Allo Docteur - Dialogue médecin - patient




DIALOGUE

MEDECIN - PATIENT






Dialogue médecin - patient

Lisez plus loin les explications de Simone à propos des "questions du patient"...


Allo DocteurExplications - et appel - aux médecins

A propos des "questions du patient au médecin" qui vont suivre :

Notre but, ici, est essentiellement pédagogique : à partir de ce genre de questions-réponses, une certaine éducation du public peut se faire, par ce qui semble être un dialogue, en quelque sorte une consultation en direct. Ce genre de procédé est beaucoup utilisé, puisque de plus en plus, aussi bien à la télé que dans des revues, ce "contact direct", entre médecins et patients est présenté au spectateur - ou au lecteur...

Dans les débats, aux cours des conférences, ce genre de question est d'ailleurs directement posé par des auditeurs aux intervenants, lesquels y répondent avec bonne grâce.

Ici, toutefois, dans une première partie ("cas de figures pédagogiques extraits de...") il s'agit de cas qui ont été présentés par des patients lors de nos groupes de parole, il y a quelques années de cela. Ceci avec l'accord entier de la personne concernée, laquelle, depuis, a résolu son problème, sans attendre la "consultation" d'aujourd'hui pour le faire, bien sûr...

Les médecins qui souhaitent répondre - dans un but pédagogique - n'ont point à craindre de "divulguer des informations privées", (aucun nom n'est cité, d'ailleurs), ni de donner "des consultations gratuites et publiques" !

Nous invitons le corps médical à essayer de dépasser un certain immobilisme - qui est encore trop souvent une règle sacrée pour certains : rester figé dans des monologues là où le dialogue est au goût du jour.

Merci à tous les médecins qui accepteront de nous aider dans cette tentative. Dans tel cas, nous demandons qu'ils acceptent de jouer le jeu, et répondent d'une façon personnalisée, pour augmenter l'impact (sans compter la note d'humour "jouant le jeu...") : "Monsieur - ou Madame, j'essaye de répondre à votre question"... plutôt que par : "En considérant le cas de cette patiente"...

Par ailleurs, des cas "actuels" pourront se présenter. A l'heure où ces lignes sont écrites, la rubrique démarre à peine... Les lecteurs sont invités à participer au dialogue, qu'ils soient médecins ou patients. Nous essayerons de répondre dans tous les cas au questionnement de ces derniers. Si les médecins "extérieurs" ont quelques scrupules à le faire, le médecin collaborateur de notre association essayera de "faire au mieux".

Merci, vraiment merci, si vous acceptez de collaborer !

Cancer-Espoir, et son animatrice Simone

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Allo DocteurQuestions du patient au médecin

Question de Maggie P, de B (Luxembourg)

Il y a environ 4 mois de cela, ma langue est devenue de couleur bleue, et mes gencives se sont recouvertes de peaux blanches, cela me faisait mal pour manger et même pour parler. Mon médecin  généraliste m'a dit que "c'était les nerfs", et m'a prescrit du Xanax. Mais une amie m'a dit qu'il ne fallait pas prendre cette "saleté", et m'a conseillée d'aller voir un stomatologue. Lui m'a prescrit du SPORANOX. J'en ai pris environ 2 mois à la dose qu'il m'a dit. Lentement, ma langue est redevenue presque normale, mais pas complètement . Depuis 2 mois environ, cet état étant stable, j'ai cessé de prendre le Sporanox.

En-même temps, on avait réalisé quelques analyses sanguines : mes globules étaient bons ; je précise que j'ai 80 ans.

Je ne prenais pas d'autres médicaments parallèlement, à part de l'aspirine, pour rendre le sang plus fluide. Mon amie me dit que c'est pour cela que je saigne souvent du nez.

Depuis environ 2 mois, est apparu un autre problème, (peu après que j'ai cessé le Sporanox, car cela allait beaucoup mieux pour la langue). Ce nouveau problème va en empirant, et m'accable profondément : des fourmillements dans le visage. A présent c'est toute la journée, sans interruption,c'est seulement quand je dors que je ne ressens rien.

A nouveau le médecin m'a dit que "c'était les nerfs", et recommandé le Xanax. Que je n'ai pas pris.

J'oublie de dire que précédemment il m'avait été prescrit du Lysarix, qui m'endormait et me rendait bizarre. J'en pris pendant 15 jours environ, et prise de peur, décidai de m'arrêter, et mon amie m'aida à me "dédroguer" (car on n'avait pas le droit d'arrêter brutalement ! Il fallait que ce soit progressif ). Ce n'était pas facile, car il se présentait sous formes de gouttes à diluer dans l'eau. Donc j'augmentai progressivement la dilution.

Donc actuellement, je ne suis sous aucun médicament, autre que l'aspirine (dose légère), mais parfois quand les fourmillements me perturbent trop, je prends de l'efferalgan codéiné.

Comme le médecin ne me dit rien d'autre que "c'est les nerfs", je cherche... même sur internet, et là je vois qu'il y a beaucoup de personnes qui s'inquiètent de ces fourmillements aux extrémités.

Mon amie a plusieurs idées :

  • cela pourrait être les branches métalliques de mes lunettes qui, conduisant le froid, seraient responsables (?)
  • ce pourrait être le fait que mon appareil dentaire, en-bas, ne tient plus à présent que sur les 2 incisives du centre (les autres étant cassées). Cela pourrait peut-être engendrer un effet de torsion et de levier qui se propagerait aux nerfs (?)
  • ce pourrait aussi être le Sporanox ? Nous avons regardé sur la fiche et avons vu qu'entre autre effets indésirables, il peut parfois engendrer des  "neuropathies périphériques". Or, justement, ces fourmillements en font partie (semble-t-il...)

Je ne veux pas aller voir un neurologue, car j'ai peur qu'il me prescrive encore quelque chose qui va m'abrutir, à la limite je préfère souffrir...

Mais j'aimerais quand même que quelqu'un désireux de m'aider et qui s'y connaisse prenne la peine d'analyser mon cas ! Et de me donner quelques idées.

Je précise que je n'ai pas d'hypertension, ni de problèmes cardiaques ou autres, apparents. Je pèse 49 kg pour 1,54 m. Je mange frugalement, ne bois ni ne fume, et jusqu'à il y a 1 an, je pratiquais encore le patinage. Je m'active beaucoup dans ma grande maison.

Mais j'ai souvent très mal au dos (certaines choses ont été vues sur les radios, pour la colonne vertébrale). Quand "ça ne va vraiment plus, je prends des antiinflammatoires"... peut-être 2 jours par mois...

Toutes ces douleurs diverses mettent à présent mon moral à très rude épreuve.

Mon amie me conseille d'aller faire de l'hydrothérapie à Mondorf (du genre Thermapolis). J'ai même perdu force et courage pour cela !

Mon amie me dit que je manque peut-être de calcium et de magnésium. Je vais demander un bilan à ce propos. Elle me dit aussi que dans le temps, je grignotais beaucoup de noisettes, noix et chocolat, et qu'actuellement cela doit me manquer, et comme je mange peu, je n'ai rien pour compenser. Et c'est vrai que j'ai bien maigri. Je ne grignote plus, car tout se met sous les dents du bas !! Mais peut-être aussi est-ce vrai que je manque de substances nécessaires ?

Je ne sais pas non plus si je dois aller chez une ostéopathe, compte tenu de tout cela ?

Question de Marthe S, de Z : cancer du colon

J'ai une tendance à développer des polypes du gros intestin. J'ai été opérée d'un cancer du colon il y a plus de 10 ans, et tout semble être rentré dans l'ordre depuis. Ma dernière coloscopie date de 3 ans en arrière, et il m'est vivement conseillé de ne pas tarder à en refaire une autre.

Or je supporte très mal de boire l'horrible mixture à ingurgiter au préalable, mais surtout la quantité dite obligatoire ! En vérité, je ne suis jamais parvenue à boire dans la journée le total obligé. Heureusement ces "tricheries" n'ont pas empêché, jusqu'à présent, que les coloscopies restent opérationnelles.

Suite à cela, tous les prétextes me sont bons pour retarder la mise en route de cet examen.

Par ailleurs, je crois savoir qu'un polype met dix ans à se développer. C'est mon alibi pour retarder constamment l'échéance... Mon médecin traitant fait la grimace. Ai-je vraiment tort ?

Question de Yvette B, de F : cancer du sein et sexualité

Il y a une dizaine d'année, j'ai eu l'ablation d'un sein, suite à un cancer. Je m'en suis bien rétablie. Une fois veuve, j'ai pris un compagnon qui m'a beaucoup complexée à propos de cette absence de sein. Soi-disant que cela le perturbait et empêchait des rapports normaux entre nous. J'ai 64 ans, il en a 65. Je le trouve gentil, mais trop froid. Est-ce que cela est possible que ce soit mon handicap qui le rende froid ? Dans ce cas, que faire ? (Je ne souhaite pas d'opération plastique).

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Allo DocteurDialogue médecin - patient

Le Docteur François TRUCHETET, Dermatologue, en collaboration avec Mme GROSJEAN Michèle, Présidente de l'association PSO de Lorraine répondent aux questions sur le psoriasis :

Question de Martine A :

Mon père, bel homme, vit apparaître son psoriasis vers l'âge de 40 ans (il y a de cela plus d'un demi-siècle). Ma mère nous expliquait qu'il en avait été atteint suite à une forte contrariété... (le mot "stress" n'existait pas à l'époque). Mon père se grattait ses plaques avec son canif et faisait tomber les écailles sur un journal. Ma mère, elle, lui grattait la tête avec un peigne fin (décrassoir), et les grosses écailles tombaient aussi sur le journal. Nous utilisions tous le même peigne, et n'avons jamais eu peur  d'attraper cette maladie. Mon père n'avait pas de complexes. Il ne portait pas de chemises à manches courtes, à cause des plaques aux coudes. Les gens n'étaient pas aussi "narreux" que maintenant, et mon père séduisait son monde, et ne dégoûtait personne, malgré le psoriasis qui dépassait sur son front. Il se tartinait une pommade qui sentait très fort le goudron.

Qu'en pensez-vous ? N'était-elle pas cancérigène, de ce fait ? (Mon père n'eut jamais de cancer, toutefois...).

A propos du grattage à l'aide du canif ou du peigne : est-ce que cela soulageait vraiment ? Que pensez-vous de cette façon de faire ?

Réponse :

Le goudron était anciennement utilisé de même que l'huile de cade mais ces traitements étaient nauséabonds et très voyants. Une action cancérogène a été avancée (cancer du scrotum). Actuellement, on peut utiliser des dérivés de goudron non cancérogènes et sans odeur incommodante.

Il convient d'éviter le grattage au canif ou au peigne car après un soulagement immédiat, il est possible d'avoir une récidive. Actuellement, sur le cuir chevelu des shampoings à base de corticoïdes ou des lotions ou gels à base de dérivés de la vitamines D ou des shampoings à base de dérivés de goudron sans odeur permettent de satisfaire les patients.

Question de Cécile M :

J'ai eu l'occasion d'observer un certain nombre de fois, chez des personnes âgées, des plaques dans les cheveux, à certains endroits, mais pas spécialement à la bordure. Elles étaient collantes (le cheveux en était prisonnier), et blanc-gris, et si on grattait avec le peigne, des pellicules tombaient. Si on insistait, par dessous, il y avait comme des plaies rouges. Il se pourrait que ces gens ne se lavaient pas assez les cheveux. Mais est-il possible que de simples pellicules puissent former cela, et ne peut-on supposer qu'il s'agissait là aussi de psoriasis, même si ailleurs il ne semblait pas y en avoir ?

Réponse :

Sur le cuir chevelu, les pellicules grasses peuvent correspondre à un état pelliculaire simple ou à un psoriasis ou à une autre maladie (dermatite séborrhéique) qui ressemble au psoriasis. Un examen médical est indispensable pour préciser le diagnostic. Les pellicules sont dues à des levures physiologiques du cuir chevelu. Un traitement à base de shampoing anti-levure peut être utilisé. Les cheveux doivent être lavés 1 à 2 fois par semaine au plus. Les laver tous les jours induit une sècheresse, irritation et… des pellicules.

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Le Docteur François RAMSEYER, Gynécologue - Sexologue, répond aux questions :

Question de Bernadette C, de Volmerange : le traitement de la ménopause

Je suis sous traitement après-ménopause. J'ai 63 ans. Je prends des patchs depuis l'âge de 55 ans. J'avais des vapeurs et une sécheresse vaginale pendant les rapports. A présent, ça va. J'ai entendu dire que mes patchs pouvaient provoquer le cancer du sein, je voudrais arrêter, mais j'ai peur que cela devienne embêtant pour les rapports surtout, et je tiens à ne pas troubler la bonne entente avec mon mari. Pouvez-vous me conseiller ?

Réponse :

Vous êtes sous traitement depuis l'âge de 55 ans, le principe du traitement substitutif hormonal est de commencer par des doses suffisamment efficaces pour faire disparaître les symptômes de privation dans un premier temps, ensuite il faut donner la plus petite dose possible qui suffit à la thérapie. Il y a donc une diminution progressive du traitement hormonal en trois ans, avec un arrêt  possible dans les cinq premières années du traitement.

Le traitement hormonal par patchs ne favorise pas l'apparition d'un cancer du sein, car il fait l'économie des doses reçues par la patiente. Si à l'arrêt du traitement, les sécheresses vaginales reviennent, il convient de faire un traitement hormonal  local, en intra vaginal ou vulvaire, deux fois par semaine, ce traitement devant être permanent, qui devrait permettre une sexualité sans douleur avec votre mari.

M.S., de Thionville : PSA et cancer de la prostate

Je suis reconnu diabétique et suis traité par médicaments (1,3 à jeun, et mon médecin m'a dit que c'était bien). J'ai 55 ans, et une analyse récente pour la prostate montre 4,5 de PSA. Je dois aller voir un urologue, mais d'un autre côté je risque de ne plus pouvoir avoir de rapports sexuels, des fuites d'urine sont à craindre mais je crains aussi beaucoup d'avoir le cancer si je ne suis pas opéré...

Réponse :

Vous avez 55 ans et une analyse du PSA montre que vous avez un taux à 4,5. Il vous faut aller voir un urologue avant de parler d'un possible cancer et d'envisager le pire. Il fera un toucher rectal et envisagera de faire des biopsies sous anesthésie en cas de doute. Un taux de 4,5 n'entraîne pas un diagnostic immédiat de cancer, il peut être produit par une hypertrophie de la prostate. En cas de cancer, il y a plusieurs protocoles de prise en charge thérapeutique qui vont de la chirurgie, à la radiothérapie, la curiethérapie, la destruction thermique etc.

En cas de petit cancer, on peut même proposer une  "attente surveillée" de son évolution sans opérer. Il est normal de craindre des incontinences après une chirurgie chirurgicale, mais le pourcentage est faible, il y a un par contre plus de risques d'avoir des difficultés érectiles (perte d'une érection dure) en cas de cancer plus évolué.

Il faut affronter, avec le chirurgien comme conseil, le diagnostic, plutôt que d'attendre, dans une angoisse difficile qui gâche la vie, que les choses s'aggravent. (ndlr : pour plus de renseignements sur le cancer de la prostate, consultez l'article de la rubrique médicale)

Fernand D, Manom : tumeur de vessie

Un examen récent de ma vessie indique que j'ai un CIS, et je dois prendre contact prochainement avec l'urologue, je serai peut-être opéré. En fait je perdais du sang dans l'urine. Pouvez-vous m'expliquer ce que c'est qu'un CIS ?

Réponse :

L'examen récent de votre vessie  indique que vous avez un CIS : on peut traduire cela par tumeur précancéreuse de la vessie : carcinome intra épithélial in situ : CIS.

Il faut détruire cette tumeur avant qu'elle ne devienne invasive, et vous serez guéri définitivement. Bien évidemment une surveillance s'imposera dans les années à venir.

Chantal C, Yutz : contraception

Je porte un stérilet avec hormones, car auparavant, j'étais très mal réglée, si bien que j'avais vraiment peur de me retrouver enceinte sans le savoir. J'ai 40 ans. Depuis un an que je le porte, je n'ai plus de problèmes avec les règles, mais je suis devenue très nerveuse, et ma libido (comme on dit) me semble exagérée. Est-ce en rapport ? Que me conseillez-vous ? Est-ce que je risque un cancer plus qu'une autre ?

Réponse :

Vous portez un stérilet du type MIRENA, contenant de la progestérone en faible dose, cela a réglé vos problèmes de cycles irréguliers et cela vous a permis de ne plus avoir peur de vous retrouver enceinte sans le savoir. Vous avez 40 ans, et vous dites que depuis, vous êtes devenus très nerveuse et que votre libido a beaucoup augmenté et vous paraît exagérée. Il n'y a pas de rapport de cause à effet entre la pose un stérilet à la progestérone et la libido, mais peut-être en rapport entre votre nervosité et votre désir, comme une compulsion (obligation répétitive) pour calmer l'angoisse. Il serait bon de savoir ce qui cause votre nervosité et d'en comprendre à la fois le sens et la façon de la réduire (ce qui normalisera votre libido ?). Votre médecin traitant,  un gynécologue, un psychologue peuvent vous aider, il ne convient pas de retirer le stérilet pour savoir s'il est en cause car il parait utile à votre bien être.

Le stérilet à la progestérone ne favorise aucune augmentation du risque du cancer du col ou de l'intérieur de l'utérus voire même de celui des ovaires, vous pouvez être rassurée.

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"Le mieux ennemi du bien" !? Le Docteur François TRUCHETET, Dermatologue répond :

Question de Mme M.H. De Z. :

Je voudrais vous rapporter le fait curieux suivant, et me demande comment un dermatologue pourrait l'expliquer : les dernières années de sa vie, mon mari, handicapé, et toujours alité ou placé dans le fauteuil, n'avait d'autres possibilités que de porter des couches, jour et nuit.

Dans les conditions habituelles, le change était effectué trois fois sur 24 heures. Une fois par jour, un peu d'eau de Cologne était ajoutée à l'eau de lavage. Matin et soir, l'infirmière, afin d'éviter les irritations, appliquait "une bonne couche de biafine". Nous évitions l'achat de couches trop justes, et évitions de trop les serrer. Pendant longtemps, nous avions réussi à éviter les rougeurs fâcheuses, de rares fois, une mycose dans les plis de l'aine était apparue, neutralisée rapidement avec une pommade antimycosique.

Toutefois, personne ne sait pourquoi, un certain jour, les rougeurs dans le pli de l'aine s'installèrent à nouveau, (apparemment une mycose), mais plus moyen de les faire disparaître cette fois, quoiqu'on fasse ! Non seulement, mais ces rougeurs s'étendirent à l'intérieur des cuisses sur la moitié de leur hauteur, sur une bonne partie de l'abdomen, et jusqu'à la hanche, des 2 côtés (presque 50 cm sur 50 cm).

Pendant environ 4 mois, les moyens suivants furent essayés : le change fut effectué 6 fois en 24 h - les couches (toujours les plus chères) ne furent pas fermées du tout, pour mieux aérer. Entre la couche et la peau fut interposée, 6 fois par jour, une épaisseur de gaze stérile. Toutes les pommades existantes en pharmacie, que le médecin conseilla, furent essayées (au zinc, au cuivre, etc...). Comme rien n'y faisait, nous achetâmes, de notre propre initiative, certaines autres crèmes, en pharmacie. Nous avions supprimé, bien sûr, l'eau de Cologne, dès le début... et même le savon, lequel, en fait, n'était pas un vrai savon, mais un "pain dermique", de PH neutre.

Une autre fois, je n'essayais plus que de la pommade pour mains gercées, à la vitamine A.

Non seulement tout ce qui précède fut vain, mais de véritables cloques (comme des ampoules au pied) se formèrent finalement entre les plaques rouges et suintantes. Entre elles "poussaient" des sortes de verrues, de forme allongées, (même forme que les vergetures, mais en relief épais et corné) et une dermato se déplaça chez nous pour lui brûler cela à l'azote liquide, deux fois de suite.

Tout ce que d'autres ou moi-même eurent l'idée d'essayer le fut en vain !

Après environ 4 mois, je décidais de ne plus appliquer aucune pommade. Je réussis à me procurer, chez un pharmacien, de l'huile de foie de morue : tous les pharmaciens n'acceptent pas de vous en procurer, certains m'ont dit que "cela ne se faisait plus !" : il existait des gélules à la place ! Mais je ne pouvais pas tartiner les gélules sur la peau !

Enfin, la méthode suivante fut alors essayée : plusieurs fois par jour, la gaze stérile fut imprégnée uniquement de cette substance. Le 3ème jour, on vit la différence. En 8 jours mon mari fut guéri ! 

Mes questions à un dermato :

  1. Auriez-vous quelque idée du pourquoi de l'apparition de cette dermatose envahissante ?
  2. Comment expliquer que "rien n'y fit", sauf cette huile de foie de morue ?
  3. Puisque ce produit naturel et très peu cher fait quasiment des miracles", pourquoi n'en parle-t-on pas davantage ? Et pourquoi ai-je dû m'adresser à plusieurs pharmacies pour parvenir à m'en procurer !?

Les réponses du Docteur François TRUCHETET, Praticien Hospitalier Dermatologue, CHR Metz-Thionville :

"Primum non nocere"

Les dermatoses des plis ont une origine souvent complexe :

  • macération
  • fuites urinaires…
  • irritation (eau de Cologne et de nombreux produits)
  • eczématisation c'est-à-dire que les patients deviennent allergiques aux produits appliqués : parfum, conservateurs, Biafine…

L'idéal est donc souvent de tout arrêter, d'utiliser de l'eau et du savon le plus neutre et d'assécher.

L'huile de foie de morue fut efficace et c'est très bien. Son efficacité fut en rapport avec l'arrêt des autres produits, son caractère gras (si la peau était sèche) l'apport en vitamine D ?

Ce n'est pas le caractère naturel du produit qui en fait sa valeur car de nombreux produits dits naturels sont dangereux : digitale pourpre, amanite phalloïde…

Il est regrettable que certains remèdes anciens soient oubliés. Mais actuellement, pour promouvoir un médicament ou un dispositif médical, il faut appliquer la médecine basée sur les preuves et faire des essais cliniques et thérapeutiques sur de grandes séries de malades.

A propos de la réponse ci-dessus, quelques commentaires de Simone :

Pour promouvoir à l'heure actuelle un médicament, je comprends qu'il faille un temps de recherche assez long, dont le coût est important. Dès lors, l'huile de foie de morue ne serait plus du tout compétitive avec celle actuellement en vente libre, et peu chère.

Quelque part, notre système tout imprégné de haute et pointilleuse technologie ne s'avère-t-il pas comme un mieux "à l'évidence l'ennemi du bien" !?

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