Le Républicain Lorrain du 27/03/2012 - Photo
RL
Hombourg-Budange - Le Rotary dote la commune de trois défibrillateurs
Il suffirait que la majorité de la population se forme aux gestes qui sauvent pour faire bondir les statistiques de survie de 3 à 30% (lire ci-contre). Photo RL
Le défibrillateur arrive en milieu rural grâce au Rotary de Thionville Rive Droite. Un beau cadeau, qui s’est accompagné d’une démonstration théorique et pratique des fameux trois gestes qui sauvent.
Salle comble à la salle polyvalente de Hombourg-Budange où Claude Huttin, maire de la commune, et son collègue voisin de Kédange-sur-Canner, Jean Kieffer accueillaient des membres du Rotary de Thionville Rive Droite venus leur offrir trois défibrillateurs, ainsi que Daniel Fabro, gouverneur du Rotary pour le Région Est, le Dr Jean-Luc Semin, cardiologue, Mme Madis et le club Cœur et Santé, Intercom santé 57, Roger Becker et les secouristes de la Croix- Rouge, des membres des associations locales, des bénévoles. Deux défibrillateurs seront installés à Kédange (au stade de la Canner et à la maison des associations) et le troisième à Hombourg (en plein centre du village).
Gérad Zils, président du Rotary de Thionville Rive Droite, n’a pas caché sa satisfaction de voir autant de monde réuni pour cette réunion d’information pratique, et surtout des enfants, « preuve indubitable que tout le monde est concerné par les problèmes de cœur, et que la solidarité peut s’exercer très tôt ». En ce mois de mars, mois de la communication, Gérard Zils rappelle que les Rotary clubs sont animés par des hommes qui mènent des actions pour les hommes, leur devise étant " Servir d’abord". Une devise qui illustre bien l’esprit humaniste et professionnel qui anime ses membres. « Et apprendre " les gestes qui sauvent" est un excellent exemple concret des actions d’intérêt public réalisées par le Rotary » tient-il à préciser.
Gérard Zils a indiqué que ce don, qui représente plusieurs milliers d’euros, a été possible grâce au 11 e salon du vin qui s’est déroulé en novembre dernier. « Notre Rotary a vu quarante viticulteurs de toute la France accueillir 2000 visiteurs le temps d’un week-end… Et c’est le bénéfice de ce salon que vous retrouvez ici, sous la forme de défibrillateurs prêts à fonctionner et à sauver des vies humaines si un accident cardiaque survenait » a-t-il poursuivi avant de remettre les appareils aux deux maires. Ces derniers ont vivement remercié les membres du Rotary « qui ont bien ciblé leur objectif : pourvoir le milieu rural en défibrillateurs ».
Un film sur le sujet a été projeté par le Dr Jean-Luc Semin, cardiologue à Thionville. Avec d’abord des images montrant une personne ignorant les gestes à effectuer en cas de malaise cardiaque… ce qui débouche sur une issue fatale. Puis celle qui effectue les trois gestes qui sauvent. Évidemment, dans son commentaire, le Dr Semin a insisté sur la nécessité de réagir vite : « Le temps compte, vous avez cinq minutes pour réagir, sinon c’est trop tard. Sachez que ces accidents surviennent dans 80 % des cas chez vous à la maison… Environ 60 000 personnes meurent chaque année d’arrêts cardiaques prématurés (le double des accidents de la route). Nombre d’entre eux pourraient revenir à la vie si les témoins avaient le bon réflexe et les gestes qui sauvent ».
Trois gestes…
Il faut d’abord appeler les secours d’urgence (le 15 !), puis commencer immédiatement un massage cardiaque, les mains posées l’une sur l’autre au milieu du thorax, les bras tendus, au rythme de 100 pressions par minute, et si possible utiliser un défibrillateur.
Après la théorie, la pratique ! Des secouristes ont effectué les massages, puis le public a pu s’y essayer, et parmi eux des jeunes de l’école élémentaire et des ados. « Une assemblée nombreuse passionnée par le sujet… Nous repartons plus que satisfaits de ce déplacement qui a pris fin autour du verre de l’amitié où nous avons encore pu prolonger les échanges » a conclu le président Zils.
En pratique - Utiliser un défibrillateur, c’est simple
Utiliser un défibrillateur est simple. Il ne faut surtout pas s’affoler, le défibrillateur est "intelligent", il fait sa propre analyse, et gère tout automatiquement. « Il suffit de respecter les ordres donnés par l’appareil, c’est lui qui décide de délivrer ou non un choc en fonction de ce qu’il a analysé sur électrocardiogramme. » explique le cardiologue Jean-Luc Semin. Et d’insister pour que la majorité de la population soit formée aux gestes qui sauvent : « Dans ce domaine nous avons beaucoup de retard par rapport aux USA et nombreux autres pays. Alors qu’un Français victime d’un accident cardiaque n’a que 3 % de chances de s’en sortir, les Américains, eux, sauvent jusqu’à 30 % de leurs compatriotes ». Ça fait réfléchir…