L’alcool se porte bien dans une société qui va mal
Vie libre compte une quarantaine d’adhérents à Thionville, Yutz et environs mais plus de 800 personnes sont passées par ses permanences en 2011. Photo Armand FLOHR
Réunie en assemblée générale, la section Thionville-Yutz et environs de Vie libre a souligné l’inquiétante dérive de la jeunesse vis-à-vis de l’alcool, absorbé massivement pour supporter une société aux perspectives anxiogènes.
Informer pour prévenir, c’est l’une des missions (mais pas la seule) de Vie libre, dont la section Thionville-Yutz et environs était réunie en assemblée générale hier.
444
Les bénévoles ont informé 444 collégiens de Thionville ( Charlemagne et Paul-Valéry), Kédange-sur-Canner et Cattenom au cours de l’année passée. Des contacts ont déjà été pris avec les mêmes établissements pour 2012, ainsi qu’avec le collège de Sierck-les-Bains.
Vie libre s’inquiète des chiffres annoncés en France : 91 % des moins de 17 ans ont déjà bu de l’alcool et une majorité d’entre eux affirme boire de plus en plus régulièrement. Les comportements extrêmes, eux, progresseraient de 27 % chez les garçons et 10 % chez les filles.
4 338
4 338 heures de bénévolat ont été offertes par tous ceux qui forment la section locale de Vie libre. Une équipe soudée au sein de laquelle s’est créé un groupe femmes. La section compte 42 adhérents et assure, en plus du suivi et des visites aux malades (à domicile ou à l’hôpital), l’information envers tout type de public, en maison d’arrêt comme en boîte de nuit. Elle participera d’ailleurs à la Fête aux couleurs du monde 2012 à Yutz.
Par ailleurs, des permanences ont lieu trois fois par semaine à Thionville et une fois par semaine à Yutz, ainsi que des réunions publiques : une fois par mois à Thionville et une autre à Yutz par la commission femmes.
56
56 malades ont été suivis par la section en 2011 et la moyenne d’âge de la dépendance baisse bien en dessous de 50 ans. Au-delà des suivis, ce sont 828 personnes qui sont passées par les locaux de l’association que préside Bernard.
Les bénévoles ont également assuré des visites à des malades isolés (12), des visites à l’hôpital (87), des démarches administratives (120) et déploré quatre cas de rechute avec suivi.
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Zéro alcool : « Pour nous, la seule solution c’est l’abstinence totale », rappelle Bernard lorsqu’on l’interroge sur le Baclofène. Ce médicament qui ne bénéficie pas, pour l’heure, d’une autorisation de mise sur le marché, est présenté par des médecins comme un remède efficace à la maladie alcoolique.
Le mouvement Vie libre se déclare « méfiant devant ce que certains décrivent comme le médicament miracle » et rappelle que « la prescription d’un traitement médicamenteux, tout spécialement dans les conduites addictives, doit toujours s’inscrire dans une prise en charge globale ». « Certains médecins parmi les plus anciens n’ont eu que deux ou trois heures d’alcoologie dans leur cursus, je peux vous assurer qu’un malade qui sort de cure en sait bien plus sur la maladie alcoolique qu’un tel médecin. »
Contact : Vie Libre, 5, rue du Manège à Thionville - Tél. 03 82 51 81 74