L'aide de la psychothérapie - Par Virginie Dedola - Photo Julien Pelaez
Cyril Tarquinio, dans son cabinet d’Algrange. Ce professeur de psychologie intervient régulièrement à l’Université de Metz. Photo Julio Pelaez
Parmi les 450 formes de psychothérapies existant à travers le monde, l’Algrangeois Cyril Tarquinio en dévoile quelques-unes dans un ouvrage co-écrit avec Claude Berghman, en attendant de les enseigner à la faculté de Metz.
"Avant, on se tournait vers le curé. Aujourd’hui, il y a le psy." L’annonce d’une maladie est toujours un choc. Pour la personne bouleversée dans ses croyances mais aussi l’entourage qui a besoin d’en parler. "On ne l’avait jamais vue comme ça, on ne sait plus quoi faire", entend-on généralement ici ou là. "Souvent, hélas, le bon sens populaire ne suffit pas, il y a même une lassitude qui s’installe", confirme Cyril Tarquinio. Pourtant, explique ce professeur de psychologie de la santé intervenant à l’Université de Metz, "on pourra d’autant mieux prendre soin du malade qu’on se sent d’attaque !" Alors, comment agir ?
Dans son laboratoire, en lien avec la faculté de Nancy, cet Algrangeois s’attache justement à développer des savoirs spécifiques qui peuvent aussi bien aider le malade, ses proches, que le médecin qui le suit. "Sans renier les aspects médicaux mais en intégrant la dimension psychologique dans ces avancées", précise-t-il. "Le stress, par exemple, a des effets sur le système immunitaire qui peuvent rendre l’individu vulnérable, c’est prouvé."
Rien d’étonnant alors à ce que ce directeur de thèse travaille en collaboration avec le CHR Metz-Thionville et le CHU de Nancy pour faire évoluer la prise en charge psychothérapeutique ! "A une véritable demande sociale, on essaie de donner une réponse de plus en plus affinée." Et de dénombrer pas moins de 450 formes de psychothérapies à travers le monde.
Un nouveau diplôme
Il s’agit alors d’adapter la thérapie selon l’évolution de la maladie : l’annonce, le traitement médical, la rémission ou la récidive… "La pire des erreurs serait une pratique unique", prévient Cyril Tarquinio. La technique EMDR ( Eye Movement Desensitization and Reprocessing), permettrait ainsi d’agir sur le traumatisme survenu après une agression. "C’est David Servan-Schreiber qui a importé cette pratique en France Grâce au mouvement oculaire, on peut juguler les effets du choc psychologique. Les paupières, en bougeant, activent un processus d’auto-guérison." Le thérapeute estime que cette méthode peut également fonctionner en cas de troubles réactionnels, lors d’un deuil, d’un abandon…
Cyril Tarquinio n’oublie pas non plus l’hypnose, la cohérence cardiaque (le lien entre cœur et cerveau), le taï-chi qi-cong "qui agit sur la douleur, le mieux-être"… Dans le livre qu’il vient de publier avec Claude Berghman, l’un de ses étudiants ( Comprendre et pratiquer les nouvelles psychothérapies chez Inter Editions), l’enseignant-chercheur détaille plusieurs de ces pratiques toujours validées scientifiquement. "A la rentrée d’octobre, la création d’un nouveau diplôme permettra aux psychologues de se former, sur deux années, à ces nouvelles approches. L’objectif est que les soignants, infirmières comme médecins, s’ouvrent également à ce processus." Car, pour lui, "fini le temps du psy qui est tout seul dans son coin, fini le temps du psy dépositaire d’une seule approche : aujourd’hui, il faut travailler en réseau !"
Virginie Dedola