Cette rubrique s'adresse aussi bien aux patients, pour leur donner la parole - qu'aux patients, pour leur donner des réponses. Elle s'adresse aussi aux médecins, pour qu'ils donnent les réponses. En n'oubliant pas que les patients, pour la plupart, n'apprennent plus le latin à l'école et ne lisent plus trop Molière... Ainsi que vous le remarquerez, le ton est donné : cette rubrique se veut... lisible par tous - et lisible avec plaisir - satisfaction - et intérêt. Elle se propose prioritairement de développer des thèmes ayant un rapport avec le cancer. Elle évitera de se cantonner dans le carcan d'un manque d'ouverture vers des thèmes plus larges, favorisant la compréhension de problèmes médicaux d'ordre plus général, parfois (l'aveugle a le droit d'aider le paralytique, et inversement !). S'attardant en passant, aussi, sur une bonne pratique d'une bonne hygiène de vie, sur le paramédical ou des questions de psychologie, sans négliger au passage, les problèmes d'éthique, ou simplement humanitaires. Elle essayera, pour finir, de vous piéger, avec son dernier compartiment VRAI OU FAUX, où le lecteur non initié pourra tester ses connaissances.
ACCES A LA
RUBRIQUE : tous ceux qui ont accès à Internet. Notre
association est locale, et va donc en priorité, sans
exclure quiconque, être amenée à favoriser les acteurs locaux. Adresse
mail où vous enverrez votre courriel : simone.schlitter
sfr.fr.
Si possible en pièce jointe, lisible sur OPEN OFFICE.
FORMAT
des questions et des réponses :
DELAI DE
PARUTION : dès obtention de vos questions ou des réponses
aux questions, nous les ferons paraître de suite (quelques jours de
battement). Nous ne pouvons garantir que tous reçoivent des réponses à
leur question, cela va dépendre de la disponibilité des acteurs
médicaux et autres...
RESERVES
PARTICULIERES : Cancer-Espoir
se réserve le droit de
corriger fautes de frappes ou d'orthographe éventuelles (tout le monde
peut en faire...). Si la formulation permet le doute sur le sens de
votre question, vous serez consulté au préalable, et devrez renvoyer la
question rectifiée, après consensus. Nous serons obligés de refuser
tout texte trop violemment polémique, ou risquant de troubler
« l'ordre public » dans le contexte des moeurs, de la
politique, ou portant atteinte à notre conception de l'éthique. Tout
acteur médical, paramédical, ou assimilé accepte de porter la
responsabilité de la publication que nous en ferons, quant à
l'exactitude des données qu'il pourrait nous fournir. Des données
extérieures, par lui fournies, devraient porter la référence de leur
auteur, et rester relativement ponctuelles.
C'est à la demande de notre Chère Présidente, Madame Simone Schlitter, que j'ai accepté, bien volontiers, de collaborer occasionnellement à la rédaction d'articles pour l'Association "Cancer Espoir" sur le site d'Intercom-Santé.
Puisqu'il s'agit d'inaugurer cette nouvelle rubrique, sur les thèmes susceptibles d'intéresser tout un chacun, je commencerai aujourd'hui, par une approche assez globale de la question, quitte à approfondir, par la suite, les thèmes qui suscitent le plus d'ínterrogations.
Il ne s'agit certes pas de faire la synthèse, en une page ou deux, de toutes les publications sur le cancer en général, mais d'instituer une sorte de causerie sur un sujet qui nous concerne tous, d'une manière ou d'une autre, de près ou de loin, maintenant ou à une autre période de notre vie, pour nous même ou pour notre entourage.
Les couloirs d'un service d'oncologie ne se prêteraient pas forcément à ce type de discussion, ni un repas de famille d'ailleurs, par contre ce blog constitue un espace optimal pour ce mixt d'informations et de réflexions, de par sa capacité d'adaptation en fonction de l'actualité et des préoccupations de chacun.
Pour tenter de répondre à une première question : le cancer semble, au fil des dernières décennies, gagner du terrain. Est-ce une impression, en rapport avec une longévité accrue ou une réalité ?
A l'évidence le cancer gagne du terrain et envahit davantage nos vies. Les romantiques du 19ème siècle étaient plutôt envahis par la tuberculose, et toute la société même, marquée par ce fléau, et ce jusqu'à la découverte des premiers traitements antituberculeux, il n'y a pas beaucoup plus d'un demi siècle.
Nous pouvons apprécier la notable amélioration dans ce domaine, avec la généralisation de la vaccination, même si elle n'est plus autant obligatoire, le développement des médicaments, de moins en moins toxiques... et coûteux pour le malade, la quasi disparition des sanatoriums, et de nombreuses pratiques thérapeutiques désormais désuettes. Le pessimiste objectera que la tuberculose reprend vigueur depuis l'apparition du sida, dans certains pays et aussi dans certaines populations fragilisées par certaines conditions politiques ou économiques. Objectivement, cette pathologie semble à notre époque, sinon disparue, tout au moins mieux contrôlée, mieux dépistée, mieux traîtée, et beaucoup moins effrayante qu'elle ne l'était, il n'y a finalement qu'une ou deux générations de cela.
Nous espérons cette même évolution pour le cancer, même si nous sommes dans ce domaine encore un peu éloignés du but.
Bien sûr que le nombre de cancers est en pleine expension actuellement : un de mes maîtres, il y a trente ans au moins, avait déclaré lors d'un cours magistral, que si l'on faisait une autopsie systématique à toutes les personnes de plus de 80 ans, quelles que soient les causes de leur mort, on retrouverait certainement un ou plusieurs cancers dans la quasi totalité des cas. Cela m'avait grandement inquiété, mais par ailleurs réconfortée dans l'idée qu'il était sans doute plus normal de disparaître d'une pathologie à 107 ans que de mourir en bonne santé à 25 (sortie de boîte de nuit ou mort subite sur un terrain de football) et moins angoissant de mourir de mort naturelle, à un âge avancé, avant de connaître son cancer, que de s'éteindre à 4 ou 25 ans des suites d'une longue maladie.
Avec les
progrés de la
médecine, ne serait-ce qu'en matière de
maladies infectieuses ou cardiaques, nombreux sont ceux qui désormais
peuvent prétendre devenir des centenaires en bonne santé.
Et si le risque de développer un cancer augmente significativement avec l'âge, la médecine qui leur a permis d'arriver à ce stade devrait pouvoir leur permettre aussi de le surmonter, comme le reste...
Ne dit-on pas que les cellules cancéreuses comme celles de la peau du visage se renouvellent moins vite au fils des années ??
Toutes les politiques de dépistage modernes permettent, assurément d'en comptabiliser aussi un grand nombre : ceux qui, pris au début seront plus rapidement et définitivement guéris, et ceux, évoqués lors de la polémique sur les mammographies répétées, des cancers nombreux, mais "dormants".
Longévité, performances du dépistage, augmentent la visibilité des chiffres.
Mode de vie, pollution, champs électromagnétiques, radioactivité autre que tellurique, pesticides, hydrocarbures etc... toutes ces innovations des temps modernes ont aussi certainement causé le développement de cette maladie que des modes de vie plus traditionnels et ancestraux ne favorisaient pas tant. Le progrès a apporté beaucoup d'avantages, il faut l'admettre, mais il ne lui est pas épargné pour autant quelques inconvenients, qui lui sont inhérents, que nous réalisons maintenant, mais qu'il sera difficile d'éradiquer complètement. L'amiante était un remarquable isolant thermique, maintenant on dépense des sommes considérables pour en débarrasser les constructions qui en contenaient... et toutes ces particules, elles deviennent quoi ??? Qui serait prêt à renoncer à l'électricité dans sa maison pour éviter les lignes à haute tension, à abandonner son téléphone portable, pour pouvoir supprimer les antennes relais...
L'évolution des choses se fait ainsi. Cependant, la nature des progrès réalisés dans le domaine des traitements est, tant soit peu, à la hauteur des dégâts collatéraux occasionnés par ce même progrès.
D'après les dernières statistiques de l'American Cancer Society, on observe actuellement une réducction continue de la mortalité liée aux cancers. De plus, tous les segments de la population américaine ont bénéficié de façon égale de cette réduction. Les projections de l'ACS prévoient 1.596.670 nouveaux cas de cancer et 571.950 décès par cancer aux Etats-Unis en 2011.
On ne peut expliquer cela que par une meilleure prise en charge des malades, plus précocément, avec des traitements plus performants et mieux adaptés, tant médicaux que chirurgicaux, et possiblement par une prévention qui se met doucement en place.
On pourrait évoquer dans cette politique de prévention :
La liste n'est pas exhaustive, et cela devrait nous rendre optimiste, si nous pouvons compter également sur des modes de vie et d'alimentation plus sains sinon "bio" : moins d'expositions solaires excessives, moins de légumes pleins de pesticides, moins de colles et autres produits chimiques dans l'aménagement de notre habitat, et de particules toxiques dans l'air que nous respirons, par des filtres au niveau des industries et des pots d'échappement de nos véhicules.
Aux pessimistes qui pensent de toute façon que la fin du monde est pour 2012, comme annoncé, je dirais simplement que cette attitude négative est très néfaste pour la santé en général, et pour guérir de toute affection, en particulier d'un cancer.
Pour tous les autres, qui refusent de pêcher contre l'espérance, je les laisserais à la lecture de cette rubrique et de bien d'autres, pour découvrir tout ce que la recherche, la pratique, l'expérience développent depuis des années pour lutter contre cette maladie.
Si nous devons vivre plus de cent ans et avoir plusieurs cancers au cours d'une vie, gardons tous nos espoirs, notre optimisme, notre énergie vitale, pour y faire face, ainsi que notre admiration pour tout ce que ces prochaines années vont encore apporter de victoires, partielles, puis plus globales contre cette maladie.
Il y a 30 ans un diagnostic de leucémie chez un jeune enfant avait un pronostic aussi désastreux qu'une méningite tuberculeuse il y a un siècle. Aujourd'hui, une grande majorité en guérissent.
Je ne
saurais clore cette
rubrique sans évoquer David Servan
Schreiber,
dont la disparition cet été nous a profondément émus, mais qui,
rappelons-le, a vécu près de 20 ans, après le diagnostic de son cancer
du cerveau. Ceux qui l'ont rencontré, lors des conférences qu'il
donnait pour présenter ses livres, gardent le souvenir de son énergie
formidable, de son regard vif, et de sa merveilleuse confiance dans les
solutions à venir.