INTERFERENCES
ET PACE-MAKERS ET/OU DEFIBRILLATEURS
Les
questions les + fréquemment
posées par les patients porteurs de systèmes de
stimulation
ou de défibrillation cardiaque concernent les
interférences.
Les
appareils :
En effet,
les
interférences ont des effets différents selon le
système implanté :
- Un
pace maker est implanté pour corriger les
ralentissements du
rythme cardiaque, dans certains cas extrêmes le patient
à un
rythme cardiaque excessivement lent, voire absent si on arrête
brièvement le pace maker ; le plus souvent les
interférences inhibent les pacemakers et les
empêchent donc
provisoirement de fonctionner. En effet, si un pace maker est
soumis à des interférences, il va être
leurré,
c'est-à-dire qu’il va interpréter les
interférences comme une activité cardiaque et il va
cesser de
fonctionner, ce qui va aboutir à un ralentissement ou un
arrêt du cœur du patient, cette inhibition est
provisoire et
ne dure que le temps ou le patient est exposé aux
interférences, nous en détaillerons la nature plus
loin.
- Un
défibrillateur est implanté chez les
patients qui ont des
accès rares mais parfois prolongés
d’accélération très rapide du
rythme cardiaque,
avec dans les cas "extrêmes" des épisodes de
fibrillation ou le cœur se contracte de façon si
anarchique
et désordonnée que les battements ne sont pas
efficaces. Dans
ce cas le défibrillateur traite ces troubles du rythme par des
successions de stimulations rapides pour casser le trouble du rythme,
voire par un choc électrique qu’il est capable de
délivrer afin de régulariser le rythme du
cœur. Si un
défibrillateur est soumis
à des interférences, il peut interpréter le
"bruit
perçu" comme une tachycardie ou une fibrillation, il
peut
donc démarrer une série de traitements
inadaptés, ces
traitement peuvent aller jusqu’au choc inapproprié
si le
patient reste soumis suffisamment longtemps aux interférences.
Les
interférences :
On
distingue classiquement 2 situations, les interférences
domestiques et les interférences hospitalières :
- Parmi
les
interférences domestiques, on relève les
téléphones
portables, les plaques à induction, les
téléphones sans
fil, les outils de bricolage (perceuse par exemple), la soudure
à
l’arc, les télécommandes, les
systèmes antivol des
supermarchés, les systèmes bluetooth, le wifi , les
stimulations musculaires par des appareil de musculation ou de
kinésithérapie.
- Les
précautions à prendre sont
relativement simples vis-à-vis des GSM, on
téléphone
avec l’oreille opposée au pace maker,
vis-à-vis des
portiques antivol, on les traverse sans stationner au milieu,
vis-à-vis des plaques a induction, on ne se penche pas au
dessus,
on s’éloigne des arcs électriques
à plus
d’un mètre, pour subir une interférence
d’un four
à micro-ondes il faudrait grimper dedans… ou que ses
joints
ne soient plus étanches et que les micro-ondes
diffusent…
- En
fait les réglages pratiqués par les cardiologues qui
contrôlent les pace makers sont souvent adaptés
à ces
interférences domestiques et protègent les patients
"par anticipation" des effets qu’elles pourraient
induire ;
un patient qui dépend de son pace maker et dont on veut
absolument
éviter que le système ne soit inhibé
à un
réglage particulier qui rend quasiment son pace maker sourd
à
toute interférence.
- Les
interférences hospitalières
sont potentiellement plus dangereuses car elles sont plus puissantes et
leurs effets peuvent parfois aboutir à une altération
irréversible du système de stimulation ou de
défibrillation (et non pas à une simple situation de
leurre
réversible).
- On
connait le
bistouri électrique,
l’IRM, la radiothérapie etc...
- Pour
chaque situation le
porteur de pace maker est contrôlé en pré et
post
procédure, on peut même être amené
à
déplacer le boitier de l’autre coté si une
radiothérapie est prévue, afin
d’éloigner le pace
maker d’une source d’altération.
- En
principe
l’IRM est contre indiquée sauf cas particulier, la
lithotripsie est potentiellement délétère il
faut «
sortir » le système du faisceau (>15cm), les
chocs
électrique externes doivent être
délivrés «
perpendiculairement à l’axe
boitier-électrodes
- On
retiendra qu’à l’hôpital, on
maitrise ces
risques, que le contrôle et le réglage le plus
protecteur
pour le patient peut être réalisé en
pré
procédure, et que dans le cas ou on a un doute sur une
interférence, on applique un aimant sur le boitier, ce qui le
fait
fonctionner de manière fixe et permanente, obligatoire et
aveugle,
ce qui permet d’éviter une inhibition involontaire.
Les
Défibrillateurs :
- En
ce qui concerne les Défibrillateurs, les
interférences vont,
nous l'avons vu, activer des traitements habituellement
réservés aux tachycardies graves, et peuvent aboutir
à
la délivrance d'un choc inapproprié, en
milieu
domestique ces interférences sont de très basses
amplitudes,
habituellement on en protège les patients par les
réglages
adaptés, il peut arriver que des chocs ou des traitement
inappropriés soient délivrés, on est alors
très
vite informé par le patient de la survenue d'un
choc…
et l'interrogation du dispositif et du patient nous donne
souvent
la solution et permet d'identifier la source
d'interférence.
- En
milieu hospitalier,
en cas de doute
sur une interférence qui déclencherait un traitement
ou un
choc non justifiés par un défibrillateur, on place un
aimant sur le boitier, son effet est d'inhiber provisoirement
le
défibrillateur (soit l'effet inverse de celui
observé
avec un aimant sur un pace maker) les interférences ne
déclenchent plus aucune réaction du système.
Rappel
des conseils :
- Je
garde toujours mon carnet sur moi
- Je traverse les
portiques antivol sans crainte, je ne stagne pas au milieu
- Je
signale mon appareil aux aéroports
- Je
reste à distance (1 mètre au moins) des soudeurs
à l'arc
- Je ne me penche pas au
dessus des plaques à induction
- Je mets mon
téléphone sans fil sur l'oreille
opposée à mon pace maker (boîtier à
Gauche,
je téléphone à Droite)
- Je
tiens mes outils de bricolage à distance du pace maker
(perceuse à bout de bras)
- Je signale mon
appareil au kinésithérapeute
- A
l'hôpital je signale mon appareil aux
médecins
- Je ne crains rien de mon
micro-onde, ou de mon dentiste
- Si
j'ai un défibrillateur :
- J'applique
les règles du pace maker
- En cas de choc,
je
contacte mon cardiologue
En
conclusion :
Les
interférences domestiques sont rares, faciles
à identifier pour les patients, on peut s'en
protéger
relativement facilement, les interférences
hospitalières sont
plus "agressives" mais elles sont identifiées et les
moyens
de s'en protéger sont connus. Nos patients
n'ont donc
pas à s'inquiéter.