Grève des médecins

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Grève des médecins

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Le Républicain Lorrain du 03/01/23 - Par Julie VILLOTEAU - Photo RL/René BYCH/Armand FLOHR

Thionville Jean-Christophe Hamelin-Boyer : « Près de 50 % des médecins généralistes sont en grève en Moselle-Nord »

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Près de 50 % de médecins libéraux sont en grève en Moselle-Nord. Photo RL/René BYCH
La pression sur les urgences de l’hôpital Bel-Air ne redescend pas, la grève suivie par près de 50 % des généralistes en Moselle-Nord, est reconduite jusqu’à lundi. La situation sanitaire à Thionville est tendue. Par les voix de Jean-Christophe Hamelin-Boyer, le « monsieur santé » de la ville, et Pierre Cuny, maire et vice-président du conseil de surveillance du CHR, la municipalité réagit à cette crise inédite.

Crise aux urgences de l’hôpital Bel-Air, grève des médecins généralistes… dans un contexte de triple épidémie. Comment jugez-vous la situation en tant que conseiller municipal de Thionville en charge de la prévention sanitaire ?

Jean-Christophe HAMELIN-BOYER : « La situation reste très préoccupante. On n’avait jamais connu une telle tension aux urgences de l’hôpital Bel-Air en plus de la crise des médecins généralistes. D’autant plus que le bassin de population concerné qui s’étend sur la Moselle-Nord est dense. Moi, en tant que pharmacien, je le vois tous les jours, les patients sont démunis. On essaie de répondre à la demande, d’avancer les médicaments pour les malades qui ont de lourds traitements. Mais pour les troubles aigus comme la grippe et la bronchiolite ou des pathologies qui nécessitent des antibiotiques, nous ne pouvons rien faire, nous ne sommes pas prescripteurs. La situation est vraiment grave. »

Vous faites partie de l’association Intercom Santé 57 qui regroupe des professionnels notamment des généralistes. Connaissez-vous le taux de médecins traitants grévistes à Thionville ?

« Près de 50 % de médecins libéraux sont en grève en Moselle-Nord. Nous les avons rencontrés, nous avons discuté avec eux. Je comprends leurs revendications, elles sont justifiées. Après, est-ce que leur tarif de consultation doit être revalorisé à 30 € ou 50 € ? Ce n’est pas à moi de le dire, ce n’est pas évident du tout. »

Leur grève est reconduite jusqu’au 9 janvier, la tension aux urgences du CHR risque de durer encore quelque temps. Quelle réponse peut apporter la municipalité à cette situation sanitaire inédite ?

« En tant que représentant de la municipalité, je n’ai pas de solution car la gestion de cette crise n’est pas de notre ressort. Contrairement à la crise Covid où nous avions pu déployer un centre de vaccination , nous sommes démunis. Cette situation dépasse nos compétences. »

Les patients sont en attente de solutions. Comment pouvez-vous les orienter actuellement vers un accès aux soins ?

« Le centre médical de soins immédiats, situé au sein de la clinique Ambroise-Paré à Thionville, peut répondre aux urgences, mais uniquement du lundi au vendredi de 9h à 19h. Même si je ne vous le cache pas, la situation est aussi extrêmement tendue actuellement. Sinon, il reste la téléconsultation chez les médecins qui ne sont pas en grève et qui la proposent. Le plus simple reste encore d’appeler le 15 pour les urgences vitales ou Médigarde (0 820 33 20 20, NDLR) pour la médecine générale, un numéro accessible le soir et le week-end. »


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Vice-président du conseil de surveillance du CHR Metz-Thionville, Pierre Cuny assure « être tenu au courant au jour le jour de la situation ». Photo RL/Armand FLOHR
Pierre Cuny, maire de Thionville : « Cela fait 10 ans que j’alerte sur la situation des urgences »

Silencieux jusqu’ici sur l’extrême tension des urgences de l’hôpital Bel-Air , le maire de Thionville, qui est aussi vice-président du conseil de surveillance du CHR, assure « être tenu au courant au jour le jour de la situation ». Pierre Cuny, qui « alerte sur la situation des urgences depuis 10 ans », préfère toutefois « rester en retrait sur ce sujet. Un directeur général par intérim, David Larivière, a été nommé. C’est à lui de prendre la parole. Au conseil du CHR, je n’ai que pour rôle de contrôler le bon fonctionnement général, pas la gestion du personnel soignant ». Il avoue aussi « ne pas vouloir faire de la politique sur cette crise. Je ne veux pas mettre en difficulté le ministre de la Santé, ancien chef des urgences du CHR Metz-Thionville, François Braun, un ami ». Médecin endocrinologue, Pierre Cuny ne cache néanmoins pas sa préoccupation sur le devenir du corps hospitalier français « à bout de souffle et le ras-le-bol du personnel ». Il rappelle que cette crise « n’est pas propre à Thionville et que c’est tout le système de santé français qui doit être remis à plat ». Une réunion des membres de la direction du centre hospitalier régional est prévue ce jeudi 5 janvier.

Par Julie VILLOTEAU
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