Urgences au CHR Metz-Thionville

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Urgences au CHR Metz-Thionville

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La Semaine du 25/07/2022 - Par Pierre Théobald - Photo Michel Dell’Aiera et La Semaine

Nouvelles règles d’accès aux urgences du CHR Metz-Thionville : la grogne de Pierre Cuny

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« Comment imaginer il y a trente ans (…) que nous serions amenés à filtrer les cas d’urgence ? » interroge Pierre Cuny. Photo La Semaine
Depuis lundi 25 juillet, l’accès aux urgences du CHR Metz-Thionville est régi par un nouveau protocole entre 20 h et 8 h du matin.

Depuis lundi 25 juillet, il n’est plus possible de se présenter directement aux urgences du CHR Metz-Thionville tant à l’hôpital de Mercy qu’à Bel-Air, entre 20 h et 8 h du matin. Les patients doivent au préalable contacter le centre 15 afin que celui-ci les oriente. Une nouvelle organisation qui n’est pas du goût de Pierre Cuny. « En tant que maire de Thionville et ancien médecin, j’en prends note avec dépit en n’accusant pas ceux qui dirigent aujourd’hui les différents services de santé mais en déplorant l’évolution inéluctable d’un système de santé en bout de course », a-t-il réagi par voie de communiqué. « Comment imaginer il y a trente ans alors que j’étais acteur de santé d’un des meilleurs systèmes au monde que nous serions amenés à filtrer les cas d’urgence ? » s’interroge encore l’élu, qui déplore « une longue agonie qui a débuté il y a maintenant vingt ans, accélérée par cette néfaste réforme de santé en 2007 », taclant au passage Nicolas Sarkozy et la loi HPST. « Seul le bénéfice a guidé l’hôpital public », regrette Pierre Cuny, qui en « appelle bien sûr à notre nouveau ministre de la Santé (le Mosellan François Braun, ndlr) qui connaît parfaitement les enjeux et qui a toute ma confiance ». « Il est urgent d’agir, notre système s’effondre », termine le maire de Thionville.
CHR Metz-Thionville : faut-il s’attendre à de nouvelles règles d’accès aux urgences ?

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Khalifé Khalifé (à g.), premier adjoint à Metz et Pierre Cuny, maire de Thionville. Photos Michel Dell’Aiera et La Semaine
Depuis le 25 juillet, il faut joindre le Samu centre 15 avant toute visite aux urgences de Mercy et de Bel-Air, le soir et la nuit. Un premier pas vers d’autres aménagements ? Question ô combien politique…

« Comment imaginer il y a trente ans, alors que j’étais acteur de santé d’un des meilleurs systèmes au monde, que nous serions amenés à filtrer les cas d’urgence ? » Pierre Cuny n’a pu contenir sa colère après l’annonce par le CHR Metz-Thionville des nouvelles règles d’accès aux urgences du soir et de nuit qu’abritent les hôpitaux de Mercy et Bel-Air, dans sa ville. Entre 20 h et 8 h, les patients doivent désormais impérativement joindre le Samu centre 15 avant de se rendre aux urgences. Une procédure, on s’en doute, destinée au désengorgement de services au bord de l’implosion depuis le déclenchement de la crise sanitaire. En colère, donc, le maire de Thionville, qui « [n’accuse] pas ceux qui dirigent aujourd’hui les différents services de santé » mais qui « [déplore] l’évolution inéluctable d’un système de santé en bout de course ».

« C’est une longue agonie qui a débuté il y a maintenant vingt ans, accélérée par cette néfaste réforme de santé en 2007 où seul le bénéfice a guidé l’hôpital public », cingle celui qui occupe depuis l’an dernier la vice-présidence du comité de surveillance du CHR Metz-Thionville. Avant d’adresser un ironique « merci » à Nicolas Sarkozy, sous la présidence duquel avait été votée la loi HPST (hôpital, patients, santé et territoires). Un coup de gueule, sous forme de communiqué, que Pierre Cuny conclut en en appelant « bien sûr » au Mosellan François Braun, nouveau ministre de la Santé, « qui a toute [sa]confiance ».

« Le système n’est pas viable »

À Metz, le premier adjoint Khalifé Khalifé, par ailleurs président du même comité de surveillance du CHR, l’assure : « Je n’ai pas été consulté, et je n’avais pas à l’être. Il s’agit d’un dispositif d’expérimentation. » Et une évolution presque inévitable, à l’en croire : « C’est l’usage des urgences en général qui mériterait d’être revu. Le système n’est pas viable. Depuis le départ, je suis critique envers l’utilisation qui est faite des urgences. » Pour l’ex-chef du service de cardiologie, les urgences devraient se répartir en « trois types d’accueil : un accueil de médecine générale ; un pour l’urgence traditionnelle ; un pour les urgences fléchées (par exemple pour les cas de cardiologie, avec une orientation immédiate dans le service concerné, NDLR) ». Dans sa communication sur les réseaux sociaux, le CHR Metz-Thionville ne visait pas un autre objectif en adoptant le slogan « Préservons les urgences pour de vraies urgences ! ». De là à imaginer que, sous la férule de François Braun, lui-même urgentiste, les modalités de fonctionnement du soir et de la nuit adoptées à Metz-Thionville comme dans d’autres établissements à Toulouse, Marseille, ou Bordeaux, constituent la première marche vers une refonte plus vaste ? En tout cas, « il est urgent d’agir », tonne Pierre Cuny.

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