Soins palliatifs

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Bubu
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Soins palliatifs

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Le Républicain Lorrain du 12/02/2013 - Par E. de R. - Photo Pierre HECKLER

Soins palliatifs : question d’éthique
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    Photo Pierre HECKLER
L’association Pierre-Clément Lorraine et le service régional de soins palliatifs organisent vendredi soir à Thionville, leur 42e réunion publique. Avec, au programme, un questionnement éthique pour tenter de situer la frontière entre grand âge et soins palliatifs. C’est le docteur Bernard Wary qui animera cette soirée, lors de laquelle il sera aussi question du service régional de soins palliatifs, avec le déménagement du CHR de Metz à Mercy et la fin programmée de Beauregard.
Jusqu’où la vie vaut-elle d’être vécue ?
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    Bernard Wary souhaite interroger les consciences sur la frontière entre les soins palliatifs et le grand âge. Photo Pierre HECKLER
Pour sa 42e soirée publique, l’association Pierre-Clément Lorraine et le service régional de soins palliatifs, invitent le public à « un questionnement éthique » sur la frontière entre soins palliatifs et grand âge.

On n’en parle pas ou si peu. La fin de vie, la mort, restent des sujets tabous. A contrario , l’association Pierre-Clément n’a de cesse de militer pour la diffusion d’informations et la recherche dans le domaine des soins palliatifs. Une chance : pour la Lorraine, son président, Bernard Wary, est également chef du service régional des soins palliatifs. Entre autres… Coiffé de cette double casquette, il animera la 42e soirée publique de Pierre-Clément Lorraine et du service régional de soins palliatifs, dont le thème est Frontière entre soins palliatifs et grand âge : questionnement éthique.

Volontairement provocateur, le médecin résume cette réflexion en une question : « La vie vaut-elle encore le coup d’être vécue lorsqu’on a 90 ans, que l’on a perdu tout ou une partie de son autonomie physique, psychique et socio-familiale ? »

Forcément, Bernard Wary a un début de réponse. Lui qui se bat pour adoucir les derniers mois, semaines ou jours de ses patients. Et bien au-delà du seul aspect physique. « Les soignants en gériatrie et en soins palliatifs ont su depuis longtemps développer de nombreuses approches non médicamenteuses », lesquelles restent complémentaires aux soins classiques. Car les soins palliatifs doivent concilier le corps et l’âme. « Combien de fins de vie sont jugées trop longues en raison de douleurs non reconnues et non calmées ? », reconnaît le professionnel, confronté à la perpétuelle interrogation des seuils de tolérance à la douleur, ô combien variables selon les esprits des soignants et la situation des patients.

En région et à l’international

C’est dire si le questionnement proposé est loin d’être évident et que, forcément, le point de l’euthanasie ne devra pas être éludé lors de cette soirée.

Ce rendez-vous sera aussi l’occasion de présenter au public des informations sur le service régional de soins palliatifs, qui comprend une équipe mobile, l’hospitalisation à domicile, les consultations externes et bientôt deux unités. C’est assez unique : l’unité de soins palliatifs déplacée à l’hôpital de Mercy va se doubler d’une seconde unité à Hayange. Bernard Wary s’en félicite à double titre : « Cela va faire de nous l’un des centres les plus importants et l’idée, en quittant Beauregard à Thionville, c’est de remonter sur Hayange. On est contents, les locaux sont bien. » Un déménagement qui devrait intervenir « au plus tard cet été ».

Hyperactif en la matière, le médecin est l’un des membres fondateurs de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap). « On voulait élargir nos horizons », sourit-il en annonçant la création d’une Fédération francophone de soins palliatifs. « Elle sera officialisée le 5 mai prochain au congrès de Montréal, mais ça fait deux ans qu’on travaille dessus. J’en serai le président pour les deux premières années. » L’objectif est de soutenir les politiques de santé dans le monde francophone, « pour faire avancer les choses avec les médecins, les institutions ». Adoucir la fin de vie : si le sujet reste encore tabou en France, que dire du Liban, de la Roumanie ou de l’Afrique ?

Soirée publique sur les soins palliatifs vendredi 15 février à 20 h au foyer Albert-Schweitzer à Thionville. Entrée libre.

E. de R.
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Le Républicain Lorrain du 16/05/2014 - Par H. B. - Photo Pierre HECKLER

Soins palliatifs en questions
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Ce soir, une soirée autour des « soins palliatifs en question » est organisée au foyer Albert-Schweitzer de Thionville. Photo Pierre HECKLER
L’association Pierre Clément Lorraine organise ce soir au foyer Albert-Schweitzer de Thionville un rendez-vous de réflexion autour de la fin de vie et des soins palliatifs.

Les rencontres organisées par Pierre Clément Lorraine et le service régional des soins palliatifs du CHR Metz-Thionville sont contemporaines de la création de ces structures : « Dès mars 1995, nous avons poursuivi deux objectifs : recruter des bénévoles pour l’accompagnement des patients et développer des actions d’information et d’échanges en direction du grand public », explique le Dr Jean-François Villard.

Un second objectif qui correspondait à « un besoin important » au sein des populations tant les questionnements abondent autour de la fin de vie, et qui a donné naissance à des soirées du type de celle qui se déroulera ce soir au foyer Schweitzer à Thionville. « Deux ou trois fois par ans, l’équipe met sur pied une série de thèmes autour desquels des interventions sont prévues à la fois sur la question de symptômes, sur les problèmes psychologiques, etc. L’idée est de proposer un propos liminaire qui ouvre ensuite sur une discussion avec le public présent. »

Apaiser les angoisses

Ce soir, quatre interventions sont programmées : le Dr Wary répondra à la question « Les soins palliatifs : de quoi parlons-nous ? » ; Claire Thivat, assistante sociale, s’exprimera sur le thème : « Mourir soit, mais où ? » ; Rachel Isidore, psychologue, abordera la souffrance à travers un exposé intitulé « Ecoutez moi, je suis mal ! » et enfin le Dr Villard fera le point sur la loi Léonetti.

Sur ce dernier thème, d’une actualité renouvelée ces derniers mois, le Dr Villard s’attend à une foule de questions : « Je vais premièrement expliquer ce qu’est la loi et évoquer les droits des patients en fin de vie avant d’aborder les évolutions possibles… Il est bien entendu que le sujet, du fait du débat qu’il suscite notamment sur la fin de vie provoquée, est porteur de beaucoup d’interrogation. Mon propos sera également de montrer comment les soins palliatifs ont pour but d’apaiser les angoisses qui naissent chez les patients autour du risque de solitude, de douleur, de non-écoute par rapport à leur situation. »

« Les soins palliatifs en question » au foyer Schweitzer de Thionville, ce soir à partir de 20 h.

H. B.
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Le Républicain Lorrain du 19/10/2014 - Par L.W. - Photo Pierre HECKLER

Santé au théâtre : « Je ne suis pas là pour mourir » !
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Dans l’assemblée se trouvaient des professionnels du soin mais aussi des bénévoles accompagnants en soins palliatifs. Photo Pierre HECKLER
Les soins palliatifs deviennent un enjeu important dans une société qui voit sa population vieillir. Une journée était consacrée hier à cette thématique.

Réflexion sur la fin de vie, hier, au théâtre de Thionville dans le cadre de la 9e journée lorraine de soins palliatifs. Une manifestation qui a réuni médecins, personnels soignants et bénévoles engagés au quotidien dans l’accompagnement des patients. Des patients dont le profil est majoritairement celui de personnes âgées, vieillissantes, dont la prise en charge devient une question centrale pour notre société.

« 700 000 décès par an attendus en 2020 », annonce sur une de ses diapositives le Professeur Eric Kariger. Celui qui a suivi le cas Vincent Lambert milite sans relâche pour soigner sans s’acharner. « En France on est dans la surmédicalisation , s’insurge-t-il. Les soins palliatifs et l’accompagnement sont encore méconnus dans notre société et son pendant est une vision exclusivement curative de la médecine ».

Le médecin évoque sans détour la question de la fin de vie et le nécessaire besoin de développement des soins palliatifs. Par cette approche, la personne prise en charge est au cœur des préoccupations, un lien s’établit avec les accompagnants – personnels médicaux ou bénévoles – tandis que le confort du patient, son projet de vie priment sur la pathologie. À ce titre, « l’hôpital n’est pas un lieu de vie », insiste le docteur Kariger. Il prône le développement de structures, à l’instar des EHPAD, pouvant proposer un suivi médical et garantir néanmoins l’autonomie des personnes.

« Je ne suis pas là pour mourir ! », semble répondre en écho le titre du récit théâtral et musical qui a précédé l’intervention des spécialistes. Des intervenants qui se sont d’ailleurs posés non pas en prescripteurs de mesures innovantes mais en défenseurs du bon sens et d’une pratique humaine des soins.

Prenant le contre-pied de la formule qui qualifiait la rencontre, Eric Kariger a surtout rappelé que vieillir et mourir ne devait pas être une double peine mais une double chance.

L.W.
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Le Républicain Lorrain du 20/03/2015 - Par Lucie BOUVAREL - Photo Photo Philippe NEU

Fin de vie : en parler
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Les médecins militent pour le développement de l’accès aux soins palliatifs comme ici, à Hayange, dans l’un des deux services spécialisés du CHR. Photo Philippe NEU
Depuis vingt ans, l’association Pierre-Clément Lorraine et le service régional de soins palliatifs ouvrent le débat sur la fin de vie. Comment refuser l’acharnement thérapeutique mais accompagner et soulager les patients face à la mort ? Des questions toujours d’actualité autour de la nouvelle loi, adoptée mardi, qui prévoit la possibilité d’une sédation profonde mais exclut l’euthanasie.
Mieux accompagner la fin de vie
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« Nous ne sommes pas soignants pour couper la relation à l’autre. On est dans la vie jusqu’au bout, on ne hâte pas la mort, on ne la retarde pas ». Les Dr Jean-François Villard et Bernard Wary militent pour le développement de l’accès aux soins palliatifs. Photo Philippe NEU
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Le Dr Bernard Wary - Photo Philippe NEU
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Le Dr Jean-François Villard. Photo Philippe NEU
Les députés viennent d’adopter une nouvelle loi sur la fin de vie. Elle exclut l’euthanasie mais ouvre la possibilité d’une sédation profonde. Un protocole déjà connu dans les services de soins palliatifs.

Comme chaque année, l’association Pierre-Clément Lorraine et le service régional de soins palliatifs proposent un débat public autour de la fin de vie. L’occasion pour les Dr Jean-François Villard et Bernard Wary, chef du service de soins palliatifs du CHR, d’éclaircir les propositions de la nouvelle loi adoptée ce mardi.

Les députés viennent d’adopter une nouvelle loi sur la fin de vie. Ce texte prévoit la possibilité d’« une sédation profonde et continue » en phase terminale, de quoi s’agit-il ?

Dr Jean-François VILLARD et Bernard WARY : « La sédation profonde est une chose que l’on connaît bien dans les services de soins palliatifs et que l’on pratique déjà. Elle est proposée à des patients qui présentent un symptôme réfractaire, un inconfort que l’on ne peut pas soulager. Cela peut être une sensation d’étouffement, une douleur physique… mais également une angoisse psychologique. À défaut d’un autre traitement, on peut endormir le patient pour qu’il ne ressente pas cet inconfort. Le processus est réversible, la volonté est bien de soulager et les cas nécessitant cette sédation restent rares. »

Ce geste peut accélérer la fin de vie ?

« Ce sont des procédures définies par la SFAP (société française d’accompagnement et de soins palliatifs), un protocole très cadré qui permet d’éviter les dérives. Dans la majorité des cas, ces patients sont arrivés en fin de vie. Le décès peut survenir pendant la sédation mais ce n’est pas la sédation qui amène ou accélère la fin de vie. »

Cette possibilité de sédation profonde existe déjà, que va changer la nouvelle loi ?

« Dans le débat sur l’euthanasie, le vocabulaire change… Il faut rester clair, on parle de sédation "palliative" et non de sédation terminale qui serait une euthanasie qui ne dirait pas son nom. Notre crainte est que la loi élargisse l’indication d’une sédation profonde. On ne "veut plus vivre sa fin de vie !" Mais c’est aussi un temps nécessaire parfois pour une pacification, une réconciliation. Dans la majorité des cas les choses se passent paisiblement mais ça fait peur. La fin de vie reste un moment difficile et compliqué pour les patients comme pour les familles. Il est faux de croire que la sédation rendra cela plus facile. »

Face à la fin de vie, que permet déjà la loi ?

« Face à la fin de vie, les gens ont peur de souffrir, peur de l’acharnement thérapeutique. Ce sont des craintes logiques. Mais à partir du moment où on entend ces peurs on peut y répondre. La loi Leonetti de 2005 permet déjà les directives anticipées, le refus de l’acharnement thérapeutique ou la désignation d’une personne de confiance. La loi est adaptée mais sans doute pas suffisamment appliquée. Ce n’est pas un problème médical mais une question de société. La difficulté reste l’accessibilité aux soins palliatifs. Seuls 20 % des personnes en fin de vie en bénéficient. »

Vous êtes clairement opposés à la légalisation de l’euthanasie ?

« Le débat sur l’euthanasie est porteur de beaucoup de fantasmes. Il est bon d’en parler pour désamorcer les choses. Mais nous militons clairement pour le développement des soins palliatifs – qui n’est pas inscrit dans la nouvelle loi –. Nous voulons montrer qu’il y a une alternative, une autre voie. Dit brutalement : il faut se battre pour accompagner les patients plutôt que pour les achever. »

Débat public, « La sédation en fin de vie : soyons clairs », ce vendredi soir, à 20 h, au foyer Albert-Schweitzer, passage du Temple, à Thionville. Entrée libre.


Lucie BOUVAREL
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