Formation des aidants

Bubu
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Formation des aidants

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Le Républicain Lorrain du 26/10/2014 - Photo RL

Cattenom - Gérontonord remet du baume au cœur des aidants
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L’Alzheimer est une maladie très lourde à gérer. Des aidants se sont confiés, ont parlé de leurs difficultés, de leurs craintes dixit Valérie Stoklosa, infirmière à Gérontonord (à g.) Photo RL
Dans le cadre de ses missions assurées au sein du réseau gérontologie, Gérontonord assure le soutien et la formation des aidants. Une formation a été organisée à la Résidence d’Automne de Cattenom. Dans le cadre de ses missions assurées au sein du réseau gérontologique, Gérontonord assurele soutien et la formation des aidants. Une formation a été organisée à la Résidence d'Automne de Cattenom.

Il apporte une aide régulière à un membre de son entourage atteint d’une maladie, souffrant d’un handicap ou qui est en perte d’autonomie… C’est un aidant. « Je l’aime mais je suis épuisé (e) ». C’est la panne générale d’énergie, à force de les repousser, les limites humainement supportables sont finalement atteintes. Dans le cas de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée, l’aidant devient aidant à temps complet. C’est du 24 h sur 24 et la détresse guette. Conséquences à terme, des effets d’usure tels que des baisses des ressources physiques et psychologiques, une vie sociale amoindrie voire anéantie par voie de marginalisation, des proches qui se détournent. C’est le prix du sacrifice par amour pour la personne malade. Le registre des stigmates est dressé par Gérontonord qui, à grand renfort de formations et de rencontres, apporte une aide précieuse aux aidants.

Une formation se tenait dernièrement dans les locaux de la Résidence d’Automne de Cattenom où Véronique Rolando-Eugio, directrice, accueillait les aidants et les formateurs soit Sophie Lampert, directrice Géronto Nord, Dominique Sutter, assistante sociale Angdm (Agence nationale pour la gestion des droits des mineurs) partenaire de Gérontonord, Valérie Stoklosa et Muriel Jasczumbeck, infirmières spécialisées à Géronto Nord.

Apporter un soutien

La tâche d’aidant est une tâche à tiroirs et il a fallu en aborder les thèmes. Poser le cadre de la maladie, aborder la maladie, la perte d’autonomie (aménagement du logement), entrer dans les sujets tabous… Mais aussi aider l’aidant à cerner ses limites, l’encourager à penser à lui, aux menaces qui pèsent sur sa santé, gérer le stress, explorer des pistes d’aides en matière de vacances, week-ends libérés. « Ce qui est essentiel , rapporte Valérie Stoklosa, c’est de leur apporter un soutien, rompre l’isolement car l’aidant doit faire face à une certaine solitude. » P as toujours facile de se confier mais les réunions organisées par Gérontonord sont propices à des échanges intimes.» Il y a eu des échanges d’expériences, de vécu, dans le groupe. « Au départ introvertis, les aidants se sont ouverts à la discussion, ont pris conscience qu’ils ne sont pas seuls, qu’ils existent aussi. Notre formation d’aujourd’hui a apporté des clés, des outils pour affronter les difficultés rencontrées par les aidants », témoignent l’infirmière et l’assistante sociale. Que restera-t-il de ces échanges après les formations ? « Nous organisons chaque mois une rencontre, le "café des aidants", et autour d’un café s’organisent des échanges entre aidants qui partagent leurs expériences et leurs difficultés », explique Sophie Lampert. Ces échanges ont lieu à l’espace Saint-Nicolas de Thionville, en présence d’un psychologue et d’un travailleur social.

Prochaines dates les jeudis 20 novembre et 18 décembre.
Bubu
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Le Républicain Lorrain du 23/01/2015 - Photo RL

Santé à l’hôpital Le Kem à Thionville - Prendre soin des aidants familiaux
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Aurélie Mathé (à droite), éducatrice sportive et animatrice à l’écoute des aidants familiaux. Photo RL
À l’hôpital Le Kem, l’association française des aidants, GérontoNord, organise des ateliers santé à destination des aidants familiaux s’occupant d’un proche atteint de la maladie d’Alzheimer.

Une quinzaine de personnes se sont réunies dans une salle de l’hôpital Le Kem, à Thionville. À tour de rôle, hommes et femmes se confient. Tous s’occupent régulièrement d’un membre de leur famille touché par la maladie d’Alzheimer. Les yeux larmoyants, une sexagénaire exprime la difficulté à laquelle elle est confrontée au quotidien : Cela fait maintenant dix ans que je m’occupe de mon mari qui a des pertes de mémoire. J’ai moi-même des problèmes. C’est difficile de penser à soi quand on essaie de s’occuper de quelqu’un d’autre. À son tour, Simone s’exprime devant le groupe : Je suis venu à cet atelier pour me détendre et me relaxer. Je vais pouvoir libérer mes tensions et pratiquer quelques exercices sportifs.

« Se préserver soi-même »

Aurélie Mathé, éducatrice sportive et animatrice de cet atelier, est à l’écoute. Elle est là pour les rassurer et leur rappeler qu’il faut avant tout se préserver soi-même pour mieux aider les autres ensuite. Sophie Lampert, directrice de l’association française GérontoNord, explique que ce projet est destiné à apporter un soutien aux aidants de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. En partenariat avec le groupe associatif Siel-Bleu, des éducateurs sportifs sont amenés à offrir, à ces aidants, un moment, non seulement de répit, mais également de détente et de bien-être. L’objectif de ces ateliers est d’enseigner des astuces et des techniques qui permettront aux aidants de s’épargner certaines douleurs physiques ainsi que de veiller, avec plus de sérénité, sur la personne qu’ils accompagnent au quotidien.

Relaxation musculaire, travail de respiration, détente physique et psychologique sont les thèmes généraux abordés lors des séances. Gratuits, les ateliers Gym aidants ont commencé le 22 janvier et se termineront le 4 juin 2015.

Renseignements et inscriptions : tél. 03 82 82 72 57
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Le Républicain Lorrain du 09/04/2015 - Textes Joan MOÏSE - Photos Philippe NEU

Aider jusqu’à s’oublier
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Passer la main ou confier ses parents à un établissement spécialisé est une décision difficile, qui peut engendrer un sentiment de culpabilité chez les aidants. Photo Philippe NEU
En France, ils sont 8,3 millions d’aidants, ces personnes qui s’occupent quotidiennement d’un parent malade. Ce dévouement bouleverse leur vie au risque, parfois, de mettre leur propre santé en péril. Des formations dédiées existent en Moselle-Nord, à l’instar de celles impulsées par GérontoNord. Elles permettent de mieux cerner la maladie, de prendre connaissance des aides existantes et, surtout, font prendre conscience à l’aidant… de la nécessité de se faire aider. Pas toujours simple.
Maladie d’Alzheimer - Quand les aidants appellent à l’aide
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« Les ateliers pour les aidants à Hayange m’ont aidée à relativiser. Je me suis aperçue que je n’étais pas seule à traverser cette épreuve », témoigne Edith Albertini (à droite)
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« La maladie n’est pas taboue. J’ai toujours dit les choses à ma mère », explique Édith Albertini
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Ils s’occupent au quotidien d’un parent atteint de la maladie d’Alzheimer et leur vie s’en trouve bouleversée. Edith Albertini, de Serémange, fait partie de ces aidants familiaux. Elle s’est récemment résolue à passer le relais à un établissement spécialisé. Un choix compliqué entre soulagement et déchirement

Quelques notes de musique percent le silence du salon, les cordes d’un violon sur une mélodie qui s’emballe. Voici deux mois que la coquette maison d’Edith Albertini, gorgée de livres allant de George Sand à Rousseau, a repris sa structure classique. Elle, Edith, 63 ans, et son mari Roger, qui justement, s’apprête à sortir.

Le couple de Serémangeois a vécu plusieurs mois dans une bulle. Comme en apnée autour de la maman d’Édith, Marie, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Sa fille a choisi de l’accueillir chez elle, à Serémange-Erzange. « Pour moi , assure cette infirmière-puéricultrice à la retraite, c’était normal : je suis l’aînée et j’ai toujours eu une relation privilégiée avec ma mère. Et puis elle venait déjà chez nous régulièrement, lorsque mon beau-père (aujourd’hui décédé) était hospitalisé. »

Édith a courageusement enfilé le costume "d’aidant familial". Détricoté ses habitudes pour pouvoir se consacrer au bien-être de sa mère. Entièrement. Et puis lentement, elle a fini par s’oublier.
Dr Fabbro : « Réorganiser sa propre vie »
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Le Dr Fabbro (à gauche) et Sophie Lampert, directrice de GérontoNord, lors de la dernière formation à destination des aidants à Hayange. Photo RL
Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les aidants ?

Dr Marie-Dominique FABBRO , médecin gériatre : « Chaque aidant a ses difficultés propres, liées à l’histoire de la famille. Mais les impacts sur la santé, les impacts familiaux et sociaux s’avèrent récurrents. Le problème, c’est le maintien d’une surveillance constante au quotidien qui met à mal la vie sociale de l’aidant. D’autre part, prendre en charge un malade induit un quotidien fait de ruptures, de cassures dans les modes de vie (progression de la maladie, institutionnalisation du malade, etc.). Ce sont des moments déstabilisants qui peuvent être la source de dépressions. »

Pourtant, il peut être compliqué pour un aidant de se faire aider…

« Effectivement, on rencontre régulièrement des résistances du type : "Je m’en tirerai bien seul", etc. Il faut savoir que souvent, c’est une fille, l’aînée, qui se sent responsable, qui endosse le rôle d’aidant. Il y a une notion de désignation implicite au sein de la famille, ce qui signifie que ce "statut" d’aidant n’est pas forcément choisi. Évidemment, ça multiplie les difficultés, difficultés toujours présentes car les aidants sont dans un travail de deuil : celui de la personne qu’ils ont connue auparavant. En fait, entre le malade et l’aidant, ce sont deux mondes qui se chevauchent. Si l’aidant n’a pas compris que parfois, son "aidé" n’était pas dans le même monde, ou pas dans la même époque (certains malades pensent avoir 30 ans alors qu’ils en ont 60), alors ça génère des difficultés. »

De quel ordre ?

« L’épuisement physique et psychologique. Cet épuisement est d’autant plus présent qu’actuellement, en raison de l’évolution de la société, on a des grands-mères prises en otage entre deux générations. Elles auraient l’intention d’aider à élever leurs petits-enfants, mais elles sont obligées de prendre en charge leurs aînés. Ça représente un surcroît de travail physique et psychologique. Ces personnes s’aperçoivent qu’elles privilégient soit leurs aînés, soit leurs petits-enfants, ce qui génère de la culpabilité. »

Quelles sont les clés pour éviter cet épuisement ?

« En premier lieu, l’aidant doit impérativement prendre conscience de la nécessité de se faire aider, de manière à éviter le phénomène de rupture qui peut mener à la maltraitance. Il faut bien comprendre que devenir aidant, ce n’est pas anodin. Ensuite, la connaissance de toutes les aides possibles peut permettre de mieux gérer le quotidien. »

Quelles sont ces aides ?

« Je pense aux services de soins infirmiers à domicile : des professionnels prennent en charge la toilette du malade, l’habillage, les pansements, la préparation des médicaments pour décharger l’aidant. Il existe également des solutions de répit, c’est-à-dire des places de jour ou d’accueil temporaire dans certains établissements ainsi que tout un éventail de professionnels paramédicaux. Les aidants peuvent, par ailleurs, solliciter un soutien psychologique. Rappelons toutefois que les aidants organisent souvent leur vie autour de l’aidé, et qu’il s’agira, une fois les aides mises en place, de réorganiser leur propre vie. »
Formations gratuites
Depuis 2013, le réseau gérontologique de GérontoNord Moselle Nord organise des formations à destination des aidants dans les établissements du groupe SOS Santé. Une nouvelle session a été mise en place à l’Ehpad La Forêt à Saint-Nicolas-en-Forêt ( Hayange ). « L’idée, c’est d’apporter des réponses à travers plusieurs thèmes, comme la connaissance de la maladie d’Alzheimer, la compréhension des troubles et symptômes associés, la communication, la gestion du stress, les aides mobilisables », détaille Sophie Lampert, directrice de GérontoNord. Ces formations, étayées par l’intervention de professionnels (médecins, neuropsychologues, assistantes sociales, infirmières, ergothérapeute, etc.), reprendront à partir du 1er septembre au Kem à Thionville, tous les jeudis sur sept semaines consécutives. À noter également, les rencontres mensuelles au "Café des aidants" avec psychologues et assistantes sociales à l’Ehpad Les Épis d’Or de Thionville et à la Maison du lien social de Rombas.
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