En place depuis le 22 décembre dernier, la vaccination des 5-11 ans à l’hôpital Femme-Mère-Enfant de Thionville monte en puissance. Le site voit passer une cinquantaine d’enfants trois fois par semaine. Nous avons suivi le petit Louis, 8 ans et demi, candidat « volontaire » à la vaccination.
Pas de file d’attente à l’horizon. Sous le toit accueillant du nouvel hôpital Femme-Mère-Enfant de Thionville, rien ne laisse transparaître l’existence d’une unité de vaccination. Pédiatrique, l’unité. Donc forcément colorée de bons sentiments : « On prend plus de temps que pour les adultes. Une trentaine de minutes par enfant en moyenne », estime Muriel Matringhen, cadre de santé puériculture.
Louis, 8 ans et demi, avance de son petit pas déterminé. Ses deux parents l’accompagnent. Pour le soutenir plus que par obligation, même si leur présence est désormais requise : « Les règles ont en effet changé : depuis vendredi, pour la vaccination des enfants, il faut recueillir le consentement des deux parents », précise Muriel.
Test sanguin rapide
Le jeune homme ne paraît pas impressionné. Pour cause : « C’est lui qui l’a demandé, affirme Emmanuel, son père. À force de voir des cas à l’école, et après avoir été vacciné contre la grippe, il en a émis le souhait. Ça me va très bien car je préfère sécuriser la famille. » Deux infirmières présentent à Louis la première épreuve du jour. À savoir un test sanguin rapide, « un premier pic, au doigt » visant à recueillir quelques gouttes de sang.
« Cela permet de vérifier s’il y a des anticorps positifs au covid », souffle la soignante. Dans ce cas de figure, Louis serait exonéré d’une deuxième inoculation, trois semaines plus tard.
Deux doses diluées qui correspondent en réalité « à un tiers d’une dose adulte de Pfizer », indique le docteur Bernard Renauld.
« L’attention se porte sur les enfants »
Retraité de la médecine générale, il officie encore à temps partiel au CHR Metz-Thionville. Une aide bienvenue pour les médecins hospitaliers. Visiblement, le généraliste goûte l’atmosphère apaisée de cet exercice en service de pédiatrie. Loin de l’agitation, voire de la nervosité qui peut gagner les centres de vaccination adultes , « ici c’est une tout autre patientèle. Les parents sont bien évidemment volontaires, ils ne viennent pas à reculons. Notre attention doit exclusivement se porter sur l’enfant, lever son appréhension. »
Détourner son attention, en somme, pour rendre indolore la piqûre. À ce sujet, les parents de Louis rendront l’acte encore plus invisible. En amont de la vaccination, ils ont posé un patch anesthésiant sur le bras de leur garçon. Serré dans les bras de sa mère, il n’a pas ressenti le contact de l’aiguille : « C’est fini ? » Oui, c’est fini. Louis fait désormais partie des 150 enfants vaccinés chaque semaine au centre hospitalier thionvillois. Ou presque : il a rendez-vous dans trois semaines pour sa piqûre de rappel. Gratifié d’un cadeau, il reviendra se faire « piquer » sans traîner les pieds.
Par
Jean-Michel CAVALLI
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