?
A ce propos, un
extrait du livre de S. SCHLITTER (Cancer du soir... Espoir) :
"Chaque fois que je
mangeais, ce n'étaient plus exactement les aliments de la planète
terre... Alors je volais un abricot dans le rayon, y mordais un petit
coup, puis, affamée et dégoûtée, je le flanquais à la poubelle... Je
passais mon temps à avoir faim, et à ne pas pouvoir manger
correctement, car sur ma nouvelle planète, tout était frelaté..."
Réponse :
La perception du goût
repose
sur la stimulation des récepteurs de la langue qui permettent de
reconnaître les saveurs sucré, salé, acide, amère et douce. Le bon
fonctionnement de ces capteurs dépend de nombreux facteurs :
température des aliments, consistance, caractère soluble dans la
salive, quantité et qualité de la salive, état physique et de
fonctionnement des récepteurs et des voies nerveuses qui assurent
l'acheminement des informations jusqu'au cerveau.
Lors d'un trouble du goût,
on peut retrouver une anomalie de perception quantitative et
qualitative d'une ou plusieurs des cinq saveurs primaires, et/ou de
troubles dans la perception de la température ou de la consistance des
aliments qui ne sont plus reconnus.
L'odorat intervient
également dans le goût et son atteinte pourrait diminuer de près de 50%
la perception gustative.
Certaines chimiothérapies,
par leur caractère toxique sur les cellules de l'organisme, peuvent
occasionner des baisses d'audition et, par le même type de toxicité,
pourraient perturber le goût.
Dans la chirurgie de
l'oreille, la section du nerf appelé corde du tympan occasionne un goût
métallique en bouche qui reste plus ou moins longtemps suivant les gens.
Donc dans le cas précis
d'une chimiothérapie, les troubles de l'odorat apparaissent plutôt
comme un facteur aggravant que causal de l'atteinte gustative.
Question :
Comment expliquer cette
très
bizarre et perturbante impression de métal dans la bouche après
quelques bouchées mastiquées ?
Réponse :
Cette perturbation du goût
(dysgueusie) peut avoir des causes très diverses, mais le goût
métallique semble plus fréquent en cas d'insuffisance rénale avec
accroissement des taux sanguins d'urée, en cas de carence en vitamine
B1, B2, B6, B12, en cas de troubles digestifs de type
reflux-gastro-oesophagien, ou encore de mycose buccale (candidose).
Cependant, de nombreux
anti-mitotiques* présents dans les chimiothérapies peuvent induire par
eux-mêmes des troubles du goût, par des mécanismes qui ne sont pas
encore complètement connus.
Question :
Y a-t-il moyen de remédier
à
cela d'une façon quelconque, hormis le fait, bien sûr, d'arriver au
terme de la chimiothérapie ?
Réponse :
Il n'existe pas, à ma
connaissance, de recette toute prête pour supprimer ces sensations
gustatives désagréables.
La prise en charge de ces
troubles repose plutôt sur un ensemble de petits moyens qui visent à
corriger les anomalies pouvant être responsables de l'altération du
goût :
entretien et soins de la cavité buccale (brossage des
dents, détartrage ou soins dentaires à la demande)
en cas de détection d'un manque de salive ou de la présence
d'une salive trop épaisse, l'utilisation de salive artificielle, la
réalisation de bains de bouche au bicarbonate de sodium peuvent
améliorer les symptômes
la présence de regurgitations, d'irritations ou sensations
de brûlure digestive, de douleurs situées derrière le sternum peuvent
traduire la présence d'un reflux provenant de l'estomac (reflux
gastro-oesophagien) qui peut être confirmé et traité par un
hépato-gastro-entérologue
une langue rouge et lisse, blanche ou noire, peut faire
envisager le diagnostic de mycose digestive à traiter pendant 15 jours
des anomalies sanguines pouvant être, entre autre, liées à
un mauvais fonctionnement des reins (hyper-urémie), doivent être
recherchées à partir d'une prise de sang
les autres traitements dépendent des analyses réalisées,
des habitudes et des voies de recherche explorées par les équipes qui
assurent la prise en charge et le suivi
Ainsi des traitements tels que des supplémentations en vitamines B1,
B6, B12, ou en zinc sont possibles pour certaines, alors qu'elles sont
discutables pour d'autres. Elles doivent donc faire l'objet d'une
discussion au cas par cas avec le médecin qui assure le traitement.
*Explication du terme
"antimitotique" par Cancer-Espoir :
Un antimitotique freine la
division cellulaire. Or, précisément, les cellules cancéreuses se
divisent plus vite que les cellules saines, en ne respectant plus le
rythme programmé normal de naissance et de mort cellulaire.
L'antimitotique va donc, lors d'une chimiothérapie, agir en freinant
cette pullulation anarchique, mais parallèlement, il va induire des
effets secondaires plus ou moins fâcheux.
Il existe des cancers de la
peau de virulence différente. La plupart, toutefois, semblent avoir
pour origine une surexposition aux rayons UV.
Voici nos questions :
Est-ce un fait établi ?
Existe-t-il des cancers de la peau héréditaires, et
dans l'affirmative, pouvez-vous nous en entretenir ?
Tous les cancers de la peau sont-ils mortels s'ils ne
sont pas traités
?
Autrement dit, existe-t-il des cancers de la peau qui restent
strictement localisés ?
Existe-t-il un sex ratio ?
En se référant aux dernières statistiques, peut-on
connaître la
mortalité par cancer de la peau, comparée à la mortalité par cancer du
sein, de la prostate, du colon ?
Y a-t-il une augmentation de la fréquence de ce type
de cancer,
comparée au siècle dernier, et si oui, comment l'expliquer ?
Le tabac joue-t-il un rôle ?
Qu'est-ce qui permet au patient de suspecter un
cancer ? Celui-ci peut-il se développer sur une
verrue ? Doit-on avoir peur d'un grain de beauté
petit ou gros ?
En cas de diagnostic de cancer de la peau, selon le
cas, un suivi
est nécessaire. Quelle en est la plus longue durée possible ? Dans
certains cas, un suivi n'est-il pas nécessaire ? Le degré de gravité
étant lié au type de cancer, à son degré d'envahissement, sa surface,
sa profondeur, les tissus et les organes
atteints, pouvez-vous néanmoins donner la proportion d'une survie à 5
ans (ou 10 ans ?) sur le nombre de cas diagnostiqués :
pour tous les cas confondus ?
pour les mélanomes ?
Existe-t-il des précautions particulières à prendre,
outre le fait
de ne pas s'exposer exagérément aux UV ?
Intervenants
:
B. STATELLO et M. CANDITO, IDE référentes en onco-dermatologie et du
dispositif d'annonce
F. TRUCHETET, Praticien Hospitalier Dermatologue, CHR
Metz-Thionville
Question 1 :
Il existe des cancers de la
peau de virulence différente. La plupart, toutefois, semblent avoir
pour origine une surexposition aux rayons UV. Est-ce un fait établi ?
Réponse 1 :
Il existe une grande
variété
de cancers de la peau d'origine différente : les cellules constituant
la peau sont à l'origine des carcinomes qui sont les cancers les plus
fréquents chez l'homme mais les moins graves et les cellules
spécialisées dans la pigmentation sont sources des mélanomes. Les
cancers issus de cellules occupant d'autres fonctions (vaisseaux,
tissus de soutien…) sont beaucoup plus rares. Leur origine est
multifactorielle mais la responsabilité des rayons UV est essentielle.
D'autres facteurs interviennent : l'hérédité, certains médicaments,
certaines thérapeutiques ciblées, baisse de l'immunité (greffe
d'organe), certains virus (papillomavirus), polluants atmosphériques,
irritation chronique (plaie trainante)…
Le rayonnement solaire peut
intervenir par expositions prolongées (agriculteur, pêcheur, maçon…)
[carcinomes] ou par exposition de loisirs (courtes, intenses et
répétées) [mélanomes]. Ce sont ces expositions qui sont les plus
dangereuses, surtout si elles sont précoces dans la vie (avant 15
ans). Il faut maitriser son capital soleil. Le tabagisme
aggrave le vieillissement cutané et a un rôle dans certains cancers de
la peau
Existe-t-il des cancers de
la peau héréditaires, et pourriez-vous, succinctement, nous en toucher
quelques mots ?
Réponse 2 :
Il existe des
prédispositions héréditaires aux cancers de la peau. Le mélanome,
cancer cutané le plus redoutable, est familial dans 5 à 10 % des cas.
D'autres cancers cutanés, plus rares, peuvent survenir dans des
familles avec des transmissions héréditaires bien établies (mutation de
gène, instabilité chromosomique) : albinisme, xeroderma pigmentosum
(enfants de la nuit)…
Tous les cancers de la peau
sont-ils mortels s'ils ne sont pas traités ? Autrement dit, existe-t-il
des cancers de la peau qui restent strictement localisés ?
Réponse 3 :
La plupart des cancers de
la
peau (carcinomes) ont une évolution locale ou loco-régionale et ne sont
pas mortels. Néanmoins, il importe de les dépister précocement pour que
le geste chirurgical soit le plus simple, permettant des cicatrices non
disgracieuses. De nouveaux traitements médicaux par application de
crèmes sont parfois possibles.
Globalement, la répartition
selon les sexes est homogène. Ce sont essentiellement les peaux
claires, quel que soit le sexe, ne supportant pas le soleil, qui sont
touchées. Les mélanomes surviennent souvent chez des sujets jeunes :
2ème à 5ème décennie. Les carcinomes classiquement surviennent plus
tard à partir de la 5ème décennie. Mais malheureusement, on
les voit survenir de plus en plus jeune, dès la 3ème ou 4ème décennie.
En se référant aux
dernières
statistiques, peut-on connaître la mortalité par cancer de la peau,
(tous confondus) comparée à la mortalité par cancer du sein, de la
prostate, du colon ?
Réponse 5 :
La mortalité des cancers de
la peau est surtout le fait des mélanomes et de certains carcinomes
(carcinomes de Merkel). La survie moyenne à 1 an est de 96,4 % tous
stades confondus de mélanome et 85 % à 5 ans. Au stade de métastases
viscérales, la survie médiane des mélanomes est inférieure à 1 an. Mais
l'arrivée de nouveaux traitements ciblés (à la carte) bouleverse ces
données au stade métastatique avec des espoirs réels de survie
prolongée.
Le risque métastatique et
la
survie sont essentiellement liés au diagnostic précoce. D'où
l'importance de l'autosurveillance de la peau.
Y a-t-il une augmentation
de
la fréquence de ce type de cancer, depuis 1970 et si oui, comment
l'expliquer ?
Réponse 6 :
L'incidence des mélanomes
double tous les vingt ans depuis 1950 avec par bonheur des cancers
moins épais, de meilleur pronostic. Le mélanome représente la 13ème
cause de cancer chez la femme et la 7ème chez l'homme. Chaque année,
plus de 7 500 cas sont diagnostiqués en France. En France, on estime
qu'il y a 10 nouveaux cas de mélanome par an pour 100 000 habitants.
Cette augmentation de fréquence peut être rattachée au dépistage plus
précoce mais également aux expositions solaires modifiées : expositions
de loisir (courtes, plus nombreuses, plus intenses), aux UV artificiels
et à la durée de vie prolongée. A l'échelle planétaire, de grandes
différences d'incidence en fonction de la latitude sont observées.
L'incidence la plus élevée est en Australie (60/100 000/an).
Le tabagisme joue un rôle
essentiellement par l'intermédiaire du vieillissement cutané qui est
accéléré et il favorise directement les carcinomes cutanés en raison de
l'effet immunosuppresseur de la nicotine et de la présence de plus de
40 substances mutagènes et carcinogènes…
Qu'est-ce qui permet au
patient de suspecter un cancer ? Celui-ci peut-il se développer sur une
verrue ? Doit-on avoir peur d'un grain de beauté petit ou gros ?
Réponse 8 :
L'autosurveillance de la
peau est essentielle. Tout bouton qui traine ou se modifie malgré un
traitement approprié doit conduire à un examen médical. Pour les grains
de beauté, le modèle de l'ABCDaire comme guide est très intéressant.
A = Asymétrie
B = Bords irréguliers
C = Couleur inhomogène (plusieurs couleurs)
D = Diamètre supérieur à 5 mm
E = Evolutivité
Quand les grains de beauté
sont nombreux, on peut faire appel à l'image
du "vilain petit canard" en imaginant une cane avec ses canetons
dans un étang. Ils se ressemblent souvent beaucoup sauf un qui apparait
"bizarre".
Il peut en être de même
lorsque l'on examine son dos. Les mélanomes ne
se développent pas sur une verrue mais des carcinomes cutanés peuvent
se développer sur une verrue, en particulier chez les patients
immunodéprimés (greffe d'organe) et sur les régions génitales. Il
existe un vaccin anti-papillomavirus humain (virus de certaines verrues
génitales) qui peut, chez les jeunes femmes, prévenir ces infections
par verrues et certains cancers génitaux. On ne doit pas avoir peur
d'un gros grain de beauté. Les grains de beauté en relief sont souvent
anodins.
Ce sont les plats ou à
faible relief qui peuvent être dangereux s'ils
sont Asymétriques à Bords irréguliers… ou s'ils Evoluent. Les grains
de beauté congénitaux (présents à la naissance) et géants (plus de 10
cm) doivent être surveillés.
En cas de diagnostic de
cancer de la peau, selon le cas, un suivi est nécessaire. Quelle en est
la plus longue durée possible ? Dans certains cas, un suivi n'est-il
pas nécessaire ?
Réponse 9 :
Un suivi surtout clinique
est essentiel à vie pour tous les cancers de la peau et le médecin
traitant a une place prépondérante. En effet, ces cancers peuvent
récidiver et parfois s'étendre mais dans tous les cas, lorsque l'on a
eu un cancer cutané, il existe un risque de survenue d'un 2ème cancer
cutané plus fréquent que chez les personnes qui n'ont pas eu de cancer
cutané. Le diagnostic précoce est le gage d'un traitement plus aisé et
d'un risque de récidive moindre. Il faut donc éduquer les patients,
leur famille, à l'autosurveillance couplée à la surveillance médicale
(médecin traitant et dermatologue).
Enfin, existe-t-il des
précautions particulières à prendre, outre le fait de ne pas s'exposer,
peut-être, exagérément aux UV ?
Réponse 10 :
"Rotissez aujourd'hui et
payez demain", devise grossière mais néanmoins claire. Le soleil a de
multiples bienfaits (vitamine D, moral…). Il faut donc ne pas proscrire
les vacances au soleil mais il convient de respecter quelques règles
simples :
Ne jamais avoir de coup de soleil surtout avant 20 ans
Il ne faut pas d'exposition entre 11H et 16H.
La protection essentielle est vestimentaire (T-shirt,
couvre-chef, lunettes). Les crèmes protectrices sont souvent trompeuses
car on ne les applique pas de façon homogène.
Il faut exiger une protection UVA et UVB avec un SFP
(facteur de protection solaire) supérieur à 30 et renouveler le plus
souvent toutes les 2 heures. Elles protègent du coup de soleil et donc
les personnes restent plus longtemps au soleil, ce qui peut être
dangereux. Elles doivent donc être utilisées en complément de la
protection vestimentaire.
Toutes ces règles simples permettent des expositions "raisonnées".
Chirurgie plastique après cancer du sein Voici nos questions :
Dans quels cas l'ablation d'une tumeur cancéreuse au niveau
du sein peut-elle justifier une "chirurgie plastique réparatrice" ?
Cette
chirurgie plastique après cancer est-elle forcément en rapport avec une
prothèse mammaire, ou existe-t-il d'autres moyens chirurgicaux
réparateurs ? Si oui, lesquels ?
Si une patiente souhaite faire
appel à vous pour réparer "les dégâts" d'une extraction de tumeur,
pouvez-vous dans tous les cas accepter de l'opérer, sinon dans quels
cas devriez-vous le refuser ?
En cas d'opération possible, combien de temps après
l'ablation de la tumeur pouvez-vous oeuvrer ?
Quelle est la durée du séjour à l'hôpital, et le temps de
cicatrisation ?
Après combien de temps le sein n'est-il plus douloureux,
habituellement ?
Dans
le cas de prothèse mammaire, quels sont les choix possibles de la
patiente : matière, taille... ? Travaillez-vous sur photo ? Est-il
concevable que le sein intact soit modifié en même temps, lui aussi ?
Le conseillez-vous parfois ? Pouvez-vous joindre quelques photos (bien
sûr préservant l'anonymat) à votre développement ?
Pouvez-vous
nous donner des indications de prix de ce genre d'intervention, et les
possibilités de remboursement par les caisses ?
Pouvez-vous
nous donner, pour la dernière année de référence, le pourcentage en
France de la pose de prothèses, suite à des tumeurs cancéreuses, et,
parallèlement, le nombre de tumeurs opérées ?
A propos de
complications, notre quotidien, le RL, nous a entretenus tout
récemment, de prothèses mammaires défectueuses. RL dixit : "la Sté
varoise PIP, accusée d'utiliser du silicone industriel". Pouvez-vous
nous en dire à ce propos un peu plus ?
En général, quelles sont les complications possibles, et
leur fréquence ?
En général, quel est le but de ce genre d'opération ?
Dernière
question, qui va peut-être vous sembler farfelue : peut-on concevoir de
réduire la taille d'un sein ? Et si oui, cette demande est-elle
fréquente ?
Pouvez-vous nous dire, en conclusion, si ce genre
d'opération est susceptible de donner, le plus souvent, satisfaction ?
Dans quels cas l'ablation
d'une tumeur cancéreuse au niveau du sein peut-elle justifier une
"chirurgie plastique réparatrice" ?
Réponse 1 :
Chaque fois que l'ablation
de la tumeur entraîne une modification de la forme et, ou, du volume du
sein par rapport au sein controlatéral.
Question 2 :
Cette chirurgie plastique
après cancer est-elle forcément en rapport avec une prothèse mammaire,
ou existe-t-il d'autres moyens chirurgicaux réparateurs ? Si oui,
lesquels ?
Réponse 2 :
Les moyens de réparation
sont nombreux, ils dépendent de l'importance de l'exérèse
initiale. Il peut s'agir d'une reconstruction par prothèse seule, d'une
reconstruction par lambeau musculo-cutané seul ou associé à une
prothèse.
Question 3 :
Si une patiente souhaite
faire appel à vous pour réparer "les dégâts" d'une extraction de
tumeur, pouvez-vous dans tous les cas accepter de l'opérer, sinon dans
quels cas devriez-vous le refuser ?
Réponse 3 :
Chaque praticien peut
refuser d'opérer une patiente pour des raisons qui lui sont propres.
Dans ce cas, en général, il conseille un autre médecin.
Question 4 :
En cas d'opération
possible,
combien de temps après l'ablation de la tumeur pouvez-vous oeuvrer ?
Réponse 4 :
Cela dépend encore du
traitement initial : s'il y a eu de la radiothérapie, le délai est de
une année, sinon il peut être entrepris dès que l'état du patient le
permet. À noter que certaines équipes, comme souvent outre-atlantique,
font la reconstruction dans le même temps opératoire que l'exérèse
tumorale.
Quelle est la durée du
séjour à l'hôpital, et le temps de cicatrisation ?
Réponse 5 :
Selon le type de
reconstruction la durée de l'hospitalisation varie de 72 h à 12 jours
en moyenne. La cicatrisation cutanée est obtenue en 15 jours, la
cicatrisation musculaire demande deux mois.
Question 6 :
Après combien de temps le
sein n'est-il plus douloureux, habituellement ?
Réponse 6 :
Le sein devient indolore au
bout d'une dizaine de jours.
Question 7 :
Dans le cas de prothèse
mammaire, quels sont les choix possibles de la patiente : matière,
taille... ? Travaillez-vous sur photo ? Est-il concevable que le sein
intact soit modifié en même temps, lui aussi ? Le conseillez-vous
parfois ? Pouvez-vous joindre quelques photos (bien sûr préservant
l'anonymat) à votre développement ?
Réponse 7 :
Pour les prothèses de
reconstruction, la patiente à tous les choix : sérum physiologique,
silicone, forme ronde ou anatomique, le médecin la conseille bien
évidemment. Le travail préparatoire sur photo est possible mais pas
systématique. Le résultat à atteindre est la symétrie entre
les deux seins, et le plus souvent il faut envisager un geste
(réduction, pexie) sur le sein contrôle latéral.
Question 8 :
Pouvez-vous nous donner des
indications de prix de ce genre d'intervention, et les possibilités de
remboursement par les caisses ?
Réponse 8 :
La chirurgie d'exérèse et
la
reconstruction sont prises en charge par la SS. Les dépassements
d'honoraires, variables selon le praticien, peuvent être remboursés par
les mutuelles.
Pouvez-vous nous donner,
pour la dernière année de référence, le pourcentage en France de la
pose de prothèses, suite à des tumeurs cancéreuses, et, parallèlement,
le nombre de tumeurs opérées ?
Réponse 9 :
En France le cancer du sein
concerne une femme sur dix, deux cancers sur trois surviennent après la
ménopause. En 2010 on a noté 52000 nouveaux cas de cancer du sein.
Question 10 :
A propos de complications,
notre quotidien, le RL, nous a entretenus tout récemment, de prothèses
mammaires défectueuses. RL dixit : "la Sté varoise PIP, accusée
d'utiliser du silicone industriel". Pouvez-vous nous en dire à ce
propos un peu plus ?
Réponse 10 :
La société PIP est à
l'origine d'une escroquerie financière de grande ampleur, et d'une
escroquerie à la santé. Le fabricant a modifié l'enveloppe et le
contenu de ses implants. Ceux-ci deviennent plus fragiles, ils peuvent
se rompre, ou laisser passer le silicone au travers d'une enveloppe
poreuse. Dans ces cas le silicone reste dans la loge péri-prothétique
(poche cicatricielle où se trouve l'implant), et peut être responsable
d'irritation locale et de réaction ganglionnaire régionale. Si la loge
est percée (exceptionnel), le silicone échoue dans les tissus de
voisinage (muscle) et ne semble pas pouvoir migrer ailleurs. L'AFSSAPS
a indiqué en 2010 que le silicone utilisé par la marque PIP n'était ni
cytotoxique, ni génotoxique, c'est à dire qu'il n'est pas responsable
de maladies ou de cancers.
Question 11 :
En général, quelles sont
les
complications possibles, et leur fréquence ?
Réponse 11 :
Les complications de la
reconstruction mammaire peuvent être nombreuses. On peut citer les
infections, les hémorragies, mais aussi la nécrose du lambeau et la
rétraction capsulaire sur prothèse. Aujourd'hui grâce aux progrès des
techniques, ces complications sont très peu fréquentes.
Question 12 :
En général, quel est le but
de ce genre d'opération ?
Réponse 12 :
La reconstruction mammaire
après cancer a pour but de rendre à la femme sa féminité, et tente
d'obtenir le maximum de symétrie entre le sein normal et le sein
reconstruit.
Dernière question, qui va
peut-être vous sembler farfelue : peut-on concevoir de réduire la
taille d'un sein ? Et si oui, cette demande est-elle fréquente ?
Réponse 13 :
Il est tout à fait possible
de modifier des seins normaux. C'est le cas lorsque ils sont trop gros
et lourds (mammoplastie de réduction), ou lorsqu'ils deviennent
tombants (mammopexie), ou lorsqu'ils sont asymétriques.
Question 14 :
Pouvez-vous nous dire, en
conclusion, si ce genre d'opération est susceptible de donner, le plus
souvent, satisfaction ?
Réponse 14 :
Même si le traitement est
long, les interventions lourdes, et nécessitant parfois des
retouches, la quasi totalité des patientes en est satisfaite.
A propos du larynx... Parmi
les cancers des voies aéro-digestives supérieures, le plus fréquent est
celui du larynx, indique un rapport antérieur à 2002, qui porte
probablement sur des chiffres relevés aux environ de 1995. Ce rapport
indique aussi un sex-ratio de 16 hommes pour 1 femme.
Voici nos questions :
Ce sex-ratio s'est-il modifié pour l'année de référence
la dernière en date. Si oui, peut-on expliquer cette modification par
un changement du mode de vie ?
Pouvez-vous nous faire connaître les dernières
statistiques concernant l'apparition de ce type de cancer lié au tabac ?
Ce même rapport parle de chirurgie conservatrice ou non
conservatrice, et dans ce dernier cas, d'une réhabilitation vocale par
implant (trachéo-oesophagien). Pourriez-vous développer ce dernier
aspect : décrire l'implant, sa matière, sa forme, ses avantages (et
inconvénients... hm...), la durée de l'opération, le lieu
d'implantation, la durée de vie de cet implant. Nous dire, ensuite, en
quoi consiste la rééducation vocale (durée, méthode), et nous
entretenir de la vie du patient ainsi implanté : ses contraintes
(d'hygiène, en particulier), y-a-t-il inconfort ? La personne peut-elle
s'habituer facilement ? Les effets sur le psychisme variant
naturellement en fonction du patient, sont-ils, dans l'ensemble,
importants, ou plutôt bien surmontés.
Ce sex-ratio s'est-il
modifié pour l'année de référence la dernière en date. Si oui, peut-on
expliquer cette modification par un changement du mode de vie ?
Réponse 1 :
Le cancer des voies
aéro-digestives supérieures est avant tout un cancer du sexe masculin
puisque l'on estime actuellement que 96% des cas surviennent chez
l'homme avec une prédilection entre les âges de 50 et 70 ans.
L'incidence des cancers du
larynx tend à diminuer depuis les années 70
en raison de nombreuses campagnes de lutte contre le tabagisme qui
reste la cause essentielle du développement de ce type de cancer.
De même, la mortalité de
ces
cancers diminue chez l'homme depuis les
années 80 et de façon moins nette chez la femme. Le sex-ratio qui était
de 1/16 en 1995 est passé, en 2008, à 1/10.
Les principales
statistiques
européennes de 1995 relevaient, pour les
cancers du larynx chez la femme, un chiffre de 6.25 %, pour 9.3 % en
2000 et 19.2 % en 2008.
Plus encore que les
conditions de vie, l'augmentation de cancer chez la
femme pourrait être liée à l'évolution des habitudes de vie et, entre
autres facteurs, à la plus grande consommation de tabac au cours des 20
dernières années. Le rôle de l'alcool et son action carcinogène est
plus difficile à mettre en évidence même si l'on peut avancer le rôle
irritatif des alcools forts sur les muqueuses et l'existence de
carences nutritionnelles chez l'alcoolique (Vitamine C, Zinc…)
Pouvez-vous nous faire
connaître les dernières statistiques concernant l'apparition de ce type
de cancer lié au tabac ?
Réponse 2 :
Le tabac est directement
impliqué dans
50-70% des cancers de la bouche, du pharynx, du larynx les deux sexes
confondus. L'action cancérigène est liée à la présence, en parfois
grande quantité, d'hydrocarbures (benzopyrène) et en nitrosamines entre
autres.
Ce même rapport parle de
chirurgie
conservatrice ou non conservatrice, et dans ce dernier cas, d'une
réhabilitation vocale par implant (trachéo-oesophagien). Pourriez-vous
développer ce dernier aspect : décrire l'implant, sa matière, sa forme,
ses avantages (et inconvénients... hm...), la durée de l'opération, le
lieu d'implantation, la durée de vie de cet implant. Nous dire,
ensuite, en quoi consiste la rééducation vocale (durée, méthode), et
nous entretenir de la vie du patient ainsi implanté : ses contraintes
(d'hygiène, en particulier), y-a-t-il inconfort ? La personne peut-elle
s'habituer facilement ? Les effets sur le psychisme variant
naturellement en fonction du patient, sont-ils, dans l'ensemble,
importants, ou plutôt bien surmontés.
Réponse 3 :
Réhabilitation vocale par
implant
(trachéo-oesophagien) :
Trachéostome (1) :
ouverture artificielle pratiquée dans la trachée, se terminant sur la
face du cou, et dans laquelle est insérée une canule permettant la
respiration. Une valve y est ou non abouchée.
Implants phonatoires (2) :
L'implant phonatoire est
généralement fabriqué en silicone ou en polyuréthane souple et mesure
de l'ordre de 4 à 15 mm de long pour un diamètre d'environ 7 mm.
L'implant vocal se compose
de 2 collerettes, 1 supérieure et 1 inférieure, reliées par une tige
tubulaire. L'ensemble vient se placer verticalement et s'adapter dans
un "shunt" (fistule) trachéo-oesophagien réalisé chirurgicalement.
La technique de l'implant
phonatoire consiste à créer chirurgicalement une connexion entre la
trachée et l'œsophage qui va permettre l'introduction de la prothèse.
La prothèse phonatoire peut
être mise en place :
soit au cours de la laryngectomie en nécessitant 25 à 35
minutes d'intervention de plus,
soit à distance de la laryngectomie (après quelques
semaines ou quelques mois) sous couvert d'une laryngoscopie sous
anesthésie générale.
La collerette supérieure
oesophagienne comporte une valve à voie unique, autorisant le passage
de l'air pulmonaire dans l'œsophage et permettant d'éviter,
en se refermant, le passage des aliments de l'œsophage vers la trachée.
Grâce à ce flux d'air,
passant lorsque le trachéostome est bouché par le doigt ou par la valve
trachéale, le patient peut reparler.
L'obturation de la
collerette inférieure abouchée à la peau peut donc se faire :
digitalement avec le pouce et l'index
ou automatiquement grâce à une valve automatique ou valve
mains libres fixée sur le trachéostome.
Cette obturation
automatique
permet, à la fois, d'obtenir une meilleure hygiène cutanée et la
liberté des mains pendant la parole. La qualité de la voix obtenue et
la durée de vie de l'implant sont directement liées au nettoyage de
l'implant et de la valve.
La valve de phonation ferme
l'ouverture de l'implant pour protéger les poumons des fuites
salivaires et liquides. Lors de la phonation, elle s'ouvre pour laisser
passer le souffle pulmonaire dans l'œsophage ; à ce moment-là, le
laryngectomisé obture son trachéostome à la parole et l'ouvre pour la
respiration. Une gymnastique respiratoire et manuelle est ainsi à
acquérir.
Avantages de l'implant
phonatoire
:
En fonction de la pose ou
non d'un implant phonatoire, on distingue 2 types de voix :
La voix oesophagienne du non implanté, basée sur
l'arrivée de l'air
buccal dans le haut de l'œsophage et qui ressort en faisant
vibrer la bouche dudit œsophage pour produire le son. Elle est de
hauteur très basse et très syllabique (5 à 10 syllabes de suite).
La voix trachéo-oesphagienne de l'implanté qui
utilise l'air pulmonaire
dévié par la prothèse vers la bouche de l'œsophage qu'il fait vibrer
pour produire le son. Elle permet des phrases plus longues et une
hauteur plus "normale".
Dans les 2 voix, le son est ensuite modulé par les cavités
bucco-nasales. L'apprentissage est conduit par l'orthophoniste et
soutenu par la kinésithérapie.
La pose de l'implant
permet
:
une récupération de la voix plus rapide et plus aisée :
grâce à la
rééducation, 35% des non implantés récupèrent une voix satisfaisante
pour 65 à 70% pour les malades implantés. Cette rééducation chez
l'implanté est courte : 1 à 2 mois pour 5 à 6 mois chez le non implanté.
une qualité vocale bien meilleure qu'avec la voix
oesophagienne puisque
l'aspiration d'air à l'origine des sons est plus grande chez les
malades implantés que sans implant.
La voix
trachéo-oesophagienne est plus fluide et moins saccadée que la
voix oesophagienne. Son intensité est plus élevée, la durée de
phonation est plus importante permettant de former de longues phrases,
toujours en raison de la plus grande quantité d'air ingéré.
Dans le cadre de l'implant
phonatoire, la parole est fonctionnelle dans
95 % des cas ; la voix est bonne à excellente dans plus de 85 % alors
que les bonnes voix oesophagiennes existent dans 30% des cas environ
après 6 mois/1 an de rééducation.
En fait, les voix
oesophagienne et trachéo-oesophagienne ne s'opposent
pas, elles peuvent se compléter. La plupart du temps, les malades
implantés acceptent la double rééducation (séances différentes) pour
obtenir une voix mixte, utilisant l'air apporté par l'implant
phonatoire, sans utilisation du doigt. Lors d'abandon de la voix
trachéo-oesophagienne (par exemple dans le cas de fuites), il reste la
voix oesophagienne apprise en amont ce qui, psychologiquement, est plus
admis par le patient que la perte totale de la phonation.
Les
inconvénients de
l'implant phonatoire :
L'implant phonatoire est
certes une avancée importante dans
l'acceptation du handicap phonatoire mais il a ses avantages et ses
inconvénients, parfois mineurs et passagers, parfois pouvant se révéler
un problème majeur conduisant à son explantation.
Ce sont surtout les fuites
(dans 75 à 85% des cas de complications), en
rapport avec des :
causes liées à la prothèse : diagnostiquées devant
l'apparition d'une
toux à la déglutition de liquide, nécessitant, la plupart du temps, un
simple changement de prothèse en consultation (10 à 15 mn sont
nécessaires)
causes non liées à la prothèse : essentiellement en rapport
avec un
élargissement de la fistule (ou "shunt") trachéo-oesophagienne, à
l'origine de fausses routes à la déglutition des liquides.
Peuvent également survenir
des granulomes (réactions
inflammatoires) autour de la prothèse, souvent à l'origine de
son extrusion.
On peut aussi voir
apparaître une sténose (rétrécissement) de la
fistule (10% des cas de complications), liée à l'arrachage (extrusion)
de la prothèse, à la radiothérapie post-opératoire ou à une
mauvaise hygiène locale.
De même, la présence de
croûtes (10% des cas de complications),
secondaires à l'assèchement et à l'irritation de la muqueuse
respiratoire de la trachée, peut obstruer l'implant d'où la nécessité
d'une hygiène rigoureuse.
Fréquemment, la
surinfection de la prothèse par le candida albicans,
provoquant fuites et vieillissement prématuré de l'implant, est un
facteur important de changements rapprochés. Afin de limiter le
développement de ce champignon, il est nécessaire de réaliser un
nettoyage quotidien de la prothèse avec la brosse fournie imbibée d'un
antifongique.
Enfin, une migration de
l'implant dans l'œsophage, voire une inhalation
de l'implant, est toujours possible (rôle éventuel de l'obturation
digitale trop "prononcée"), par chance, la plupart du temps sans
troubles respiratoires majeurs.
Les
contraintes de
l'implant :
Le patient doit assurer un
nettoyage quotidien de son trachéostome et
de sa prothèse phonatoire en retirant les sécrétions et les croûtes. Il
doit apprendre à nettoyer lui-même sa canule à l'aide d'un petit
aspirateur, en s'aidant d'un miroir. Il doit apprendre à protéger le
trachéostome de la poussière, des insectes, du froid et aussi de l'eau
(pluie et douche).
Les prothèses phonatoires
peuvent se détériorer dans le temps avec
obligation de changement à intervalles réguliers, une à deux fois par
an (selon l'hygiène cutanée et environnementale du patient) en
fauteuil de consultation.
La
rééducation vocale :
Rappelons nous que le
larynx assume trois fonctions :
une fonction respiratoire, faisant partie intégrante des
voies
respiratoires
un rôle dans la déglutition : sa fermeture protège les
voies aériennes
inférieures
un rôle phonatoire : il comporte des replis vocaux, les
cordes vocales.
Lors de l'ablation du
larynx, ces 3 fonctions disparaissent. On
remplace partiellement la fonction respiration par la trachéotomie =
ouverture artificielle pratiquée dans la trachée, se terminant à la
base du cou, et dans laquelle est insérée une canule permettant la
respiration. Une valve y est ou non abouchée. Le trou pratiqué est
appelé trachéostome.
Nous l'avons vu, lors de
l'expiration, l'air est projeté par le biais
de l'implant dans la partie supérieure de l'œsophage, mettant en
vibration le sphincter supérieur de l'œsophage, ce qui produit un son
intense et continu. L'air est ensuite pris en charge et modulé par les
cavités de résonance supérieures (cavité buccale, nez) pour obtenir la
parole.
L'orthophoniste devra,
entre autres, travailler la ventilation au
niveau du diaphragme et le relâchement des muscles du cou, permettant
souvent d'assouplir la bouche de l'œsophage pour favoriser la qualité
du son.
Il s'efforcera de
retravailler l'expiration(grand volume et
petit débit) pour éviter les fuites d'air au niveau de l'implant.
La durée et le succès de
la
rééducation dépendent de la motivation du
patient, à acquérir un nouveau langage et de son état physique et
psychologique après l'intervention.
La rééducation
respiratoire
se déroule habituellement sur 4 à
6 semaines.
En conclusion, les
avantages de l'implant phonatoire sont :
La reprise rapide d'une phonation de qualité
Une bonne tolérance du dispositif et donc de son
acceptabilité par le
patient.
En contrepartie, les
inconvénients de cette technique sont dans la
contrainte que représentent les soins et la surveillance de l'implant
et l'obligation de changer la prothèse à intervalles réguliers, une à
deux fois par an.
Tous les patients ne
peuvent être candidats au port de l'implant
phonatoire en raison de l'existence
de nombreuses contre-indications :
laryngectomie avec troubles trophiques (ensemble des
phénomènes qui
conditionnent la nutrition et le développement des tissus)
incoordination motrice majeure (impossibilité de coordonner
les
mouvements volontaires)
mauvaise acuité visuelle
insuffisance respiratoire chronique majeure
Il s'agit également, pour
l'équipe médicale, de prendre en compte
plusieurs paramètres :
continuité du traitement carcinologique
âge du patient
qualité de la motivation du patient (poids des
consultations pré et
post-opératoires) => abandon de la rééducation dans 30 à 40% des
cas selon les études
Nous entendons autour de
nous de plus en plus parler de sexologie. Certains couples, désireux de
prolonger une bonne entente qui semble s'effriter, soit par l'usure du
temps, soit par un événement physique, tel que l'apparition d'une
maladie chronique, ou encore suite à une opération plus ou moins
mutilante, pensent alors, parfois, consulter "le sexologue".
Voici nos questions :
Doit-il obligatoirement être gynécologue ou urologue ?
En quoi consiste précisément son rôle ?
Pourriez-vous nous décrire (comme si nous y étions), la
visite d'un couple - imaginaire mais représentatif - auprès de vous, et
le dialogue qui pourrait s'instaurer !?
Intervenant
: Dr François RAMSEYER, Gynécologue, Sexologue - THIONVILLE
Question 1 :
Doit-il obligatoirement
être
gynécologue ou urologue ?
Réponse 1 :
Aussi surprenant que cela
puisse
paraître, le titre de Sexologue n'est pas protégé et donc non
réglementé.
En pratique n'importe qui
peut se déclarer "sexologue".
Concernant des choses
aussi
intimes que la sexualité, il semble donc important de savoir à qui on
s'adresse.
Il existe des thérapeutes
qui
sont médecins et d'autres pas :
Concernant
les médecins, ceux-ci sont titulaires soit
d'un Diplôme Inter Universitaire de sexologie (DIU) (diplôme national
officiel) obtenu après 3 années d'études supplémentaires, diplôme qui
est reconnu par l'ordre des Médecins. Ils peuvent faire état de leurs
acquis et le mentionner sur les ordonnances, la plaque professionnelle
et s'inscrire dans la rubrique des pages jaunes à la division "Médecins
: Sexologues". Il existe onze Université en France délivrant un DIU et
réglementées
par un organisme universitaire national, le CCPIU. Un DIU de sexologie
s'est inscrit dans notre région depuis 2008, interrégional, réunissant
les facultés de psychologie à Metz, de médecine à Reims et à Dijon).
D'autres médecins sont titulaires d'un
diplôme
universitaire qui n'est pas reconnu sur le plan national
mais
qui est un gage de formation sérieuse.
Certains médecins ont un exercice
exclusif, ne pratiquant que la sexologie, d'autres l'exercent avec une
autre spécialité comme la médecine générale, l'urologie, la
psychiatrie, la gynécologie ou l'endocrinologie.
Comme tous les médecins, ils relèvent de
l'ordre des Médecins, il existe donc une instance disciplinaire en cas
de manquements à l'éthique. De tous les thérapeutes, seuls les médecins
sont autorisés à vous examiner, à prescrire des examens complémentaires
et des médicaments.
Une
majorité se place dans le champs de
la "médecine sexuelle" c'est à dire intégrant tout à la fois les
problèmes psychologiques et relationnels mais aussi les aspects
somatiques, gynécologiques, urologiques, endocrinologiques, etc.
De nombreux psychologues ont suivis une
formation en sexologie, ils adoptent en général la dénomination de
"sexothérapeutes" ou "sexologues cliniciens". Depuis septembre 2008,
les psychologues, infirmières, sages-femmes,
kinésithérapeutes, psychomotriciens et pharmaciens, peuvent avoir le
même cursus que les médecins qui suivent le DIU, ont pu en 2011 passer
le même examen national qu'eux et ont le même titre de sexologue ayant
passé le DIU des études de sexualité humaines (le DIU de sexologie
étant réservé aux seuls médecin comme l'impose l'ordre des médecins).
N'étant pas médecins, ils ne peuvent ni examiner ni prescrire d'examens
ou de médicaments. Une grande majorité dispose d'une formation sérieuse
mais orientée vers les problèmes psychologiques et relationnels.
Savoir :
avoir un diplôme n'est pas une fin en soi pour être sexologue, il faut
avoir des outils autres que médicaux pour bien pratiquer : diplôme en
poche, devenir compétent… il
nous faut encore nous former à différentes thérapies si notre formation
initiale ne l'a pas permise : sont utiles voire indispensables :
les thérapies cognitivo-comportementales
(qui cherchent à modifier les comportements inadéquats),
les thérapies de couple (qui ont pour
but de mieux comprendre et résoudre les difficultés relationnelles avec
le conjoint),
les thérapies systémiques (qui aident à
mieux repérer comment la patiente, ou le couple, auto-entretient un
problème qui peut être un des rouages du système conjugal, familial,
etc.).
D'autres thérapies encore à
apprendre
dans des séminaires, formations pratiques et utilisables dans une
pratique "de soins intégrés", chaque thérapie étant
personnelle à
chaque patient, chaque couple.
Dans la prise en charge
sexologique, il
y a un savoir-faire mais aussi un
savoir être : le Balint
et une
nécessaire psychanalyse
personnelle, ensuite, mieux se comprendre,
mieux admettre les autres… ses patients, engager tout au long de sa
carrière des supervisions
avec ses pairs.
Attention
:
Internet est aujourd'hui
une des principales sources d'information pour
les patient(e)s en recherche d'une aide.
De nombreux sites peuvent
proposer des consultations ou des méthodes de
traitement n'ayant pas reçus de validation par la communauté
scientifique. Il est important que chacun puisse conserver un esprit
critique vis-à-vis d'informations ou de propositions notamment
lorsqu'elles peuvent déboucher sur des prises en charge, d'autant que
certaines personnes, non qualifiées, profitent de l'absence de
réglementation de la profession de sexologue pour donner des
consultations en dehors de tout contrôle, proposer des traitements
illusoires voire dangereux à la seule fin d'en tirer un bénéfice
financier ou sexuel.
Refusez toute pratique qui
ne
vous conviendrait pas, toute relation
sexuelle sous quelques formes que cela soit.
La sexologie est l'étude de
la
sexualité humaine et de ses manifestations.
Elle étudie tous les
aspects de la sexualité, à savoir le développement sexuel, les
mécanismes des rapports érotiques, le comportement sexuel et les
relations affectives, en incluant les aspects physiologiques,
psychologiques, médicaux, sociaux et culturels.
La sexologie, dans sa
forme
moderne, est une science récente qui s'est développée à la fin du xxe
siècle. Elle est au carrefour de plusieurs disciplines, comme la
médecine, les statistiques, l'épidémiologie, la biologie et les
neurosciences, la criminologie, l'histoire, la psychologie et la
sociologie. Elle étudie également la sexualité de certains groupes
particuliers, comme les handicapés, les enfants et les personnes âgées,
mais étudie aussi les pathologies sexuelles telles que les dysfonctions
sexuelles, l'obsession sexuelle, les violences sexuelles, et les
pratiques marginales comme les paraphilies et les perversions.
La sexologie traite
également des sujets particuliers comme l'avortement, le contrôle des
naissances, l'abus sexuel, les nouvelles techniques de reproduction ou
la santé sexuelle.
Consulter un sexologue
n'est
pas exclusivement réservé aux déviants sexuels, comme un
certain
pourcentage de la population a encore tendance à le croire !
Les motifs de consultation
peuvent être très variés, ils
sont toujours
associés à une souffrance.
Il n'est pas facile
d'effectuer une telle démarche (cela demande un
certain courage).
La plupart y ont songé
souvent très longuement, des semaines, des mois,
souvent des années, avant de prendre rendez-vous. Ces personnes sont
accaparées par un sentiment d'urgence.
Une simple difficulté
sexuelle devient avec le temps une entrave
majeure à leur bien-être. Submergés, ayant le sentiment de ne plus
pouvoir fonctionner, ces individus ou ces couples n'entrevoient plus de
solutions viables, la souffrance est considérable et la qualité de vie
dégradée.
Le recadrage
Le rôle du sexologue
sera, en ce cas, de désamorcer le vent de panique
et rétablir ainsi, sous un angle plus prometteur, l'équilibre entre les
perceptions erronées et la réalité : le recadrage.
De leur permettre
d'obtenir
des conseils qui puissent aider à résoudre
certains problèmes de la vie quotidienne qui peuvent rejaillir sur la
sexualité d'une femme, d'un homme ou d'un couple.
redonner confiance en soi
retrouver le désir et le plaisir et un épanouissement sexuel
faire comprendre que l'amour n'est pas uniquement un acte
sexuel mais
avant tout un partage
Pour
donner quelques
chiffres :
moins de 10% de la problématique sexuelle est d'origine
organique,
40% est due à un manque d'éducation et d'information dans
le domaine de
la sexualité lié à des tabous et des interdits socioculturels
50% est d'origine psychologique (les traumatismes
proviennent pour la
plupart de perturbations de la vie infantile).
Le champ de pratique du
sexologue est vaste et varié.
Voici un aperçu des
différents troubles sexuels et relationnels pour
lesquels une personne seule ou un couple peut décider d'entreprendre
une sexothérapie :
TROUBLES SEXUELS :
Troubles de l'éjaculation
Anéjaculation (éjaculation impossible)
Éjaculation précoce ou rapide (éjaculation trop rapide
de moins de 2
min)
Éjaculation prématurée (par rapport au plaisir de sa
femme)
Éjaculation retardée (trop tardive avec rapport trop
long)
Troubles de l'érection (pas de raideur du pénis en
érection avec peu de
possibilité de pénétration)
Trouble érectile primaire (symptomes depuis toujours)
Trouble érectile secondaire (symptomes secondaires à un
problème)
Troubles de l'orgasme (trouble du plaisir de la femme)
Anorgastie (pas de décharge de plaisir)
Anorgasmie (pas de plaisir), anorgasmie coïtale (pas de
plaisir chez
l'homme)
Anéjaculation (absence d'éjaculation)
Dyspareunie (douleur à la pénétration chez l'homme ou
la femme)
Vaginisme : contraction des muscles du périnée qui
ferme le vagin au
moment de la pénétration (phobique, fusionnel ou d'angoisse)
Troubles du désir sexuel
Absence de désir sexuel coïtal (désir fusionnel, désir
d'enfant, etc.)
Absence de désir sexuel global
Abus sexuel
Victime (celui qui subit la violence)
Abuseur (celui qui en est l'auteur)
Orientation sexuelle : c'est le sentiment d'appartenance
à son sexe
biologique
Féminité, masculinité
Troubles d'affirmation de sa féminité ou de sa
masculinité dans la
sexualité
Transsexualisme
Compulsivité sexuelle
Déviance sexuelle (sexualité qui est bizare pour
l'homme ou la
femme...)
DIFFICULTÉS RELATIONNELLES
Questionnements amoureux
Confusion entre le sentiment amoureux et le désir sexuel
Problèmes sexuels dans le couple
Difficultés de communication dans le couple
Problèmes de séduction entre les partenaires
Reconnue
par l'Organisation
Mondiale de la Santé (OMS), la santé
sexuelle fait aujourd'hui partie intégrante de la santé globale et du
bien-être auquel chaque individu a droit.
Il est
reconnu qu'une bonne
qualité de vie avec une fonction sexuelle
satisfaisante va améliorer le pronostic des maladies
chroniques (cardio-vasculaires, cancers etc.) et nous ne sommes qu'au
début de nos connaissances en la matière.
La vie sexuelle d'un
individu ou d'un couple se déroule rarement sans
accrocs. Il est tout à fait possible de rencontrer au cours de son
existence des difficultés sexuelles.
A partir du moment où ces
difficultés engendrent une souffrance, et
même si c'est loin d'être une démarche facile, il serait adéquat de
pouvoir en parler avec un spécialiste.
Parfois une simple entrevue
suffit à relativiser une situation en
mettant des mots sur ce que vit la personne dans sa sexualité.
La sexualité n'est pas
innée
et demande qu'on y consacre du temps. Le
plaisir, cela s'apprend.
Pourriez-vous nous décrire
(comme si nous y étions), la visite d'un couple - imaginaire mais
représentatif - auprès de vous, et le dialogue qui pourrait s'instaurer
!?
Réponse 3 :
Il m'est difficile de
présenter un cas clinique comme demandé car même si la consultation
suit des règles précises, elle laisse une certaine liberté aux patients
et au bout du compte chaque cas sera différent de l'autre dans son
déroulement, et le dialogue va durer de 45 mn à 75mn, voire plus pour
la première consultation qui est la plus importante. Il est plus simple
de vous donner le compte rendu d'un entretien qui expose une démarche
dans l'interrogatoire, la clinique, le diagnostic et la stratégie
envisagée.
Je vous remercie de m'avoir
adressé Madame X Sonia, âgée de 50 ans, qui s'est présentée à ma
consultation pour le motif suivant : perte du désir sexuel depuis 3 ans.
SEXOLOGIE
:
Nature
du problème : trouble du désir depuis son hystérectomie (exérèse
de l'utérus) il y a trois ans, pour métrorragies (saignements) sur
polymyomatose utérine (plusieurs fibromes dont le plus gros faisait 5
cm).
Opérée
par le chirurgien le Dr …, suivi par son gynécologue le Dr …
qui me l'adresse.
Troubles
: secondaires à une difficulté à retrouver du plaisir lors des
rapports : "la pénétration est aussi inutile que si on se mettait un
doigt dans la bouche"...
Exceptions
à la plainte : n'ayant pas de plaisir et d'orgasme, elle n'a
aucune envie d'avoir des rapports, même si le couple qui est uni
compense par de la tendresse.
Il lui
arrive d'avoir un orgasme par caresses clitoridiennes, mais
cette pratique la heurte car elle évoque pour elle "une pratique
homosexuelle".
L'origine
du problème : gênée par les métrorragies répétitives qui
entravaient sa sexualité, elle acceptait l'idée de perdre son utérus
mais pas son col utérin, ce que le chirurgien n'a pas respecté, ni
annoncé après l'intervention. Ce n'est que bien longtemps après, son
mari osant parler de cette anorgasmie au gynécologue, qu'il révèle
après la consultation l'absence de col... et la raison de cette
difficulté : cette femme très attachée à la pénétration et aux
sensations qu'elle attribuait au col de l'utérus, ne retrouvait plus
son plaisir.
Au lieu
de la colère, s'est installée la résignation... et avec la
découverte de la perte du col, la perte naturelle du désir.
Une
notion à rappeler aux chirurgiens : "on ne doit enlever que ce
qu'on nous "donne ou ce qu'on ne peut garder", à condition de s'en
expliquer après l'intervention"...
ORIENTATION
THERAPEUTIQUE :
La
solution idéale envisagée : retrouver des sensations de plaisir
pendant les rapports, ce qui lui donnera de nouveau envie d'en avoir.
Une des
solutions, osée, a été de faire réagir cette femme en forçant
sa colère : elle ne savait pas non plus qu'on lui avait retiré son
ovaire droit restant (donc qu'elle pouvait attribuer des symptômes
gênants à une ménopause provoquée).
Il
s'agissait aussi de contenir cette colère qui n'avait pas de
vocation à être médico-légale mais réactive.
Après
avoir accordé une confiance aveugle à son chirurgien (qui avait
sans doute une raison médicale pour avoir réalisé ainsi cette
intervention, mais n'avait pas pris le temps de s'en ouvrir à sa
patiente… ou avait-elle occulté elle-même cette information ?), a suivi
le sentiment d'avoir été trompée et par réaction de se résigner...
Une
réaction de colère pour compter plus sur elle-même, affirmant ses
émotions et se battant pour ses envies.
Ayant
réagi, perdant son fatalisme elle a pu accepter d'utiliser une
technique simple, qu'elle avait imaginée sans oser le formuler, de
retrouver ses sensation lors de la pénétration en s'aidant de caresses
vulvo-clitoridiennes.
Un traitement hormonal a pu
améliorer sa qualité de vie, favorisant le
désir et l'orgasme… qu'elle retrouve progressivement.
Depuis la véritable
"épidémie" du cancer du sein,
il semble quelque peu passer à l'arrière-plan de nos préoccupations
immédiates. D'autant plus que son incidence en Europe de l'Ouest et aux
Etats-Unis est assez faible, et inversement proportionnelle au statut
socio-économique.
Pourtant, il tue, lui aussi
! Même si la survie à cinq ans
paraît
globalement moins pessimiste que celle concernant d'autres cancers,
dont celui du sein.
Et surtout, il risque
d'interférer lourdement sur les facultés
de
reproduction de femmes en âge de procréer. En ceci, il mérite toute
notre attention...
Voici nos questions :
Quels sont les facteurs
POUVANT interférer sur l'apparition de ce type de cancer, et
ceux intervenant FORCEMENT ?
En particulier, le papillomavirus y
est-il forcément lié, et sinon, dans quelle proportion intervient-il ?
La littérature médicale
montre que tous les degrés existent, depuis le stade précancéreux, en
passant par le cancer in situ (CIS), encore "anodin" (si l'on peut
dire), jusqu'au cancer
invasif qui risque alors d'envahir le corps par ses métastases. A
partir de quel stade intervient-on, et
quels sont les moyens mis en oeuvre ?
Dans quel cas précis les
facultés reproductrices de la femme pourront-elles être préservées ? Et
que fait-on, ou évite-t-on, au niveau des traitements, pour atteindre
ce but ? Fréquence de réussite ? Attitude adoptée en cas de découverte
de ce cancer chez une femme enceinte, en admettant qu'elle ait ignoré
sa grossesse, et ne soit donc pas venue consulter "dans les
temps" ?
Vos conseils pour la
prévention ? Pouvez-vous donner votre avis sur le vaccin dont on nous
parle parfois
Intervenant
: Dr François
RAMSEYER, Gynécologue, Sexologue - THIONVILLE Question 1 :
Quels sont les facteurs
POUVANT interférer sur l'apparition de ce type de cancer, et
ceux intervenant FORCEMENT ? En particulier, le papillomavirus y est-il
forcément lié, et sinon, dans quelle proportion intervient-il ?
Réponse 1 :
Les
facteurs intervenant FORCEMENT :
85 % des cancers du col de
l'utérus surviennent après évolution de "condylomes" (lésion bénignes).
En novembre 2010, la revue Lancet Oncology a publié les résultats d'une
étude montrant que huit types de papillomavirus sont responsables de
90% des cas de cancer du col de l'utérus.
Les papillomavirus humains
HPV16 et HPV18 sont présents dans 80% des cancers du col de l'utérus et
des lésions in situ de haut grade.
Les
facteurs POUVANT interférer sur l'apparition de ce type de
cancer :
Les facteurs de risque
sont
au nombre de trois :
Les infections à HPV (Human Papillomavirus, les
moins agressifs des 8 types précédemment décrits
Le tabagisme
Le cancer du col chez une patiente séropositive
HIV(Sida) pourrait être plus agressif et moins sensible au traitement
Une étude scientifique
démontre que les femmes ayant peu (ou pas) d'enfants seraient plus
exposées au cancer du col de l'utérus que les autres (étude pour
l'association Cancer research UK).
La contraception par
oestro-progestatifs est associée à une majoration modérée du risque de
développer un cancer du col utérin (augmentation du risque de moins de
1 %).
Les infections à HPV
sont
sexuellement transmissibles ; l'homme est généralement porteur sain
(absence de lésion visible) du virus, qu'il transmet à sa partenaire au
cours de relations sexuelles non protégées.
Environ 90% des
contaminations se font dans les 3 premières années des
rapports non protégés.
Le virus gagne les
cellules
du col de l'utérus où il se multiplie,
créant une inflammation qui, sur de nombreuses années, peut évoluer
lentement vers le cancer, d'abord in situ puis invasif.
En cas de contamination,
il
est conseillé au partenaire de s'examiner à
la recherche d'une anomalie sur son pénis (aspect verruqueux) ou
se faire examiner (frottis cervico-vaginal, examen de la
vulve...).
La
prévention :
C'est d'abord l'abstinence
tabagique et les relations sexuelles
protégées, surtout en l'absence de partenaire stable ou en cas de
partenaires multiples.
C'est également la
surveillance régulière du col au cours d'examens
gynécologiques réalisés tous les 2 à 3 ans (en général seulement à
partir de 25 ans) en l'absence d'anomalie décelée sur les précédents
frottis cervico-vaginaux, sinon plus fréquents.
Quant à la vaccination
anti-HPV, apparue très récemment, elle s'adresse
aux jeunes filles avant le début de toute activité sexuelle ou au plus
tard dans le courant des deux premières années de leur vie sexuelle.
La littérature médicale
montre que tous les degrés existent, depuis le stade précancéreux, en
passant par le cancer in situ (CIS), encore "anodin" (si l'on peut
dire), jusqu'au cancer invasif qui risque alors d'envahir le corps par
ses métastases.
A partir de quel stade
intervient-on, et quels sont les moyens mis en œuvre ?
Réponse 2 :
La
colposcopie et la biopsie :
Systématiquement réalisée, (lunettes agrandissant les
particularités du col) pour tout frottis anormal ou sur une lésion
inflammatoire
Toute zone anormale est biopsiée
En cas de ligne de jonction non repérée (entre l'endocol et
l'exocol), intérêt de la microscopie endoscopique qui repérera plus
facilement les zones suspectes (canal endocervical)
Seule l'étude des biopsies
faites au niveau de ces zones suspectes (histologie), confirme le
diagnostic.
Des
condylomes et CIN I et II :
Condylomes et dysplasies sont souvent associés
Intérêt du typage du virus HPV :
A utiliser dans le bilan soit seul, soit en plus de la
cytologie( frottis)
Pour améliorer la conduite à tenir chez les femmes avec
des anomalies de bas grade cytologique
Pour améliorer le suivi après le traitement de lésions
invasives précoces ou pré-invasives
Traitement par applications locales, par électrocoagulation
ou cryothérapie (froid) ou vaporisation laser
Pour les dysplasies
modérées, mini-conisation de la lésion chronique (permet un contrôle
supplémentaire de la lésion et de savoir si l'exérèse est passée au
large de la lésion, en intra-cervical).
Un certain pourcentage de
dysplasies régressent spontanément (Condylomes plan, CIN 1 et CIN
2), il apparaît souhaitable pour les dysplasies légères (de
bas grade) d'attendre avant de réaliser un traitement local
destructeur, mais cette surveillance doit être régulière et adaptée,
comportant tous les 6 mois une colposcopie (et biopsie) et pouvant
engendrer une anxiété et mal vivre : le choix de la méthode sera décidé
avec la patiente. Cependant, lorsqu'il existe un doute endocervical et
que le diagnostic par micro-colposcopie n'est pas obtenu, tout le monde
s'accorde à préférer dans ce cas une conisation minime.
CIN III et EOA in situ :
Ces lésions vont évoluer
de
façon naturelle et aboutir au carcinome invasif.
La majorité des écoles
pose
l'indication d'une conisation ou d'une amputation intra vaginale du col
ou d'une exérèse à l'anse diathermique. Les techniques chirurgicales
ont l'avantage de permettre une analyse histologique complète afin non
seulement de confirmer les lésions mais d'être certain que l'ablation
de ces lésions est totale.
La vaporisation au laser
ne
permet pas d'examen histologique puisque l'ensemble de la région
traitée est détruite. Dans ce cas une extension méconnue endocervicale
peut être laissée en place.
Cancer
invasif du col :
Il existe plusieurs
classifications permettant de proposer un traitement particulier. Il
n'existe donc pas un traitement unique mais de multiples possibilités
de traitement.
Chirurgie :
Le traitement chirurgical
de base est l'hystérectomie élargie, c'est-à-dire l'ablation de
l'utérus en totalité, des trompes et des ovaires (entrainant une
stérilité).
L'ablation des ganglions
lymphatiques ou lymphadénectomie pelvienne.
Dans les formes
exocervicales débutantes, l'opération de Dargent permet la conservation
du corps utérin, de ses vaisseaux et des ovaires.
Radiothérapie
:
par le vagin ou curiethérapie endo-cavitaire. Ce traitement
est un standard avec l'utilisation de curiethérapie à bas débit de dose
ou radiothérapie externe qui utilise des
photons d'énergie égale ou supérieure à 10 MV après réalisation d'une
simulation
Chimiothérapie
:
Selon le stade du cancer,
la chimiothérapie pourra être utilisée en association avec la
radiothérapie. Elle est aussi le seul moyen thérapeutique en cas de
survenue de métastases.
Ces méthodes
suppriment les possibilités reproductrices des femmes.
Dans quel cas précis les
facultés reproductrices de la femme pourront-elles être préservées ? Et
que fait-on, ou évite-t-on, au niveau des traitements, pour atteindre
ce but ? Fréquence de réussite ?
Attitude adoptée en cas de
découverte de ce cancer chez une femme enceinte, en admettant qu'elle
ait ignoré sa grossesse, et ne soit donc pas venue consulter "dans les
temps" ?
Réponse 3 :
Le cancer invasif du col de
l'utérus nécessite généralement l'ablation de l'utérus et des ovaires,
donc l'abandon de la procréation.
Toutefois, chez les jeunes
femmes présentant de petites tumeurs (diamètre tumoral < 2cm en
l'absence de métastase ganglionnaire et d'extension tumorale
cervicale), il est possible d'envisager une chirurgie mini-invasive qui
laisse la possibilité d'avoir des enfants.
Cette technique est appelée
"trachélectomie vaginale
radicale
avec lymphadénectomie pelvienne laparoscopique" ou opération de Dargent
: l'opération débute par l'exérèse des lymphatiques pelviens et vérifie
par un temps coelioscopique l'absence d'atteinte ganglionnaire (méthode
du ganglion sentinelle). Le 2° temps s'effectue par voie vaginale,
ablation du col de l'utérus, d'une marge de tissu sain ainsi que des
paramètres, suivi par un cerclage du col et anastomose utérovaginale.
Plusieurs études ont pu
confirmer la sécurité de la technique en termes de récidive et de
survie depuis 1990. Des grossesses sont alors possibles (naturelles ou
aidées). Environ 60% des
patientes désirant une grossesse y parviennent et les
grossesses se terminent toujours par une césarienne en raison d'un
cerclage du col permanent.
La découverte de ce type de
cancer chez les femmes de moins de 40 ans concerne environ 700 femmes
par an.
C'est une intervention qui
n'est pratiquée que dans quelques centres, "en routine", et
l'importance de l'enjeu
pour la patiente justifie pleinement le recours à des
centres de références lointains, pour une hospitalisation de 5 jours
environ.
Est-ce que l'avenir, pour
les femmes ne pouvant bénéficier de cette technique, ne pourra pas
passer par une congélation hyper-rapide des ovocytes : la vitrification
(permettant une survie de près de 99% des ovocytes plutôt que d'une
congélation du cortex ovarien avec les mauvais résultats que l'on sait)
avant traitement, et bénéficier de l'autorisation légale d'une "mère
porteuse", qui fait encore débat ?
Quand le
cancer invasif du
col est découvert pendant la grossesse :
La prise en charge
thérapeutique des cancers invasifs diagnostiqués au
cours de la grossesse est complexe et nécessite une réflexion
pluridisciplinaire
intégrant gynécologues, oncologues, oncologues médicaux,
radiothérapeutes, obstétriciens, néatologistes, radiologues et
pathologistes.
Le choix du couple fait
aussi partie des éléments décisionnels
importants dans cette situation. Cette réflexion doit donc être
réalisée au sein d'équipes habituées étant donné la relative rareté des
cancers invasifs diagnostiqués au cours de la grossesse.
Le
traitement dépendra du stade du cancer et du stade de la
grossesse :
Si le cancer est détecté à
un stade précoce ou
diagnostiqué pendant le
dernier trimestre de la grossesse, le traitement peut être
reporté
jusqu'après l'accouchement.
La prise en charge
thérapeutique dépend du stade (et de la taille
tumorale), du type histologique de la tumeur, du terme de la grossesse
et du désir du couple de conserver éventuellement la grossesse (si
celui-ci parait raisonnable sur le plan carcinologique) :
Si l'hypothèse d'une
interruption de grossesse est évoquée par la
patiente (ou par ses médecins), l'information doit éclairer la
patiente, qui décidera en dernier ressort de conserver ou non la
grossesse, sur l'absence d'aggravation de la maladie par la grossesse
Si le terme se situe à une période où la maturité fœtale
peut être
considérée comme "atteinte", la discussion doit être
multidisciplinaire pour définir une prise en charge carcinologique
"optimale" mais aussi pour obtenir le meilleur compromis entre
pronostic maternel et pronostic fœtal
Si, dans la prise en charge de la patiente, un accouchement
est
envisagé avant 38 SA, celui-ci devrait être réalisé dans un centre
périnatal dont le niveau est adapté au terme de l'accouchement. La
césarienne est de rigueur.
Vos conseils pour la
prévention ? Pouvez-vous donner votre avis sur le vaccin dont on nous
parle parfois ?
Réponse 4 :
Les résultats d'une enquête
nationale en 2007 indiquent que 67 % des patientes porteuse d'un cancer
du col n'avaient jamais été dépistées ou à un rythme inadéquat.
Il faut donc, à la fois
organiser le dépistage, et pallier au manque de sensibilité du frottis.
En France, le dépistage par
prescription individuelle encore appelé "opportuniste", touche
seulement 55 à 60 % de la population féminine.
La seule façon d'étendre la
couverture est d'organiser un dépistage de masse, cela doit naître d'un
projet politique.
Une surveillance du frottis
tous les 2 à 3 ans (remboursé) est indispensable à la prévention du
cancer du col chez la femme. Elle sera associée à un dépistage de l'HPV
(non prise en charge encore, sauf en cas de frottis anormal).
La prise en charge des CIN
pendant la grossesse, problème difficile auquel on devrait être plus
souvent confronté, car la pratique du frottis au premier examen
prénatal doit être privilégiée.
La
vaccination anti-HPV :
Le Gardasil® (Sanofi Pasteur
MSD, West Point PA, USA) : vaccin tétravalent dirigé contre les types
16, 18, 6 et 11 (ces deux derniers étant responsables de 90 % des
condylomes acuminés, et d'environ 20 % des CIN1)
Le Cervarix® (GlaxoSmithKline, Rixensart, Belgique) :
vaccin bivalent
contre les types 16 et 18 utilisant un adjuvant (ASO4) susceptible de
stabiliser les VLP et d'induire un taux d'anticorps avec de plus
faibles quantités d'antigènes.
Ces études montrent la
bonne
tolérance des vaccins avec moins de 1 %
d'effets indésirables sévères. En revanche, des réactions locales au
site d'injection sont rapportées dans plus de 90 % des cas et des
effets systémiques à titre de syndrome pseudo-grippal dans 40 à 60 %
des cas (NP1).
Lors de ces essais, des
grossesses non prévues sont survenues sans
qu'aient été notés d'effets délétères du vaccin tant chez la mère que
chez l'enfant.
Le comité technique des
vaccinations et le conseil supérieur d'hygiène
publique de France se sont basés sur l'analyse de ces essais pour
recommander :
La
vaccination des jeunes filles à partir de 14 ans afin de
les
protéger avant qu'elles ne soient exposées au risque d'infection HPV
et des jeunes filles et femmes de 15 à 23 ans qui
n'auraient pas eu de
rapports sexuels ou au plus tard dans l'année suivant le début de leur
vie sexuelle
Le maintien du dépistage cytologique et de l'information
vis-à-vis de
la contraception et des infections sexuellement transmissibles.
Ces recommandations ont
abouti au remboursement à 65 % par la sécurité
sociale du vaccin Gardasil® et à celui du vaccin Cervarix®.
Une patiente vous
rend
visite. Un gastroentérologue vient de vous communiquer le résultat de
la biopsie, effectuée lors de la coloscopie de cette patiente pour
laquelle on suspectait un cancer du colon.
Voici la conclusion du
laboratoire :
ADENOCARCINOME
LIEBERKUHNIEN BIEN DIFFERENCIE DU SIGMOIDE
La
patiente, âgée de 65 ans, mène une vie de famille harmonieuse, entourée
de son époux et s'occupant régulièrement de ses petits enfants. Elle
attend le verdict, anxieuse. Elle craint un cancer, mais n'en n'a
jamais eu confirmation. Elle espère ses craintes non fondées.
Que lui dites-vous, à la
fois pour essayer de la rassurer, et aussi
pour lui décrire la suite des examens et éventuelles thérapies qu'elle
va devoir subir ?
Intervenant
: Dr Benoît NICOLAS, Médecin Généraliste - HETTANGE-GRANDE
Eh bien, devant les
interrogations qu'amènent un résultat aussi
technique que cette conclusion anatomo-pathologique, je pense qu'il
faut être clair et effectivement parler de cancer, non pas pour
effrayer la patiente, mais pour lui faire prendre conscience que ce
résultat implique la réalisation d'un certain nombre d'examens
complémentaires.
A mon sens un certain degré
d'optimisme et de positivité ne peut alors
être que profitable à la patiente, lui permettant d'intégrer sa maladie
et de se préparer aux différentes étapes nécessaires à son traitement.
Je l'aborderai donc en ces
termes : "Madame,
il s'agit bien d'un cancer, mais heureusement ce mot
ne signifie pas condamnation ! Il existe actuellement de très
nombreux traitements et les chances de guérisons sont bien réelles.
Bien sûr pour mieux connaître le degré d'évolution de votre
maladie, il va bien falloir effectuer quelques examens
supplémentaires, comme prises de sang et examens radiographiques mais
ces examens s'effectuent rapidement et ne sont pas douloureux. Après
ceux-ci vous saurez s'il y aura seulement de la chirurgie ou peut être
une association à de la chimiothérapie ou de la radiothérapie. Une fois
ce traitement réalisé, une période de surveillance sera bien
sûr nécessaire, d'abord rapprochée puis de plus en plus espacée. Il est
normal d'être prudent et de se laisser un certain délai avant de parler
de guérison complète, mais au final c'est le but recherché."
Pour cette patiente,
quelques examens simples permettront de présenter
son cas en RCP et de décider du traitement le plus adapté (chirurgie
seule, association à de la chimiothérapie ou de la radiothérapie).
En effet la stratégie
thérapeutique actuelle s'articule autour de la
réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) au cours de laquelle
cliniciens, chirurgiens, radiothérapeutes, chimiothérapeutes et
anatomopathologistes, prennent connaissance du dossier et décident de
la meilleure marche à suivre pour que chaque patient puisse bénéficier
du meilleur traitement et si possible obtenir une guérison complète.
En effet les traitements
actuels des tumeurs colo-rectales apportent de
grandes chances de guérison si la tumeur reste localisée.
Il est à noter que même si
ces réunions restent très techniques, le
patient peut demander à être présent afin d'appréhender au mieux son
traitement.
Le dépistage actuel par
test
à domicile de recherche du sang dans les
selles est donc primordial pour repérer les éventuelles tumeurs
colo-rectales à un stade précoce et obtenir le plus souvent possible
une guérison totale.
Dès début septembre, nous
allons
publier des textes écrits par des personnes volontaires, en citant, ou
non, leurs coordonnées, désireuses de développer ce thème. D'ores et
déjà, nous récoltons des témoignages, qui seront précieux à toutes
personnes désireuses de prouver que : c'est parfaitement possible,
quand bien même, souvent, c'est loin d'être facile.
« Cent fois sur le
métier...» dit le proverbe !
Que
vous ayiez un certain sens littéraire, la parole facile, ou, au
contraire, quelques difficultés à vous exprimer, votre témoignage, dans
la mesure où on le sentira « vécu », sera toujours précieux pour
encourager les hésitants à sauter le pas !
Que
vous nous écriviez deux lignes, ou 3 pages A4 (au maximum, quand
même...), vous aurez oeuvré pour le bien collectif, et nous vous en
seront vivement reconnaissants.
Nous pouvons également vous
filmer si vous le préférez...
« N'hésitez pas
à contacter téléphoniquement l'Association
Cancer-Espoir au 03
82 83 42 71 ou par mail : simone.schlitter@sfr.fr
pour toute question que vous aimeriez poser concernant cette invitation
à la confidence. C'est également à cette adresse mail que vous pourrez
envoyer votre développement, qui sera lu avec intérêt, et publié sur ce
site après accord du modérateur. Au besoin, nous n'en
publierions
que des extraits (en particulier s'abstenir de citer nommément tel
produit ou tel autre, commercialisé...).
Nous
essayerons d'éviter tout ce qui pourrait représenter une publicité
indirecte pour ce qui se vend à ce propos dans le commerce (patchs à la
nicotine, cigarettes électroniques, etc.), notre but n'étant pas de «
faire acheter », mais de guérir.