Comment nourrir les patients en fin de vie ?

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Bubu
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Comment nourrir les patients en fin de vie ?

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Bubu a écrit :Le Républicain Lorrain du 07/06/2023 - Par O.J. - Photos RL - Olivier JARRIGE

Hayange « Comment nourrir les patients en fin de vie ? » : une conférence ce jeudi 8 juin
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Jean-François Villard, chef du service des soins palliatifs du CHR Metz-Thionville. Photo RL/Olivier JARRIGE
Ce jeudi soir à Thionville, l’association Pierre-Clément Lorraine et le service de soins palliatifs du CHR proposent une soirée autour d’un thème fort : l’alimentation des mourants. Au-delà du médical, bien des aspects entrent en jeu. Un médecin et une psychologue répondront aux questions du public.

Cela arrive dans bien des familles. Un père, une grand-mère, le plus souvent, rarement un enfant, est en fin de vie. On voudrait qu’il ou elle lutte, on refuse l’évidence, on voudrait que tout se passe au mieux. Les liens se jouent par les soins, la parole, les sens et l’alimentation. « Comment nourrir une personne en fin de vie ? », c’est la question posée ce jeudi soir à Thionville, lors d’une réunion publique*. Un médecin, le Dr Élise Piot, et une psychologue, Rachel Isidore, toutes les deux au service de soins de l’hôpital Legouest, éclaireront les attentes du public. Le lien se fera par le Dr Jean-François Villard, chef du service régional de soins palliatifs du CHR Metz-Thionville , vice-président de l’association Pierre-Clément Lorraine, organisatrice de la soirée.

Que faire face à un patient en soins palliatifs qui n’a plus faim ?

Dr Jean-François VILLARD : « Souvent, ça commence par un constat du patient : “ Je suis fatigué, je n’ai plus faim, je maigris, je ne sais pas quoi faire ”. Il faut comprendre : le cancer est un coupe-faim. La chimiothérapie permet de regagner en qualité et en quantité de vie. »

Quand on entre dans ce service, il y a une phase de deuil, de dépression. De quoi couper la faim, aussi.

« Il faut redonner à ces gens des projets de vie, redonner du sens à cette vie qui se termine. Quand on parle de projets, on pense aux Bahamas. Non. Ça peut être juste de se dire : “ Demain matin, je me lève ”. Et parmi un des rares plaisirs qui reste, il y a la nourriture. »

Vous autorisez des aliments contre-indiqués ?

« On va faire attention à l’alimentation. Mais à un moment, l’important c’est de se faire plaisir. Qu’on ait un peu plus de diabète ou pas, on s’en fiche. Après, il y a les attentes des patients, celles des familles. Cela peut créer des tensions. La nourriture, c’est symbolique, mais demander à quelqu’un de manger pour faire plaisir n’a aucun effet. »

Cela pose la question de la fin de vie. Faut-il forcer l’alimentation ?

« Faut-il apporter une alimentation artificielle ? Notre boulot est de faire comprendre qu’en fin de vie, la quantité ne changera rien, les perfusions ne changeront rien. Depuis la loi Claeys-Leonetti, l’alimentation orale, c’est du respect du patient, l’alimentation artificielle, c’est du traitement. On ne peut l’imposer. »

Qui décide pour les patients atteints de troubles cognitifs ?

« Les lois ont prévu une décision collégiale. Elle comprend les soignants, un médecin extérieur, et l’avis qu’aurait eu le patient s’il avait pu l’exprimer. D’où l’importance de désigner une personne de confiance ou de signer une directive anticipée, qui s’impose alors. »

*Soirée d’information, espace de Veymerange, Thionville à 20 h 30.

O.J.
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